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Les Bourses européennes ouvrent sans direction claire

Les Bourses européennes ont ouvert sans direction claire jeudi, attentives aux négociations sur le front de la guerre commerciale avec Washington et en période de publication de résultats d’entreprises.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 0,48%, Londres 0,73% et Milan 0,45%, quand Francfort se distinguait, prenant 0,18%.

Luxe: Hermès va augmenter ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane

Le groupe français de luxe Hermès va augmenter ses prix en mai aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane et a publié une hausse de 8,5% de son chiffre d’affaires au premier trimestre.Hermès, qui a ravi mardi à son rival LVMH la place de première capitalisation boursière française, va “compenser intégralement” l’impact des 10% de droits de douane américains en augmentant ses prix de vente aux Etats-Unis “dès le 1er mai et sur l’ensemble des métiers”, a déclaré le directeur général des finances du groupe, Eric Halgouët, qui n’a pas précisé le montant de cette hausse des prix.”Ce sera une hausse de prix complémentaire qu’on est en train de finaliser, mais qui nous permettra de neutraliser cet impact”, a-t-il dit lors d’un échange avec des journalistes.Le sellier-maroquinier avait déjà relevé ses prix dans le monde de “6 à 7%” en début d’année, et ne les augmente habituellement qu’une fois par an.Au premier trimestre, les ventes du groupe ont été portées par la région “Amériques” (+13,3% à 695 millions d’euros). “C’est une croissance à deux chiffres, tant aux États-Unis, au Canada, au Mexique ou même au Brésil”, a détaillé Eric Halgouët. Aux Etats-Unis, le début d’année a “été perturbé par des événements climatiques” comme les incendies à Los Angeles qui ont conduit à la fermeture de deux magasins Hermès pendant plusieurs jours, “et des évènements de neige dans certains autres états assez atypiques d’ailleurs, comme par exemple la Floride”, a-t-il dit. “On a démarré l’année avec un très faible niveau de stocks aux États-Unis” avant de “terminer le trimestre par un très beau mois de mars et ce dans toutes les villes”, complète-t-il.En Asie-Pacifique (hors Japon), Hermès réalise un chiffre d’affaires en hausse de 2,7% à 1,97 milliard d’euros. Ses ventes au Japon font un bond de 17,9% à 421 millions d’euros grâce à la clientèle locale. Le chiffre d’affaires en Europe (hors France) progresse de 12,7% à 501 millions d’euros et les ventes en France font un bond de 14,2% à 357 millions d’euros.

Pernod Ricard: chiffre d’affaires en repli de 3% au 3T, dans un contexte “très volatil”

Le géant des spiritueux Pernod Ricard a annoncé jeudi un recul de son chiffre d’affaires de 3% au troisième trimestre de son exercice décalé, à 2,3 milliards d’euros, maintenant ses perspectives annuelles de repli des ventes dans un contexte géopolitique “très volatil”.Le recul du trosième trimestre est lié notamment à un marché toujours atone en Chine et à la suspension pour le cognac du régime de duty-free dans les aéroports du pays, ainsi qu’à des éléments conjoncturels (fête de Pâques tardive cette année, interruption de production en Inde…), explique le groupe français.Il souligne sa “performance résiliente sur neuf mois, dans un environnement macroéconomique et géopolitique mondial difficile, et très mouvant notamment en matière de droits de douane”.Pour l’année, Pernod Ricard maintient ses perspectives d’une baisse de son chiffre d’affaires à périmètre et taux de change constants limitée à quelques points de pourcentage, “dans un contexte qui demeure très volatil”.”Cette perspective tient compte de l’impact des droits de douane attendus en Chine et aux Etats-Unis sur la base des informations dont nous disposons aujourd’hui”, souligne la société, qui prévoit aussi “une stabilisation” de sa marge opérationnelle organique “grâce à des mesures d’efficacités opérationnelles”.Pernod Ricard avait début février révisé à la baisse ses objectifs annuels au vu “des incertitudes géopolitiques accrues”, notamment en Chine où son activité subit des mesures “anti-dumping” appliquées par Pékin dans le cadre d’un conflit avec l’Union européenne.

Xi Jinping au Cambodge pour resserrer les liens face à Trump

Le président chinois Xi Jinping est arrivé jeudi à Phnom Penh  pour la dernière étape d’une tournée destinée à resserrer les liens de Pékin avec ses partenaires en Asie du Sud-Est face à l’offensive douanière américaine.M. Xi a d’abord visité le Vietnam puis la Malaisie, à un moment où la Chine cherche à contrebalancer l’explosion des droits de douane imposée par le président Donald Trump aux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Il a atterri jeudi à l’aéroport de Phnom Penh, où il a été accueilli par le roi Norodom Sihamoni lors d’une cérémonie militaire.Le numéro un chinois doit se rendre au palais royal dans l’après-midi avant de rencontrer l’ancien dirigeant Hun Sen et son fils, le Premier ministre Hun Manet, selon des documents officiels consultés par l’AFP.Selon un communiqué publié jeudi par le site officiel d’information cambodgien Fresh News, M. Xi a déclaré que la Chine soutenait le royaume “dans le choix d’une voie de développement qui convienne à la nation, en sauvegardant sa souveraineté nationale, son indépendance et son intégrité territoriale”.Il a ajouté que les deux pays devaient “s’opposer résolument aux forces extérieures qui s’ingèrent dans les affaires intérieures, sèment la discorde et sapent” les relations, dans une allusion transparente à la guerre commerciale déclenchée par le président américain.- Amitié “à toute épreuve” -Premier partenaire commercial du Cambodge, la Chine est le premier investisseur étranger dans le pays et détient plus du tiers de la dette extérieure du royaume, soit 11 milliards de dollars, selon le Fond monétaire international.  Phnom Penh compte aussi parmi les soutiens les plus fiables de Pékin en Asie. Hun Manet a décrit mercredi la visite de M. Xi comme la démonstration d’une amitié “à toute épreuve”.Dans une vidéo publiée mercredi, il explique que les deux pays ont “des intérêts communs fondés sur les principes du respect de la souveraineté, de l’égalité et de la non-ingérence dans les affaires intérieures”, ajoutant que la Chine avait joué un “rôle central” dans le développement socio-économique du Cambodge.La Chine et le Cambodge célèbrent les 67 ans de leurs relations diplomatiques et commémorent les 50 ans de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges — alors soutenus par Pékin –, le 17 avril 1975.Début avril, Donald Trump avait annoncé 49% de droits de douanes sur le Cambodge, un des taux les plus élevés qu’il a décrétés.Le pays, qui compte de nombreuses usines à capitaux chinois, a finalement vu, comme le monde entier à l’exception de la Chine, ce taux ramené à 10% pendant 90 jours.Hun Manet a écrit une lettre à la Maison Blanche pour assurer celle-ci de “la bonne foi du Cambodge pour négocier une solution mutuelle”, réduction des droits de douane sur 19 catégories de produits américains à la clé, selon le ministère du Commerce.Pékin, qui reste taxé à 145%, a qualifié ce taux de “plaisanterie” et a imposé en représailles des droits de douane de 125% sur les produits américains.

La guerre commerciale de Trump attise l’inquiétude économique mondiale

La guerre commerciale de Donald Trump attise l’inquiétude économique mondiale, le Japon avertissant jeudi de négociations “difficiles” avec Washington où le patron de la banque centrale a dit redouter une accélération de l’inflation aux Etats-Unis.Le président américain, qui a bouleversé l’ordre économique international, reste pourtant optimiste pour sceller des accords commerciaux avec ses partenaires et alliés à qui il impose depuis début avril sa volonté politique protectionniste. L’ancien magnat de l’immobilier a ainsi vanté mercredi soir des “progrès importants” après avoir vu à Washington une délégation ministérielle japonaise emmenée par le ministre de la Revitalisation économique Ryosei Akazawa, lequel s’est entretenu avec le secrétaire au Trésor Scott Bessent.Menacé par des surtaxes américaines massives qui entraveraient ses exportations, Tokyo réclame dorénavant un accord “au plus vite”, avant la fin du délai de 90 jours que M. Trump a accordé la semaine dernière au monde entier – sauf à la Chine – dans une volte-face spectaculaire.Mais à l’issue de ces pourparlers américano-japonais sans avancée concrète, le Premier ministre Shigeru Ishiba a prévenu à Tokyo jeudi que “bien sûr, les discussions à venir ne seront pas faciles”.Il a dit “envisager de rencontrer directement le président Donald Trump au moment le plus opportun”.Cette guerre commerciale alimente les incertitudes macro-économiques.- Recul du commerce mondial -Pour l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le recul des échanges internationaux de marchandises pourrait atteindre -1,5% en volume en 2025, dépendant de l’ampleur de la politique protectionniste de Donald Trump.Et le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell a estimé mercredi que cela allait “très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation” aux Etats-Unis, avec la possibilité que “les effets inflationnistes soient également persistants”.Plombée par cette morosité, Wall Street a clôturé en nette baisse mercredi soir: l’indice Nasdaq, où se concentre le secteur technologique, a plongé de 3,07%.En Asie jeudi midi, les Bourses étaient en petite hausse, Tokyo grimpant de 0,99% et Séoul de 0,21%. A Hong Kong, l’indice Hang Seng gagnait 1,55%.Pour l’analyste Stephen Innes, de SPI Asset Management, ces discussions Tokyo-Washington font figure de “véritable test de cette diplomatie de la carotte et du bâton” américaine, avant d’hypothétiques discussions entre la Chine et les Etats-Unis.- Le torchon brûle -Car le torchon brûle entre les deux premières puissances mondiales, à coups de surenchères en droits de douane réciproques complètement prohibitifs.L’administration Trump a imposé au total 145% de surtaxes sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, en plus de celles en vigueur sous la présidence de Joe Biden (2021-2025).Elles peuvent ainsi atteindre un taux monumental de 245% en fonction des secteurs.La Chine a répliqué avec une surtaxe de 125% pour les produits américains.Washington a cependant exempté les ordinateurs, smartphones et autres produits électroniques, ainsi que les semi-conducteurs, à grande majorité venant de Chine.Symbole de l’impact de cette guerre commerciale sur le grand public, les plateformes chinoises de vente en ligne Shein et Temu ont annoncé une hausse de leurs prix, justifiée par les “récents changements dans les règles de commerce mondial”.Pékin, qui ne bénéficie pas du délai de 90 jours pour négocier, reste ferme.Si les Etats-Unis “veulent véritablement résoudre le problème par le dialogue et la négociation, ils doivent (…) cesser de menacer et de faire du chantage, et discuter avec la Chine sur la base de l’égalité, du respect et du bénéfice mutuel”, a prévenu son ministère des Affaires étrangères. Le président Xi Jinping en profite lui pour organiser la riposte avec l’Asie du Sud-Est, région déjà très liée économiquement et politiquement avec Pékin. Après la Malaise mercredi, Xi Jinping doit arriver jeudi au Cambodge, pays très proche du géant chinois.Du côté des Etats-Unis, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni doit être reçue jeudi à la Maison Blanche par Donald Trump. La Première ministre d’extrême droite est toutefois pressée par Bruxelles de parler au nom de ses 26 partenaires de l’Union européenne.Et la Californie, Etat démocrate, a contesté mercredi en justice la politique tarifaire du président américain, estimant qu’il ne pouvait pas agir sans l’accord du Congrès à majorité républicaine.burs-nr/lpa

La guerre commerciale de Trump bouscule les plans de la BCE

La guerre commerciale de Donald Trump a déjà largement chahuté les marchés. C’est jeudi au tour de Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique, qui devrait l’inciter à poursuivre la baisse des taux d’intérêt.Le caractère imprévisible des décisions du président américain et l’impact négatif que cette incertitude pourrait avoir sur la croissance de la zone euro ont renforcé les attentes envers l’institution de Francfort pour qu’elle continue d’assouplir les coûts d’emprunt.Accompagnant le reflux de l’inflation, la BCE a baissé ses taux à six reprises depuis juin 2024, après les avoir relevés drastiquement pendant deux ans pour combattre l’envolée des prix dans le sillage de la guerre russe en Ukraine.Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l’euro avaient laissé entendre qu’ils n’excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux.Il y a six semaines, la BCE avait les yeux rivés sur l’annonce du plan de relance budgétaire massif en Allemagne et sur l’augmentation des budgets militaires en Europe, qui laissaient entrevoir une croissance et une inflation plus élevée à moyen terme.Mais d’autres priorités se sont depuis imposées : Donald Trump a accéléré sur le front commercial en imposant des droits de douane réciproques à tous les pays – 10% universels et 145% supplémentaires sur la Chine, avec diverses exemptions sectorielles.Si les surtaxes supérieures à un plancher de 10% ont été mises en pause pour 90 jours pour les pays autres que la Chine, cela n’a guère apaisé les inquiétudes.- Inflation au second plan -“Les droits de douane américains sur l’UE et de nombreux autres pays ont ravivé les craintes de croissance pour la zone euro, du moins à court terme”, souligne Carsten Brzeski, de la banque ING.Pour les membres du Conseil des gouverneurs de la BCE, une pause dans la baisse des taux n’est “plus une option”, selon lui.D’autant que la Maison Blanche a également imposé une taxe de 25% sur le secteur automobile et ouvert des enquêtes sur les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques qui pourraient conduire à des droits de douane sur ces secteurs.Dans ce contexte, une nouvelle baisse des taux pour soulager les ménages et les entreprises et soutenir l’économie semble “évidente”, estiment les analystes d’Unicredit.Les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: l’inflation dans les 20 pays membres de la zone euro s’est établie à 2,2% en mars, se rapprochant de la cible de 2% visée par la BCE.Une nouvelle baisse de 25 points de base ramènerait le principal taux d’intérêt rémunérant les dépôts de 2,5% à 2,25%.Reste à savoir comment la BCE et sa présidente Christine Lagarde vont communiquer sur la suite du cap monétaire dans un contexte aussi chahuté, où le dollar a récemment atteint un plus bas face à l’euro depuis trois ans, où les taux d’emprunt américains montent en flèche tandis que les marchés actions jouent aux montagnes russes.La semaine dernière, Mme Lagarde a signalé la détermination de l’institution à soutenir la zone euro dans un scénario plus critique, où le blitz tarifaire de Donald Trump menacerait la stabilité financière, déterminante pour celle des prix.La BCE “surveille la situation et est toujours prête à intervenir” en utilisant “les instruments dont elle dispose”, a déclaré Christine Lagarde à Varsovie, en marge d’une réunion informelle des ministres des Finances de la zone euro.Mais “comme la situation macroéconomique est extrêmement incertaine (…) la BCE va sûrement continuer à éviter toute communication prospective sur l’orientation ultérieure des taux, et indiquer que les prochaines décisions dépendront des données” économiques, prédit Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. 

Baisse des ventes, chute en Bourse, âge du PDG: contexte tendu pour l’assemblée générale de LVMH

Le numéro un mondial du luxe LVMH tient jeudi son assemblée générale dans un contexte délicat après avoir été détrôné par son rival Hermès en tant que première capitalisation boursière du CAC 40 au moment où ses ventes fléchissent.Le groupe français a subi une chute de près de 8% en Bourse mardi au lendemain de la publication de ventes décevantes au premier trimestre, avec un recul de 2% à 20,3 milliards d’euros.Résultat, LVMH a laissé sa place de première capitalisation boursière de l’indice parisien CAC 40 et de société de luxe la plus valorisée au monde à son concurrent Hermès, en meilleure santé et au positionnement encore plus haut de gamme. “Nous continuons de faire face à des incertitudes macroéconomiques et à un manque de visibilité sur les facteurs externes. Dans ce contexte, nous restons confiants, tout en restant vigilants”, avait assuré mardi la directrice financière de LVMH Cécile Cabanis, lors d’un échange avec des analystes.Le secteur du luxe comptait sur le marché américain pour contrebalancer le ralentissement des ventes en Chine, mais doit désormais faire face aux droits de douane annoncés par Donald Trump.”Nous entrons en territoire inconnu avec la suspension de 90 jours [des droits de douane de 20% annoncés par le président américain, temporairement ramenés à 10%] dont on peut espérer qu’elle permettra des négociations et peut-être une issue positive. Le pire n’est jamais certain”, expliquait Mme Cabanis.Aux Etats-Unis, où LVMH réalise un quart de son chiffre d’affaires, les ventes au premier trimestre ont connu “une légère baisse malgré une bonne performance en Mode et Maroquinerie, et en Montres et Joaillerie”, indique LVMH, sans donner de chiffre.En présentant en février les résultats annuels de 2024, le PDG Bernard Arnault avait déclaré préférer “ne pas (s)’exprimer” au sujet des droits de douane. “Je préfère essayer d’agir tranquillement”, avait-il dit. Il rentrait alors tout juste des États-Unis où il avait assisté en bonne place avec sa fille Delphine, PDG de Dior et son fils Alexandre, directeur délégué de Moët Hennessy, à l’investiture de Donald Trump.- Prologation de l’âge du PDG -Lors de l’assemblée générale, il sera également proposé de prolonger jusqu’à 85 ans de l’âge du PDG, permettant à Bernard Arnault, 76 ans, de rester plus longtemps à la tête du numéro un mondial du luxe.La résolution devrait être adoptée puisque fin 2024 la famille Arnault possédait 49% du capital de LVMH et 64,81% des votes.Cette prolongation de l’âge du PDG “pourrait éveiller la méfiance de certains investisseurs”, notait fin mars la banque HSBC. Le seuil de directeur général avait déjà été relevé à 80 ans en 2022.Bernard Arnault n’a pas nommé de successeur à ce jour mais ses cinq enfants travaillent tous pour le groupe et quatre d’entre eux sont au conseil d’administration. Delphine Arnault, 50 ans, aînée de la fratrie, est PDG de Dior et membre du comité exécutif de LVMH. Antoine Arnault, 47 ans, est président de Berluti et de Loro Piana et chargé de l’image et de la politique environnementale de LVMH. Il est également directeur général et vice-président du conseil d’administration de la holding Christian Dior SE qui contrôle LVMH.Alexandre Arnault, 32 ans, est directeur général délégué de Moët Hennessy, qui rassemble les marques de champagne, de vins et de spiritueux du groupe.Frédéric Arnault, 30 ans, sera à partir du 10 juin directeur général de Loro Piana.Jean Arnault, 26 ans, est directeur du marketing et du développement des montres pour Louis Vuitton. Il est le seul à ne pas être au conseil d’administration. “Il a le temps, il est jeune”, avait déclaré son père en janvier 2024.En juillet 2022, Bernard Arnault avait pérennisé le contrôle familial de LVMH avec la réorganisation de la holding Agache en société en commandite.

Chez Vinci, Xavier Huillard prend du champ, une page se tourne

Le PDG de Vinci Xavier Huillard quitte jeudi la direction générale du géant du BTP, de l’énergie, et des concessions d’aéroports et d’autoroutes, après une assemblée générale des actionnaires qui devrait amorcer le processus de succession en nommant au conseil d’administration Pierre Anjolras, venu de Vinci Construction.A quelques semaines de son 71e anniversaire, M. Huillard conservera au moins jusqu’à l’AG de 2026 la présidence du groupe, dont il est un pur produit et qu’il façonne depuis 2010, année où il en est devenu le PDG.Ce “vieux loup de mer qui ne se la pète pas”, selon un observateur avisé du monde entrepreneurial français, a marqué Vinci au point qu’il s’identifie au groupe et refuse les interviews qui n’en parlent pas, selon son entourage.”C’est un groupe qui n’a pas d’équivalent dans le monde et qui doit beaucoup à Xavier Huillard”, seulement le deuxième patron depuis la création de l’entreprise en 2000, après Antoine Zacharias, relève l’observateur.Issu d’une myriade de sociétés du bâtiment, Vinci est entré dès 2002 dans la cour des “géants mondiaux” de l’indice CAC40 aux côtés de TotalEnergies, Saint-Gobain, Hermès ou LVMH.Admis aussi dans le monde du patrimoine: le 25 mars, M. Huillard a posé la première pierre du chantier de reconstruction de la flèche de la basilique Saint Denis, démontée en 1845 à la suite d’un ouragan, dont le groupe aux grues bleu-blanc-rouge est devenu le “grand mécène”. Vinci a aussi rénové la galerie des glaces du château de Versailles ou plus récemment les tranchées du musée de la Grande guerre de Meaux.- “Précurseur” -L’action de Xavier Huillard a surtout porté sur la diversification et l’internationalisation du groupe de BTP, via deux axes stratégiques: les très lucratives concessions autoroutières et aéroportuaires, et l’énergie. Dans ce domaine, il a été “précurseur” avec sa filiale Cobra IS qui installe des champs solaires ou des lignes haute tension partout dans le monde, avant ses concurrents Bouygues et Eiffage, souligne Vincent de la Vaissière, président du cabinet en communication VcomV.Un modèle unique, parfois critiqué par la presse de gauche. En 2016, le magazine Le Monde Diplomatique voyait en Vinci un “archétype du prédateur des marchés publics” qui “joue sur deux tableaux pour engranger les profits”: “le rapide retour sur investissement de son activité de construction et les rentes de gestion à long terme”.Sous la houlette de M. Huillard, le groupe est en effet devenu le premier opérateur aéroportuaire mondial, avec plus de 70 aéroports exploités dans 14 pays, dont les trois japonais de Kansai, Osaka et Kobe.Et ses concessions autoroutières représentent 43% de son résultat net alors qu’elles ne pèsent que 9% de son chiffre d’affaires, en faisant les “vaches à lait du groupe”, selon Hervé Maurey, sénateur centriste de l’Eure, dans un rapport sur la rentabilité record des sociétés d’autoroute publié en octobre 2024.Pierre Anjolras, 59 ans, qui a mené à bien l’absorption du constructeur de routes Eurovia par Vinci Construction, a été nommé directeur général opérationnel en mai 2024 pour un tuilage, une transition douce, aux côtés de Xavier Huillard.Son défi le plus important sera “d’exister” selon M. de la Vaissière, aussi bien face à ses barons en interne, que face à ses concurrents. Il devra aussi gérer le délicat renouvellement des concessions d’autoroutes en France, dont les contrats passés avec l’Etat expirent à partir de 2031.Jeudi, l’assemblée générale doit voter une résolution pour que M. Anjolras rejoigne le conseil d’administration. Après l’AG, un premier conseil se réunira, chargé de dissocier les fonctions de président et de directeur-général, confiant la première à Xavier Huillard, et la seconde à Pierre Anjolras, a précisé le groupe mercredi soir. Les deux nominations doivent prendre effet le 1er mai.

Instagram et WhatsApp n’auraient pas si bien réussi sans Facebook, plaide Zuckerberg au procès Meta

Instagram aurait eu “beaucoup de mal” à croître sans Facebook et WhatsApp n’avait “pas assez d’ambition”: Mark Zuckerberg a défendu mercredi les décisions de son groupe Meta d’acquérir ces deux applications à la barre d’un tribunal de Washington, pour le troisième jour d’affilée.Le géant américain des réseaux sociaux est accusé par les Etats-Unis d’avoir racheté Instagram et WhatsApp il y a plus de dix ans pour empêcher toute concurrence d’émerger contre Facebook et Messenger.Si le juge de la cour fédérale tranche en faveur de l’agence de protection des consommateurs, la FTC, Meta pourrait être forcé de se séparer de ses deux plateformes phares.Mark Zuckerberg assure que ces deux services n’auraient pas connu le même succès auprès des utilisateurs sans les investissements de son entreprise.”Il est très difficile d’arriver à une telle taille. Il faut innover et résoudre de nombreux problèmes techniques, organisationnels et juridiques”, a-t-il argumenté au sujet d’Instagram, qui compte aujourd’hui 2 milliards d’usagers dans le monde.Est-ce que cela aurait été impossible sans la firme californienne ? “Impossible: évidemment non. Mais probable ? Vraiment pas”.Quant à la messagerie WhatsApp, elle était “impressionnante techniquement”, selon le milliardaire, mais ses fondateurs “manquaient d’ambition”.- Créer ou acheter -Le procès s’est ouvert lundi, cinq ans après la plainte déposée sous le premier gouvernement Trump, et doit durer huit semaines.Pour la FTC, Meta – alors Facebook – a acquis Instagram en 2012 pour un milliard de dollars et WhatsApp en 2014 pour 19 milliards afin “d’éliminer des menaces immédiates”.Mark Zuckerberg a de nouveau rejeté mercredi cette interprétation. “Nous étions intéressés par l’expertise (d’Instagram) dans la photographie et le partage d’images, mais nous ne percevions pas l’appli comme un véritable réseau en concurrence avec ce que nous faisions à l’époque”.Facebook travaillait alors sur son propre outil photo, et ses équipes ont pesé le pour et le contre entre un développement interne et une acquisition.”De fait, on a retiré du marché un concurrent potentiel dans ce domaine”, a déclaré le patron. “Mais l’intention n’a absolument jamais été de ne plus proposer Instagram à ses utilisateurs ou de le rendre moins bon”.Outre la défense des intérêts des consommateurs, le procès va se jouer sur la définition du marché concerné.La FTC affirme que les services de Meta relèvent des “réseaux sociaux personnels”, qui permettent de rester en contact avec la famille et les amis, et que leur domination se traduit par un usage dégradé pour les usagers, contraints de tolérer trop de publicités, par exemple.- “Votre temps et votre attention” -La firme de Menlo Park (Silicon Valley), elle, dit faire face à une concurrence féroce de la part des autres grandes plateformes, notamment TikTok et YouTube, populaires auprès des internautes mais aussi des créateurs de contenus.Face à l’essor fulgurant de TikTok, “nous avons vu notre croissance ralentir de façon dramatique”, a assuré Mark Zuckerberg mercredi.Son groupe a répondu avec les “Reels”, des vidéos courtes et divertissantes copiées sur le format qui a fait le succès de l’application chinoise.”Mais TikTok reste plus gros que Facebook ou Instagram, et je n’aime pas quand nos concurrents s’en sortent mieux que nous”, a-t-il ajouté.”Chaque fois que vous allez sur votre ordinateur ou votre téléphone, vous avez le choix”, a abondé Sheryl Sandberg, l’ancienne directrice des opérations de l’entreprise, deuxième témoin appelé à la barre.”C’est pour cela que se battent tous les services : votre temps et votre attention”.Mark Zuckerberg a beaucoup courtisé Donald Trump pour tenter de régler l’affaire à l’amiable, mais la FTC, même sous présidence républicaine, semble décidée à poursuivre les différentes grandes actions antitrust lancées ces dernières années dans le secteur des technologies.Google a été reconnu coupable d’abus de position dominante sur le marché de la recherche en ligne en août dernier, tandis qu’Apple et Amazon font également l’objet de poursuites.

Guerre commerciale: la directrice générale de l’OMC “très préoccupée”

L’incertitude autour du commerce mondial déclenchée par le président américain Donald Trump pourrait “avoir de sévères conséquences négatives”, en particulier pour les économies les plus vulnérables, a averti mercredi la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, qui craint un “découplage” commercial entre les Etats-Unis et la Chine.La suspension temporaire des droits de douane punitifs américains, sauf pour la Chine, atténue la contraction des échanges mais le recul du commerce mondial de marchandises pourrait atteindre jusqu’à 1,5% en volume en 2025, en fonction de la politique douanière de Donald Trump, selon les prévisions annuelles de l’Organisation mondiale du commerce.”Je suis très préoccupée”, a déclaré Mme Okonjo-Iweala lors d’une conférence de presse, indiquant que l’OMC s’attendait à un effondrement de 81% du volume commercial entre les Etats-Unis et la Chine. “L’incertitude persistante menace de freiner la croissance mondiale, avec de sévères conséquences négatives pour le monde, en particulier pour les économies les plus vulnérables”, a-t-elle ajouté dans un communiqué.- Oublier l’expansion -L’OMC s’attendait à une expansion continue du commerce mondial en 2025 et 2026. Mais l’organisation a revu sa copie face à la guerre commerciale.”Dans les conditions actuelles”, à savoir en prenant en compte la suspension annoncée par le président américain Trump de ses droits de douane colossaux contre le reste du monde, à l’exception de la Chine, “le volume du commerce mondial des marchandises devrait diminuer de 0,2% en 2025”, avant d’afficher une “reprise modeste” de 2,5% en 2026, selon l’OMC.Mais “il existe d’importants risques de détérioration, comme l’application de droits de douane réciproques et la propagation plus large de l’incertitude entourant les politiques, ce qui pourrait entraîner un recul du commerce mondial des marchandises encore plus marqué (de 1,5%) et nuire aux pays les moins avancés tournés vers l’exportation”.Dans les conditions actuelles, la baisse du commerce de marchandises “devrait être particulièrement marquée en Amérique du Nord, où les exportations devraient chuter de 12,6%” cette année, détaille l’OMC. Les importations de cette région devrait elles chuter de 9,6%.L’Asie devrait afficher une croissance “modeste” des exportations et des importations cette année (1,6% pour les deux), de même que l’Europe (1% pour les exportations et 1,9 % pour les importations).Les exportations de marchandises chinoises devraient augmenter de 4 à 9% dans toutes les régions hors Amérique du Nord, conséquence des perturbations des échanges entre les États-Unis et la Chine. Le rapport de l’OMC contient pour la première fois une prévision concernant le commerce des services, qui devrait augmenter de 4,0% en 2025, soit environ 1 point de pourcentage de moins que prévu.- Découplage -L’OMC table sur une croissance de 2,2% du Produit intérieur brut (PIB) cette année et de 2,4% l’année prochaine. Mme Okonjo-Iweala a fait part de ses vives inquiétudes face à la chute du commerce entre les Etats-Unis et la Chine, alors que les deux pays sont entrés dans une surenchère douanière. Même si leurs échanges “ne représentent qu’environ 3% du commerce mondial de marchandises, un découplage” de ces deux grandes économies “pourrait avoir des conséquences considérables”, a-t-elle averti, affirmant que cela pourrait “contribuer à une fragmentation plus large de l’économie mondiale” qui serait alors organisée “selon des lignes géopolitiques en deux blocs isolés”.Dans ce scénario, a-t-elle dit, “le PIB réel mondial serait réduit de près de 7% à long terme”, à savoir d’ici 2040.”Face à cette crise”, la cheffe de l’OMC considère que les pays “ont une occasion sans précédent d’insuffler du dynamisme à l’organisation”, en mettant notamment en oeuvre un processus de décision plus rapide. Elle appelle aussi, entre autres, à “favoriser des conditions de concurrence équitables” face aux différentes formes de subventions qui existent dans les pays.”Les États-Unis, comme vous le savez, sont très préoccupés par l’égalité des conditions de concurrence, tout comme l’UE” alors que “la Chine est préoccupée par les subventions agricoles”, a-t-elle cité en exemple.Elle appelle aussi le continent africain à “une plus grande autonomie” face à “l’aide internationale qui se tarit et au commerce mondial qui se politise”.