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Stellantis: un tiers des actionnaires s’oppose à la politique de rémunération des dirigeants

Les actionnaires de Stellantis ont exprimé une dernière fois mardi leur opposition à la politique de rémunération de Carlos Tavares, écarté de la direction du constructeur automobile fin 2024 après des résultats décevants.L’ex-directeur général du géant de l’automobile (qui regroupe quinze marques dont Peugeot, Fiat, Opel et Chrysler) a bénéficié, pour 2024, d’une rémunération atteignant 23,1 millions d’euros, en baisse de 37% par rapport à 2023 (36,5 millions), car composée en majorité d’une part variable, liée à l’atteinte d’objectifs de performance. C’est l’équivalent de 350 fois le salaire moyen des 259.000 salariés de Stellantis à travers le monde (65.993 euros), en baisse pour la première fois depuis la création du groupe en 2021.Carlos Tavares doit toucher par ailleurs une indemnité de départ de 2 millions d’euros et un bonus de 10 millions d’euros lié à “l’atteinte d’une étape de transformation de l’entreprise”. Mais un autre bonus de performance de 10 millions lui a été refusé.Un tiers des actionnaires du groupe (33,07%) a contesté mardi le rapport du comité de rémunération du groupe, un vote qui reste consultatif selon la loi des Pays-Bas, où le groupe a établi son siège. Les actionnaires s’étaient opposés à cette politique à hauteur de 52% en 2022, 48% en 2023, et 30% en 2024, sans que cela n’empêche les versements prévus.”Le package de rémunération de 23,1 millions d’euros proposé pour l’ancien directeur général dans le rapport de rémunération semble excessivement généreux, en particulier compte tenu des performances opérationnelles médiocres et des circonstances entourant la démission forcée”, avait protesté le gestionnaire d’actifs AllianzGI le 8 avril.Après des premières années marquées par des profits record, le groupe Stellantis a vécu une très mauvaise année 2024, freiné notamment par des difficultés en Amérique du Nord. Le bénéfice net du groupe a chuté de 70%, à 5,5 milliards d’euros, et Carlos Tavares a été poussé vers la sortie.- Une “démission” -“Il n’est pas acceptable d’attribuer une indemnité de départ à un dirigeant ayant mené la société à cette situation d’échec”, avait commenté la société de conseil aux investisseurs Proxinvest, recommandant aussi de voter contre la résolution concernée. “Le départ étant volontaire puisque c’est une démission, aucune indemnité n’aurait dû être attribuée au dirigeant”, avait souligné Proxinvest, même si M. Tavares a été poussé vers la sortie.Lors de la publication du montant de la rémunération de son ex-dirigeant, fin février, Stellantis avait précisé que le principe de l’indemnité de départ était “tel que requis par la loi néerlandaise”.Le président français Emmanuel Macron avait lui-même critiqué le montant du salaire de Carlos Tavares en 2022. Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci s’est exprimé dans le même sens dimanche sur France 3, soulignant qu’un “principe de modération” devait s’appliquer. Mais “je ne pense pas que ce soit fondamentalement à l’État de déterminer le niveau des salaires, le niveau des rémunérations”, avait-il aussitôt ajouté.La présidente du comité de rémunération de Stellantis, Wan Ling Martello, a concédé dans une lettre aux actionnaires que “la rémunération (était) une question complexe et sensible”, et qu’il existait “des opportunités d’améliorer l’alignement avec les attentes des investisseurs”.Wan Ling Martello a insisté sur la nécessité “d’attirer et de retenir des talents de classe mondiale au sein d’une entreprise mondiale et d’assurer une structure d’incitation appropriée, surtout durant cette période de transformation disruptive significative dans notre industrie”.Pour peser indirectement sur cette politique, AllianzGI, qui détient moins de 1% du capital de Stellantis, avait également annoncé qu’il allait s’opposer à la réélection de deux membres du conseil d’administration qui siègent au comité de rémunération, le Français Benoît Ribadeau-Dumas (qui représente Exor, le groupe de la famille Agnelli) et Fiona Clare Cicconi, qui représente les salariés. Mais ceux-ci ont bien été élus lors de l’assemblée générale mardi.

Wall Street ouvre en petite hausse, sans grande conviction

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse mardi mais sans grande conviction, portée par les aléas sur le plan des droits de douane, et digérant dans le même temps une nouvelle salve de résultats d’entreprises.Dans les premiers échanges, le Dow Jones grappillait 0,15%, l’indice Nasdaq était proche de l’équilibre (+0,06%) et l’indice élargi S&P 500 glanait 0,17%.

A bord des “trains de la colère”, “l’exaspération” des usagers de lignes SNCF oubliées

Des centaines d’élus et usagers des lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) et Paris-Clermont-Ferrand se sont rassemblés mardi en milieu de journée à leur arrivée à la gare d’Austerlitz à Paris pour dire leur “exaspération” face à l’état “dégradé” de ces lignes.Dénonçant “40 ans d’inaction” sur ces deux lignes oubliées, nombre d’entre eux avaient pris tôt le matin l’un des deux “trains de la colère”, à Cahors ou Clermont, pour gagner Paris, où une délégation doit être reçue mardi après-midi au ministère des Transports. “Nous, usagers, parlementaires, élus locaux, forces vives d’Occitaine, d’Auvergne, du Limousin, et du Centre-Val de Loire exprimons notre colère et notre ras-le-bol face aux rustines qu’on nous octroie à défaut d’un véritable plan d’urgence à la hauteur des enjeux”, a déclaré devant la presse le président de l’association Urgence Ligne POLT, Jean-Claude Sandrier.La journée avait commencé à l’aube dans le Lot, quand les premiers manifestants avaient pris le train à Cahors. “Tous unis pour une desserte ferroviaire dynamique respectueuse des usagers et de nos territoires”, pouvait-on lire sur une banderole déployée à la gare, a constaté l’AFP.”Je suis venu défendre la ligne historique Paris-Toulouse”, déclare Francesco Testa, conseiller municipal de Cahors, avant d’ajouter: “Comme on a affaire à des malentendants, on se déplace pour être plus près de leurs oreilles.”Pour ce trajet de plus de 11 heures aller-retour dans la même journée, il avait prévu de quoi se sustenter: “du jambon, du pain et du vin de Cahors”. Avant de monter à bord, Monique Codet, 84 ans, qui a fait le trajet “Montauban-Cahors pendant 14 ans”, confie qu’elle aimerait que les nouvelles générations aient les mêmes conditions de transport qu’elle a connues: “Il n’y avait pas de retard. Je me souviens d’une seule panne”. – “Des rames hors d’âge” -Au passage du train à Limoges, où une centaine de manifestants mécontents ont scandé “ras-le-POLT” dans le hall de la gare, le maire de la ville (LR) Emile Roger Lombertie a estimé “plus facile aujourd’hui pour un étudiant d’aller faire ses études à Bruxelles, à Berlin, à Copenhague ou ailleurs, que d’aller entre Limoges et Clermont-Ferrand”.A Clermont-Ferrand, environ 130 personnes ont pris le train, a constaté une journaliste de l’AFP.”Les choses se sont aggravées depuis 40 ans avec des rames hors d’âge et un temps de trajet qui a augmenté de 40 minutes”, explique Patrick Wolff, président de l’association Objectif capitales qui réclame un objectif de “moins de trois heures” pour rejoindre Paris contre trois heures et quinze minutes actuellement.Jean-Philippe Ollier, responsable du projet de réhabilitation du parc Cataroux de Michelin, à Clermont, “vient défendre la capacité de pouvoir aller à Paris de manière fiable. Le parc Cataroux, c’est 400.000 visiteurs et énormément d’entreprises qui vont s’installer et travailler avec l’écosystème parisien”, souligne-t-il.- “Axes stratégiques”-Les lignes POLT (plus de 700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités.La SNCF a lancé en 2018 un programme de modernisation de ces lignes, qui restent cependant “encore équipées d’installations techniques hétérogènes et vieillissantes”, reconnaît la compagnie ferroviaire.”En modernisant ces deux axes stratégiques”, la SNCF, qui prévoit “des investissements sans précédent”, compte rendre les “trajets plus rapides, plus fiables et plus accessibles”.Selon le ministère des Transports, ces “investissements significatifs réalisés depuis 2018” incluent 1,9 milliard d’euros à l’horizon 2027 pour la ligne POLT et près d’un milliard pour Paris-Clermont. “Il s’agit des deux plus gros chantiers conduits cette année par SNCF Réseau”, souligne-t-il mardi dans un communiqué.”Une régénération partielle qui pour nous n’est pas suffisante”, dénonce Jean-Noël Boisseleau, vice-président de l’association Urgence Ligne POLT. Pour lui, il faudrait “2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf”.

Foot/Droits TV: fin de la médiation entre la LFP et DAZN, pour quelle solution ?

La médiation dans le litige financier sur les droits TV de la Ligue 1 entre son diffuseur principal, DAZN, et la Ligue de football professionnel (LFP) prend fin mardi, avec l’objectif de sortir le football français de l’impasse, sans certitude d’y parvenir.Plusieurs scénarios sont sur la table mais si les deux parties ne se sont pas mises d’accord, le conflit pourrait se régler devant la justice. Selon une source proche du dossier, une solution à court terme portée par DAZN est un accord pour un retrait dès la fin de l’actuelle saison avec “des conditions à définir” (en l’état, le contrat liant DAZN au football français court jusqu’en 2029, avec une possibilité de sortie à la fin de la saison 2025-26). Une solution à long terme également proposée par la plateforme de streaming permettrait la poursuite de son partenariat avec la LFP, mais en “revoyant totalement le contrat” avec l’exclusivité de la diffusion (y compris le 9e match actuellement diffusé à chaque journée de L1 par beIN Sport), une amélioration du produit et de meilleurs accès aux acteurs du championnat. L’idée est d’inclure une part variable très conséquente dans le montant des droits versés par la plateforme, avec un contrat s’achevant comme prévu initialement dans quatre ans, précise cette même source.De son côté, la LFP voudrait que l’association entre les deux parties se poursuive pour deux saisons en repoussant d’un an la clause de sortie actuelle (en l’état, le contrat initial permet à l’une ou l’autre des parties d’en sortir à la fin de la saison 2025-26).  Sur ce sujet, un conseil d’administration de la Ligue en visioconférence est prévu mardi à 16h00. Cette réunion est précédée par un collège des clubs de Ligue 1 puis de Ligue 2, qui a débuté à 14h00, a indiqué une autre source proche des discussions.- Inquiétude des clubs -Contactés par l’AFP, la Ligue et DAZN n’ont pas souhaité faire de commentaires dans l’immédiat.Depuis plus d’un mois, un médiateur mandaté par le tribunal de commerce de Paris tente de trouver un terrain d’entente entre les deux parties. Sa mission était censée initialement se terminer le 31 mars.Le foot français continue d’évoluer dans un contexte brûlant sur fond de tensions de plus en plus vives entre la LFP et DAZN, détenteur des droits de huit des neuf rencontres de Ligue 1 par journée pour 400 millions d’euros annuels jusqu’en 2029. La plateforme britannique de streaming sportif réclame en justice à la LFP 573 millions d’euros “pour manquement observé” et “tromperie sur la marchandise”.La plateforme, qui se plaint notamment des conditions d’exploitation difficiles liées au piratage et du manque de coopération de certains clubs pour mettre en valeur le “produit Ligue 1”, a finalement versé à la LFP une partie de son échéance du mois de janvier (35 millions d’euros) qu’elle avait refusé dans un premier temps de payer. Ce conflit amplifie l’inquiétude des équipes les plus fragiles sur le plan financier et ravive les dissensions entre les présidents de clubs au sujet de la stratégie de la Ligue et de son président, Vincent Labrune, dans le dossier des droits TV.

Dette: Bayrou présente un sombre “diagnostic” aux Français mais reste discret sur ses remèdes

Comment redresser les comptes publics ? A défaut de résoudre l’équation immédiatement, François Bayrou a voulu de nouveau alerter les Français sur le “piège” de la dette qui menace “la survie de notre pays” et promis des réponses d’ici le 14 juillet en écartant déjà la piste d’augmentation des impôts.”Seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée”, a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un “Comité d’alerte du budget” qui a réuni – sans lui – plusieurs membres de son gouvernement avec des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. Graphiques à l’appui, le chef du gouvernement a énuméré les faiblesses de la France qui “manque de moyens” pour financer ses priorités parce “qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez” par rapport à ses voisins, notamment en raison d’un taux d’emploi plus faible chez les jeunes et les seniors.Cela conduit à une aggravation de la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – qui devient “un piège dangereux, potentiellement irréversible”, selon le Premier ministre. – “explosion assurée” -“Nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge” qui pourrait “atteindre 100 milliards d’euros en 2029”, a-t-il prévenu.  “Si les taux d’intérêt explosent, alors c’est l’explosion assurée” à laquelle aucun gouvernement ne résistera, a-t-il insisté, un leitmotiv de longue date chez lui.Après avoir fait ce “diagnostic” d’une “situation intolérable”, et annoncé “un effort de quelque 3 milliards supplémentaires” en 2026 pour la défense face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des États-Unis, François Bayrou n’a pas détaillé de réponses concrètes à ce stade. Il a simplement annoncé que les “grandes orientations” et les “grands choix” du prochain budget seront proposés avant le 14 juillet, en amont des débats budgétaires au Parlement début octobre.”Ce calendrier va permettre de rassembler toutes les contributions pendant quelques semaines autour des choix que nous allons devoir faire”, a-t-il expliqué, en ajoutant que cela passera par “la refondation de l’action publique” via “une véritable remise à plat des missions et des budgets de nos administrations”.Dans un contexte de ralentissement de la croissance pour 2025, rabotée à 0,7% dans les prévisions du gouvernement, après 1,1% en 2024, le Premier ministre n’a pas chiffré le volume d’économies à réaliser.A ses côtés, le ministre de l’Economie Eric Lombard avait évoqué dimanche “un effort” de 40 milliards pour réduire le déficit de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026. Il a précisé mardi viser une réduction de 6% des dépenses en cinq ans.Sur quels leviers agir ? “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités locales, a indiqué M. Lombard. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a notamment évoqué une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie. Côté recettes, M. Bayrou a exclu “d’augmenter les prélèvements” car c’est “intenable”.”Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui en souffrirait”, a-t-il dit. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a renchéri M. Lombard.- ‘opération de communication’ -Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entendait mardi amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Mais ce gouvernement tiendra-t-il jusqu’à la présentation du budget 2026 alors que La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer ? “La conférence de presse du Premier ministre n’est pas à la hauteur de la grave crise des finances publiques”, a réagi Marine Le Pen, prévenant que le RN “ne laissera pas passer des mesures contre les Français alors qu’il existe tant de gabegies”.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.Invité au comité d’alerte comme président de la commission des Finances de l’Assemblée, Eric Coquerel (LFI) a eu “l’impression d’être figurant d’une opération de communication”.Même vocabulaire chez la leader de la CGT, Sophie Binet, pour qui le Premier ministre n’a apporté “aucune réponse” à ses “interrogations” et “interpellations”. De son côté, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a déploré “une vision comptable” du gouvernement, estimant qu'”on ne fait pas un budget uniquement avec un tableur Excel”. bur-bpa-far/hr/dch   

Le gouvernement veut réduire les dépenses de 6% d’ici 2029, sans “tronçonneuse”

Le gouvernement souhaite réduire de 6% les dépenses publiques d’ici à 2029 sans recourir à “la tronçonneuse”, a annoncé mardi la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, évoquant notamment la lutte contre “la très grande dérive” des arrêts maladie.   “Nous voulons réduire de 6% notre dépense publique en cinq ans”, a indiqué Mme de Montchalin lors d’une conférence de presse sur les finances publiques, auprès du Premier ministre François Bayrou. “Si nous étions un ménage, nous sommes en train de décrire une situation où on pourrait passer de 100 euros de dépenses à 94 euros de dépenses”, a-t-elle illustré. “Le but, ce ne sont pas les finances publiques, le but, ce ne sont pas les chiffres, ce sont nos marges de manoeuvre, notre capacité à rester un pays puissant, un pays souverain”, a-t-elle insisté. Parmi les pistes évoquées, la ministre a mentionné la fusion ou la suppression de certains opérateurs publics, une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie, la révision du mécanisme des achats publics afin de faire baisser les prix, ou “la gratuité qui déresponsabilise” en matière de services publics. “C’est autour de ces principes que nous construirons le budget” pour 2026, a-t-elle poursuivi. “Avec cela, nous pouvons réduire la dépense, le faire sans tronçonneuse, sans serpette ou sans sécateur”.  Soulignant l’objectif de ramener le déficit public à 3% du PIB en 2029, le maximum autorisé par les règles de l’Union européenne, Amélie de Montchalin a précisé: “ce n’est pas le diktat de Bruxelles. (…) Nous faisons cela pour nous, pour notre nation, pour notre indépendance, pour notre souveraineté”. Cette dette pesait fin 2024 113% du produit intérieur brut, soit 3.305,3 milliards d’euros. La charge de la dette, de 62 milliards d’euros cette année, est “partie presque inexorablement pour atteindre 100 milliards d’euros en 2029″, a alerté le Premier ministre François Bayrou. Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a précisé que la réduction de 6% des dépenses publiques en cinq ans équivalait à un effort d'”1% par an, un peu moins même les premières années”. “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités sociales, et cela relèvera “du dialogue”, a-t-il ajouté. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a noté Eric Lombard. En 2025, l’effort budgétaire s’élève à une cinquantaine de milliards d’euros, auxquels 5 milliards supplémentaires sont venus s’ajouter récemment, puisés dans des crédits mis en réserve.”Nous ne ferons pas trois milliards de dépenses, et par ailleurs nous allons aussi mettre de côté deux milliards d’euros de dépenses que nous nous préparons à annuler si à nouveau les temps restent difficiles d’ici la fin de l’année”, a détaillé Amélie de Montchalin.  

A bord des “trains de la colère”, “l’exaspération” des usagers de lignes SNCF “dégradées”

“On en a ras-le-POLT”, ont scandé mardi dans la gare de Limoges une centaine d’usagers du train Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), dont beaucoup ont grimpé dans le convoi à destination de Paris pour dire leur “exaspération” face à l’état “dégradé” de cette ligne et de celle reliant Paris à Clermont-Ferrand.Dénonçant “40 ans d’inaction” sur ces deux lignes oubliées, des centaines d’élus et usagers “montent à la capitale” pour demander des investissements au ministère des Transports, qui doit les recevoir à Paris. Entre 500 et 800 manifestants, y compris des cheminots, sont attendus par les organisateurs à l’arrivée des convois à la gare d’Austerlitz. “L’exaspération est à son comble”, estiment des associations organisatrices des deux “trains de la colère” transportant les manifestants depuis Cahors et Clermont vers Paris, pour lesquelles 2023 et 2024 ont été des “années de cauchemar avec les retards et les pannes de plus en plus fréquentes et trop longues à résorber”.”Tous unis pour une desserte ferroviaire dynamique respectueuse des usagers et de nos territoires”, pouvait-on lire sur une banderole déployée tôt le matin par les premiers manifestants du Lot, avant de prendre le train à la gare de Cahors, a constaté l’AFP.”Je suis venu défendre la ligne historique Paris-Toulouse”, déclare Francesco Testa, conseiller municipal de Cahors, avant d’ajouter: “Comme on a affaire à des malentendants, on se déplace pour être plus près de leurs oreilles.”Pour ce trajet de plus de 11 heures aller-retour dans la même journée, il a prévu de quoi se sustenter: “Du jambon, du pain et du vin de Cahors”. Avant de monter à bord, Monique Codet, 84 ans, qui a fait le trajet “Montauban-Cahors pendant 14 ans”, confie qu’elle aimerait que les nouvelles générations aient les mêmes conditions de transport qu’elle a connues: “Il n’y avait pas de retard. Je me souviens d’une seule panne”. – “Des rames hors d’âge” -Au passage du train à Limoges, où des manifestants mécontents s’étaient rassemblés dans le hall de la gare, le maire de la ville (LR) Emile Roger Lombertie a estimé “plus facile aujourd’hui pour un étudiant d’aller faire ses études à Bruxelles, à Berlin, à Copenhague ou ailleurs, que d’aller entre Limoges et Clermont-Ferrand”.Dans le train, à chaque arrêt, chacun guette le nombre de personnes mobilisées qui montent dans le train. “J’espère qu’on ne va pas arriver en retard, mais ce serait symbolique”, lâche un habitué de la ligne. A Clermont-Ferrand, environ 130 personnes ont pris le train, a constaté une journaliste de l’AFP.”Les choses se sont aggravées depuis 40 ans avec des rames hors d’âge et un temps de trajet qui a augmenté de 40 minutes”, explique Patrick Wolff, président de l’association Objectif capitales qui pointe la “faiblesse de la protection des voies” et réclame un objectif de “moins de trois heures” pour rejoindre Paris contre 3h15 actuellement.Jean-Philippe Ollier, responsable du projet de réhabilitation du parc Cataroux de Michelin, à Clermont, “vient défendre la capacité de pouvoir aller à Paris de manière fiable. Le parc Cataroux, c’est 400.000 visiteurs et énormément d’entreprises qui vont s’installer et travailler avec l’écosystème parisien”, souligne-t-il.En janvier, à cause d’une panne de locomotive, des passagers sont arrivés avec près de douze heures de retard à Paris.Le ministre des Transports Philippe Tabarot a lui-même reconnu vendredi à Clermont “une qualité de service qui n’est pas à la hauteur”, annonçant un “geste tarifaire”.- “Axes stratégiques”-Les lignes POLT (plus de 700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités.La SNCF a lancé en 2018 un programme de modernisation de ces lignes, qui restent cependant “encore équipées d’installations techniques hétérogènes et vieillissantes”, reconnaît la compagnie, qui prévoit “des investissements sans précédent” de près de trois milliards d’euros d’ici 2027.”En modernisant ces deux axes stratégiques”, la SNCF compte rendre les “trajets plus rapides, plus fiables et plus accessibles”.”Une régénération partielle qui pour nous n’est pas suffisante”, dénonce Jean-Noël Boisseleau, vice-président de l’association Urgence Ligne POLT. Pour lui, il faudrait “2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf”.

Dernière ligne droite à l’OMS pour l’Accord sur les pandémies

Après plus de trois ans de tractations, les Etats membres de l’Organisation mondiale de la santé sont à nouveau réunis mardi pour mettre la dernière main à l’Accord sur les pandémies, après avoir trouvé un arrangement “de principe” la semaine dernière.”Les pays devraient enfin conclure les négociations aujourd’hui. Bien que l’accord ait fait l’objet de plusieurs compromis, il comporte de nombreux éléments positifs permettant la mise en place d’un nouveau cadre pour une préparation et une réponse aux pandémies plus équitables et plus justes à l’avenir”, a commenté Médecins sans frontières (MSF).Les délégués ont entamé la réunion à huis clos vers 10h15 (08H15GMT), au siège de l’OMS à Genève, dans l’espoir de conclure au plus vite, alors que certains pays ont déjà renvoyé samedi leurs experts dans les capitales car la réunion devait s’achever la semaine dernière.Cinq ans après l’arrivée du Covid-19, qui a fait des millions de morts et dévasté l’économie mondiale, le monde, bien que mieux préparé, est loin d’être prêt à affronter une autre pandémie, selon l’OMS et les experts. “Un accord sur les pandémies donnera au monde de meilleurs outils pour prévenir les prochaines pandémies, s’y préparer et y répondre”, a assuré Catharina Boehme, sous-directrice générale chargée des relations extérieures et de la gouvernance à l’OMS, sur son compte LinkedIn.Mais les négociations se déroulent dans un contexte de grave crise du multilatéralisme et du système de santé mondial, provoqué par les coupes drastiques dans l’aide internationale américaine décidée par le président Donald Trump, alors que les Etats-Unis étaient de très loin le principal donateur humanitaire. Ils étaient aussi absents des négociations, le président américain ayant décidé qu’ils quittaient l’organisation.- Accord de principe -Samedi matin, après cinq jours et une nuit entière de pourparlers, Anne-Claire Amprou, co-présidente de l’organe de négociation et ambassadrice de France pour la santé mondiale, a annoncé “un accord de principe”, en attendant l’accord définitif des capitales.Après une pause de trois jours, les délégués doivent “toiletter” mardi une dernière fois le texte, à moins d’un blocage de dernière minute. “Si le texte est adopté, ce sera une première dans l’histoire des accords internationaux : à travers ce texte, les pays affirment la nécessité, lorsqu’ils financent la recherche et le développement de nouveaux traitements, diagnostics ou vaccins avec des fonds publics, d’assortir ce financement de conditions permettant de s’assurer que le public puisse en bénéficier”, a déclaré à l’AFP Michelle Childs, directrice à l’Initiative Médicaments contre les maladies négligées (DNDi).”Il établit une base de référence essentielle sur laquelle s’appuyer pour sauver des vies lors de la prochaine urgence sanitaire mondiale. C’est un point de départ, pas la ligne d’arrivée”, a-t-elle affirmé.- Technologies et sanctions -S’il est validé sans accroc, le texte – qui aura valeur de traité international – devra être adopté lors de l’Assemblée mondiale de la santé, en mai à Genève, par les pays membres de l’OMS.L’un des principaux points de contestation vendredi a été l’article 11 de ce texte d’une trentaine de pages, qui définit le transfert de technologies pour la production de produits de santé liés aux pandémies, en particulier au profit des pays en développement, ont indiqué plusieurs sources à l’AFP. Le sujet avait été au cÅ“ur des nombreux griefs des pays les plus démunis lors de la pandémie de Covid-19, quand ils voyaient les pays riches s’accaparer les doses de vaccin et autres tests.Plusieurs pays, où l’industrie pharmaceutique pèse lourd dans l’économie, sont opposés à l’idée d’obligation de transfert et insistaient sur son caractère volontaire.Par ailleurs, “il restait à régler la question de la formulation relative aux sanctions” internationales, a indiqué à l’AFP Thiru Balasubramaniam, de l’ONG Knowledge Ecology International (KEI), qui suit les négociations depuis le début.Le texte prévoit la mise en place d’un réseau mondial de chaînes d’approvisionnement et de logistique pour élargir l’accès aux produits de santé pour lutter contre les pandémies ou dans des contextes humanitaires. Mais les pays devaient encore se mettre d’accord sur d’autres contextes non pandémiques ou humanitaires, pour faciliter l’accès aux pays soumis à des sanctions internationales.

Le Japon ordonne à Google de cesser la violation présumée des règles de concurrence

Le Japon a annoncé mardi avoir ordonné au géant technologique Google de cesser des pratiques liées aux fonctions de recherche sur ses smartphones Android, présumées violer les lois nationales sur la concurrence.C’est la première fois que les autorités japonaises émettent une telle injonction dite de cessation et désistement à l’encontre d’un mastodonte de l’internet, selon les médias japonais, après des mesures similaires prises en Europe et aux États-Unis. Aucune sanction financière n’a été annoncée à ce stade.”Nous avons conclu que le comportement de Google LLC menace d’entraver une concurrence équitable”, a déclaré Saiko Nakajima, de la Commission japonaise pour la concurrence (JFTC).Les pratiques “déloyales” fustigées par le régulateur sont “liées à la mise en Å“uvre des fonctions de recherche pour les smartphones Android, en violation de la loi de concurrence”, a-t-il expliqué. La JFTC accuse Google d’avoir imposé des conditions contraignantes aux fabricants de smartphones Android au Japon -et plus précisément de s’être assuré que sa boutique d’applications en ligne Google Play soit installée dans le cadre d’un paquet avec l’application de recherche de son navigateur Chrome.Or, Google Play est si largement utilisé que sans lui, “les appareils Android sont quasiment invendables”, avait déclaré une source gouvernementale à l’AFP en décembre sous couvert d’anonymat.La JFTC estime par ailleurs que Google a fait miroiter des incitations financières pour pousser ces fabricants de smartphones à exclure les applications de recherche concurrentes, avait ajouté cette source.Google Japon s’est déclaré “déçu” par les conclusions de la JFTC: “Nos accords avec nos partenaires japonais contribuent à promouvoir la concurrence et ont indéniablement renforcé leur capacité à investir dans des innovations offrant un plus grand choix aux consommateurs”, a-t-il affirmé dans un communiqué.”Nous examinerons attentivement cette ordonnance afin de déterminer les prochaines étapes”, a-t-il indiqué.- Rôle “dominant” d’Android -Cette décision s’inscrit dans le cadre de mesures similaires ciblant Google ailleurs dans le monde.En novembre, le gouvernement américain a demandé à un juge d’ordonner le démantèlement de Google en vendant son navigateur Chrome, très utilisé de par le monde. L’entreprise a fait ses contre-propositions à la justice pour l’éviter.De son côté, la Commission européenne a recommandé l’année dernière à Google de vendre une partie de ses activités, sous peine d’amendes pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires mondial en cas de non-respect.Avant cela, l’UE avait infligé en 2018 à Google une amende record de 4,34 milliards d’euros pour avoir abusé de la position dominante d’Android, son système d’exploitation pour smartphone (alors utilisé dans 80% des appareils dans le monde), en vue d’asseoir la suprématie de son service de recherche en ligne. L’amende a été confirmée en 2022 par la justice européenne.Et selon les nouvelles législations numériques de l’UE, afin de remettre en cause la domination du moteur de recherche Google, le groupe doit désormais proposer aux consommateurs européens des alternatives avec l’ouverture d’un menu automatique pour paramétrer leur application par défaut.Dans la foulée, Google pourrait aussi se voir appliquer des règles spéciales au Royaume-Uni en raison de sa position dominante: Londres a annoncé mi-janvier l’ouverture d’une enquête sur son moteur de recherche et son impact “sur les consommateurs et les entreprises”.Enfin, en février, la Chine a ouvert une enquête contre Google, qu’elle dit soupçonner d’avoir enfreint sa réglementation anti-monopole en arrêtant ses transactions avec des entreprises chinoises.- Amazon aussi visé au Japon -Au Japon, la JFTC exerce une forte pression sur d’autres géants technologiques américains qu’elle soupçonne de ne pas respecter les règles de concurrence.En novembre 2024, l’agence a ainsi mené une inspection dans la filiale japonaise d’Amazon à Tokyo, soupçonnant le géant du commerce électronique d’abuser de sa position dominante pour forcer ses vendeurs à abaisser leurs prix.Selon une source interrogée alors par l’AFP, la JFTC soupçonne que l’entreprise a utilisé au détriment des vendeurs sa “buy box, un emplacement très convoité sur le site Amazon.co.jp qui permet aux produits d’être mis en évidence.Amazon aurait poussé ses vendeurs à baisser leurs prix… au risque, s’ils refusent, de devoir renoncer à apparaître dans la “Buy Box” tant convoitée, et de voir ainsi leurs ventes décrocher. Cette pratique aurait permis à Amazon de maintenir un avantage concurrentiel face aux autres plateformes d’e-commerce.

La Bourse de Paris à l’équilibre, entre Trump et luxe

La Bourse de Paris évolue à l’équilibre mardi, oscillant entre optimisme après des propos conciliants de Donald Trump sur d’éventuels compromis concernant les droits de douane contre le secteur automobile aux Etats-Unis, et chute du luxe, plombé par les résultats de LVMH.Vers 9H50 (heure de Paris) le CAC 40 restait stable (-0,07%) à 7.269,39 points, en recul de 3,73 points. La veille, il avait terminé en nette hausse de 2,37%, pour s’établir à 7.273,12 points.Les marchés “continuent de réagir nerveusement à toute annonce ou tout revirement sur les droits de douane en espérant que le pire puisse être évité”, résument les analystes de Natixis.Dernière information en date: Trump a semblé lundi ouvert au compromis sur les lourdes surtaxes douanières de 25% qui pénalisent depuis deux semaines les importations de voitures et de pièces détachées automobiles aux Etats-Unis.Après que de grands groupes automobiles américains ont sonné l’alarme sur l’impact de cette politique pour leur activité, le président américain s’est dit prêt à “regarder comment aider les constructeurs”, assurant qu’il ne voulait “faire de mal à personne”.Logiquement, l’ensemble du secteur automobile européen gagnait en Bourse. A Paris, Stellantis prenait 4,98% à 8,20 euros, et Renault 2,95% à 45,04 euros. Les équipementiers en bénéficiaient aussi, à l’image de OPMobility (+1,68% à 8,76 euros) Forvia (+4,80% à 5,98 euros) et Valeo (+4,91% à 8,03 euros).Toutefois, cette “trêve commerciale” pourrait être “bien trop fébrile pour ramener de la sérénité sur les marchés financiers”, prévient John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les marchés font d’ailleurs face à des signaux contradictoires: Washington a ouvert lundi une enquête visant à déterminer si la prépondérance des importations dans la pharmacie et les semi-conducteurs présente un risque, ou non, pour la sécurité nationale.Or, c’est à l’issue de ce type de procédure que Donald Trump avait pu imposer des droits de douane sectoriels de 25% sur l’acier et l’aluminium ainsi que l’automobile.Le luxe dévisse après LVMHLe numéro un mondial du luxe LVMH plongeait de 8,06% à 487,75 euros vers 8H50 (heure de Paris), après la publication de ses résultats du premier trimestre la veille au soir. Le groupe a rapporté des ventes en baisse de 2% à 20,3 milliards d’euros, notamment aux États-Unis où il réalise un quart de son chiffre d’affaires, alors qu’il se prépare à surmonter les droits de douane décidés par Donald Trump.Cette mauvaise performance fait chuter les autres valeurs du luxe: Kering perdait 2,68% à 166,14 euros et Hermès 1,66% à 2.311,00 euros.