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Des acteurs du bio inquiets des coupes dans le budget de l’Agence Bio

Des entrepreneurs de la filière bio alertent des effets sur leur activité des coupes dans le budget de l’Agence Bio, alors que démarre une vaste campagne de publicité organisée par cette dernière pour les 40 ans du label AB – agriculture biologique.”Ça va affecter directement des porteurs de projets, on va voir arriver des demandes en détresse”, prévient Loïc Madeline, coprésident de la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) et agriculteur bio en Normandie.Le ministère de l’Agriculture a annoncé mardi une baisse drastique – de 15 millions d’euros – du budget de l’Agence Bio, chargée du développement, de la promotion et de la structuration du secteur, fondé sur l’interdiction d’utilisation de produits issus de la chimie de synthèse.Dans un contexte de recherche d’économies budgétaires, le fonds Avenir bio, destiné à soutenir des projets entrepreneuriaux, est amputé de près de 10 millions d’euros, passant de 18 millions en 2024 à 8,8 millions pour 2025, tandis que les 5 millions d’euros dédiés à la communication de l’Agence sont supprimés.Le ministère rappelle l’existence d’autres soutiens à l’agriculture biologique: Ecorégime, crédit d’impôt et aide à la conversion à l’agriculture biologique. “Les enveloppes dédiées directement et exclusivement aux agricultures biologiques (sont) programmées à près de 700 millions d’euros”, souligne-t-il dans un communiqué.Mais les coupes annoncées plongent dans l’incertitude plusieurs entrepreneurs d’un secteur déjà mis à mal par le recul de la consommation de produits bio, après une forte progression pendant la pandémie de Covid-19.”On est au pied du mur. On ne sait pas encore comment on va pouvoir donner suite aux banques”, alerte Margaux Amblard, trésorière de “La fabrique à sucres”, un projet de sucrerie bio dans le Nord qui réunit près de 80 producteurs.”On a un plan de financement qui intègre 500.000 euros de subventions. L’Agence Bio nous avait donné un accord de principe, mais sans valider le montant”, précise-t-elle à l’AFP. “Ça fait 10 ans qu’on travaille sur ce projet. Si on perd ces 500.000 euros, tout est remis en cause.”- Croissance stoppée net -Didier Dorin, membre de la coopérative Biolopam, qui produit des plantes médicinales biologiques en Charente-Maritime, craint de voir sa croissance stoppée net, malgré “une forte demande sur le marché des plantes médicinales”.”Une coopérative, c’est une société acapitalistique, c’est-à-dire qu’on n’a pas de capitaux, on n’a pas d’investisseurs. Donc notre grosse problématique, c’est comment on finance une croissance”, souligne-t-il auprès de l’AFP.”On a candidaté au Fonds Avenir Bio pour investir dans des nouveaux bâtiments qui nous permettent de répondre à des gros marchés qu’on a signés. Aujourd’hui on s’attend à des coupes sérieuses, voire pas de financement du tout. Donc on va avoir des difficultés pour répondre à nos engagements.”Des craintes partagées par Pierre-Marie Brizou, associé de l’entreprise Bio&Lo qui accompagne les éleveurs laitiers bio dans la transformation du lait en yaourt.”On a porté un premier projet en 2024 auprès du Fonds d’Avenir Bio qui nous a accordé un million d’euros” permettant “d’accompagner des éleveurs en Normandie et en Auvergne-Rhône-Alpes”, raconte cet ancien responsable chez Danone.”On a déposé un deuxième projet” pour “passer à l’échelle nationale (…) et donc le risque c’est qu’on soit coupé de 50% ou qu’on n’ait rien. Pour une entreprise en croissance, c’est compliqué de prévoir son développement quand on n’a pas de réponse.”- 28 entrepreneurs en attente -Les trois entrepreneurs attendent encore la décision de l’Agence Bio concernant leur projet mais craignent le pire.Interrogée jeudi devant une commission d’enquête sénatoriale sur les agences de l’État, Laure Verdeau, directrice de l’agence, a donné un aperçu de ces difficultés.En prenant en compte les nouvelles coupes budgétaires et les financements déjà validés, “il nous restera trois millions à distribuer, alors même que les dossiers affluent”, a-t-elle détaillé.”C’est-à-dire qu’on a plus de 28 entrepreneurs qui nous ont déposé des dossiers qui sont en attente.””Quand on enlève les moyens, on ne peut pas transformer les choses”, prévient de son côté Loïc Madeline, qui rappelle que le France s’est fixé l’objectif de 21% de surfaces agricoles en bio pour 2030, contre un peu plus de 10% actuellement, selon les dernières données officielles.

Wall Street recule à l’ouverture, plombée par les nouvelles menaces douanières de Trump

La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, lestée par les nouvelles menaces de Donald Trump, qui a suggéré d’imposer des droits de douane de 50% sur les biens importés depuis l’Union européenne (UE) et une surtaxe de minimum 25% sur les produits Apple.Dans les premiers échanges, le Dow Jones perdait 1,15%, l’indice Nasdaq chutait de 1,60% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 1,19%. De son côté, Apple reculait de 2,60%.

TotalEnergies tient son assemblée générale des actionnaires à distance des militants du climat

Le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a ouvert vendredi l’assemblée générale des actionnaires du groupe pétrolier, plus tranquille qu’à l’accoutumée, mais contestée à distance par les militants du climat qui ont tenté de s’introduire au siège parisien de la banque BNP Paribas en l’accusant de soutenir les activités du groupe dans les hydrocarbures. Pour la 2e année consécutive, le groupe français tient sa grand-messe des actionnaires à domicile, dans sa tour du quartier d’affaires de La Défense, plus facile à sécuriser, et non dans un lieu de la capitale. L’AG s’est ouverte peu après 14H00.TotalEnergies avait expliqué l’an dernier vouloir éviter d'”immobiliser un quartier de Paris”, comme en 2023, une édition émaillée d’échauffourées entre les forces de l’ordre et militants du climat.Ces derniers ont cette année prévu une mobilisation à distance pour cette assemblée générale sans enjeu de taille pour le groupe, qui doit tout de même jongler cette année avec la baisse de ses profits et la dégringolade des cours du pétrole. Dans la matinée, une dizaine de militants de l’organisation écologiste XR, certains en costume de ville, ont brièvement franchi les grilles du siège de BNP Paribas, au coeur de Paris, avant d’en être violemment repoussés par des policiers, échouant à rentrer dans les locaux, à constaté un journaliste de l’AFP. Ils ont déversé de l’huile sur les escaliers, lancé des faux billets en l’air et collé des affiches à l’effigie de Patrick Pouyanné clamant: “On tape sur Total et ses partenaires”.Sept personnes ont été interpellées, a indiqué la Préfecture de police de Paris. “Une cinquantaine de personnes de la mouvance écologiste ont mené une action médiatique”, a-t-elle précisé, en précisant que “la porte d’entrée de l’établissement a été dégradée et des détritus (ont été) jetés”.”BNP Paribas continue à financer les énergies fossiles, comme la SG (Société générale), la BPCE, les fonds d’investissement du CA (Crédit agricole). Aucune banque n’est complètement vertueuse, mais certaines sont quand même pires que les autres”, a déclaré un porte-parole de XR. La banque française a condamné “fermement (c)es actes agressifs” et “toutes formes de violences physiques subies” par ses collaborateurs, en soulignant que “les nouveaux financements accordés par BNP Paribas au secteur de la production d’énergie sont quasi exclusivement réservés aux énergies bas carbone”.Une heure avant le début de l’AG, une cinquantaine de militants de XR ont tenté d’organiser une “contre-assemblée générale” sur le parvis en bas du Sacré Coeur à Paris, mais leur banderole a été décrochée par des policiers. “On voit que ça dérange le pouvoir qui empêche cette installation au lieu de planifier la sortie des énergies fossiles”, a dénoncé un porte-parole.- “Clair” sur sa stratégie clame TotalEnergies -Dans la rue ou devant les tribunaux, le groupe reste donc sous le feu des critiques, les défenseurs du climat lui reprochant d’aggraver le réchauffement climatique et de nuire à la biodiversité et aux droits humains, du fait de ses activités dans le gaz et le pétrole. Le 5 juin, il affronte à Paris pour la première fois un procès pour “publicités mensongères”, accusé par plusieurs ONG d’induire le consommateur en erreur en se présentant plus vertueux qu’il ne l’est au sujet de ses ambitions climatiques.Le groupe répète que le pétrole et le gaz sont encore nécessaires pour répondre à la demande d’énergie mondiale et financer les investissements dans les renouvelables. Mais au milieu des revirements sur la transition énergétique annoncés par les majors européennes Shell et BP, le groupe s’emploie à se démarquer en montrant qu’il est “devenue la société la plus engagée dans la transition énergétique parmi les majors” et qu’il “maintient le cap”.TotalEnergies prévoit d’ajuster ses investissements dans les énergies bas carbone, qui représenteront sur la période 2026-2030 environ un quart du total, selon son dernier rapport sur le climat, contre environ un tiers auparavant. La stratégie est “claire”, souligne-t-on dans le groupe, raison pour laquelle TotalEnergies ne soumettra pas au vote sa stratégie climat. Mais les ONG y ont vu une illustration “de la marche en arrière décomplexée de l’industrie fossile sur ses engagements humains et environnementaux”, selon XR. La tendance n’est pas propre à TotalEnergies pour cette nouvelle saison d’assemblées générales, qui s’annonce avec un nombre de résolutions sur le climat en recul, selon des spécialistes interrogés par l’AFP.

Nucléaire: nouveaux pourparlers à Rome entre l’Iran et les Etats-Unis

Des négociateurs de l’Iran et des Etats-Unis se sont retrouvés vendredi à Rome pour un cinquième cycle de pourparlers sur le nucléaire iranien sous médiation omanaise, au moment où les négociations semblent buter sur la question de l’enrichissement d’uranium.Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979 qui a renversé en Iran une monarchie pro-occidentale, ont entamé le 12 avril des discussions sur l’épineux dossier du programme nucléaire iranien.Les agences iraniennes Tasnim, Fars et Isna ont rapporté autour de 12H00 GMT le début des discussions entre le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff.Ces pourparlers représentent le plus haut niveau d’engagement entre les deux pays depuis le retrait unilatéral en 2018 par les Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne.Le président américain Donald Trump, à l’origine de cette décision durant son premier mandat (2017-2021), a rétabli de lourdes sanctions américaines contre l’Iran dans le cadre d’une politique dite de “pression maximale”. Il cherche dorénavant à négocier un nouveau pacte avec Téhéran, qui espère une levée des sanctions qui asphyxient son économie.Les négociateurs des deux pays se retrouvent vendredi au moment où Washington et Téhéran affichent publiquement leur désaccord sur la question sensible de l’enrichissement d’uranium. L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui mène les discussions pour Washington, a estimé dimanche que les Etats-Unis “ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu’un pour cent de capacité d’enrichissement” à l’Iran. – “Désaccords fondamentaux” -“L’Iran ne peut pas avoir une capacité d’enrichissement, car cela en ferait une puissance nucléaire potentielle”, a argué mercredi le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.Des “désaccords fondamentaux” demeurent avec les Etats-Unis, a estimé jeudi le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, qui mène les négociations pour Téhéran.Si les Etats-Unis empêchent l’Iran d’enrichir de l’uranium “il n’y aura pas d’accord”, a-t-il mis en garde.Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil, considère cette exigence comme contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP), dont l’Iran est signataire.”La souveraineté de l’Iran est une ligne rouge et l’Iran ne renoncera en aucun cas au droit d’enrichir de l’uranium”, a déclaré à l’AFP le politologue iranien Mohammad Marandi.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l’Iran, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran nie avoir de telles visées.Le nucléaire emploie en Iran plus de 17.000 personnes, notamment dans l’énergie et le secteur médical, selon le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.”Les Pays-Bas, la Belgique, la Corée du Sud, le Brésil et le Japon enrichissent (l’uranium) sans posséder d’armes nucléaires”, avait-il souligné début mai.Jeudi, le président américain, Donald Trump, a parlé de l’Iran avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.- “Dans la bonne direction” -M. Trump estime que les négociations avec Téhéran, vues avec scepticisme voire franche hostilité par le dirigeant israélien, “vont dans la bonne direction”, a-t-elle ajouté.Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% autorisée par l’accord de 2015, mais en deçà du taux de 90% nécessaire pour un usage militaire. Téhéran a pris ses distances avec ses engagements de 2015 en représailles au retrait américain de l’accord sur le nucléaire.L’accord sur le nucléaire de 2015, qui expire en octobre, soit dix ans après l’entrée en vigueur du texte, prévoit la possibilité de réimposer des sanctions onusiennes si l’Iran ne se conforme pas à ses engagements.

La grande distribution dans le viseur des associations sur l’alimentation durable

Acteur central de la consommation, la grande distribution est de plus en plus scrutée par les associations et les ONG, qui lui reprochent son manque d’implication dans la transition vers une alimentation plus saine, dont elle est pourtant un levier de poids.”En retard” sur la transition alimentaire selon une vaste étude publiée mi-mai par le Réseau action climat (RAC), accusés par plusieurs associations dont Foodwatch jeudi de “brader” la santé des consommateurs en concentrant leurs promotions sur des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, les géants de la grande distribution voient leur modèle critiqué. Ce modèle “basé sur un prix bas et des volumes élevés, n’est pas en capacité d’intégrer les enjeux de la transition alimentaire”, explique Charlie Brocard, chercheur en alimentation à l’Institut du développement durable et des relations internationales.Les poids lourds du secteur martèlent pourtant être conscients des enjeux et faire des efforts. Carrefour assure par exemple avoir “fait de la transition alimentaire pour tous sa raison d’être”. Leclerc, souvent l’un des plus décriés par les différentes enquêtes et rapports – avec une note de 4,5 sur 20 attribuée par le RAC dans son rapport sur la transition écologique de la grande distribution – a annoncé mi-avril lancer son propre indicateur carbone pour ses marques distributeurs.  Mais entre la guerre des prix que se mènent Leclerc, Carrefour, Intermarchés ou encore Lidl, les “marges très faibles” et “l’absence de croissance” du secteur, le contexte rend “compliqué” tout changement de modèle vers une forme plus vertueuse sans “fragiliser le modèle économique”, affirme Remy Gerin, directeur de la chaire Grande consommation à l’Essec.Le poids des acteurs de la grande distribution dans la consommation alimentaire est considérable: selon la FCD (Fédération patronale des supermarchés), l’alimentation dans les grandes surfaces pèse près de 200 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels.- “Responsabilité du consommateur” -Or les grandes enseignes “décident ce qu’elles mettent en rayon, fixent les prix, décident des articles qu’elles mettent en promotion”, souligne Remy Gerin. La prépondérance de la viande rouge et des plats préparés au détriment des aliments végétaux est par exemple l’un des reproches qui revient le plus souvent dans les enquêtes d’ONG et associations.  “En mettant le paquet sur la promotion de certains aliments – des produits sains, non transformés, végétariens – les distributeurs seraient en capacité de créer des marchés”, selon Charlie Brocard, qui s’appuie sur l’exemple du bio. “Lorsque les distributeurs se sont désengagés du bio, les ventes ont baissé. Cela montre leur pouvoir réel sur la demande”, explique le chercheur. “Bien sûr qu’on a parfaitement conscience de notre responsabilité là-dedans, mais (elle) n’est pas unique”, a réagi vendredi sur RTL Dominique Schelcher, PDG de la Coopérative U. “Il y a la responsabilité du consommateur lui même, la nôtre, peut être celle des médias qui passent de la publicité aussi pour ces produits là parfois. Donc c’est une responsabilité collective où chacun doit prendre sa part”, a-t-il jugé.C’est également le point de vue de Layla Rahhou, déléguée générale de la FCD, pour qui la transition alimentaire est “une question de société globale” et “un combat que (la grande distribution) ne peut mener seule”. “Le pouvoir de l’offre existe mais ce n’est pas le seul. Il ne faut pas déresponsabiliser les consommateurs”, estime-t-elle.Ailleurs en Europe, des exemples existent. Le géant belgo-néerlandais de la distribution Ahold Delhaize revendiquait par exemple en 2023 de proposer 44,1% de protéines d’origines végétales dans ses supermarchés aux Pays-Bas.  La France, depuis la loi Climat de 2021, prévoit de mettre en place un affichage environnemental sur tous les produits alimentaires afin de mieux informer le consommateur, à l’instar du nutri-score.Mais dans le projet de Stratégie pour l’alimentation, la nutrition et le climat (Snanc) mis en consultation par le gouvernement début avril avec deux ans de retard, il n’est plus question que d’un affichage sur la base du volontariat.

Le Congrès américain veut empêcher la Californie d’interdire les voitures thermiques

Le Sénat américain acquis à Donald Trump a voté jeudi une résolution pour empêcher la Californie d’interdire la vente de véhicules thermiques neufs en 2035, ouvrant ainsi la voie à une bataille judiciaire capable de façonner l’industrie des voitures électriques aux Etats-Unis.Sous l’impulsion du gouverneur démocrate Gavin Newsom, le parlement de Californie avait légiféré en 2022 pour imposer que tous les véhicules neufs vendus dans cet Etat de l’Ouest américain soient à “zéro émission” polluante à partir de 2035.Une ambition partagée par une dizaine d’autres Etats démocrates, mais contestée par le président Donald Trump et son Parti républicain qui dénoncent ce qu’ils estiment être un diktat pour l’ensemble des Etats-Unis.”Gavin Newsom n’a pas le pouvoir de bousiller les 49 autres Etats”, a dénoncé le sénateur républicain Mike Lee après le vote.La Californie compte le plus grand nombre de voitures électriques du pays et bénéficie depuis plus d’un demi-siècle de dérogations qui lui permettent de fixer des normes environnementales plus strictes que la législation fédérale.L’Etat le plus peuplé du pays a ainsi poussé de longue date les constructeurs automobiles à fabriquer des voitures respectant ses normes d’émission et vendues partout aux Etats-Unis. Le texte approuvé par les sénateurs, qui s’attaque au dispositif dérogatoire dont bénéficie la Californie, doit maintenant être promulgué par Donald Trump. Sa signature fait peu de doute: le milliardaire républicain, climatosceptique notoire, a fait campagne en 2024 sur sa volonté de forer du pétrole à tout-va. Il a aussi déjà abandonné l’objectif fixé par son prédécesseur démocrate Joe Biden de vendre 50% de voitures électriques aux Etats-Unis d’ici 2030.- Décision “illégale” -Jeudi, les autorités californiennes ont annoncé leur intention de poursuivre l’administration Trump en justice dès que le président signera le texte.”Nous avons une plainte bien conçue, nous sommes prêts à la déposer”, a expliqué l’avocat général de Californie Rob Bonta, dénonçant une décision “illégale”.”Vous voulez que l’Amérique soit à nouveau plongée dans le brouillard?”, a accusé le gouverneur Gavin Newsom, en rappelant que l’exception accordée à son Etat datait des années 1970, lorsque Los Angeles était régulièrement nimbée d’un nuage de pollution. “Je suppose que c’est ce que Trump préconise”, a-t-il ajouté, en reprochant au président de “trahir” les générations futures.Largement vu comme un potentiel candidat pour la présidentielle de 2028, le démocrate a dénoncé un cadeau fait à la Chine, qui pourrait en profiter pour asseoir sa domination sur le marché mondial des voitures électriques.”Nous cédons notre leadership, et nous reculons d’un demi-siècle avec la technologie d’hier”, a-t-il insisté, en rappelant que le constructeur américain “Tesla n’aurait tout simplement pas existé” sans les règles environnementales adoptées en Californie.Le bras de fer judiciaire qu’il compte mener s’annonce technique. Pour remettre en cause l’exception californienne, les républicains ont utilisé une loi permettant au Congrès d’annuler une réglementation fédérale récemment adoptée par un vote à la majorité simple au lieu d’un seuil de 60 voix. Ils sont ainsi allés à l’encontre de l’avis du “Government Accountability Office” – l’équivalent de la Cour des comptes en France -, qui estimait que les règles de la Californie, émises seulement pour cet Etat, ne constituent pas une réglementation nationale.La justice devra dire s’ils ont outrepassé leur pouvoir.

Trump dîne avec les acheteurs de sa cryptomonnaie, l’opposition démocrate dénonce un trafic d’influence

Donald Trump a reçu à dîner à huis-clos jeudi les 220 plus gros détenteurs de sa cryptomonnaie, un événement à la croisée du pouvoir et de l’argent, scandaleux pour l’opposition démocrate, qui crie au conflit d’intérêt.Cette soirée, d’un genre inédit, s’est tenue au Trump National Golf Club, l’un des parcours de golf et country clubs du groupe familial, situé à Potomac Falls (Virginie), en grande banlieue de Washington.”Les Etats-Unis dominent dans les cryptos, le bitcoin, etc, et nous allons faire en sorte que cela dure!”, a écrit le président américain sur son réseau social Truth Social en marge du dîner. Longtemps ouvertement hostile aux monnaies numériques, Donald Trump a fait volte-face durant sa dernière campagne, et le secteur a contribué à sa réélection pour plus de 100 millions de dollars.Pour être du dîner, il fallait détenir, en moyenne entre fin avril et mi-mai, pour plus de 50.000 dollars de $TRUMP, le nom de cette devise numérique lancée quelques heures avant l’investiture de Donald Trump.Certains, comme le milliardaire des cryptomonnaies Justin Sun, plus gros propriétaire de $TRUMP, en ont même acquis pour plusieurs millions de dollars.Sollicitée, la Maison Blanche n’a pas fourni la liste des participants au dîner.Selon des données communiquées à l’AFP par la société d’analyse Inca Digital, beaucoup des heureux élus ont acheté leurs $TRUMP via des plateformes inaccessibles aux internautes américains, ce qui laisse penser qu’il s’agit de ressortissants étrangers.”Si vous pensez qu’il n’y a rien de mal, alors qu’avez-vous à cacher?”, a lancé, jeudi, lors d’une conférence de presse intitulée “Publiez la liste des invités”, le sénateur démocrate Chris Murphy.Le système sur lequel s’appuient les monnaies numériques, la blockchain, garantit l’anonymat, contrairement au système financier traditionnel.Des entrepreneurs tels le financier Bryce Paul, le patron de la plateforme Magic Eden, Jack Lu, ou le programmeur Nikita Anufriev ont fait part sur X de leur présence au gala, le dernier postant une vidéo du discours prononcé par Donald Trump.En arrivant à l’entrée du golf, les convives ont été accueilli par des dizaines de manifestants, qui ont notamment scandé “Pas à vendre!” (Not for sale), selon des images diffusées par Our Revolution, un des groupes qui organisaient ce rassemblement.Les 25 plus importants possesseurs ont droit, en plus du dîner, à une audience privée avec le chef d’Etat et une visite de la Maison Blanche.Le $TRUMP a été labellisé “meme coin”, classe d’actifs à but purement spéculatif qui n’ont pas d’utilité transactionnelle et pas vocation de placement.Ses créateurs la présentent, eux, comme “l’expression du soutien et de l’engagement vis-à-vis des idéaux et des croyances” portés par Donald Trump.Une grande partie du milieu des cryptomonnaies a mal accueilli la commercialisation du $TRUMP, l’estimant de nature à ternir l’image de cette industrie.- “Incarnation de la corruption” -Selon le cabinet spécialisé Chainalysis, les créateurs du $TRUMP ont empoché environ 320 millions de dollars de commissions depuis son introduction.Ils prévoient par ailleurs d’émettre, dans les trois ans, 800 millions d’exemplaires supplémentaires, soit 12 milliards de dollars au cours actuel, qu’ils contrôleront.”Il vend son influence et l’accès au gouvernement américain”, a fustigé mercredi le sénateur démocrate Jeff Merkley, qui doit participer à un rassemblement de protestation devant le lieu du dîner, jeudi. “C’est l’incarnation de la corruption.”Un groupe d’élus démocrates a tenté de contrecarrer le vote, au Congrès, d’une loi sur les “stablecoins”, des devises numériques adossés à des monnaies traditionnelles, au motif que le texte n’interdisait pas clairement au président d’en détenir.Une start-up lancée en septembre avec le soutien du clan Trump a créé, fin mars, son propre stablecoin, USD1, qui a déjà été utilisé par le fonds émirati MGX.$TRUMP ou USD1, “des gouvernements étrangers pourraient acheter ses cryptomonnaies, ce qui voudrait dire que Donald Trump viole la Constitution sans que le grand public ne le sache”, s’est alarmé mercredi le président de l’observatoire anticorruption CREW, Noah Bookbinder.Le document fondateur interdit ainsi théoriquement à un officiel américain d’accepter des fonds d’un gouvernement étranger sans accord préalable du Congrès.”Il est absurde d’insinuer que le président tire profit de sa fonction”, a clamé, jeudi, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, soutenant que le chef d’Etat respectait “toutes les lois relatives aux conflits d’intérêt”.Elle a rappelé que Donald Trump avait placé l’ensemble de ses intérêts économiques et participations dans un trust géré par son fils. Le milliardaire peut néanmoins récupérer ces actifs à tout moment.Donald Trump “a renoncé à tout pour servir notre pays”, a insisté Karoline Leavitt. “Il a perdu de l’argent, et il a failli perdre la vie”, a-t-elle ajouté, en référence à la tentative d’assassinat dont il a été la cible en juillet 2024.Le magazine Forbes estime pourtant que sa fortune a plus que doublé depuis l’an dernier, passant de 2,3 à 5,4 milliards de dollars actuellement.

La Bourse de Paris à l’équilibre

La Bourse de Paris est stable vendredi, reprenant son souffle sur fond de baisse des rendements obligataires américains, après leur flambée causée la veille par les craintes liées au budget de Donald Trump aux États-Unis.Le CAC 40 prenait 0,09% à 7864,77 points, en hausse de 7,07 point. Jeudi, l’indice vedette avait perdu 0,58% à 7.864,44.”Les marchés se stabilisent, malgré les craintes persistantes des investisseurs concernant la situation budgétaire américaine”, relèvent les analystes de la Deutsche Bank.Les investisseurs sont “partagés entre la baisse des taux d’intérêt des obligations d’État et les interrogations concernant le (…) projet budgétaire de Donald Trump”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.La Chambre américaine des représentants a adopté jeudi le “mégaprojet” de loi budgétaire voulu par Donald Trump, qui espère concrétiser certaines promesses phares de campagne comme la prolongation de gigantesques crédits d’impôt de son premier mandat.Le vote du texte, dont les marchés craignent qu’il ne provoque une flambée des déficits aux États-Unis, a toutefois fait grimper les taux d’intérêt des emprunts publics américains durant une partie de la séance jeudi, ce qui a plombé les marchés d’actions.Mais une détente, entamée en fin de journée et qui se poursuit vendredi, a soulagé les investisseurs.En Europe aussi, les taux d’intérêt ont reculé. Vers 9H50 vendredi, l’emprunt à dix ans français atteignait 3,29%, contre 3,32% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence, est à 2,61%, contre 2,64% jeudi.Mais ces “nouvelles ne seront pas rassurantes de façon durable: les responsables politiques américains continuent de fermer les yeux sur les tensions qui se développent dans le secteur des obligations souveraines”, prévient Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.Le Sénat doit examiner le texte et les élus républicains ont déjà annoncé leur intention d’apporter d’importantes modifications. La navette parlementaire devrait donc se prolonger, sans certitude sur la date à laquelle ce projet de loi sera parachevé.Côté indicateurs, la confiance des ménages en France s’est dégradée en mai, ces derniers exprimant des craintes plus vives concernant leur niveau de vie futur, leur situation financière, ou le chômage, selon l’Insee vendredi.L’indice qui mesure le moral des ménages s’est établi à 88, en baisse de trois points par rapport à avril où il était resté stable. Il demeure en dessous de sa moyenne historique de 100. Orange vend une fintechLe géant français des télécoms Orange (-0,74% à 13,33 euros) va vendre au Crédit Coopératif, dans le giron du groupe bancaire BPCE, la fintech Anytime, spécialisée dans les services financiers aux associations, selon un protocole d’accord annoncé vendredi. Ce rachat devrait être finalisé d’ici la fin de l’année.

Nucléaire: Iran et Etats-Unis se retrouvent à Rome sur fond de désaccord autour de l’enrichissement

Iran et Etats-Unis se retrouvent vendredi à Rome pour un cinquième cycle de pourparlers sur le nucléaire iranien sous médiation omanaise, au moment où les négociations semblent buter sur la question de l’enrichissement d’uranium.Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979 qui a renversé en Iran une monarchie pro-occidentale, ont entamé le 12 avril des discussions sur l’épineux dossier du programme nucléaire iranien.Ces discussions débuteront à 13H00 (11H00 GMT), selon l’agence de presse officielle Irna.Elles représentent le plus haut niveau d’engagement entre les deux pays depuis le retrait unilatéral en 2018 par les Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne.Le président américain Donald Trump, à l’origine de cette décision durant son premier mandat (2017-2021), a rétabli de lourdes sanctions américaines contre l’Iran dans le cadre d’une politique dite de “pression maximale”. Il cherche dorénavant à négocier un nouveau pacte avec Téhéran, qui espère une levée des sanctions qui asphyxient son économie.Les deux pays se retrouvent vendredi au moment où ils affichent publiquement leur désaccord sur la question sensible de l’enrichissement d’uranium. L’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, qui mène les discussions pour Washington, a estimé dimanche que les Etats-Unis “ne pouvaient autoriser ne serait-ce qu’un pour cent de capacité d’enrichissement” à l’Iran. – “Désaccords fondamentaux” -“L’Iran ne peut pas avoir une capacité d’enrichissement, car cela en ferait une puissance nucléaire potentielle”, a argué mercredi le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio.Des “désaccords fondamentaux” demeurent avec les Etats-Unis, a estimé jeudi le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, qui mène les négociations pour Téhéran.Si les Etats-Unis empêchent l’Iran d’enrichir de l’uranium “il n’y aura pas d’accord”, a-t-il mis en garde.Téhéran, qui défend un droit au nucléaire civil, considère cette exigence comme contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération (TNP), dont l’Iran est signataire.”La souveraineté de l’Iran est une ligne rouge et l’Iran ne renoncera en aucun cas au droit d’enrichir de l’uranium”, a déclaré à l’AFP le politologue iranien Mohammad Marandi.Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l’Iran, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran nie avoir de telles visées.Le nucléaire emploie en Iran plus de 17.000 personnes, notamment dans l’énergie et le secteur médical, selon le porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.”Les Pays-Bas, la Belgique, la Corée du Sud, le Brésil et le Japon enrichissent (l’uranium) sans posséder d’armes nucléaires”, avait-il souligné début mai.Jeudi, le président américain, Donald Trump, a parlé de l’Iran avec le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.- “Dans la bonne direction” -M. Trump estime que les négociations avec Téhéran, vues avec scepticisme voire franche hostilité par le dirigeant israélien, “vont dans la bonne direction”, a-t-elle ajouté.Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran enrichit actuellement l’uranium à 60%, bien au-delà de la limite de 3,67% autorisée par l’accord de 2015, mais en deçà du taux de 90% nécessaire pour un usage militaire. Téhéran a pris ses distances avec ses engagements de 2015 en représailles au retrait américain de l’accord sur le nucléaire.L’accord sur le nucléaire de 2015, qui expire en octobre, soit dix ans après l’entrée en vigueur du texte, prévoit la possibilité de réimposer des sanctions onusiennes si l’Iran ne se conforme pas à ses engagements.

À Francfort, le dilemme du crack en plein centre-ville

À deux pas des gratte-ciel bancaires à Francfort, la ville prévoit une salle supplémentaire pour fumeurs de crack dans le quartier de la gare, rongé par la précarité et la drogue, une mesure sanitaire qui fait polémique.Touristes, hommes d’affaires et résidents qui se croisent aux abords du nÅ“ud ferroviaire de la métropole financière allemande sont directement confrontés à des scènes de prise de drogue: héroïne, méthadone, crack, tout se consomme à ciel ouvert, dans des rues bordées de sex-shops et de salles de jeux, où errent des consommateurs en détresse.Plutôt que de marcher quelques centaines de mètres jusqu’à un rendez-vous d’affaires, les visiteurs sont souvent invités à prendre un taxi en gare.Surnommée Mainhattan – clin d’oeil aux façades vitrées de la skyline financière proche du fleuve Main traversant la ville – Francfort se voit décerner d’autres sobriquets peu enviables tels que “Krankfurt” (vocable créé avec le mot “Krank”, malade) ou “Zombieland”, décerné par la presse britannique pendant l’Euro de foot en 2024.La cité du centre de l’Allemagne a pourtant été considérée comme une pionnière en matière de gestion des risques depuis l’ouverture de la première salle de consommation de drogue en 1996. Aujourd’hui, trois salles offrent aux usagers la possibilité de consommer, en plus de lits, conseils médicaux et accompagnement social. L’objectif, selon Christian Rupp, porte-parole de la ville pour les affaires sociales, est de “sauver des vies”, pas de “criminaliser”.En 2023, Francfort a enregistré vingt décès liés aux overdoses, contre un pic de 147 en 1991. Mais aucun décès n’est jamais survenu à l’intérieur des salles de consommation, souligne-t-il.- Economie de la drogue – Toutefois, ouvrir au cÅ“ur du “Bahnhofsviertel” (quartier de la gare) un nouveau centre de consommation supervisée, pour une capacité de 50 fumeurs de crack, en exaspère plus d’un.”Je dois enjamber des excréments, de l’urine et du vomi pour entrer dans mon bureau”, s’indigne Frank Lottermann, entrepreneur local, qui milite pour éviter de placer la nouvelle salle dans ce qu’il décrit comme un “quartier à la dérive”. Pour certains élus et habitants, ces structures ont un effet contre-productif : elles attireraient des usagers et des dealers venus d’ailleurs.De quoi transformer Francfort en “aimant pour le tourisme de la drogue”, déplore l’élu conservateur Boris Rhein, chef du gouvernement régional de Hesse.L’homme politique dénonce une “économie fermée de la drogue”, où achat, consommation et soins cohabitent à quelques mètres les uns des autres, et réclame des mesures d’ordre public au lieu d’approches sociales ou sanitaires.- Dialogue avec les riverains -M. Lotterman suggère, lui, de s’inspirer de la Suisse, où des centres pour toxicomanes fonctionnent dans des zones périphériques, parfois avec une tolérance implicite pour les petits dealers à l’intérieur.Les autorités sanitaires défendent néanmoins le choix de l’emplacement en centre-ville. “Beaucoup de consommateurs de crack sont physiquement très affaiblis. Ils ne peuvent pas marcher plus de cinq ou dix minutes après avoir obtenu leur dose”, explique M. Rupp.Stirpan BileÅ¡kovic, 39 ans, ancien élagueur d’arbres devenu sans-abri, le confirme : “Quand tu as le crack en main, tu veux le fumer tout de suite. Tu ne vas pas traverser la ville”.Wolfgang Barth, travailleur social qui a ouvert un centre d’aide aux drogués en 1989, souligne de son côté l’importance de “parler avec les riverains”. Ce vétéran de l’accompagnement des toxicomanes plaide aussi pour que le nouveau centre de consommation soit implanté dans le “Bahnhofsviertel”, où les besoins sont les plus urgents.Nettoyant sa pipe à crack, Stirpan BileÅ¡kovic dit ne pas savoir comment régler le problème des riverains vivant en promiscuité avec des drogués, à part de “chasser” ces derniers du quartier.Mais ici, “les gens feraient n’importe quoi pour un peu de crack qui coûte à peine deux euros”.