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Carrefour réunit ses actionnaires pour une assemblée générale qui s’annonce animée

Carrefour réunit ses actionnaires mercredi pour une assemblée générale qui s’annonce animée, entre conflit juridique à propos de ses franchisés, surveillance des marchés et pression concurrentielle, le tout à un an de la fin du mandat du PDG, Alexandre Bompard.Contrairement aux deux éditions précédentes, c’est au siège du groupe à Massy, en région parisienne, et non sur les docks d’Aubervilliers que se tiendra cette réunion annuelle des actionnaires.Pour l’occasion et la bonne organisation de l’événement, Carrefour ferme son siège à ses salariés et a offert à ces derniers d’une à deux journées de télétravail supplémentaires. “Je pense que ça va être complètement inédit sur la forme”, prédit un syndicaliste du groupe, qui s’attend à voir Alexandre Bompard répondre à de nombreuses questions sur le modèle de franchise, sa stratégie pour le groupe, ou encore la présence de Carrefour via un franchisé en Israël. Le géant de la distribution reste vivement critiqué, par la CFDT notamment, pour s’appuyer de plus en plus sur l’exploitation de magasins en franchise et en location-gérance, une variante dans laquelle le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.Le syndicat a assigné le groupe de distribution en justice, estimant qu’il s’agit d’un plan social déguisé concernant plus de 27.000 salariés depuis 2018.A la fronde de la CFDT s’ajoute celle d’une partie des franchisés, réunis sous l’égide de l’association des franchisés de Carrefour (AFC), qui revendique 260 magasins. Soutenue par le ministère de l’Economie, elle a également assigné Carrefour en justice.Dernier sujet qui pourrait faire irruption lors de l’assemblée de mercredi: la présence de Carrefour via un franchisé en Israël, dans le contexte de guerre avec le Hamas et la crise humanitaire que celle-ci a déclenchée dans la bande de Gaza.Le PDG de Carrefour avait assuré en 2024 que son groupe n’avait “pas de magasin en territoires occupés sous marque Carrefour”.Sujette à des polémiques ces dernières années, la rémunération du PDG, à nouveau au menu mercredi, sera en baisse par rapport à l’année dernière.Si les actionnaires de Carrefour lui donnent le feu vert, le dirigeant touchera 3,4 millions d’euros pour 2024, soit 1 million d’euros de moins que l’année précédente. A cela s’ajouteront plus tard, sous critères de performances, des actions valorisées au maximum 5,6 millions d’euros. 

Macron en Indonésie pour vanter sa troisième voie chez un non-aligné historique

La troisième voie française chez le chantre historique des non-alignés: Emmanuel Macron défend mercredi en Indonésie sa posture de “puissance d’équilibre” entre les Etats-Unis et la Chine lors de la deuxième étape de sa tournée en Asie du Sud-Est.Arrivé à Jakarta mardi soir depuis le Vietnam, le président français a été accueilli en grande pompe mercredi matin par son homologue Prabowo Subianto au palais présidentiel Merdeka. “Notre partenariat dans tous les domaines, défense et sécurité, économie, culture est déjà fort, mais nous le renforçons”, a déclaré M. Macron à l’adresse de M. Prabowo, qu’il a qualifié de “frère”, avant le début des entretiens.M. Macron espère traduire son positionnement en contrats pour les entreprises françaises, notamment en matière de défense, d’énergie et de minerais critiques, dans une région en quête à la fois de partenaires face aux droits de douane américains de Donald Trump, mais aussi d’une juste distance à l’égard de l’imposant voisin chinois.En toile de fond, un autre enjeu pour la France: tenter d’embarquer un tant soit peu le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde dans sa volonté de faire avancer la “solution à deux Etats” lors d’une conférence à l’ONU en juin sur le conflit israélo-palestinien.L’Indonésie est l’un des trois pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à ne pas avoir de relations avec Israël. Or Emmanuel Macron, dans sa “détermination” à reconnaître un Etat de Palestine, potentiellement dès juin, espère en contrepartie obtenir des gages des pays arabo-musulmans.”Tous les pas que l’on pourra faire en direction d’une reconnaissance mutuelle seront des pas de géant au vu de la situation actuelle à Gaza”, a dit mercredi à la presse un conseiller du chef de l’Etat.Une déclaration commune est en cours de négociation, a-t-il ajouté, indiquant que “ce sera la première fois que l”Indonésie s’exprime avec un pays occidental sur Gaza”.- “Puissance de paix” -Au Vietnam, à l’entame de cette tournée de six jours qu’il conclura vendredi à Singapour, Emmanuel Macron a présenté la France en “puissance de paix et d’équilibres”, soucieuse d’un ordre international “fondé sur le droit”.Un message qui s’adresse à la fois à Pékin, qui se fait de plus en plus offensif dans ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale, et à Donald Trump et ses menaces de hausse drastique des droits de douane.La “méthode” du président américain, qui consiste à “créer de l’incertitude en permanence” avec “des tarifs qui changent selon les matins où l’on se réveille”, “freine les investissements et l’économie”, a prévenu M. Macron au moment même où, réunie mardi en sommet à Kuala Lumpur, l’Asean a affiché son intention d’accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux face à cette guerre douanière.En Indonésie, l’Elysée entend renforcer sa coopération dans les armements avec Prabowo Subianto, ancien ministre de la Défense, alors que l’Indonésie s’est fournie par le passé notamment en Russie pour ses avions de chasse.Elle a depuis acquis des Rafale du français Dassault Aviation, dont le patron Eric Trappier fait partie de la délégation — peut-être pour rassurer ce client après que le Pakistan a affirmé que ses avions de combat construits par la Chine avaient abattu des Rafale de l’Inde lors de leur récent affrontement.Interrogé sur une éventuelle nouvelle commande, ce même conseiller de M. Macron a souligné que “les contrats et accords se négocient jusqu’à la dernière minute, ils sont cours de négociation”, rappelant que l’achat de 42 avions de chasse a déjà “été acté par le passé”.Egalement dans le viseur, des contrats en matière d’énergie et de minerais critiques.Le nouveau directeur général d’Eramet Paulo Castellari fait ainsi parie de la délégation française pour tenter d’obtenir de Jakarta un relèvement du permis de production dans la plus grosse mine du monde de nickel, sur l’île de Lelilef Sawai. L’énergie est aussi un enjeu, l’Indonésie souhaitant se convertir rapidement au nucléaire pour répondre à la demande croissante d’électricité.Jeudi, M. Macron se rendra à Yogyakarta où il visitera le temple bouddhiste de Borobudur.

Carrefour: pour Alexandre Bompard, bientôt l’heure de faire les comptes

Arrivé en 2017 à la tête de Carrefour, Alexandre Bompard a redressé ses comptes et imprimé sa marque mais le cours de Bourse n’a pas suivi, pour un groupe devancé par Leclerc et confronté à de nombreux défis à l’approche de sa fin de mandat, mi-2026.Le grand fan de sport, notamment du tennis de Roger Federer, disait à son arrivée en 2017 aimer les défis, et redresser Carrefour en était un de taille. Auréolé par une fusion opérée juste avant entre Fnac et Darty, après un passage en cabinet ministériel (celui de François Fillon aux affaires sociales et au travail) et des expériences dans l’audiovisuel (Canal Plus et Europe 1), le dirigeant semblait en mesure de relever le gant.A l’époque, le géant vacille dans son pays d’origine sous la pression d’enseignes au modèle moins coûteux, E.Leclerc en tête, pendant qu’il a l’esprit occupé par une croissance internationale tous azimuts.En huit ans, les deux mandats du dirigeant de 52 ans n’ont pas été un long fleuve tranquille.L’énarque (promotion Cyrano-de-Bergerac) et inspecteur des finances, qui expliquait en 2018 vouloir positionner Carrefour sur le segment du “mieux consommer”, a dû manoeuvrer son paquebot entre épidémie de Covid-19, puis poussée inédite de l’inflation.Résultat, les consommateurs ont donné la priorité au prix, ce qui a profité aux enseignes jugées mieux-disantes en la matière, E.Leclerc au premier chef. – Esprit olympique -“Cultivez vos forces plutôt que d’essayer de corriger vos faiblesses”, répondait Alexandre Bompard au magazine Le Point en 2024 à la question de savoir quel conseil il donnerait à un débutant.Huit ans après son arrivée, sa stratégie de tout axer sur un développement des magasins en franchise, mode d’exploitation plus rentable pour le distributeur, a permis de dégager des bénéfices confortables, et de rémunérer les actionnaires.Carrefour a aussi réussi plusieurs acquisitions qui lui ont permis de devenir leader au Brésil (rachat de Grupo Big) ou de rester numéro 2 en France (rachat de Cora, Match ou Bio C’Bon), et rationalisé ses implantations en sortant d’Asie notamment.Longtemps présenté comme le Emmanuel Macron de son secteur, le dirigeant est parvenu à faire de Carrefour un sponsor enthousiaste des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Mais côté face, le cours en Bourse du groupe reste sévèrement déprimé, autour de 14,50 euros, quand il évoluait à l’arrivée de M. Bompard autour des 20 euros.Et les tentatives de fusion, avec le concurrent Auchan ou le Canadien Couche-Tard, ont vite achoppé, privant le dirigeant d’un des dossiers de “fusacq” (fusion-acquisition, NDLR) dont il raffole.- Franchise contestée -Un syndicaliste de la CFDT, qui a assigné Carrefour en justice, le décrit comme un homme “sympathique et agréable”, mais un dirigeant “soupe au lait”, avec une tendance “à tout prendre un peu pour lui” et convaincu “d’avoir toujours raison”.Au point, selon le même syndicaliste, de cultiver une forme de “déni” sur la situation du groupe: “tous les problèmes que rencontrent Carrefour aujourd’hui ont été mis à un moment donné sur la table, il a refusé de les traiter”.Ces dernières années, les procédures judiciaires se sont accumulées contre son recours à la franchise, jugé abusif par les syndicats qui y voient des restructurations à bas bruit et bas coût.Certains de ses franchisés lui reprochent aussi devant la justice des relations trop déséquilibrées. Ils ont enregistré le soutien du ministère de l’Economie, qui a préconisé d’infliger à Carrefour une amende de 200 millions d’euros.Ce contexte incertain rend certains analystes financiers très critiques, d’autant que, dans le même temps, le leader français E.Leclerc caracole en tête du marché et que le numéro trois Intermarché, fort du rachat de nombreux points de vente anciennement Casino, ne cache pas ses ambitions.Père de trois filles et marié à l’ancienne ministre Charlotte Caubel, M. Bompard n’a pas encore fait connaître officiellement sa volonté de poursuivre l’aventure chez Carrefour.Son nom est régulièrement avancé pour diriger d’autres grandes entreprises françaises, même s’il est récemment devenu patron de la fédération patronale de la grande distribution, la FCD, où ses homologues sont plutôt laudateurs sur son action.

Taxis en grève: l’exécutif compte “taper fort” sur les VTC, nouvelle réunion le 11 juin sur le transport de patients

Une intensification des contrôles des VTC contre la maraude et le “racolage” illégaux et une série de réunions techniques et locales avant un nouveau point d’étape le 11 juin sur l’épineux dossier du transport sanitaire: le gouvernement continue de vouloir déminer face à la fronde des chauffeurs de taxi mobilisés depuis plus d’une semaine. Epilogue d’une journée où les fédérations de taxi ont navigué entre les ministères, leurs représentants et des membres du gouvernement se sont retrouvés mardi soir pour une réunion d’environ trois heures au ministère de la Santé sur la nouvelle tarification pour le transport des malades.Elle a débouché sur la promesse d’une série de réunions techniques et de réunions au niveau des départements entre préfectures, caisses d’assurance maladie et les fédérations avant un nouveau rendez-vous prévu le 11 juin. “Il est hors de question d’avoir une convention qui mettrait à mal notamment le milieu rural, puisqu’il n’y a pas d’alternative sur des transports en commun ou autres”, a notamment déclaré le ministre de la Santé Yannick Neuder.Ce texte qui a servi de déclencheur à la fronde des taxis prévoit une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique, avec un système conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. Objectif: limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire.Dans la soirée, à Paris, trois représentants de fédérations de taxis ont fait le compte rendu de la réunion devant une assemblée houleuse de quelque 200 chauffeurs de taxis rassemblés boulevard Raspail, point de fixation de la mobilisation. Au milieu de cris “c’est tout ou rien!”, Abdelatif Grine, vice-président de la Fédération nationale des taxis indépendants a appelé à poursuivre la grève, mais les deux autres représentants, Bernard Crebassa (Fnat) et Bilal Bouammar (FTI 69) n’ont pas donné de consignes claires.Le Premier ministre a assuré mardi matin que la réforme de la rémunération du transport de malades s’appliquerait bien début octobre.”Mais on va définir ces économies avec eux (les taxis)”, a déclaré François Bayrou sur BFMTV/RMC, alors que la réforme vise 300 millions d’euros d’économies en trois ans.”On ne cherche pas de coupable, on ne cible personne”, a assuré la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.- Opérations escargot -Mardi matin une réunion au ministère des Transports avait débouché sur la promesse du ministre Philippe Tabarot “de rappeler les règles et taper fort au niveau des contrôles” à l’encontre des VTC. Pour empêcher les VTC de faire de la maraude autour des gares et des aéroports, des amendes forfaitaires, “plus dissuasives et immédiates”, seront étendues dans les trois prochains mois à l’ensemble du territoire, a indiqué le ministère après cette réunion qui rassemblait aussi des représentants des ministères de l’Économie, du Travail et de l’Intérieur.”C’est la première fois qu’on a un ministre qui est prêt à s’engager pour véritablement distinguer les deux activités, taxi et VTC”, a réagi le président de l’Union nationale des taxis Rachid Boudjema. Depuis huit jours, les taxis enchaînent les nuits boulevard Raspail et les opérations escargot, ponctuées de mises à feu de pétards et de fumigènes.A Pau, devenu un des centres de la mobilisation parce qu’elle a pour maire François Bayrou, environ 200 taxis ont organisé une opération escargot mardi après-midi, selon la police. “C’est facile de mettre des milliers de policiers à contrôler les pauvres petits chauffeurs” de VTC, a lancé Marc, 52 ans, taxi de Seine-et-Marne. Le gouvernement compte également “travailler” sur une “durée minimale” de réservation préalable pour les VTC. La plateforme Uber l’a aussitôt accusé de “céder aux intérêts corporatistes des taxis”. Une telle mesure “nuirait gravement à la liberté de se déplacer de millions de passagers” et “impacterait significativement les revenus des chauffeurs”, a déploré une porte-parole de l’entreprise américaine Uber.Le gouvernement évalue aussi la possibilité d’un “agrément” pour autoriser les plateformes à exercer en France. Les représentants des VTC sont convoqués lundi 2 juin et les plateformes qui les font travailler (Uber, Bolt…) le 3 juin. “Il ne faudrait pas que les VTC soient les dommages collatéraux d’un conflit qui oppose gouvernement et taxis”, a prévenu Fabian Tosolini, délégué du syndicat de VTC Union-Indépendants. “On a déjà alerté le ministère pour dire qu’il y avait beaucoup trop de VTC. Ce déséquilibre, orchestré par les plateformes, a fait exploser les temps d’attente entre deux courses. Pour survivre, un certain nombre de VTC ont été tentés de se mettre sur des positions stratégiques, pas réglementaires”, comme près des aéroports, a expliqué Fabian Tosolini. bur-tsz-pbo-agu-lby-grd-nal/cbn

Wall Street soulagée par le répit sur le front de la guerre commerciale

La Bourse de New York a terminé en nette hausse mardi, enthousiaste face à la perspective de négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne, à la veille des résultats de Nvidia.Le Dow Jones a gagné 1,78%, l’indice Nasdaq a bondi de 2,47% et l’indice élargi S&P 500 a pris 2,05%.”Nous venons d’assister à une belle reprise, avec le retour de l’optimisme commercial”, résume auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Le président américain Donald Trump avait menacé vendredi d’imposer des droits de douane de 50% aux importations européennes à partir du 1er juin, estimant que les négociations n’allaient “nulle part”.Il a ensuite accepté, dimanche, de reporter la date de la mise en place de ces droits de douane jusqu’au 9 juillet après un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”C’est une étape importante qui indique qu’il y a de la place pour les négociations”, assure M. Kourkafas.”Je viens d’apprendre que l’Union européenne nous a rapidement proposé des dates de réunion. C’est un événement positif”, a déclaré mardi le président américain sur son réseau social Truth.”Les investisseurs poussent un soupir de soulagement en constatant que la situation en Europe s’est désamorcée au lieu de s’aggraver davantage”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Par ailleurs, “la première hausse mensuelle de la confiance des consommateurs depuis novembre renforce le sentiment positif” de Wall Street, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Selon l’association professionnelle Conference Board, la confiance est remontée à 98 points, soit 12,3 points de mieux que le mois précédent, après cinq mois de baisse d’affilée, aussi bien concernant la situation économique présente que celle à venir.Cette remontée est nettement supérieure aux attentes des analystes.Sur le marché obligataire, le taux de rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait à 4,45%, contre 4,51% vendredi en clôture.Désormais, “tous les regards sont rivés sur Nvidia”, selon Adam Sarhan. Le groupe publiera ses résultats mercredi, après la clôture.L’engouement pour le secteur des semiconducteurs, porté par les promesses de la demande liée au développement de l’intelligence artificielle (IA) et de ses besoins en puces électroniques, a été remis en question ces derniers mois à Wall Street.Les investisseurs ont particulièrement réagi à l’arrivée de DeepSeek, un modèle d’IA chinois revendiquant des performances similaires à ses concurrents américains mais qui serait nettement moins gourmand en ressources.En conséquence, des résultats de Nvidia meilleurs qu’attendu par les analystes ou moins bons pourraient faire tanguer la place américaine dans un sens ou dans l’autre, selon Adam Sarhan.Au tableau des valeurs, la chaîne de cinémas AMC a bondi de plus de 23% à 4,01 dollars après avoir réalisé un chiffre d’affaires record à l’occasion du long week-end du “Memorial Day”, férié aux Etats-Unis. “Au total, plus de 7 millions de cinéphiles ont visité un cinéma AMC aux États-Unis ou un cinéma Odeon à l’international de jeudi à lundi”, a assuré le groupe dans un communiqué.La société VF Corp, qui chapeaute plusieurs marques comme les magasins d’équipements de loisirs de plein air The North Face ou les chaussures Timberland, a été recherchée (+12,92% à 13,55 dollars) après que son patron a acheté plus de 80.000 actions de l’entreprise.Le groupe Trump Media, chargé de la gestion des intérêts économiques de Donald Trump, a chuté (-10,38% à 23,05 dollars), les investisseurs étant peu séduits par l’annonce d’une levée d’environ 2,5 milliards de dollars pour constituer une réserve de bitcoins, nouvelle preuve du rapprochement du président américain avec le secteur des crypto-actifs.La société Circle, créatrice de la cryptomonnaie USDC indexée sur le dollar américain, va émettre 24 millions d’actions à un prix unitaire compris entre 24 et 26 dollars lors de son introduction en Bourse, selon des documents officiels transmis au gendarme boursier américain (SEC).

Espaces sans enfants: le gouvernement veut s’attaquer à cette “tendance brutale”

Quelle place pour les enfants dans la société ? Le gouvernement a réuni mardi plusieurs fédérations du secteur du tourisme et des transports pour évoquer la tendance “no kid” (“sans enfant”), des offres commerciales jugées “brutales” par l’exécutif qui appelle à ne pas les “laisser s’installer” en France. Organisée autour de la Haute commissaire à l’Enfance Sarah El Haïry, la table ronde a réuni des représentants de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA), de la Fédération nationale des résidences de Tourisme (FNRT), de l’Association nationale des élus des territoires touristiques (Anett) ou encore de l’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (UNPLV). La plateforme Airbnb, la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV) et l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) seront également présentes. “Le message est clair : il faut arrêter d’exclure les enfants”, a déclaré Sarah El Haïry au Figaro à l’issue de la rencontre, assurant que les acteurs présents autour de la table avaient tous souhaité “construire et promouvoir une contre-tendance +pro kids+”.Parmi les pistes évoquées, la “signature d’une charte à hauteur d’enfants”, un texte non contraignant qui permettrait de communiquer les informations concernant les équipements disponibles et les offres d’animation. Une nouvelle table ronde est prévue d’ici quinze jours en présence cette fois-ci des principaux éditeurs de guides touristiques afin de poursuivre “cette mobilisation générale”, a indiqué la Haute commissaire à l’Enfance.  En France, les offres commerciales “adult only” (“adultes seulement”) sont pour l’heure limitées. Interrogé par l’AFP en 2024, le syndicat Entreprises du voyages estimait “à vue de nez” qu’elles représentaient “3% de l’offre”. La tendance est “beaucoup plus développée dans d’autres pays européens, dans d’autres pays asiatiques” et il ne faut pas la “laisser s’installer en France”, a estimé Sarah El Haïry à la mi-journée sur RTL. “Considérer de manière brutale qu’un enfant est avant tout une nuisance, ce n’est pas acceptable”. Ce n’est pas “notre philosophie”, a-t-elle ajouté, précisant avoir “saisi les services juridiques de nos ministères pour faire l’étude de notre droit actuel”.- Toboggans et club enfants -Contactée par l’AFP, la plateforme Airbnb a assuré qu’elle participerait “activement aux réflexions lancées afin de participer à une société bienveillante et ouverte aux enfants.””Airbnb accueille toutes les familles et est plébiscité par nombre d’entre elles pour leurs séjours en France”, a-t-elle souligné, mettant en avant ses options permettant de s’assurer de la présence d’un lit parapluie notamment. La Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA) a de son côté assuré que “l’ADN du camping était d’accueillir des enfants”.”Nous installons toboggans et clubs enfants pour eux”, a déclaré son secrétaire général Maxime Cellier à l’AFP. “Les adultes ont droit au repos, mais on le fait en occupant les enfants, pas en les excluant”. Il a fait état d’une vingtaine de campings “Adult only” sur les quelque 7.400 campings de France. “Le calme et le silence sont mis en avant, ils n’offrent pas d’animation ou d’aire de jeux, donc les enfants vont s’ennuyer”, a-t-il indiqué. – Droit “à faire du bruit” -Loin d’être nouvelle, la question de la place des enfants dans la société agite depuis plusieurs années le débat public en France, où la Fédération française des entreprises de crèches interpelle régulièrement les parlementaires pour qu’ils créent “un droit des enfants à faire du bruit”.Au printemps 2024, un rapport remis à Emmanuel Macron appelait, lui, le chef de l’Etat à “peupler” l’espace public d’alternatives aux écrans pour les enfants “et redonner à ces derniers toute leur place, y compris bruyante”.Quelques mois plus tard, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) enfonçait le clou en alertant sur la moindre place des enfants dans l’espace public et dans la nature, pointant les “conséquences néfastes sur leur santé physique et mentale”. “Les enfants ne sont pas une nuisance”, martèle auprès de l’AFP la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, qui a déposé une proposition de loi visant à “reconnaître la minorité comme un facteur de discrimination afin de promouvoir une société ouverte aux enfants”.”C’est très bien que Sarah El Haïry se saisisse du sujet, mais maintenant il faut aller plus loin, il faut que le camp présidentiel inscrive cette question à l’ordre du jour” parlementaire.

Droits de douane américains: les dirigeants de l’Asie du Sud-Est font part de leur “profonde préoccupation”

Les dirigeants d’Asie du Sud-Est ont fait part mardi de leur “profonde préoccupation” quant à l’offensive protectionniste du président américain Donald Trump, à l’occasion du premier sommet des pays de cette région avec la Chine et les États du Golfe à Kuala Lumpur.Malgré l’annonce d’une pause de 90 jours pour la plupart des pays initialement visés par l’instauration de droits de douane faramineux annoncés en avril par M. Trump, la décision américaine a incité l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux.Le sommet, organisé mardi dans la capitale malaisienne, a réuni pour la première fois les dix pays membres de l’Asean, la Chine représentée par son Premier ministre Li Qiang et le Conseil de coopération du Golfe (CCG), un bloc régional composé de Bahreïn, du Koweït, d’Oman, du Qatar, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.Dans la soirée, l’Asean a publié une déclaration exprimant sa “profonde préoccupation quant à l’imposition de taxes douanières unilatérales, qui expose sa croissance économique, sa stabilité et son intégration à des défis complexes et multidimensionnels”.Dans un communiqué distinct, l’Asean a souligné sa “solide détermination à rester unie” face aux taxes, s’engageant à élargir la coopération avec d’autres partenaires. Plus tôt dans la journée, le Premier ministre chinois avait estimé que ce tout premier sommet constituait “une réponse à l’appel de l’époque” dans un monde géopolitiquement incertain.”Dans le contexte d’une situation internationale volatile”, ce sommet est “un travail pionnier de coopération économique régionale”, a estimé M. Li. Souvent critiquée pour son inaction, l’Asean a traditionnellement servi d'”intermédiaire” entre les économies développées comme les États-Unis et la Chine, observe Chong Ja Ian, de l’Université nationale de Singapour (NUS).”Compte tenu de l’incertitude et de l’imprévisibilité associées aux relations économiques avec les États-Unis, les États membres de l’Asean cherchent à se diversifier”, ajoute-t-il. “Faciliter les échanges entre le Golfe et la Chine est un aspect de cette diversification.”- “Opportun et calculé” -Pékin, qui a subi de plein fouet la hausse des droits de douane américains, cherche également à consolider ses autres marchés.La Chine et l’Asean sont déjà les principaux partenaires commerciaux l’une de l’autre et les exportations chinoises vers la Thaïlande, l’Indonésie et le Vietnam ont très sensiblement augmenté en avril, un phénomène attribué à un réacheminement des marchandises chinoises prévues initialement à destination des États-Unis.La participation du Premier ministre chinois à ce sommet est “à la fois opportune et calculée”, estime Khoo Ying Hooi, de l’Université de Malaya.”La Chine voit ici une opportunité de renforcer son image en tant que partenaire économique fiable, surtout face aux efforts de découplage occidentaux.”, poursuit-elle.L’Asean a cependant réaffirmé mardi qu’elle n’imposerait pas de droits de douane en représailles contre Washington, contrairement à la Chine. – “Amis de la Chine” -L’Asean a toujours traditionnellement adopté une position de neutralité vis-à-vis des États-Unis et de la Chine.Pékin n’est que la quatrième source d’investissement direct étranger en Asie du Sud-Est, après les États-Unis, le Japon et l’Union européenne, rappelle M. Chong.Lors d’un dîner mardi, M. Li a exhorté l’Asean et le GCC à “persister dans l’ouverture”.De son côté, le Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim a promis que l’Asean continuerait à dialoguer avec Washington et Pékin.”La position de l’Asean est centrale”, a souligné M. Anwar, ajoutant: “Si cela signifie travailler avec les Chinois, oui, nous le ferons.”Cependant, “il est tout à fait logique de continuer à s’engager et d’entretenir des relations raisonnablement bonnes” avec les États-Unis, a-t-il souligné.Le dialogue avec Washington est particulièrement important, car la Malaisie est devenue une plaque tournante des semi-conducteurs, a-t-il déclaré.Les semi-conducteurs sont devenus un point central des restrictions commerciales imposées par Washington, qui tente d’empêcher la Chine de saper la domination américaine en matière d’intelligence artificielle.M. Anwar a indiqué lundi qu’il avait écrit à M. Trump pour demander la tenue d’un sommet Asean-États-Unis cette année. Washington n’a pas encore répondu, a précisé son ministre des Affaires étrangères.Mais un rapprochement avec Pékin ne manque pas de soulever des problèmes, alors que les tensions entre la Chine et plusieurs pays membres de l’Asean en mer de Chine méridionale continuent de peser dans leurs relations.Lundi, le dirigeant philippin Ferdinand Marcos Jr a estimé qu’il y avait un “besoin urgent” à adopter un code de conduite juridiquement contraignant dans la région.

La Bourse de Paris termine à l’équilibre

La Bourse de Paris a terminé à l’équilibre mardi, temporisant après l’accalmie dans les négociations commerciales entre les États-Unis et l’Union Européenne, avant la publication mercredi des résultats de Nvidia, deuxième capitalisation mondiale.Le CAC 40 a terminé à l’équilibre (-0,02%), à 7.826,79 points. La veille, l’indice parisien avait clôturé en hausse de 1,21%.Globalement, “les marchés sont soulagés par l’attitude de Donald Trump, qui semble davantage ouvert aux compromis sur le plan commercial”, a expliqué à l’AFP Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital.Le président américain Donald Trump avait menacé vendredi d’imposer des droits de douane de 50% aux importations européennes à partir du 1er juin, estimant que les négociations avec l’Union européenne n’allaient “nulle part”.Il a ensuite accepté, dimanche, de repousser la date fatidique de la mise en place de ces droits de douane jusqu’au 9 juillet, après un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.Mise à part Paris, l’ensemble des Bourses européennes ont terminé dans le vert, portées par cette accalmie.Côté agenda, les marchés attendent les résultats mercredi du géant américain des puces électroniques Nvidia, deuxième capitalisation mondiale.Ils s’interrogent depuis plusieurs mois sur le potentiel du secteur des semi-conducteurs, porté par les promesses de la demande liée au développement de l’intelligence artificielle (IA) et de ses besoins en puces électroniques.L’arrivée en fanfare en début d’année de DeepSeek, un modèle d’IA chinois revendiquant des performances similaires à ses concurrents américains avec un moindre besoin en composants, a en effet semé le doute.Les investisseurs “chercheront donc des signaux permettant de savoir si la tendance de l’IA reste intacte”, a souligné Raphaël Thuin.Les taux d’intérêt baissentSur le plan obligataire, après avoir grimpé la semaine dernière, sur fond de craintes concernant la soutenabilité de la dette américaine en raison du projet budgétaire de M. Trump, les taux se desserrent partout.En France, le nouveau recul de l’inflation en mai à 0,7% sur un an, après 0,8% en avril, a participé à la relâche de la pression sur les taux français. Le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans a ainsi terminé mardi à 3,20%, contre 3,23% la veille. Son équivalent allemand, référence en Europe, a atteint 2,53%, contre 2,56%.Soitec nomme un nouveau directeur financierLe spécialiste français des semi-conducteurs Soitec a grimpé (+4,18% à 56,84 euros) avant la publication de ses résultats, prévue après la clôture de la Bourse. Le groupe a annoncé par ailleurs la nomination d’un nouveau directeur financier, Albin Jacquemont, succédant à Léa Alzingre, à ce poste depuis six ans.

Les Bourses européennes terminent dans le vert, sauf Paris

Les marchés boursiers européens ont majoritairement terminé dans le vert mardi, portés par de meilleures perspectives sur les négociations commerciales entre les États-Unis et l’Union Européenne, en attendant la publication des résultats de Nvidia, deuxième capitalisation mondiale.Francfort a pris 0,83%, après avoir dépassé un nouveau record en séance, à 24.300,97 points. Londres a gagné 0,69% et Milan 0,34%. Seule la Bourse de Paris est restée à l’équilibre (-0,02%).

Emplois : près de 400 plans sociaux depuis septembre 2023, selon un nouveau décompte de la CGT

“Il y a urgence à agir” : 381 plans sociaux ont été recensés dans différents secteurs de l’économie tels que l’industrie ou le commerce, entre septembre 2023 et mai 2025, selon un nouveau décompte présenté mardi par la numéro un de la CGT, Sophie Binet.Au total, entre 157.903 et 244.655 emplois, directs ou indirects, sont supprimés ou menacés depuis 2023, selon la dernière enquête de terrain menée par la deuxième centrale syndicale, qui avait décompté fin novembre, près de 250 plans de licenciement en cours.”Le patronat et le gouvernement font clairement, systématiquement, le choix du chômage”, a déploré Sophie Binet lors d’une conférence de presse.”Derrière ces chiffres, c’est toujours la même histoire. C’est des territoires dévastés, des familles brisées et des pertes de savoir-faire clés pour notre pays”, a-t-elle rappelé.La métallurgie, l’automobile, les industries chimiques et le commerce sont des filières particulièrement touchées.”On a une désindustrialisation organisée par le patronat et les gouvernements successifs”, a affirmé Frédéric Sanchez, secrétaire général de la fédération CGT de la métallurgie.La CGT demande depuis plusieurs mois un “moratoire sur les licenciements”, “l’obligation de réelle de recherche de repreneurs” et “le conditionnement des aides publiques à un avis conforme du CSE de façon à ce que les salariés puissent bloquer les entreprises qui se gavent d’aides publiques tout en licenciant”, a rappelé Sophie Binet.”On demande à ce qu’une entreprise qui touche des aides publiques soit interdite de mettre en place des plans sociaux dans les années qui suivent l’attribution de ces fonds”, a ajouté Elodie Ferrier, secrétaire fédérale de la fédération commerce et services de la CGT.Emblème d’une industrie touchée de plein fouet: ArcelorMittal, qui a annoncé récemment la suppression de 600 postes en France. Interrogé par la leader de la CGT mi-mai sur TF1, le président de la République a écarté l’idée de “nationaliser ArcelorMittal”, comme le demandent des syndicats, des salariés et la gauche.