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Wall Street en hausse, confortée dans ses attentes de baisses de taux
La Bourse de New York avance jeudi, anticipant avec optimisme des baisses de taux de la Réserve fédérale (Fed) après la publication d’un indice d’inflation sans grande surprise, sur fond de dégradation du marché de l’emploi aux Etats-Unis.Vers 14H05 GMT, le Dow Jones prenait 1,00%, l’indice Nasdaq 0,42% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,53%.L’indice des prix à la consommation d’août est ressorti en hausse de +0,4% sur un mois, après +0,2% en juillet, selon le ministère américain du Travail, soit légèrement au-dessus des attentes du marché.Sur un an, l’inflation a aussi accéléré à +2,9%, contre +2,7% un mois plus tôt, un chiffre cette fois en ligne avec les prévisions des analystes.”C’est positif” car une hausse des prix plus importante “aurait pu réduire la marge de manœuvre dont dispose la Fed pour baisser les taux lors de sa réunion de la semaine prochaine”, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.La banque centrale des Etats-Unis doit maintenir l’inflation proche de 2% sur le long terme. Mais elle doit aussi veiller à ce que le marché de l’emploi reste dynamique.En conséquence, “la véritable nouvelle du jour concerne les demandes hebdomadaires d’allocations chômage”, estime Art Hogan.Ces dernières ont accéléré à 263.000, un chiffre plus vu depuis 2021. Les analystes s’attendaient à une stabilisation.”Cela confirme une fois de plus la faiblesse du marché du travail. Il est donc clair que le mandat de plein emploi de la Fed est au centre des préoccupations”, assure M. Hogan.Plusieurs membres de la Fed ont récemment plaidé pour un assouplissement monétaire de l’institution et son président, Jerome Powell, a laissé la porte ouverte à cette idée en raison du ralentissement du marché américain du travail.Pour Art Hogan, les données publiées jeudi permettent d’anticiper que les taux directeurs de la banque centrale américaine auront diminué de trois quarts de point de pourcentage d’ici à la fin de l’année, soit progressivement, soit avec une baisse plus agressive dès la réunion des 16 et 17 septembre.Une vision partagée par l’essentiel des analystes, selon l’outil de veille FedWatch de CME.Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mercredi, à 4,02% vers 13H55 GMT contre 4,05%.Côté entreprises, le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna (-5,36% à 43,91 dollars) était boudé pour son deuxième jour de cotation à Wall Street.Son introduction en Bourse, très attendue, lui a permis de lever plus d’un milliard de dollars.Le géant technologique Oracle reprenait son souffle (-4,36% à 314,29 dollars) après son envolée de la veille, provoquée par des prévisions colossales pour ses centres de données.Les actions à New York du géant chinois des technologies Alibaba étaient recherchées (+4,58% à 150,51 dollars), malgré une chute temporaire à la Bourse de Hong Kong. Le groupe cherche à lever 3,17 milliards de dollars via une colossale émission obligataire, selon l’agence Bloomberg. Une opération menée alors que les groupes tech chinois sont en quête désespérée d’argent frais pour financer la croissance du “cloud”, de l’IA, et gagner des parts de marché dans la livraison sur fond de guerre des prix.
La BCE maintient ses taux pendant la tourmente politique en France
La Banque centrale européenne a maintenu jeudi ses taux directeurs, reflétant sa confiance dans une inflation contenue, alors que les turbulences politiques françaises devaient planer sur les débats entre gardiens de l’euro.La dernière modification des taux remonte à juin, lorsque la BCE avait abaissé son principal taux sur les dépôts à 2%, marquant la première détente monétaire après une longue série de hausses pour contenir la flambée des prix post-Covid et liée à la guerre en Ukraine.L’inflation “se situe actuellement autour de l’objectif à moyen terme de 2 %” et la BCE voit les perspectives d’inflation “globalement inchangées”, selon un communiqué. La réunion de la BCE s’est aussi déroulée au moment où la France traverse une période d’incertitude politique. Emmanuel Macron a nommé mardi son fidèle ministre des Armées, Sébastien Lecornu, Premier ministre, mais celui-ci doit encore bâtir une coalition et présenter un budget, sous la menace constante d’une motion de censure.- Responsabilité budgétaire – Lors de la conférence de presse commentant les décisions du jour, sa présidente Christine Lagarde, ancienne ministre française des Finances (2007-2011), sera inévitablement interrogée sur le sujet. Quel que soit le gouvernement mis en place, il devra piloter un pays dont la dette publique atteint environ 3.300 milliards d’euros, soit plus de 115% du PIB, record de la zone euro. Les investisseurs exigent déjà une prime de risque plus élevée pour financer Paris : le taux de l’emprunt français à dix ans a du reste brièvement dépassé cette semaine celui de l’Italie à maturité comparable, une première depuis le début des années 2000.La France reste par ailleurs sous la menace d’une dégradation de sa note par l’agence Fitch vendredi.Mme Lagarde devrait certes éviter tout commentaire politique, mais “pourrait rappeler l’appel de la BCE à la responsabilité budgétaire”, estime Felix Schmidt, chez Berenberg.La question pourrait aussi porter sur l’éventuel recours à un mécanisme spécial au sein de l’institut francfortois destiné à stabiliser les marchés obligataires en cas de turbulence.Cet outil, l'”Instrument de protection de la transmission”(IPT), permet à la BCE de racheter les obligations de pays empêchés de se financer à coût raisonnable à cause d’attaques de marché injustifiées, mais pas de ceux confrontés à des difficultés liées à un mauvais pilotage budgétaire. Créé en 2022, lors d’une période de forte instabilité politique en Italie, il n’a encore jamais été utilisé. Les analystes estiment qu’il ne serait déclenché que si la crise française se propageait à d’autres pays. Or, les marchés restent calmes et “il y a peu de raisons de penser que l’aggravation des problèmes en France provoquerait des difficultés ailleurs”, note Jack Allen-Reynolds, de Capital Economics. – Croissance revue en baisse -L’institut monétaire a appuyé ses décisions du jour sur un jeu de nouvelles projections économiques : l’inflation devrait s’établir à 2,1% en 2025, contre la cible de 2% encore espérée en juin, avant de descendre à 1,7% en 2026, contre 1,6% auparavant. La croissance devrait atteindre 1,2% cette année, 0,3 point de pourcentage de mieux que dans les projections de juin du fait d’une première partie d’année meilleure que prévu, mais redescendre à 1,0% en 2026, corrigeant à la baisse le chiffrage précédent. Ces prévisions reflètent en partie la morosité économique en Allemagne, première économie de la zone euro, où les dernières données ont douché les attentes de reprise rapide.Elles tiennent aussi compte de l’accord conclu début août avec les Etats-Unis, fixant des droits de douane de 15% sur la plupart des produits européens, un peu supérieurs au scénario de base imaginé par la BCE en juin.Cela reste un choc pour l’économie européenne mais la déviation anticipée sur les données économiques pourrait s’avérer trop modeste pour justifier rapidement un nouvel assouplissement monétaire, selon les observateurs.
Acheter une voiture chinoise au pays de Das Auto ? Et “pourquoi pas?”
Acheter une voiture chinoise sur les Terres de Volkswagen, BMW et Mercedes? “Et pourquoi pas?”, sourit la designeuse allemande Tayo Osobu, 59 ans, déambulant dans la vieille ville de Munich, devenue vitrine géante du salon automobile.Venue de Francfort, elle découvre les plus de 700 exposants, dont 14 constructeurs chinois contre 10 européens, qui tentent de séduire le public avec des modèles high-tech dans toutes les gammes de prix.Sur la Ludwigstrasse, deux mondes se font face. D’un côté, le géant chinois BYD, dont les ventes en Europe ont bondi de 250% au premier semestre, expose ses modèles phares, dont l’un, une citadine électrique, se vend à partir de 20.000 euros. De l’autre, Volkswagen, numéro 1 européen en crise, tente de défendre son territoire malgré la chute des livraisons et un plan social historique.Tayo est impressionnée par les finitions des coutures à l’intérieur d’une voiture BYD. Sur la sécurité, aucun doute: “si elles sont vendues ici, c’est qu’elles respectent les normes européennes”, répond-t-elle sans hésiter.- Qualité au “même niveau” -Les marques chinoises maîtrisent une grande partie de leur chaîne de valeur, des batteries électriques aux logiciels embarqués. De plus, elles bénéficient d’une main d’œuvre moins chère et d’économies d’échelle grâce au marché chinois gigantesque. Et fini la réputation de la mauvaise qualité. “Ce qui a changé en cinq ans, c’est qu’à prix inférieur, les Chinois sont désormais au même niveau sur la technologie et la qualité à bien des égards”, résume l’expert du secteur Stefan Bratzel.Pour contenir cette offensive, la Commission européenne a ajouté l’an dernier une surtaxe pouvant atteindre 35% sur certaines marques chinoises, en plus des 10% de droits de douane existants.Objectifs visés: protéger l’emploi sur le Vieux continent, limiter la dépendance technologique et préserver l’image des constructeurs européens. Mais BYD contournera bientôt la mesure: sa première usine européenne en Hongrie doit démarrer sa production dès cet hiver.Il est encore “trop tôt” pour parler d’invasion, estime M. Bratzel. Les marques chinoises doivent encore établir “une relation de confiance” avec le public européen, développer des réseaux de concessionnaires et de service après-vente, explique-t-il.Des acheteurs potentiels le disent aussi: “Si on conduit une voiture chinoise, dans quel garage va-t-on en cas de problème?”, s’interroge Pamina Lohrmann, allemande de 22 ans, devant le stand Volkswagen où est exposé un ancien modèle de l’iconique Polo.”J’ai grandi avec les marques allemandes, elles me parlent plus”, confie cette jeune propriétaire d’une Opel décapotable, dont la famille roule plutôt en “BMW, Porsche ou Mercedes”.- “Image de marque” -L’image des véhicules reste un point faible, mais déjà une certaine clientèle, jeune et technophile, se montre plus ouverte.Cette dernière est convoitée par la marque premium XPeng, lancée en Chine en 2014 : “Nous visons la première vague d’enthousiastes de la technologie”, explique son président Brian Gu sur le salon.Loin de baisser les bras, les constructeurs allemands continuent de “renforcer leur image de marque européenne” avec “un héritage” échappant encore aux entrants chinois, explique Matthias Schmidt, un autre expert.Volkswagen a ainsi rebaptisé son futur modèle électrique d’entrée de gamme “ID.Polo”, attendu en 2026 autour de 25.000 euros, pour capitaliser sur la notoriété de sa citadine.Et les Européens imitent les Chinois sur l’intégration du numérique, comme le nouveau système d’affichage par projecteur de BMW, et dans la course à la recharge rapide.Ils adoptent aussi les batteries lithium-fer-phosphate (LFP), moins coûteuses, et intègrent de plus en plus de pièces standards chinoises, afin de réduire les coûts et de combler l’écart technologique, note M. Schmidt.”Ce qui compte, c’est que les fonctionnalités et le prix soient convaincants”, note Martin Koppenborg, consultant automobile de 65 ans, bravant la pluie sur un stand de BYD, visiblement séduit.
Taxe Zucman: c’est “non” pour Larcher, “la base de tout accord” pour Glucksmann
Le président LR du Sénat Gérard Larcher s’est dit hostile jeudi à la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines qui est une “illusion”, alors que pour la gauche c’est “la base de tout accord” de non censure du gouvernement Lecornu selon Raphaël Glucksmann.”Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin”, a rappelé M. Larcher sur BFMTV/RMC.Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l’économiste Gabriel Zucman. D’après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d’euros par an, alors que d’autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards.Mais pour M. Larcher, la taxe Zucman “est une illusion” et “ne passera pas le barrage du Conseil constitutionnel”.”On a une jurisprudence selon laquelle nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l’impôt qui est décidé”, a argumenté M. Larcher qui va rencontrer le nouveau Premier ministre dans la matinée.En outre, cela “conduira à l’exil fiscal”, a-t-il jugé, en particulier si les biens professionnels sont inclus dans la base taxable.Mais pour le chef des députés socialistes Boris Vallaud, cette taxe “est fondamentale”. “Ce n’est pas une lubie de socialistes, d’ailleurs, elle est aujourd’hui soutenue par 75% des Français”, a-t-il plaidé sur TF1.Pour l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), c’est même “la base de tout accord” de non censure entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu.”On peut discuter des modalités, on peut discuter de l’assiette, on peut discuter du montant”, a-t-il néanmoins jugé sur RTL.”Ce dont on ne peut pas discuter et ce qui est la condition de possibilité de tout accord, c’est le fait qu’à la fin un dispositif permette de taxer (…) ceux qui ont multiplié par deux leur fortune sur les huit dernières années”, a-t-il répété.
Budget: pour la dirigeante de la CFDT, Lecornu va devoir “penser différemment”
Sébastien Lecornu va devoir “penser différemment” de son prédecesseur à Matignon pour la construction du budget, a estimé jeudi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, réclamant des mesures de “justice fiscale et sociale”.”Si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n’avancera pas”, a prévenu sur France Inter Mme Léon, alors que M. Lecornu a promis des “ruptures” sur le fond comme sur la forme lors de sa prise de fonctions mercredi.Le nouveau Premier ministre s’est entretenu mercredi avec les leaders de la CFDT et FO, ont fait savoir ces derniers. C’était un “échange très bref de prise de contact”, a précisé Mme Léon, à qui Sébastien Lecornu a dit qu’ils allaient “se voir rapidement”.Lors de leur discussion, le Premier ministre a assuré qu'”il souhaitait redonner plus de place à la démocratie sociale”, a déclaré de son côté Frédéric Souillot (FO) sur BFMTV. La reprise des négociations menées pendant cinq mois, qui ont tenté en vain d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023, n’a pas été évoquée avec ces responsables, ont fait savoir leur entourage à l’AFP.La leader de la CGT, Sophie Binet, n’avait pas encore échangé avec le nouveau locataire de Matignon tandis que ses homologues de la CFE-CGC, François Hommeril, et de la CFTC, Cyril Chabanier, n’avaient pas été contactés jeudi matin, a-t-on appris auprès de leurs entourages.Avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre, le “message principal que les travailleurs attendent”, c’est “respectez le monde du travail” et “faites en sorte que, s’il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés”, a relevé Marylise Léon, évoquant notamment la “conditionnalité des aides publiques” aux entreprises.”Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer (pour réduire le déficit, ndlr)? Je pense que la question doit d’abord être envoyée aux employeurs”, a-t-elle déclaré, dénonçant des “aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle efficace”.La cheffe de file de la CFDT a estimé que le mouvement “Bloquons tout”, qui a rassemblé quelque 200.000 manifestants mercredi et auquel son organisation n’appelait pas à participer, avait permis d'”exprimer des colères” et un “ras-le-bol”. “Ce qui va compter maintenant, c’est la préparation et la réussite” de la mobilisation du 18 septembre, a-t-elle jugé.
Libération “en cours” d’employés sud-coréens arrêtés aux Etats-Unis, selon Séoul
Plusieurs centaines d’employés d’une usine de batteries Hyundai-LG, arrêtés après un raid des services de l’immigration américaine, étaient jeudi “en cours” de liberation, a déclaré Séoul, qui a averti que cet épisode était “déstabilisant” et pourrait avoir un impact sur les futurs investissements.Quelque 475 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, avaient été arrêtées le 4 septembre par le Service américain de l’immigration et des douanes (ICE) sur le chantier de construction d’une usine de batteries Hyundai-LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est).Vers 07H00 GMT, un représentant du ministère sud-coréen des Affaires étrangères a confirmé via un communiqué envoyé à l’AFP que le “processus (de libération) était en cours”.Des photo prises par l’agence sud-coréenne Yonhap montrent des salariés se rassemblant autour de bus, certains souriants et faisant signe de la main après avoir passé plusieurs jours en détention aux Etats-Unis.La Corée du Sud a dépêché mercredi un Boeing 747-8I de Korean Air aux Etats-Unis pour rapatrier les techniciens qualifiés.S’exprimant lors d’une conférence de presse jeudi, le président sud-coréen a attribué l’opération d’arrestation à des “différences culturelles”, expliquant qu’en Corée du Sud, où des infractions mineures semblables touchant des ressortissants américains ne sont pas considérées comme “un problème sérieux”.- “Impact significatif” -M. Lee a déclaré que cette affaire pourrait avoir un “impact significatif sur les décisions d’investissement futures, en particulier lors de l’évaluation de la faisabilité d’opérations directes aux Etats-Unis”.Il a expliqué que pour les entreprises sud-coréennes, les techniciens qualifiés étaient “essentiels”, lors de l’installation des infrastructures, des équipements et des usines.”Quelqu’un doit installer les machines, et la main-d’oeuvre nécessaire n’existe tout simplement pas localement aux Etats-Unis,” a-t-il souligné.Le président américain Donald Trump a finalement renoncé jeudi à expulser ces professionnels mais Séoul a décidé de les rapatrier car ils sont “en état de choc”, a précisé Cho Hyun, le ministre des Affaires étrangères sud-coréen.”Le président Trump a demandé si les travailleurs sud-coréens détenus, tous des professionnels qualifiés, devaient rester aux Etats-Unis pour continuer à travailler et à former le personnel américain, ou s’ils devaient rentrer chez eux”, a détaillé le ministère des Affaires Etrangères sud-coréen dans un communiqué à l’AFP.Mais Séoul a répondu que “compte tenu de l’état de choc et de l’épuisement des travailleurs, il serait préférable qu’ils rentrent d’abord chez eux, puis qu’ils reviennent aux Etats-Unis pour travailler plus tard. La partie américaine a accepté cette position”, a-t-il été ajouté.- contradictions de l’administration Trump -La descente, au cours de laquelle ces employés sud-coréens avaient été enchaînés et menottés, est “déstabilisante”, a souligné le président sud-coréen.Le raid américain a fait la Une des médias en Corée du Sud, un pays qui a promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, après des menaces américaines sur les droits de douane. Séoul a indiqué avoir obtenu que ses ressortissants ne soient plus menottés lors de leur rapatriement.Ce raid met en évidence les contradictions de l’administration Trump, qui “fait venir des usines de production à grande échelle tout en négligeant de former les travailleurs locaux”, estime Kim Dae-jong, professeur de commerce à l’université de Sejong.”En conséquence, les Sud-Coréens doivent former la main-d’œuvre locale”. Sud-Coréens et Américains devraient “travailler ensemble, et être non entravés dans leurs efforts”, a-t-il déclaré à l’AFP.Ces problèmes liés à la politique migratoire américaine “aurait dû être traités plus rapidement” souligne à l’inverse Cho Dong-geun, professeur émérite d’économie à l’université de Myongji, soulignant que les entreprises sud-coréennes étaient depuis longtemps conscientes des problèmes liés aux visas. Allié clé des Etats-Unis pour la sécurité dans le Pacifique, la Corée du Sud est aussi la quatrième économie asiatique, un acteur majeur de la construction automobile et de l’électronique. Plusieurs usines sud-coréennes sont implantées aux Etats-Unis. Les salariés arrêtés ne disposaient probablement pas d’un visa les autorisant à effectuer des travaux de construction, ont relevé des experts.
La Bourse de Paris dans le vert, loin du tumulte politique
La Bourse de Paris évoluait en hausse jeudi, avant la publication de l’inflation américaine côté consommateurs, qui devrait affiner les anticipations de baisses des taux de la Réserve fédérale américaine, ignorant le tumulte politique en France.L’indice vedette de la Bourse de Paris prenait 0,79%, soit 60,99 points, pour s’établir à 7.822,32 points vers 10H15. Mercredi, le CAC 40 avait gagné 0,15%, à 7.761,32 points.Les investisseurs attendent la publication jeudi de l’indice CPI des prix à la consommation avant l’ouverture de Wall Street, perçue comme “l’équivalent d’une audition finale pour le marché”, commente Stephen Innes, gérant de SPI AM. La publication devrait permettre aux investisseurs d’affiner leurs anticipations pour les baisses de taux de la Fed à venir.En France, le nouveau Premier ministre français Sébastien Lecornu a promis mercredi des “ruptures” avant de s’atteler à la lourde tâche de constituer un gouvernement pour sortir le pays de l’impasse politique après le renversement lundi par les députés de son prédécesseur François Bayrou.Cinquième Premier ministre d’Emmanuel Macron depuis sa réélection 2022 et troisième en un an, il doit désormais bâtir un gouvernement susceptible de durer plus longtemps que ceux de ses prédécesseurs (91 jours pour Michel Barnier, moins de neuf mois pour François Bayrou), puis de faire voter un budget avant la fin de l’année.”Reste à imaginer sur quelle majorité parlementaire le nouveau locataire de Matignon s’appuiera”, commente Grégoire Kounowski, conseiller en investissements chez Norman K. “Avec une Assemblée toujours aussi fragmentée, la chute du gouvernement Bayrou n’offre finalement qu’un très court répit à son successeur.”Cette instabilité politique ne semble plus affoler les marchés: “En regardant le CAC 40, on (…) remarquerait à peine” les remous actuels sur la scène politique française, note Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.”À première vue, les marchés avaient déjà pris acte de la chute du gouvernement Bayrou”, relève Grégoire Kounowski. “Le CAC40 a terminé dans le vert lors de chaque session et comble progressivement les pertes générées au moment de l’annonce du vote de confiance”, poursuit-il.Les marchés attendent jeudi la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), confrontée aux turbulences que traverse la France.Et vendredi, l’agence Fitch pourrait faire basculer la note souveraine de la France du groupe AA (“qualité haute ou bonne”) au groupe A (“qualité moyenne supérieure”).En attendant, sur le marché de la dette, le rendement de l’emprunt allemand à échéance dix ans, la référence en Europe, évoluait à 2,65%, stable par rapport à la veille. Son équivalent français s’établissait à 3,45%, contre 3,46% la veille en clôture.”L’élargissement des écarts de rendement obligataire entre la France et l’Allemagne n’est pas suffisamment grave pour justifier une action” de la BCE, estime Neil Wilson, de Saxo Markets.Kering dans le vertLe groupe de luxe Kering, qui avait acquis 30% de Valmentino en 2023, a annoncé mercredi que la marque ne changerait pas de propriétaire avant 2028 “au plus tôt”, selon un nouvel accord avec son propriétaire, le fonds d’investissement qatari Mayhoola.Le titre du groupe prenait 2,03% à 238,25 euros vers 10H15.
Les Bourses européennes ouvrent en petite hausse
Les Bourses européennes ont ouvert dans le vert jeudi, avant la publication de l’indice CPI des prix à la consommation américain qui devrait affiner les attentes des marchés sur les perspectives de baisses des taux de la banque centrale américaine (Fed).Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,23%, Londres 0,33%, tandis que Francfort (+0,03%) et Milan (+0,02%) restaient à l’équilibre.
La Chine sanctionne le réseau social RedNote pour sa gestion des contenus
Les autorités chinoises ont annoncé jeudi avoir ordonné des mesures “punitives” contre le réseau social RedNote, employé par des centaines de millions de personnes en Chine, pour des contenus jugés inappropriés ou “triviaux”.Appelée en mandarin “Xiaohongshu”, souvent surnommée l'”Instagram chinois”, la plateforme est présente sur les smartphones de nombreux Chinois. Ses utilisateurs partagent généralement des contenus apolitiques sur la cuisine, les tendances, le sport, la mode, le voyage ou les vedettes.Les mesures “disciplinaires et punitives” prises contre l’application “incluent des convocations, une injonction à corriger les manquements dans un délai imparti, des avertissements, ainsi que des sanctions strictes de responsables”, a indiqué dans un communiqué l’Administration chinoise du cyberespace (CAC).Elle n’a pas donné plus de détail sur ces sanctions.La CAC reproche à RedNote son “manque de diligence” à “assumer sa responsabilité principale dans la gestion du contenu” diffusé en ligne – les plateformes internet en Chine étant responsables de leur modération et de leur censure.Le régulateur critique “la présence fréquente, dans les sections clés de la liste des tendances, de multiples entrées faisant la promotion excessive de l’actualité personnelle de célébrités et de contenus triviaux, portant ainsi atteinte à l’écosystème internet”, a indiqué le régulateur.- Voyage et LGBTQ -Il ne précise pas quels cas en particulier ont déclenché ces mesures punitives. “Un cyberespace clair et respirable, doté d’un écosystème sain, sert les intérêts de la population”, justifie le régulateur dans son communiqué.Dans un pays où l’actualité est soumise à une stricte censure, les réseaux sociaux regorgent souvent d’informations et de potins sur les célébrités du cinéma ou de la musique, des sujets généralement jugés moins subversifs par les autorités.Lancée à Shanghai en 2013, la plateforme est devenue une référence pour les amateurs de voyages, qui peuvent y trouver de nombreux conseils de visites de sites touristiques, de restaurants et de points d’intérêt.Elle permet également la diffusion de modes de vie alternatifs, avec des utilisateurs publiant du contenu LGBTQ, discutant du mérite du célibat ou proposant de vivre dans des communautés féminines, des sujets parfois sensibles ou polémiques en Chine.- “Petit livre rouge” -A l’instar d’autres applications chinoises, le contenu publié peut toutefois être effacé par les équipes de censure de la plateforme.La page “explorer” de RedNote est similaire à celle des recommandations de l’application de vidéos TikTok. Toutes deux fonctionnent avec un algorithme qui suggère des contenus en fonction des intérêts des utilisateurs et de leurs interactions.Comme sur TikTok, il est également possible pour les utilisateurs d’acheter des articles directement sur la plateforme, vêtements, chaussures, maquillage et autres produits en tout genre.Le nom de la plateforme en mandarin, Xiaohongshu (prononcer “Siao Rongue Chou”) se traduit littéralement par “Petit livre rouge”, mais n’est pas une référence au recueil de citations de l’ex-dirigeant communiste chinois Mao Tsé-toung (1893-1976).En dehors de Chine continentale, l’application est utilisée par les populations de nombreux territoires et pays sinophones (Hong Kong, Macao, Malaisie, Singapour, Taïwan).








