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En Alsace, opération nettoyage des polluants éternels

Au pied d’un château d’eau du sud de l’Alsace, aux portes de la Suisse, deux grandes citernes bleues tournent à plein régime pour nettoyer l’eau du robinet des “polluants éternels” qu’on y a retrouvés en quantité excessive.Installées par Veolia, les citernes de cette “unité mobile de traitement” sont remplies de charbon actif, une matière qui absorbe les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), dits “polluants éternels” car extrêmement difficiles à éliminer une fois dans l’eau ou les sols.Lorsqu’il sera gorgé de ces particules, au bout de quelques mois, le charbon actif devra être incinéré et remplacé.Utilisés dans de nombreux objets (textiles, emballages alimentaires, ustensiles de cuisine, cosmétiques…) pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes ou leur résistance à la chaleur, les PFAS peuvent avoir des effets délétères sur la santé: augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement des fœtus…Dans l’agglomération de Saint-Louis, frontalière de Bâle, leur concentration dans l’eau du robinet a dépassé la limite légale de 0,1 microgramme par litre dans 11 communes, où vivent quelque 60.000 personnes.Cette pollution vient majoritairement des mousses anti-incendie utilisées jusqu’en 2016 par les pompiers de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, tout proche.”Les résidus de mousses s’infiltraient dans le sol et, vraisemblablement, ont contaminé la nappe souterraine”, explique Emmanuel Piernot, directeur général des services techniques à Saint-Louis Agglomération.- Levée des restrictions -En mai, la consommation d’eau du robinet a été interdite à quelque 3.000 personnes “sensibles”: immunodéprimées, femmes enceintes et allaitantes, bébés de moins de deux ans, ont droit à une aide de 80 euros pour leurs achats d’eau en bouteille jusqu’à la fin de l’année.Mais elle ne l’a pas été pour les autres habitants. D’ailleurs, aux points d’eau potable situés sur la place principale de la commune voisine de Bartenheim, aucun message n’informait les potentiels consommateurs de la pollution détectée.Mardi, la préfecture a annoncé la levée des restrictions dans les quatre communes dont l’eau a été traitée, la concentration en PFAS y étant repassée sous le seuil légal.”C’est positif, au sens où le calendrier qui avait été annoncé à la suite de l’arrêté préfectoral est respecté”, a déclaré à l’AFP le préfet du Haut-Rhin, Emmanuel Aubry.Les restrictions perdurent cependant dans sept communes pour lesquelles les unités de traitement n’ont pas encore été installées. Elles devraient l’être avant la fin de l’année selon le préfet.- “Bruit de fond” -Daniel Bettinger habite Blotzheim, commune dont l’eau du robinet a présenté des concentrations en PFAS trois fois supérieures à la limite légale.Cet ancien routier de 69 ans confie à l’AFP qu’il utilise une carafe filtrante, sans savoir si c’est utile contre les PFAS (ça ne l’est pas, indiquent les autorités). Il préfère aussi acheter des bouteilles en plastique quand sa petite-fille est à la maison, malgré leur coût.”On alterne avec les packs d’eau, mais quand on sait ce qu’il y a dans les bouteilles en plastique, est-ce que c’est mieux?”, demande-t-il.L’agglomération est la troisième collectivité en France à utiliser ces unités mobiles de Veolia, indique l’entreprise, après Corbas, au sud de Lyon, et Lunel-Viel (Hérault).”On constate de manière globale une généralisation de la contamination aux PFAS. (…) Et donc on a malheureusement dorénavant un bruit de fond de PFAS dans tous les milieux naturels et dans nos territoires”, déplore Emmanuel Piernot.Les unités mobiles ne sont qu’une étape: une fois installées les neuf citernes filtrantes dont elle a besoin pour rendre l’eau à nouveau potable partout sur le territoire, l’intercommunalité envisage de construire des usines de traitement plus pérennes.L’ensemble des dépenses liées aux PFAS est chiffré par la collectivité à 20 millions d’euros.”Pour une agglomération de 84.000 habitants, c’est impossible à prendre en charge avec nos recettes actuelles”, constate Emmanuel Piernot.L’Etat, l’agence de l’eau Rhin-Meuse et la région Grand Est se sont engagés à en prendre une partie en charge, tout comme l’aéroport.Mais le directeur reconnaît que les usagers vont forcément payer plus cher leur eau à partir de 2027, sans pouvoir dire de combien les tarifs augmenteront.

Apple lance ses iPhone 17, promesses de finesses et d’autonomie, sans révolution IA

Apple a présenté mardi sa nouvelle gamme d’iPhone 17, dont un modèle “Air” ultrafin, sans pour autant annoncer d’avancées majeures pour rattraper son retard dans l’intelligence artificielle (IA), à l’heure où la guerre commerciale sino-américaine renchérit ses coûts de production.Avec ses 5,6 mm, plus fin de 0,2 mm que son concurrent Galaxy S25 Edge de Samsung, “l’iPhone Air change complètement la donne”, a assuré le patron d’Apple, Tim Cook, dans une vidéo de présentation de plus d’une heure diffusée au siège californien de Cupertino et en ligne.Outre l’ultra finesse, des progrès sur l’autonomie et les objectifs photographiques sont les promesses principales de cette nouvelle gamme, également marquée par la généralisation de l’abandon des cartes SIM physiques au profit de leurs versions virtuelles eSIM.Sur l’intégration de l’IA, Apple a mis en avant son apport pour la prise de photos ou la gestion de l’autonomie et de la puissance de sa nouvelle génération d’iPhone, moteur de ses revenus qui lui assure une position dominante dans le marché haut de gamme.A la Bourse de New-York, le titre perdait 1,5% à 14h30 (19h30 GMT) à l’issue de la conférence.”Apple esquive le coeur de la course à l’armement sur l’IA” générative “en se positionnant comme un innovateur de toujours sur l’intégration matérielle de l’IA dans les puces et les appareils”, estime Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer. “L’avantage compétitif d’Apple reste ancré sur l’expérience du produit” complet plutôt que sur l’usage direct de l’IA par les utilisateurs, juge-t-il.Les smartphones rivaux, dotés du système Android de Google, “ont massivement amélioré l’intégration de l’IA” tandis que “le déploiement plus lent d’Apple” a poussé des consommateurs à retarder l’achat d’un nouvel iPhone, poursuivait la note.Il y a moins d’un an, Apple a lancé ses fonctionnalités d’IA, “Apple Intelligence”, qui ont déçu les utilisateurs, notamment les améliorations de l’assistant vocal, Siri, jugées trop minimes.Selon certains médias, l’entreprise prévoirait d’intégrer l’IA dans la recherche en ligne en 2026, en parallèle d’une refonte de Siri, mais ces affirmations n’ont pas été confirmées. Apple travaillerait aussi sur un partenariat avec Google pour améliorer son expertise en recherche et IA, selon d’autres articles de presse.- Ultra-fin -L’évènement de mardi était aussi l’occasion de présenter la 3e génération d’AirPods, les écouteurs haut de gamme de la marque, et ces nouveaux modèles d’Apple Watch, tournés en priorité vers les fonctionnalités de suivi de santé.Pour la plupart des observateurs, Apple a décidé de miser sur la finesse plutôt que sur la taille d’écran pour garder la main sur le marché haut de gamme. Un iPhone ultra-fin prépare ainsi le terrain à une éventuelle version pliable, dans les années à venir. Qui devrait toutefois affronter deux défis: une surcoût de production pour la prouesse technique et la réduction de l’espace pour la batterie.Les prix des nouveaux iPhone devraient augmenter aux Etats-Unis en raison des droits de douane imposés par le président Donald Trump, qui alourdissent les coûts de production en Chine, toujours le principal centre de fabrication de la marque à la pomme.L’impact financier de cette guerre commerciale est déjà considérable: le PDG Tim Cook a dévoilé que les droits de douane ont coûté 800 millions de dollars à Apple au dernier trimestre, avec un manque à gagner estimé à 1,1 milliard de dollars pour le trimestre en cours.

L’Allemagne presse l’UE d’assouplir l’interdiction de vente des voitures thermiques en 2035

Le chancelier allemand Friedrich Merz a réclamé mardi plus de “flexibilité” dans la réglementation européenne qui prévoit une interdiction des ventes de voitures thermiques après 2035, un calendrier décrié par l’industrie automobile, secteur-clé plongé dans la crise.”Nous tenons bien sûr fondamentalement à la transition vers la mobilité électrique”, mais “il nous faut une réglementation européenne intelligente, fiable et souple”, a déclaré le chancelier, en inaugurant le salon international de l’automobile à Munich.Lors de son tour du salon le faisant passer par le stand de l’équipementier allemand Mahle, il a insisté : “ce que nous devons fixer comme objectif, c’est la neutralité climatique. Mais c’est à vos ingénieurs et ingénieures de trouver le moyen d’y parvenir”.Le message résonne auprès des géants allemands BMW, Mercedes et Volkswagen, qui remettent ouvertement en cause l’objectif de 2035 fixé par Bruxelles.Devant le chancelier, Arnd Franz, PDG de Mahle, a exhorté Bruxelles à “laisser de la liberté aux idées et à la concurrence des technologies”.M. Merz a confirmé ses réserves sur le choix d’une seule technologie pour mener à bien la transition climatique. Celle-ci doit se produire, selon lui, de la manière la plus rentable possible en restant flexible sur les technologies.Le secteur de l’auto mise sur l’électrique, mais estime que le virage, en termes de ventes de modèles neufs en Europe, est trop lent pour atteindre pleinement le cap fixé d’ici 10 ans.- Concurrence chinoise -Plus de 150 entreprises – constructeurs de véhicules électriques, fabricants de batteries ou opérateurs de recharge – voient les choses différemment, exhortant lundi la présidente de la Commission européenne à “ne pas reculer”.Au sein de la coalition au pouvoir à Berlin, le parti social-démocrate (SPD) a mis en garde mardi contre un recul sur les objectifs climatiques.”Remettre en question la sortie des moteurs thermiques met en danger la compétitivité à long terme et déstabilise notre économie”, a déclaré Armand Zorn, vice-président du groupe SPD au Bundestag.Les constructeurs européens rencontreront vendredi Ursula von der Leyen à Bruxelles pour discuter de l’avenir du secteur face aux défis de l’électrification, de la concurrence et des tensions commerciales.Jan Vlasak, 35 ans, qui travaille chez un constructeur allemand dont il ne veut pas dire le nom, dit espérer que l’UE cèdera.”Je pense que (la date de 2035) devrait être revue, repoussée de cinq ou dix ans, ce serait bien”, confie-t-il à l’AFP, dans les couloirs du salon. L’économie européenne est “dans une impasse”, contrairement à la Chine, maîtresse dans l’art du véhicule électrique à coût raisonnable, abonde Markus Sigmund, employé chez un grand fournisseur. Le salon de Munich accueille une centaine d’exposants chinois sur environ 700, soit 40% de plus qu’en 2023. Mais M. Merz n’en a visité aucun pendant son passage.- “Misérable” Allemagne -Alors que le géant chinois BYD a présenté sa compacte Dolphin Surf à 20.000 euros, produite dès 2025 en Hongrie pour contourner les droits de douane, Volkswagen a répliqué avec trois marques (VW, Cupra, Škoda) et des modèles d’entrée de gamme à 25.000 euros, qui seront lancés en 2026. L’objectif ? Capter environ 20% du segment des petites voitures électriques en Europe, soit plusieurs centaines de milliers de véhicules par an.Un absent de marque à Munich: l’Américain Tesla, présent il y a deux ans, et dont les ventes européennes, grevées par le soutien d’Elon Musk à l’extrême droite du Vieux Continent, ont chuté de 43% au premier semestre. M. Merz a rappelé la tenue d’une prochaine “concertation” sur l’avenir de l’industrie automobile allemande, impliquant régions et syndicats, alors que le secteur a perdu plus de 50.000 emplois en un an sur un total d’environ 800.000, selon EY.Volkswagen va se séparer de 35.000 employés d’ici 2030 et arrêter la production dans deux usines allemandes, quand Porsche, Audi et des centaines de sous-traitants dégraissent également leurs effectifs.”La situation est misérable pour l’économie allemande”, résume Ferdinand Dudenhöffer, expert du secteur.

Dette: la France emprunte désormais au même taux que l’Italie

La France emprunte désormais aussi cher que l’Italie à échéance dix ans, au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou et à l’approche de la révision de la notation du pays vendredi par l’agence Fitch Ratings. Le taux de l’emprunt français à dix ans, la référence en terme de rendement de la dette souveraine, a terminé mardi en hausse, à 3,47%, lorsque son équivalent italien a fini juste au-dessus, à 3,48%.Durant la séance, le rendement italien est même passé brièvement sous son équivalent français.Cette situation est inédite depuis le lancement de l’euro en 2002, alors que Rome a longtemps été considérée parmi les mauvais élèves en Europe en termes de maîtrise de sa dette publique.Mais la situation budgétaire italienne “s’est améliorée ces dernières années et le gouvernement Meloni s’est engagé à ramener leur déficit à 2,8% d’ici 2026”, explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.Au contraire, “sur les 3 dernières années, on a un déficit qui a augmenté en France, à rebours de ce qui se passe ailleurs en Europe”, relève Julien-Pierre Nouen, directeur des études économiques chez Lazard Frères Gestion.Plus une dette publique est jugée risquée par les marchés financiers, plus son taux de rendement est élevé.Ce renchérissement du coût de la dette française fait directement suite au vote de confiance perdu lundi par François Bayrou, qui l’avait sollicité à la suite de son annonce de plus de 40 milliards d’euros d’économies en juillet.L’écart entre le taux d’intérêt français et son équivalent allemand, une référence sur le marché européen ne cesse également de se creuser. Depuis l’annonce, le 25 août, du vote de confiance par François Bayrou, il s’est élargi de 0,70 point de pourcentage à 0,81 point mardi en clôture.”Il faut rappeler que l’écart était d’environ 50 points de base” avant la dissolution de l’Assemblée nationale déclenchée par Emmanuel Macron en juin 2024, commente Paul Jackson, directeur mondial de la recherche en allocation d’actifs chez Invesco.Si le président de la République a affirmé son intention de vouloir nommer un Premier ministre rapidement, la démission de François Bayrou rendue effective mardi augmente l’incertitude, ce qu’abhorrent les investisseurs. “La France vient de basculer dans une nouvelle zone de turbulences”, a ainsi noté mardi John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Les investisseurs ont désormais les yeux rivés vers l’agence Fitch Ratings, qui doit actualiser la note de la France vendredi. “L’agence a déjà placé la France sous perspective négative, un abaissement est désormais probable”, estime John Plassard.Du côté des actions, l’indice vedette CAC 40 a pris 0,19%, soit 14,55 points à 7.7749 points. 

Dans l’Arctique suédois, des terres rares chères aux Samis attisent les convoitises

Le plus grand gisement de terres rares de l’Union européenne se trouve en Suède en plein territoire sami, au grand dam de ce peuple autochtone qui craint de voir sacrifié l’élevage de rennes au profit de la souveraineté économique européenne.A 910 mètres sous terre, le groupe public minier LKAB creuse, depuis la mine de minerai de fer voisine de Kiruna, un tunnel d’exploration pour évaluer le potentiel du gisement découvert début 2023. Les machines avancent chaque jour de cinq mètres.”Nous n’avons aucune activité d’exploitation minière dans le domaine des terres rares en Europe qui représente un potentiel énorme”, souligne Niklas Johansson, vice président de LKAB, lors d’une visite. Cependant il existe “de nombreux défis à relever pour atteindre nos objectifs” sur ce gisement, ajoute-il.”Il existe une volonté politique d’y parvenir, mais pour ce faire, il reste encore de nombreux obstacles juridiques et processus d’autorisation à surmonter, que les nouvelles règles sont censées faciliter, mais nous n’avons encore rien vu”, ajoute-t-il.Ces “nouvelles règles” évoquées par le dirigeant renvoient aux 47 “projets stratégiques” de terres rares et matériaux stratégiques définis en mars par la Commission européenne, et qui doivent bénéficier d’un traitement accéléré.Le gisement suédois de LKAB baptisé Per Geijer figure parmi les projets choisis. En théorie, la procédure d’obtention de permis pour l’extraction doit être accélérée pour s’établir à 27 mois. Mais LKAB reste prudent et, en l’absence de nouvelles, le dirigeant estime qu'”il faudra peut-être compter 10 ans rien que pour obtenir le permis” puis “environ deux ans pour construire une mine”.- Menace “existentielle” pour les Sami -Cette promesse d’eldorado inquiète le peuple autochtone Sami qui vit de l’élevage traditionnel de rennes. “Nous sommes vraiment désespérés” déplore Lars-Marcus Kuhmunen, éleveur de rennes et chef de la communauté Gabna. “Parce que nous considérons que nous pourrions être la dernière génération sami dans cette région. Ce sera un trou noir sur la carte, là où se trouve Kiruna.”La pérennité de cet élevage est en jeu.”La mine prévue va obstruer la seule route migratoire saisonnière restante reliant les pâturages d’hiver et les pâturages d’été” explique Rasmus Kløcker Larsen, chercheur à l’Institut de l’environnement de Stockholm. “Le risque est que les gens soient poussés à abandonner l’élevage et que les coutumes et les connaissances des Samis ne soient pas transmises aux nouvelles générations”, poursuit le chercheur qui réalise une étude pilote sur les risques liés aux droits humains dans les projets miniers sur les terres samies.”Le projet Per Geijer en est encore à ses débuts, et de nombreux aspects sont actuellement étudiés et examinés, notamment les mesures de protection, d’adaptation et de compensation à prendre pour répondre aux besoins de l’élevage de rennes”, répond Pia Lindström, directrice de LKAB pour le développement durable. “Nous pensons qu’il est possible pour nos deux industries de poursuivre leurs activités et leur développement.”- Dialogue de sourds ? -Cependant, les représentants Sami et ceux de LKAB ne parlent pas la même langue, estime Lars-Marcus Kuhmunen. “Le dialogue porte toujours sur la minimisation des dommages pour nous. (…) Nous ne prenons pas d’argent. Nous ne voulons pas d’argent, nous voulons de la culture. Nous voulons que notre culture et l’élevage des rennes s’améliorent.”L’an dernier, l’UE a adopté une législation pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions. Ce texte a été complété en mars par la liste de 47 “projets stratégiques” dont ce gisement nordique.Le groupe minier suédois contrôlé par l’État entend aller de l’avant et profiter de ses capacités à extraire du minerais de fer à Kiruna depuis 1890 pour rentabiliser la production de terres rares et de phosphate.Car bien que les terres rares ne soient pas rares sur terre, 92% de leur production raffinée est réalisée en Chine alors que le pays n’est responsable que de 60% de leur extraction, selon l’Agence internationale de l’énergie.

La Bourse de Paris ignore la situation politique

Le CAC 40 a terminé en légère hausse mardi, ignorant la situation politique française après que l’Assemblée nationale a renversé le Premier ministre François Bayrou, qui a échoué à obtenir la confiance des députés.L’indice vedette de la Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,19%, soit un gain de 14,55 points, pour s’établir à 7.749,39 points. Lundi, le CAC 40 avait gagné 60,06 points (+0,78%) pour s’établir à 7.734,84 points à la clôture.Le chef du gouvernement français François Bayrou, qui a échoué lundi à obtenir la confiance des députés, a remis sa démission à la mi-journée lors d’un ultime entretien avec Emmanuel Macron. Il a ensuite rejoint Matignon où il devrait désormais expédier les affaires courantes, dans l’attente d’un successeur. “On observe une véritable dichotomie: les actions font comme si de rien n’était, tandis que les obligations traduisent une défiance croissante”, relève Matéis Mouflet, analyste marchés chez XTB France.Le taux de l’emprunt français à échéance dix ans, la référence en terme de rendement de la dette souveraine, a en effet terminé mardi en hausse, à 3,47%, lorsque son équivalent italien a fini juste au-dessus, à 3,48%.”Les entreprises qui sont sur le CAC 40 ne sont pas que liées à la France, leur activité économique n’est pas que dans le pays”, explique à l’AFP Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.”Le marché se rend bien compte que la situation des entreprises en France est totalement différente de celle de l’Etat français” et de ses finances, expliquant ainsi que “la contagion est limitée”, poursuit-elle.L’instabilité politique du pays depuis l’an dernier a cependant fait prendre à la Bourse de Paris un retard considérable sur les principales places financières du globe.Depuis le début de l’année, le DAX de Francfort a grimpé de 19,13%, la Bourse de Londres de plus de 13% et celle de Milan de plus de 22%, quand le CAC 40 n’affiche qu’une hausse de 4,99%.Kering valide son nouveau directeur généralL’assemblée générale des actionnaires du groupe de luxe français Kering a validé mardi l’arrivée au poste de directeur général de Luca de Meo, venu de Renault et qui a déclaré vouloir “agir sans délai” pour “rationaliser, réorganiser, repositionner” certaines marques et “désendetter” le groupe.Kering avait officialisé à la mi-juin le recrutement de l’Italien Luca de Meo à un poste nouvellement créé de directeur général, l’actuel PDG François-Henri Pinault, 63 ans, conservant la présidence du groupe.Le titre Kering a perdu 2,37% à 233,25 euros mardi.

10 septembre: trafic perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France

Le trafic sera perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France mercredi, jour du mouvement pour “tout bloquer”, le ministre des Transports promettant un important dispositif de sécurité à Paris à la Gare du Nord qui pourrait être ciblée par des manifestants.La SNCF ne prévoit aucune circulation sur une partie du RER D, seulement un train sur trois sur les lignes Transilien H, vers le nord-ouest de la région parisienne, et Transilien R (sud-est) ainsi qu’un train sur deux sur le RER B dans sa partie nord, desservant notamment l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Dans la partie sud du RER B, gérée par la RATP, deux trains sur trois circuleront, a précisé mardi ce dernier transporteur. Le RER A, ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, ne sera a priori pas affectée par le mouvement, selon la RATP et la SNCF. Cette dernière prévoit aussi un trafic “normal” sur la ligne V du Transilien (Versailles-Massy) et les deux tramways qu’elle exploite, les lignes 12 et 13.Le RER C et les lignes K (nord), N (ouest) et U (ouest) du Transilien verront circuler un train sur deux. Cette proportion montera à deux trains sur trois sur les lignes J et L (ouest) et le RER E. La ligne P, vers l’est, sera également touchée, mais verra circuler au minimum deux trains sur trois.A la RATP, le trafic sera “quasi normal” dans le métro avec “plus de neuf trains sur dix” sur les lignes 5, 8, 9 et 13, les autres n’étant pas affectées. En moyenne, “neuf bus sur dix circuleront sur l’ensemble du réseau”, tandis que les tramways fonctionneront à 100%.La SNCF avait déjà prévenu lundi que le trafic ferroviaire serait affecté dans l’Hexagone par le mouvement social de mercredi, en particulier celui des TER et des Intercités, mais pas le réseau à grande vitesse.”A la RATP, il y a assez peu d’annulations puisqu’il y a, je crois, 1.400 collaborateurs grévistes sur près de 46.000″ salariés, a affirmé le ministre démissionnaire des Transports, Philippe Tabarot, après avoir réuni mardi après-midi les principaux acteurs du transport.- “Particulièrement vigilants” -M. Tabarot a évoqué, côté SNCF en Ile-de-France, “quelques perturbations sur les RER et sur les Transilien, mais qui, majoritairement, vont circuler, environ aux alentours de 60%”.Selon le ministre, dans le reste de la France, environ “70% des TER” devraient circuler, “avec quelques régions où il n’y aurait pratiquement pas de perturbations, et d’autres où il y en aurait un petit peu plus”, notamment les Hauts-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie.A la RATP, le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs de RER, a appelé à faire grève mercredi.Mais les quatre principaux syndicats de la RATP – CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC – ont quant à eux appelé à la grève le 18 septembre, autre jour de mobilisation.Côté SNCF, la CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe, a appelé à “participer massivement” à la grève de mercredi ainsi qu’à celle du 18 septembre. SUD-Rail, troisième syndicat de cheminots, a également appelé à faire grève mercredi, mais ne s’est pas joint à l’appel lancé par les trois autres grands syndicats de la SNCF (CGT, Unsa, CFDT) pour le 18 septembre.M. Tabarot a estimé que la mobilisation “pourrait être plus forte le 18 que le 10”, mais il a prévenu que “la radicalité des actions menées risque d’être au rendez-vous” mercredi.En particulier, “il semblerait que la Gare du Nord soit ciblée par un certain nombre de manifestations”, a-t-il révélé, en promettant un dispositif de sécurité “très important sur cette gare comme pratiquement sur l’ensemble des plus grandes gares [du] pays”.”On sera particulièrement vigilants là-dessus, que ce soit sur les voies ferrées, que ce soit sur nos routes ou nos autoroutes pour éviter un certain nombre de blocages”, a promis le ministre.

Les Bourses européennes terminent sans direction commune

Les Bourses européennes ont terminé sans direction commune mardi, dans une séance sans catalyseur, avec les anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la situation politique française dans le viseur.La Bourse de Francfort a reculé de 0,37%, quand celle de Paris a gagné 0,19%, Londres 0,23% et Milan 0,68%.

Luca de Meo, nouveau directeur général de Kering, compte agir “sans délai” pour remonter le groupe

L’assemblée générale des actionnaires du groupe de luxe français Kering a validé mardi l’arrivée au poste de directeur général de Luca de Meo, venu de Renault et qui a déclaré vouloir “agir sans délai” pour “rationaliser, réorganiser, repositionner” certaines marques et “désendetter” le groupe.Kering avait officialisé à la mi-juin le recrutement de l’Italien Luca de Meo à un poste nouvellement créé de directeur général, l’actuel PDG François-Henri Pinault, 63 ans, conservant la présidence du groupe.Le dirigeant de 58 ans, qui a fait toute sa carrière dans l’industrie automobile, était depuis cinq ans à la tête du constructeur français Renault qu’il a contribué à redresser.Les actionnaires de Kering ont voté à 98,97% pour la nomination de Luca de Meo en qualité d’administrateur. La famille Pinault, via sa holding Artémis, possède 42,3% du capital de Kering et 59,3% des droits de vote.L’Italien doit être confirmé au poste de directeur général lors du conseil d’administration tenu à l’issue de l’assemblée générale.”La situation actuelle (…) renforce notre détermination à agir sans délai”, a-t-il déclaré devant les actionnaires. “Cela exigera des choix clairs et forts”, a-t-il prévenu. “Nous devrons continuer à nous désendetter et, là où cela s’impose, rationaliser, réorganiser et repositionner certaines de nos marques.”Kering, propriétaire de Gucci, Yves Saint Laurent ou encore Bottega Veneta, a annoncé en juillet une chute de 46% de son bénéfice net au premier semestre, à 474 millions d’euros, un plongeon de 16% de son chiffre d’affaires, à 7,6 milliards d’euros, et un endettement de 9,5 milliards d’euros.”Évidemment, ce n’est pas aujourd’hui le moment de détailler notre futur plan stratégique que je construirai avec les équipes en vue d’une présentation au printemps 2026”, a dit mardi celui qui prendra ses fonctions le 15 septembre.Le futur directeur général a reconnu que “ces décisions ne seront pas toujours faciles”. “Mais nous les prendrons avec lucidité, exigence et le sens des responsabilités qui incombent à notre rôle de dirigeants”, a-t-il assuré. “Cela impliquera sans doute des efforts de la part de tous, du management des collaborateurs, de nos partenaires, de nos fournisseurs”, a-t-il esquissé, “et aussi un peu de confiance de votre part, les actionnaires.”- “Beaucoup de potentiel” -Quelques minutes plus tôt, François-Henri Pinault, qui gardera la présidence de Kering, avait décrit Luca de Meo comme “un stratège, un bâtisseur et un homme qui comprend les marques”, auquel il cède la direction générale “avec une confiance sereine”. Les actionnaires ont voté à 89,69% pour les modalités proposées concernant la rémunération de Luca de Meo, dont une “indemnité de prise de fonction” de 20 millions d’euros pour le dirigeant, qui a quitté la tête de Renault un an après le début de son deuxième mandat.”Le montant est important”, a reconnu François-Henri Pinault. “Mais je le vois comme un investissement du groupe sur son futur (…) c’est un très bon investissement”, a-t-il justifié.Les actionnaires ont aussi voté à 98,52% la prolongation de la limite d’âge du président de 65 à 80 ans et du directeur général de 65 à 70 ans.Pour redresser le groupe, Luca de Meo devra notamment donner un second souffle au mastodonte Gucci, qui représente 44% du chiffre d’affaires du groupe et un peu moins des deux tiers de sa rentabilité opérationnelle et qui souffre depuis plusieurs années. Le chiffre d’affaires au premier semestre s’est effondré de 27%, à 1,46 milliard d’euros.Dans un marché du luxe chahuté par une conjoncture défavorable, les autres marques de Kering sont aussi à la peine. “Je vois beaucoup de potentiel, les marques sont incroyables”, a déclaré Luca de Meo à la presse à l’issue de l’assemblée générale. “Gucci, c’est clair que c’est une priorité (…) mais il y a beaucoup de choses. Il faut avoir l’habilité de faire les choses en parallèle, il y a beaucoup de choses à faire en même temps”, a-t-il dit.”Je suis déjà passé par des situations de redressement beaucoup, beaucoup plus compliquées”, a-t-il assuré.

Wall Street ouvre en petite hausse, prudente avant de nouveaux indicateurs économiques

La Bourse de New York a ouvert en légère hausse mardi, dans l’attente de données sur l’inflation et sur l’emploi aux Etats-Unis, qui pourraient peser sur la trajectoire monétaire privilégiée par la Fed d’ici à la fin de l’année.Dans les premiers échanges, l’indice Nasdaq prenait 0,27% et l’indice élargi S&P 500 grappillait 0,11%. Le Dow Jones était proche de l’équilibre (+0,02%).