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Le gouvernement veut récuperer 15 milliards d’euros sur la fraude en 2026

La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a déclaré mardi vouloir récupérer 15 milliards d’euros sur les fraudes en 2026, alors que 40 milliards d’euros sont à trouver pour maintenir l’objectif de déficit de 4,6% du PIB en 2026.En 2024, “toutes les fraudes fiscales, sociales ensemble, c’est 20 milliards d’euros qu’on a détectés mais c’est surtout, et ça c’est la grande nouvelle, 13 milliards d’euros qu’on a encaissés”, a chiffré la ministre sur France 2. “L’objectif pour 2026, c’est qu’on encaisse 15 milliards d’euros”, a-t-elle poursuivi.Amélie de Montchalin a évoqué une “industrie de la criminalité organisée” et a dit souhaiter “qu’on continue d’encaisser l’argent, parce que c’est l’argent qui est volé aux Français”. Récupérer l’argent des fraudes constitue un enjeu crucial pour le gouvernement, qui souhaite ramener le déficit public de la France à 4,6% du PIB en 2026. Maintenir cet objectif “va demander un effort supplémentaire de 40 milliards d’euros”, ce qui est “très considérable”, avait dévoilé dimanche le ministre français de l’Economie Eric Lombard.Lutter contre les fraudes, “c’est une manière de résoudre les enjeux de déficit sans augmenter les impôts pour que les honnêtes gens n’aient pas à payer pour les criminels et les fraudeurs”, a souligné Mme de Montchalin mardi.”Pendant des années, la fraude, c’était anecdotique. Aujourd’hui, c’est des enjeux en dizaines de milliards qui sont essentiels aux services publics”, a-t-elle conclu.

Dette: Bayrou diagnostique une “situation intolérable”, sans s’avancer sur les solutions

François Bayrou a voulu de nouveau alerter les Français sur le “piège” de la dette qui menace “la survie de notre pays”, sans proposer de remède immédiat et en écartant la piste des augmentations des impôts.”Seule la confrontation les yeux ouverts avec la vérité de notre situation peut soutenir une action déterminée”, a déclaré le Premier ministre à l’issue d’un “Comité d’alerte du budget” qui a réuni – sans lui – plusieurs membres de son gouvernement avec des parlementaires, des représentants d’organismes de sécurité sociale ou encore syndicaux. Graphiques à l’appui, le chef du gouvernement a énuméré les faiblesses de la France qui “manque de moyens” pour financer ses priorités parce “qu’elle ne produit pas assez et ne travaille pas assez” par rapport à ses voisins, notamment en raison d’un taux d’emploi plus faible chez les jeunes et les seniors.Cela conduit à une aggravation de la dette – 3.305,3 milliards d’euros en 2024, soit 113% du PIB – qui devient “un piège dangereux, potentiellement irréversible”, selon le Premier ministre. – “Explosion assurée” -“Nous ne pourrons pas en supporter durablement la charge” qui pourrait “atteindre 100 milliards d’euros en 2029”, a-t-il prévenu.  “Si les taux d’intérêt explosent, alors c’est l’explosion assurée” à laquelle aucun gouvernement ne résistera, a-t-il insisté, un leitmotiv de longue date chez lui.Après avoir fait ce “diagnostic” d’une “situation intolérable”, et annoncé “un effort de quelque 3 milliards supplémentaires” en 2026 pour la défense face à la guerre en Ukraine et au retournement stratégique des États-Unis, François Bayrou n’a pas détaillé de réponses concrètes à ce stade. Il a simplement annoncé que les “grandes orientations” et les “grands choix” du prochain budget seront proposés avant le 14 juillet, en amont des débats budgétaires au Parlement début octobre.”Ce calendrier va permettre de rassembler toutes les contributions pendant quelques semaines autour des choix que nous allons devoir faire”, a-t-il expliqué.Dans un contexte de ralentissement de la croissance pour 2025, rabotée à 0,7% dans les prévisions du gouvernement, après 1,1% en 2024, le Premier ministre n’a pas chiffré le volume d’économies à réaliser.A ses côtés, le ministre de l’Economie Eric Lombard avait évoqué dimanche “un effort” de 40 milliards pour réduire le déficit de 5,4% du PIB — objectif 2025 — à 4,6% en 2026. Il a précisé mardi viser une réduction de 6% des dépenses en cinq ans.Sur quels leviers agir ? “L’effort doit être équitable entre les trois grandes catégories” – Etat, sécurité sociale et collectivités locales, a indiqué M. Lombard. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a notamment évoqué une action contre “la très grande dérive” des arrêts maladie. Côté recettes, M. Bayrou a exclu “d’augmenter les prélèvements” car c’est “intenable”.”Si nous choisissions de continuer à augmenter ces prélèvements, c’est notre pays qui en souffrirait”, a-t-il dit. Afin de préserver la compétitivité des entreprises, “nous ne souhaitons pas augmenter ni les impôts, ni les charges des entreprises”, a renchéri M. Lombard.Mais pour le premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, “il faut que tous les Français fassent des efforts à hauteur de leur capacité contributive”, a-t-il avancé mardi soir sur BFM, jugeant qu’il ne devait pas y avoir de “tabou” sur la “fiscalité”.”Nous sommes mis dans une telle situation que nous n’avons pas d’autre choix que de faire un effort budgétaire”, a-t-il par ailleurs jugé.- “Opération de communication” -Embourbé dans les sondages et souvent taxé d’immobilisme après quatre mois à Matignon, François Bayrou entendait mardi amorcer la méthode dite de “coresponsabilité” avec les Français qu’il a souvent prônée avant de prendre les commandes du gouvernement.Mais ce gouvernement tiendra-t-il jusqu’à la présentation du budget 2026 alors que La France insoumise et le Rassemblement national menacent à nouveau de censurer ? “La conférence de presse du Premier ministre n’est pas à la hauteur de la grave crise des finances publiques”, a réagi Marine Le Pen, prévenant que le RN “ne laissera pas passer des mesures contre les Français alors qu’il existe tant de gabegies”.La gauche s’inquiète, elle, de “l’impact récessif” sur la croissance de nouvelles économies et appelle le  gouvernement à envisager des hausses d’impôts pour les plus riches et des remises en causes d’exonérations aux entreprises.Pour la leader de la CGT, Sophie Binet, le Premier ministre n’a apporté “aucune réponse” à ses “interrogations” et “interpellations”. De son côté, la patronne de la CFDT, Marylise Léon, a déploré “une vision comptable” du gouvernement, estimant qu'”on ne fait pas un budget uniquement avec un tableur Excel”. bur-bpa-far-max/jbo/asm

Elus et usagers des lignes SNCF “dégradées” repartent déçus de leur montée à Paris

Des centaines d’élus et usagers des lignes Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT) et Paris-Clermont-Ferrand sont “montés à la capitale” en train mardi pour dire leur “exaspération” face à l’état “dégradé” de ces lignes qu’ils jugent oubliées, mais ils sont redescendus dans leurs régions respectives “en proie à la colère”.”Face à une mobilisation inédite (…) le ministre des Transports choisit l’humiliation et la mascarade”, fustigeait dans un communiqué, François Kuss, directeur de cabinet du président du conseil départemental du Lot, Serge Rigal (DVG) au terme d’un rendez-vous au ministère qui a finalement tourné court.La ville de Limoges, s’exprimait dans le même sens: “Montés à Paris avec détermination, chacun redescend dans sa province en proie à de la colère. À défaut d’oxygène, la lente asphyxie de nos territoires semble inéluctable”, a fustigé la municipalité dirigée par Emile Roger Lombertie (LR) dans un autre communiqué.”Non seulement le Ministre n’a pas daigné recevoir la délégation, mais le plus humiliant, c’est qu’en plein milieu du tour de table, le ministre a diffusé un communiqué de presse, publiant les conclusions d’une réunion à laquelle il n’avait pas participé”, a expliqué la ville, M. Kuss précisant à l’AFP que les élus de la délégation étaient sortis de la réunion au ministère “après une dizaine de minutes”.Ils avaient quitté leurs villes, avec des usagers et des représentants d’associations, très tôt le matin pour rallier Paris-Austerlitz. “Tous unis pour une desserte ferroviaire dynamique respectueuse des usagers et de nos territoires”, pouvait-on lire sur une banderole déployée en gare de Cahors, a constaté l’AFP.”Je suis venu défendre la ligne historique Paris-Toulouse”, déclarait Francesco Testa, conseiller municipal de Cahors, avant d’ajouter: “comme on a affaire à des malentendants, on se déplace pour être plus près de leurs oreilles.”Avant de monter à bord, Monique Codet, 84 ans, ancienne habituée du trajet “Montauban-Cahors pendant 14 ans”, a confié vouloir que les nouvelles générations aient la chance de vivre ce qu’elle avait connu: “Il n’y avait pas de retard. Je me souviens d’une seule panne”. C’était la “bonne époque”, a-t-elle dit, au point qu’elle avait même fêté sa retraite en 1998 “dans le train avec tous les amis que je m’y étais fait”.- “Rames hors d’âge” -Au passage du train en gare de Limoges, où une centaine de manifestants mécontents ont scandé “ras-le-POLT”, M. Lombertie a jugé qu’il était “plus facile aujourd’hui pour un étudiant d’aller faire ses études à Bruxelles, à Berlin, à Copenhague ou ailleurs, que d’aller entre Limoges et Clermont-Ferrand”.Au départ de cette dernière ville, un second train de quelque 130 manifestants rejoignait également la capitale.A son bord, Jean-Philippe Ollier, responsable du projet de reconversion du parc Cataroux, site industriel historique du groupe Michelin, est venu “défendre la capacité de pouvoir aller à Paris de manière fiable” car le “parc Cataroux, c’est 400.000 visiteurs et énormément d’entreprises qui vont s’installer et travailler avec l’écosystème parisien”, a-t-il précisé à l’AFP.”Les choses se sont aggravées depuis 40 ans avec des rames hors d’âge et un temps de trajet qui a augmenté de 40 minutes”, a de son côté souligné Patrick Wolff, président de l’association locale Objectif capitales.- “Engagement de l’Etat” -Vendredi, le ministre des Transports Philippe Tabarot s’était rendu à Clermont-Ferrand “pour rappeler l’engagement de l’Etat et annoncer des mesures correctrices et de long terme” pour ces lignes de trains d’équilibre du territoire (TET), selon un communiqué du ministère, rappelant qu’il promettait de réunir “dans les prochains mois” le comité de suivi des dessertes ferroviaires du POLT.Les lignes POLT (plus de 700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités. La SNCF a lancé en 2018 un programme de modernisation de ces lignes, qui restent cependant “encore équipées d’installations techniques hétérogènes et vieillissantes”, reconnaît la compagnie ferroviaire.Selon le ministère, des “investissements significatifs réalisés depuis 2018” incluent 1,9 milliard d’euros à l’horizon 2027 pour la ligne POLT et près d’un milliard pour Paris-Clermont, les “deux plus gros chantiers conduits cette année par SNCF Réseau”, même si M. Tabarot souligne “que la situation n’est toujours pas satisfaisante”.Les investissements évoqués ne sont pas suffisants pour Jean-Noël Boisseleau, vice-président de l’association Urgence Ligne POLT qui évoque “une régénération partielle”. Il faudrait “2,5 à 3 milliards d’euros supplémentaires pour que, vraiment, on reparte pratiquement à neuf”, dit-il.

Hermès devient la société de luxe la plus valorisée au monde, détrônant LVMH

Le groupe de luxe français Hermès a détrôné mardi son rival, le géant français du luxe LVMH, devenant la première capitalisation boursière à la clôture du CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris, mais aussi la société de luxe la plus valorisée au monde.La valorisation d’Hermès en Bourse a atteint 248,60 milliards d’euros, contre 244,39 milliards d’euros pour le numéro un mondial du luxe LVMH, selon les calculs de l’AFP.Cela fait d’Hermès la première capitalisation boursière du CAC 40 mais également la troisième capitalisation boursière européenne, juste derrière l’éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk. La maison devient également la société de luxe la plus valorisée en Bourse au monde.Ce retournement est intervenu après la chute en Bourse de LVMH mardi (-7,82% sur la séance), sanctionné par le marché au lendemain de la publication de ses ventes pour le premier trimestre, jugées décevantes par les analystes.Après une année 2024 freinée par la faible demande en Chine, un de ses principaux marchés, le groupe fait face aux incertitudes géopolitiques, notamment aux Etats-Unis, où il est confronté à “une légère baisse” de son chiffre d’affaires, selon l’entreprise, et à une hausse des droits de douane. Depuis début janvier, le titre LVMH a baissé de plus de 23%.Les chiffres publiés lundi ont “confirmé un début difficile pour 2025”, relèvent les analystes de Jefferies.Hermès, de son côté, ne connaît pas la crise. Depuis le 1er janvier, il gagne près de 1,5% sur le CAC 40, une progression notable dans un contexte plus difficile pour le secteur du luxe dans son ensemble après des années d’euphorie post-Covid.- Bataille de positionnement -Malgré ses 2.355 euros par action, le titre Hermès “continue d’attirer”, affirme Andréa Tuéni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France. Une preuve de la “confiance qu’affichent les marchés dans la marque” célèbre à travers le monde pour ses iconiques sacs Kelly et Birkin et ses carrés de soie.Hermès a mieux résisté au ralentissement de la demande mondiale de produits de luxe que ses concurrents. Un salut que la marque doit à “son positionnement +ultra luxe+, avec des articles achetés par une clientèle +ultra riche+”, comparé à un “positionnement luxe uniquement du côté de LVMH”, explique à l’AFP M. Tuéni.En conséquence: “Hermès parvient à publier des résultats records, toujours en hausse”, relève-t-il. Le sellier-maroquinier publiera son chiffre d’affaire du premier trimestre 2025 jeudi matin.”Le paysage du luxe français est complétement éclaté”, rappelle Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.”L’essor d’une classe moyenne aisée en Chine, qui pouvait accéder à un luxe globalement assez abordable” avait tiré vers le haut les groupes de luxe comme Kering, propriétaire de la marque Gucci, et LVMH, qui détient notamment Christian Dior et Louis Vuitton.La rivalité date des années 2010, lorsque LVMH était entré par surprise au capital de Hermès, poussant les membres de la famille à s’unir dans la holding H51 pour contrer les appétits du milliardaire Bernard Arnault.Hermès fonctionne avec une logique de rareté des articles. “Le groupe se base sur un haut niveau de créativité et d’artisanat avec des hausses de prix raisonnables”, notent les analystes de HSBC.Ce positionnement dans un secteur du luxe encore supérieur confère au groupe une meilleure capacité à résister aux crises économiques, et aux “phases où la Chine a beaucoup souffert”, quand LVMH et Kering ont pris un coup, étant fortement exposés, souligne M. Baradez.Des interrogations demeurent cependant quant aux conséquences sur le groupe de la guerre commerciale initiée par Donald Trump, à coup de salves de droits de douane contre ses partenaires commerciaux d’une ampleur sans précédant depuis les années 1930.”Les ultra riches”, la clientèle de prédilection de Hermès, “ont une exposition assez forte aux marchés financiers” qui ont connu de très fortes turbulences ces dernières semaines, prévient Alexandre Baradez.

La Bourse de Paris termine en hausse, sur fond d’incertitudes douanières

La Bourse de Paris a clôturé en petite hausse mardi, sur fond de fortes incertitudes quant à la politique protectionniste de Donald Trump, avec d’un côté une réflexion quant à d’éventuels droits de douane sur la pharmacie et les semi-conducteurs et de l’autre, des propos plus rassurants concernant l’automobile.L’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, a terminé en hausse de 0,86%, soit un gain de 62,28 points, pour s’établir à 7.335,40 points. La veille, il avait terminé en hausse de 2,37%, pour s’établir à 7.273,12 points.”On ne peut pas parler de rebond”, tempère Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement de Pictet AM, qui note “des volumes d’échange relativement bas”. “La faiblesse des volumes est un signe de prudence des investisseurs encore échaudés par les dernières semaines compliquées en Bourse”, au gré des offensives douanières de Donald Trump et de ses revirements, poursuit-il.”On voit qu’il y a une grosse incertitude en Bourse, avec un risque de volatilité très élevé”, affirme M. Dembik.Le ministère du Commerce américain a ouvert une enquête visant à déterminer si la prépondérance des importations dans les secteurs de la pharmacie et les semi-conducteurs présente un risque pour la sécurité nationale. C’est à l’issue de ce type d’enquête que Donald Trump avait pu imposer des droits de douane sectoriels de 25% sur l’acier et l’aluminium, ainsi que sur l’automobile.Cette annonce survient quelques jours à peine après qu’il a suspendu les surtaxes appliquées à l’électronique.Parallèlement, il a semblé lundi ouvert à un compromis sur les lourdes surtaxes douanières de 25% qui pénalisent depuis deux semaines les importations de voitures et de pièces détachées automobiles aux États-Unis.Stellantis (Peugeot, Fiat, Chrysler) a logiquement profité des perspectives de revirement, terminant en hausse de 6,55% à 8,33 euros l’action.”Avec de douloureux droits de douane et des réglementations excessivement rigides, les industries automobiles américaine et européenne sont en danger, alors que la Chine est sur une autre trajectoire”, avait d’ailleurs prévenu mardi John Elkann, le président de Stellantis.Les équipementiers ont suivi la dynamique, à l’image de Forvia (+5,75% à 6,03 euros) et de Valeo (+6,87% à 8,18 euros).Hermès première capitalisation boursière du CAC40Le groupe de luxe français Hermès est passé en première position du CAC 40 en termes de capitalisation boursière, détrônant son rival LVMH, qui dévisse au lendemain de la publication de résultats trimestriels décevants.La valeur d’Hermès (+0,21% à 2.355 euros l’action) a atteint 248,60 milliards d’euros à la clôture de la Bourse de Paris mardi, contre 244,39 milliards d’euros pour LVMH (-7,82% à 488,65 euros le titre).Hermès devient ainsi la troisième capitalisation boursière européenne, juste derrière l’éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk.Le luxe dans le rouge”LVMH a été la première du secteur du luxe à publier ses résultats, et ces derniers sont ressortis en dessous des attentes du marché”, commente Kevin Thozet, membre du comité d’investissement chez Carmignac.Le groupe a en effet a fait état lundi de ventes en baisse de 2% à 20,3 milliards d’euros, notamment aux États-Unis où le groupe, qui y réalise un quart de son chiffre d’affaires, des résultats immédiatement sanctionnés en Bourse.A l’exception d’Hermès, le géant du luxe a emporté dans son sillage les autres valeurs du secteur. Le groupe Kering a perdu 5,22% à 162,08 euros et Christian Dior a dévissé de 8,25% à 449,20 euros.

Hermès devient la première capitalisation boursière du CAC 40, devant LVMH

Le groupe de luxe français Hermès a détrôné mardi son rival, le géant français du luxe LVMH, devenant la première capitalisation boursière à la clôture du CAC 40, l’indice vedette de la Bourse de Paris.La valorisation d’Hermès en Bourse a atteint 248,60 milliards d’euros, contre 244,39 milliards d’euros pour le numéro un mondial du luxe LVMH, selon les calculs de l’AFP.Cela fait d’Hermès la première capitalisation boursière du CAC 40 mais également la troisième capitalisation boursière européenne, juste derrière l’éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk.Ce retournement est intervenu après la chute en Bourse de LVMH mardi, sanctionné par le marché au lendemain de la publication de ses ventes pour le premier trimestre, jugées décevantes par les analystes.Après une année 2024 freinée par la faible demande en Chine, un de ses principaux marchés, le groupe fait face aux incertitudes géopolitiques, notamment aux Etats-Unis, où il est confronté à “une légère baisse” de son chiffre d’affaires, selon l’entreprise, et à une hausse des droits de douane. Depuis début janvier, le titre LVMH a baissé de plus de 23%.Les chiffres publiés lundi ont “confirmé un début difficile pour 2025”, relèvent les analystes de Jefferies.Hermès, de son côté, ne connaît pas la crise. Depuis le 1er janvier, il gagne près de 1,5% sur le CAC 40, une progression notable dans un contexte plus difficile pour le secteur du luxe dans son ensemble après des années d’euphorie post-Covid.- Bataille de positionnement -Malgré ses 2.355 euros par action, le titre Hermès “continue d’attirer”, affirme Andréa Tuéni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France. Une preuve de la “confiance qu’affichent les marchés dans la marque” célèbre à travers le monde pour ses iconiques sacs Kelly et Birkin et ses carrés de soie.Hermès a mieux résisté au ralentissement de la demande mondiale de produits de luxe que ses concurrents. Un salut que la marque doit à “son positionnement +ultra luxe+, avec des articles achetés par une clientèle +ultra riche+”, comparé à un “positionnement luxe uniquement du côté de LVMH”, explique à l’AFP M. Tuéni.En conséquence: “Hermès parvient à publier des résultats records, toujours en hausse”, relève-t-il. Le sellier-maroquinier publiera son chiffre d’affaire du premier trimestre 2025 jeudi matin.”Le paysage du luxe français est complétement éclaté”, rappelle Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.”L’essor d’une classe moyenne aisée en Chine, qui pouvait accéder à un luxe globalement assez abordable” avait tiré vers le haut les groupes de luxe comme Kering, propriétaire de la marque Gucci, et LVMH, qui détient notamment Christian Dior et Louis Vuitton.La rivalité date des années 2010, lorsque LVMH était entré par surprise au capital de Hermès, poussant les membres de la famille à s’unir dans la holding H51 pour contrer les appétits du milliardaire Bernard Arnault.Hermès fonctionne avec une logique de rareté des articles. “Le groupe se base sur un haut niveau de créativité et d’artisanat avec des hausses de prix raisonnables”, notent les analystes de HSBC.Ce positionnement dans un secteur du luxe encore supérieur confère au groupe une meilleure capacité à résister aux crises économiques, et aux “phases où la Chine a beaucoup souffert”, quand LVMH et Kering ont pris un coup, étant fortement exposés, souligne M. Baradez.Des interrogations demeurent cependant quant aux conséquences sur le groupe de la guerre commerciale initiée par Donald Trump, à coup de salves de droits de douane contre ses partenaires commerciaux d’une ampleur sans précédant depuis les années 1930.”Les ultra riches”, la clientèle de prédilection de Hermès, “ont une exposition assez forte aux marchés financiers” qui ont connu de très fortes turbulences ces dernières semaines, prévient Alexandre Baradez.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, naviguant au gré des annonces boursières de Donald Trump, avec d’une part, une réflexion quant à d’éventuels droits de douane sur la pharmacie et les semi-conducteurs et d’autre part, des propos plus rassurants concernant l’automobile.La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,86%, Francfort de 1,43%, Londres de 1,41% et Milan de 2,39%.

Guerre commerciale: la Chine suspend les réceptions de Boeing, selon Bloomberg

La Chine a ordonné à ses compagnies aériennes de suspendre toute réception d’avions du constructeur américain Boeing, sur fond d’intensification de la guerre commerciale avec les Etats-Unis, a affirmé mardi l’agence de presse Bloomberg.Le président américain Donald Trump a imposé des droits de douane allant jusqu’à 145% sur une grande quantité de produits chinois. En réaction, le géant asiatique a imposé des surtaxes douanières de rétorsion de 125% sur les marchandises américaines importées.La Chine a également demandé aux compagnies aériennes du pays “de stopper tout achat d’équipements et de pièces détachées pour avions auprès d’entreprises américaines”, selon Bloomberg, qui cite des personnes proches du dossier.D’après l’agence, ces ordres ont été émis par les autorités chinoises après les mesures de représailles douanières décidées par Pékin la semaine dernière.Ces surtaxes font plus que doubler le coût des avions et des pièces détachées fabriqués aux Etats-Unis et arrivant sur le sol chinois. Dans les faits, elles auraient donc imposé un surcoût difficilement supportable pour les compagnies aériennes chinoises.Selon Bloomberg, le gouvernement chinois envisage également d’aider les transporteurs qui louent des avions Boeing et doivent faire face à des coûts plus élevés.La semaine dernière, l’agence avait déjà indiqué que la compagnie chinoise Juneyao Airlines avait repoussé la livraison – prévue dans les prochaines semaines – d’un Boeing 787-9 Dreamliner à cause des nouveaux droits de douane.Sollicité par l’AFP, le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas répondu dans l’immédiat.Boeing n’a pas souhaité commenter.D’après son site internet, son carnet de commandes contenait à fin mars 130 avions destinés à des clients chinois (compagnies aériennes et sociétés de leasing). Mais certains clients préférant ne pas être identifiés, ce pourrait être davantage.Vers 14H30, l’action Boeing perdait 1,81% à la Bourse de New York.L’annonce par Donald Trump de sa campagne de droits de douane contre les produits importés, présentés comme devant remédier au déficit commercial américain, a ébranlé les marchés boursiers du globe et accentué les inquiétudes pour la croissance mondiale.Le président américain a suspendu mercredi, et pour 90 jours, les droits de douane dits “réciproques” allant au-delà de 10%. Mais il maintient une forte pression sur la Chine.Les Etats-Unis ont également accordé vendredi une exemption provisoire de surtaxes sur les produits high-tech, smartphones et ordinateurs en tête, ainsi que sur les semi-conducteurs.Michael O’Leary, directeur général de Ryanair, première compagnie aérienne d’Europe en nombre de passagers, a menacé mardi de retarder la livraison de 25 avions Boeing attendus à partir d’août s’ils coûtaient plus chers à cause des droits de douane.

Stellantis: un tiers des actionnaires s’oppose à la politique de rémunération des dirigeants

Les actionnaires de Stellantis ont exprimé une dernière fois mardi leur opposition à la politique de rémunération de Carlos Tavares, écarté de la direction du constructeur automobile fin 2024 après des résultats décevants.L’ex-directeur général du géant de l’automobile (qui regroupe quinze marques dont Peugeot, Fiat, Opel et Chrysler) a bénéficié, pour 2024, d’une rémunération atteignant 23,1 millions d’euros, en baisse de 37% par rapport à 2023 (36,5 millions), car composée en majorité d’une part variable, liée à l’atteinte d’objectifs de performance. C’est l’équivalent de 350 fois le salaire moyen des 259.000 salariés de Stellantis à travers le monde (65.993 euros), en baisse pour la première fois depuis la création du groupe en 2021.Carlos Tavares doit toucher par ailleurs une indemnité de départ de 2 millions d’euros et un bonus de 10 millions d’euros lié à “l’atteinte d’une étape de transformation de l’entreprise”. Mais un autre bonus de performance de 10 millions lui a été refusé.Un tiers des actionnaires du groupe (33,07%) a contesté mardi le rapport du comité de rémunération du groupe, un vote qui reste consultatif selon la loi des Pays-Bas, où le groupe a établi son siège. Les actionnaires s’étaient opposés à cette politique à hauteur de 52% en 2022, 48% en 2023, et 30% en 2024, sans que cela n’empêche les versements prévus.”Le package de rémunération de 23,1 millions d’euros proposé pour l’ancien directeur général dans le rapport de rémunération semble excessivement généreux, en particulier compte tenu des performances opérationnelles médiocres et des circonstances entourant la démission forcée”, avait protesté le gestionnaire d’actifs AllianzGI le 8 avril.Après des premières années marquées par des profits record, le groupe Stellantis a vécu une très mauvaise année 2024, freiné notamment par des difficultés en Amérique du Nord. Le bénéfice net du groupe a chuté de 70%, à 5,5 milliards d’euros, et Carlos Tavares a été poussé vers la sortie.- Une “démission” -“Il n’est pas acceptable d’attribuer une indemnité de départ à un dirigeant ayant mené la société à cette situation d’échec”, avait commenté la société de conseil aux investisseurs Proxinvest, recommandant aussi de voter contre la résolution concernée. “Le départ étant volontaire puisque c’est une démission, aucune indemnité n’aurait dû être attribuée au dirigeant”, avait souligné Proxinvest, même si M. Tavares a été poussé vers la sortie.Lors de la publication du montant de la rémunération de son ex-dirigeant, fin février, Stellantis avait précisé que le principe de l’indemnité de départ était “tel que requis par la loi néerlandaise”.Le président français Emmanuel Macron avait lui-même critiqué le montant du salaire de Carlos Tavares en 2022. Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci s’est exprimé dans le même sens dimanche sur France 3, soulignant qu’un “principe de modération” devait s’appliquer. Mais “je ne pense pas que ce soit fondamentalement à l’État de déterminer le niveau des salaires, le niveau des rémunérations”, avait-il aussitôt ajouté.La présidente du comité de rémunération de Stellantis, Wan Ling Martello, a concédé dans une lettre aux actionnaires que “la rémunération (était) une question complexe et sensible”, et qu’il existait “des opportunités d’améliorer l’alignement avec les attentes des investisseurs”.Wan Ling Martello a insisté sur la nécessité “d’attirer et de retenir des talents de classe mondiale au sein d’une entreprise mondiale et d’assurer une structure d’incitation appropriée, surtout durant cette période de transformation disruptive significative dans notre industrie”.Pour peser indirectement sur cette politique, AllianzGI, qui détient moins de 1% du capital de Stellantis, avait également annoncé qu’il allait s’opposer à la réélection de deux membres du conseil d’administration qui siègent au comité de rémunération, le Français Benoît Ribadeau-Dumas (qui représente Exor, le groupe de la famille Agnelli) et Fiona Clare Cicconi, qui représente les salariés. Mais ceux-ci ont bien été élus lors de l’assemblée générale mardi.

Wall Street ouvre en petite hausse, sans grande conviction

La Bourse de New York a ouvert en petite hausse mardi mais sans grande conviction, portée par les aléas sur le plan des droits de douane, et digérant dans le même temps une nouvelle salve de résultats d’entreprises.Dans les premiers échanges, le Dow Jones grappillait 0,15%, l’indice Nasdaq était proche de l’équilibre (+0,06%) et l’indice élargi S&P 500 glanait 0,17%.