AFP Business

Méga-fusion dans les satellites européens: Airbus, Thales et Leonardo signent un protocole d’accord

Les poids lourds européens Airbus, Thales et Leonardo ont signé jeudi un protocole d’accord en vue de fusionner leurs activités dans les satellites, un méga-projet destiné à contrer la domination de Starlink, la constellation d’Elon Musk.L’entreprise issue de ce rapprochement, qui pourrait être opérationnelle en 2027 si la Commission européenne donne son feu vert, deviendra “un acteur spatial européen de premier plan”, souligne Thales dans un communiqué. Cet accord est “une excellente nouvelle. La création d’un champion européen des satellites permettrait d’augmenter les investissements de la recherche et de l’innovation dans ce secteur stratégique et ainsi renforcer notre souveraineté européenne dans un contexte de compétition mondiale intense”, a réagi le ministère français des Finances. Le siège social de la nouvelle entité sera basé à Toulouse, dans le sud-ouest de la France. Le groupe, avec un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros (fin 2024) et un carnet de commandes représentant plus de trois années de ventes, va employer quelques 25.000 personnes à travers l’Europe, précise Leonardo dans un communiqué.La propriété de la nouvelle société sera partagée entre les sociétés mères, Airbus, Leonardo et Thales, qui détiendront respectivement 35%, 32,5% et 32,5% des parts. Elle fonctionnera sous contrôle conjoint, avec “une gouvernance équilibrée”, selon Leonardo. Ce projet baptisé Bromo “constitue une avancée majeure pour renforcer l’écosystème spatial européen, accroître sa capacité d’innovation, son autonomie stratégique et sa compétitivité et ainsi permettre à l’Europe d’affirmer son rôle central sur le marché spatial mondial”, selon Thales.Cette fusion permettra de renforcer la souveraineté de l’Europe dans le secteur spatial “qui soutient les infrastructures et services essentiels liés aux télécommunications, à la navigation mondiale, à l’observation de la Terre, à la recherche scientifique, à l’exploration et à la sécurité nationale”, souligne également Airbus dans le communiqué. Le géant aéronautique européen Airbus contribuera avec ses activités Space Systems et Space Digital, provenant de sa division Airbus Defence and Space.  Thales apportera principalement ses parts dans sa branche spatiale Thales Alenia Space ainsi que Telespazio et Thales SESO.Enfin, Leonardo contribuera avec sa division spatiale, y compris ses parts dans Telespazio et Thales Alenia Space.La nouvelle entité ambitionne également de devenir le partenaire de confiance pour le développement et la mise en œuvre des programmes spatiaux souverains des pays européens.

Meta supprime 600 emplois au sein de sa division IA

Le groupe Meta (Facebook, Instagram) a décidé de supprimer quelque 600 postes au sein de sa division consacrée à l’intelligence artificielle (IA) afin de rationaliser ses opérations après une importante campagne de recrutement, ont rapporté des médias américains mercredi.La décision de Meta vise selon le New York Times à répondre à son “gonflement organisationnel”, après une campagne de recrutement considérable organisée pour renforcer ses moyens en matière d’IA.Selon le Wall Street Journal, beaucoup des employés touchés par cette mesure pourraient rester chez Meta en changeant de poste.Les deux quotidiens se sont appuyés sur une note envoyée par le directeur général de l’IA chez Meta, Alexandr Wang, selon qui ces suppressions d’emploi feront que “moins de discussions seront nécessaires pour prendre des décisions”.Contacté, Meta n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.Le groupe de Mark Zuckerberg investit massivement dans l’IA, son patron souhaitant regagner du terrain face à ses concurrents dans la course à la “superintelligence”, technologie hypothétique aux capacités cognitives supérieures à celles des humains, graal de la Silicon Valley californienne.Mi-septembre, Meta a dévoilé des lunettes connectées intégrant un écran dans les verres et des fonctions IA étendues, poursuivant son pari sur la fusion entre monde réel et virtuel.Le groupe avait annoncé en août le lancement en Californie d’un organisme destiné à financer les candidats locaux favorables à une régulation moins stricte de l’IA face à la concurrence chinoise.

La suspension de la réforme des retraites au menu d’un Conseil des ministres spécial jeudi

Emmanuel Macron préside jeudi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Bruxelles pour inscrire la suspension de la réforme des retraites dans le projet de la loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 via une “lettre rectificative”.Il s’agit du deuxième conseil des ministres en deux jours, outre le rendez-vous gouvernemental traditionnel du mercredi autour du chef de l’Etat.Emmanuel Macron le présidera exceptionnellement depuis Bruxelles où il assistera dans la foulée à un sommet européen consacré au renforcement du soutien à l’Ukraine. Les ministres dont le premier d’entre eux, Sébastien Lecornu, seront pour leur part réunis à l’Elysée, comme à l’accoutumée. Contrairement au rendez-vous hebdomadaire du mercredi, les journalistes n’assisteront en revanche pas à la sortie du Conseil, et au traditionnel compte-rendu de la porte-parole du gouvernement.Sébastien Lecornu a annoncé mardi qu’une “lettre rectificative” au projet de budget de la Sécu serait présentée en Conseil des ministres, afin d’inclure la suspension de la réforme des retraites, au lieu de la proposer au vote lors des débats via un amendement.Une garantie qui était réclamée par le RN mais en premier chef par la gauche, à commencer par les socialistes qui ont conditionné un accord de non-censure du nouveau gouvernement à une suspension de la réforme.Dans un climat déjà empreint de suspicion, le chef de l’Etat a semé le trouble mardi en déclarant depuis la Slovénie que la réforme n’était ni “abrogée”, ni “suspendue”, au risque de fragiliser son Premier ministre.L’entourage du président a toutefois démenti depuis tout contentieux entre les deux têtes de l’exécutif, expliquant qu’il avait seulement signifié que la réforme ne pouvait être suspendue “ad vitam” au regard des besoins de financement du système.La suspension de la réforme coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon la lettre rectificative dévoilée mercredi par les Echos et dont l’AFP a obtenu copie.En conséquence, les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution pour financer la suspension, précise-t-elle encore. La sous-indexation des pensions par rapport à l’inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027, ce qui pèsera sur le pouvoir d’achat des retraités.Le taux de contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé…)  passera de son côté de 2,05% à 2,25% en 2026.Le gouvernement a déjà indiqué que les pensions de retraite et prestations sociales seraient gelées en 2026 pour freiner la dérive des dépenses publiques.Après l’adoption en Conseil des ministres de cette lettre, le projet de budget de la Sécurité sociale débutera son chemin au Parlement lundi, en commission des Affaires sociales de l’Assemblée. Il devrait ensuite être voté dans l’hémicycle le 12 novembre à minuit au plus tard, avant sa transmission au Sénat.

Jugement attendu jeudi à Paris dans le procès de TotalEnergies pour “greenwashing”

Le groupe pétrolier Totalenergies a-t-il été insincère envers ses clients en vantant des objectifs de “neutralité carbone”? Le tribunal de Paris rend jeudi une décision très attendue dans une affaire d’écoblanchiment qui pourrait avoir une résonance mondiale.Le tribunal judiciaire, saisi en 2022 au civil par les ONG Greenpeace France, Les Amis de la Terre France et Notre Affaire à Tous, doit dire si TotalEnergies a diffusé des “publicités mensongères” laissant croire qu’elle pourrait devenir un “acteur majeur de la transition énergétique” tout en continuant ses activités dans le pétrole et le gaz.Quelle que soit la décision, une condamnation ou un rejet de cette plainte pour “pratiques commerciales trompeuses”, viendrait ajouter une pierre dans la jurisprudence naissante sur le “greenwashing” – le fait de se présenter plus vertueux sur l’environnement qu’en réalité.Des tribunaux et régulateurs européens ont déjà épinglé pour écoblanchiment les compagnies aériennes KLM en 2024 et Lufthansa en mars, et d’autres entreprises dans l’alimentation et d’autres secteurs.Mais jamais une compagnie pétrolière n’a été condamnée par un tribunal pour greenwashing en Europe – et une telle condamnation ferait référence au-delà, confirme l’ONG ClientEarth à l’AFP. TotalEnergies peut d’ailleurs se prévaloir de décisions qui vont dans son sens comme celle rendue en faveur du pétrolier espagnol Repsol.”Un résultat positif mettrait en garde” l’industrie pétrogazière “contre le fait de prétendre viser la neutralité carbone d’ici 2050 tout en augmentant la production de combustibles fossiles, ou de promouvoir le gaz comme solution climatique”, explique Johnny White, juriste de ClientEarth. – Neutralité carbone -L’affaire porte sur la campagne de communication du groupe déployée à partir de mai 2021 sur son site internet, dans la presse, sur les réseaux sociaux et à la télévision. A l’époque, Total venait de se rebaptiser TotalEnergies pour souligner son ambition d’être “la compagnie de toutes les énergies”, du pétrole à l’électricité éolienne et solaire.Le groupe affichait alors son objectif de “neutralité carbone d’ici 2050, ensemble avec la société” et vantait le gaz comme “l’énergie fossile la moins émettrice de gaz à effet de serre”, malgré son bilan climatique contesté en raison des fuites de méthane, très réchauffant pour l’atmosphère.En tout, une quarantaine de messages, dont une partie sont encore accessibles en ligne, sont épinglés. Les associations demandent leur retrait sous astreinte et l’obligation d’insérer des mentions informatives dans les communications commerciales futures évoquant par exemple la “neutralité carbone”.- Des investissements réels -Ces messages rendent, “pour un consommateur moyen, impossible de comprendre que TotalEnergies est en train d’étendre sa production d’énergies fossiles”, a martelé Clémentine Baldon, l’avocate des plaignants, à l’audience en juin.En face, le groupe défend sa bonne foi et la réalité de ces investissements “bas carbone”. Surtout, il avance que ces messages n’étaient pas des publicités destinées aux consommateurs mais relevaient d’une “communication institutionnelle” et générale, encadrée par le code monétaire et financier.Cette affaire est “une instrumentalisation du droit de la consommation pour critiquer la stratégie de la société”, affirme encore le groupe à l’AFP.

Jour J pour le nouvel Astérix, en mission en Lusitanie

Le succès est déjà assuré pour “Astérix en Lusitanie”, 41e album du petit Gaulois, qui sort jeudi dans 19 langues et 25 pays et transporte les lecteurs, petits et grands, dans le Portugal antique.Soixante-six ans après sa création par René Goscinny et Albert Uderzo, “l’irréductible Gaulois” comble un trou en se rendant en Lusitanie, l’une des rares contrées de l’empire romain où il n’était pas encore allé.Accompagné par Obélix et Idéfix, Astérix y part de toute urgence à la demande du Lusitanien Boulquiès pour sauver Mavubès, un petit producteur de garum – la sauce de poisson fermenté – qui est accusé d’avoir empoisonné César et doit être jeté dans la fosse aux lions.Bagarres, coups fourrés, découverte des spécialités locales, rencontre avec César… Les deux auteurs, le scénariste Fabcaro et le dessinateur Didier Conrad, ont mixé tous les ingrédients traditionnels des aventures des deux Gaulois.”On y a ajouté un truc très spécifique au peuple portugais, la saudade, cette sorte de mélancolie un peu fataliste”, explique Fabcaro à l’AFP. Le défi a été d'”en faire un gimmick de comédie revenant régulièrement dans l’album”.- “Clin d’oeil” à l’actualité -Obélix est particulièrement désarçonné par la saudade: “J’ai le moral à zéro d’être fou de joie”, avoue-t-il. Tandis que les Romains perdent toute envie de se battre lorsqu’ils entendent la mélancolie du fado, musique traditionnelle portugaise.Pour illustrer la saudade, Didier Conrad applique une recette “simple”: “Je dessine un regard un peu triste couplé à un petit sourire.”Le Portugal étant devenu une destination touristique prisée, les auteurs ont mis sur la route d’Astérix un couple de retraités de Lutèce (Paris) visitant la Lusitanie à bord d’une “charavane”, l’ancêtre du camping-car.”J’avais envie de mettre en scène un couple de Français moyen, typique, qui, à l’étranger, critique tout, mais sans méchanceté”, indique Fabcaro.Leurs récriminations portent notamment sur l’âge du départ à la retraite, “un petit clin d’oeil à notre époque, même si j’essaie de ne pas faire allusion à l’actualité car, par définition, elle vieillit vite”, ajoute le scénariste.- “Doudou” -Comme il est de tradition tous les deux ans, l’album sort deux mois avant Noël, tiré à 5 millions d’exemplaires, dont 2 millions pour la France, la Suisse et le Canada.Au Portugal, un pays où “Astérix est très populaire” selon l’éditeur, le tirage est le double de celui des albums précédents et les auteurs viendront à la rencontre des lecteurs fin octobre.”Je pense qu’Astérix peut avoir du succès encore longtemps. Il a un côté +doudou+ pour les lecteurs. Nos parents l’ont lu et nous l’ont fait lire. Nous, on fait pareil avec nos enfants. Il y a un attachement qui se perpétue”, témoigne Fabcaro.Selon lui, Astérix est “un outil pédagogique incroyable”, comme l’avait voulu son cocréateur René Goscinny. “Un enfant de 10 ans qui ne comprend pas un gag ou une allusion, ce n’est pas très grave. Il la comprendra à 15, 20 ou 40 ans… Il existe plusieurs niveaux de lecture.”Dessinant Astérix depuis 2012, Didier Conrad est prêt à continuer l’aventure: “C’est un plaisir renouvelé parce que c’est un challenge permanent.”Habitant à Austin, au Texas (Etats-Unis), il met “entre 14 et 18 mois pour dessiner un album de 48 pages”.Après deux albums, Fabcaro, qui est aussi romancier à succès, ne sait pas encore s’il en écrira un nouveau – le prochain est prévu fin 2027. Cela dépend en partie du retour ou non de son prédécesseur Jean-Yves Ferri, qui avait souhaité faire une pause après avoir scénarisé cinq albums.

Le bénéfice net de Tesla chute au 3e trimestre, plombé par des coûts supérieurs et les droits de douane

Le groupe américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques, a subi une chute de 37% de son bénéfice net au troisième trimestre à 1,37 milliard de dollars, plombé par une hausse des dépenses opérationnelles et par les droits de douane.Le groupe d’Elon Musk a justifié ce plongeon par des frais de restructuration en augmentation et des dépenses liées à ses projets dans l’intelligence artificielle et la recherche et développement également en hausse, tandis que des crédits réglementaires ont diminué, selon un communiqué.Lors d’une audioconférence avec des analystes, le directeur financier Vaibhav Taneja a chiffré l’impact des droits de douane à plus de 400 millions de dollars au troisième trimestre.Rapporté par action et hors éléments exceptionnels – valeur de référence pour les marchés -, le bénéfice net ressort à 50 cents, contre 72 cents un an plus tôt.Ces résultats sont inférieurs au consensus des analystes de FactSet qui anticipait respectivement 1,88 milliard de dollars et 56 cents.Après l’audioconférence, l’action Tesla perdait creusait sa perte à 3,18% dans les échanges électroniques après la fermeture de la Bourse de New York.En revanche, le chiffre d’affaires dépasse le consensus (26,54 milliards de dollars) en bondissant de 12% sur un an, à 28,09 milliards de dollars.Le groupe a en effet créé la surprise début octobre en annonçant une hausse de 7% sur un an de ses livraisons mondiales (497.099 véhicules) au troisième trimestre.Les analystes avaient néanmoins nuancé cette performance en rappelant que la perspective de la disparition aux Etats-Unis, fin septembre, du crédit d’impôt fédéral de 7.500 dollars pour l’acquisition d’une voiture électrique avait alimenté ce rebond.Pour beaucoup, c’est la raison pour laquelle Tesla a opportunément annoncé le 7 octobre le lancement de versions meilleur marché de ses voitures populaires Model 3 et Model Y, en-dessous des 40.000 dollars.Mais ce n’est pas le véhicule à bas coût promis depuis plusieurs années, escompté autour de 25.000 à 30.000 dollars.”Nous pensons que notre échelle et notre structure de coûts vont nous permettre de naviguer dans des dynamiques de marché changeantes à travers le globe plus efficacement que nos concurrents”, a commenté Tesla dans un communiqué, évoquant toutefois les “incertitudes à court terme liées au politiques commerciales, douanières et budgétaires”.- Fin difficile? -Le groupe a précisé avoir “suffisamment de trésorerie” pour financer ses projets (produits, agrandissement d’usines, etc).Concernant les produits, il a confirmé le début de la production à grande échelle en 2026 du Cybercab – son robotaxi -, du semi-remorque Semi et de son stockage d’électricité Megapack 3, et la mise en place des lignes de production de son robot humanoïde Optimus.”Il y a un vaste consensus selon lequel le volume va baisser au quatrième trimestre par rapport à l’année précédente, mais la magnitude de la chute ne devrait pas être aussi marquée que ce que l’on craignait”, relevait Deutsche Bank, dans sa dernière note consacrée à Tesla, anticipant 425.000 véhicules livrés (496.000 un an plus tôt).Tesla devrait perdre cette année sa première place mondiale, ravie par le groupe chinois BYD qui l’avait manquée de peu en 2024. Au 30 septembre, BYD en était à 1,58 million de véhicules tout électrique vendus et Tesla à 1,22 million.Plus que les résultats trimestriels, les analystes attendaient les déclarations des dirigeants sur l’avenir du groupe, notamment le Robotaxi et Optimus.Les experts de Wedbush considèrent depuis de longs mois que le futur du groupe d’Austin (Texas) réside dans l’intelligence artificielle et la conduite autonome.”La suite de l’histoire de Tesla s’écrit autour de la transformation avec l’intelligence artificielle, menée par les initiatives en matière d’autonomie et de robotique”.Selon eux, Tesla pourrait tirer 1.000 milliards de dollars de valorisation de ses seules activités d’IA, et atteindre une capitalisation boursière de 2.000 milliards de dollars début 2026 et 3.000 milliards fin 2026. A la clôture mercredi, elle était de 1.460 milliards.Les dirigeants ont aussi enjoint les actionnaires d’adopter lors de l’assemblée générale du 6 novembre une résolution sur le nouveau plan de rémunération d’Elon Musk, pouvant lui rapporter plus de 1.000 milliards de dollars en dix ans, avec des objectifs très stricts et une “une croissance stratosphérique” de Tesla.Les actionnaires doivent également voter sur une prise de participation de Tesla dans xAI, autre entreprise d’Elon Musk spécialisée dans l’intelligence artificielle et qui a racheté en mars le réseau social X (ex-Twitter).

Budget: la partie recettes largement rejetée en commission

Onze voix pour, 37 contre: les députés ont largement rejeté en commission dans la nuit de mercredi à jeudi la partie recettes du budget de l’Etat pour 2026, ce qui annonce des débats difficiles pour le gouvernement dans l’hémicycle à partir de vendredi.L’ensemble de la gauche, le Rassemblement national, mais aussi LR, dont plusieurs ministres du gouvernement sont issus, ont voté contre la copie résultant des travaux de la commission.Les députés MoDem, Horizons et Liot se sont abstenus, seuls les députés Renaissance votant finalement pour le texte.La commission des Finances avait commencé à examiner cette première partie du budget lundi, et a tenu les délais prévus, au terme de débats de “qualité” et marqués par une forte mobilisation, ont souligné les orateurs.Les députés repartiront en séance plénière de la copie gouvernementale, les débats en commission servant en quelque sorte de répétition générale.”Nous avons fait un grand chemin, mais il y a beaucoup à faire parce que le budget tel qu’il est n’est pas un budget crédible. Il va falloir le retravailler”, a commenté le rapporteur général du Budget, Philippe Juvin (LR), qui s’est abstenu au vu des “grandes incertitudes qui demeurent”, voire d’un “certain nombre d’impasses”.Selon le député des Hauts-de-Seine, le texte prévoit après son passage en commission une réduction de la pression fiscale de 7 milliards d’euros (13 milliards de recettes en moins, et 6,3 milliards de recettes nouvelles) par rapport à la copie gouvernementale, ce qui supposerait pour ne pas dégrader l’objectif de déficit (4,7%) de réduire d’autant les dépenses.Il a pointé la suppression par les députés de plusieurs “gros articles”, dont celui portant sur les transferts du budget de l’Etat aux collectivités territoriales.- “Le compte n’y est pas” -Clé de la survie du gouvernement de Sébastien Lecornu, qu’ils ont fait le choix de ne pas censurer la semaine dernière, les socialistes ont également fait part de leurs réserves.”Pour nous bien sûr le compte n’y est pas ce soir”, a commenté le chef de file du PS sur le budget Philippe Brun, jugeant insuffisantes les recettes votées et le texte “déséquilibré” dans l’effort demandé aux classes moyennes et populaires.LR, dont le chef Laurent Wauquiez avait prévenu que son vote n’était pas “automatique”, a de même pris ses distances, donnant “rendez-vous lors de la séance publique pour faire disparaître” d’autres taxes et impôts.Le président de la commission des Finances, Eric Coquerel (LFI) a lui évoqué un texte “patchwork dans lequel (…) personne ne va complètement se reconnaître”.L’hémicycle sera-t-il le lieu de davantage de compromis ? “En commission chacun a mis en avant ses idées, et je crois savoir qu’on va tous être plus raisonnables en séance”, veut croire un député Horizons.Lundi, le PS a eu la déception de voir la taxe Zucman visant les “ultra-riches”, qui avait pu être adoptée dans l’hémicycle en février grâce à l’abstention du RN, être cette fois-ci rejetée, les députés du groupe de Marine Le Pen s’y opposant fermement. La gauche n’a pas non plus réussi à faire rétablir un Impôt de solidarité sur la fortune.Elle s’est toutefois félicitée de plusieurs mesures, dont la suppression de la fiscalisation des indemnités journalières pour affection longue durée, soutenue aussi par LR et le RN.- Taxe “Gafam” -Le gouvernement a lui aussi essuyé quelques déconvenues: les députés ont revu à la marge le gel du barème de l’impôt sur le revenu, en excluant du dispositif la première tranche de l’impôt, pour un coût estimé à 700.000 euros, selon M. Juvin. LR souhaitait supprimer purement et simplement la mesure.Mardi, les députés ont rejeté la suppression de l’abattement fiscal de 10% dont bénéficient les retraités, pour un coût estimé à 1,2 milliard.Côté recettes, les députés ont dans une belle unanimité mercredi voté une taxe “Gafam” sur les bénéfices des géants de la tech américaine, censée rapporter plusieurs milliards d’euros.A rebours de cette unité, les débats se sont a plusieurs reprises tendus, comme lorsque les députés ont adopté un amendement de l’ancien ministre du Logement Guillaume Kasbarian (Renaissance), qui entend réduire de moitié l’exonération de taxe foncière dont bénéficient les bailleurs sociaux.Les députés commenceront lundi l’examen en commission des Affaires sociales du budget de la Sécurité sociale, qui contiendra d’emblée la suspension de la réforme des retraites en 2026 et 2027 demandée par le PS. Le gouvernement entend mettre à contribution les complémentaires santé et les retraités pour la financer. 

Wall Street pâtit des résultats décevants de Netflix

La Bourse de New York a terminé en baisse mercredi, plombée par les résultats trimestriels bien en dessous des attentes du géant du streaming Netflix, sur fond d’incertitudes persistantes sur le plan commercial.Le Dow Jones a perdu 0,71%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,93% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,53%.Le début de la saison des résultats d’entreprises a été “globalement solide”, mais “les performances de Netflix ont été mal accueillies (…) et pèsent sur le moral” des investisseurs, souligne Jose Torres, d’Interactive Brokers.De par sa valorisation, Netflix “reflète des attentes élevées, et si le groupe ne répond pas à ces attentes, le marché va avoir du mal à l’accepter”, commente auprès de l’AFP Dave Grecsek, d’Aspirant.Le géant du streaming a dégagé au troisième trimestre un bénéfice de 2,5 milliards de dollars, soit nettement moins qu’anticipé, en raison d’un litige fiscal au Brésil.Ce coup de frein à sa rentabilité insolente a fait dégringoler son titre de 10,07% à 1.116 dollar, au plus bas depuis le mois de mai.La place américaine attend désormais les résultats d’autres grandes entreprises de la tech, dont le spécialiste des véhicules électriques Tesla après la clôture, puis l’entreprise de semi-conducteurs et processeurs Intel, jeudi. “La question est de savoir si le marché ne s’est pas trop emballé concernant les valeurs liées à l’intelligence artificielle” (IA), note M. Grecsek.En parallèle, Wall Street surveille les derniers développements sur le front commercial, alors que Donald Trump a affirmé mardi s’attendre à conclure un “bon” accord avec Pékin.Le président américain a toutefois averti que la rencontre prévue la semaine prochaine avec son homologue chinois Xi Jinping pourrait ne pas se produire.”Il faudra du temps aux deux pays pour négocier, (…) une partie de la volatilité liée aux droits de douane pourrait revenir sur le devant de la scène”, prévient Dave Grecsek.Côté indicateurs, la place américaine attend la publication vendredi de l’indice des prix à la consommation (CPI) pour septembre, initialement repoussée en raison de la paralysie budgétaire (“shutdown”) qui frappe le pays.”Si le chiffre est supérieur aux prévisions, cela peut bouleverser les attentes d’une politique monétaire accommodante auxquelles les marchés s’accrochent fermement”, avance M. Grecsek.Les investisseurs anticipent une baisse d’un demi-point d’ici à la fin de l’année.Dans ce contexte d’incertitudes, sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait légèrement vers 20H10 GMT, à 3,95% contre 3,96% mardi en clôture.Il évolue à des niveaux plus vus depuis avril, après l’annonce de droits de douane tous azimuts par Donald Trump.Au tableau des valeurs, le spécialiste des composants électroniques Texas  Instruments a chuté (-5,60% à 170,71 dollars) après avoir une nouvelle fois fait état de prévisions bien en deçà des attentes du marché.Le géant américain du jouet Mattel (-2,76% à 18,30 dollars) a souffert de résultats trimestriels en baisse et inférieurs aux attentes, affectés par un décalage des commandes du commerce de détail. L’entreprise a toutefois confirmé ses prévisions annuelles.Le constructeur automobile américain General Motors a terminé dans le vert (+1,05% à 67,32 dollars) après avoir dévoilé mercredi ses ambitions pour son véhicule du futur, annonçant notamment un partenariat avec l’assistant IA Gemini de Google.

Rouler en chargeant sa batterie: deux solutions de “route électrique” testées en France

A quarante kilomètres au sud-ouest de Paris, sur l’autoroute A10, un panneau jaune annonce: “Ici, nous testons la recharge dynamique sur autoroute”, l’une des solutions qui pourrait permettre d’accélérer la décarbonation du transport routier.Hormis ce détail, difficile de deviner qu’un consortium mené par Vinci expérimente depuis septembre à Angervilliers (Essonne) la recharge par induction, sans contact, pour les véhicules électriques.Sur la voie de droite, seul un revêtement plus sombre suggérant une réfection récente trahit le tronçon test. Mais, dix centimètres sous la chaussée, 900 bobines de cuivre alimentées par le réseau électrique et générant un champ électromagnétique se succèdent, sur 1,5 kilomètre.Pour ces tests, quatre prototypes (poids lourd, bus, utilitaire et voiture) se mêlent au flot de véhicules empruntant cet axe. “C’est une première mondiale sur une autoroute” ouverte, indique à l’AFP Pierre Delaigue, responsable du projet chez Vinci Autoroutes. Au passage d’un véhicule équipé de bobines réceptrices, chaque dispositif enfoui “le détecte et lui envoie une impulsion”, ce qui “fournit de l’énergie régulièrement tout au long du trajet”, explique Guillaume Demond, chargé du projet chez Electreon, startup israélienne conceptrice du système de recharge.Les bobines réceptrices, des plaques d’une quarantaine de kilogrammes mesurant 1,3 mètre sur 80 centimètres, peuvent être installées sur des véhicules existants et à terme, elles pourront être intégrées dès la construction.Le couplage de ces bobines réceptrices avec les bobines émettrices placées dans la chaussée, – qui pourront être produites à l’échelle industrielle par Hutchinson – est suffisament puissant pour recharger des camions, avec une puissance transfére de 200 kW en moyenne selon les premières mesures de l’université Gustave-Eiffel. “Avec une telle puissance, la moitié va au moteur et la moitié va recharger la batterie. On gagne un kilomètre d’autonomie par kilomètre parcouru pour un poids lourd et deux à trois kilomètres d’autonomie par kilomètre parcouru pour un véhicule léger”, observe M. Delaigue.Un résultat encourageant puisque l’induction est l’une des trois technologies testées actuellement pour développer la “route électrique” (Electric Road System, ERS en anglais), un système de recharge de véhicules électriques en circulation qui devrait faciliter la décarbonation du transport routier, majoritairement effectué aujourd’hui par des camions à moteur diesel.- Conduction par le sol -Les deux autres solutions nécessitent un contact : la conduction aérienne par caténaire, inspirée du ferroviaire, et la conduction par le sol.Cette dernière est expérimentée à Saint-Maurice-de-Rémens (Ain), à près de 500 kilomètres de Paris, un ancien site militaire reconverti en centre d’essais routiers est ainsi le théâtre de tests d’une solution d’alimentation par le sol (APS).Les porteurs du projet “100% français” eRoadMontBlanc – la société d’autoroutes ATMB, Alstom, l’université Gustave-Eiffel et les PME Pronergy et Greenmot – mènent actuellement des essais sur une route aménagée sur 420 mètres avec “une piste d’alimentation qui s’intègre dans la chaussée”, précise Patrick Duprat, directeur de la R&D et de la compétitivité chez Alstom.Adapté d’une technologie développée dans les années 2000 par Alstom pour le tramway de Bordeaux, ce système utilise des “rails” moulés dans une résine pour s’intégrer au revêtement de la route sans aspérité.Pour capter le courant, un bras articulé installé sur le véhicule vient faire glisser un patin sur les courts segments conducteurs des rails, alimentés uniquement au passage d’un véhicule de façon automatique.Les tests doivent durer trois à six mois”, indique Florian Grange, chef de projet Innovation chez ATMB. Les résultats seront ensuite transmis au ministère des Transports qui devra valider un passage en “phase 2″.Au-delà des différences techniques et de leur degré d’avancement, l’objectif des deux projets – soutenus financièrement par Bpifrance et par le plan d’investissements d’avenir France 2030 – est d'”essayer de montrer qu’il y a un modèle économique rentable” pour les ERS, note Nicolas Hautière, de l’université Gustave-Eiffel, qui participe au projet alpin.”Le but c’est d’avoir des tarifs abordables à terme”, observe de son côté M. Demond en soulignant que l’induction “ce n’est pas une option (seulement) pour les Porsche”.

Réforme des retraites: les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution pour financer la suspension

Les complémentaires santé et les retraités seront mis à contribution pour financer la suspension de la réforme des retraites, selon le projet de lettre rectificative examinée au Conseil d’Etat, qui sera présentée en Conseil des ministres jeudi. Cette suspension coûtera 100 millions d’euros en 2026 et 1,4 milliard d’euros en 2027, selon cette lettre rectificative au budget 2026 de la Sécurité sociale, dévoilée mercredi soir par les Echos et dont l’AFP a obtenu copie.La suspension sera financée d’une part par une hausse du taux de la contribution des organismes complémentaires (mutuelles, assurances de santé…) qui passera de 2,05% en 2,25% en 2026.D’autre part, les retraités seront davantage mis à contribution puisque la sous-indexation de leurs pensions par rapport à l’inflation, initialement prévue à 0,4 point, sera augmentée de 0,5 point supplémentaire en 2027.Pour cette année-là, le gouvernement table sur une inflation (hors tabac) de 1,75%. La mesure pèsera donc sur leur pouvoir d’achat si cette prévision est avérée. Le gouvernement a déjà indiqué que les pensions de retraite et prestations sociales seraient gelées en 2026 pour freiner la dérive des dépenses publiques.Le Premier ministre avait annoncé mardi qu’une “lettre rectificative” au projet de budget de la Sécu serait présentée jeudi matin en Conseil des ministres, afin d’inclure la suspension de la réforme des retraites, au lieu de la proposer au vote lors des débats via un amendement. Une garantie qui était réclamée par la gauche et le Rassemblement national.Le projet décale dans le temps l’application de la réforme Borne. Il suspend jusqu’à janvier 2028 la marche en avant vers les 64 ans, tout comme le relèvement du nombre de trimestres à cotiser pour partir à taux plein.Ainsi, la génération née en 1964 partirait à 62 ans et 9 mois (comme la précédente) au lieu des 63 ans prévus par la réforme, soit à partir d’octobre 2026 au lieu de début 2027.Les textes actuels prévoient par ailleurs que la génération 1964 doive cotiser 171 trimestres. Avec une “suspension”, ces assurés partiraient finalement avec 170 trimestres.L’application de la réforme reprendrait en 2028 pour la génération 1965, qui devrait cotiser 171 trimestres, au lieu de 172. Mais entre-temps, la présidentielle 2027 aura peut-être rebattu les cartes. Emmanuel Macron est remonté au front mardi depuis la Slovénie sur la réforme des retraites, affirmant qu’il n’y aurait “ni l’abrogation ni la suspension”, seulement le “décalage d’une échéance (…) à savoir le relèvement progressif de l’âge légal de départ.Il était au même moment contredit à l’Assemblée nationale par le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui annonçait que la “suspension” serait bien ajoutée au budget de la Sécurité sociale.