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Un Ukrainien arrêté en Italie pour le sabotage du gazoduc russe Nord Stream

Près de trois ans après le sabotage du gazoduc russe Nord Stream dans la mer Baltique, un Ukrainien suspecté d’être l’un des coordinateurs du commando a été arrêté jeudi en Italie.Il s’agit de la première arrestation dans cette mystérieuse affaire, particulièrement sensible en raison de la guerre en Ukraine, attaquée depuis février 2022 par la Russie.Dans un communiqué diffusé jeudi, le parquet fédéral allemand, spécialisé dans les affaires de terrorisme, a annoncé avoir “fait procéder à l’arrestation sur la base d’un mandat d’arrêt européen du citoyen ukrainien Serhii K., par la police italienne, dans la province de Rimini (Italie)”.”Serhii K. faisait partie d’un groupe de personnes qui, en septembre 2022, ont placé des explosifs sur les gazoduc ‘Nord Stream 1’ et ‘Nord Stream 2’ près de l’île (danoise, ndlr) de Bornholm”, a-t-il ajouté.Il s’agit “vraisemblablement d’un des coordinateurs de l’opération” de sabotage, a-t-il souligné. Le suspect âgé de 49 ans séjournait depuis quelques jours avec sa famille à San Clemente, village proche de Rimini, grande station balnéaire de la mer Adriatique, ont indiqué les autorités italiennes.”Les gendarmes ont lancé un raid sur le bungalow où il se trouvait et il a été arrêté sans opposer de résistance”, ont-elles précisé.- Plusieurs Etats soupçonnés -Lors d’un bref point presse à Berlin, la ministre allemande de la Justice, Stefanie Hubig, a loué le “succès très impressionnant” du parquet.Questionnée sur les conséquences de cette arrestation pour les relations germano-ukrainiennes, la ministre a réaffirmé la solidarité de Berlin à Kiev, dont il est l’un des plus fervents alliés.Le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d’explosions sous-marines avaient eu lieu à quelques heures d’intervalles sur Nord Stream 1 et 2, des conduites reliant la Russie à l’Allemagne et acheminant l’essentiel du gaz russe vers l’Europe.A cette époque, Moscou avait cessé de livrer du gaz via Nord Stream 1, sur fond de bras de fer avec les pays européens alliés de Kiev. Quant au gazoduc jumeau Nord Stream 2, pomme de discorde entre Berlin et Washington depuis des années, il n’était jamais entré en service. Depuis le sabotage, des enquêtes judiciaires avaient été lancées séparément par l’Allemagne, la Suède et le Danemark. Elles ont été closes dans les deux pays scandinaves en 2024.De nombreuses pistes ont été évoquées, avec toujours en toile de fond, l’hypothèse qu’un Etat pourrait être le commanditaire de l’opération. Tant l’Ukraine que la Russie ou les Etats-Unis ont toujours vigoureusement démenti toute implication.- Voilier loué avec de faux papiers -Dans son communiqué publié jeudi, le parquet fédéral allemand affirme que Serhii K. et ses complices “ont utilisé un voilier (…) au départ de Rostock (port allemand sur la Baltique)”. “Le voilier avait été loué auprès d’une entreprise allemande à l’aide de faux papiers d’identité par le biais d’intermédiaires”, poursuit le parquet.”Les explosifs avaient détoné le 26 septembre 2022. Les explosions ont gravement endommagé les deux gazoducs”, rappelle le parquet.Après son transfert par les autorités italiennes en Allemagne, le suspect ukrainien doit être présenté au juge de la Cour fédérale de justice allemande.Il y a un an, plusieurs médias allemands, la chaine de télévision publique ARD et les journaux Die Zeit et Süddeutsche Zeitung avaient révélé que l’enquête s’orientait vers une piste ukrainienne, avec un mandat d’arrêt de la justice allemande contre un plongeur professionnel soupçonné d’être impliqué dans le sabotage avec deux autres des ses compatriotes. Ce plongeur, désigné comme Volodymyr Z. par les médias allemands, vivait en Pologne mais avait pu s’échapper en Ukraine avant son arrestation.Un jour après les révélations de la presse allemande, le Wall Street Journal avait affirmé que l’ancien chef d’Etat major ukrainien Valery Zaloujny, avait supervisé le plan visant à faire sauter les gazoducs. Un “non-sens absolu” avait réagi la présidence ukrainienne le 15 août 2024. Quant à Moscou, il avait jugé “clair” quatre jours plus tard que l’opération avait été ordonné par Washington.

Une requête à Gemini consomme moins d’énergie que regarder 9 secondes de télé, affirme Google

Une requête à Gemini, l’intelligence artificielle (IA) de Google, consomme moins d’énergie que de regarder neuf secondes de télévision, affirme jeudi le géant américain de la tech qui cite une étude menée par ses chercheurs alors que la voracité énergétique de l’IA reste un problème majeur du secteur. En moyenne, une requête (appelée “prompt”) textuelle dans les applications Gemini consomme 0,24 wattheure (Wh) d’énergie, soit moins que le visionnage de neuf secondes de télévision moderne qui correspond à environ 100 Wh, estiment les chercheurs de Google.Une requête émet par ailleurs 0,03 gramme d’équivalent dioxyde de carbone et consomme 0,26 millilitre d’eau, l’équivalent d’environ cinq gouttes, ajoutent-ils. Cette étude porte sur des données de mai 2025 collectées à travers les différentes applications où Gemini est présent. Google ne détaille pas ce qu’il entend par “prompt”, s’il s’agit d’un mot ou d’une suite de mots, et refuse de communiquer le nombre de requêtes formulées sur Gemini chaque jour, ce qui permettrait d’avoir une idée de la consommation d’énergie globale du modèle.Google voit d’ailleurs ses émissions de gaz à effet de serre augmenter. Elles ont atteint 15,2 millions de tonnes de CO2 en 2024, soit plus de 50% de plus qu’en 2019, son année de référence, d’après son dernier rapport environnemental annuel, et ce, en grande partie à cause de ses centres de données, indispensables au développement de l’IA. Pour son étude, le groupe a comptabilisé les phases de calcul actif des modèles d’IA pour générer des réponses aux requêtes des utilisateurs, l’énergie réelle consommée par les puces et celle des processeurs et des centres de données dans leur ensemble.Google explique ainsi avoir pris en compte l’énergie des machines inactives, qui doivent être alimentées en permanence pour être prêtes à gérer à tout moment des pics de trafic, les systèmes de refroidissement des serveurs très énergivores et d’autres charges indirectes de ses centres de données. Ces chiffres n’intègrent cependant pas tout l’entraînement des modèles d’IA, et sont à prendre avec précaution, l’étude n’ayant pas été vérifiée par un tiers indépendant, comme le rappelle Google lui-même dans une note accompagnant l’étude.Calculer l’empreinte environnementale d’un modèle d’IA est une tâche extrêmement complexe car il n’existe aucune norme mondiale de mesure. Les géants de la tech entretiennent pour la plupart une opacité sur le fonctionnement de ces programmes et leurs conditions de fabrication, ce qui complique la tâche des chercheurs indépendants et des institutions internationales qui manquent de données. Le patron d’OpenAI, Sam Altman, a par exemple révélé en juin que chaque requête envoyée à ChatGPT consommait en moyenne 0,34 Wh d’électricité, soit l’énergie nécessaire pour faire fonctionner un four pendant une seconde, et 0,3 ml d’eau. Le dirigeant n’a cependant fourni aucune explication sur la manière dont OpenAI était parvenu à ces chiffres, ce qui rend toute comparaison impossible.La question de la consommation énergétique de l’IA est pourtant cruciale.Les centres de données, socle de cette technologie, devraient peser environ 3% des besoins mondiaux en électricité d’ici 2030, soit le double de la proportion actuelle, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE). 

Wall Street poursuit sa baisse, entre aversion au risque et craintes économiques

La Bourse de New York recule à nouveau jeudi, les investisseurs se détournant des mégacapitalisations dans un mouvement d’aversion au risque, alors que les craintes économiques liées aux droits de douane se multiplient.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,54%, l’indice Nasdaq de 0,61% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,51%.”Aujourd’hui, il ne fait aucun doute que la grande nouvelle concerne les termes de l’accord commercial avec l’Union européenne qui ont été annoncés” avant l’ouverture de Wall Street, estime auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Les voitures et produits pharmaceutiques européens seront taxés à 15% à leur entrée aux Etats-Unis, selon un communiqué commun publié jeudi par l’UE et l’administration Trump qui ne prévoit aucune exemption pour les vins et spiritueux.Cependant, cette clarification, “n’a pas suffi à inverser la tendance sur les marchés à risque”, souligne M. Low.Vers 14H00 GMT, Amazon lâchait 1,15%, Apple 0,32% et Meta (Facebook, Instagram) 0,85%.Pour Christopher Low, la raison de cette dynamique baissière est qu’il “y a un peu plus de signaux de difficultés économiques” aux Etats-Unis.Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 235.000, là où les analystes tablaient sur une stabilisation à 225.000 demandes.Surtout, les renouvellements de demande d’allocation chômage ont elles aussi encore augmenté, à un niveau plus vu depuis fin 2021.En outre, une enquête de l’association professionnelle Conference Board a montré “qu’un nombre croissant d’entreprises prévoient de cesser d’embaucher de nouveaux salariés au cours du second semestre”, relève M. Low.Après une courte percée positive en juillet, l’indice d’activité manufacturière dans la région de Philadelphie est lui revenu dans le négatif pour le mois d’août.Ces multiples données pourraient encourager la Réserve fédérale (Fed) à abaisser ses taux pour redonner de l’air à l’économie américaine.Les investisseurs scruteront ainsi le discours du patron de l’institution monétaire Jerome Powell au colloque des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming) vendredi.”Si M. Powell est disposé à réduire les taux lors de la prochaine réunion, ou ouvert à cette idée, cela serait extrêmement positif”, pour la place américaine, anticipe Christopher Low.Mais selon l’analyste, “toutes les pressions politiques vont le rendre un peu plus réticent à laisser entendre un assouplissement, car il y a encore des données à venir d’ici la réunion de la Fed (de septembre, ndlr)” alors que l’inflation reste au-dessus de la cible de la banque centrale.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,33% contre 4,30% à la clôture mercredi.La semaine reste aussi marquée par les résultats trimestriels des acteurs de la grande distribution. Les acteurs du marché digèrent en particulier jeudi ceux du géant Walmart.Celui-ci a relevé une partie de ses prévisions pour son exercice fiscal décalé 2026 après une hausse de près de 5% de son chiffre d’affaires au deuxième trimestre.Mais l’enseigne était sanctionnée pour son bénéfice net par action à données comparables inférieur aux attentes, à 68 cents. Vers 14H00 GMT, le titre reculait de 4,31% à 98,15 dollars.Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNBC, le directeur financier du groupe John David Rainey a estimé que “les coûts liés aux droits de douane continuent d’augmenter” et qu’une partie était répercutée sur les prix en magasin.

Porsche va licencier la majorité des employés de sa filiale de batterie, selon les syndicats

Le constructeur de voitures de luxe Porsche prévoit de licencier la majorité des employés de sa filiale de batteries Cellforce, a appris jeudi l’AFP de source syndicale, un nouveau revers dans le virage électrique de ce fleuron du groupe Volkswagen en crise.Porsche souhaite limoger 200 des 286 employés de l’unique site de Cellforce, à Kirchentellinsfurt (sud-ouest), a indiqué Kai Lamparter à l’AFP, représentant local du syndicat IG Metall, confirmant une information de l’hebdomadaire Spiegel paru la veille.M. Lamparter assure avoir été informé d’une annonce de licenciement collectif déposée auprès de l’agence pour l’emploi de Reutlingen.Propriétaire à 100% de cette filiale créée en 2021, Porsche n’a toutefois pas confirmé l’information du Spiegel.”Il est probable que les licenciements soient annoncés lundi[…] ce qui est frustrant car de nombreux employés sont en vacances”, ajoute le responsable syndical.Cellforce est spécialisée dans la production de cellules de batteries, élément crucial des voitures électriques.Mais en avril, Porsche avait prévenu qu’elle annulerait les projets d’expansions de sa filiale, qui a enregistré des “coûts exceptionnels supplémentaires” au premier semestre 2025.Il s’agit notamment d’amortissements de ses installations de production, à hauteur de 295 millions d’euros.Autrefois considérée comme une “pièce maîtresse” de la marque du groupe Volkswagen, selon son directeur général Oliver Blume, Cellforce n’est jamais parvenue à rattraper les poids lourds asiatiques du secteur.En juillet, Porsche avait aussi annoncé préparer un nouveau plan d’économies, après une première vague de 1.900 suppressions de postes annoncée en février.C’est un nouveau revers pour les constructeurs automobiles allemands, englués dans un virage électrique complexe à cause de coûts de l’énergie élevés et d’une perte de compétitivité à l’international.Selon le journal Handelsblatt, le spécialiste des voitures de luxe mise désormais sur des fournisseurs externes, comme le chinois CATL ou le sud-coréen LG, dans le domaine des batteries.L’annonce de licenciements secs est aussi une surprise dans le groupe Volkswagen, qui avait promis de ne pas y recourir lors de la présentation d’un plan d’économies massif en décembre contenant 35.000 suppressions d’emplois, des départs non contraints.M. Lamparter exige de Porsche d’attendre la mi-septembre pour négocier un accord collectif avec le comité d’entreprise, créé à la début août, plutôt que “de faire face à 200 cas judiciaires individuels”.Le syndicat IG Metall organisera lundi un rassemblement à Kirchentellinsfurt avec des représentants politiques locaux.

Sabotage du gazoduc Nord Stream : un suspect ukrainien arrêté en Italie

Près de trois ans après le sabotage du gazoduc russe Nord Stream dans la mer Baltique, un Ukrainien, suspecté d’être l’un des coordinateurs du commando, a été arrêté jeudi en Italie.Il s’agit de la première arrestation dans cette mystérieuse affaire, particulièrement sensible en raison de la guerre en Ukraine, attaquée depuis février 2022 par la Russie.Dans un communiqué diffusé jeudi, le parquet fédéral allemand, spécialisé dans les affaires de terrorisme, a annoncé avoir “fait procéder à l’arrestation sur la base d’un mandat d’arrêt européen du citoyen ukrainien Serhii K., par la police italienne, dans la province de Rimini (Italie)”.”Serhii K. faisait partie d’un groupe de personnes qui, en septembre 2022, ont placé des explosifs sur les gazoduc ‘Nord Stream 1’ et ‘Nord Stream 2’ près de l’île (danoise, ndlr) de Bornholm”, écrit-il.Il s’agit “vraisemblablement d’un des coordinateurs de l’opération” de sabotage, ajoute-t-il. A Berlin, seule la ministre allemande de la Justice, Stefanie Hubig, avait réagi pour le moment à cette annonce, louant le “succès très impressionnant” du parquet.- Démentis de Kiev, Moscou et Washington -Le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d’explosions sous-marines avaient eu lieu à quelques heures d’intervalles sur Nord Stream 1 et 2, des conduites reliant la Russie à l’Allemagne et acheminant l’essentiel du gaz russe vers l’Europe.A cette époque, Moscou avait cessé de livrer du gaz via Nord Stream 1, sur fond de bras de fer avec les pays européens alliés de Kiev. Quant au gazoduc jumeau Nord Stream 2, pomme de discorde entre Berlin et Washington depuis des années, il n’était jamais entré en service. Depuis le sabotage, des enquêtes judiciaires avaient été lancées séparément par l’Allemagne, la Suède et le Danemark. Elles ont été closes dans les deux pays scandinaves en 2024.De nombreuses pistes ont été évoquées, avec toujours en toile de fond, l’hypothèse qu’un Etat pourrait être le commanditaire de l’opération. Tant l’Ukraine que la Russie ou les Etats-Unis ont toujours vigoureusement démenti toute implication.Dans son communiqué publié jeudi, le parquet fédéral allemand affirme que Serhii K. et ses complices “ont utilisé un voilier (…) au départ de Rostock (port allemand sur la Baltique)”. – Plongeur ukrainien -“Le voilier avait été loué auprès d’une entreprise allemande à l’aide de faux papiers d’identité par le biais d’intermédiaires”, poursuit le parquet.”Les explosifs avaient détoné le 26 septembre 2022. Les explosions ont gravement endommagé les deux gazoducs”, rappelle le parquet.Après son transfert par les autorités italiennes en Allemagne, le suspect ukrainien doit être présenté au juge de la Cour fédérale de justice allemande.Il y a un an, plusieurs médias allemands, la chaine de télévision publique ARD et les journaux Die Zeit et Süddeutsche Zeitung avaient révélé que l’enquête s’orientait vers une piste ukrainienne, avec un mandat d’arrêt de la justice allemande contre un plongeur professionnel soupçonné d’être impliqué dans le sabotage avec deux autres des ses compatriotes. Ce plongeur, désigné comme Volodymyr Z. par les médias allemands, vivait en Pologne mais avait pu s’échapper en Ukraine avant son arrestation.Un jour après les révélations de la presse allemande, le Wall Street Journal avait affirmé que l’ancien chef d’Etat major ukrainien Valery Zaloujny, avait supervisé le plan visant à faire sauter les gazoducs. Un “non-sens absolu” avait réagi la présidence ukrainienne le 15 août 2024. Quant à Moscou, il avait jugé “clair” quatre jours plus tard que l’opération avait été ordonné par Washington.

Des batteries de voitures reconditionnées pour la transition énergétique de l’Allemagne

En Allemagne, des batteries usagées de voitures électriques démarrent une seconde vie: elles sont reconditionnées pour stocker de l’électricité issue des énergies renouvelables. Un procédé pour soutenir la transition énergétique du pays, encore dépendant du charbon et du gaz.La startup allemande Voltfang, a inauguré officiellement mardi, à Aix-La-Chapelle, ville allemande située à deux pas des frontières belge et néerlandaise, une usine commerciale de batteries de seconde vie destinee au stockage d’énergie renouvelable, la plus grande d’Europe selon elle. Littéralement, Voltfang signifie en allemand “attraper des volts”.Dans un grand hangar, des techniciens vêtus de tee shirt gris avec l’inscription Voltfang en vert testent des batteries lithium usagées pour connaître leur durée de vie restante. Celles en bon état sont expédiées sur la ligne de production pour être reconditionnées. Empilés ensuite dans de grandes armoires metalliques hautes comme des réfrigérateurs, les modules de batteries stockeront l’électricité issue des énergies renouvelables pour alimenter une maison équipée de panneaux solaires, une entreprise reliée à une éolienne ou encore le réseau électrique public, en cas d’absence de soleil ou de vent.Parmi les clients: la chaîne allemande de supermarchés Aldi Nord, qui souhaite stocker l’énergie des panneaux solaires installés sur les toits de ses magasins. Un atout potentiel pour le tournant énergétique de l’Allemagne, où les renouvelables ont couvert près de 60% de l’électricité produite en 2024, avec un objectif de 80% en 2030.Cette électricité intermittente a obligé le pays à importer cet hiver de l’énergie nucléaire française et du charbon polonais pour éviter les coupures.  “Si des batteries peuvent être reliées au réseau d’électricité, nous n’avons pas besoin de charbon”, affirme à l’AFP David Oudsandji, 29 ans, patron  et co-fondateur de Voltfang. Cette solution de stockage des renouvelables contribue à la “sécurité” et à la “souveraineté européenne” en matière d’approvisionnement énergétique, ajoute-t-il. – Croissance exponentielle -Créée en 2020 par trois étudiants ingénieurs de l’université d’Aix-la-Chapelle, Voltfang ambitionne de produire d’ici 2030 assez de systèmes pour stocker une capacité de 1 GWh d’électricité par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 300 foyers.L’entreprise, qui emploie une centaine de personnes, doit être rentable dès l’année prochaine, assure le patron.Les solutions énergétiques décentralisées, comme le stockage par batteries, joueront un rôle “majeur” pour “créer des systèmes énergétiques efficaces”, estime Marc Sauthoff, expert du cabinet Roland Berger.Le marché du stockage stationnaire, les solutions permettant de stocker l’électricité dans des installations fixes, croît de façon exponentielle en Allemagne: environ 6 GWh de capacité ont été installés en 2024 dans le pays, contre 2,5 GWh en 2022, selon Roland Berger. Et cette capacité devrait encore se multiplier au cours des prochaines années. Si Voltfang tient ses objectifs, son usine répondrait alors à environ 5% du marché attendu en 2030, selon les prévisions de Roland Berger.Actuellement, la plupart des batteries stationnaires sont utilisées pour équiper des foyers et réduire la consommation d’électricité du réseau central. Mais les projets se multiplient chez les entreprises et les opérateurs de réseaux électriques.- Approvisionnement limité -La filière européenne des batteries reste néanmoins fragile, alors que la Chine domine la production. Les batteries de seconde vie sont confrontées à la baisse des prix des modèles neufs, plus performants et de moins en moins chers, ce qui a ralenti les projets en Europe.D’autant plus que les industriels doivent investir dans des processus coûteux pour tester les batteries usagées, explique M. Oudsandji.Surtout, l’approvisionnement reste limité: les véhicules électriques sont encore trop jeunes pour fournir massivement des batteries en fin de première vie.”Il n’existe pas pour l’instant de filière à échelle industrielle” pour les batteries de seconde vie, constate Serge Pélissier, chercheur à l’université Gustave Eiffel à Lyon. Le groupe français SNAM avait d’ailleurs renoncé en 2022 à son activité de seconde vie des batteries.Autre danger pour Voltfang: les projets du nouveau gouvernement allemand moins sensible à la transition énergétique que ne l’était la précédente coalition où participaient les écologistes.Pour garantir la sécurité d’approvisionnement en électricité du pays, le gouvernement du chancelier conservateur Friedrich Merz a prévu de construire d’ici 2030 de nouvelles centrales à gaz d’une capacité de 20 gigawatts, soit l’équivalent de 40 centrales.

La Bourse de Paris en légère baisse

La Bourse de Paris recule légèrement jeudi, dans l’attente du colloque des banquiers centraux à Jackson Hole, où le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell prononcera un discours mardi. Vers 10H20 (heure locale), le CAC 40 cédait 0,31% à 7.948,74 points.Mercredi, l’indice vedette de la place de Paris a terminé autour de l’équilibre (-0,08%).Les investisseurs ont les yeux rivés sur le symposium des banquiers centraux devant s’ouvrir jeudi à Jackson Hole (Wyoming), avec un discours très attendu du président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell vendredi.Cette prise de parole pourrait donner des indications sur la politique monétaire que compte mener l’institution monétaire dans les prochains mois. La Fed fait face à la pression du président américain Donald Trump pour baisser ses taux afin de soutenir l’activité.Mais elle temporise toujours, attendant d’en savoir davantage sur les conséquences des droits de douane imposés par Donald Trump sur la première économie mondiale pour prendre une décision.Plusieurs responsables ont d’ailleurs exprimé de l’inquiétude face aux risques grandissants sur le marché de l’emploi et l’inflation aux Etats-Unis, dans les “minutes” de la Fed, un résumé de sa réunion de juillet.D’une manière générale, ils se montrent tous prudents pour la suite, se disant prêts à “ajuster la position économique si des risques apparaissent venant contrecarrer les objectifs” de l’institution.La banque centrale américaine doit à la fois maintenir l’inflation proche de 2% sur le long terme et surveiller le marché de l’emploi.Les “minutes” de la Fed révèlent “une attention continue portée à l’inflation”, plus importante que celle accordée au chômage, soulignent les experts de Natixis, ce qui signifie que les responsables de la Fed continuent de penser qu’un maintien des taux pourrait être justifié.”Le discours de Jerome Powell pourrait trouver un juste milieu : reconnaître les préoccupations croissantes concernant le marché du travail, tout en soulignant que l’inflation reste un risque majeur à traiter avec prudence”, estime Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Les marchés scrutent également la publication des indices PMIs dans la zone euro, en Grande-Bretagne, et aux Etats-Unis, mesure de l’activité économique du secteur privé pour le mois d’août. En zone euro, elle a connu sa plus forte croissance en 15 mois, selon l’indice PMI Flash publié jeudi par S&P Global.En France, l’activité du secteur privé s’est améliorée mais reste encore en-dessous du seuil de croissance, selon le baromètre de S&P Global et la Hamburg Commercial Bank, qui évoque “des signes de stabilisation” pour l’économie française.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt français à dix ans restait stable, à 3,42%, contre 3,41% la veille en clôture.Coty dégringoleVers 10H30 GMT, le cours du groupe de cosmétiques et de parfums Coty était suspendu, après avoir chuté de 9,63% à 3,76 euros à la Bourse de Paris. Il a annoncé mercredi une perte nette de 381 millions de dollars lors de l’exercice écoulé achevé fin juin, en raison de “vents contraires” liés notamment à un ralentissement de l’activité aux Etats-Unis. 

L’Afrique peut devenir une “superpuissance du renouvelable”, dit Guterres

L’Afrique a tout pour devenir une “superpuissance du renouvelable”, a affirmé jeudi le chef de l’ONU Antonio Guterres, en appelant à davantage d’investissements dans l’énergie verte sur ce continent riche en ressources.”Nous devons mobiliser des financements et des technologies, afin que la richesse naturelle de l’Afrique profite aux populations africaines. Nous devons construire une base florissante pour les énergies renouvelables et leur production à travers le continent”, a déclaré M. Guterres lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD).”L’Afrique a tout ce qu’il faut pour devenir une superpuissance du renouvelable, du solaire et de l’éolien aux minéraux critiques qui alimentent les nouvelles technologies”, a-t-il affirmé.”L’énergie verte en Afrique réduit les coûts énergétiques, diversifie les chaînes d’approvisionnement et accélère la décarbonation pour tous”, a ajouté le chef de l’ONU, qui s’est exprimé dans le cadre de ce rassemblement de trois jours auquel assistent une cinquantaine de pays africains.Le Japon souhaite profiter de cette 9e TICAD pour se présenter comme une alternative à la Chine au moment où le continent africain fait face à une crise de la dette et souffre du changement climatique.Au cours de la dernière décennie, la Chine a massivement investi en Afrique, finançant à coup de milliards de dollars la construction de ports maritimes, de chemins de fer, de routes et d’autres projets d’infrastructures.Mais les pays africains font désormais face à une “vague” de dettes envers la Chine et les créanciers privés, avait averti en mai l’Institut Lowy, un cercle de réflexion australien.A cela s’ajoute la réduction de l’aide occidentale, en particulier depuis le démantèlement de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) par le président américain Donald Trump.M. Guterres a également averti que “la dette ne doit pas étouffer le développement” et que l’Afrique a besoin de financements et d’une plus grande capacité de prêt des banques multilatérales de développement.Parmi les participants, le président du Kenya, William Ruto, a déclaré sur X que son pays était en négociation avec le constructeur automobile japonais Toyota pour la fourniture de 5.000 “véhicules électriques” dans le cadre de l'”engagement du pays envers l’énergie propre”.Dans son discours d’ouverture mercredi, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé un plan pour former 30.000 personnes à l’intelligence artificielle en Afrique sur trois ans et pour étudier l’idée d’un partenariat économique Japon-Afrique.”L’Afrique, avec un âge médian de 19 ans, déborde de vitalité juvénile. La clé pour faire de l’Afrique le prochain centre de croissance est de renforcer les capacités des jeunes et des femmes et de leur assurer un emploi,” a déclaré Ishiba.

Wall Street attentiste avant Jackson Hole, la tech en berne

La Bourse de New York a clôturé orientée à la baisse mercredi, dans l’attente du colloque des banquiers centraux à Jackson Hole, les investisseurs continuant à délaisser les valeurs technologiques.Le Dow Jones a terminé proche de l’équilibre (+0,04%), l’indice Nasdaq, à forte coloration technologique, a reculé de 0,67% et l’indice élargi 500 a lâché 0,24%.”Le sentiment d’aversion au risque a dominé aujourd’hui Wall Street, les +Sept Magnifiques+ (surnom donné aux géants du secteur technologique, ndlr) entraînant les indices boursiers à la baisse”, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Alphabet (-1,12%), Amazon (-1,84%), Apple (-1,97%), Meta (-0,50%), Microsoft (-0,79%), Nvidia (-0,14%) et Tesla (-1,64%) ont tous les sept terminé dans le rouge.”Nous sommes simplement arrivés à un point où beaucoup d’entre elles étaient surachetées”, relève auprès de l’AFP Tim Urbanowicz, d’Innovator Capital Management.L’un des éléments déclencheurs a été la publication en début de semaine d’un rapport du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ayant relativisé la rentabilité pour les entreprises des investissements dans l’IA.Compte tenu “du niveau de valorisation” de ces entreprises, il est nécessaire de rester “prudent” en évitant de “laisser s’installer un excès de confiance” pour ces valeurs, prévient Tim Urbanowicz.En parallèle, “les investisseurs se demandent si le président (de la Réserve fédérale, ndlr) Jerome Powell soutiendra l’idée d’une politique accommodante vendredi lors de son discours au symposium annuel de Jackson Hole”, rappelle Jose Torres.Les opérateurs s’attendent en grande majorité à une baisse de taux à l’issue de la prochaine réunion de la Fed des 16 et 17 septembre, d’après l’outil de veille de CME, FedWatch.Il est “très surprenant que le marché affiche un tel degré de confiance” alors que l’inflation aux Etats-Unis reste toujours élevée et supérieure au mandat de la Fed, commente Tim Urbanowicz.Selon lui, cela tient “en grande partie” aux nombreuses pressions du président américain Donald Trump “pour inciter la Fed à baisser ses taux”.Les principaux responsables de la banque centrale américaine, ont fait part de leurs avis divergents sur la politique monétaire à mener, selon un compte-rendu de leurs discussions de fin juillet publié mercredi.Plusieurs d’entre eux ont exprimé leur inquiétude face aux risques grandissants sur le marché de l’emploi. D’une manière générale, l’ensemble des membres se montre prudent pour la suite, se disant prêts à “ajuster la position économique si des risques apparaissent venant contrecarrer les objectifs” de la Fed.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait légèrement à 4,29% contre 4,31% à la clôture mardi.Ailleurs, à la cote, le secteur des semiconducteurs souffrait d’informations de presse assurant que le gouvernement américain songerait à transformer les subventions accordées dans le cadre du plan “Chips Act” en prises de participation. Intel a perdu 6,99%, TSMC 1,76% et Micron 3,97%. La chaîne de supermarchés Target a glissé (-6,33% à 98,69 dollars). Le groupe a dépassé les attentes de Wall Street en termes de chiffre d’affaires mais s’attend à ce que ses ventes annuelles chutent.L’entreprise de Minneapolis (Minnesota) a par ailleurs annoncé un changement à sa tête, l’actuel patron Brian Cornell devant être remplacé à partir du 1er février prochain par Michael Fiddelke.La holding de magasins à bas coûts TJX (+2,71% à 138,27 dollars), qui contrôle notamment les enseignes TJMaxx (habillement), HomeGoods (articles de décoration) et Marshalls (prêt-à-porter), a été recherchée après avoir fait mieux qu’escompté pour le second trimestre et avoir revu ses prévisions annuelles à la hausse.