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La Bourse de Paris en baisse sur fond de guerre commerciale

La Bourse de Paris recule légèrement mercredi, les investisseurs restants prudents à cause des menaces de droits de douane américains qui pèsent sur l’Europe.Le CAC 40 perdait 0,36% à 7.878,11 points, en baisse de 28,29 points, vers 10h45. La veille, l’indice parisien avait gagné 0,66% à 7.906,40 points.La guerre commerciale a commencé entre Washington et Pékin. Dans le cadre d’une nouvelle escalade des tensions commerciales, les services postaux américains (USPS) ont annoncé mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong.La Chine s’est dite mercredi “résolument opposée” à la hausse des droits de douane américains sur ses produits et a appelé Washington au “dialogue” après avoir dévoilé la veille une série de mesures de rétorsion.Visé par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis, Pékin a répliqué en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains, allant du pétrole brut aux machines agricoles.”La menace persiste pour les autres pays, notamment sur l’UE qui pourrait être une des prochaines cibles”, estiment les analystes de LBP AM.Et “les interrogations concernant les potentiels (droits de douane) américains à l’encontre de l’Europe pèsent sur le moral des investisseurs”, explique John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Donald Trump avait agité la menace d’imposer des droits de douane à l’encontre du Vieux Continent, dont les responsables ont affirmé qu’ils répliqueraient.Crédit Agricole caracole en têteLe Crédit Agricole gagnait 1,31% à 14,75 euros vers 10h45 après que le groupe a annoncé avoir achevé l’année 2024 sur un bilan positif, grâce à un très bon quatrième trimestre qui a compensé les deux précédents, plus faibles.La banque verte atteint avec un an d’avance ses objectifs stratégiques, a indiqué son directeur général mercredi.Le groupe bancaire a publié un bénéfice net en hausse de 4,6% en 2024, à 8,6 milliards d’euros, et un produit net bancaire de 38,1 milliards d’euros (+4,3%).TotalEnergies en formeTotalEnergies gagnait 1,81% à 58,05 euros vers 10H45. Le groupe pétrolier a vu fondre son bénéfice net en 2024 après deux années hors norme de super-profits et va réduire en 2025 ses investissements en faveur de la réduction des émissions de carbone.Il a annoncé une hausse de 7,6 % des dividendes au titre de l’année 2024 et confirmé son projet de cotation d’actions à la Bourse de New York en plus de Paris.

Bayrou affronte deux motions de censure, vouées à l’échec

Après son recours à l’article 49.3 sur les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, François Bayrou affronte mercredi deux nouvelles motions de censure, destinées à échouer faute des voix des socialistes et du Rassemblement national.A partir de 15H30, l’Assemblée nationale examinera une première motion de La France insoumise, contre le 49.3 de François Bayrou pour faire adopter sans vote le projet de budget de l’État pour 2025.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec ce texte, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses de plusieurs ministères.Face au Premier ministre, qui défendra la nécessité pour la France d’envoyer “un signal de responsabilité”, Aurélie Trouvé (LFI) dénoncera un budget “catastrophe pour l’économie”, appelant à censurer.L’essentiel des écologistes et communistes devraient abonder, mais la censure sera impossible en l’absence des voix du PS, qui négocie depuis des semaines avec le gouvernement pour revoir les budgets.S’il considère que la copie n’est pas bonne, le groupe socialiste a acté qu’il ne censurerait pas au nom de “l’intérêt général” d’avoir un budget. Quelques députés pourraient toutefois braver la consigne, anticipent des sources internes au groupe.- “divergence stratégique” -Le président du groupe socialiste à l’Assemblée Boris Vallaud a assumé “une divergence stratégique” avec LFI. “Pour eux, c’est tout ou rien. Et finalement, ils préfèrent que ce soit rien pour les Français”, a-t-il argumenté sur franceinfo, mettant en avant les concessions obtenues sur la non-suppression des 4.000 postes dans l’Education nationale ou le milliard supplémentaire pour l’hôpital.Mais pour le président Insoumis de la commission des Finances Eric Coquerel, en décidant de ne pas censurer, les socialistes “sont en soutien” au gouvernement. Une position que ne partagent pas les cadres écologistes.De leur côté, s’ils fustigent le texte, le Rassemblement national et ses alliés ciottistes ne devraient également pas s’associer à une motion aux “conséquences plus lourdes pour l’économie” que celle qui a entraîné la chute du gouvernement de Michel Barnier, selon Jordan Bardella.Le vice-président du RN Sébastien Chenu a aussi justifié sur BFMTV/RMC le choix de son parti par le fait “qu’il n’y a plus d’enjeux” après la décision du PS.Le rejet attendu de la motion de censure vaudra adoption à l’Assemblée nationale du budget, avant un dernier vote sans suspense au Sénat le lendemain.La ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a promis sur France inter de suivre rigoureusement “l’exécution budgétaire” au fil de l’année 2025 pour que “nous soyons en capacité de tenir cette cible de 5,4%” et tirer “les leçons de ce qui s’est passé l’année dernière” lorsque l’exécutif avait laissé déraper le déficit.- Tunnel de motions -Mercredi, en fin d’après-midi, les députés examineront une deuxième motion de censure, contre le 49.3 déclenché cette fois sur le budget de la Sécurité sociale. Mais là encore les voix socialistes et du RN, devraient manquer pour atteindre les 289 suffrages nécessaires.Et dans cette journée chargée, François Bayrou devrait ensuite déclencher un autre 49.3, puis encore un autre en fin de semaine ou en début de semaine prochaine, toujours sur le budget de la Sécurité sociale, qui avait coûté son poste à Michel Barnier. Avec donc au total, quatre censures à esquiver, voire cinq.Car après celles de LFI sur les budgets, les socialistes entendent en déposer une sur “les valeurs républicaines” et contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire. Une nouvelle motion qui questionne un député MoDem, qui se demande ce qu’en fera le Rassemblement national: “il faut toujours être prudent”. Une “balle à blanc” pour LFI, qui n’imagine pas le RN la voter quand celui-ci exige du gouvernement de nouvelles mesures sur l’immigration. Ce qu’a laissé entendre Sébastien Chenu: il ne voit pas l’intérêt de faire tomber le gouvernement “jusqu’à ce qu’il y ait la possibilité de déclencher de nouvelles élections”, c’est-à-dire jusqu’à une éventuelle dissolution de l’Assemblée impossible avant l’été prochain.En revanche, “dès qu’on peut retourner devant les électeurs, il faut retourner devant les électeurs”, a-t-il insisté.Cela pourrait donc laisser quelques mois à François Bayrou qui souhaite s’attaquer à “la réforme de l’État dès le lendemain de l’adoption” de “l’Himalaya” du budget. Reconnaissant qu’avant cela il y a encore “des crevasses” à franchir.sac-parl-far-brk/sde/pta

La poste américaine dit ne plus accepter “temporairement” les colis venant de Chine

Les services postaux américains (USPS) ont annoncé mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong, alors que s’est ouverte la guerre des droits de douane entre Washington et Pékin.”Nous exhortons les États-Unis à cesser de politiser et d’instrumentaliser les questions économiques et commerciales, ainsi qu’à arrêter de réprimer injustement les entreprises chinoises”, a réagi mercredi Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse régulière.USPS n’a pas donné de raisons dans son très bref communiqué, précisant seulement que “le flux de lettres et d’envois plats (de même provenance) ne sera pas affecté”. Mais l’annonce fait suite à la riposte de Pékin au relèvement des droits de douane américains de 10% sur les produits importés de Chine, entré en vigueur mardi.Pékin a imposé dans la foulée ses propres taxes sur une large gamme de produits importés des Etats-Unis: charbon, pétrole, ou encore machines agricoles.- Commerce en ligne – La décision de USPS pourrait bloquer, au moins temporairement, l’entrée aux Etats-Unis de colis provenant d’applications de commerce en ligne ultra populaires telles que Shein et Temu, qui vendent des produits à bas prix.Un employé des services postaux du bureau de poste général de Macao a toutefois affirmé mercredi à l’AFP que les colis pouvaient toujours être envoyés aux États-Unis depuis cette région administrative spéciale de Chine.”Pour l’instant, nous ne sommes pas affectés, car (la suspension) ne concerne que les colis en provenance de la Chine continentale et de Hong Kong”, a-t-il indiqué.Les articles de petite valeur étaient jusqu’à présent épargnés par les droits de douane aux Etats-Unis, mais la nouvelle administration de M. Trump a suspendu cette règle, en plus des droits de douane supplémentaires.Cette exemption avait largement bénéficié aux plateformes Shein et Temu ainsi qu’à Amazon: le nombre d’envois exemptés a bondi de 600% sur les dix dernières années, pour atteindre 1,36 milliard de colis l’année écoulée, contre près de 140 millions en 2015.En réaction à ces annonces, les actions d’entreprises chinoises de e-commerce ont trébuché à la Bourse de Hong Kong à la suite de cette annonce : l’action de JD.com a perdu 5,6% de sa valeur mercredi.Shein et Temu n’ont pour l’heure pas réagi aux sollicitations de l’AFP.Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.

Les Bourses européennes ouvrent en baisse

Les Bourses européennes ont ouvert dans le rouge mercredi, dans un contexte de nervosité face aux tensions commerciales grandissantes entre Washington et Pékin, en pleine saison des résultats.Dans les premiers échanges, Paris perdait 0,24%, Francfort 0,33%, Londres 0,04% et Milan 0,47%.

Les tactiques d’Elon Musk chez Twitter appliquées au gouvernement américain

Alors qu’Elon Musk et ses collaborateurs ont pris le contrôle du système de paiement du Trésor américain, les suppressions d’emplois massives et autres bouleversements qu’il a imposés chez Twitter (devenu X) pourraient donner un aperçu de ce à quoi les fonctionnaires peuvent s’attendre.Patron de Tesla et SpaceX, personne la plus riche du monde, Elon Musk a été chargé par le président Donald Trump de piloter une commission à “l’efficacité gouvernementale” (Doge) pour tailler dans les budgets.Le Trésor distribue les fonds fédéraux, y compris 6.000 milliards de dollars par an pour la sécurité sociale, l’assurance santé Medicare, les salaires des fonctionnaires et d’autres paiements essentiels. Ryan Mac, co-auteur d’un livre sur la façon dont Elon Musk a transformé Twitter depuis qu’il a racheté le réseau social fin 2022 (“Character Limit : How Elon Musk Destroyed Twitter”), a expliqué à l’AFP ce que l’implication du magnat pourrait signifier pour les grandes agences fédérales. Question : Qu’est-ce que Musk a fait de Twitter ?Réponse : “Elon Musk considérait Twitter comme une entreprise hypertrophiée mal gérée.Il s’est présenté comme un grand spécialiste de la réduction des coûts et a appliqué les mêmes principes qu’il avait déjà mis en place chez Tesla et SpaceX.Nous en voyons aujourd’hui les conséquences. Plus de 80 % des employés du groupe sont partis, ont été mis à pied ou licenciés. Les coûts ont été sévèrement réduits, ce qui a entraîné une baisse des revenus. Il se sert des mêmes tactiques au gouvernement américain.”Est-ce qu’il dépouille les fonds ?”De la même manière que Musk a réduit à zéro les budgets de Twitter, il est en train de le faire avec toute agence fédérale à laquelle il s’intéresse. (Avec ses collaborateurs), ils annihilent tel frais ou telle dépense, puis l’employé responsable du budget en question doit expliquer pourquoi il est nécessaire. Ils reconstituent le budget sur cette base en essayant de trouver au passage des économies à faire.C’est une méthode que nous avons observée chez Twitter et qui est maintenant déployée au sein du gouvernement. Nous voyons les mêmes noms de personnages, des gens comme Steve Davis, le bras droit d’Elon, qui est venu chez Twitter pour réduire les coûts. Il fait maintenant partie de la commission Doge.”Les ingénieurs vont-ils prendre le pouvoir ?”Elon Musk est animé par l’idée que les ingénieurs doivent prendre les décisions ; tous les autres doivent soit les aider à construire, soit s’écarter de leur chemin.C’est la raison pour laquelle on commence à voir de jeunes ingénieurs arriver dans ces agences pour superviser des choses. Je m’attends également à ce qu’il y ait des +burnout+ (épuisement professionnel) et à ce que des personnes qui se sont initialement engagées à travailler avec lui à la commission Doge décident finalement de fuir.C’est un processus d’usure naturelle lorsqu’on travaille avec quelqu’un d’aussi intense que lui. Les gens ne sont plus d’accord ou se lassent du rythme et partent ou sont renvoyés.”Les méthodes d’Elon Musk sont-elles illégales ?”Musk pense que les lois peuvent être remises en question. Si vous lui dites qu’il ne peut pas faire quelque chose, il demande pourquoi pas.On commence cependant à voir un petit changement dans sa stratégie. Le courriel intitulé “bifurcation” (envoyé à 2 millions de fonctionnaires pour leur proposer un plan de départ, ndlr) est similaire à celui envoyé aux employés de Twitter après son rachat. Mais chez Twitter, il avait demandé aux salariés qui voulaient rester de faire preuve d’un dévouement total à leur travail. Les fonctionnaires, eux, doivent choisir de partir. Il a appris de son erreur passée.”Les coupes dans les budgets ont-elles brisé Twitter ?”Il y a eu quelques pannes, notamment quand Ron DeSantis a annoncé sa candidature à la présidence en direct sur un salon audio de la plateforme, c’était assez embarrassant. Mais X est resté en ligne la plupart du temps, et Musk estime donc qu’il a gagné. On peut évidemment évoquer l’effondrement des revenus de l’entreprise, mais le site est resté en ligne, et il considère cela comme une victoire. Le problème, c’est que le budget du gouvernement fédéral n’est pas quelque chose que l’on peut tailler n’importe comment et rétablir si cela ne fonctionne pas. Des gens seront blessés en cours de route. Que se passe-t-il lorsque l’on réduit trop la sécurité sociale ou l’assurance-maladie ? Musk n’a pas construit ces bureaucraties fédérales, mais il essaie quand même de piloter l’avion et de changer le moteur en plein vol.”

En Corée du Sud, une addict au shopping repentie, inspirée par une doudoune

Lee So-yeon enrichissait sa garde-robe d’une nouvelle tenue cinq fois par semaine. Jusqu’à ce qu’une banale doudoune à moins de deux dollars fasse voler en éclats son monde de fashionista et la pousse à s’engager.Une question toute simple s’impose à la Sud-Coréenne de 30 ans, à la vue du manteau vendu dans un magasin H&M aux Etats-Unis, où elle travaillait alors : comment est-ce possible?Plongeant dans les méandres de la fast-fashion, modèle économique caractérisé par un renouvellement très rapide des collections, Lee So-yeon en découvre le coût environnemental et humain, conséquence d’un consumérisme exacerbé qui affecte la planète et la santé mentale des addicts au shopping.”J’avais l’habitude d’acheter une nouvelle tenue chaque jour de la semaine”, du lundi au vendredi, se remémore Mme Lee auprès de l’AFP, ajoutant qu’une pièce lui coûtait le plus souvent moins d’un dollar.La fashionista réalise que si les prix sont si bas, c’est à cause de salaires de misère et du peu de cas fait par le secteur à son impact environnemental.La jeune femme décide alors d’arrêter d’acheter des vêtements neufs. Six ans après, elle n’a pas fait machine arrière et a abandonné définitivement la fast-fashion.Son actuelle garde-robe, bien moins fournie, se compose de pièces de seconde-main offertes par des amies et sa famille, dont un blouson en cuir vintage qui appartenait à sa mère.Au contraire d’un vêtement de fast-fashion, fait pour être vite changé, ces vêtements ont tous une histoire unique qui les rend irremplaçables, affirme Lee So-yeon.”Au final, les habits les plus respectueux de l’environnement sont ceux qui se trouvent déjà dans votre armoire”, résume-t-elle.- Pression du look -La jeune femme explique que sortir de la spirale consumériste l’a aidé à échapper à la pression du look.Quand elle était accro au shopping, la Sud-Coréenne pouvait être stressée dès le matin, hésitant à choisir la bonne tenue pour un événement important en soirée.”Je subissais beaucoup de pression par rapport au regard des autres”, se souvient-elle.L’effondrement en 2013 au Bangladesh du Rana Plaza, qui a tué plus de 1.130 ouvriers du textile, en majorité des jeunes femmes, l’a aussi aidé à changer de paradigme. Ces employés sont morts en confectionnant des habits pour “des femmes comme moi”, se désole Lee So-yeon.Elle organise désormais des échanges de vêtements avec ses amis et sa famille, et a écrit un livre pour promouvoir l’idée d’apprécier les vêtements pour “leur histoire”, plutôt que de suivre des tendances éphémères.Elle fait partie d’un mouvement émergent qui cherche à promouvoir les vêtements de seconde main et à sortir du cycle de la surconsommation. L’application Lucky Sweater fournit ainsi une plateforme permettant aux utilisateurs d’échanger des articles de leur garde-robe, a expliqué à l’AFP sa fondatrice Tanya Dastyar.”On peut toujours être à la mode, se sentir bien et avoir un superbe allure” sans acheter de nouveaux vêtements, souligne-t-elle.- Sud-Coréens réticents -L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde, pesant environ 10% de la totalité des émissions de gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique, selon les estimations de la Banque mondiale.La plupart des habits modernes sont fabriqués à partir de matières synthétiques telles que le nylon ou le polyester, des fibres principalement composées de plastique et non-biodégradables, d’après des données du secteur.Les antis reconnaissent que la seconde-main peut contribuer à limiter ses effets néfastes. Mais en Corée du Sud, beaucoup montrent des réticences face aux pièces d’occasion, associées aux difficultés financières, relève Kim Dong-hyun, directeur d’une entreprise d’export de vêtements d’occasion.”Souvent, les gens n’ont pas un regard positif sur quelqu’un qui porte des vêtements usagés, car ils sont perçus comme des pièces que personne ne veut”, analyse M. Kim pour l’AFP. La Corée du Sud est le cinquième plus gros exportateur de vêtements d’occasion au monde, derrière les Etats-Unis, la Chine, le Royaume-Uni et l’Allemagne, selon l’Observatoire de la diversification économique.Dans l’usine de M. Kim à Paju, à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale Séoul, l’AFP a observé des montagnes de vêtements de seconde-main empilés comme dans une décharge.Les pièces sont triées par une pince mécanique avant d’être exportées. “Beaucoup traitent les bacs de collecte de vêtements exactement comme une poubelle”, soupire M. Kim.

Budgets: Bayrou affronte deux motions de censures, vouées à l’échec

Après son recours à l’article 49.3 sur les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale, le Premier ministre François Bayrou affronte mercredi deux nouvelles motions de censure, destinées à échouer sans les voix des socialistes et probablement du Rassemblement national.A partir de 15H30, l’Assemblée nationale examinera une première motion de La France insoumise, contre le 49.3 de François Bayrou pour faire adopter sans vote le projet de budget de l’État pour 2025.L’objectif affiché par l’exécutif est de ramener, avec ce texte, le déficit public à 5,4% du PIB. Avec pour cela de nouvelles recettes grâce notamment à des contributions exceptionnelles sur les ménages les plus aisés et les bénéfices des grandes entreprises, mais aussi des coupes dans les dépenses de plusieurs ministères.Face au Premier ministre, qui défendra la nécessité pour la France d’envoyer “un signal de responsabilité”, Aurélie Trouvé (LFI) dénoncera un budget “catastrophe pour l’économie”, appelant à censurer.L’essentiel des écologistes et communistes devraient abonder, mais la censure sera impossible en l’absence des voix du PS, qui négocie depuis des semaines avec le gouvernement pour revoir les budgets.S’il considère que la copie n’est pas bonne, le groupe socialiste a acté qu’il ne censurerait pas au nom de “l’intérêt général” du pays, a défendu le premier secrétaire Olivier Faure. Quelques députés pourraient toutefois braver la consigne, anticipent des sources internes au groupe.”C’est l’heure de vérité, il y aura des conséquences”, prévient Manuel Bompard, coordinateur de LFI. Sans censure, les socialistes “sont en soutien” au gouvernement même s’ils n’en font pas partie, estime Eric Coquerel, une position que ne partagent pas les cadres écologistes.Le Rassemblement national et ses alliés ciottistes, s’ils fustigent le texte, feront planer le suspense jusqu’à environ 15H00. Mais Jordan Bardella, président du parti, s’est clairement exprimé mardi contre une censure aux “conséquences plus lourdes pour l’économie” que celle de Michel Barnier.Le rejet attendu de la motion de censure vaudra adoption à l’Assemblée nationale du budget, avant un dernier vote sans suspense au Sénat le lendemain.- Tunnel de motions -Mercredi, en fin d’après-midi, les députés examineront une deuxième motion de censure, contre le 49.3 déclenché cette fois sur le budget de la Sécurité sociale. Mais là encore les voix socialistes, et sans doute celles du RN, devraient manquer pour atteindre les 289 suffrages nécessaires.Et dans cette journée chargée, François Bayrou devrait ensuite déclencher un autre 49.3, puis encore un autre en fin de semaine ou en début de semaine prochaine, toujours sur le budget de la Sécurité sociale, qui avait coûté son poste à Michel Barnier. Avec donc au total quatre censures à esquiver, voire cinq.Car après celles de LFI sur les budgets, les socialistes entendent en déposer une sur “les valeurs républicaines” et contre la “trumpisation du débat public”, en réaction notamment aux propos de François Bayrou sur le “sentiment de submersion” migratoire. Une nouvelle motion qui questionne un député MoDem, qui se demande ce qu’en fera le Rassemblement national: “il faut toujours être prudent”. Une “balle à blanc” pour LFI, qui n’imagine pas le RN la voter quand celui-ci exige du gouvernement de nouvelles mesures sur l’immigration. “Pour justifier la non-censure (sur les budgets) les socialistes vont nécessairement devoir obtenir des gains politiques tout le temps, et donc entrer dans une logique de compromis. Ils vont passer dans la sphère d’attraction de la macronie”, tance Manuel Bompard.D’autant que le calendrier parlementaire n’est pas simple pour la gauche: le premier texte examiné jeudi sera une proposition de la droite pour restreindre le droit du sol à Mayotte, qui pourrait passer avec les voix d’une partie du camp gouvernemental.”On a bien ça en tête”, reconnaît une source au groupe socialiste, qui y voit toutefois l’occasion d’illustrer que le PS est du “même côté de la barricade” que ses alliés du Nouveau Front populaire.Quant à François Bayrou, il a dit mardi son ambition de s’attaquer à “la réforme de l’État dès le lendemain de l’adoption” de “l’Himalaya” du budget. Reconnaissant qu’avant cela il y a encore “des crevasses” à franchir.sac-parl/sde/gvy

La guerre commerciale a commencé: Trump “pas pressé” de parler avec Xi

Le président américain Donald Trump a affirmé mardi “ne pas être pressé” de s’entretenir avec son homologue chinois Xi Jinping, au premier jour de la guerre des droits de douane entre les deux poids lourds de l’économie mondiale. “Je lui parlerai le moment venu. Je ne suis pas pressé”, a déclaré Donald Trump à des journalistes depuis la Maison Blanche.”Nous nous en sortirons très bien face à la Chine comme face à tous les autres pays”, a-t-il assuré, ajoutant que les Etats-Unis “étaient à nouveau respectés”.Visé à partir de minuit par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis, Pékin a immédiatement répliqué mardi en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains.La Chine prévoit d’imposer à partir du 10 février des droits de douane de 15% sur les importations de charbon et de gaz naturel liquéfié (GNL) américains.Des taxes douanières de 10% seront par ailleurs appliquées aux importations de pétrole et à d’autres catégories de biens venant des Etats-Unis: machines agricoles, véhicules de sport de grosse cylindrée et camionnettes.Dans ce contexte, les services postaux américains (USPS) ont annoncé dans un communiqué mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine et de Hong Kong, sans donner de raison, les simples lettres n’étant toutefois “pas affectées”.Les actions d’entreprises chinoises de e-commerce ont immédiatement trébuché à la Bourse de Hong Kong. La décision de l’USPS pourrait bloquer les livraisons d’applications ultra populaires comme Shein et Temu. Les articles de petite valeur étaient jusqu’à présent épargnés par les droits de douane.- “Faites confiance à Trump” -Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Donald Trump présente ces droits de douane comme une réponse à l’afflux de clandestins et de drogues aux Etats-Unis. Il dénonce le manque de contrôle aux frontières, accuse la Chine de passivité face à la production sur son sol de précurseurs chimiques du fentanyl, un opioïde de synthèse meurtrier qui fait des ravages aux Etats-Unis.Ces taxes promulguées par Donald Trump “ne font rien pour résoudre les problèmes propres (aux Etats-Unis) et perturbent la coopération économique et commerciale” entre les deux pays, a affirmé le ministère chinois des Finances.La Chine a également ouvert une enquête antimonopole contre le géant technologique américain Google et annoncé avoir placé plusieurs sociétés américaines sur sa liste d'”entités peu fiables”.De nombreux experts estiment que le relèvement des droits de douane, s’il perdure, se traduira par des hausses de prix pour les Américains, alors que la reconquête du pouvoir d’achat était au coeur de la campagne de Donald Trump.Interrogé sur les répercussions pour les ménages et les entreprises, le conseiller au commerce et à l’industrie du président, Peter Navarro, a répondu “faites confiance à Donald Trump”, lors d’un événement organisé mardi par le média Politico.- “Quatre ans d’incertitude” -Le président américain, qui a déclaré à de nombreuses reprises que “tariff” (droit de douane) était l’un des plus beaux mots du dictionnaire, reconnaît volontiers les utiliser comme levier pour obtenir des “deals” avec les pays visés.Le Mexique s’est engagé à envoyer 10.000 soldats supplémentaires à la frontière avec les Etats-Unis afin de lutter contre l’immigration illégale. Leur déploiement a débuté mardi, selon la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.Le Canada a, lui, promis de nommer un responsable entièrement dédié à la lutte contre le trafic de fentanyl, de lancer une force d’intervention conjointe avec les Etats-Unis contre le crime organisé et d’inscrire les cartels mexicains sur sa liste des organisations terroristes.Du côté canadien de la frontière, le délai d’un mois a été accueilli comme un répit bienvenu, mais très fragile.”Je ne pense pas qu’on pourra se sentir tranquilles pendant un moment, on va rester quatre ans dans l’incertitude”, jusqu’à la fin du mandat de Donald Trump, a dit à l’AFP Krysten Lawton, salariée d’une usine du constructeur automobile Ford.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.burs-myl/juj-aem/roc

La poste américaine dit ne plus accepter “temporairement” les colis venant de Chine

Les services postaux américains (USPS) ont annoncé mardi qu’ils n’accepteraient plus “temporairement” et “jusqu’à nouvel ordre” les colis en provenance de Chine continentale et de Hong Kong, alors que s’est ouvert la guerre des droits de douane entre Washington et Pékin.USPS n’a pas donné de raisons dans son très bref communiqué, précisant seulement que “le flux de lettres et d’envois plats (de même provenance) ne sera pas affecté”. Les actions d’entreprises chinoises de e-commerce trébuchaient à la Bourse de Hong Kong à la suite de cette annonce : JD.com dégringolait de 5,25%, Alibaba cédait 1,6%.Visée à partir de minuit par 10% de droits de douane additionnels sur toutes ses exportations vers les Etats-Unis, la Chine a immédiatement répliqué mardi en promettant de relever les barrières douanières sur une série de produits américains, du charbon au pétrole, et des machines agricoles aux véhicules de sport de grosse cylindrée.La décision de USPS pourrait bloquer, au moins temporairement, l’entrée aux Etats-Unis de colis provenant d’applications de commerce en ligne ultra populaires telles que Shein et Temu, qui vendent des produits à bas prix.Les articles de petite valeur étaient jusqu’à présent épargnés par les droits de douane aux Etats-Unis, mais le nouveau gouvernement a suspendu cette règle, en plus des droits de douane supplémentaires.Elle a largement bénéficié à ces deux plateformes et à Amazon: le nombre d’envois exemptés a bondi de 600% sur les dix dernières années, pour atteindre 1,36 milliard de colis l’année écoulée, contre près de 140 millions en 2015.Les exportations du Mexique et du Canada vers les Etats-Unis devaient aussi initialement se voir infliger des droits de douane (de 25%) à compter de mardi. Mais Donald Trump leur a accordé lundi un délai de grâce d’un mois après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.Le Mexique, le Canada et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis et représentent au total plus de 40% des importations du pays.

Wall Street termine dans le vert, rassurée sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, apaisée par le délai accordé par Washington sur les droits de douane contre le Mexique et le Canada, et soulagée par la réplique de Pékin aux taxes douanières américaines, considérée comme modérée.Le Dow Jones a gagné 0,30%, l’indice Nasdaq s’est octroyé 1,35% et l’indice élargi S&P 500, 0,72%.”Le marché est soulagé”, a résumé auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.La place américaine se réjouit tout d’abord de la suspension temporaire des droits de douane (de 25%) contre le Canada et le Mexique, décidé lundi soir par Donald Trump dans un revirement de dernière minute, après avoir reçu des engagements sur le renforcement de la sécurité aux frontières.En revanche, les Etats-Unis ont augmenté mardi de 10% leurs droits de douane sur l’ensemble des produits importés de Chine.Quelques minutes plus tard, Pékin annonçait imposer à partir du 10 février des taxes douanières de 10% sur le pétrole américain et d’autres biens venant des Etats-Unis, comme certains véhicules.Pékin “a effectivement riposté”, mais “les représailles sont considérées comme assez modérées” par les investisseurs, selon M. Sosnick. Après avoir été fortement plombé lundi par les craintes de tensions commerciales, “le marché est revenu à peu près (…) au niveau où il était à la fin de la semaine”, a ajouté l’analyste, qui reconnaît toutefois qu’une “incertitude résiduelle” pèse encore sur Wall Street.Côté indicateurs, le rapport JOLTS du ministère américain du Travail a mis en évidence une baisse des offres d’emplois en décembre, supérieure aux projections des économistes.”Ces chiffres (…) n’ont pas suffi à faire bouger le marché dans un sens ou dans l’autre”, a toutefois estimé M. Sosnick.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est détendu, à 4,52%, contre 4,56% la veille.Ailleurs, à la cote, le marché a “digéré l’ensemble” des nouveaux résultats d’entreprise, a observé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le groupe d’analyse de données Palantir a été propulsé (+23,99%) après avoir annoncé des résultats largement au-dessus des attentes, dont un chiffre d’affaires en hausse de 36% au quatrième trimestre, et partagé des prévisions meilleures qu’attendues.Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder a dégringolé de 16,07% après l’annonce de la suppression de 5.800 à 7.000 postes nets d’ici fin 2026 dans le cadre d’un plan destiné à remonter la pente, après un nouveau trimestre de recul de ses ventes mondiales.Le laboratoire américain Merck a perdu du terrain (-9,07%). S’il a publié des ventes en hausse au quatrième trimestre 2024, toujours soutenues par ses médicaments phares en oncologie et pour la santé animale, les ventes de son vaccin contre le papillomavirus Gardasil ont en revanche chuté.”Les gains de certaines méga-capitalisations (ont stimulé) la performance des indices”, a par ailleurs souligné M. O’Hare.Apple a par exemple gagné 2,10%, et Nvidia 1,71%.Les investisseurs ont désormais le regard tourné vers les prochaines publications d’entreprises, dont Alphabet, la maison-mère de Google, qui a publié ses résultats après la clôture.Le géant de la tech a déçu le marché mardi avec des revenus trimestriels inférieurs aux attentes, notamment dans le cloud, branche clef pour l’intelligence artificielle (IA), un secteur où le géant des technologies fait face à une concurrence féroce.Dans les échanges électroniques d’après-clôture, l’action du groupe chutait de près de 7%.