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Éclatements de pneus en France: Goodyear convoqué en vue d’une éventuelle mise en examen

Deux entités du géant américain du pneumatique Goodyear sont convoquées devant un juge d’instruction de Besançon le 13 mai “en vue d’une éventuelle mise en examen”, dans le cadre d’une enquête pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de camions à l’origine d’accidents mortels en France, a annoncé jeudi le procureur de Besançon.L’enquête porte également sur les chefs de “tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise” et “pratiques commerciales trompeuses”, a précisé le procureur Étienne Manteaux, ce qui fait encourir à Goodyear une amende pouvant aller jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires. Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance d’un défaut de fabrication sur ses pneumatiques mais de ne pas en avoir averti ses clients. Selon le magistrat, qui évoque une pratique “systémique de dissimulation”, les accidents auraient “peut-être” pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel des pneus défectueux. Le juge d’instruction “a convoqué deux personnes morales”, a détaillé M. Manteaux: la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques en France, et la SAS Goodyear Opérations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg. Le juge interrogera leurs représentants légaux “pour déterminer s’il y a lieu de les mettre en examen ou pas” sur ces trois chefs, a-t-il ajouté.L’enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Sophie Rollet, veuve d’un chauffeur routier décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Un juge d’instruction de Besançon enquête depuis lors sur trois dossiers de collisions mortelles, impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear, et qui ont fait quatre morts au total.

Pernod Ricard affecté par un contexte international “difficile”

Le géant des spiritueux Pernod Ricard a vu son chiffre d’affaires reculer de 3% au troisième trimestre de son exercice décalé, à 2,3 milliards d’euros, et a maintenu sa prévision d’une baisse annuelle des ventes  dans un contexte géopolitique “difficile et “très volatil”.Ce recul de janvier à mars est lié notamment à un marché toujours atone en Chine et à la suspension pour le cognac du régime de duty-free dans les aéroports du pays, ainsi qu’à des éléments conjoncturels (fête de Pâques tardive cette année, interruption de production en Inde…), explique le groupe français.Il souligne sa “performance résiliente sur neuf mois, dans un environnement macroéconomique et géopolitique mondial difficile, et très mouvant notamment en matière de droits de douane”.Pour le trimestre en cours, le quatrième de son exercice, “c’est difficile de savoir à quoi s’attendre en raison de la situation”, a indiqué la vice-présidente finance Hélène de Tissot lors d’un point presse en évoquant les droits de douane de l’administration Trump et la situation en Chine.Mais elle assure que le groupe “a la capacité de maintenir ses marges sans compromis sur le niveau d’investissements pour soutenir la croissance des marques aux Etats-Unis”, son premier marché mondial.Ces investissements outre-Atlantique comprennent surtout la publicité ou les partenariats d’événements, comme entre la vodka Absolut et le festival de musique de Coachella en Californie. Hélène de Tissot, comme Florence Tresarrieu, vice-présidente chargée des relations investisseurs, se sont dites “confiantes” durant ce point téléphonique.  Pour la totalité de l’exercice 2024-2025, le groupe maintient ses perspectives d’une baisse de son chiffre d’affaires, à périmètre et taux de change constants, limitée à quelques points de pourcentage, “dans un contexte qui demeure très volatil”.”Cette perspective tient compte de l’impact des droits de douane attendus en Chine et aux Etats-Unis sur la base des informations dont nous disposons aujourd’hui”, souligne la société, qui prévoit aussi “une stabilisation” de sa marge opérationnelle organique “grâce à des mesures d’efficacités opérationnelles”.Pernod Ricard avait début février révisé à la baisse ses objectifs annuels, au vu “des incertitudes géopolitiques accrues”, notamment en Chine où son activité subit des mesures “antidumping” dans le cadre d’un conflit avec l’Union européenne.Ce contexte pèse sur d’autres entreprises de spiritueux. La maison de cognac Rémy Martin, filiale de Rémy Cointreau, a ainsi annoncé mercredi qu’elle allait placer plusieurs centaines de salariés au chômage partiel une semaine par mois jusqu’en juin face aux mesures temporaires appliquées par la Chine.C’est la première des trois grandes maisons de cognac (avec Hennessy et Martell) à appliquer une telle mesure face à la crise du secteur, très dépendant des exportations. 

La Bourse de Paris en petite baisse, entre résultats d’entreprises et guerre commerciale

La Bourse de Paris pique du nez jeudi, en période de résultats d’entreprises et de forte incertitude quant à l’économie mondiale en plein bras de fer commercial entre Washington et ses partenaires commerciaux, avec la Chine au premier rang.Vers 10H00 à Paris, l’indice CAC 40 perdait 0,38%, soit 27,52 points, pour s’établir à 7.302,45 points. Mercredi, l’indice vedette de la Bourse française a terminé à l’équilibre, cédant 0,07% à 7.329,97 points.Pékin et Washington ont continué mercredi à se renvoyer la balle sur les droits de douane, alimentant l’incertitude sur l’issue d’une guerre commerciale qui devrait provoquer un recul des échanges mondiaux et une hausse de l’inflation aux Etats-Unis.Si Pékin maintient un ton ferme, Tokyo réclame un accord “au plus vite”, avant la fin du délai de 90 jours que le président américain Donald Trump a accordé la semaine dernière au monde entier, à l’exception de la Chine.”Mais malgré ces gros titres, les investisseurs sont restés sceptiques, compte tenu de l’absence de résultats concrets pour l’instant, en particulier entre les États-Unis et la Chine”, a commenté Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a estimé que le recul du commerce mondial de marchandises pourrait atteindre jusqu’à 1,5% en volume en 2025, en fonction de l’ampleur de la politique protectionniste de M. Trump.Le patron de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a enfoncé le clou mercredi, jugeant que “les droits de douane vont très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation” aux Etats-Unis.Pour l’heure, c’est à la Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique, lors de sa réunion de politique monétaire jeudi. Une baisse de ses taux d’intérêt est attendue.Hermès et LVMH au coude-à-coudeLe groupe de luxe français Hermès et le géant français du luxe LVMH sont au coude-à-coude pour la place de première capitalisation boursière du CAC 40, mais aussi de société de luxe la plus valorisée au monde.Mardi, après la clôture de la Bourse de Paris, Hermès avait ravi la tête du CAC 40 à son rival LVMH, ainsi que la place de troisième capitalisation boursière européenne juste derrière l’éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk. Un retournement de courte durée, puisque jeudi en séance, LVMH a retrouvé son trône. Vers 10H00 à Paris, la valorisation d’Hermès (-1,74% à 2.322 euros l’action) atteignait environ 244,1 milliards d’euros, contre 245,8 milliards d’euros pour LVMH (+1,29% à 491,45 euros l’action), selon les calculs de l’AFP.Le groupe Hermès glissait en Bourse après avoir annoncé jeudi une augmentation de ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane américains, en parallèle de la publication de résultats au premier trimestre en dessous des attentes du marchés.

Hermès va augmenter ses prix aux Etats-Unis pour compenser les droits de douane

Le groupe de luxe Hermès, qui est devenu la première capitalisation boursière française, a annoncé jeudi une augmentation de ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane américains.Hermès, connu pour ses sacs Birkin (un modèle à plus de 10.000 dollars) ou ses carrés de soie, entend “compenser intégralement” l’impact des 10% de droits de douane américains en augmentant ses prix de vente aux Etats-Unis “dès le 1er mai et sur l’ensemble des métiers”, a déclaré le directeur général des finances du groupe, Eric Halgouët.Il n’a pas précisé le montant de cette augmentation des prix.”Ce sera une hausse de prix complémentaire qu’on est en train de finaliser, mais qui nous permettra de neutraliser cet impact” des droits de douane, a-t-il souligné, lors d’un échange avec des journalistes, en marge de la publication d’un chiffre d’affaires du groupe en hausse de 8,5%, à 4,1 milliards d’euros, au premier trimestre.”Dans un contexte géopolitique et économique complexe, la maison renforce plus que jamais ses fondamentaux”, a relevé Axel Dumas, gérant d’Hermès, cité dans un communiqué de l’entreprise.Le sellier-maroquinier, qui avait déjà fait grimper ses prix dans le monde de “6 à 7%” en début d’année, ne les augmente habituellement qu’une fois par an.- “Pour compenser” -En février, en marge de la présentation des résultats annuels 2024, Axel Dumas avait prévenu que “si les droits de douane augmentent”, le groupe allait “augmenter [ses] prix pour compenser”.”Les clients américains nous resteront fidèles et ceux qui trouvent ça trop cher viendront profiter de nos infrastructures hôtelières à Paris et achèteront au Faubourg (magasin amiral et siège du groupe, situé rue du Faubourg-Saint-Honoré, NDLR)”, avait-il assuré.Au premier trimestre, les ventes du groupe ont été portées par la région “Amériques” (+13,3% à 695 millions d’euros). “C’est une croissance à deux chiffres, tant aux États-Unis, au Canada, au Mexique ou même au Brésil”, a détaillé Eric Halgouët. Aux Etats-Unis, le début d’année a “été perturbé par des événements climatiques”, les incendies à Los Angeles qui ont conduit à la fermeture de deux magasins Hermès pendant plusieurs jours, “et des évènements de neige dans certains autres Etats assez atypiques d’ailleurs, comme par exemple la Floride”, a-t-il signalé. “On a démarré l’année avec un très faible niveau de stocks aux États-Unis” avant de “terminer le trimestre par un très beau mois de mars et ce dans toutes les villes”, a-t-il complété.- “Ultra luxe” pour “ultra riches” -Hermès a un “positionnement +ultra luxe+, avec des articles achetés par une clientèle +ultra riche+”, soulignait mardi Andréa Tueni, responsable des activités de marchés de Saxo Banque France, alors que le sellier-maroquinier venait de ravir à LVMH la place de première capitalisation boursière du CAC 40, à la Bourse de Paris.”En période de turbulences financières que l’on vit aujourd’hui, avec un contexte incertain, cette capitalisation confirme la confiance des investisseurs et le positionnement de la maison comme une valeur refuge”, a jugé jeudi Eric Halgouët.”L’élément différenciant, c’est la stratégie à long terme qui permet aux investisseurs d’avoir cette confiance dans la maison”, a-t-il ajouté.Les analystes de la banque HSBC insistaient en mars sur le “modèle économique unique” du groupe. Selon eux, ce modèle repose sur “la rareté de ses sacs à main emblématiques et le succès d’autres lignes de sacs à main”, ainsi que sur “les divisions hors cuir, qui ont également fait preuve d’une plus grande résilience au fil du temps”. “Un autre atout du modèle économique d’Hermès réside dans sa large gamme de produits, allant des sacs à main haut de gamme emblématiques aux produits plus abordables, tels que les bijoux en argent et les produits de beauté”, expliquaient ces analystes.Dans le secteur du luxe, le constructeur automobile italien Ferrari avait aussi annoncé fin mars son intention de répercuter sur ses prix de vente aux Etats-Unis l’impact des nouveaux droits de douanes américains.

Les Bourses mondiales naviguent à vue, au gré des négociations commerciales

Les Bourses mondiales sont suspendues jeudi aux négociations commerciales des partenaires économiques de Washington sur fond de tensions douanières, quand les banques centrales doivent décider quel ton adopter.En Europe, vers 07H30 GMT, la Bourse de Paris était quasi stable (-0,02%), Londres perdait 0,24% quand Milan prenait 0,14%, et Francfort 0,36%.Pékin et Washington continuent mercredi de se renvoyer la balle sur les droits de douane, alimentant l’incertitude quant à l’issue d’une guerre commerciale.Mercredi, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a estimé que le commerce mondial de marchandises pourrait perdre de 0,2% à 1,5% en volume en 2025, en fonction de l’ampleur de la politique protectionniste de Donald Trump.De son côté, le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell a estimé, également mercredi, que “les droits de douane vont très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation” avec la possibilité que “les effets inflationnistes soient également persistants”.Ses commentaires ont créé “une inquiétude croissante concernant les perspectives à court terme”, affirme Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. “De plus, il a minimisé la nécessité d’une intervention de la Fed sur les marchés, soulignant qu’ils demeuraient ordonnés.””En d’autres termes, M. Powell a déclaré que l’inflation était sa priorité et que la meilleure chose à faire était d’attendre avant de réduire les taux”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Pour l’heure, c’est à la Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique lors de sa réunion de politique monétaire jeudi. Une baisse des taux d’intérêt est attendue.Côté négociations commerciales, si Pékin maintient un ton ferme, Tokyo réclame un accord “au plus vite”, avant la fin du délai de 90 jours que M. Trump a accordé la semaine dernière au monde entier – sauf à la Chine.Le Premier ministre Shigeru Ishiba a prévenu à Tokyo jeudi que “bien sûr, les discussions à venir ne seront pas faciles”.L’ouverture des négociations entre Washington et Tokyo a insufflé un vent d’optimisme sur les marchés asiatiques. La Bourse de Tokyo a terminé en nette hausse de 1,35%. A Hong Kong, l’indice Hang Seng gagnait 1,30%. L’indice composite de Shanghai prenait 0,13%, celui de Shenzhen glissait de 0,16%.Après le Japon, des délégations de Corée du Sud et d’Indonésie sont attendues à Washington pour discuter de compromis commerciaux.”Malgré ces gros titres”, Jim Reid note tout de même un certain scepticisme des investisseurs “compte tenu de l’absence de résultats concrets pour l’instant”.D’autant que les discussions avec le Japon “apparaissent comme le premier véritable test de cette diplomatie de la carotte et du bâton”, estime Stephen Innes, de SPI AM.Si le Japon parvient à un résultat “gagnant-gagnant” et “traverse (les négociations) sans turbulences, il établira le modèle”, poursuit-il. “Mais s’il trébuche? Nous (reviendront) deux pas en arrière”.L’or toujours plus haut, le dollar remonte”L’or a vu sa demande augmenter en tant que valeur refuge, tandis que les rendements des bons du Trésor américain et le dollar ont légèrement progressé”, note Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group, trois actifs qui sont traditionnellement perçu comme des valeurs refuges.Les fortes turbulences de la guerre commerciale ont remis en question ce statut pour le dollar et le marché de la dette américaine.Mais “les investisseurs mondiaux concentrent désormais leur attention sur les progrès des négociations avant de prendre d’importantes décisions d’investissement” et se réfugient vers les réserves de valeur traditionnelles, poursuit M. Munnelly.L’or s’est ainsi hissé à un nouveau sommet historique jeudi, à plus de 3.357 dollars l’once. Il évoluait vers 07H30 GMT à 3.318 dollars l’once.Côté marché des changes, le billet vert prenait 0,33% face à la monnaie unique, à 1,1361 dollar pour un euro. Il s’est tout de même fortement déprécié depuis le début du mois.Sur le marché de la dette, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se stabilisait autour des 4,30%, désormais loin de sa flambée à près de 4,60% la semaine passée.

USA-Chine: le choc des titans

Sur fond d’escalade dans la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, profil comparé des deux premières puissances économiques mondiales.- Géants géographiques et démographiques -Les Etats-Unis et la Chine, avec une superficie de plus de neuf millions de km2 chacun, figurent parmi les quatre pays les plus vastes au monde, après la Russie et le Canada.Mais la Chine (1,4 milliard d’habitants fin 2024 selon les statistiques nationales), deuxième pays le plus peuplé du monde derrière l’Inde, compte quatre fois plus d’habitants que les Etats-Unis.- Puissances économiques -Les Etats-Unis sont la première puissance économique mondiale, avec un PIB de plus de 29.000 milliards de dollars en 2024, suivis par la Chine (plus de 18.000 milliards), selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI).La Chine était l’an dernier le premier pays exportateur mondial de marchandises (3.580 milliards de dollars) et les Etats-Unis le premier importateur (3.360 milliards), d’après l’Organisation mondiale du commerce (OMC).Les Etats-Unis affichent un gros déficit commercial avec la Chine en matière de marchandises (355 milliards de dollars en 2024 selon l’ONU Commerce et Développement). Le président américain Donald Trump a imposé depuis son retour à la Maison-Blanche 145% de surtaxes douanières cumulées aux produits chinois, hors exemptions. Pékin a riposté avec un taux qui atteint désormais 125%.- Gros pollueurs -La Chine est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, suivie par les Etats-Unis.Les Etats-Unis s’étaient engagés à réduire de moitié leurs émissions d’ici 2030 par rapport à 2005, mais Donald Trump, ouvertement climatosceptique, a annoncé un nouveau retrait de son pays de l’Accord de Paris.La Chine s’est engagée à stabiliser ses émissions de CO2 d’ici 2030 puis à atteindre la neutralité d’ici 2060.- Géants numériques -Les Etats-Unis ont donné naissance aux “Gafam”, les géants du numérique Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, tandis que la Chine a aussi ses mastodontes de la tech, les “Batx” (moteur de recherche Baidu, Alibaba pour le commerce électronique, Tencent pour les réseaux sociaux et jeux vidéo, smartphones Xiaomi).La rivalité technologique sino-américaine se manifeste également dans l’intelligence artificielle (IA). Depuis le lancement de ChatGPT en novembre 2022, les modèles d’IA générative se sont multipliés aux Etats-Unis et en Chine. La start-up chinoise DeepSeek, fondée en 2023, a chamboulé le monde de l’IA en janvier avec son robot conversationnel R1, égalant à moindre coût les performances de ses concurrents américains.Une loi votée en 2024 par le Congrès américain impose au Chinois ByteDance de céder le contrôle des activités américaines du réseau social TikTok – accusé de permettre aux autorités chinoises de collecter indûment des données sur des utilisateurs américains – sous peine d’interdiction aux Etats-Unis. Donald Trump a reporté l’échéance, désormais fixée au 19 juin.- Puissances militaires -Les États-Unis sont restés en 2023, et de loin, les plus dépensiers dans le domaine militaire. Ils y ont consacré 916 milliards de dollars, trois fois plus que la Chine, classée deuxième (296 milliards de dollars), selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).Les États-Unis détiennent avec la Russie près de 90% des armes nucléaires mondiales (avec plus de 5.000 ogives nucléaires chacun début 2024, en comptant celles retirées et en attente de démantèlement), loin devant la Chine qui en a dix fois moins.- Course à l’espace -La Chine, qui a envoyé son premier taïkonaute dans l’espace en 2003, a investi ces dernières décennies des milliards d’euros dans son programme spatial pour rattraper les Etats-Unis et la Russie. Elle a posé en 2019 un engin spatial sur la face cachée de la Lune, une première mondiale, et a fait atterrir en 2021 un petit robot sur Mars. Elle ambitionne d’envoyer d’ici 2030 une mission habitée sur la Lune, où elle veut construire une base.Le programme Artemis de la Nasa prévoit lui un retour des astronautes américains sur la Lune en 2027 et de futures missions sur Mars. Pour faire baisser le coût des missions, l’agence américaine a choisi il y a plusieurs années de charger des sociétés privées de l’envoi de matériel et de technologies sur la Lune.burx-ang-paj/maj/er

Les Bourses européennes ouvrent sans direction claire

Les Bourses européennes ont ouvert sans direction claire jeudi, attentives aux négociations sur le front de la guerre commerciale avec Washington et en période de publication de résultats d’entreprises.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris perdait 0,48%, Londres 0,73% et Milan 0,45%, quand Francfort se distinguait, prenant 0,18%.

Luxe: Hermès va augmenter ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane

Le groupe français de luxe Hermès va augmenter ses prix en mai aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane et a publié une hausse de 8,5% de son chiffre d’affaires au premier trimestre.Hermès, qui a ravi mardi à son rival LVMH la place de première capitalisation boursière française, va “compenser intégralement” l’impact des 10% de droits de douane américains en augmentant ses prix de vente aux Etats-Unis “dès le 1er mai et sur l’ensemble des métiers”, a déclaré le directeur général des finances du groupe, Eric Halgouët, qui n’a pas précisé le montant de cette hausse des prix.”Ce sera une hausse de prix complémentaire qu’on est en train de finaliser, mais qui nous permettra de neutraliser cet impact”, a-t-il dit lors d’un échange avec des journalistes.Le sellier-maroquinier avait déjà relevé ses prix dans le monde de “6 à 7%” en début d’année, et ne les augmente habituellement qu’une fois par an.Au premier trimestre, les ventes du groupe ont été portées par la région “Amériques” (+13,3% à 695 millions d’euros). “C’est une croissance à deux chiffres, tant aux États-Unis, au Canada, au Mexique ou même au Brésil”, a détaillé Eric Halgouët. Aux Etats-Unis, le début d’année a “été perturbé par des événements climatiques” comme les incendies à Los Angeles qui ont conduit à la fermeture de deux magasins Hermès pendant plusieurs jours, “et des évènements de neige dans certains autres états assez atypiques d’ailleurs, comme par exemple la Floride”, a-t-il dit. “On a démarré l’année avec un très faible niveau de stocks aux États-Unis” avant de “terminer le trimestre par un très beau mois de mars et ce dans toutes les villes”, complète-t-il.En Asie-Pacifique (hors Japon), Hermès réalise un chiffre d’affaires en hausse de 2,7% à 1,97 milliard d’euros. Ses ventes au Japon font un bond de 17,9% à 421 millions d’euros grâce à la clientèle locale. Le chiffre d’affaires en Europe (hors France) progresse de 12,7% à 501 millions d’euros et les ventes en France font un bond de 14,2% à 357 millions d’euros.

Pernod Ricard: chiffre d’affaires en repli de 3% au 3T, dans un contexte “très volatil”

Le géant des spiritueux Pernod Ricard a annoncé jeudi un recul de son chiffre d’affaires de 3% au troisième trimestre de son exercice décalé, à 2,3 milliards d’euros, maintenant ses perspectives annuelles de repli des ventes dans un contexte géopolitique “très volatil”.Le recul du trosième trimestre est lié notamment à un marché toujours atone en Chine et à la suspension pour le cognac du régime de duty-free dans les aéroports du pays, ainsi qu’à des éléments conjoncturels (fête de Pâques tardive cette année, interruption de production en Inde…), explique le groupe français.Il souligne sa “performance résiliente sur neuf mois, dans un environnement macroéconomique et géopolitique mondial difficile, et très mouvant notamment en matière de droits de douane”.Pour l’année, Pernod Ricard maintient ses perspectives d’une baisse de son chiffre d’affaires à périmètre et taux de change constants limitée à quelques points de pourcentage, “dans un contexte qui demeure très volatil”.”Cette perspective tient compte de l’impact des droits de douane attendus en Chine et aux Etats-Unis sur la base des informations dont nous disposons aujourd’hui”, souligne la société, qui prévoit aussi “une stabilisation” de sa marge opérationnelle organique “grâce à des mesures d’efficacités opérationnelles”.Pernod Ricard avait début février révisé à la baisse ses objectifs annuels au vu “des incertitudes géopolitiques accrues”, notamment en Chine où son activité subit des mesures “anti-dumping” appliquées par Pékin dans le cadre d’un conflit avec l’Union européenne.

Xi Jinping au Cambodge pour resserrer les liens face à Trump

Le président chinois Xi Jinping est arrivé jeudi à Phnom Penh  pour la dernière étape d’une tournée destinée à resserrer les liens de Pékin avec ses partenaires en Asie du Sud-Est face à l’offensive douanière américaine.M. Xi a d’abord visité le Vietnam puis la Malaisie, à un moment où la Chine cherche à contrebalancer l’explosion des droits de douane imposée par le président Donald Trump aux partenaires commerciaux des Etats-Unis.Il a atterri jeudi à l’aéroport de Phnom Penh, où il a été accueilli par le roi Norodom Sihamoni lors d’une cérémonie militaire.Le numéro un chinois doit se rendre au palais royal dans l’après-midi avant de rencontrer l’ancien dirigeant Hun Sen et son fils, le Premier ministre Hun Manet, selon des documents officiels consultés par l’AFP.Selon un communiqué publié jeudi par le site officiel d’information cambodgien Fresh News, M. Xi a déclaré que la Chine soutenait le royaume “dans le choix d’une voie de développement qui convienne à la nation, en sauvegardant sa souveraineté nationale, son indépendance et son intégrité territoriale”.Il a ajouté que les deux pays devaient “s’opposer résolument aux forces extérieures qui s’ingèrent dans les affaires intérieures, sèment la discorde et sapent” les relations, dans une allusion transparente à la guerre commerciale déclenchée par le président américain.- Amitié “à toute épreuve” -Premier partenaire commercial du Cambodge, la Chine est le premier investisseur étranger dans le pays et détient plus du tiers de la dette extérieure du royaume, soit 11 milliards de dollars, selon le Fond monétaire international.  Phnom Penh compte aussi parmi les soutiens les plus fiables de Pékin en Asie. Hun Manet a décrit mercredi la visite de M. Xi comme la démonstration d’une amitié “à toute épreuve”.Dans une vidéo publiée mercredi, il explique que les deux pays ont “des intérêts communs fondés sur les principes du respect de la souveraineté, de l’égalité et de la non-ingérence dans les affaires intérieures”, ajoutant que la Chine avait joué un “rôle central” dans le développement socio-économique du Cambodge.La Chine et le Cambodge célèbrent les 67 ans de leurs relations diplomatiques et commémorent les 50 ans de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges — alors soutenus par Pékin –, le 17 avril 1975.Début avril, Donald Trump avait annoncé 49% de droits de douanes sur le Cambodge, un des taux les plus élevés qu’il a décrétés.Le pays, qui compte de nombreuses usines à capitaux chinois, a finalement vu, comme le monde entier à l’exception de la Chine, ce taux ramené à 10% pendant 90 jours.Hun Manet a écrit une lettre à la Maison Blanche pour assurer celle-ci de “la bonne foi du Cambodge pour négocier une solution mutuelle”, réduction des droits de douane sur 19 catégories de produits américains à la clé, selon le ministère du Commerce.Pékin, qui reste taxé à 145%, a qualifié ce taux de “plaisanterie” et a imposé en représailles des droits de douane de 125% sur les produits américains.