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Malgré les droits de douane, le FMI n’envisage pas de récession cette année

Les droits de douane mis en place par Donald Trump vont peser sur l’économie mondiale et provoquer un ralentissement “notable” cette année mais sans la faire basculer en récession, a estimé jeudi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva.Malgré les “incertitudes” engendrées par les “politiques commerciales”, “nos projections de croissance sont en baisse notable mais ne montrent pas de récession”, a assuré Mme Georgieva dans son traditionnel discours de lever de rideau en amont des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale (BM).L’événement débutera mardi et sera l’occasion pour l’institution de présenter ses prévisions actualisées pour l’économie mondiale (WEO).Le président américain Donald Trump a mis en place des droits de douane d’au moins 10% sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, en vigueur depuis le 5 avril, et jusque 145% sur les produits chinois, au-delà des taxes existantes avant son retour à la Maison Blanche.”Il y a eu des changements plutôt significatifs du contexte économique mondial”, a reconnu Kristalina Georgieva, “mais ce que j’ai appris durant ma carrière est que la perception est essentielle”, en particulier pour nourrir l’incertitude auprès des marchés et des consommateurs.”Pris dans leur globalité, les récentes hausses de droits de douane, pauses, escalades et exemptions, il est clair que le taux effectif aux Etats-Unis s’est envolé à des niveaux qui n’ont plus été connus depuis bien longtemps”, a souligné la patronne du FMI.Plusieurs études estiment en effet que les droits de douane appliqués désormais aux Etats-Unis se situent autour de 20%, en tenant compte des dernières exemptions annoncées vendredi sur les semiconducteurs et produits électroniques, soit un niveau qui n’avait pas été atteint depuis près d’un siècle.En particulier, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine sont montées de plusieurs crans, les deux premières puissances mondiales se rendant coup pour coup: Pékin taxe désormais à 125% les produits américains pour répondre aux droits de douane imposés par Washington.”Cela aura des conséquences car pendant que les grands s’affrontent, les plus petits pays sont pris entre deux feux. La Chine, l’Union européenne et les Etats-Unis sont les plus gros importateurs. La conséquence? La taille importe et ils sont capables de provoquer d’énormes retombées sur le reste du monde”, a alerté Mme Georgieva.- “Réformes nécessaires” -Malgré tout, la période offre des possibilités “dès lors que nous y répondons avec intelligence”, a-t-elle estimé, notamment celle de mettre en place “une économie mondiale mieux équilibrée et plus résistante” aux crises.Cela passe par la nécessité, pour l’ensemble des pays, de “remettre de l’ordre dans leurs affaires” car “il n’y a pas de place pour reporter les réformes nécessaires”, en particulier dans un monde “de plus grande incertitude et confronté à des chocs fréquents”.”Une action budgétaire résolue afin de reconstruire l’espace financier nécessaire et un chemin d’ajustement graduel respectant les cadres budgétaires” s’impose notamment, a insisté Kristalina Georgieva.Mais il faut également compenser le retard pris par les autres pays vis-à-vis des Etats-Unis en termes de productivité.Parmi les solutions préconisées par la directrice générale du FMI: “des réformes ambitieuses du secteur bancaire, des marchés de capitaux, des règles de concurrence, du droit de la propriété intellectuelle et une adaptation aux usages de l’intelligence artificielle”, capable de générer selon elle d’importants gains de croissance.Les pays doivent également corriger leurs principaux déséquilibres, budgétaires pour les Etats-Unis ou la France, ou de balance commerciale dans le cas de la Chine ou de l’Allemagne.”Au FMI, nous savons que ces rééquilibrages sont difficiles mais ils sont nécessaires”, a-t-elle insisté, “mais nous soutiendrons les efforts menés par les pays, notamment en apportant des contributions rapides pour les pays qui en auront besoin”.Enfin, dans un monde désormais “multipolaire”, “la plus importante des priorités est de nous assurer que nous pouvons coopérer”, et le FMI doit jouer un rôle en tant que “lieu essentiel pour le dialogue dans une période cruciale”, a conclu Kristalina Georgieva.

Wall Street sans direction claire, entre rebond et résultats d’entreprise

La Bourse de New York évolue en ordre dispersé jeudi, la place américaine tentant une reprise après sa nette baisse de la veille, l’indice Dow Jones accusant toutefois le coup face aux résultats mal accueillis par les investisseurs de l’assureur santé UnitedHealth.Vers 14H05 GMT, le Dow Jones reculait de 1,05% tandis que l’indice Nasdaq avançait de 0,17% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,43%.La veille, la place américaine avait nettement reculé face aux perspectives moroses du patron de la banque centrale américaine (Fed) quant à l’état de santé de l’économie américaine.Jerome Powell a jugé mercredi que “les droits de douane vont très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation” avec la possibilité que “les effets inflationnistes soient également persistants”.Selon lui, la politique commerciale de Trump place l’institution monétaire américaine face à une situation “compliquée dans laquelle nos deux objectifs (de plein-emploi et d’une inflation à 2%, ndlr) sont en tension”.”La plupart des investisseurs ont réalisé que les propos de Jerome Powell n’étaient pas différents de ce qu’ils attendaient de lui et qu’il n’y a rien de nouveau, c’est juste que le président de la Fed a énoncé l’évidence et que cela n’a pas été bien perçu”, estime auprès de l’AFP Sam Stovall.Le président des Etats-Unis Donald Trump s’en est pris de nouveau jeudi au président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, qu’il a jugé “trop lent” à baisser les taux d’intérêt de l’institution.En l’absence de nouvelles prévisions pessimistes, ou de développements concernant les droits de douane, Wall Street peut désormais repartir à la hausse, ajoute M. Stovall. En début de séance jeudi, seul le Dow Jones restait en nette baisse, lesté par les résultats de UnitedHealth.L’assureur santé plongeait (-19,15%) après avoir annoncé un abaissement surprise de ses prévisions pour l’exercice en cours, face à une hausse de ses coûts. Au premier trimestre, l’entreprise a fait moins bien qu’attendu par les analystes, avec notamment un bénéfice net par action de 7,20 dollars.Fait particulier, les 30 titres qui figurent au sein du Dow Jones, le plus vieil indice de Wall Street, sont pondérés en fonction de la valeur de l’action, un paramètre jugé peu pertinent. Avec un prix de plus de 470 dollars l’action, UnitedHealth est en conséquence la valeur avec le poids le plus important sur le Dow Jones.Côté indicateurs, les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine dernière (-9.000), en deçà des attentes.Les mises en chantier ont grimpé en mars à 1,482 million en rythme annuel contre 1,459 million en février et les demandes de permis de construire, sont elles en baisse par rapport au mois dernier.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait très légèrement à 4,29% vers 14H00 GMT contre 4,28% la veille en clôture.A l’approche du weekend pascal, la Bourse de New York sera fermée vendredi, comme la majorité des places mondiales. Dès jeudi, “nous pourrions avoir un volume plus faible” d’échanges, ce qui conduit généralement “à une plus grande volatilité”, prévient Sam Stovall.Ailleurs à la cote, le laboratoire américain Eli Lilly, qui fabrique notamment les traitements anti-obésité Zepbound et Mounjaro, bondissait de 15,14% après avoir dévoilé des résultats encourageants d’essais cliniques pour une nouvelle pilule anti-obésité.Le loueur de véhicules Hertz s’envolait pour la deuxième séance consécutive (+22,79%) après que le fonds de l’investisseur activiste Bill Ackman a racheté 12,7 millions d’actions du groupe, soit une part d’environ 4% du capital. Selon le média américain CNBC, le fonds est désormais le deuxième plus gros actionnaire du loueur, avec une participation totale d’environ 19%.Le poids lourd du secteur financier American Express cédait un peu de terrain (-0,41%) après avoir publié des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre et annoncé maintenir ses prévisions pour l’année 2025, notant toutefois qu’elles restaient “sujettes à l’environnement macroéconomique”.

Présidence de la SNCF: Jean Castex ne se portera pas candidat

L’ex-Premier ministre Jean Castex, actuel PDG de la RATP, a déclaré le 11 avril en conseil d’administration qu’il ne serait pas candidat à la présidence de la SNCF, démentant des informations de presse, a indiqué jeudi à l’AFP une source au sein de la direction de la régie de transports.Devant le conseil d’administration de l’entreprise publique réuni vendredi, M. Castex a fait savoir qu’il n’avait écrit aucune lettre de candidature pour remplacer Jean-Pierre Farandou, qui quittera la direction de la SNCF d’ici cet été en raison de la limite d’âge (68 ans).”Je n’ai jamais écrit à l’Élysée, ni à une autre autorité, et je ne me porte pas candidat à la succession de Jean-Pierre Farandou”, a notamment déclaré M. Castex, relevant qu’il avait été reconduit en octobre pour cinq ans à la tête de la RATP.Depuis plusieurs jours, différents articles de presse font état d’une candidature de M. Castex pour la SNCF, alors que l’ancien Premier ministre (2020-2022) n’a jamais caché sa passion pour le secteur ferroviaire.Parmi les autres noms cités figurent celui de Xavier Piechaczyk, président de RTE, ou encore celui de Marie-Ange Debon, présidente de Keolis (filiale de la SNCF).Selon une source proche des négociations, M. Piechaczyk est poussé par l’Élysée, notamment son secrétaire général sur le départ Alexis Kohler. D’après un ancien ministre, il était le choix d’Emmanuel Macron jusqu’à ce que la dissolution rebatte les cartes.Mais “sa candidature suscite des anticorps”, notamment “une opposition irréductible de la CGT”, première organisation syndicale au sein de la SNCF, note la même source, soulignant qu'”aucune candidature interne ne se détache” par ailleurs.Cette incertitude a renforcé l’hypothèse Castex qui, s’il n’est pas candidat de manière anticipé, pourrait être finalement sollicité par l’exécutif, comme il l’avait été en 2020 pour mettre en Å“uvre le déconfinement lors du Covid-19 puis pour occuper contre toute attente Matignon.Selon un ministre, la patronne de la CGT Sophie Binet a elle-même demandé à ce que M. Castex, qui avait entretenu des bonnes relations avec les syndicats lors de son bail à Matignon, soit nommé à la tête de la SNCF. Jean Castex est également apprécié de certains syndicats à la RATP, comme FO qui avait appelé à le reconduire pour un nouveau mandat. Son bilan financier est plus contrasté : si le chiffre d’affaires de la RATP a augmenté de 10% en 2024, porté par les Jeux olympiques et des prolongements de lignes de métro, l’activité de transport est restée déficitaire.Dans une interview mercredi à La Tribune, le ministre des Transports Philippe Tabarot imaginait, pour succéder à M. Farandou, “quelqu’un qui sait dialoguer avec ses salariés, qui a la culture du résultat financier, (…) qui a une connaissance de la maison, du ferroviaire et du territoire.” “Je vous laisse deviner quelle peut être cette personne”, avait-il ajouté.L’option d’une dissociation des postes de président et de directeur général, pour permettre à Jean-Pierre Farandou de conserver la présidence du groupe jusqu’à 70 ans, un temps envisagée, a été définitivement écartée.

Les Bourses naviguent à vue, entre politique monétaire et tensions commerciales

Les Bourses mondiales ont les yeux rivés jeudi sur les politiques des banques centrales, dont la BCE qui a baissé ses taux face aux tensions commerciales qui bousculent l’économie mondiale depuis le retour de Trump.La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d’affilée, espérant contrer l’effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance en zone euro.Cette septième baisse depuis juin 2024, qui fait passer le taux principal à 2,25%, accompagne un processus de désinflation “en bonne voie”. Mais les perspectives de croissance en zone euro “se sont détériorées” du fait de l’intensification des tensions commerciales, a déclaré l’institution de Francfort dans un communiqué.La décision de l’institution “traduit une inclinaison à la prudence”, explique Madison Faller, de J.P. Morgan Private Bank.En Europe, après cette annonce, vers 13H30 GMT, la Bourse de Paris perdait 0,68%, Francfort 0,47%, Londres 0,50% et Milan 0,54%.Outre-Atlantique, la politique monétaire est également un point d’attention majeure des marchés. Donald Trump s’en est pris jeudi au président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, qu’il a jugé “trop lent” à baisser les taux d’intérêt de l’institution.Le dirigeant aurait “dû baisser les taux d’intérêt depuis longtemps déjà, comme la BCE”, a estimé le président américain, en encourageant M. Powell à “le faire maintenant”.”Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine”, a encore écrit M. Trump sur sa plateforme Truth Social, alors que le second mandat du dirigeant doit s’achever en mai 2026.A Wall Street, les indices étaient dispersés dans les premiers échanges: vers 13H30 GMT, le S&P 500 prenait 0,39%, le Nasdaq 0,45%, tandis que le Dow Jones cédait 1,29%.Les marchés américains avaient dévissé mercredi, après que Jerome Powell avait justement estimé que les droits de douane imposés contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis allaient “très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation”, compliquant une baisse des taux.Une baisse des taux, positive pour la croissance, peut en effet provoquer une accélération de l’inflation.”En d’autres termes, M. Powell a déclaré que l’inflation était sa priorité et que la meilleure chose à faire était d’attendre avant de réduire les taux”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Côté négociations commerciales, les grandes économies exportatrices d’Asie comme le Vietnam, le Japon ou Taïwan se pressent à Washington pour négocier un compromis sur les surtaxes douanières américaines, tirant profit du sursis partiel de 90 jours qui leur est accordé.Siemens Energy brilleSiemens Energy (+12,65% à Francfort vers 13H20 GMT), a relevé ses prévisions annuelles, après avoir fait état d’un solide deuxième trimestre de son exercice décalé, dans un communiqué de résultats préliminaires publié mercredi.Pour 2025, le groupe table désormais sur un bénéfice net pouvant atteindre un milliard d’euros. Siemens Gamesa, sa filiale en difficulté depuis de nombreuses années, a augmenté son chiffre d’affaires au cours du deuxième trimestre et a réduit sa perte nette.L’or toujours plus haut, le dollar remonteL’or, valeur refuge face aux incertitudes, continue sa course aux records. Le métal précieux s’est hissé à un nouveau sommet historique jeudi, à plus de 3.357 dollars l’once. Il évoluait vers 13H20 GMT à 3.327 dollars l’once.Côté marché des changes, le billet vert prenait 0,30% face à la monnaie unique vers 13H20 GMT, à 1,1356 dollar pour un euro, après la baisse des taux de la BCE qui a pour conséquence une baisse de rémunération des actifs libellés dans la monnaie européenne.Toutefois, le dollar recule toujours sur un mois, perdant près de 4,50%, sur fond d’inquiétudes de investisseurs sur l’économie américaine et la politique erratique de Donald Trump.Sur le marché de la dette, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se stabilisait autour des 4,30%, désormais loin de sa flambée à près de 4,60% la semaine passée.Le pétrole grimpeLes cours de l’or noir grimpent jeudi après que les Etats-Unis ont annoncé mercredi des sanctions contre une nouvelle raffinerie indépendante en Chine, accusée de transformer illégalement du pétrole iranien.Vers 13H20 GMT, le Brent de la mer du Nord prenait 1,51% à 66,85 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI gagnait 1,72% à 63,55 dollars le baril.

Wall Street ouvre sans direction claire, entre rebond et résultats d’entreprise

La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé jeudi, la place américaine tentant une reprise après sa nette baisse de la veille, l’indice Dow Jones accusant toutefois le coup face aux résultats mal accueillis par les investisseurs de l’assureur santé UnitedHealth.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 1,22% tandis que l’indice Nasdaq avançait de 0,57% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,36%.

Guerre commerciale : la BCE abaisse ses taux pour soutenir l’économie

La Banque centrale européenne a abaissé ses taux jeudi pour la sixième fois d’affilée, espérant contrer l’effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance en zone euro.Le taux de dépôt, qui fait référence, a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%, un niveau qui n’est plus jugé pénalisant pour l’économie, selon l’institution présidée par Christine Lagarde.Cette septième baisse du loyer de l’argent depuis juin 2024 intervient après l’annonce de surtaxes “réciproques” début avril par Donald Trump qui a rendu la donne économique plus incertaine.Si l’économie de la zone euro a développé “une certaine résilience face aux chocs mondiaux”, les perspectives de croissance “se sont détériorées du fait de l’intensification des tensions commerciales”, souligne le communiqué de la BCE. Ces tensions et le caractère imprévisible des décisions de Donald Trump pourraient avoir des “sévères conséquences négatives”, a averti mercredi la directrice de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala.Dans ce contexte incertain, l’institution se garde d’anticiper ses prochaines décisions: elle va continuer à s’appuyer sur les “données” pour “déterminer, réunion par réunion”, l’orientation de la politique monétaire.Si le ralentissement du commerce mondial se confirme, les observateurs parient sur d’autres baisses de taux à suivre, certains allant jusqu’à envisager un taux de dépôt ramené à 1,75 % dans les prochains mois.- Trump chamboule tout – Depuis juin 2024, la BCE a abaissé ses taux à sept reprises, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour lutter contre l’inflation provoquée par la guerre russe en Ukraine et ses répercussions énergétiques. Lors de leur dernière réunion en mars, les gardiens de l’euro laissaient entendre qu’ils n’excluaient pas une pause dans ce cycle de baisse des taux.Les yeux étaient alors rivés sur l’annonce du plan de relance budgétaire massif en Allemagne et sur l’augmentation des budgets militaires en Europe, laissant entrevoir une croissance et une inflation plus élevée à moyen terme.Mais le choc externe d’une guerre commerciale a rebattu les cartes, poussant la BCE à réagir sans attendre les prochaines prévisions macroéconomiques de juin.Début avril, Donald Trump a imposé des droits de douane réciproques à tous les pays – 10 % universels et jusqu’à 145 % supplémentaires sur la Chine – assortis de quelques exemptions sectorielles.Une pause de 90 jours a ensuite été décrétée pour les surtaxes supérieures à 10% sur les pays hors Chine, mais cela n’a pas suffi à rassurer les marchés.L’Europe est directement visée : le secteur automobile subit une taxe de 25%, tandis que les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques sont désormais sous enquête.- Inflation au second plan -Le président de la Réserve fédérale (Fed) américaine Jerome Powell a estimé mercredi que les droits de douane entraîneront “très certainement une hausse temporaire de l’inflation” aux Etats-Unis. Donald Trump a quant à lui de nouveau critiqué le patron de la Fed jeudi, estimant qu’il aurait dû baisser les taux “depuis longtemps déjà, comme la BCE”.A Francfort, siège de la BCE, les inquiétudes concernant la hausse des prix sont passées au second plan: la désinflation est “en bonne voie”, selon son communiqué, avec une inflation dans les 20 pays membres de la zone euro qui s’est établie à 2,2% en mars se rapprochant de la cible de 2%.Dans un climat chahuté, la stabilité financière redevient une priorité: le dollar fléchit face à l’euro, les rendements des bons du Trésor américain grimpent, et les marchés financiers mondiaux restent sous tension.”La BCE surveille la situation de près et reste prête à intervenir si nécessaire”, a affirmé Christine Lagarde la semaine dernière depuis Varsovie, en marge d’une réunion des ministres des Finances de la zone euro. Un système financier sous tension – banques fragilisées, marchés chahutés – peut rapidement enrayer l’investissement et la consommation, au risque de faire glisser l’économie vers la déflationUn scénario qui rappelle 2008, lorsque la crise financière mondiale avait brutalement fait chuter l’inflation, entraînant ensuite la crise de la dette souveraine, et poussant la BCE à sortir son arsenal de mesures exceptionnelles.

Les Bourses mondiales suspendues aux négociations douanières et résultats d’entreprises

Les Bourses mondiales naviguent jeudi entre le bal des négociations commerciales des partenaires économiques de Washington sur fond de tensions douanières, les résultats d’entreprises et les décisions et déclarations des banquiers centraux.En Europe, vers 10H00 GMT, la Bourse de Paris perdait 0,47%, Francfort 0,20%, Londres 0,62% et Milan 0,16%.A Wall Street, les contrats à terme laissaient également présager d’une ouverture en hausse.Mercredi, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a estimé que le commerce mondial de marchandises pourrait perdre de 0,2% à 1,5% en volume en 2025, en fonction de l’ampleur de la politique protectionniste de Donald Trump.De son côté, le patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell a estimé, également mercredi, que “les droits de douane vont très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation” avec la possibilité que “les effets inflationnistes soient également persistants”.Ses commentaires ont créé “une inquiétude croissante concernant les perspectives à court terme”, affirme Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. “De plus, il a minimisé la nécessité d’une intervention de la Fed sur les marchés, soulignant qu’ils demeuraient ordonnés.””En d’autres termes, M. Powell a déclaré que l’inflation était sa priorité et que la meilleure chose à faire était d’attendre avant de réduire les taux”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Pour l’heure, c’est à la Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique lors de sa réunion de politique monétaire jeudi. Une baisse des taux d’intérêt est attendue.Côté négociations commerciales, les grandes économies exportatrices d’Asie comme le Vietnam, le Japon ou Taïwan se pressent à Washington pour négocier un compromis sur les surtaxes douanières américaines, tirant profit du sursis partiel de 90 jours qui leur est accordé.La Chine, exclue de cette pause et surtaxée à 145%, reste elle engagée dans un virulent bras-de-fer commercial avec l’administration Trump.Le Premier ministre Shigeru Ishiba a prévenu à Tokyo jeudi que “bien sûr, les discussions à venir ne seront pas faciles”.”Les investisseurs ont réagi positivement au premier tour des négociations commerciales entre les États-Unis et le Japon”, note Patrick Munnelly, de Tickmill Group.La Bourse de Tokyo a terminé en nette hausse de 1,35%. A Hong Kong, l’indice Hang Seng a gagné 1,61%, Shanghai 0,13% et Shenzhen a perdu 0,16%.Siemens Energy brilleSiemens Energy (+12,61% à Francfort vers 10H00 GMT), a relevé ses prévisions annuelles, après avoir fait état d’un solide deuxième trimestre de son exercice décalé, dans un communiqué de résultats préliminaires publié mercredi.Pour 2025, le groupe table désormais sur un bénéfice net pouvant atteindre un milliard d’euros. Siemens Gamesa, sa filiale en difficulté depuis de nombreuses années, a augmenté son chiffre d’affaires au cours du deuxième trimestre et a réduit sa perte nette.L’or toujours plus haut, le dollar remonte”L’or a vu sa demande augmenter en tant que valeur refuge, tandis que les rendements des bons du Trésor américain et le dollar ont légèrement progressé”, note Patrick Munnelly, analyste chez Tickmill Group, trois actifs qui sont traditionnellement perçu comme des valeurs refuges.L’or s’est ainsi hissé à un nouveau sommet historique jeudi, à plus de 3.357 dollars l’once. Il évoluait vers 10H00 GMT à 3.323 dollars l’once.Côté marché des changes, le billet vert prenait 0,30% face à la monnaie unique, à 1,1365 dollar pour un euro. Il s’est tout de même fortement déprécié depuis le début du mois.Sur le marché de la dette, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se stabilisait autour des 4,30%, désormais loin de sa flambée à près de 4,60% la semaine passée.Le pétrole se redresseAprès avoir  nettement reculé ces dernières semaines dans le sillage de la guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui fait craindre un ralentissement de l’économie mondiale et par conséquent un repli de la demande de brut, le prix du baril redresse légèrement la barre.Vers 10H00 GMT, le Brent de la mer du Nord prenait 0,85% à 66,41 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI gagnait 1,02% à 63,11 dollars le baril.

Éclatements de pneus en France: Goodyear convoqué en vue d’une éventuelle mise en examen

Deux entités du géant américain du pneumatique Goodyear sont convoquées devant un juge d’instruction de Besançon le 13 mai “en vue d’une éventuelle mise en examen”, dans le cadre d’une enquête pour homicides involontaires, après des éclatements de pneus de camions à l’origine d’accidents mortels en France, a annoncé jeudi le procureur de Besançon.L’enquête porte également sur les chefs de “tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise” et “pratiques commerciales trompeuses”, a précisé le procureur Étienne Manteaux, ce qui fait encourir à Goodyear une amende pouvant aller jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires. Il est reproché au géant américain d’avoir eu connaissance d’un défaut de fabrication sur ses pneumatiques mais de ne pas en avoir averti ses clients. Selon le magistrat, qui évoque une pratique “systémique de dissimulation”, les accidents auraient “peut-être” pu être évités si l’entreprise avait enclenché un programme de rappel des pneus défectueux. Le juge d’instruction “a convoqué deux personnes morales”, a détaillé M. Manteaux: la SAS Goodyear France, distributeur des pneumatiques en France, et la SAS Goodyear Opérations, qui a produit les pneus incriminés et dont le siège est au Luxembourg. Le juge interrogera leurs représentants légaux “pour déterminer s’il y a lieu de les mettre en examen ou pas” sur ces trois chefs, a-t-il ajouté.L’enquête avait été ouverte en 2016 à Besançon après le dépôt de plainte avec constitution de partie civile de Sophie Rollet, veuve d’un chauffeur routier décédé en juillet 2014 dans un accident sur l’autoroute A36 dans le Doubs. Un juge d’instruction de Besançon enquête depuis lors sur trois dossiers de collisions mortelles, impliquant des poids lourds équipés de pneus Goodyear, et qui ont fait quatre morts au total.

Pernod Ricard affecté par un contexte international “difficile”

Le géant des spiritueux Pernod Ricard a vu son chiffre d’affaires reculer de 3% au troisième trimestre de son exercice décalé, à 2,3 milliards d’euros, et a maintenu sa prévision d’une baisse annuelle des ventes  dans un contexte géopolitique “difficile et “très volatil”.Ce recul de janvier à mars est lié notamment à un marché toujours atone en Chine et à la suspension pour le cognac du régime de duty-free dans les aéroports du pays, ainsi qu’à des éléments conjoncturels (fête de Pâques tardive cette année, interruption de production en Inde…), explique le groupe français.Il souligne sa “performance résiliente sur neuf mois, dans un environnement macroéconomique et géopolitique mondial difficile, et très mouvant notamment en matière de droits de douane”.Pour le trimestre en cours, le quatrième de son exercice, “c’est difficile de savoir à quoi s’attendre en raison de la situation”, a indiqué la vice-présidente finance Hélène de Tissot lors d’un point presse en évoquant les droits de douane de l’administration Trump et la situation en Chine.Mais elle assure que le groupe “a la capacité de maintenir ses marges sans compromis sur le niveau d’investissements pour soutenir la croissance des marques aux Etats-Unis”, son premier marché mondial.Ces investissements outre-Atlantique comprennent surtout la publicité ou les partenariats d’événements, comme entre la vodka Absolut et le festival de musique de Coachella en Californie. Hélène de Tissot, comme Florence Tresarrieu, vice-présidente chargée des relations investisseurs, se sont dites “confiantes” durant ce point téléphonique.  Pour la totalité de l’exercice 2024-2025, le groupe maintient ses perspectives d’une baisse de son chiffre d’affaires, à périmètre et taux de change constants, limitée à quelques points de pourcentage, “dans un contexte qui demeure très volatil”.”Cette perspective tient compte de l’impact des droits de douane attendus en Chine et aux Etats-Unis sur la base des informations dont nous disposons aujourd’hui”, souligne la société, qui prévoit aussi “une stabilisation” de sa marge opérationnelle organique “grâce à des mesures d’efficacités opérationnelles”.Pernod Ricard avait début février révisé à la baisse ses objectifs annuels, au vu “des incertitudes géopolitiques accrues”, notamment en Chine où son activité subit des mesures “antidumping” dans le cadre d’un conflit avec l’Union européenne.Ce contexte pèse sur d’autres entreprises de spiritueux. La maison de cognac Rémy Martin, filiale de Rémy Cointreau, a ainsi annoncé mercredi qu’elle allait placer plusieurs centaines de salariés au chômage partiel une semaine par mois jusqu’en juin face aux mesures temporaires appliquées par la Chine.C’est la première des trois grandes maisons de cognac (avec Hennessy et Martell) à appliquer une telle mesure face à la crise du secteur, très dépendant des exportations. 

La Bourse de Paris en petite baisse, entre résultats d’entreprises et guerre commerciale

La Bourse de Paris pique du nez jeudi, en période de résultats d’entreprises et de forte incertitude quant à l’économie mondiale en plein bras de fer commercial entre Washington et ses partenaires commerciaux, avec la Chine au premier rang.Vers 10H00 à Paris, l’indice CAC 40 perdait 0,38%, soit 27,52 points, pour s’établir à 7.302,45 points. Mercredi, l’indice vedette de la Bourse française a terminé à l’équilibre, cédant 0,07% à 7.329,97 points.Pékin et Washington ont continué mercredi à se renvoyer la balle sur les droits de douane, alimentant l’incertitude sur l’issue d’une guerre commerciale qui devrait provoquer un recul des échanges mondiaux et une hausse de l’inflation aux Etats-Unis.Si Pékin maintient un ton ferme, Tokyo réclame un accord “au plus vite”, avant la fin du délai de 90 jours que le président américain Donald Trump a accordé la semaine dernière au monde entier, à l’exception de la Chine.”Mais malgré ces gros titres, les investisseurs sont restés sceptiques, compte tenu de l’absence de résultats concrets pour l’instant, en particulier entre les États-Unis et la Chine”, a commenté Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a estimé que le recul du commerce mondial de marchandises pourrait atteindre jusqu’à 1,5% en volume en 2025, en fonction de l’ampleur de la politique protectionniste de M. Trump.Le patron de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a enfoncé le clou mercredi, jugeant que “les droits de douane vont très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation” aux Etats-Unis.Pour l’heure, c’est à la Banque centrale européenne (BCE) de dire comment elle réagit à cette nouvelle donne économique, lors de sa réunion de politique monétaire jeudi. Une baisse de ses taux d’intérêt est attendue.Hermès et LVMH au coude-à-coudeLe groupe de luxe français Hermès et le géant français du luxe LVMH sont au coude-à-coude pour la place de première capitalisation boursière du CAC 40, mais aussi de société de luxe la plus valorisée au monde.Mardi, après la clôture de la Bourse de Paris, Hermès avait ravi la tête du CAC 40 à son rival LVMH, ainsi que la place de troisième capitalisation boursière européenne juste derrière l’éditeur allemand de logiciels SAP et le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk. Un retournement de courte durée, puisque jeudi en séance, LVMH a retrouvé son trône. Vers 10H00 à Paris, la valorisation d’Hermès (-1,74% à 2.322 euros l’action) atteignait environ 244,1 milliards d’euros, contre 245,8 milliards d’euros pour LVMH (+1,29% à 491,45 euros l’action), selon les calculs de l’AFP.Le groupe Hermès glissait en Bourse après avoir annoncé jeudi une augmentation de ses prix aux Etats-Unis pour compenser les 10% de droits de douane américains, en parallèle de la publication de résultats au premier trimestre en dessous des attentes du marchés.