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Feu vert au Sénat sur la loi d’orientation agricole, une adoption visée avant le Salon

Engagé dans une course contre la montre, le gouvernement a obtenu mardi l’accord du Sénat sur son projet de loi d’orientation agricole, et espère désormais un compromis parlementaire sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé à gauche.La loi sera-t-elle bouclée avant le Salon international de l’agriculture ? L’objectif affiché par la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, avant l’ouverture samedi à Paris, a franchi une étape déterminante. Dominée par une alliance droite-centristes, le Sénat a adopté le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption à l’Assemblée.Prochain “round” : une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept sénateurs et sept députés chargés de dégager, au pas de charge et à huis clos, un texte de compromis.La CMP s’est ouverte dans la soirée au Sénat, et plusieurs mesures ont déjà été adoptées, selon plusieurs participants, dont l’important article 1er qui érige l’agriculture au rang d’intérêt général majeur.Si un accord global est trouvé avant la fin de soirée mardi, la version commune devrait être soumise aux deux chambres avant samedi pour une adoption définitive. Si la CMP s’éternise, elle reprendra en revanche mercredi après-midi et l’adoption finale sera reportée en mars, selon une source gouvernementale.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, a déclaré Annie Genevard devant le Sénat.- “Pas d’accord à tout prix” -Présenté il y a près d’un an sous le gouvernement Attal en réaction à une crise agricole qui avait enflammé les ronds-points, les autoroutes et l’édition 2024 du Salon, le projet de loi avait été reporté par la dissolution puis la censure du gouvernement Barnier.Il va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, a espéré l’un des artisans du texte au Sénat, Laurent Duplomb (LR), appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Si plusieurs parlementaires au fait des tractations ont indiqué mardi qu’un accord en CMP était “en bonne voie”, l’issue reste incertaine: le texte est truffé de points irritants.Il n’y aura “pas d’accord à tout prix”, a indiqué le chef des députés MoDem Marc Fesneau, qui avait porté le texte devant l’Assemblée en tant que ministre de l’Agriculture, mais s’inquiète de certains durcissements opérés par la droite sénatoriale. L’absence d’accord repousserait néanmoins de plusieurs semaines supplémentaires la fin du parcours législatif de ce texte.Le texte balaye des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi. Principe maintenu en CMP à ce stade, selon un participant.- “Marche forcée” -La chambre haute a nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies.”Le Sénat a transformé le projet de loi en machine de guerre contre l’agriculture familiale et contre l’environnement”, s’est indignée la présidente LFI de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée Aurélie Trouvé. Le président des députés communistes André Chassaigne a aussi fait part de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée” avant le Salon de l’agriculture, quand le sénateur écologiste Daniel Salmon a fustigé un texte “à contresens de l’histoire et de l’urgence écologique”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi critiqué le texte remanié au Sénat, qui causera “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Meta va déployer un câble sous-marin long de 50.000 km pour alimenter l’IA

Des milliers de kilomètres de câble sous-marin pour “libérer le potentiel mondial de l’intelligence artificielle”: avec son nouveau projet, le géant américain Meta entend renforcer son indépendance en misant sur une infrastructure aussi essentielle que sensible.Dans une note de blog publiée vendredi, la maison mère de Facebook et d’Instagram a annoncé son ambition de déployer un câble sous-marin de plus de 50.000 km, avec l’objectif d’apporter “une connectivité de pointe aux États-Unis, à l’Inde, au Brésil, à l’Afrique du Sud et à d’autres régions”.Avec un investissement sur plusieurs années atteignant plusieurs milliards de dollars, il s’agit du “projet de câble sous-marin le plus ambitieux” jamais conduit par l’entreprise, s’est-elle vantée. Ces câbles sous-marins qui traversent les océans sont des infrastructures critiques: ce sont eux qui permettent d’assurer la quasi-totalité des communications numériques mondiales, d’où leur rôle majeur pour des entreprises parties à la conquête de l’IA. Le futur câble fournira “la connectivité abondante et à haute vitesse nécessaire pour stimuler l’innovation en intelligence artificielle”, a ainsi assuré Meta. – Indépendance -Si l’impact de l’intelligence artificielle sur la demande de bande passante et de câbles n’est pas encore bien connu, l’entraînement de nouveaux modèles pourrait nécessiter d’acheminer rapidement de grandes quantités de données partout dans le monde, explique à l’AFP Alan Mauldin, directeur de recherche pour le cabinet spécialisé Telegeography.Les réponses apportées par l’IA occuperont quant à elles aussi une part – encore inconnue – du trafic internet mondial. Dans cette course à l’innovation, “beaucoup d’entreprises pourraient émerger dans ce secteur, mais les grandes entreprises (…) semblent avoir un très grand avantage”, grâce à leurs centres de données, mais aussi à l’infrastructure de câbles qu’elles développent, déclare M. Mauldin. Ces infrastructures sous-marines, fabriquées à partir de fibre optique, s’étendent déjà sur environ “1,2 million de kilomètres” (soit environ 30 fois le tour de la Terre), selon un rapport du groupe de réflexion américain Center for Strategic and International Studies (CSIS) publié en août 2024.Si, selon des chiffres de 2021, quatre sociétés se partageaient la quasi-totalité du marché (l’Américain SubCom, le Français Alcatel Submarine Networks (ASN), le Japonais Nippon Electric Company (NEC) et le Chinois HMN Technologies), les grandes entreprises telles que Meta, ou Google, prennent peu à peu leur indépendance.Après des projets de câbles menés de concert avec d’autres groupes, les géants de la tech font grossir leurs propres réseaux.”À un certain moment, lorsque votre croissance est très importante et que vos volumes de demande surpassent ceux des autres, vous êtes incité à investir vous-même, à éliminer l’intermédiaire,” note M. Mauldin. – Sécuriser le trafic -Baptisé “Projet Waterworth”, le futur câble annoncé par Meta sera ainsi le troisième à être l’entière propriété du groupe, quand Google en possède seize. Une démultiplication qui ne se fonde pas uniquement sur une recherche de puissance, mais aussi sur un impératif de sécurité.”Un nouveau gros câble à haute capacité ne vous sert à rien… vous devez en avoir trois ou quatre, car si un tombe en panne, ou deux tombent en panne, vous pouvez toujours rediriger le trafic”, commente M. Mauldin.Quelque 200 incidents endommageant ces câbles sont en effet dénombrés chaque année.Le plus souvent d’origine naturelle, en lien avec des glissements de terrain sous-marins ou des tsunamis, ou accidentelle, lorsque des ancres de bateau se heurtent aux câbles, les dégâts peuvent aussi résulter d’opérations volontaires. En janvier, l’Otan a lancé des patrouilles dédiées en mer Baltique après des attaques présumées sur des câbles, que des experts et des politiciens ont attribuées à la Russie. D’où la nécessité d’un tracé sûr: l’itinéraire du “Projet Waterworth” de Meta évite plusieurs zones de tensions géopolitiques tels que la mer de Chine méridionale, sujette à des disputes entre Pékin et ses voisins, ainsi que la mer Rouge, souligne Alan Mauldin.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Airbags: des clients de Citroën désemparés après un nouveau rappel de voitures

“Je continue à conduire, mais j’ai peur”: comme Caroline Fond, conductrice de l’Aube, des milliers d’automobilistes sont désemparés après l’immobilisation par Citroën de plus de 200.000 voitures dans la moitié nord de la France en raison d’airbags défectueux.Quelque 236.900 propriétaires de Citroën C3 et DS 3 dans le nord de la France ont été appelés lundi à ne plus rouler le temps que soient changés leurs airbags, dans le cadre d’une nouvelle vague d’immobilisation liée au scandale Takata.Ces airbags sont susceptibles de causer de graves blessures et ont déjà provoqué au moins 12 décès en France, dont 11 en outremer, où le climat dégrade plus vite un de leurs composants, selon le ministère des Transports.Informée par les médias, Mme Fond, dont la DS 3 est concernée par le rappel de sécurité, a pris contact dès mardi matin avec sa concession Citroën près de Troyes. Cette dernière n’a pas pu lui donner rendez-vous avant le 10 avril pour changer les airbags, ni lui prêter de véhicule, et la trentenaire continue donc à utiliser sa voiture.”Je n’ai pas le choix: je conduis d’une maison à l’autre pour faire des ménages et si je ne travaille pas, je ne gagne rien”, souligne-t-elle.Mais elle reconnaît son malaise face à cette “épée de Damoclès”: “si j’avais des enfants, je n’utiliserais pas ma voiture”, souligne cette ancienne commerciale de chez Citroën, qui se dit très déçue du “manque d’anticipation” de la marque, alors que les risques sont connus depuis de longues années.Comme elle, de nombreux automobilistes inquiets sont aussi agacés des délais et de l’extrême difficulté à obtenir un véhicule de prêt.”J’ai réduit mes trajets au minimum: emmener mon fils à l’école, faire les courses”, souligne Marianne, une trentenaire qui habite près de Strasbourg. Déjà informée d’un rappel durant l’été, elle a renoncé à des longs trajets pendant les vacances “par peur”, mais elle a attendu d’être sûre que le concessionnaire pourrait changer son airbag dans la journée pour lui confier sa voiture. Elle a rendez-vous mardi, et d’ici là “prie pour que ça tienne”.- Stress, déception et soulagement -A Villeneuve-d’Ascq, en périphérie lilloise, Kadija est “déçue” de ne pas avoir été prévenue avant, car elle part en vacances avec un long trajet en voiture et a donc dû confier ses enfants mardi pour “faire les choses dans l’urgence”. Faute de réussir à joindre le service Citroën, elle s’est rendue dans une concession Stellantis et a obtenu un rendez-vous dès mercredi: “ils ont commandé la pièce, et puis ils vont faire le travail demain,”, dit-elle, soulagée.Comme elle, de nombreux propriétaires de C3 et de DS 3 se succèdent dans cette concession, où la direction indique avoir réceptionné des stocks importants et entamé les remplacements dès mardi matin.Stellantis a assuré lundi avoir désormais des stocks d’airbags de remplacement qui peuvent être installés “tout de suite”.Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux.A la suite de plusieurs accidents mortels, une première campagne d’immobilisation — appelée “stop drive” — avait déjà été lancée par Citroën et DS début 2024 dans le sud de l’Europe et au Maghreb, immobilisant des milliers d’automobilistes pendant des semaines. En France, elle concernait le sud du pays et l’Outre-mer, avant d’être étendue lundi aux véhicules situés au nord d’une ligne Lyon-Clermont-Ferrand et immatriculés entre 2008 et 2013.L’avocat Charles-Henri Coppet, qui représente neuf familles de personnes décédées et onze blessés, la plupart victimes de graves mutilations du visage, demande la mise en place d’un “pôle d’instruction unique” sur ce dossier d’une grande complexité technique, “comme cela a pu se faire dans les affaires du Mediator, des prothèses PIP, de Lactalis”.Parallèlement, l’avocat explique à l’AFP avoir interpellé députés et sénateurs afin “qu’on s’interroge sur la gestion des rappels et qu’on change peut-être l’arsenal législatif en permettant que de tels accidents ne se reproduisent pas”. Le député Marc Chavent (UDR) a déposé une proposition de création de commission parlementaire le 12 février pour enquêter sur les conditions des rappels des airbags défectueux.

“Tension extrême” à dix jours de la fin des négociations agroalimentaire/supermarchés

“Retard inhabituel”, “niveau de tension extrême”, “moral au plus bas”: à dix jours de la clôture des négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs agroalimentaires, l’ensemble des parties prenantes a reconnu mardi des difficultés accrues cette année.Chaque année entre début décembre et le 1er mars, la grande distribution négocie avec ses fournisseurs de l’industrie agroalimentaire, des PME aux géants du secteur, les conditions (prix d’achat, place en rayon, calendrier promotionnel…) auxquelles elle va lui acheter une large partie des denrées vendues dans ses rayons pour le reste de l’année.Le deuxième comité de suivi qui s’est tenu mardi matin sous l’égide des ministres de l’Agriculture et du Commerce a été “aussi tendu que le sont les négociations”, affirme Dominique Chargé, président de La Coopération agricole.L’Association nationale des industries alimentaires (Ania), principal lobby du secteur, a fait part d’un retard inhabituel dans la signature d’accords commerciaux et s’est félicitée que la ministre de l’Agriculture Annie Genevard ait “tapé du poing sur la table” face à une grande distribution qui demande des baisses de prix “insoutenables” aux fabricants agroalimentaires.Sollicité, le ministère s’est refusé à commenter mais la ministre avait déclaré à La Tribune dimanche vouloir “corriger certains dysfonctionnements relationnels” avec la grande distribution qui exerce “une pression déraisonnable sur les prix”.Layla Rahhou, déléguée générale de la Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), pointe elle “la responsabilité de l’Etat dans la dégradation des relations pendant les négociations”.”C’est particulièrement dur, parce que le moral des entreprises est au plus bas, donc forcément cela tend les choses”, ajoute-t-elle, accusant les géants de l’agroalimentaire de repousser les signatures jusqu’à la dernière minute pour faire “pression” sur les distributeurs.Elle affirme que près de 90% des contrats avec les PME ont été signés, contre 40% avec les grands groupes.Lundi, l’organisme représentant PME et entreprises de taille intermédiaire de l’alimentation, Pact’Alim, avait alerté sur des “négociations très dégradées” et un doublement des “menaces de déréférencement” de la grande distribution.- “Déflation” impossible -“Les négociations cette année semblent plus tendues”, a reconnu le ministère du Commerce à l’issue du comité.Selon le ministère, les distributeurs “ont déploré que les industriels demandent des hausses de tarifs qui ne leur semblent pas corrélées à l’augmentation des cours des matières premières qu’ils constatent”.La hausse des prix s’est apaisée ces derniers mois mais le budget des consommateurs reste globalement sous tension et les supermarchés se livrent une concurrence féroce pour les attirer.Les industriels agroalimentaires mettent de leur côté en avant des hausses de coûts liées à la matière première agricole, aux salaires, à l’énergie ou aux emballages.”La grande distribution regarde le prix de l’énergie à un instant T et oublie que certains contrats de fourniture sont conclus sur plusieurs années”, affirme l’Ania. “On a joué le jeu l’année dernière en baissant les prix, mais en 2025, on ne peut pas assumer de déflation.”La ministre de l’Agriculture a annoncé dimanche vouloir “ajuster” la loi Egalim, censée garantir une meilleure rémunération des agriculteurs en encadrant davantage les négociations commerciales, et “protéger en partie aussi la matière première industrielle”.Dominique Chargé constate lui “une impossibilité à faire respecter la loi” Egalim sur la matière première agricole, qui prévoit par exemple que, si le coût de production du lait augmente, l’industriel le paye plus cher et les supermarchés aussi.Selon lui, la grande distribution tente de contourner la loi en délocalisant les négociations à l’écart du droit français grâce à ses centrales d’achat européennes.Côté FCD, Layla Rahhou affirme que le problème réside dans le “décrochage” de la filière alimentaire française par rapport à ses voisins européens, “plus compétitifs”.Aucun patron de la grande distribution n’était présent au comité de mardi mais plusieurs ont annoncé une conférence commune au Salon de l’agriculture la semaine prochaine, à l’invitation de l’animatrice Karine Le Marchand”L’amour est peut-être dans le pré, mais pas dans les salles de négociations”, avait ironisé François-Xavier Huard, président de la Fédération nationale de l’industrie laitière, en référence à l’émission présentée par l’animatrice sur M6.

La Bourse de Paris termine en petite hausse, soutenue par les actions de la finance et la défense

La Bourse de Paris a terminé en petite hausse mardi, soutenue par les valeurs bancaires mais aussi de l’industrie et de la défense, avec la perspective de l’augmentation des dépenses européennes dans le secteur.L’indice vedette CAC 40 a terminé en hausse de 0,21%, soit un gain de 17,43 points à 8.206,56 points. Depuis le début de l’année, il a gagné plus de 11% et se rapproche de ses plus hauts niveaux en séance (8.259,19 points) et en clôture (8.239,99 points), atteints tous deux en mai 2024.”Les discussions autour de l’Europe de la défense poussent les valeurs industrielles”, a expliqué à l’AFP Vincent Juvyns, membre de l’équipe stratégie de JPMorgan AM.”Le sommet d’urgence des dirigeants européens” organisé lundi “à Paris n’a pas semblé créer de consensus ni de voie claire pour l’avenir, mais il y a sans aucun doute une reconnaissance que les dépenses de défense européennes doivent augmenter”, a estimé Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.En parallèle, le secteur financier est fortement en hausse depuis le début de l’année.Les valeurs financières bénéficient “des baisses de taux réalisées et attendues” de la Banque centrale européenne (BCE) et “de l’augmentation de la demande de crédit en général”, a relevé Vincent Juvyns.Si les baisses de taux ont des conséquences sur la rentabilité des banques, elles sont, en effet, tout de même un atout pour l’activité de crédit. Et “les taux de la BCE sont attendus en dessous des 2% d’ici un an”, de quoi “irriguer l’économie européenne et soutenir les actifs à risque” comme les actions, a-t-il noté.Valneva brilleLe groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva, qui développe plusieurs vaccins innovants, a grimpé en Bourse mardi après avoir annoncé une hausse de ses revenus de 10% en 2024, à 169,6 millions d’euros.Valneva s’est aussi dit en mesure de faire progresser son chiffre d’affaires en 2025, l’attendant autour de 180 à 190 millions d’euros, tout en promettant d’être rigoureux en matière de dépenses.Le titre du groupe a terminé en hausse de 6,14%, à 3,60 euros.Capgemini flancheLe géant français de l’informatique Capgemini a publié mardi des résultats 2024 en demi-teinte. Le bénéfice net a atteint près de 1,7 milliard d’euros, en progression de 0,5% sur un an, tandis que le chiffre d’affaires a reculé de 1,9%, à 22,1 milliards d’euros.Ces résultats “mitigés” ont été sanctionnés par les investisseurs. L’action du groupe a terminé en baisse de 10,22%, à 166,50 euros.

Aquaculture: le caviar d’Aquitaine obtient de l’UE sa certification IGP

Le caviar français d’Aquitaine a obtenu la reconnaissance européenne d’une indication géographique protégée (IGP) après 12 ans de démarches, a annoncé mardi la Commission européenne, gage de “transparence” pour la filière et label “stratégique” face à la concurrence internationale, notamment chinoise.Cette IGP, la première en Europe concernant le caviar, permet de “protéger la dénomination caviar d’Aquitaine contre les usurpations” dans toute l’Europe et de “garantir aux consommateurs un produit authentique répondant à des standards de production stricts”, se félicitent quatre des plus gros producteurs français, tous basés en Nouvelle-Aquitaine (sud-ouest de la France), dans un communiqué.Avec 50 tonnes d’œufs d’esturgeon produites par an, la France ne peut rivaliser en volume avec la Chine, qui produit quelque 300 tonnes de ce mets emblématique et pèse, à elle seule, environ la moitié du marché mondial, devant l’Italie.Ce nouveau label est néanmoins “stratégique” pour les producteurs français, a déclaré à  l’AFP Laurent Dulau, directeur général de Sturgeon, leader français (20 tonnes par an) et président du nouvel Organisme de défense et de gestion (ODG).”Dans ce monde du caviar où il n’y a pas forcément beaucoup de transparence dans les affaires, on a joué une carte totalement inédite en 2013 quand on s’est senti menacés par la vague de caviar chinois”, a-t-il rappelé.”Pour notre image de marque, ça va déjà permettre d’être reconnu comme totalement à part”, s’est-il réjoui, mettant en avant le cahier des charges de l’IGP: traçabilité, “écoresponsabilité et écodurabilité des pratiques culturales”, densités de poisson “pas trop élevées” dans les bassins de culture, pas d’OGM, pas d’antibiotiques…Fruit de la présence endémique d’esturgeons dans les estuaires en Aquitaine, la culture du caviar s’y est développée à partir des années 1920, lorsque les Russes blancs exilés firent découvrir au Paris des “Années folles” ce mets et sa richesse aromatique. Les premières piscicultures d’esturgeons ont vu le jour sur les bassins de l’Isle (affluent de la Dordogne) et d’Arcachon dans les années 1990 et quatre grands producteurs se sont développés en Nouvelle-Aquitaine (Sturgeon, Prunier Manufacture, L’Esturgeonnière et Caviar de France).Laurent Dulau espère que le nouveau label permettra au caviar d’Aquitaine d’obtenir une place privilégiée sur les tables des grands cuisiniers.”Je pense que l’IGP va faire (changer) beaucoup de chefs, notamment en France, qui ont plutôt l’habitude de travailler d’ailleurs avec des caviars d’origine étrangère”, espère-t-il.

Les magasins français Micromania-Zing à vendre

Les magasins Micromania-Zing, spécialistes de la distribution de jeux vidéo en France, sont à vendre, a annoncé mardi leur propriétaire, le groupe américain GameStop, qui cherche un repreneur. Leur maison mère, leader mondial de la distribution de jeux vidéo, a indiqué sur son site mardi qu’elle souhaitait céder ses activités en France et au Canada, “dans le cadre de l’évaluation de ses actifs internationaux”. GameStop n’a pas donné de détails sur un potentiel repreneur dans ces deux pays.”Nos activités se poursuivent normalement, et nous continuons à développer notre offre jeux vidéo, produits dérivés et services. Les précommandes passées (et futures) seront bien évidemment honorées. Les avoirs et bons d’achat conservent toute leur validité”, a précisé Micromania-Zing sur X. L’enseigne Micromania, qui comptait 430 boutiques en 2019, a été fondée en France en 1983, puis rachetée en 2008 par le groupe américain GameStop. En 2015, l’entreprise avait ouvert une autre enseigne, baptisée Zing, axée sur la vente de produits dérivés issus de la pop culture. Mais l’essor du jeu vidéo en streaming, accessible directement en ligne, a mis en péril le secteur de la vente de jeux vidéo physiques.

Nucléaire: le directeur de l’AIEA à Fukushima pour inspecter la décontamination des sols

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a entamé mardi une visite au Japon qui doit le conduire à la centrale accidentée de Fukushima pour contrôler la décontamination des sols, dans un contexte de démantèlementdu site.Rafael Grossi, dont c’est la cinquième visite au Japon, doit notamment visiter mercredi pour la première fois les installations de stockage provisoire (ISF) des sols contaminés.”Au moment où le Japon s’engage dans un retour graduel de l’énergie nucléaire dans son mix énergétique, il est important que cela soit fait avec une sécurité totale et avec la confiance de la société”, a dit mardi M. Grossi à la presse.Mardi soir, il s’est entretenu avec le ministre japonais des Affaires étrangères Takeshi Iwaya, qui a annoncé l’octroi par Tokyo de 14 millions d’euros à des programmes en Ukraine et dans d’autres pays, notamment pour l’amélioration des diagnostics de cancers.Près de 13 millions de mètres cubes de terre, l’équivalent d’environ 4.300 piscines olympiques, et 300.000 mètres cubes de déchets issus de l’incinération de matières organiques ont été retirés dans le cadre des activités de décontamination dans le département de Fukushima.Dans ce contexte, la visite de l’Argentin a pour but de veiller “à la restauration de Fukushima, y compris au démantèlement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et au contrôle des sols contaminés retirés”, a déclaré un responsable du ministère japonais des Affaires étrangères.Des déchets sont stockés dans une installation provisoire d’une superficie de 16 km², s’étendant dans les villes limitrophes de la centrale nucléaire d’Okuma et de Futaba.Les autorités japonaises prévoient de recycler environ 75% de la terre des sols contaminés -ceux à faible taux de radioactivité- en l’utilisant, s’il est confirmé qu’elle est sûre, pour des structures de génie civil, comme des talus pour les routes et les voies ferrées.Le sol qui ne peut être recyclé devrait être éliminé avant l’échéance de 2045 et Tokyo a l’intention de confirmer le choix du site et le processus de destruction cette année.”On a le phénomène +pas dans mon jardin+. Tout le monde va être d’accord sur le principe de répartir l’entreposage des sols contaminés sur plusieurs départements (…) mais personne ne veut” accueillir ces terres contaminées, a expliqué à l’AFP Olivier Évrard, directeur-adjoint du Mitate Lab, un laboratoire de recherche international (CNRS-CEA-Université de Fukushima).- Coûteuse décontamination -Les travaux de décontamination des sols, décidés après la catastrophe du 11 mars 2011 et qui n’avaient pas été faits après la catastrophe de Tchernobyl en 1986, ont été menés sur plus de 9.000 km², soit 40 municipalités.La méthode de décapage des terres “a été très efficace pour limiter les transferts (radioactifs) parce que les zones les plus connectées aux cours d’eau ont été décontaminées”, explique Olivier Evrard.”Par contre, cela a eu un coût énorme, génère énormément de déchets. Et cela pose des problèmes de fertilité (des terres) après”, ajoute-t-il, alors qu’un coût de plusieurs dizaines de milliards d’euros est évoqué.En septembre dernier, l’AIEA avait estimé que “l’approche du Japon en matière de recyclage et d’élimination des sols et des déchets radioactifs issus des activités de décontamination” était conforme aux normes de sûreté de l’organisation.- “Accroître la transparence” -Au cours de la visite de M. Grossi, les experts de l’AIEA et ceux de plusieurs pays, dont la Chine et la Corée du Sud, prélèveront également des échantillons d’eau de mer et de poissons “afin d’accroître la transparence” du processus de rejet des eaux traitées dans les mers, a déclaré à l’AFP un autre responsable de l’agence japonaise de l’énergie.Tepco, l’opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, a débuté le démantèlement des réservoirs d’eau traitée pour libérer de l’espace afin de stocker des débris nucléaires.Après le gigantesque tsunami, provoqué par un séisme de magnitude 9,0, Tepco a conservé sur le site quelque 1,3 million de tonnes d’eau contaminée — de pluie, souterraine et de mer — ainsi que de l’eau nécessaire au refroidissement des réacteurs.Cette eau, traitée à l’aide du système ALPS (“Système avancé de traitement des liquides”) pour en diminuer la radioactivité, reste entreposée dans plus d’un millier de réservoirs qui occupent actuellement l’essentiel du terrain de la centrale.Le démantèlement des réservoirs est devenu possible avec le début du rejet de l’eau dans l’océan Pacifique en août 2023. Le Japon et l’AIEA assurent que cette eau ne nuit pas à l’environnement.Trois des six réacteurs de l’installation fonctionnaient lorsque le raz-de-marée a frappé la centrale en 2011, faisant fondre les systèmes de refroidissement et provoquant la pire catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl en 1986.Le projet global de démantèlement doit durer plusieurs décennies.

Santé: Philips peut à nouveau vendre ses respirateurs en France

Mis en cause pour de potentiels dangers pour la santé, les respirateurs Philips peuvent revenir sur le marché français. Les autorités sanitaires l’ont annoncé mardi, assurant qu’aucun risque n’est avéré, mais certains patients s’inquiètent d’une décision prématurée.”On permet à Philips de recommencer à équiper de nouveaux patients (car) on a obtenu suffisamment de garanties”, a résumé auprès de l’AFP Thierry Thomas, responsable des dispositifs médicaux à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).L’affaire des respirateurs défectueux Philips dure depuis plusieurs années. Le géant néerlandais avait annoncé en 2021 que certains de ces appareils, notamment utilisés dans les cas d’apnée du sommeil, dégageaient des particules susceptibles de provoquer de multiples problèmes de santé dont, potentiellement, des cancers.Philips est ensuite revenu sur ces déclarations, rapportant finalement que les patients n’ont été exposés à aucune substance dangereuse. Mais plusieurs pays, dont la France, ont exigé le remplacement des appareils défectueux, utilisés par quelque 350.000 patients dans le pays et 1,5 million dans toute l’Europe.C’est maintenant chose faite. Le groupe, qui a beaucoup tardé à remplacer les appareils concernés, est finalement arrivé au bout de cette tâche en France. En conséquence, l’ANSM l’autorise à reprendre la vente de nouveaux appareils, interrompue depuis bientôt trois ans.Interrogé par l’AFP, le groupe a salué “une étape importante”, réitérant ses affirmations selon lesquelles les études réalisées par ses soins n’avaient finalement démontré “aucun risque (…) pour la santé à long terme”.La décision française est, de fait, une bonne nouvelle pour Philips, qui est surtout connu pour son électroménager mais s’est résolument tourné vers le monde médical avec le rachat du groupe Respironics dans les années 2000. Après avoir lourdement souffert en Bourse de l’affaire des respirateurs, l’entreprise néerlandaise a déjà rassuré les investisseurs au printemps 2024 en parvenant aux Etats-Unis à un accord financier à l’amiable avec des patients.Mais ses respirateurs restent pour l’heure interdits à la vente sur le marché américain, alors qu’ils vont pouvoir faire leur retour en France, ce qui ne présente pas de risque sanitaire selon l’agence du médicament.”Le risque n’est pas avéré, le risque n’est pas étayé, le risque n’est pas confirmé”, a insisté M. Thomas. Il a rappelé notamment que le comité scientifique de l’ANSM a analysé les données fournies par Philips pour en conclure à l’absence de substance cancérigène.- “Boîte de Pandore” -L’agence du médicament s’est toujours montrée prudente dans sa communication autour des respirateurs Philips, craignant que des patients cessent brusquement d’utiliser leur respirateur, sans en parler à leur médecin, alors que les risques liés à l’apnée du sommeil sont, eux, bien avérés.Mais cette position ne convainc guère les associations de patients. Certaines redoutent que les autorités sanitaires donnent trop vite un blanc-seing à Philips en lui permettant de revenir sur le marché français.”L’ANSM rouvre une boîte de Pandore: scientifiquement, tout n’est pas fini, tout n’est pas clos”, a estimé auprès de l’AFP Christian Trouchot, membre de la Fédération française des insuffisants respiratoires (FFAIR).Il s’est notamment étonné que l’agence permette le retour des respirateurs Philips mais exige parallèlement que le groupe lui communique les résultats d’une étude en cours pour déterminer si, en vie réelle, l’usage des appareils est associé à un plus grand risque de cancer.Or, cette étude, menée aux Etats-Unis, ne sera achevée que courant 2025. “Supposons que les analyses soient extrêmement négatives pour Philips: on aura vendu ce matériel pendant des mois”, a pointé M. Trouchot, qui, plus largement, a regretté le silence du ministère de la Santé et accusé l’ANSM de “mollesse” depuis qu’elle s’est saisie du dossier en 2022. A ses yeux, les autorités italiennes par exemple ont été plus rapides à aller en justice lorsque Philips s’est montré incapable de remplacer ses respirateurs dans les temps.L’agence du médicament a mis en avant pour sa part qu’elle a été la seule autorité européenne à prendre une décision de “police sanitaire”, c’est-à-dire une mesure ayant valeur légale, pour mettre Philips devant ses obligations.”L’action de l’ANSM a été de maintenir une pression maximale sur Philips avec un suivi mensuel”, a assuré M. Thomas.

Les Bourses européennes terminent dans le vert, portées par la défense

Les Bourses européennes ont terminé mardi majoritairement dans le vert, poussées par les anticipations de hausse des dépenses autour de la défense, en pleine effervescence géopolitique autour de l’Ukraine.La Bourse de Paris a gagné 0,21%, Francfort a pris 0,20% après avoir battu un nouveau record en clôture comme en séance, Milan a grimpé de 0,59% et Londres s’est montrée stable (-0,01%).