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Les organisations patronales réunies en “Conseil des entreprises” à Bercy

Les principales organisations patronales étaient réunies lundi à Bercy pour un premier “Conseil des entreprises”, afin de dialoguer avec les ministres sur des sujets comme les droits de douane que souhaitent imposer les Etats-Unis, ou la préparation du budget 2026.Il s’agit, a expliqué à la presse le ministre de l’Economie Eric Lombard avant la réunion, “de nouer un dialogue sur la situation de notre pays, à un moment où on est dans une négociation difficile avec les Américains, où on est aussi dans la préparation d’un budget de 2026 auquel nous souhaitons les associer”.Outre les équipes ministérielles, étaient ainsi réunis autour de la table lundi les responsables du Medef, de la CPME, de l’U2P, les trois organisations patronales représentatives, et ceux de l’Afep (association française des entreprises privées), le lobby des grandes entreprises. Ces réunions devraient avoir lieu environ tous les mois et demi, selon Bercy.M. Lombard a indiqué vouloir “co-construire avec les entreprises” et souhaiter appliquer cette méthode avec les collectivités locales et, en fin de semaine, avec les représentants des salariés, “pour permettre de faire avancer le pays dans cette phase particulière de notre histoire”.”La méthode du gouvernement est celle de la co-construction”, a renchéri la ministre des PME Véronique Louwagie. Elle a noté qu’il y a aussi “des enjeux très attendus par les entreprises” sur la compétitivité, la simplification, la transmission ou la reprise, ou l’intelligence artificielle.Interrogé sur le budget 2026, M. Lombard a précisé que les 40 milliards d’euros à trouver, comme il l’a annoncé dimanche, concernaient à la fois l’Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales.”Quarante milliards d’euros, c’est l’écart par rapport à la trajectoire naturelle du budget tel qu’il est issu de la façon habituelle de travailler. Une autre façon de le dire, c’est que nous allons légèrement baisser la dépense publique, très légèrement, par rapport à son niveau de 2025″, a-t-il précisé.Du “dialogue avec toutes les parties prenantes”, il espère voir émerger “un consensus”. Pour lui, faire revenir le déficit public sous 3% du PIB – en 2029, selon les prévisions du gouvernement -, est “une cause nationale”.

Retraites: Binet (CGT) réclame un vote du Parlement ou un référendum

La numéro un de la CGT, Sophie Binet, demande lundi que la réforme des retraites de 2023, dont un ajustement est discuté par une partie des partenaires sociaux, soit votée au Parlement ou fasse l’objet d’un référendum, relevant qu'”une large majorité de salariés sont pour (son) abrogation”.”La solution en matière de retraite, c’est la démocratie, le Parlement doit pouvoir voter ou les Françaises et les Français doivent pouvoir voter”, a déclaré la patronne de la deuxième centrale syndicale, lundi sur France Inter. Elle estime que “les Françaises et les Français n’ont pas du tout tourné la page” depuis leur mobilisation contre la réforme très controversée adoptée en 2023 sans le vote des députés et qu'”il y a toujours une large majorité de salariés qui sont pour l’abrogation de la réforme des retraites”.S’appuyant sur un sondage réalisé par l’Ifop pour la CGT, Sophie Binet souligne que “61% des salariés sont pour la retraite à 60 ans”.”Il y a quasiment 40% des métiers qui sont pénibles, il n’y a aucune mesure de prévention ni aucune mesure de départ anticipé en retraite, le scandale est là”, regrette-t-elle encore.Le 19 mars, la CGT a claqué la porte du conclave sur les retraites lancé par le Premier ministre François Bayrou, après le refus répété de celui-ci de revenir aux 62 ans.La centrale syndicale a choisi de concentrer ses efforts sur les mobilisations, avec en ligne de mire celle du 1er-Mai.C’est “une date de convergence au niveau international pour gagner la réduction du temps de travail” et la CGT, aux côtés de Solidaires et FSU, portera “très fortement l’exigence d’abrogation de la réforme des retraites” notamment, a-t-elle détaillé dans une interview au journal Libération publiée lundi.Jeudi, lors d’une nouvelle séance de négociations à laquelle ne participent plus que cinq organisations syndicales et patronales, une nouvelle feuille de route pour négocier des “évolutions” du système de retraites a été adoptée. Ils chercheront désormais à se mettre d’accord sur “un mécanisme” pour piloter à l’avenir le système des retraites et chercheront des “voies de progrès” pour la prise en compte de l’usure professionnelle, l’égalité homme-femmes”, sans “détourner l’attention” de l’âge effectif de départ à la retraite “qui est la principale question de notre système”.Les négociateurs conviennent que le “rétablissement de l’équilibre du système est une nécessité” et s’autoriseront au passage à “réinterroger de manière plus large le financement de la protection sociale”, ce qui a crispé la CFTC, qui se dit prête à quitter les discussions à son tour.

La Cour des comptes met l’accent sur la lutte contre les fraudes à l’assurance maladie

La Cour des comptes a préconisé lundi de “renforcer” la lutte contre les fraudes à l’assurance maladie, notamment pour endiguer une “situation inédite” d’augmentation des dépenses, fixées à 265,4 milliards d’euros pour 2025, en progression de 4,8% par an depuis 2019 (avant le Covid). La part des dépenses d’assurance maladie dans le produit intérieur brut “s’est accrue, s’élevant à 8,9%, en 2025, contre 8,2%, avant la crise sanitaire”, rappelle la Cour dans une note de synthèse sur les dépenses d’assurance maladie.Cette “situation inédite” n’est “plus soutenable”, a indiqué devant la presse Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes. Une telle progression “s’accompagne d’une dégradation du solde des trois branches de la sécurité sociale (maladie, accidents du travail et maladies professionnelles, autonomie) qui financent l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam)”, déplore la Cour des comptes.  Le déficit cumulé annuel de ces trois branches “doublerait presque de 2024 (11,8 milliards d’euros) à 2028 (20,1 milliards d’euros)” et cela conduirait “à la reconstitution d’une dette sociale en trois ans de plus de 70 milliards” de 2025 à 2028, souligne encore l’institution. Parmi ces trois pistes “d’amélioration de l’efficacité des dépenses”, la Cour des comptes identifie “en première intention”, la lutte, “à renforcer”, contre “les fraudes à l’assurance maladie et les remboursements indus de dépenses de santé”. “Bien qu’en progression, les résultats obtenus (628 millions de fraudes détectées et stoppées en 2024) demeurent nettement en deçà des estimations de fraudes (jusqu’à 4,5 milliards d’euros)”, met encore en exergue la Cour des comptes, qui fixe un objectif de 1,5 milliard de fraudes détectées et stoppées en 2029. Les moyens supplémentaires “accordés aux caisses d’assurance maladie, en personnels, en prérogatives juridiques et en moyens informatiques sont autant de leviers pour mieux prévenir les fraudes et effectuer les remboursements des indus”, analyse la Cour des comptes. “Les contrôles sont à systématiser et les paiements sont à suspendre en cas de doute”, insiste encore l’institution.D’une manière générale, la nécessaire maîtrise des dépenses de santé “peut être faite dans le respect des principes de base de la Sécurité sociale”, a estimé M. Moscovici.”La ligne de crête est étroite”, mais “il est possible” de faire des économies “sans dégrader la qualité du service” et même en “l’améliorant”, a-t-il dit.

SNCF: la CGT appelle à la grève à compter du 5 mai

La CGT-Cheminots, première organisation syndicale de la SNCF, a appelé à une grève à compter du 5 mai notamment sur des questions de rémunération, renforçant la possibilité d’une “semaine noire” dans les transports après des appels à la grève d’autres organisations.”La fédération CGT appelle de nouveau” les contrôleurs comme les conducteurs “à agir conjointement par la grève dès le 5 mai”, a-t-elle écrit dans un communiqué, tandis que des sections franciliennes ont évoqué lundi une “semaine noire” dans la région à partir du 5 mai.Le troisième syndicat du groupe, SUD-Rail, avait déjà appelé à une grève des contrôleurs pour les 9, 10 et 11 mai, en plein pont du 8-Mai, rejoint ensuite par un influent collectif de contrôleurs.Il avait également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié.La CGT demande, pour les contrôleurs, une “revalorisation” de la “prime de travail” ainsi que la revue des “paramètres” des logiciels d’organisation du travail qui provoquent “d’importants désagréments dans le quotidien” des agents.Pour les conducteurs, le syndicat souhaite la “réouverture des négociations sur la refonte de la prime traction”, un “élément de rémunération important chez les conducteurs.”A ce sujet, des sections franciliennes de la CGT ont précisé lundi souhaiter que cette prime ne soit plus “amputée en cas de maladie” ou “inaptitude” ou que soit versée “une prime de technicité en fonction des trains conduits.”La CGT envisage “d’ores et déjà (…) une journée d’action nationale tous services dès début juin”, ont également rapporté les sections franciliennes.Sollicitée par l’AFP, la direction de SNCF Voyageurs a estimé que “le temps (était) au dialogue social, c’est la seule voie possible”, ajoutant que les organisations syndicales avaient été reçues ces derniers jours.Début avril, le PDG de SNCF Voyageurs, Christophe Fanichet, s’était dit sur France Inter  “très confiant” dans le fait que le “dialogue social” allait “permettre à tous les Français de voyager en sérénité dans les prochaines semaines”.”On change un peu de contexte, on est maintenant en concurrence (…) et on ne peut vraiment pas se permettre une grève”, avait-il ajouté.

Sony annonce une hausse des prix de sa PlayStation 5 dans plusieurs régions

Le géant japonais du divertissement Sony a annoncé une hausse du prix de plusieurs modèles de sa console de jeux vidéo PlayStation 5 (PS5) sur certains marchés, excluant pour l’instant les États-Unis, en raison de conditions économiques mondiales jugées “difficiles”.”Dans un contexte économique difficile, marqué par une forte inflation et des taux de change fluctuants”, Sony a décidé “d’augmenter le prix de vente recommandé (PAV) de la console PlayStation 5 sur certains marchés d’Europe, du Moyen-Orient et d’Afrique (EMEA), d’Australie et de Nouvelle-Zélande”, explique le groupe dans un billet publié dimanche sur le blog PlayStation.Le prix de la PS5 en édition numérique, qui ne dispose pas de lecteur de disque, augmentera de plus de 10% en Europe, au Royaume-Uni et en Australie, a précisé la société lundi à l’AFP.En Europe, le prix de l’édition numérique de la console coûtera désormais 499,99 euros, selon Sony, soit une augmentation d’environ 11% par rapport à son prix initial (449,99 euros).Parmi les régions concernées, Sony a annoncé une hausse des prix de la PS5 au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande et en Australie, touchant à la fois l’édition numérique et le modèle avec lecteur Blu-ray. En revanche, le prix du lecteur de disque vendu séparément sera revu en baisse.Tous ces ajustements de prix entrent en vigueur dès ce lundi, a indiqué Sony, en précisant que le tarif de la PlayStation Pro, plus chère et plus performante, lancée en novembre, ne sera pas modifié.Cette hausse de prix a été décidée alors que les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump ont déstabilisé les marchés mondiaux et menacent de désorganiser les chaînes de production de l’industrie électronique en Asie.Au lendemain d’exemptions sur les produits high-tech annoncées par les Etats-Unis, le président Trump a averti dimanche qu’aucun pays n’était “tiré d’affaire” face à son offensive douanière, “surtout pas la Chine” qu’il a de nouveau attaquée, au lendemain d’exemptions sur les produits high-tech annoncées par les États-Unis.Renforçant l’incertitude, M. Trump a ajouté qu’il annoncerait “dans la semaine” de nouveaux droits de douane sur les semi-conducteurs entrant aux Etats-Unis.

La Bourse de Paris salue l’exemption des droits de douane américains sur la tech

La Bourse de Paris évolue en nette hausse lundi, saluant l’exemption provisoire de surtaxes douanières accordée ce week-end par Washington sur les produits high-tech, smartphones et ordinateurs en tête, en pleine guerre commerciale avec Pékin.Vers 7H50 GMT, le CAC 40 prenait 2,22% à 7.260,78 points, en hausse de 155,98 points. Vendredi, l’indice vedette parisien avait cédé 0,30% à 7.104,80 points.”La nouvelle semaine commence sur un soulagement” car “les États-Unis vont exempter les produits électroniques – dont la plupart sont fabriqués en Chine – des principales mesures douanières”, a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.En pleine guerre commerciale avec Pékin, les Etats-Unis ont finalement exempté ce week-end smartphones, ordinateurs et autres produits électroniques des récentes surtaxes douanières imposées la semaine dernière par le président Donald Trump.Les nouveaux droits de douane sur les produits chinois avaient été élevés à 145%, dans le cadre de la vaste offensive protectionniste menée par Washington depuis plusieurs semaines, qui rend les marchés très volatils.Pour autant, les marchés devraient rester fébriles: Washington a en effet insisté sur le caractère “temporaire” des exemptions et sur le fait qu’il entendait toujours taxer l’électronique. Le dirigeant américain a d’ailleurs déclaré qu’il annoncerait “dans la semaine” de nouvelles surtaxes sur les semi-conducteurs entrant aux Etats-Unis, qui “seront en place dans un avenir pas trop lointain”.”PERSONNE n’est tiré d’affaire (…), surtout pas la Chine qui, de loin, nous traite le plus mal”, a tonné M.Trump sur son réseau social Truth.”La grande incertitude persiste sur les marchés financiers”, résume donc Andreas Lipkow, analyste indépendant.Les investisseurs entament la semaine “avec confusion, nervosité et inquiétude, prêts à vendre au moindre signe de fragilité”, abonde Stephen Innes, de SPI Asset Management.En France, le ministre de l’Economie Eric Lombard a annoncé dimanche que Paris va devoir réaliser “un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros” l’an prochain, un engagement “très considérable”, sous forme “essentiellement” d’économies,pour atteindre son objectif de déficit public de 4,6% du PIB en 2026.Sur le marché obligataire, l’emprunt à dix ans français atteignait vers 7H50 GMT 3,33%, contre 3,35% vendredi en clôture.Les semi-conducteurs bondissentLes groupes européens de semi-conducteurs profitent de l’annonce des exemptions temporaires de surtaxes douanières aux Etats-Unis. A Paris, Soitec prenait vers 7H50 GMT 7,23% à 46,74 euros et STMicroelectronics 3,15% à 18,14 euros.BNP va racheter Axa IMLa banque française BNP Paribas était saluée en Bourse (+4,47% à 68,54 euros) après avoir confirmé lundi vouloir racheter le gérant d’actifs Axa IM malgré un avis de la BCE vendredi qui pourrait rendre moins intéressantes les conditions dans lesquelles se réalisera cette opération.BNP Paribas avait signé en décembre un accord d’acquisition d’Axa IM par sa filiale d’assurances, Cardif. Cette opération doit donner naissance à un acteur européen de la gestion d’actifs de premier plan avec des actifs sous gestion totalisant 1.500 milliards d’euros.

Droits de douane: Trump avertit qu’aucun pays n’est “tiré d’affaire”

Donald Trump a averti dimanche qu’aucun pays n’était “tiré d’affaire” face à son offensive douanière, “surtout pas la Chine” qu’il a de nouveau attaquée, au lendemain d’exemptions sur les produits high-tech annoncées par les Etats-Unis qui suscitaient le soulagement des marchés financiers, lundi.”PERSONNE n’est tiré d’affaire (…), surtout pas la Chine qui, de loin, nous traite le plus mal”, a tonné le président républicain sur son réseau social Truth.La mise en garde de Donald Trump intervient au lendemain d’une exemption de surtaxes – jusqu’à 145% pour la Chine – accordée par les autorités américaines sur les produits high-tech, smartphones et ordinateurs en tête, ainsi que sur les semi-conducteurs.Le dirigeant américain a toutefois déclaré dimanche qu’il annoncerait “dans la semaine” de nouvelles surtaxes sur les semi-conducteurs entrant aux Etats-Unis, qui “seront en place dans un avenir pas trop lointain”.Concernant les smartphones et autres appareils électroniques, “ce sera annoncé très bientôt, nous allons en discuter, mais nous allons aussi parler aux entreprises”, a ajouté le dirigeant sans donner de précisions, à bord de l’avion Air Force One. “Vous savez, il faut montrer une certaine flexibilité” pour “certains produits”, a-t-il ajouté.Plus tôt dans la journée, son ministre du Commerce Howard Lutnick avait évoqué des droits de douane sectoriels spécifiques à venir sur les semi-conducteurs, “probablement dans un mois ou deux”, ainsi que sur les produits pharmaceutiques.”Nous ne pouvons pas nous reposer sur la Chine pour des choses fondamentales dont on a besoin. Nos médicaments et nos semi-conducteurs doivent être produits en Amérique”, a avancé M. Lutnick lors d’un entretien à la chaîne ABC.Malgré cet avertissement, les marchés mondiaux étaient réconfortés par l’infléchissement sur les surtaxes imposées aux produits high-tech. Les Bourses d’Asie ont grimé  lundi, tout comme les places européennes. Vers 07H05 GMT, dans les premiers échanges, Paris gagnait 2,1%, Francfort 2,1%, Milan 2% et Londres 1,6%.- “Petit pas” -Si le ministère du Commerce chinois a reconnu le “petit pas” fait par Washington sur les produits high-tech, “nous exhortons les Etats-Unis à (…) faire un grand pas pour corriger leurs erreurs, annuler complètement la mauvaise pratique des droits de douane réciproques et revenir sur le droit chemin du respect mutuel”, a déclaré un porte-parole dimanche dans un communiqué.Le protectionnisme “ne mène nulle part”, a répété le président chinois Xi Jinping, dans des propos rapportés lundi par l’agence officielle Chine Nouvelle.”Nos deux pays doivent fermement préserver le système commercial multilatéral, la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales ainsi qu’un environnement international d’ouverture et de coopération”, a souligné le dirigeant, qui a entamé lundi une visite au Vietnam.Tout en continuant à assommer la Chine, Donald Trump a semblé donner un peu de répit aux autres partenaires commerciaux des Etats-Unis, en les délestant mercredi pour 90 jours de ses taxes douanières annoncées avant et en ne leur ajoutant plus que 10% de droits de douane.Aux 145% de surtaxes cumulées imposées par Donald Trump aux produits chinois depuis son retour à la Maison Blanche, hors dispenses, Pékin a riposté en faisant bondir ses droits de douane à 125% depuis samedi.- Bond des exportations -Dans une première critique de l’offensive douanière de Donald Trump la veille, Pékin s’était posé en défenseur des pays pauvres en rendant public un appel avec la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala, au cours duquel la Chine avait mis en garde contre “les graves préjudices” qu’allaient infliger ces surtaxes aux pays en développement, “en particulier aux moins développés d’entre eux”. Elles “pourraient même déclencher une crise humanitaire”, avait estimé le ministre chinois du Commerce Wang Wentao.Malgré ces vives tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques mondiales, Donald Trump se disait vendredi “optimiste” sur un accord commercial avec Pékin.Les Etats-Unis absorbent 16,4% du total des exportations chinoises, pour un total d’échanges de 500 milliards de dollars, selon les données de Pékin, largement déficitaires pour les Etats-Unis.Les exportations chinoises vers l’ensemble du monde ont d’ailleurs bondi de plus de 12% en mars, selon des données officielles publiées lundi, traduisant une augmentation des expéditions peu avant l’entrée en vigueur des droits de douane astronomiques de Washington.C’est dans ce contexte ultra-conflictuel que le président chinois Xi Jinping a entamé une tournée en Asie du Sud-Est. Après le Vietnam, il se rendra en Malaisie et au Cambodge, pour renforcer les relations commerciales de son pays et le faire apparaître comme un partenaire de confiance.La place de l’Asie du Sud-Est est centrale pour les exportations chinoises: en 2024, les pays du bloc régional, l’Asean, Vietnam et Malaisie en tête, ont été leurs premiers destinataires avec 586,5 milliards de dollars de biens au total, selon les données des douanes chinoises. 

En Espagne, un village veut sauver ses oliviers face à l’essor du photovoltaïque

Dans son champ du sud de l’Espagne, Francisco Campos contemple d’un air inquiet un rang d’arbres centenaires menacés par un projet de parc photovoltaïque. “Abattre des oliviers pour mettre des panneaux solaires, c’est un crime”, s’indigne cet agriculteur.À Lopera, village andalou de 3.600 habitants situé à 200 kilomètres au nord-est de Séville, tout ou presque tourne autour de l’huile d’olive, un produit dont l’Espagne est de loin le plus grand exportateur mondial.Mais les terres fertiles de cette commune proche du fleuve Guadalquivir attirent aussi des entreprises du secteur de l’énergie, comme Greenalia ou FRV Arroyadas, qui souhaitent y installer de vastes centrales photovoltaïques.Les entreprises, qui n’ont pas répondu aux demandes de l’AFP, ont conclu des accords pour louer la grande majorité de ces terrains. Mais elles se heurtent encore à l’opposition de petits propriétaires, que le gouvernement régional souhaite exproprier, au nom de l’intérêt public.”Cela va détruire notre mode de vie”, déplore Francisco Campos, 64 ans, au sujet de ces projets qui, selon les habitants, pourraient s’étendre sur 1.000 hectares.”Qu’on me prenne (ces terrains) pour les donner à une entreprise et lui permettre de gagner de l’argent, en quoi est-ce de l’intérêt public? Cela ne va avoir aucun impact” pour les habitants, critique-t-il.- “Terres de nos ancêtres” -Avec près de 3.000 heures de soleil par an, l’Andalousie est l’une des régions espagnoles comptant le plus de centrales photovoltaïques. A Lopera, les habitants se doutaient donc que leurs terrains susciteraient l’appétit du secteur, mais pas de cette façon.”Nous n’aurions jamais pensé qu’ils procèderaient à des expropriations, qu’ils prendraient ce qui nous appartient pour le donner à une entreprise privée”, raconte Rafael Alcalá, porte-parole de la Plateforme Campiña Norte contre les Méga-Centrales Solaires.Selon cette association, la construction des huit parcs solaires actuellement en développement sur la commune pourrait se traduire par l’arrachage de quelque 100.000 oliviers. Le gouvernement régional, de son côté, évoque la suppression de 13.000 arbres.Pour protester contre ces projets et soutenir leurs collègues visés par les expropriations, plusieurs dizaines d’agriculteurs ont manifesté récemment avec leurs tracteurs à l’entrée de la commune, derrière une pancarte: “Nous ne voulons pas de centrales solaires”.”Ces terres nous viennent de nos ancêtres. Maintenant, qu’est-ce que je vais donner à mes enfants?”, soupire María Josefa Palomo, une retraitée de 67 ans.Avec ses centaines de milliers d’hectares d’oliviers, la province de Jaén, où se trouve Lopera, concentre 37% de la production espagnole d’huile d’olive. Ici, “l’huile, c’est tout”, résume Juan Cantera, agriculteur de 28 ans.Selon la coopérative La Loperana, perdre 500 hectares d’oliveraies reviendrait à priver le village de 2,2 millions d’euros de revenus annuels.- “Jusqu’au bout” -Pour les agriculteurs de Lopera, qui ont lancé une procédure judiciaire contre le gouvernement régional andalou et contre les entreprises qui portent ces projets, il y a donc urgence.D’après la Plateforme Campiña Norte, 5.000 arbres ont d’ores et déjà été déracinés sur le terrain d’un agriculteur ayant conclu un accord avec l’une des entreprises concernées. Et d’autres pourraient suivre.Le gouvernement andalou, de son côté, nie toute gestion brutale et met en avant les opportunités pour la région et pour l’Espagne, devenu l’un des leaders européens de la transition écologique. Selon le gestionnaire du réseau électrique REE, l’Espagne a produit l’an dernier 56,8% de son électricité via des sources renouvelables, dont 17% via des installations photovoltaïques.Sur l’ensemble de l’Andalousie, “il n’a été nécessaire de recourir à des expropriations que pour moins de 1% de la surface” concernée, insiste auprès de l’AFP le conseiller régional à l’Industrie, Jorge Paradela.L’Union photovoltaïque espagnole (Unef), qui regroupe 800 entreprises du secteur, met en avant quant à elle les retombées fiscales générées par les parcs solaires dans les communes rurales.Il s’agit “de montants très importants, qui se traduisent ensuite par une amélioration des services publics dans le village”, relève José Donoso, directeur général de l’Unef.Des calculs contestés par les habitants de Lopera, qui entendent se battre “jusqu’au bout”. “Ce qui est à nous, personne ne nous l’enlèvera”, promet Juan Cantera.

Xi Jinping, en Asie du Sud-Est, fustige le protectionnisme qui ne “mène nulle part”

Le président chinois Xi Jinping a dénoncé le protectionnisme qui “ne mène nulle part”, au début lundi d’une tournée en Asie du Sud-Est destinée à renforcer les relations commerciales de Pékin, en pleine guerre douanière avec Washington.”Aucun gagnant” ne peut émerger d’un tel conflit commercial, a souligné le chef de l’Etat, selon l’agence de presse Chine nouvelle.Le Vietnam, où il est arrivé lundi, est la première étape de sa tournée, avant la Malaisie puis le Cambodge. Elle vise notamment à compenser l’impact des droits de douane prohibitifs décrétés par le président américain Donald Trump contre les produits chinois.Xi Jinping doit rencontrer ses trois homologues de ces pays d’Asie du Sud-Est, lors d’un voyage qui “revêt une importance majeure” pour la région, a indiqué Pékin. Sa visite vise à faire apparaître la Chine comme un partenaire de confiance, stable, contrairement aux Etats-Unis qui ont lancé une offensive commerciale tous azimuts au moyen de nouveaux droits de douane – y compris contre leurs partenaires économiques.”Nos deux pays doivent fermement préserver le système commercial multilatéral, la stabilité des chaînes industrielles et d’approvisionnement mondiales ainsi qu’un environnement international d’ouverture et de coopération”, a écrit le président chinois à l’adresse du Vietnam dans un article publié par le journal vietnamien Nhan Dan, cité par Chine nouvelle.”Une guerre commerciale et une guerre tarifaire ne produisent aucun gagnant, et le protectionnisme ne mène nulle part”, a noté Xi Jinping.- Diplomatie du bambou -Les droits de douane américains ont été fixés pour les produits chinois à 145%, hors exemptions. Cette mesure a ébranlé les marchés mondiaux et conduit Pékin à riposter.La place de l’Asie du Sud-Est est centrale pour les exportations chinoises. L’an dernier, les pays du bloc régional, l’Asean, ont été leurs premiers destinataires avec 586,5 milliards de dollars de biens au total, selon les données des douanes chinoises.Parmi eux, le Vietnam se distingue avec 161,9 milliards de dollars d’importations chinoises, suivi de la Malaisie (101,5 milliards).Raffermir les liens avec ses voisins du sud-est asiatique pourrait aider Pékin à contrebalancer les effets de l’offensive commerciale des Etats-Unis, premier pays importateur de produits chinois en 2024.Xi Jinping sera au Vietnam jusqu’à mardi. Le pays d’Asie du Sud-Est, dirigé comme la Chine par un parti communiste, mène de longue date une diplomatie du bambou, qui consiste à maintenir de bonnes relations à la fois avec le géant asiatique et avec Washington.- “Sauvegarder la paix” -Pékin et Hanoï entretiennent des relations économiques étroites. Elles sont toutefois parasitées par les différends territoriaux qu’ils entretiennent en mer de Chine méridionale, dans l’archipel des Paracels.La Chine revendique la quasi-totalité des îlots de la mer de Chine méridionale, face à d’autres pays riverains (Philippines, Vietnam, Brunei, Malaisie) aux prétentions rivales.Xi Jinping a assuré lundi, dans le journal vietnamien Nhan Dan, que Pékin et Hanoï étaient capables de résoudre ces litiges par le dialogue.”Nous devrions gérer les différends de manière appropriée et sauvegarder la paix et la stabilité dans notre région”, y a-t-il écrit, selon Chine nouvelle. “Grâce à notre vision, nous sommes tout à fait capables de régler correctement les questions maritimes par la consultation et la négociation”, a-t-il assuré.Après le Vietnam, Xi Jinping se rendra en Malaisie de mardi à jeudi. Le ministre malaisien des Communications, Fahmi Fadzil, a déclaré que la visite du président chinois “s’inscrivait dans le cadre des initiatives du gouvernement (…) pour améliorer les relations commerciales avec divers pays, dont la Chine”.Xi Jinping se rendra ensuite jeudi au Cambodge, fidèle partenaire de la Chine en Asie du Sud-Est.

Ouverture du procès de Meta sur les acquisitions d’Instagram et WhatsApp

Meta est attendu au tribunal à Washington lundi pour l’ouverture d’un procès que son patron, Mark Zuckerberg, a tout fait pour éviter. Si le géant des réseaux sociaux perd, il pourrait être forcé de se séparer d’Instagram et WhatsApp.Selon la plainte déposée il y a cinq ans, sous le premier gouvernement Trump, les Etats-Unis accusent le groupe californien d’avoir acheté ces deux applications pour étouffer des concurrents potentiels.Mark Zuckerberg, troisième fortune mondiale, a multiplié les avances pour s’attirer les bonnes grâces de Donald Trump, depuis la victoire électorale du milliardaire new-yorkais en novembre. Il a notamment nommé des alliés républicains à des postes importants chez Meta, assoupli les règles de modération des contenus et versé des contributions financières.Récemment, il s’est rendu à plusieurs reprises à la Maison Blanche pour tenter de persuader l’administration d’opter pour un règlement à l’amiable.”Je serais très surpris qu’une telle chose se produise”, a déclaré au site spécialisé The Verge Andrew Ferguson, président de l’agence de protection des consommateurs, la FTC, nommé par le chef d’Etat républicain.L’autorité va devoir prouver que Meta, alors Facebook, a abusé de sa position dominante lors du rachat d’Instagram en 2012, pour un milliard de dollars, et de WhatsApp en 2014, pour 19 milliards.L’affaire va notamment se jouer sur la définition du marché.Pour la FTC, “pendant plus d’une décennie, Meta a maintenu aux États-Unis un monopole sur les services de réseaux sociaux personnels”, qui permettent de rester en contact avec la famille et les amis.Elle estime que les autres grandes plateformes, telles que les très populaires TikTok et YouTube, n’appartiennent pas à la même catégorie.Une perspective que la firme de Menlo Park (Silicon Valley) rejette.”Le fait que ces services sont différents par certains aspects des applications de Meta ne fait que prouver que ces proches concurrents innovent avec des outils et fonctionnalités pour gagner en minutes d’attention des utilisateurs”, argumente la défense.- “Vraiment effrayant” -Au cours des huit semaines de procès, la FTC va tenter de démontrer que le monopole de Meta se traduit par un usage dégradé pour les usagers, contraints de tolérer trop de publicités et de changements abrupts.L’agence va aussi mettre en avant des courriels de Mark Zuckerberg. “L’impact potentiel d’Instagram est vraiment effrayant et c’est pourquoi nous devrions envisager de payer beaucoup d’argent”, avait écrit le fondateur de Facebook avant le rachat du service de partage de photos.Instagram compte aujourd’hui 2 milliards d’utilisateurs. Les avocats de Meta feront valoir que ses investissements substantiels ont transformé les deux start-up en superproductions. Ils souligneront également que la FTC avait initialement approuvé les deux transactions et qu’elle ne devrait pas être autorisée à revenir en arrière.Le procès Meta est l’une des cinq grandes actions antitrust lancées ces dernières années par le gouvernement américain dans le secteur des technologies. Google a été reconnu coupable d’abus de position dominante sur le marché de la recherche en ligne en août dernier, tandis qu’Apple et Amazon font également l’objet de poursuites. Mais la FTC a subi plusieurs revers devant les tribunaux. Elle n’a pu empêcher l’acquisition de Within par Meta et celle d’Activision Blizzard par Microsoft.Le juge James Boasberg, qui tranchera, a déjà prévenu que la FTC “va faire face à des questions difficiles sur la capacité de ses accusations à tenir la route devant la cour”.