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La Bulgarie, 21ème pays à adopter l’euro

Un 21ème pays va bientôt passer à l’euro: les ministres des Finances de l’Union européenne ont donné mardi leur feu vert final à l’adoption de cette monnaie par la Bulgarie.Dès le 1er janvier 2026, ce pays des Balkans, le plus pauvre du bloc, abandonnera sa monnaie nationale, le lev, au profit de l’euro.”Nous l’avons fait !”, a applaudi le Premier ministre bulgare Rossen Jeliazkov sur le réseau social X, qualifiant le moment d'”historique”.”Rejoindre la zone euro, c’est bien plus que remplacer le lev par l’euro”, a renchéri le commissaire européen Valdis Dombrovskis. “Cela vise à construire un avenir meilleur et plus prospère pour la Bulgarie et ses citoyens au coeur de l’Europe”, a-t-il déclaré à l’issue du vote.Le feu vert des ministres des 27 Etats membres n’était qu’une simple formalité: la Commission européenne a déjà estimé début juin que la Bulgarie respectait l’ensemble des conditions nécessaires pour adopter l’euro. Tout comme la Banque centrale européenne (BCE), qui a également émis un avis positif.- “Non à l’euro” -En Bulgarie, membre de l’UE depuis 2007, la perspective d’abandonner la monnaie nationale est pourtant loin de faire l’unanimité.Au cours des dernières semaines, plusieurs milliers de manifestants se sont réunis dans les rues de la capitale Sofia, brandissant des pancartes “Non à l’euro”. Certains d’entre eux ont installé leurs tentes devant les locaux de la banque nationale bulgare pour exprimer leur opposition au projet.La principale crainte est que le changement de monnaie alimente une flambée des prix, qui pourrait nourrir en retour la colère des europhobes.Selon des sondages récents, près de la moitié des personnes interrogées s’opposent à l’entrée du pays dans la zone euro l’an prochain.Les partisans de l’euro y voient au contraire une étape importante, qui renforcerait l’ancrage géopolitique occidental de la Bulgarie. Et la protégerait contre l’influence de Moscou.”Cela fait longtemps que nous sommes arrimés à l’euro, et les retombées politiques sont de plus en plus nombreuses”, juge Veselin Dimitrov, croisé par l’AFP mardi dans les rues de Sofia. Le musicien de 43 ans voit dans les manifestations anti-euro “la marque du Kremlin”.”Mais l’euro n’est pas une baguette magique qui résoudra nos problèmes systémiques”, alerte-t-il.- L’exception danoise -Mardi, le Premier ministre bulgare s’est engagé à ce que l’adoption de cette nouvelle monnaie se fasse de manière “harmonieuse” et “efficace”.La Bulgarie aurait souhaité passer à l’euro plus tôt, mais elle en avait été empêchée jusqu’ici en raison d’une inflation trop élevée sur fond de grave crise politique.La monnaie unique européenne a été lancée le 1er janvier 1999 pour les transactions électroniques. Mais elle a pris une forme concrète à partir du 1er janvier 2002, avec la mise en circulation des pièces et des billets en euro, en remplacement alors des devises nationales de 12 Etats membres de l’UE, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne.Ils ont été rejoints plus tard par huit autres pays: la Slovénie, Chypre, Malte, la Slovaquie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et, dernière en date, la Croatie en 2023. Tous les pays de l’UE se sont engagés en théorie à y adhérer dès qu’ils remplissent les conditions, mais aucun calendrier n’est fixé. Seule exception: le Danemark qui a négocié une exemption après un référendum ayant rejeté l’euro en 2000.

Droits de douane: au Cambodge, les supplications des ouvrières du textile face aux menaces américaines

“Je suis inquiète”: au Cambodge, qui produit à bas-coût des vêtements pour des marques internationales, des ouvrières du textile craignent que la surtaxe douanière annoncée par les Etats-Unis provoque des pertes d’emploi et des baisses de salaire.”Je supplie les Etats-Unis de réduire les droits de douane au nom des travailleurs du Cambodge”, a lancé mardi auprès de l’AFP, Im Sothearin, 38 ans, durant sa pause.Cette mère de trois enfants gagne environ 300 dollars par mois dans une usine de confection de sous-vêtements de la capitale Phnom Penh.”S’ils appliquent des douanes élevées, seuls les travailleurs souffriront”, a-t-elle poursuivi.Parmi ses inquiétudes: la fermeture d’usines, la baisse des salaires, ou la hausse de la charge de travail, afin de compenser le surcoût engendré par la politique de Donald Trump.Le président américain a indiqué lundi qu’il voulait imposer à partir du 1er août une surtaxe de 36% sur les produits importés du Cambodge – un chiffre en baisse par rapport aux 49% annoncés plus tôt, mais qui reste parmi les plus élevés dans la région.Le Vietnam voisin, autre place forte de l’industrie du textile, a annoncé la semaine dernière un accord avec Washington pour un taux de 20%.La ristourne consentie par les Américains constituent une “grande victoire” pour le Cambodge, a salué mardi le vice-Premier ministre Sun Chanthol.”On a toujours l’opportunité d’aller plus loin dans les négociations pour réduire le taux encore plus”, a-t-il insisté.- “Rester calme” -“J’appelle les entreprises qui ont des usines au Cambodge à rester calme”, a lancé le dirigeant, confiant dans la capacité du gouvernement à pouvoir “protéger” les intérêts nationaux.Les Etats-Unis ont représenté l’an dernier le principal marché des biens “made in Cambodia”, à hauteur d’environ dix milliards de dollars, soit 40% du total des exportations, loin devant le Vietnam et la Chine, selon des données officielles khmères.”Je veux que les droits baissent encore plus”, a lancé Sreymom, une ouvrière enceinte de 28 ans, dont onze passées à l’usine.En cas d’échec des négociations, “je suis inquiète qu’on n’ait plus de travail”, a-t-elle développé.”Les entreprises n’auront plus l’argent pour payer”, a-t-elle affirmé.Le secteur de l’habillement, du textile et des chaussures a employé en 2024 environ un million de personnes, dont plus de 75% sont des femmes, a calculé le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP).La grande majorité de la main-d’oeuvre est déclarée, dans un pays où l’économie informelle continue de mobiliser des millions de personnes, plus vulnérables à la pauvreté, ont relevé des organisations internationales.Yi Mom, 47 ans, travaille depuis vingt ans dans l’industrie du textile. Elle a dit craindre que le choc soit trop dur à encaisser pour le Cambodge, l’un des plus petits pays d’Asie du Sud-Est, au développement retardé par des décennies de conflit civil.Le régime douanier imaginé par Donald Trump “va conduire à la baisse du nombre d’emplois”, a-t-elle prédit. “Après, on aura des salaires plus bas, et on ne pourra plus soutenir nos familles.”

L’UE veut un rééquilibrage de ses échanges avec la Chine au sommet de Pékin

L’UE cherchera à rééquilibrer ses relations économiques avec la Chine, en exigeant qu’elle facilite l’accès au marché pour ses entreprises lors d’un sommet prévu fin juillet à Pékin, a déclaré mardi la présidente de la Commission européenne.L’accès des entreprises européennes aux terres rares chinoises et le soutien de la Chine à l’effort de guerre de la Russie en Ukraine seront également à l’ordre du jour des discussions, a ajouté Ursula von der Leyen, dans un discours devant le Parlement européen à Strasbourg.La Chine enregistre l’excédent commercial le plus important “de l’histoire de l’humanité”, notamment avec l’Union européenne, tout en rendant plus difficile pour les entreprises européennes de faire des affaires en Chine, a-t-elle expliqué.”Pour que notre partenariat aille de l’avant, nous avons besoin d’un véritable rééquilibrage, de moins de distorsions du marché, de moins de surcapacités exportées par la Chine et d’un accès équitable et réciproque pour les entreprises européennes”, a-t-elle déclaré .Pékin a cherché à améliorer ses relations avec l’Union européenne après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier, mais de profondes frictions subsistent dans les relations économiques entre les deux géants commerciaux. Le déficit commercial entre la Chine et l’UE s’élevait à 357 milliards de dollars en 2024. “La Chine ne peut pas compter sur les exportations pour résoudre ses problèmes économiques internes. Les surcapacités doivent être traitées à la source, elles ne peuvent pas être simplement déversées sur les marchés mondiaux”, a souligné Mme von der Leyen.La présidente de la Commission doit se rendre à Pékin avec Antonio Costa, le président du Conseil européen, institution qui regroupe les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, pour des entretiens avec les responsables chinois. Ce sommet, prévu les 24 et 25 juillet, doit marquer le 50ème anninversaire des relations diplomatiques entre Pékin et Bruxelles.Les deux dirigeants européens vont également s’efforcer d’obtenir un assouplissement des restrictions pesant sur les exportations de terres rares chinoises, indispensables dans la production de téléphones portables ou de voitures électriques.La Chine produit près des deux tiers des terres rares dans le monde et 92% des produits raffinés qui en sont issus, selon l’Agence internationale de l’énergie.L’UE entend également convaincre la Chine de renoncer à son soutien à la Russie en guerre, une situation “inacceptable”, selon Mme von der Leyen.

Programmation énergétique: débats scrutés au Sénat, sur fond de discorde gouvernementale

Les désaccords gouvernementaux autour des énergies renouvelables s’invitent mardi au Sénat avec l’examen très scruté d’une loi sur l’avenir énergétique de la France actant une relance massive du nucléaire, censée aider l’exécutif à finaliser sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).La proposition de loi du sénateur Les Républicains Daniel Gremillet (Vosges) connaît décidément un parcours chaotique au Parlement: adoptée au Sénat en première lecture en octobre, rejetée ensuite à l’Assemblée nationale fin juin, elle est désormais malmenée par les passes d’armes des derniers jours au sommet de l’Etat.La coalition gouvernementale est en effet fragilisée par l’opposition frontale entre camp macroniste et droite, depuis que le patron des Républicains – et ministre de l’Intérieur – Bruno Retailleau s’est fendu d’une tribune au Figaro dans laquelle il plaide pour la fin des “subventions publiques” pour l’éolien et le photovoltaïque.Cela a suffi pour attiser la réprobation de certains de ses collègues du gouvernement, dont le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, qui a assuré mardi sur Europe 1 et CNews que “certaines énergies renouvelables, l’éolien terrestre en particulier, sont aussi compétitives (…) que le nucléaire existant”.- Inspiration sénatoriale -Le Premier ministre François Bayrou et le président de la République Emmanuel Macron étaient eux aussi montés au créneau pour appeler à la discipline ces derniers jours.Les débats au Palais du Luxembourg permettront aux uns et aux autres de rappeler leur position. Les Républicains y sont en force, et les observateurs les plus avisés du Parlement n’ont pas oublié que le nom de Bruno Retailleau figure parmi les principaux signataires du texte de loi, déposé lorsqu’il siégeait encore au Sénat.”Il n’y a absolument pas de contradiction entre la tribune de Bruno Retailleau et la proposition de loi, car le financement des énergies renouvelables relève du projet de loi de finances. C’est là que des choix seront à faire”, a insisté le sénateur LR Alain Cadec, corapporteur sur le texte débattu mardi. Pour ce vote attendu en fin de soirée mardi, le Sénat a les cartes en main, après le rejet de l’ensemble du texte par l’Assemblée nationale.Le texte y avait été dénaturé durant les débats à l’initiative notamment du Rassemblement national et des Républicains : un amendement de ces derniers instaurant un moratoire sur les énergies éolienne et solaire avait mis le feu aux poudres, convainquant les groupes de l’ancienne majorité macroniste de voter contre l’ensemble du texte.En seconde lecture, cette disposition ne peut plus être mise au débat en raison des règles de procédure parlementaire. – En attendant la PPE -Le Sénat n’y était de toute façon pas favorable, même s’il a voté en commission un amendement précisant, sur l’éolien terrestre, la nécessité de “privilégier le renouvellement des installations existantes” plutôt que l’implantation de nouveaux projets. Dans la lignée de la tribune de Bruno Retailleau, un autre amendement sera soumis mardi soir pour demander au gouvernement une évaluation du financement des diverses énergies, notamment renouvelables.Pour cette deuxième lecture, les sénateurs ont par ailleurs choisi de condenser la proposition de loi en supprimant une douzaine d’articles, soit environ un tiers du texte, privilégiant le volet programmatique par rapport aux mesures de simplification. L’objectif: accélérer la navette parlementaire.Un consensus semble émerger entre Sénat, Assemblée nationale et gouvernement sur les deux articles phares du texte.D’une part sur la relance massive du nucléaire, avec notamment la construction de 14 nouveaux réacteurs; d’autre part sur l’essor des énergies renouvelables, avec l’objectif de porter, d’ici 2030, à 58% au moins la part d’énergie décarbonée de la consommation d’énergie en France, contre environ 40% actuellement.Cette loi, fustigée par une grande partie de la gauche, doit inspirer le gouvernement dans la finalisation de sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la trajectoire énergétique qu’il entend publier prochainement par décret. Les sénateurs, leur président Gérard Larcher en tête, espèrent que le gouvernement attendra le retour du texte à l’Assemblée, fin septembre, avant de publier son décret, qui doit consacrer la rupture avec la précédente PPE adoptée en 2020, marquée à l’époque par la fermeture de 14 réacteurs. 

Trump annonce au moins 25% de surtaxe sur les produits de 14 pays, dont le Japon

Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le dirigeant a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à des pays essentiellement asiatiques. Trump avait précédemment programmé l’entrée en vigueur de ces droits de douane additionnels à mercredi, mais a repoussé l’échéance au 1er août via un décret présidentiel publié lundi soir. Nouvelle échéance sur laquelle il a aussitôt laissé planer un doute: “Je dirais qu’elle est ferme, mais pas ferme à 100%”, a-t-il répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur cette date lors du dîner avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Le montant de la surtaxe qu’il menace d’appliquer sur les produits de ces 14 pays, à compter du 1er août, varie: de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie) en passant par 36% (Cambodge et Thaïlande). Parmi les quatre pays non asiatiques destinataires d’un courrier, l’Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30%.  Les lettres soulignent que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d’ailleurs, une surtaxe “plus élevée” s’appliquera. Il n’a donné aucun montant ni cité aucun pays directement, mais les produits chinois transitant par ces pays semblent être visés. Il a aussi assuré que toute riposte serait sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Pressé de dire si les lettres constituaient son offre finale, Trump s’est également montré évasif : “Je dirais finale, mais s’ils appellent avec une autre offre et qu’elle me plaît, alors nous le ferons”.Les droits de douane, payés par les importateurs, renchériront vraisemblablement les prix sur le sol américain.Donald Trump avait annoncé qu’il enverrait lundi une première série de 12 à 15 lettres, à autant de partenaires commerciaux, mentionnant la surtaxe qu’il compte mettre en place sur leurs produits.Une partie des annonces ont été faites alors que la Bourse de New York était ouverte. Wall Street a terminé en baisse sans pour autant s’effondrer.- Sus aux déficits -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de défendre l’industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.Il déteste l’idée que les Etats-Unis aient des déficits commerciaux, c’est-à-dire qu’ils importent plus de marchandises en provenance d’un pays qu’ils n’exportent vers ce pays.Il menace ainsi, depuis avril, des dizaines de partenaires commerciaux de droits de douane punitifs pour rééquilibrer les échanges. Et il a déjà instauré une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, et des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l’acier et l’aluminium, 25% sur l’automobile).- Pas “d’empereur” -Le ministre américain des Finances Scott Bessent, en première ligne des négociations à Washington, a assuré sur la chaîne de télévision CNBC que “plusieurs accords” seraient annoncés “dans les prochaines 48 heures”.”Ma messagerie était pleine de nouvelles propositions” des partenaires commerciaux des Etats-Unis dimanche soir, a-t-il affirmé lundi.Lors d’une réunion à Washington lundi entre le secrétaire d’Etat Marco Rubio et le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Wi Sung-lac, les Etats-Unis ont dit espérer qu’un accord commercial soit conclu avec Séoul avant le 1er août grâce à une “communication étroite”, selon un communiqué de la présidence sud-coréenne.Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a pour sa part indiqué mardi qu’il souhaitait un “meilleur accord” avec les Etats-Unis, qui menacent d’appliquer une surtaxe de 36% sur les produits thaïlandais.L’Union européenne (UE) a  rapporté lundi qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.L’Indonésie a annoncé de son côté qu’elle s’engageait à importer au moins un million de tonnes de blé américain par an pendant les cinq prochaines années, pour un montant de 1,25 milliard de dollars.Elle risque malgré tout de voir ses produits frappés d’une surtaxe de 32%, prévue par Washington depuis avril et confirmée lundi dans la lettre de Donald Trump.Celui-ci avait annoncé la semaine dernière un accord avec Hanoï, présenté comme favorable aux intérêts américains: surtaxe de 20% sur les produits vietnamiens (au lieu des 46% affichés en avril) entrant aux Etats-Unis, et en échange “zéro” droit de douane au Vietnam sur les biens en provenance des Etats-Unis.Le président américain a par ailleurs menacé les pays des Brics (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), réunis à Rio de Janeiro, d’une surtaxe supplémentaire de 10%, après qu’ils eurent critiqué son offensive douanière.Les Brics ne veulent pas d’un “empereur”, a réagi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.Les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), réunis dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur, devraient euxexprimer leur “préoccupation” vis-à-vis des droits de douane américains, selon un projet de déclaration consulté mardi par l’AFP.

La Bourse de Paris stable face aux nouveaux remous commerciaux

La Bourse de Paris évolue autour de l’équilibre mardi, les investisseurs évaluant l’actualité sur le front commercial après l’annonce de surtaxes effectives dès août pour certains partenaires commerciaux des Etats-Unis, l’UE n’étant pas visée à ce stade.Peu après avoir ouvert dans le vert, l’indice vedette de la place de Paris, le CAC 40, cédait quelque 0,05% vers 09H50 (heure de Paris), soit une perte de 4,22 points, pour s’établir à 7.719,25 points. La veille, il a terminé en hausse de 0,35%, à 7.723,47 points.Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le président américain a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à plusieurs capitales, avec un montant de surtaxe qui varie de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie).”En réalité, rien n’a vraiment changé”, note Neil Wilson, analyste chez Saxo Markets, soulignant que finalement, “Trump prolonge la trêve commerciale, tout en maintenant la pression” sur ses partenaires commerciaux en jouant sur l’incertitude.Le locataire de la Maison Blanche a en effet repoussé l’entrée en vigueur de ces nouveaux droits de douane au 1er août via un décret présidentiel publié lundi, “prolongeant ainsi l’actuel taux de 10% et laissant plus de temps aux pays pour répondre aux exigences commerciales des Etats-Unis”, explique Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.”L’Union européenne ne fait pas partie des 14 pays visés” à ce stade, souligne M. Wilson.L’UE a rapporté lundi qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.De quoi nourrir “l’espoir qu’un accord – même minimal – soit conclu d’ici mercredi”, estime Neil Wilson.Peugeot quitte SPIELa holding Peugeot Invest, qui porte la participation de la famille Peugeot dans le groupe automobile Stellantis (+0,14% à 8,42 euros vers 09H50), a annoncé mardi “le succès de la cession du solde de sa participation” dans le groupe de services techniques aux entreprises SPIE (-0,04% à 47,20 euros), soit environ 2,5% du capital.Aramis chute en BourseLe groupe automobile Aramis a revu a la baisse ses objectifs de croissance pour l’année 2025, anticipant “une croissance moins forte qu’attendue au second semestre”, d’après un communiqué publié lundi.Aramis évoque notamment “un contexte de marché sensiblement ralenti depuis début avril” et le choix de “privilégier la rentabilité unitaire dans certains pays”.A la Bourse de Paris, le titre Aramis chutait de 14,52% à 6,71 euros vers 10H00.

Les Bourses européennes ouvrent en légère hausse

Les Bourses européennes ont ouvert en légère hausse mardi, malgré l’annonce par Donald Trump du taux de surtaxes douanières qu’il souhaite appliquer à un certain nombre de partenaires commerciaux, les investisseurs anticipant toujours un accord satisfaisant avec l’Union européenne.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,08%, Francfort 0,15%, Londres 0,07% et Milan 0,22%.

Trump annonce au moins 25% de surtaxe sur les produits d’une douzaine de pays, dont le Japon

Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le dirigeant a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à plusieurs capitales, de Tunis à Bangkok en passant par Astana.Le montant de la surtaxe qu’il compte appliquer sur leurs produits, à compter du 1er août, varie: de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 36% (Cambodge et Thaïlande) et jusqu’à 40% (Laos et Birmanie).Les courriers soulignent que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d’ailleurs, une surtaxe “plus élevée” s’appliquera, sans que le montant soit donné.Il est aussi assuré que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Les droits de douane, payés par les importateurs, renchériront vraisemblablement les prix sur le sol américain.Donald Trump avait annoncé qu’il enverrait lundi une première série de 12 à 15 lettres, à autant de partenaires commerciaux, mentionnant la surtaxe qu’il compte mettre en place sur leurs produits.Il avait précédemment programmé l’entrée en vigueur de ces droits de douane additionnels à mercredi, mais a repoussé l’échéance au 1er août via un décret présidentiel publié lundi soir.Une partie des annonces ont été faites alors que la Bourse de New York était ouverte. Wall Street a terminé en baisse sans pour autant s’effondrer.- Sus aux déficits -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de défendre l’industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.Il déteste l’idée que les Etats-Unis aient des déficits commerciaux, c’est-à-dire qu’ils importent plus de marchandises en provenance d’un pays qu’ils n’exportent vers ce pays.Il menace ainsi, depuis avril, des dizaines de partenaires commerciaux de droits de douane punitifs pour rééquilibrer les échanges. Et il a déjà instauré une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis et mis en place des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l’acier et l’aluminium, 25% sur l’automobile).- Pas “d’empereur” -Le ministre américain des Finances Scott Bessent, en pointe des négociations à Washington, a assuré lundi sur la chaîne de télévision CNBC que “plusieurs accords” seraient annoncés “dans les prochaines 48 heures”.”Ma messagerie était pleine de nouvelles propositions (des partenaires commerciaux des Etats-Unis, NDLR) hier (dimanche, NDLR) soir”, a-t-il ajouté.Lors d’une réunion à Washington lundi entre le secrétaire d’Etat Marco Rubio et le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Wi Sung-lac, les Etats-Unis ont dit espérer qu’un accord commercial soit conclu avec Séoul avant le 1er août au moyen d’une “communication étroite”, selon un communiqué de la présidence sud-coréenne.Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a pour sa part indiqué mardi qu’il souhaitait un “meilleur accord” avec les Etats-Unis, qui menacent d’appliquer une surtaxe de 36% sur les produits thaïlandais.L’Union européenne (UE) a rapporté lundi qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.L’Indonésie a annoncé de son côté qu’elle s’engageait à importer au moins un million de tonnes de blé américain par an pendant les cinq prochaines années, pour un montant de 1,25 milliard de dollars.Cela ne l’a pas prémunie de la surtaxe de 32%, prévue par Washington depuis avril et confirmée lundi dans la lettre de Donald Trump.Celui-ci avait annoncé la semaine dernière un accord avec Hanoï, présenté comme favorable aux intérêts américains: une surtaxe de 20% sur les produits vietnamiens (au lieu des 46% affichés en avril) entrant aux Etats-Unis, et en échange “zéro” droit de douane au Vietnam sur les biens en provenance des Etats-Unis.Le président américain a par ailleurs menacé les pays du groupe Brics (comportant notamment Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), réunis à Rio de Janeiro, d’une surtaxe supplémentaire de 10%, après qu’ils eurent critiqué son offensive douanière.Les Brics ne veulent pas d’un “empereur”, a protesté lundi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

Aides publiques aux entreprises: le Sénat rend un rapport sur cette manne aux contours un peu flous

Le Sénat publie mardi son rapport sur les aides publiques aux entreprises, dont le coût pour les finances publiques a paru flou au cours d’auditions, alors que cette manne reçue cohabite parfois avec des plans sociaux ou de gros versements de dividendes aux actionnaires.”L’octroi d’aides publiques aux grandes entreprises, qui s’est fortement accru ces dernières années, n’empêche pas les fermetures de sites, les licenciements, voire les délocalisations, ce qui doit conduire la commission d’enquête à s’interroger sur les contreparties que pourraient exiger les collectivités publiques”, avait estimé le rapporteur, le sénateur communiste (CRCE-K) Fabien Gay, au lancement de cette commission créée à l’initiative de son groupe.Celle-ci a interrogé de février à juin des dizaines de chefs d’entreprises, ministres, économistes, partenaires sociaux… Elle s’est particulièrement penchée sur les entreprises employant plus de 1.000 salariés et réalisant un chiffre d’affaires net mondial d’au moins 450 millions d’euros.Plus de 2.200 dispositifs d’aides, émanant de l’État, des collectivités, de la Sécurité sociale ou encore de l’Union européenne sont actuellement recensés, selon la Commission d’enquête. Or leur montant n’est pas clair, avec des estimations variant de 70 à 250 milliards d’euros par an, alors que le gouvernement avance le chiffre de 150 milliards.Lors de son audition, le 15 mai, le ministre de l’Economie Eric Lombard a détaillé ce dernier chiffre: 40 milliards d’euros de dépenses fiscales (dont 8 milliards pour le crédit d’impôt-recherche), 30 milliards de dépenses budgétaires (aides à l’apprentissage, France 2030) et 80 milliards d’allègements de cotisations sociales. – “Nombreuses équipes” -Le ministre a assuré que ces aides faisaient l’objet “d’un contrôle systématique, d’un suivi rigoureux et d’évaluations régulières”.Côté entreprises, la directrice financière de LVMH Cécile Cabanis avait indiqué que le recensement des aides publiques avait demandé “la mobilisation de nombreuses équipes” du groupe pour répondre au Sénat dans le délai imparti.Le géant du luxe a ainsi annoncé avoir reçu, en 2023, un total de 275 millions d’euros d’aides, tout en soulignant qu’il “convenait de les rapporter” aux 3,8 milliards d’euros d’impôts versés par LVMH la même année et à un montant d’investissement en France de 3,9 milliards d’euros.Quelques auditions ont été plus tendues que d’autres, comme celle des responsables du laboratoire pharmaceutique Sanofi le 26 mars, qui avaient semblé agacer tant le rapporteur que le président LR de la Commission, Olivier Rietmann.Celui-ci avait fait observer à ces responsables qu’ils ne semblaient remarquer “aucune relation entre percevoir des aides publiques, verser des dividendes et licencier du personnel”.Pourtant, “si je regarde l’ensemble des aides que vous avez touchées et l’ensemble des dividendes, je me dis qu’il y a une bonne partie des aides qui sont parties en dividendes”, avait-il poursuivi, tandis que Fabien Gay lançait: “On a l’impression que c’est fromage, dessert et digestif. Et à la fin, ce sont les salariés qui sont la variable d’injustice.”- “Mondialisation cannibale” -Le 22 avril, le président du Medef avait défendu les aides, qu’il préfère appeler “compensations” dans un contexte de concurrence mondiale très difficile. Patrick Martin a mis en garde contre toute remise en cause brutale de ces dispositifs.L’ancien ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait, lui aussi, estimé que dans un environnement de “mondialisation cannibale”, l’Etat devait apporter “un cadre stable aux entreprises, notamment en maintenant les aides”, même si celles-ci pouvaient être “simplifiées”.La publication du rapport intervient une semaine avant la présentation par le Premier ministre François Bayrou des grandes lignes de son plan d’économies de 40 milliards d’euros pour 2026, visant à assainir les finances publiques (celles de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales).Dans l’objectif de ramener le déficit public sous 3% du PIB en 2029, le gouvernement a l’intention de strictement contenir celui-ci à 5,4% cette année puis à 4,6% l’an prochain.

Agriculture: la loi Duplomb entrevoit le bout du tunnel parlementaire, sans éteindre la controverse

La loi agricole Duplomb-Menonville, qui a tant fait couler d’encre ces dernières semaines pour sa mesure de réintroduction dérogatoire d’un pesticide de type néonicotinoïde, est en passe d’adoption définitive au Parlement mardi, avec un dernier vote de l’Assemblée.Initiée par les sénateurs Laurent Duplomb (LR) et Franck Menonville (UDI, centre), cette proposition de loi est présentée comme l’une des réponses à la colère des agriculteurs de l’hiver 2024, et comme une manière de “lever les contraintes” à l’exercice de leur métier.Le texte est notamment réclamé et salué par la FNSEA, syndicat agricole leader, et ses alliés des Jeunes agriculteurs. A l’inverse, la Confédération paysanne, 3e syndicat agricole, dénonce une “loi mortifère au service du libre-échange” et appelle à un rassemblement devant l’Assemblée à 12H30.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard (LR) loue quant à elle une loi “équilibrée” et “crucial(e)”, quand sa collègue Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) regrette d’avoir “perdu” sur la mesure la plus commentée: la réintroduction à titre dérogatoire et sous conditions de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes.Interdit en France, mais autorisé ailleurs en Europe jusqu’en 2033, ses effets chez l’humain sont source de préoccupations, même si les risques restent incertains, par manque d’études d’ampleur. Ce produit est notamment réclamé par les producteurs de betteraves ou de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”.Dans sa version issue d’un compromis entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), le texte prévoit une réintroduction sans instaurer de délai. Avec toutefois une clause de réexamen par le conseil de surveillance, trois ans après, puis annuelle, pour vérifier que les critères d’autorisation sont toujours remplis.”Cela concernera au maximum 1,7% des surfaces agricoles, et encore, si toutes les filières demandeuses avaient la dérogation”, estime le rapporteur du texte à l’Assemblée Julien Dive (LR).- Recours constitutionnels prévus -“Ça revient à une autorisation ad vitam aeternam. Le conseil de surveillance sera un comité Théodule, opaque, sans aucune incidence”, s’insurge au contraire la présidente LFI de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé, dont le groupe défendra une motion de rejet préalable au texte, en fin d’après-midi après les questions au gouvernement.La mesure aura structuré les débats parfois houleux entre députés. Des escarmouches qui n’ont eu lieu qu’en commission puisqu’à l’apex des tensions, les partisans du texte l’avaient eux-mêmes rejeté en première lecture, pour contourner un mur d’amendements insoumis et écologistes et forcer le passage en CMP.La gauche et les écologistes auront du mal à empêcher l’adoption définitive mardi, sauf accident de participation. Une grande partie de la coalition gouvernementale (Renaissance, MoDem, Horizons, LR) et l’alliance RN-UDR devraient le soutenir, selon des sources internes aux groupes.”Nous sommes assez satisfaits”, a commenté la députée Hélène Laporte (RN), demandant toutefois au gouvernement des décrets d’application rapides pour les agriculteurs.Et si certains parlementaires centristes devraient voter contre ou s’abstenir, leurs groupes devraient s’appuyer sur des gains obtenus en CMP par rapport à la version sénatoriale pour appeler à voter pour. Notamment le retrait d’une mesure controversée questionnant l’indépendance de l’agence sanitaire Anses.”Loi poison” pour les écologistes, “entrave à la transition agroécologique” pour le socialiste Dominique Potier, le texte ne contient plus ni “surenchère ni renoncement”, estime au contraire Marc Fesneau, chef des députés MoDem.La proposition de loi prévoit également des mesures pour faciliter le stockage de l’eau pour l’irrigation, dans un contexte de raréfaction liée au dérèglement climatique. Mais elles sont fortement critiquées à gauche, tout comme celles prévoyant de faciliter l’agrandissement ou la création de bâtiments d’élevage intensif.L’association Greenpeace a appelé dans un communiqué à voter contre “ce texte toxique pour la santé publique et l’environnement”.Anticipant une potentielle adoption définitive, insoumis, écologistes et socialistes planchent sur des recours au Conseil constitutionnel, estimant pour certains que la loi contrevient aux principes de précaution et de non-régression environnementale.