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La Bourse de Paris toujours en retrait, attentive à l’inflation et aux tensions commerciales

La Bourse de Paris évolue encore prudemment mardi, attentive aux tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires, avant la publication des chiffres de l’inflation dans la zone euro pour le mois de mai.Vers 09H50 (heure de Paris), le CAC 40 perdait 0,21% à 7.720,96 points, en recul de 16,24 points. La veille, l’indice parisien vedette avait perdu 0,19% à 7.737,20 points.Les investisseurs vont être attentifs à la publication de l’indice des prix en zone euro pour le mois de mai vers 9H00 GMT, attendu en recul, à 2,0% contre 2,2% le mois précédent, selon le consensus cité par la plateforme financière Factset.Cette nouvelle détente devrait “permettre à la Banque centrale européenne (BCE) d’effectuer une réduction confortable” de ses taux d’intérêt, lors de sa prochaine réunion, prévue jeudi, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Les marchés prévoient que l’institution abaisse à nouveau les coûts d’emprunts, de 0,25 point de pourcentage, sur fond de ralentissement de l’inflation et de croissance atone en zone euro.Dans ce contexte, vers 09H50, l’euro reculait de 0,21% par rapport au dollar, à 1,1415 dollar pour un euro.Les rendements de l’emprunt à dix ans français atteignaient 3,17%, contre 3,19% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, évoluait autour de 2,49%, contre 2,52% la veille en clôture.Autre point d’attention des investisseurs: les tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires.”La rhétorique plus agressive du président américain ravive les inquiétudes liées au commerce mondial”, selon Jochen Stanzl, analyste pour CMC Markets.L’OCDE a révisé en baisse mardi sa prévision de croissance mondiale pour 2025, à 2,9% contre 3,1% précédemment, tirée vers le bas par des projections plus faibles aux États-Unis en raison de l’offensive protectionniste poursuivie par Donald Trump depuis le début de son mandat.Dans une nouvelle escalade, le président américain a d’ailleurs annoncé lundi que la surtaxe imposée depuis le début de l’année sur l’acier et l’aluminium passerait mercredi à 50%, contre 25% actuellement.Cette annonce intervient dans un contexte de négociations difficiles entre Washington et ses partenaires commerciaux sur les droits de douane “réciproques” imposés par Donald Trump aux États-Unis et suspendus pour 90 jours début avril en attendant des discussions.Vis-à-vis de l’Europe, “peu de progrès ont été réalisés”, relève Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Pire: la Commission européenne a regretté “vivement” les nouvelles taxes sur l’acier et l’aluminium, qui “sapent les efforts en cours pour parvenir à une solution négociée” avec les États-Unis, menaçant de “contre-mesures”.Wavestone porté par ses résultatsLe cabinet de conseil français Wavestone bondissait de 8,47% à 55,90 euros vers 9H50, après avoir publié lundi soir des résultats en hausse pour son année fiscale 2024/2025, faisant état d’un bénéfice net en progression de 30%.

La “bataille” des mairies contre les meublés touristiques commence à faire ses preuves

“Depuis les nouvelles réglementations, à Biarritz, on a perdu la moitié de notre business”. Comme d’autres acteurs de la location meublée touristique, la conciergerie HostnFly commence à ressentir les effets des différentes réglementations mises en place pour contrer l’explosion des locations de courte durée.En novembre 2024 a été adoptée une loi pour rendre la location de meublés touristiques moins avantageuse fiscalement et donner aux maires des outils pour limiter leur développement, qui accentue la crise du logement dans certaines zones déjà tendues. S’ils le jugent nécessaire, les maires peuvent désormais plafonner à 90 le nombre de jours dans l’année où un particulier peut louer sa résidence principale sur une plateforme. “À Paris, ça n’impacte pas tant que ça le business pour le moment” mais “dans certaines villes, c’est drastique”, constate Quentin Brackers de Hugo, président de la conciergerie HostnFly.Marie Pistinier, présidente du syndicat des professionnels de la location meublée, voit pour sa part des “impacts directs” de cette mesure et affirme avoir “dû (se) réorienter vers des locations moyenne et longue durée en partie à cause des réglementations” récentes.Désormais dans de nombreuses villes, si un propriétaire veut louer sa résidence secondaire sur des plateformes de location touristique, comme Airbnb ou Abritel, il doit demander à la mairie une autorisation de changement d’usage du bien immobilier vers une activité commerciale. “On est en train de gagner la bataille contre les Airbnb”, se félicite Jacques Baudrier, adjoint au logement de la mairie de Paris. À Biarritz, les réglementations mises en place font que “quasiment plus aucun nouveau logement ne peut être mis en location, et les autorisations ne sont pas renouvelées par la mairie”, selon le président de la conciergerie HostnFly. Il s’oppose à ces nouvelles règles avec comme arguments que des résidences secondaires vont rester vides “en moyenne 330 jours par an” et que la baisse du nombre de logements en location touristique a un impact négatif sur “le tourisme local, sur les commerces de proximité”. “À Biarritz, les commerçants ont fait grise mine l’année dernière”, déplore-t-il.- Chasse aux locations illégales -Toutes les communes peuvent maintenant aussi mettre en place des quotas de meublés de tourisme.Une mesure “très intéressante”, selon M. Brackers de Hugo qui critique cependant les quotas “trop stricts” de certaines villes, dont Saint-Malo, qui a limité à 370 le nombre de locations touristiques autorisées dans la vieille ville intra muros.À Nice, où, selon la mairie, dans certains quartiers comme le Vieux-Nice ou la Promenade des Anglais, jusqu’à 70% des logements touristiques sont détenus par des investisseurs professionnels, la mise en place de ces quotas et d’autres mesures ont permis “d’infléchir la courbe du nombre de locations saisonnières depuis deux à trois ans”, se félicite Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, délégué au logement.Airbnb indique n’avoir “pas constaté d’évolution récente significative du volume d’offres disponibles sur Airbnb en France en général”.Depuis la nouvelle loi, les propriétaires ne peuvent plus se cacher derrière des sociétés civiles immobilières (SCI) ou des conciergeries, désormais soumises à la même réglementation que les personnes physiques.”Avant, il pouvait y avoir des abus et des gens qui passaient sous le radar. La mairie de Paris s’assure que la loi est suivie, (…) les mailles du filet sont de plus en plus fines”, conclut Quentin Brackers de Hugo.”Comme on est en train de gagner de plus en plus de procès et que les amendes sont beaucoup plus élevées, les propriétaires vont peu à peu arrêter devant le risque”, explique l’adjoint PCF Jacques Baudrier.Les locations de meublés touristiques illégaux sont estimées à 25.000 à Paris, selon les services de la ville.”On est dans une dynamique où, maintenant, l’arsenal juridique nous est favorable, donc on va limiter très fortement le nombre de meublés touristiques illégaux”, anticipe Jacques Baudrier.À Paris, pour lutter contre les locations de ce genre de meublés, des agents de terrain mènent des enquêtes sur les réseaux, cherchent des preuves et intentent des procès.

Réunion ce mardi à Bercy sur le redressement des comptes de la Sécurité sociale

Composée de parlementaires, partenaires sociaux et ministres, la commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS) se réunit ce mardi pour réfléchir “aux leviers” d’un retour à l’équilibre financier avant 2029, objectif du gouvernement malgré un déficit chronique.La commission “prend cette année une ampleur inédite”, avec l’ambition de “réfléchir collectivement aux leviers de redressement”, peut-on lire dans un communiqué de l’exécutif.Le gouvernement évoque encore “un moment clé de dialogue et de transparence”, avec “le lancement d’un travail partagé en vue du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026″, première étape du chantier.”L’objectif (…) c’est que nous revenions à l’équilibre avant 2029″, avait déclaré la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale et au Sénat la semaine passée.Mme de Montchalin participera à la réunion de la CCSS (créée en 1979) au ministère de l’Economie et des Finances, à partir de 14h00, aux côtés de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Yannick Neuder et Charlotte Parmentier-Lecocq, ministres délégués de cette dernière, seront également présents.En l’absence de mesures, le déficit de la Sécurité sociale se creuserait en 2029 à 24,8 milliards d’euros, contre 21,9 milliards prévus en 2025, selon le rapport de la CCSS dont l’AFP a eu connaissance.”Il y a de quoi être préoccupé”, a commenté mardi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon sur France 2, citant les défis auxquels la Sécurité sociale est aujourd’hui confrontée comme la “crise démographique” ou le “défi climatique”. “Il faut essayer de sortir un peu des vieilles recettes et de se dire comment on peut pérenniser cette Sécurité sociale”, a-t-elle affirmé en ciblant à ce titre la proposition de “TVA sociale” qui “ne fonctionne pas”. Devant les sénateurs, François Bayrou a estimé la semaine dernière qu’il faudrait “reprendre totalement la question du financement de notre modèle social”.Le Premier ministre n’écarte aucune piste, y compris la “TVA sociale” dénoncée par la gauche et le RN. Mais “aucune des mesures” qui composeront le futur plan de retour à l’équilibre des comptes publics “n’est arrêtée” pour l’instant selon lui. M. Bayrou n’a pas exclu que dans le prolongement des négociations en cours sur la réforme des retraites, les partenaires sociaux s’emparent de la question du financement de la protection sociale.Le Premier ministre a promis de présenter au début du mois de juillet “un plan de retour à l’équilibre des finances publiques sur trois ou quatre années”.

Eaux minérales Nestlé: l’UFC-Que Choisir accuse les pouvoirs publics d'”immobilisme”, engage des actions en justice

L’UFC-Que Choisir a annoncé mardi lancer plusieurs actions en justice face à ce qu’elle qualifie de “scandale” des eaux minérales Nestlé et d’ “immobilisme” des pouvoirs publics, via une assignation en référé et deux dépôts de plainte, dont une contre plusieurs ministres. Dans un communiqué, l’association de consommateurs annonce avoir déposé plainte auprès de la Cour de justice de la République contre l’actuelle ministre de la Transition écologique et ancienne ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, et les anciens ministres Roland Lescure (Industrie), Aurélien Rousseau (Santé) et Agnès Firmin-le-Bodo (Santé), et ce “afin que le rôle de l’Etat, et en particulier du pouvoir exécutif, soit pleinement analysé”, explique l’UFC-Que Choisir.L’association indique avoir également porté plainte, au pénal, contre Nestlé Waters pour “des faits susceptibles de constituer des pratiques commerciales trompeuses, falsifications aggravées et tromperies aggravées”. Début 2024, des articles de presse ont révélé l’utilisation au cours d’années précédentes de traitements interdits (ultraviolets, charbon actif) sur des sites d’embouteillage de Nestlé Waters pour, selon la filiale du groupe suisse qui rassemble notamment les marques Vittel, Perrier et Contrex, “assurer la sécurité sanitaire” des eaux.Or une eau minérale naturelle ne peut faire l’objet d’aucune désinfection ou traitement de nature à modifier ses caractéristiques.Une procédure judiciaire est déjà en cours à Paris après des plaintes d’associations de défense des consommateurs pour “tromperie” visant Nestlé Waters et son concurrent Sources Alma (marques Cristaline, St-Yorre, Vichy Célestins…).Mi-mai, un rapport d’une commision d’enquête sénatoriale a estimé que ces traitements ont fait l’objet d’une “dissimulation par l’Etat”. L’UFC-Que Choisir affirme par ailleurs avoir saisi le tribunal judiciaire de Nanterre via un référé d’heure à heure, procédure accélérée qui permet d’assigner quelqu’un à comparaître dans un délai très bref, afin d’obtenir des mesures provisoires “de retraits du marché et de rappel de produits”, “d’interdiction de commercialisation” et “la cessation des tromperies concernant ces eaux Perrier présentées comme +minérales naturelles+”. “L’audience est prévue au début du mois de juillet”, indique l’association dans son communiqué. 

Wall Street termine en hausse et tient bon malgré les tensions commerciales

La Bourse de New York a terminé en hausse lundi malgré le regain de tension entre Washington et ses partenaires commerciaux, portée par l’image d’une économie américaine qui ne flanche pas.Le Dow Jones a terminé proche de l’équilibre (+0,08%), l’indice Nasdaq a gagné 0,67% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,41%.Dernier épisode en date sur le plan commercial: la Chine a déclaré lundi qu’elle “rejetait fermement” les accusations des Etats-Unis selon lesquelles elle aurait violé un accord conclu le mois dernier visant à réduire les droits de douane imposés réciproquement.Pékin et Washington étaient parvenus le mois dernier à un accord permettant de suspendre temporairement l’escalade commerciale qui avait porté les surtaxes douanières sur les produits américains à 125% et celles appliquées aux produits chinois à 145%, et s’engageant à poursuivre leurs discussions pour parvenir à un accord.Le président américain Donald Trump a également annoncé vendredi que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium passeront de 25% à 50% dès mercredi.”Le marché est devenu un peu insensible à ce flux constant de gros titres (sur les droits de douane, ndlr), parce qu’il a été témoin de nombreux renversements de situation”, commente auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Selon l’analyste, les acteurs du marché se concentrent plutôt les données économiques ainsi que sur “la saison des résultats d’entreprises”, qui “apporte un certain soutien malgré toutes les inconnues”.Côté indicateurs, l’activité manufacturière a continué de se contracter en mai aux États-Unis, selon un indice publié lundi montrant que les industriels passent beaucoup de temps à jongler avec les nouveaux droits de douane.Conformément aux attentes, l’activité manufacturière a reculé pour le troisième mois d’affilée en mai à 48,5% (contre 48,7% précédemment).La place américaine attend cette semaine plusieurs données sur le marché de l’emploi, dont le taux de chômage vendredi.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se tendait, à 4,44% vers 20H15 GMT, contre 4,40% en clôture vendredi.Côté entreprises, “le marché continue d’interpréter positivement les résultats” de certains grands noms de l’intelligence artificielle (IA), dont le géant des semiconducteurs Nvidia (+1,67% à 137,38 dollars), selon M. Kourkafas.Le reste du secteur a globalement évolué dans le vert, à l’instar de Broadcom (+2,74%), AMD (+3,55%) ou Micron (+3,94%).D’autres grands noms de la “tech” américains ont également terminé dans le vert, comme Microsoft (+0,35% à 4614,97 dollars) ou Apple (+0,42% à 201,70 dollars).”Le fait que les actions de grande capitalisation aient été un bastion de force relative aujourd’hui a aidé, car elles soutiennent l’ensemble du marché”, avancent pour leur part les analystes de Briefing.com.L’avionneur américain Boeing a gagné 2,00% à 211,47 dollars après qu’un juge fédéral a annulé lundi le procès qui devait s’ouvrir fin juin contre le constructeur, une dizaine de jours après l’annonce d’un accord entre le groupe et le gouvernement américain lié aux crashes mortels de 2018 et 2019.Le doublement des surtaxes américaines sur l’acier et l’aluminium ont propulsé les valeurs cotées du secteur, à l’image de Cleveland-Cliffs (+23,16% à 7,18 dollars), ou encore Nucor (+10,10% à 120,40).Seul U.S. Steel est allé à l’encontre de cette dynamique, lâchant 0,54% à 53,53 dollars.

Face à la menace russe, le Royaume-Uni va construire de nouveaux sous-marins d’attaque

Le Royaume-Uni va construire jusqu’à 12 sous-marins nucléaires d’attaque et six usines de munitions, a annoncé lundi le Premier ministre britannique Keir Starmer, dans le cadre de son engagement à réarmer le pays face à la “menace” posée notamment par la Russie.En déplacement à Glasgow, en Écosse, le dirigeant travailliste a détaillé sa stratégie pour faire du Royaume-Uni une nation “prête au combat” et “équipée pour les décennies à venir”.”La menace à laquelle nous faisons face aujourd’hui est plus grave, plus immédiate et plus imprévisible que jamais depuis la Guerre froide”, a-t-il déclaré.”Nous sommes confrontés à une guerre en Europe, à de nouveaux risques nucléaires, à des cyberattaques quotidiennes, à une agression croissante de la Russie dans nos eaux, qui menace (aussi) notre espace aérien”, a-t-il ajouté.Parmi les mesures phares annoncées, la construction de jusqu’à 12 sous-marins à propulsion nucléaire dotés d’armes conventionnelles, dans le cadre de l’alliance militaire Aukus, avec les Etats-Unis et l’Australie.Ces derniers remplaceront la flotte actuelle du Royaume-Uni dès la fin des années 2030. Pour l’instant cette flotte est constituée de sept sous-marins de ce type.Keir Starmer a également confirmé que le Royaume-Uni dépenserait 15 milliards de livres sterling (17,7 milliards d’euros) pour son programme d’ogives nucléaires.Cette annonce s’inscrit dans “le renforcement de notre dissuasion nucléaire en tant que garant ultime de notre sécurité et de notre sûreté”, a-t-il ajouté.Parallèlement, il a annoncé la création de six nouvelles usines de munitions, devant créer quelques 1.000 emplois. Cela portera à 6 milliards de livres le budget alloué aux munitions durant cette législature.Le Premier ministre britannique avait annoncé fin février une hausse inédite depuis la fin de la Guerre froide des dépenses de défense nationales à 2,5% du PIB en 2027 contre 2,3% actuellement.- Nouvelles technologies -Il a évoqué l’ambition du gouvernement de dépenser 3% du PIB national dans la défense durant la prochaine législature, soit au-delà de 2029, mais sans vouloir s’engager sur une date précise.”Lorsque nous sommes directement menacés par des États disposant de forces militaires avancées, la manière la plus efficace de les dissuader est d’être prêt, et franchement, de leur montrer que nous sommes prêts à instaurer la paix par la force”, a-t-il encore dit. Dimanche, dans une tribune dans le tabloïd The Sun, il avait désigné comme pays posant une menace, outre la Russie, l’Iran et la Corée du Nord.Il a laissé de côté la Chine, alors que Londres a multiplié les efforts ces derniers mois pour apaiser les relations avec Pékin, mises à mal sous les précédents gouvernements conservateurs.Détaillant cette stratégie devant le Parlement, le ministre de la Défense John Healey s’est engagé à rendre l’armée britannique “dix fois plus meurtrière” en combinant la technologie des drones et l’IA avec “le métal lourd des chars et de l’artillerie”.Il a également souligné que le monde était entré “dans une nouvelle ère”, avec des “adversaires qui travaillent davantage en alliance les uns avec les autres, tandis que la technologie change” la nature même des conflits.Londres compte faire évoluer ses forces armées en intégrant davantage les avancées que sont les drones ou l’intelligence artificielle, et a notamment annoncé la semaine dernière la création d’un commandement dédié aux capacités cyber, défensives comme offensives.La sécurité de l’Europe et le rôle du Royaume-Uni dans l’Otan sont au cÅ“ur de la révision de cette stratégie de défense, a rappelé M. Starmer, au moment où les Etats-Unis poussent leurs alliés à investir davantage dans leur défense.”Notre politique de défense sera toujours l’Otan en premier”, a-t-il souligné lundi à Glasgow.

L’entreprise Aldebaran, connue pour ses robots humanoïdes, en liquidation judiciaire

Clap de fin pour Aldebaran: connue pour ses robots humanoïdes Pepper et Nao, la société française a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris lundi. Les 106 employés de cette ancienne pépite de la “French Tech” vont être licenciés, a indiqué à l’AFP Thomas Novalic, avocat du comité social et économique (CSE) de l’entreprise. Il s’agit principalement d’ingénieurs et techniciens spécialisés dans la robotique. La mandataire judiciaire, accompagnée du commissaire-priseur, est venue annoncer la nouvelle aux salariés réunis au siège du groupe dans le 15e arrondissement de Paris dans l’après-midi. Elle a également notifié aux employés la “cessation immédiate de l’activité”, a raconté à l’AFP Othman Meslouh, secrétaire adjoint du CSE, qui se dit “consterné”.Pour ce représentant du personnel, “depuis deux à trois trimestres, les salariés savaient que (la liquidation judiciaire) serait inéluctable”.”La responsabilité incombe à la direction générale d’Aldebaran” et à l’actionnaire principal du groupe, l’allemand United Robotics Group, “qui ne voulait plus investir dans l’entreprise”, selon lui. – Deux offres écartées -Cette filiale du fonds RAG-Stiftung avait racheté Aldebaran en 2022 au groupe japonais Softbank Robotics Group, qui détenait la société française depuis 2012 et l’avait renommée SoftBank Robotics Europe.La décision de son principal actionnaire de se recentrer “sur la distribution d’une nouvelle gamme de produits en provenance de Chine” a “contraint Aldebaran à se tourner vers de nouveaux investisseurs”, avait écrit l’entreprise dans un communiqué fin janvier.En grande difficulté, Aldebaran avait été placée sous procédure de sauvegarde en janvier, puis en redressement judiciaire en février. Deux offres de reprise avaient été présentées.L’une, par l’homme d’affaires franco-suisse Jean-Marie Van Appelghem, s’intéressait uniquement aux robots conversationnels destinés à aider les enfants autistes et ne permettait de sauver aucun contrat français. Elle n’avait pas reçu le soutien de l’administrateur judiciaire ni du CSE. L’investisseur canadien Malik Bachouchi s’était aussi déclaré intéressé par la reprise d’Aldebaran, puis avait retiré son offre, faute d’avoir obtenu les financements suffisants, avant d’en formuler une nouvelle lundi matin, a-t-il expliqué à l’AFP. Cette deuxième offre, sans nouveaux financements, qui reposait sur une reprise partielle de l’entreprise par ses propres salariés, n’a pas été jugée recevable, d’après Othman Meslouh. – “Joyau” – “C’est un joyau qui va disparaître”, a commenté Malik Bachouchi devant la salle d’audience du tribunal de commerce, avant l’annonce de la liquidation judiciaire mais au moment où celle-ci semblait déjà se dessiner. Créée en 2005 à Paris par Bruno Maisonnier, Aldebaran s’était spécialisée dans la création de robots humanoïdes comme Nao et Pepper, petit robot blanc devenu l’emblème de l’entreprise.Pepper mesure la taille d’un petit enfant et se déplace sur des roulettes qui font office de pieds. Le robot, qui peut tenir une conversation et comprendre les réactions de ses interlocuteurs, est notamment utilisé dans les hôpitaux, les grands magasins ou comme agent d’accueil. Mais il a connu un succès mitigé. Lancée en 2014, la production de Pepper avait été interrompue en 2021, menant au licenciement de près de la moitié des effectifs de l’entreprise, qui était passée à l’époque de 360 à 180 salariés, selon M. Meslouh.  Aldebaran paye également le succès moins bon qu’espéré de son dernier robot, Plato, encore en développement.

Le parc d’éoliennes en mer s’étend en Méditerranée

La production d’énergie renouvelable en mer s’accroît en Méditerranée, où deux parcs d’éoliennes flottantes capables de fournir chacun l’électricité nécessaire à une ville de 50.000 habitants seront installés d’ici la fin de l’année, au large des côtes des Pyrénées-Orientales et de l’Aude.Contrairement à celles dont le mât est planté dans le sol marin, et qui représentent la majorité des éoliennes en mer en France, celles flottantes peuvent être installées dans des zones profondes, plus venteuses et plus loin des côtes.En cours d’assemblage à Port-la-Nouvelle (Aude), les trois premières éoliennes pilotes, positionnées avant l’été à 16 km de la station balnéaire du Barcarès, près de Perpignan, atteindront leur production maximale fin 2025. Elles vont aussi permettre d’évaluer l’impact sur l’environnement, avant l’installation de dizaines, voire de centaines d’éoliennes flottantes bien plus puissantes, alors que des écologistes dénoncent une prise en compte insuffisante des risques pour les fonds marins, les poissons et les oiseaux.Marc Hirt, directeur général d’Ocean Winds, la filiale d’Engie en charge de cette ferme pilote, a évoqué lundi à Port-la-Nouvelle, dans l’Aude, où ces trois éoliennes sont en cours d’assemblage, un probable effet “positif” de la nouvelle installation, susceptible de devenir un “récif artificiel” favorable à la vie marine.Il s’est dit “plus prudent pour l’instant” sur les effets sur les oiseaux qui pourraient être blessés ou tués par les pales des éoliennes.- Avertisseurs sonores -La mise en place de haut-parleurs émettant des sons de rapaces afin d’effrayer les oiseaux sont en cours d’essai, mais c’est encore “très expérimental”, a précisé M. Hirt devant la presse.Le préfet d’Occitanie, Pierre-André Durand a quant à lui noté qu’il y aura des retours d’expérience “cinq ans avant la mise en place des parcs commerciaux”, ce qui permettra de profiter des nouvelles connaissances.Pour Serge Briez, dont l’association Les Peuples de la mer observe et répertorie depuis quatre ans les plus de 120 espèces animales susceptibles d’être affectées par les éoliennes (dauphins, thons, flamants roses, fous de Bassan…), ce délai est insuffisant.”Cinq ans avant, l’ingénierie du projet est déjà en route”, il est trop tard pour que les résultats des expérimentations puissent avoir une véritable influence sur la conception des futures éoliennes commerciales, affirme-t-il à l’AFP.D’autre part, l'”effet récif” développera des espèces côtières pas forcément nécessaires à cet endroit-là et les bruits de rapaces “ont déjà été essayés et ça ne marche pas”, ajoute-t-il, rappelant qu’en avril, la justice a ordonné l’arrêt de deux parcs éoliens terrestres responsables de la mort d’oiseaux protégés dans l’Hérault, une première en France.Bruno Ladsous, du collectif TNE, qui dit regrouper plusieurs dizaines d’associations écologistes, souligne “ne pas être contre les éoliennes flottantes” à certaines conditions: “éloignement significatif des côtes” et “respect des couloirs migratoires” des oiseaux, “des fonds marins” et de la faune marine. “Mais ces conditions n’ont jamais été respectées”, ajoute-t-il aussitôt.- Vents réguliers -Plusieurs personnalités présentes lundi à Port-la-Nouvelle, dont la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, ou la directrice générale adjointe d’Engie Claire Waysand, ont rappelé la régularité remarquable des vents marins méditerranéens, un point favorable au déploiement de l’éolien dans cette zone.Outre la première ferme pilote, au large du Barcarès (Pyrénées-Orientales), une autre de trois éoliennes doit être déployée à l’automne au large de Port-la-Nouvelle, près de Narbonne, dans l’Aude, s’ajoutant à celle du Golfe de Fos (Bouches-du-Rhône, à une cinquantaine de km de Marseille) qui est déjà en service.Deux parcs commerciaux situés plus loin des côtes (entre 25 et 30 km, contre 16 ou 18 km pour les fermes pilotes) sont déjà prévus pour une mise en service à partir de 2031 au large de l’Occitanie, pour une production totale de 750 MW, équivalente à la consommation d’un million d’habitants.Cependant, le développement de l’éolien en mer “posé”, dont la technologie est mieux maîtrisée, a été plus rapide que celui du flottant.Ainsi, trois parcs éoliens offshore “posés” commerciaux sont déjà en service en France, à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) et Fécamp (Seine-Maritime).

La Bourse de Paris termine sans entrain

La Bourse de Paris a terminé sans élan lundi, sur fond de regain des tensions commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires.Le CAC 40 a perdu 0,19% à 7.737,20 points, en recul de 14,69 points. Vendredi, pour sa dernière séance du mois de mai, le CAC 40 avait lâché 0,36%.”Les tensions commerciales sont revenues au cÅ“ur des préoccupations”, relève Sophie Chauvellier, gérante à Dorval AM, interrogée par l’AFP.”L’imprévisibilité persistante du président américain pousse de nombreux investisseurs à rester sur la touche, en position d’observation”, abonde Jochen Stanzl, de CMC Market.Vendredi, le président américain Donald Trump a annoncé que les droits de douane sur l’acier et l’aluminium passeraient de 25% à 50% dès mercredi.Particulièrement exposée, l’Union européenne a prévenu que des “contre-mesures” européennes “prendraient automatiquement effet le 14 juillet, voire plus tôt si les circonstances l’exigeaient”, a indiqué une porte-parole.Donald Trump a aussi ravivé les tensions commerciales avec la Chine en l’accusant de ne pas respecter les termes de l’accord de détente négocié le 12 mai entre les deux pays à Genève, ce que Pékin a réfuté lundi.Selon le Wall Street Journal, le problème viendrait de la lenteur avec laquelle la Chine a accordé de nouvelles licences d’exportation de terres rares et d’autres éléments nécessaires aux semi-conducteurs et composants automobiles.”Tout laisse donc présager un été politiquement tendu sur les marchés financiers”, relève Andreas Lipkow, analyste indépendant.Les constructeurs automobiles ont souffert: Stellantis a perdu 4,78% à 8,53 euros et Renault 3,70% à 43,70 euros.Les équipementiers Valeo (-3,41% à 8,94 euros), Forvia (-1,21% à 8,18 euros) et OPMobility (-1,21% à 10,64 euros) ont aussi reculé.La biotech française Transgene a bondi de 46,13% à 0,98 euro sur la Bourse de Paris, après avoir présenté lundi des résultats concluants dans un essai clinique de phase 1 pour son vaccin contre le cancer de la tête et du cou. Le géant pharmaceutique français Sanofi (-1,84% à 85,91 euros) a annoncé lundi acquérir la biotech Blueprint, une société spécialisée dans la mastocytose systémique, une maladie immunologique rare. Pour cette acquisition, Sanofi versera 129 dollars par action, soit une valeur d’environ 9,1 milliards de dollars.

Greenpeace: la statue de Macron volée chez Grévin puis déposée devant l’ambassade de Russie

La statue en cire d’Emmanuel Macron a été dérobée au musée Grévin lundi par des militants de Greenpeace qui l’ont ensuite déposée devant l’ambassade de Russie en signe de protestation contre les liens économiques de la France avec la Russie.Selon une source policière, deux femmes et un homme sont entrés lundi matin dans le musée parisien, situé dans le IXe arrondissement (centre). Après s’être changés, se faisant passer pour des artisans ou des employés de l’établissement, ils ont réussi à dérober la statue, d’une valeur de 40.000 euros, en la dissimulant sous une couverture et en sortant par une issue de secours.D’après une porte-parole du musée, ils ont détourné l’attention du vigile en posant une question sur l’accès de l’ascenseur aux personnes handicapées pendant que d’autres revêtaient une blouse d’agent d’entretien. “Ils avaient manifestement fait des repérages très précis”, a-t-elle déclaré à l’AFP, ajoutant que les militants avaient rapidement appelé le musée pour leur garantir que la statue serait restituée “indemne”.La statue du président de la République française a ensuite été déposée dans l’après-midi devant l’ambassade de Russie, située dans le XVIe arrondissement (ouest) de la capitale, a constaté une journaliste présente sur les lieux.L’action devant l’ambassade n’a duré que quelques minutes: un drapeau russe a été déployé derrière la statue d’Emmanuel Macron et un militant de l’ONG a brandi une pancarte jaune fluo portant l’inscription “Business is business”. Des membres de Greenpeace ont lancé de faux billets de banque.- “Double jeu” -“Pour nous la France joue un double jeu” et “Emmanuel Macron incarne ce double discours: il soutient l’Ukraine mais encourage les entreprises françaises à continuer à faire commerce avec la Russie”, a déclaré Jean-Francois Julliard, directeur général de Greenpeace France.L’ONG veut protester contre les liens économiques entre la France et la Russie dans les secteurs du gaz, des engrais chimiques et du nucléaire. Greenpeace déplore notamment l’explosion des importations d’engrais russe dans l’UE entre 2021 et 2023 (de plus de 80% selon les fabricants français d’engrais, rassemblés au sein de l’Union des industries de la fertilisation, l’Unifa). L’Union européenne veut taxer les importations d’engrais russes, pour réduire cette dépendance. Les agriculteurs européens, eux, mettent en garde contre une mesure qui ne ferait que renchérir les prix des engrais et réclament d’abord la suppression des droits de douane sur les fertilisants en provenance du reste du monde. “On vise nommément Emmanuel Macron, parce qu’il a une responsabilité toute particulière dans cette situation là”, a ajouté Jean-Francois Julliard “C’est lui qui devrait être le premier dans les discussions européennes” pour mettre fin aux contrats commerciaux entre la Russie et les pays européens.L’effigie en cire de Jacques Chirac avait elle aussi été dérobée au musée Grévin, en décembre 1983, lorsqu’il était maire de Paris, avant d’être retrouvée quelques jours plus tard au zoo de Vincennes. Celle de Georges Marchais, secrétaire national du PCF, avait elle été dérobée par un groupe nationaliste en 1980 et retrouvée au Jardin des plantes à Paris.Enfin, pendant son mandat à l’Elysée (1974-1981), la statue de Valéry Giscard d’Estaing avait été subtilisée par des motards en colère.mca-sm-abe-fmp-sb-jt/abb/gvy