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Chlordécone: l’État condamné à indemniser deux ex-ouvrières agricoles en Martinique

Le tribunal administratif de la Martinique a condamné l’État à indemniser deux anciennes ouvrières agricoles de leur préjudice d’anxiété en lien avec leur exposition chronique au chlordécone, aux termes d’une décision rendue lundi dans ce scandale environnemental aux Antilles.Les deux requérantes qui ont travaillé pendant des années dans des bananeraies martiniquaises avaient saisi cette juridiction en faisant valoir le préjudice moral d’anxiété dont elle s’estimaient victimes en raison du risque de développer la maladie de Parkinson, le lymphome non hodgkinien et sa forme du myélome multiple, du fait de leur exposition prolongée à des produits antiparasitaires à base de chlordécone.Les juges ont estimé qu’elles apportaient “suffisamment d’éléments pour justifier d’un préjudice moral d’anxiété réparable, après avoir constaté que les intéressées avaient travaillé pendant plus de dix ans dans une bananeraie, en qualité d’ouvrières agricoles, et qu’elle avaient participé dans ce cadre aux travaux d’épandage manuel du chlordécone dans les zones de cultures, sans matériel de protection”, a résumé dans un communiqué accompagnant les décisions le tribunal administratif.Le tribunal a donc condamné l’État à indemniser les deux victimes, à hauteur de 10.000 euros chacune en réparation de ces préjudices.Ces condamnations interviennent deux mois après une décision de la cour administrative d’appel de Paris, en mars, dans laquelle elle estimait que l’État devra désormais indemniser les victimes du chlordécone démontrant ce préjudice moral d’anxiété.Saisie par 1.286 plaignants de Martinique et Guadeloupe, la cour avait estimé que “l’État a commis des fautes” notamment “en accordant des autorisations de vente d’insecticides à base de chlordécone” et “en permettant leur usage prolongé”.Seules une dizaine de victimes ont été reconnues comme pouvant prétendre à une indemnisation, en raison de la difficulté d’établir les preuves (analyses sanguines et études environnementales) permettant d’établir une “exposition effective à la pollution des sols, des eaux ou de la chaîne alimentaire” et un risque élevé de développer une pathologie grave.À son tour, le tribunal administratif de la Martinique a relevé une “série de fautes” commises par l’État et “de nature à engager sa responsabilité” notamment dans les autorisations de vente des produits pesticides à base de chlordécone, interdits en 1990 mais qui ont fait l’objet de dérogations afin de permettre l’utilisation des stocks restant dans les bananeraies jusqu’en 1993.

La Bourse de Paris termine en hausse après les annonces commerciales sino-américaines

La Bourse de Paris a terminé en nette hausse lundi, portée par les espoirs d’une désescalade franche de la guerre commerciale après la suspension pour 90 jours de la majeure partie des droits de douane massifs que les Etats-Unis et la Chine s’étaient mutuellement imposés.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé en hausse de 1,37%, soit un gain de 106,35 points, pour s’établir à 7.850,10 points. Vendredi, il avait terminé en hausse de 0,64%, pour s’établir à 7.743,75 points à la clôture.Les Etats-Unis et la Chine ont annoncé lundi la suspension pour 90 jours de la majeure partie des droits de douane prohibitifs qu’ils s’étaient mutuellement imposés, marquant une désescalade dans leur guerre commerciale qui a ébranlé l’économie mondiale.”C’est une vraie respiration dans un marché qui a besoin de bonnes nouvelles”, estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, interrogé par l’AFP.Dans le détail, pendant 90 jours à partir de mercredi, les surtaxes douanières imposées par les États-Unis sur les produits chinois vont passer de 145% à 30%. Dans l’autre sens, la Chine, qui avait riposté à Washington en portant à 125% ses droits de douane sur les produits américains, va les ramener à 10%.Cette pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi l’accord commercial conclu entre Américains et Britanniques la semaine dernière laisse présager dans le scénario le plus optimiste “une myriade d’autres accords qui pourraient être finalisés”, poursuit M. Dembik.L’enthousiasme sur les marchés reste cependant prudent.Les investisseurs sont “certes soulagés qu’une pause ait été instaurée, mais l’expérience récente a montré que même pendant une telle trêve, des revirements dans le protectionnisme commercial américain restent possibles”, note Martin Wolburg, économiste en chef chez Generali AM.D’autant que “les précédents accords sont assez peu respectés en pratique, surtout entre les Etats-Unis et la Chine”, rappelle Christopher Dembik.Le luxe en tête”Les secteurs qui ont été le plus sanctionnés (avec la guerre commerciale) comme le luxe réagissent très bien” à l’annonce d’une accalmie sur le front de la guerre commercial, commente M. Dembik.La trêve améliore les perspectives économiques des Etats-Unis comme de la Chine, pays auquel les poids lourds du luxe, dominants sur l’indice CAC 40, sont très exposés.LVMH, leader mondial du secteur, s’est envolé, l’action terminant en hausse de 7,01% à 530,50 euros et Kering a grimpé de 5,86% à 188,34 euros. Hermès, récemment passée première valorisation boursière du secteur du luxe dans le monde, a terminé en hausse de 3,51% à 2.539 euros l’action.La défense dans le rougeKiev et ses alliés européens ont réclamé pendant le week-end un cessez-le-feu “complet et inconditionnel” de 30 jours à partir de lundi, condition préalable selon eux pour l’ouverture de discussions de paix directes entre Russes et Ukrainiens en Turquie, comme l’a proposé le président russe Vladimir Poutine.”La perspective d’un cessez-le-feu signifie que les besoins de défense seront moindres”, ce qui entraîne le secteur à la baisse lundi, relève Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.Le groupe Thales a terminé en baisse de 2,96% à 239 euros l’action et Dassault Aviation a perdu 4,70% à 299,80 euros le titre.

Les marchés mondiaux profitent de la suspension des droits de douane entre Chine et Etats-Unis

Bourses mondiales, dollar et pétrole grimpent lundi, portés par la vague d’optimisme sur les marchés financiers après la pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine pour 90 jours.Après des semaines de “va-et-vient, les États-Unis et la Chine ont finalement conclu un accord suffisamment important pour secouer les marchés”, commente Fawad Razaqzada, analyste de marché chez City Index.Dans le détail, pendant 90 jours à partir de mercredi, les surtaxes douanières imposées par les États-Unis sur les produits chinois vont passer de 145% à 30%. Dans l’autre sens, la Chine, qui avait riposté à Washington en portant à 125% ses droits de douane sur les produits américains, va les ramener à 10%.”C’est une vraie respiration dans un marché qui a besoin de bonnes nouvelles”, estime Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM, interrogé par l’AFP.A Wall Street, vers 15H45 GMT, le Dow Jones grimpait de 2,19%, l’indice Nasdaq de 3,47% et l’indice élargi S&P 500 de 2,49%.La Bourse de Paris a terminé en nette hausse de 1,37%, Francfort a gagné 0,29%, Londres 0,59% et Milan 1,40%.Si “on peut difficilement ne pas y voir une victoire”, “la réalité est que ces droits de douane n’existaient pas il y a encore quelques mois et que c’est une pause”, nuance Andrea Tueni, responsable de la relation clients et des activités de marchés de Saxo Banque.”L’enthousiasme est freiné par l’incertitude”, tempère également Susannah Streeter, responsable des marchés chez Hargreaves Lansdown. “Bien qu’il y ait des espoirs, comme pour le Royaume-Uni et la Chine, qu’une forte désescalade soit atteinte, c’est loin d’être concluant” à ce stade.Dollar et pétrole grimpentLa pause dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi l’accord commercial conclu entre Américains et Britanniques la semaine dernière laisse présager dans le scénario le plus optimiste “une myriade d’autres accords qui pourraient être finalisés”, affirme M. Dembik.De quoi mettre fin à l’incertitude qui plombait les marchés financiers et éloigner le spectre d’une récession américaine, voire mondiale.Sur le marché des changes, vers 15H45 GMT, le billet vert, qui avait fortement souffert de la politique douanière de Donald Trump, grimpait de 1,27% face à la monnaie unique, à 1,1107 dollar pour un euro.A contrario, les valeurs refuges qui avaient profité de la tempête douanière retombent lourdement. L’or perdait 2,55% à 3.240 dollars l’once.Côté pétrole, les investisseurs anticipent une hausse de la demande en or noir, poussant les prix. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord progressait de 2,17% à 65,30 dollars et le baril de West Texas Intermediate de 2,32% à 62,44 dollars.Le fret maritime brilleLes avancées sur le plan commercial entre Pékin et Washington dopent le secteur du fret maritime, grandement touché par la guerre commerciale.”Les expéditions de marchandises quittant les ports chinois à destination des Etats-Unis ont chuté de 40% depuis le mois d’avril”, rappelle Andreas Rees, chef économiste pour l’Allemagne chez UniCredit, dans une note.Maersk, numéro 2 du transport de conteneurs, a terminé en hausse de 11,22% à Copenhague, l’armateur allemand Hapag-Lloyd de 13,57% à Francfort, et le groupe suisse de transport et de logistique Kuehne+Nagel de 4,10% à Zurich.La Bourse du Pakistan s’envoleLa Bourse de Karachi, la capitale économique du Pakistan, a terminé en forte hausse lundi, saluant l’annonce durant le week-end d’un cessez-le-feu avec l’Inde, après une dégringolade de plusieurs jours causée par la pire confrontation entre les deux puissances nucléaires depuis des décennies.Alors que les hostilités ne montraient aucun signe de ralentissement, Donald Trump a créé la surprise samedi après-midi en annonçant avoir arraché “un cessez-le-feu total et immédiat” après d’intenses tractations diplomatiques menées notamment par le vice-président JD Vance et le secrétaire d’Etat Marco Rubio.L’indice boursier de référence KSE 30 a terminé lundi en hausse de 9,77%, la plus forte envolée de l’indice sur une séance depuis 2008. Depuis le début des événements, l’indice référence de la Bourse de Karachi avait dévissé de plus de 11%.A la Bourse de Bombay, le Nifty 50, qui représente les plus grandes entreprises indiennes cotées, a terminé en hausse de 3,82%.

Lidl : appel à la grève illimitée en France à partir de jeudi

Plusieurs syndicats ont appelé lundi les salariés du distributeur Lidl à faire grève quatre jours par semaine à compter de jeudi, sans limite dans le temps, pour demander des “conditions de travail décentes”. Dans un tract, l’intersyndicale (CFDT, CGT, CFTC et FO) invite les salariés du distributeur Lidl à faire grève “tous les jeudis, vendredis, samedis et dimanches” pour dénoncer une “augmentation exponentielle de la charge de travail” qui “ruine (leur) santé” et “contre l’obligation du travail le dimanche et les jours fériés”.Ces organisations syndicales dénoncent aussi “une baisse massive des effectifs”. Lidl compte quelque 46.000 salariés dans 1.600 magasins en France. L’Unsa, premier syndicat du groupe, n’est pas signataire de ce tract appelant à une grève perlée. Début février, la CFDT, la CGT, la CFTC, FO, ainsi que la CFE-CGC avaient appelé à la grève pour des motifs semblables et pour demander une augmentation des salaires. Assez suivie, elle avait été suspendue au bout de quatre jours. Le discounter d’origine allemande connaît un début d’année chahuté, entre contexte social tendu et l’annonce fin janvier du départ surprise de sa principale figure médiatique en France, son vice-président Michel Biero.

Rodolphe Saadé s’invite au capital des cinémas Pathé

Bouleversement dans le secteur du 7e art: la famille du milliardaire Rodolphe Saadé a fait son entrée au capital de Pathé, avec pour ambition d’accélérer à l’international dans la production de films et de séries.L’annonce a été faite lundi, à la veille de l’ouverture du 78e Festival de Cannes, où Pathé sera présent avec le film d’ouverture “Partir un jour”, qu’il a produit, puis “13 jours, 13 nuits” avec Roschdy Zem, présenté hors compétition le 23 mai.La famille Saadé, à la barre de l’armateur CMA-CGM, possède désormais 20% du capital de Pathé via sa holding Merit France. Aucun détail n’a été donné sur la transaction. C’est la première fois que Pathé ouvre son capital, jusqu’alors détenu par la famille Seydoux.”Ce sont deux familles qui s’associent” dans un domaine culturel qui leur est cher, a commenté une source proche du dossier auprès de l’AFP. Cette opération “a pour objectif de donner à Pathé les moyens d’accélérer son développement notamment dans la production de films et séries à vocation internationale, et dans la modernisation de son réseau de salles de cinéma”, indique le géant du cinéma français, dans un communiqué. Fort de 130 cinémas pour un total de 1.316 écrans, Pathé, qui existe depuis 1896, est un exploitant majeur de salles en Europe et en Afrique. Il a réalisé un chiffre d’affaires de 977 millions d’euros en 2024.”L’arrivée de la famille Saadé comme partenaire va accélérer le développement et la modernisation de Pathé, elle va aussi permettre de continuer à travailler avec les talents auxquels nous sommes attachés et d’aller chercher ceux qui partagent nos ambitions et souhaitent une réussite internationale”, a commenté Jérôme Seydoux, l’emblématique patron de Pathé.A 90 ans, le milliardaire, considéré comme l’un des parrains du cinéma français, n’entend pas lâcher la barre et cherche à accélérer le développement de son groupe: une introduction en Bourse a été envisagée en 2024 pour remonter la pente après les années Covid qui avaient pénalisé les salles de cinéma.- “Monte-Cristo” -Un rapprochement avec le rival UGC a un temps été évoqué. “Nous avions proposé à UGC de fusionner en 2021, car nous sommes très complémentaires et que dans l’avenir, il faudra être plus gros pour avoir la capacité de se développer sur le long terme”, avait alors déclaré l’homme derrière le succès historique de “Bienvenue chez les Ch’tis” (2008).Un des enjeux est la modernisation des salles et le remplacement des projecteurs numériques classiques devenus obsolètes, confiait-il au quotidien Les Echos en 2022.Pathé mise également sur une montée en gamme et a fait grand bruit à l’automne 2024 en inaugurant le Pathé Palace, un luxueux cinéma de sept salles dans le quartier de l’Opéra à Paris, avec des services haut de gamme et des tarifs élevés. Le bâtiment imaginé par Renzo Piano abrite aussi le siège de l’entreprise.Côté films, Pathé fait le pari de séduire le public avec des blockbusters français, comme “Le Comte de Monte-Cristo” (2024), relecture énergique d’Alexandre Dumas porté par le producteur Dimitri Rassam, avec Pierre Niney dans le rôle-titre. Présenté hors compétition à Cannes l’an dernier, le film a cartonné en salles, avec neuf millions de spectateurs en France. Pour Rodolphe Saadé, ce partenariat doit “contribuer au développement du secteur” et à “promouvoir la culture cinématographique française dans le monde”.Le milliardaire franco-libanais accroît sa présence à vitesse grand V dans le secteur des médias: deux ans après son entrée dans le secteur, il a racheté en 2024 Altice Media, qui compte la chaîne d’information en continu BMFTV et la radio RMC. Il s’est aussi invité au capital du groupe audiovisuel M6 fin 2022, puis à celui du média vidéo en ligne Brut, avant de prendre le contrôle du journal économique La Tribune. CMA Média, la filiale de CMA-CGM, a également signé vendredi une promesse d’achat de la chaîne télé Chérie 25, actuellement dans le giron de NRJ Group. 

Wall Street ouvre en fanfare après les annonces de Washington et Pékin

La Bourse de New York a bondi à l’ouverture lundi, poussée par les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, qui ont annoncé une réduction drastique des droits de douane punitifs qu’ils s’imposaient mutuellement.Vers 13H50 GMT, le Dow Jones décollait de 2,47%, l’indice Nasdaq s’envolait de 3,47% et l’indice élargi S&P 500 grimpait de 2,62%.Les investisseurs “attendaient de bonnes nouvelles: ils en ont reçu”, a observé auprès de l’AFP Steve Sosnick, analyste d’Interactive Brokers.Washington et Pékin ont annoncé lundi la suspension pour 90 jours de la majeure partie des surtaxes douanières qu’ils s’étaient imposées, marquant une désescalade dans leur guerre commerciale qui a ébranlé l’économie mondiale.Cette suspension prendra effet “d’ici le 14 mai”, ont annoncé les deux plus grandes puissances économiques mondiales dans un communiqué commun publié après deux jours de négociations à Genève, scrutées par le monde entier.Les droits de douane imposés par les États-Unis sur les produits chinois, qui s’ajoutaient aux droits de douane préexistants et qui étaient montés jusqu’à 145%, seront ramenés à 30%.Dans l’autre sens, la Chine, qui avait riposté à Washington en portant à 125% ses droits de douane sur les produits américains, va les ramener à 10%.”Objectivement, c’est encore assez élevé, mais c’est certainement mieux que la situation initiale”, a commenté M. Sosnick. “L’accord constitue une base raisonnable pour la poursuite des négociations au cours des trois prochains mois”, a souligné dans une note David Morrison, analyste de FCASelon M. Sosnick, cette nouvelle “colle à l’état d’esprit actuel du marché, qui consiste à considérer comme positif tout ce qu’il peut percevoir comme une bonne nouvelle concernant la guerre commerciale” lancée par le président américain Donald Trump.Jeudi dernier, la place américaine avait été portée par l’annonce d’un accord commercial entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, le premier depuis l’offensive douanière de M. Trump.Lundi, sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement, à 4,45% contre 4,38% vendredi en clôture.A la cote,  “les valeurs technologiques à forte capitalisation mènent la marche sur le marché”, ont relevé dans une note les analystes de Briefing.com.Le secteur des semi-conducteurs, particulièrement inquiet des tensions entre les deux plus grandes économies mondiales, brillait lundi, à l’image de Nvidia (+4,43%), Broadcom (+4,61%) ou AMD (+6,12%).D’autres géants de la “tech” américaine étaient aussi recherchés, comme Apple (+4,59%) ou Amazon (+6,31%).Les entreprises chinoises cotées à la Bourse de New York profitaient aussi des derniers développements commerciaux. Alibaba grimpait, s’octroyant 5,87%, à l’instar de ses concurrents dans le secteur du commerce électronique, PDD (+7,41%), propriétaire de Temu, et JD.com (+5,43%).Seule ombre au tableau, le secteur pharmaceutique était impacté par l’annonce de M. Trump concernant une réduction des prix des médicaments sur ordonnance aux Etats-Unis, de 30% à 80% selon le président américain.Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour Ozempic et Wegovy, ses traitements pour le diabète et la perte de poids, perdait 1,82%. Le laboratoire américain Eli Lilly lâchait 0,10%, et le fabricant britannique de vaccins AstraZeneca reculait de 0,73%.

Wall Street ouvre en fanfare après les annonces de Washington et Pékin

La Bourse de New York a bondi à l’ouverture lundi, poussée par les négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, qui ont annoncé une réduction drastique des droits de douane punitifs qu’ils s’imposent mutuellement.Dans les premiers échanges, le Dow Jones décollait de 2,66%, l’indice Nasdaq s’envolait de 4,16% et l’indice élargi S&P 500 grimpait de 2,97%.

Allemagne: appel à la grève dans les usines Ford mercredi

Les quelque 11.500 employés du constructeur automobile Ford en Allemagne sont appelés à la grève mercredi contre les plans d’économie du groupe américain en perte de vitesse, a indiqué le syndicat de l’automobile IG Metall.La grève de 24h affectera la principale usine européenne du groupe à Cologne (ouest), fondée en 1930.IG Metall avait annoncé la semaine dernière suspendre les négociations salariales en cours avec Ford, “jusqu’à ce que l’employeur présente une offre acceptable”. Ford a annoncé en novembre une énième cure d’amaigrissement, prévoyant la suppression de 2.900 employés d’ici fin 2027 pour réduire les coûts.Pilier de la première économie européenne, le secteur automobile est touché depuis des mois par la baisse de la demande mondiale, la hausse des coûts, la concurrence chinoise et plus récemment par la hausse des droits de douane américains.Les constructeurs automobiles allemands sont également en difficulté. Le géant Volkswagen, premier constructeur européen a annoncé cet hiver 35.000 suppressions de postes et l’arrêt prochain de la production dans deux usines.De son côté, Ford a drastiquement restructuré ses activités en Europe.En Allemagne, la marque américaine a perdu des parts de marché: seulement 3,5% des nouvelles immatriculations l’année dernière étaient des Ford, contre 4,1% en 2023.Le groupe a déjà supprimé 12.000 emplois et supprimé plusieurs usines en 2020 en Europe, avant d’annoncer une vague de plusieurs milliers de suppressions de postes en 2023 et en 2024.Son usine allemande de Saarlouis, à la frontière française, où la production d’aucun modèle n’est prévue après 2025 et l’arrêt programmé de la Focus, est condamnée à la fermeture.En mars, la direction américaine avait décidé d’injecter 4,4 milliards d’euros au cours de prochaines années pour renflouer la filiale allemande en difficulté, en abolissant en contrepartie une clause l’engageant à éponger ses pertes, une mesure qu’a contestée le syndicat, qui déplore l’absence de visibilité du groupe.

Le coût du projet d’enfouissement des déchets radioactifs Cigéo revu en hausse, jusqu’à 37,5 milliards d’euros

Le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires les plus radioactifs à Bure (Meuse) pourrait coûter au total entre 26,1 et 37,5 milliards au lieu des 25 milliards jusqu’ici envisagés, selon la nouvelle évaluation de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) qui doit désormais être arbitrée par le gouvernement.  Lancé en 1991, le projet Cigéo, contesté par des écologistes et des associations locales, doit accueillir à 500 mètres sous terre des déchets des centrales nucléaires devant rester hautement radioactifs pendant plusieurs centaines de milliers d’années. Au total, 83.000 mètres cubes sont attendus, dont la moitié ont déjà été produits.La mise à jour de l’évaluation représente, selon les hypothèses, une hausse de 4,4% à 50% par rapport au coût arrêté en 2016 par la ministre de l’Ecologie et de l’énergie d’alors, Ségolène Royal, soit 25 milliards d’euros aux conditions économiques de fin 2011.”Il s’agit d’un coût globalement maîtrisé, très proche” du précédent chiffrage de l’Andra en 2014 soit 33,8 milliards, a assuré auprès de l’AFP Gaëlle Saquet, directrice générale par intérim de l’établissement public qui pilote le projet.En ajoutant l’inflation, la facture grimperait entre 32,8 et 45,3 milliards d’euros (+21% pour l’estimation maximale et +26% pour l’estimation minimale).”Une chose est certaine, le prix à payer sera sans doute revu à la hausse”, a dénoncé dans un communiqué la Coordination Stop Cigéo Bure, regroupant des opposants au projet.Le dernier mot reviendra au ministre de l’Energie qui devra fixer par arrêté d'”ici fin 2025″ le nouveau coût faisant référence jusqu’à réévaluation, après avoir recueilli l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR) et les observations des principaux producteurs de déchets.L’Andra vise une décision d’autorisation vers fin 2027/début 2028 pour lancer le chantier.- Plusieurs inconnues -La descente progressive des “colis” de matières radioactives, dans près d’un millier d’alvéoles, est elle annoncée à partir de 2050, au lieu de l’échéance 2035-2040 initialement prévue.Ce nouveau chiffrage couvre l’ensemble des coûts sur “une période de plus de 150 ans”, de la construction (7,9 à 9,6 milliards d’euros) à la fermeture du stockage “à l’horizon 2170”, en passant par la maintenance, la sécurité, les assurances et les impôts et taxes. Mais au regard de la complexité du projet, “on ne s’est pas arrêté à un seul chiffre”, explique Gaëlle Saquet. “Inédit et sans comparable”, le projet Cigéo prévoit un stockage dans une couche d’argile, contrairement à la Suède et la Finlande qui ont fait le choix d’un terrain granitique.Le chiffrage présente ainsi une configuration au stade de la demande d’autorisation (29,8 à 37,5 milliards) et trois autres configurations traduisant différents scénarios. Cela inclut notamment des incertitudes sur le niveau de fiscalité, pour un écart de plus ou moins 7,4 milliards d’euros sur la facture. A côté, l’Andra a identifié un potentiel d’économies jusqu’à 3,6 milliards d’euros grâce à des optimisations techniques. Par exemple, l’intégration de matériaux plus performants ou l’allongement d’alvéoles, ce qui réduit le nombre de galeries à construire. En revanche, il a fallu intégrer de nouveaux coûts du fait d’études de conception plus longues que prévu et de retours d’expérience de grands projets souterrains tels que le métro du Grand Paris Express. S’ajoutent à cela des coûts de sécurisation du site d’environ 10 millions d’euros par an ou la réalisation de fouilles archéologiques.Le coût du projet couvre le stockage des déchets déjà produits ou futurs des installations nucléaires existantes ou déjà autorisées à fin 2016 qui constituent “l’inventaire de référence”. Mais pas ceux des 6 futurs réacteurs EPR2 annoncés en 2022 par Emmanuel Macron, qui ne sont pas encore autorisés.Toutefois, “au titre de l’adaptabilité”, l’Andra a étudié cette hypothèse qui représenterait une augmentation de 5% du volume des déchets dits “à vie longue” et de 20% des déchets dits “à haute activité” par rapport au total prévu pour Cigéo. Ceux-ci “seront intégrés dans l’inventaire de réserve” et “la faisabilité de leur prise en charge (…) regardée pendant l’instruction”.Si la relance du nucléaire va au-delà, avec les huit EPR2 additionnels évoqués par Emmanuel Macron ou de petits réacteurs (SMR), d’autres études seront nécessaires, et “si on rajoute des déchets, forcément le coût augmentera”, indique l’Andra.