AFP Business

PlayStation, Pepsi et d’autres augmentent leurs prix à cause des droits de douane américains

Sony a annoncé mercredi augmenter les prix de ses consoles PlayStation de 50 dollars aux Etats-Unis à cause de “l’environnement économique difficile”, une référence aux droits de douane américains qui affectent aussi de nombreux secteurs, des jeux vidéo aux boissons.”À l’instar de nombreuses entreprises internationales, nous continuons d’évoluer dans un environnement économique difficile”, a indiqué le géant japonais du divertissement dans un billet de blog.”En conséquence, nous avons pris la décision difficile d’augmenter le prix de vente conseillé des consoles PlayStation 5 aux États-Unis à compter du 21 août”, continue Isabelle Tomatis, une vice-présidente du groupe.Le prix de vente conseillé pour la PlayStation 5 aux États-Unis passe à 550 dollars, et celui de la PlayStation 5 Pro à $750 dollars.Sony a annoncé mi-avril une hausse du prix de plusieurs modèles de sa PS5 sur certains marchés.En mai, le groupe a prévenu qu’il envisageait des ajustements aux Etats-Unis aussi, et que les droits de douane américains risquaient de lui coûter environ 100 milliards de yens (680 millions de dollars) sur un an.Le géant américain des snacks PepsiCo pourrait lui augmenter le prix de ses boissons gazeuses d’environ 10% pour “atténuer les effets des droits de douane” notamment sur l’aluminium, matériau essentiel pour la fabrication de canettes, selon la revue spécialisée Beverage Digest.Evoquant un “paysage douanier complexe et dynamique”, Monster Beverages -fabriquant de boissons énergisantes- pourrait également renchérir le prix de ses boissons aussi bien aux Etats-Unis qu’à l’international, a dit début août son patron, Hilton Schlosberg.Le président américain Donald Trump a signé au début du mois un décret rendant effectif, depuis le 7 août, les droits de douane supplémentaires imposés aux pays des 90 principaux partenaires commerciaux des États-Unis.Les droits de douane s’établissent désormais entre le seuil minimal de 10%, sur la majorité des produits entrant aux États-Unis, et vont jusqu’à 50%.Les produits japonais sont affectés à hauteur de 15% minimum, en plus des taux appliqués avant le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder a récemment estimé à environ 100 millions de dollars sur l’exercice 2026 l’impact des nouveaux droits de douane et envisage d’adapter ses prix pour compenser ce surcoût.

La Bourse de Paris termine à l’équilibre avant Jacskon Hole

La Bourse de Paris a terminé stable mercredi, dans l’attente de la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole, sur fond de chute des valeurs technologiques en raison des doutes croissants sur la rentabilité des investissements dans l’IA.Le CAC 40 a cédé 0,08%, à 7.973,03 points, en recul de 6,05 points. Mardi, le CAC 40 avait terminé en hausse de 1,21%.”La séance est dominée par l’attentisme, on patiente avant la réunion de Jackson Hole”, explique Lionel Melka, gérant chez Swann Capital.Ce colloque dans le Wyoming rassemble plusieurs banquiers centraux des grandes économies mondiales à partir de jeudi. Le discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell vendredi sera particulièrement scruté.Ce dernier fait en effet “face à la pression” de l’administration Trump “pour baisser les taux dans un contexte de marché du travail qui s’affaiblit”, signe que l’économie américaine pourrait s’essouffler, souligne Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Les marchés espèrent eux aussi “une baisse des taux dès septembre” mais ils “redoutent” que le patron de la Fed adopte un ton très prudent, selon Samy Chaar, chef économiste de la banque Lombard Odier.Jerome Powell a pour le moment déclaré attendre d’en savoir davantage sur les conséquences des droits de douane imposés par Donald Trump sur la première économie mondiale pour prendre une décision.Une hausse des prix trop importante, causée par ces taxes sur les produits importés, empêcherait la Fed de mener une politique d’assouplissement monétaire ambitieuse pour soutenir l’activité, car potentiellement inflationniste.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt français à dix ans a atteint 3,41%, contre 3,43% la veille en clôture.- Doutes sur l’IA -Les grands noms de la tech chutent sur les marchés depuis mardi, en raison de “doutes croissants sur la pérennité de la vague d’IA”, qui porte depuis plusieurs mois la hausse des indices boursiers, explique Ipek Ozkardeskaya.L’un des éléments déclencheurs a été la publication en début de semaine d’un rapport du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ayant relativisé la rentabilité pour les entreprises des investissements dans l’IA.Une interview vendredi de Sam Altman, patron d’OpenAI, dressant un parallèle entre l’engouement autour de l’intelligence artificielle en Bourse et l’explosion de la bulle internet en 2000, a elle aussi assombri l’humeur des investisseurs.A Paris, Soitec (-1,96% à 36,92 euros) et STMicroelectronics (-0,81% à 22,14 euros) ont cédé du terrain. Schneider Electric (-3,45% à 215,55 euros) et Legrand (-2,32% à 130,40 euros), dont les perspectives de croissance reposent en partie sur les centres de données destinés à l’intelligence artificielle, ont eux aussi cédé face à ces doutes.

La vigne, un coupe-feu naturel qui s’estompe dans les Corbières

Au fil des décennies, la vigne recule dans l’Aude, au gré des campagnes d’arrachage, privant d’un coupe-feu naturel des territoires comme les Corbières, ravagées par un gigantesque incendie début août. Au lendemain du départ du feu qui a parcouru 16.000 hectares de végétation et détruit 36 maisons aux alentours de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Bastien Cabal, président de la cave coopérative Cellier des Demoiselles, a reçu un SMS d’une voisine reconnaissante, et le montre à qui-veut, fièrement.”Salut Baptiste, lui écrit-elle, je ne te remercierai jamais assez d’avoir une vigne derrière chez nous, elle a permis de sauver la maison (et d’autres) du feu qui la menaçait. Encore une fois merci. (…) Sans cette vigne, le lotissement brûlait”.”On a vu des flammes de dix mètres de haut, c’était impressionnant, mais on se sentait protégés par la vigne. La vigne, je la vénère”, confie un habitant de la commune de Tournissan, Pascal Pamart, un retraité de 71 ans.Un incendie de cette magnitude était “inimaginable il n’y a pas si longtemps”, tous les villages et les habitations isolées étaient “défendus” par la vigne qui les entourait, assure Fabien Vergnes, 52 ans, viticulteur à Tournissan.D’environ 100.000 hectares en 1980, la superficie des vignes dans l’Aude est désormais de 60.000 hectares.- “Inévitable” -Lors de sa venue le 6 août, le Premier ministre François Bayrou a remarqué le rempart dressé par la vigne.”Ce qu’on a vu là, et qui est très frappant, c’est que partout où il y avait des vignes, pour l’essentiel, le feu a été arrêté, a-t-il dit. Et là où il n’y avait plus de vignes, là où les taillis, les broussailles, les garrigues avaient pris la place (…) un accroissement de la catastrophe”.Élus locaux et viticulteurs s’alarment des conséquences de l’arrachage.”Le réchauffement climatique augmente considérablement le risque d’incendie. Les vignes bien entretenues peuvent jouer un rôle crucial en tant que coupe-feu naturel”, observe l’Å“nologue et expert de l’Organisation de la vigne et du vin, Joël Rochart.Comme la consommation chute, pour éviter une surproduction et soutenir le cours du vin, l’État a subventionné une campagne d’arrachage, qui s’est chiffré à 5.000 hectares dans l’Aude, dont 2.500 dans les Corbières.”La politique d’arrachage est inévitable, admet-il, mais il faudrait introduire une gouvernance territoriale, qui prend en compte le risque incendie pour qu’il y ait une réflexion à l’échelle du territoire, et sur les PLU, suivie d’actions opérationnelles”.Gorgé d’eau, le feuillage des vignes freine la propagation, “comme du bois humide”, précise-t-il. Si on arrache les vignes, “il n’y a plus l’effet d’écran et les anciennes vignes sont souvent en friche”, ce qui facilite la propagation du feu.- Double impact -Pour remédier à cette problématique, il cite l’initiative subventionnée par la commune de Banyuls, dans les Pyrénées-Orientales, “où des ceintures de vignes anti-feu ont été créées, elles constituent un écran” face aux flammes, sur des parcelles qui surplombent cette coquette station balnéaire méditerranéenne.”C’est un problème qui va s’aggraver, prévient l’œnologue. Qui dit élévation des températures, dit plus de sécheresse, donc des végétaux plus sensibles aux départs et à la transmission du feu”.Dans le paysage, aux abords des 16 villages parcourus par les flammes, des taches vertes formées par les vignes tranchent avec les terres cendrées, jonchées d’arbres calcinés.Pour Jean-Paul Baylac, chef du service Feux de forêt au Sdis de l’Aude, “l’impact de la disparition des vignes est double. D’une part, les discontinuités viticoles font que les feux peuvent passer d’un massif à l’autre, parcourir des surfaces beaucoup plus importantes”.”Et ensuite, ajoute-t-il, en périphérie de zones urbaines, où les vignes assuraient, jusque dans les années 80, une protection, parce qu’il y avait des ceintures viticoles pratiquement autour de toutes les villes du département.”Président de la chambre d’agriculture de l’Aude, Ludovic Roux tire la sonnette d’alarme. “Aujourd’hui, dit-il, il reste 60.000 hectares, il faut maintenir et sauver la viticulture et pourquoi pas un un jour réimplanter des vignes sur des zones stratégiques. La vigne est vitale”.

Le canal de Panama prévoit une baisse de ses recettes en raison de “l’incertitude” économique mondiale

Le canal de Panama prévoit 411 millions de dollars de recettes en moins en raison de “l’incertitude” de l’économie mondiale qui entraînera une baisse du transit des navires, a averti l’autorité du canal mardi.La voie interocéanique table sur 5,207 milliards de dollars de recettes lors du prochain exercice fiscal, qui commencera le 1er octobre, soit une baisse de -7,4% par rapport à celle qui va se clore le 30 septembre.Selon les projections, 13.900 navires transportant environ 520 millions de tonnes de cargaison transiteront entre océan Atlantique et Pacifique, soit 1.100 et 1.200 navires en moins.”Nous traversons une période de grande volatilité, avec des niveaux élevés d’incertitude qui indiquent une possible diminution du volume de trafic à travers le canal de Panama”, a déclaré l’administrateur de la voie maritime, Ricaurte Vasquez, lors de la présentation des ces projections en Conseil des ministres.Il impute cette diminution du trafic maritime aux prévisions de croissance mondiale en baisse, attendue à 2,5% contre 3,3% en début d’année.”Lorsque l’économie ralentit, le volume du commerce diminue”, a-t-il expliqué.M. Vasquez avait pointé jeudi auprès de l’AFP l’impact des surtaxes douanières voulues par le président américain Donald Trump, estimant “très probable” qu’il n’y aurait “pas le même volume” de transit en direction des Etats-Unis.Tant M. Vasquez que le ministre en charge des affaires du Canal, José Ramon Icaza, n’ont pas évoqué les surtaxes punitives américaines lors de leur présentation.Le canal de Panama, long de 80 kilomètres, permet de relier 1.900 ports au travers de 170 pays. Sa principale route relie les ports de Chine, du Japon et de Corée du Sud aux terminaux de la côte est des États-Unis.Quelque 5% du commerce maritime mondial transite par cette voie.Principal pourvoyeur de devises à l’Etat panaméen, le canal, malgré la baisse de ses revenus globaux, prévoit de verser au Trésor public 3,194 milliards de dollars, soit environ 400 millions de plus qu’actuellement.

Les Bourses européennes terminent sans direction commune

Les marchés boursiers européens ont terminé en ordre dispersé mercredi, avant la réunion des banquiers centraux de Jackson Hole, sur fond de chute des valeurs technologiques en raison des doutes croissants sur la rentabilité des investissements dans l’IA.Francfort a perdu 0,60%, Milan 0,36%, Paris est restée stable (-0,08%) et Londres a pris 1,08%. 

Electricité bas carbone: l’Inde franchit un cap mais la route vers la neutralité sera longue

L’Inde a annoncé ces derniers jours que 50% de sa capacité de production d’électricité était désormais d’origine renouvelable, avec cinq ans d’avance sur le calendrier fixé par le traité de Paris.Ce succès a été salué par le gouvernement mais, selon les ONG de défense de l’environnement, le chemin vers la neutralité carbone du troisième pollueur de la planète est encore long.Quel cap a franchi l’Inde?Selon le ministre des Energies renouvelables, Pralhad Joshi, 242,8 des 484,8 gigawatts (GW) de capacité de production électrique dont dispose le pays sont fournis par des énergies non-fossiles .Ces capacités dites “installées” provenaient fin juin de l’énergie solaire (116 GW), devant l’hydroélectrique (54 GW), l’éolien (52 GW), les bioénergies (12 GW) et le nucléaire (9 GW), selon le ministère.”C’est un pas de géant vers une Inde plus verte et plus propre”, s’est enthousiasmé M. Joshi.L’Inde, dont la capacité de production en énergies renouvelables a triplé ces dix dernières années, a en outre franchi cette barre cinq ans avant l’échéance fixée en 2015 à Paris.”En matière de capacité de production en énergie solaire, l’Inde a dépassé l’Allemagne et le Japon et occupe la 3e place mondiale” derrière la Chine et les Etats-Unis, souligne le ministère.Le géant du sous-continent n’entend pas s’arrêter là. Il veut passer le cap des 500 GW de capacité de production en énergies renouvelables à l’échéance 2030.La plus grande “ferme” solaire au monde, d’une capacité de 30 GW, doit entrer en service à pleine puissance d’ici à 2029 dans le désert indien du Gujarat.L’électricité indienne est-elle plus “verte”?L’annonce du gouvernement est “significative”, reconnaît Avantika Goswami, du Centre pour la science et l’environnement (CSE) de New Delhi, d’autant plus que l’Inde “a des besoins en énergie croissants”.Mais, ajoute-t-elle aussitôt, il ne faut pas confondre capacité de production et production.Les chiffres officiels le confirment, 73% de l’électricité consommée en Inde reste générée par de très polluantes centrales à charbon. Seuls 13% sont issus de panneaux solaires ou d’éoliennes.”La production actuelle issue d’énergies renouvelables reste très faible”, résume Avantika Goswami, “c’est le principal défi de l’Inde”.Pourquoi le charbon reste roi?Par définition, les énergies solaire et éolienne sont intermittentes, soumises aux contraintes de la nature, et peu efficaces dès lors qu’il s’agit de répondre aux pics de consommation.Il faudrait pour cela augmenter considérablement les capacités de stockage de l’électricité produite par le soleil et le vent.”Notre capacité en énergies renouvelables augmente vite: de 25 à 30 GW chaque année”, dit M. Joshi. “Mais sans stockage, nous allons la gaspiller ou alors devoir continuer à nous reposer sur le charbon.”L’Inde ne dispose pour l’heure que d’une capacité de stockage par batteries de 505 mégawatts par heure (MWh), nettement insuffisante. Elle a lourdement investi pour la développer.Le stockage pose aussi la question de la dépendance de l’Inde vis-à-vis de la Chine, première productrice mondiale des terres rares indispensables à la fabrication des batteries.”C’est une préoccupation stratégique”, relève Harjeet Singh, de la Fondation pour le climat. Le charbon devrait donc encore rester le “roi” du marché de l’électricité pendant longtemps.Seuls les barrages ou les centrales à charbon ou nucléaires peuvent pour l’heure répondre aux besoins croissants en électricité du pays le plus peuplé du monde (1,4 milliard d’habitants).Le parc indien de centrales à charbon est jeune, 60% sont âgées de moins de quinze ans, et remplacer les centrales thermiques serait ruineux.Et la réduction des émissions de CO2?L’Inde assure être capable de tenir ses objectifs ambitieux de réduction de gaz à effet de serre. “Nous sommes en ligne pour y parvenir”, dit-on au gouvernement.La barre est haute: baisse de 45% des émissions de carbone d’ici à 2030 et neutralité en 2070.L’Inde est responsable de 7% des émissions de CO2 mondiales, loin derrière la Chine et les Etats-Unis.Pour améliorer sa performance, alors que la demande d’électricité devrait encore doubler d’ici deux ans, le CSE insiste sur une meilleure efficacité des centrales à charbon.”C’est en combinant une forme de +décarbonation du charbon+ et en intégrant plus d’énergies renouvelables dans le réseau que nous réussirons”, juge Avantika Goswami.

Rentrée scolaire: la CGT appelle à boycotter les fournitures du groupe Hamelin

À l’approche de la rentrée scolaire, le syndicat CGT appelle à boycotter les fournitures du papetier Hamelin en dénonçant la situation des salariés d’une filiale en Charente, “sans ressources” après un plan social suivi d’une liquidation judiciaire.En février, le groupe basé à Caen, l’un des leaders européens du secteur, a fermé son site de Lecas Industries à Nersac près d’Angoulême, en licenciant 69 salariés dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).Les syndicats avaient négocié diverses mesures d’accompagnement mais leur mise en Å“uvre a été suspendue depuis la liquidation judiciaire de l’entreprise, fin juin.”L’allocation de rentrée scolaire (versée par l’État aux familles en fonction de leurs revenus, NDLR) ne doit pas servir à un patron voyou”, accuse la CGT dans un communiqué en appelant à boycotter les agendas et cahiers de marques Oxford, L’Étudiant ou Conquérant, parmi d’autres fournitures vendues par Hamelin.Pour le syndicat, en se plaçant en faillite, le groupe a voulu “se soustraire à ses obligations” envers les salariés licenciés dans le cadre du PSE.”Depuis juin, ils sont sans revenus”, déplore Philippe Desbordes, délégué CGT. Pas d’indemnité, pas de salaire, pas de formation, pas de possibilité de s’inscrire au chômage, détaille-t-il. “On ne peut rien faire, on est sans ressources, à moins de s’asseoir sur les conditions d’un PSE qu’on a mis quatre mois à négocier.”Contacté par l’AFP, le président du directoire du groupe Hamelin, Éric Joan, “déplore sincèrement” une situation dont le groupe, selon lui, “ne peut toutefois absolument pas être tenue pour responsable”.L’intervention de l’Inspection du Travail “pour interdire le licenciement de neuf salariés protégés (délégués du personnel, NDLR) a créé une charge incapable à assumer”, explique le dirigeant, alors que les salaires et le PSE “allaient être intégralement pris en charge par les actifs résiduels de l’entreprise et le fonds national de garantie des salaires” (AGS).Me Ralph Blindauer, avocat des salariés, met en cause de son côté “une cessation de paiements artificielle” et a saisi la justice pénale pour “escroquerie”.Le parquet de Caen a fait appel, lui, de la décision rendue par le tribunal de commerce de la ville. La date de l’audience n’est pas encore connue. Les salariés espèrent, in fine, que la justice annulera la liquidation et fera appliquer le PSE. En parallèle, 55 des 69 licenciés ont saisi les prud’hommes en réclamant les salaires et les indemnités impayés depuis juin. 

Wall Street évolue en baisse, attend un signe de la Fed

La Bourse de New York évolue en baisse mercredi au lendemain d’une séance marquée par les pertes du secteur technologique, les investisseurs cherchant par ailleurs à en savoir plus sur la trajectoire monétaire privilégiée par la Réserve fédérale (Fed).Vers 13H55 GMT, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,07%), l’indice Nasdaq lâchait 1,45% et l’indice élargi S&P 500 reculait de 0,66%.La veille, “le secteur technologique a connu une baisse (…) et il reste sous pression aujourd’hui”, note auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.La majeure partie des “Sept Magnifiques” –le surnom donné aux géants du secteur technologique– creusaient leurs pertes, à l’instar du géant des semiconducteurs Nvidia (-1,02% à 173,85 dollars), d’Apple (-1,25% à 227,67 dollars), de Tesla (-0,26% à 328,44 dollars) ou d’Amazon (-1,06% à 225,58 dollars).Côté indicateurs, “l’agenda est léger”, selon M. Hogan, mais les investisseurs ont gardé un Å“il sur les demandes de prêts immobiliers, qui ont largement diminué.La place américaine sera aussi attentive à la publication mercredi à 18H00 GMT du compte-rendu (“minutes”) de la dernière réunion monétaire de la banque centrale américaine de juillet.Mais “le sujet principal de la semaine” sera le colloque de Jackson Hole (Wyoming), qui réunit de nombreux banquiers centraux en fin de semaine, selon Art Hogan. A cette occasion, le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, prononcera un discours vendredi.Les investisseurs seront à l’affût d’indices pouvant les renseigner sur la trajectoire monétaire privilégiée par l’institution américaine.M. Powell “s’est toujours montré réticent à prédire les décisions que prendra la Fed lors de ses prochaines réunions (…) et cela pourrait donc bien décevoir les marchés”, prévient toutefois M. Hogan.Les opérateurs privilégient toujours l’hypothèse d’une baisse de taux à l’issue de la prochaine réunion de la Fed des 16 et 17 septembre, d’après l’outil de veille de CME, FedWatch.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait très légèrement à 4,30% contre 4,31% à la clôture mardi.Ailleurs, à la cote, la place américaine digérait les résultats trimestriels de plusieurs grands distributeurs américains.La chaîne de supermarchés Target reculait franchement (-8,44% à 96,47 dollars). Le groupe a dépassé les attentes de Wall Street en termes de chiffre d’affaires mais s’attend à ce que ses ventes annuelles chutent.L’entreprise de Minneapolis (Minnesota) a par ailleurs annoncé un changement à sa tête, l’actuel patron Brian Cornell devant être remplacé à partir du 1er février prochain par Michael Fiddelke.La holding de magasins à bas coûts TJX (+4,94% à 141,27 dollars), qui contrôle notamment les enseignes TJMaxx (habillement), HomeGoods (articles de décoration) et Marshalls (prêt-à-porter), était recherchée après avoir fait mieux qu’escompté pour le second trimestre et avoir revu ses prévisions annuelles à la hausse. Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder (-4,35% à 85,96 dollars) reculait après avoir annoncé mercredi dans un communiqué une lourde perte au quatrième trimestre de son exercice décalé, causée notamment par la mise en Å“uvre de son plan de restructuration annoncé en février.Ce plan d’entreprise est conçu pour tenter de redresser la situation d’un groupe en perte de vitesse, souffrant d’une consommation en berne en particulier dans le gros marché qu’est la Chine pour lui.

USA: Trump appelle à la démission d’une responsable de la Réserve fédérale

Donald Trump a appelé mercredi, via un message sur son réseau social Truth, à la démission de Lisa Cook, une des gouverneurs de la Réserve fédérale (Fed) et membre de son comité de politique monétaire, accentuant la pression sur une institution qu’il juge trop rétive à soutenir sa politique économique.Le responsable de l’Agence de financement du logement (FHFA), Bill Pulte, nommé par M. Trump, a accusé mercredi Mme Cook d’avoir “falsifié des documents de banque et des registres de propriété afin d’obtenir des conditions d’emprunt favorables” pour deux prêts immobiliers, a rapporté l’agence spécialisée Bloomberg.Le directeur de la FHFA a demandé dans la foulée au département de la Justice d’ouvrir une enquête visant Lisa Cook, estimant qu’une “fraude au prêt immobilier relève de la législation pénale”, selon le document reproduit par l’agence de presse.Lisa “Cook doit démissionner dès maintenant!”, a écrit le président américain, partageant l’article de Bloomberg.Une telle démission permettrait à Donald Trump de renforcer son contrôle sur la Fed en disposant de deux sièges à renouveler, et ainsi, espère-t-il, voir la banque centrale abaisser ses taux d’intérêt plus rapidement afin de soutenir ses mesures économiques, droits de douane et baisse d’impôts pour les plus riches notamment.Le républicain de 79 ans attaque sans relâche le président de la Fed, Jerome Powell, selon lui “trop lent” à baisser les taux d’intérêt, et espère le remplacer par une personne plus proche de ses idées à l’issue du mandat de M. Powell, en mai prochain.Le choix de son successeur est une nomination hautement stratégique, à l’heure où la guerre douanière lancée par le président américain rend les perspectives économiques incertaines.Selon le secrétaire au Trésor Scott Bessent, le gouvernement américain dispose de onze candidats pour le poste, parmi lesquels il compte présenter plusieurs noms à Donald Trump début septembre.Le président américain a déjà profité de la démission d’une autre responsable de la Fed, Adriana Kugler, pour nommer un de ses proches conseillers économiques, Stephen Miran, avant le renouvellement prévu pour ce poste, fin janvier prochain.La nomination de Stephen Miran, qui conseillait jusqu’ici le président et défendait sa politique économique dans les médias, doit encore être confirmée par le Sénat à majorité républicaine.

En Alsace, la FNSEA retire l’acétamipride des supermarchés

“N’achetez pas ce que vous nous interdisez”: dans un hypermarché proche de Strasbourg, des agriculteurs de la FNSEA n’en démordent pas: si la loi Duplomb n’a pas permis de réautoriser l’acétamipride, alors les produits importés contenant cet insecticide doivent être retirés des rayons.Joignant le geste à la parole, ils sont une trentaine de producteurs du Bas-Rhin à s’être donné rendez-vous dans une grande surface à Mundolsheim, au nord de la capitale alsacienne, drapeaux du syndicat bien en vue, pour trier eux-même les produits qui ne sont pas soumis à la règlementation française.”Il faut une cohérence totale”, réclame Laurent Fischer, éleveur de poules pondeuses et céréalier, secrétaire général de la FDSEA 67. “Nous, on se retrouve dans une impasse par rapport à nos concurrents européens. Si des produits doivent être interdits, il faut les interdire pour tout le monde”. Leurs imposants tracteurs garés sur le parking, les agriculteurs poussent chariots et porte-palettes à la recherche des articles pour lesquelles la molécule a pu être utilisée lors de la culture.Et les références s’entassent au milieu du magasin: Nutella et la quasi-totalité des pâtes à tartiner, mais aussi des biscuits Lu ou Delacre, des friandises M&M’s, Kinder ou Maltesers ou encore des tablettes de chocolat Nestlé ou Côte d’or.- “Précaution à outrance” -“Aujourd’hui, on parle de l’acétamipride (et des) noisettes et betteraves, mais il y a une douzaine de filières concernées, tous les fruits et légumes”, assure Thomas Lux, président des Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin. Il ne décolère pas après la décision du Conseil constitutionnel, qui a retoqué le 7 août l’article 2 de la Loi Duplomb, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de cet insecticide.”On interdit une molécule qui est utilisée par tout le monde, considérée comme peu dangereuse quand elle est maîtrisée”, explique-t-il. “Et nous, justement, on maîtrise cette solution, on respecte les doses, les délais (…) Aujourd’hui c’est l’acétamipride, mais demain qu’est-ce que ce sera?”.- 70 tonnes à l’hectare -Producteur certifié “Haute valeur environnementale” à Dorlisheim, Thomas Blum parcours les étals pour y apposer des étiquettes “Sans solution, c’est la disparition”, afin de mettre en garde les clients sur le devenir de la production de légumes français.Depuis l’interdiction des néonicotinoïdes, il estime qu’il a perdu plus de 12% de ses rendements de betteraves.”J’étais à 80, je suis passé à 70 tonnes à l’hectare. Si vous on vous enlève 10% de votre salaire demain, vous allez dire quoi?”, interroge-t-il. “Bien sûr, on essaie de s’en sortir autrement, mais on nous retire des choses et on ne nous offre pas de solution de remplacement derrière. J’ai des collègues qui ont arrêté la betterave”.L’action des agriculteurs, menée dans le calme et sous la surveillance des forces de l’ordre, est regardée avec bienveillance par les clients de l’hypermarché.”Je les soutiens, ils ont totalement raison”, juge Yves, 63 ans, retraité des industries gazières. “On les matraque avec des règles qui sont imposées uniquement en France, et pas en Europe. Ils subissent trop de contraintes”, estime celui qui “essaie” de n’acheter “que des produits français”.Prêt à poursuivre son action, le syndicat a déjà annoncé son intention de mener ce type d’opérations dans d’autres grandes surfaces. “Quand les rayons se vident, la vérité éclate”, assure-t-il.