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Google verse 326 millions d’euros au fisc italien pour clôturer un contentieux (parquet)

Google a versé 326 millions d’euros pour clôturer un contentieux avec le fisc italien a annoncé mercredi le parquet de Milan qui a recommandé au juge des enquêtes préliminaires de classer désormais l’affaire.La justice italienne soupçonnait Google de ne pas avoir payé les impôts dus pendant la période 2015-2019 et “à l’issue d’un accord, la société a procédé au versement de 326 millions d’euros au titre des impôts, sanctions et intérêts” pour mettre un terme à son contentieux avec le fisc, indique un communiqué du parquet.Selon le parquet, Google Ireland Limited, société de droit irlandais, avait “omis de présenter la déclaration annuelle de revenus réalisés en Italie”, pendant cette période, en particulier à travers “la vente d’espaces publicitaires”, selon le communiqué.L’accord auquel sont parvenus les procureurs et Google permet à ce dernier de se mettre en règle et d’éviter la poursuite de l’enquête, même si le dernier mot revient au juge des enquêtes préliminaires.Le gendarme italien de la concurrence italien avait ouvert en juillet dernier une enquête à l’encontre de Google et de sa société mère Alphabet sur l’envoi aux utilisateurs d’une demande de consentement pour lier ses services, qui pourrait, selon lui, constituer une “pratique commerciale trompeuse et agressive.”L’autorité avait déjà infligé en novembre 2021 une amende de 20 millions d’euros à Google et Apple, équitablement répartie entre les deux sociétés, pour des pratiques “agressives” dans l’utilisation des données des consommateurs à des fins commerciales.En mai 2021, l’autorité avait en outre imposé une amende de 102 millions d’euros à Google pour abus de position dominante.

La Bourse de Paris prudente, entre Ukraine et droits de douane

La Bourse de Paris a ouvert dans la prudence mercredi, tiraillée entre les espoirs de cessez-le-feu en Ukraine et la prudence face aux nouvelles annonces douanières de Donald Trump.Le CAC 40 reculait vers 10H00 0,13% à 8.195,79 points, en baisse de 10,81 points. La veille, l’indice vedette avait pris 0,21%, soit un gain de 17,43 points à 8.206,56 points.L’indice parisien s’éloigne pour l’instant de la perspective d’un nouveau record, qui s’était rapproché ces derniers jours, sur fond de bonne dynamique boursière.Les investisseurs se focalisent “sur les espoirs d’un cessez-le-feu en Ukraine”, mais ont des “interrogations concernant les futurs “droits de douane “américains”, a résumé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Russes et Américains se sont entendus mardi à Ryad pour établir un “mécanisme de consultation” destiné à régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine.”Un accord pourrait entraîner plusieurs effets positifs”, entre “une baisse des prix du gaz naturel”, “une hausse de la confiance des consommateurs et des entreprises” et “une amélioration des conditions financières”, a résumé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.D’un autre côté, les marchés digèrent prudemment les dernières annonces commerciales de Donald Trump.Le président américain a annoncé mardi qu’il prévoyait d’appliquer des droits de douane de près de 25% sur les automobiles importées aux États-Unis et d’au moins du même niveau sur les semi-conducteurs ainsi que sur le secteur pharmaceutique.Ces annonces sont “pour l’instant simplement prises en compte sans réaction marquée”, a estimé Andreas Lipkow, analyste indépendant.”Les marchés continuent de considérer ces annonces de taxes douanières avec un œil sceptique, s’interrogeant sur le calendrier et l’ampleur véritable des droits effectivement appliqués”, ont détaillé les experts de MUFG.Les investisseurs scruteront aussi la publication à 20H00 du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).Des résultats d’entreprisesAutre focus des marchés: la saison des résultats, qui se poursuit en Europe.Le groupe de câbles Nexans, deuxième mondial derrière l’italien Prysmian, prenait 6,09% à 102,00 vers 9H50 après avoir annoncé mercredi une hausse de 27% son bénéfice net en 2024.Sont attendus après Bourse les résultats annuels d’Eramet (+0,45 à 56,35 euros) et de Carrefour (+0,04% à 13,79 euros).STMicroelectronics recommandéLe groupe de semi-conducteurs français STMicroelectronics gagnait 5,34% à 24,37 euros sur le CAC 40 après le relèvement mercredi de son objectif de cours par les analystes de Jefferies de 23 à 34 euros.

Prix en hausse, croissance stagnante: double défi pour le Royaume-Uni

Les prix ont progressé de 3% sur un an en janvier au Royaume-Uni, une hausse sensible et plus forte qu’attendue qui s’accompagne d’une croissance atone, plaçant la Banque d’Angleterre et le gouvernement travailliste dans une position délicate.Ce chiffre, publié mercredi par l’Office national des statistiques (ONS), dépasse les anticipations des analystes recueillies par Bloomberg, qui tablaient sur une hausse de 2,8%, après une inflation de 2,5% en décembre.Il reste bien au-dessus de l’objectif de 2% fixé par la Banque d’Angleterre (BoE), considéré comme optimal pour une économie saine.Cette hausse s’explique, selon l’ONS, par le prix des transports, notamment aériens, et de l’alimentation, ainsi que l’entrée en application de nouvelles règles de TVA sur les écoles privées, qui alourdissent depuis janvier les frais de scolarité.”Je sais que des millions de familles ont encore du mal à joindre les deux bouts”, a déclaré mercredi dans un communiqué la ministre des Finances Rachel Reeves. Promettant à nouveau “d’aller plus loin et plus vite pour stimuler la croissance”, elle n’a pas réagi au chiffre en lui-même.- Mise à l’épreuve -Cette inflation plus élevée qu’attendue met un peu plus la pression sur la dirigeante car elle s’inscrit dans un contexte économique morose: le produit intérieur brut britannique n’a progressé que de 0,1% au quatrième trimestre, après une croissance nulle au troisième.Le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, qui place la relance de l’activité comme sa priorité absolue, est sous le feu des critiques depuis la présentation fin octobre de son budget – constitué d’une forte hausse des cotisations patronales ainsi que d’emprunts exceptionnels pour investir – qui n’a pas convaincu les entreprises.La chancelière de L’Echiquier, titre officiel de Mme Reeves, avait été mise à l’épreuve en janvier par les marchés, à un moment où la livre s’était effondrée et où le taux d’emprunt de la dette avait atteint un niveau inconnu depuis 25 ans. Elle doit prononcer le 26 mars un discours très attendu sur l’économie britannique.Les Britanniques ont subi de plein fouet une hausse des prix très élevée ces dernières années, qui a culminé à 11,1% en octobre 2022, poussant la Banque d’Angleterre (BoE) à relever son taux directeur dès la fin de l’année 2021.Constatant le ralentissement de l’inflation ces derniers mois, la BoE a fini par concéder deux baisses de son taux en 2024, puis une nouvelle début février, le portant à 4,5%.- “Stagflation” -Son président Andrew Bailey a encore insisté mardi lors d’une conférence à Bruxelles sur sa volonté d’adopter une approche “graduelle” et “prudente” dans les futures baisses. Il a notamment souligné la grande incertitude qui règne autour de l’économie mondiale depuis que Donald Trump brandit ses droits de douane comme arme de négociation géopolitique, citant aussi la situation en Ukraine.”Nous faisons face à un pic temporaire de l’inflation”, a-t-il affirmé. Les prix vont encore “augmenter, mais ce ne sera rien comparé à ce que c’était il y a quelques années”, a-t-il assuré.En dépit de l'”état plutôt maladif” de l’économie britannique, le rôle de la BoE “est d’assurer la stabilité des prix, et non de soutenir la croissance”, prévient cependant Matthew Ryan, analyste chez Ebury, qui ne prévoit pas plus de deux nouvelles baisses de taux d’ici la fin de l’année.”Si le pic d’inflation dépasse les attentes, ou si l’augmentation se prolonge trop, la Banque pourrait se retrouver avec un sérieux problème”, souligne pour sa part Richard Carter, analyste chez Quilter Cheviot.”+Stagflation+ est un mot qui a hanté la BoE ces dernières années, et nous pourrions voir une résurgence dans les mois à venir.”

Les Bourses européennes sans entrain, entre Ukraine et droits de douanes

Les marchés boursiers européens ont ouvert sans impulsion mercredi, tiraillés entre les espoirs de cessez-le-feu en Ukraine et la prudence face aux nouvelles annonces douanières de Donald Trump.Vers 8H20 GMT, Londres reculait de 0,22%, Paris restait à l’équilibre (-0,08%) et Francfort grappillait 0,30%. Milan prenait 0,45%.Les investisseurs se focalisent “sur les espoirs d’un cessez-le-feu en Ukraine”, mais ont des “interrogations concernant les futurs “droits de douane “américains”, a résumé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Russes et Américains se sont entendus mardi à Ryad pour établir un “mécanisme de consultation” destiné à régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs sur la guerre en Ukraine, Donald Trump se disant “plus confiant” dans la possibilité d’un accord avec Moscou.Interrogé par la presse dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine avant la fin du mois, le président américain a répondu: “probablement”.”Un accord pourrait entraîner plusieurs effets positifs”, entre “une baisse des prix du gaz naturel”, “une hausse de la confiance des consommateurs et des entreprises” et “une amélioration des conditions financières”, a résumé Christopher Dembik, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet AM.D’un autre côté, les marchés digèrent prudemment les dernières annonces commerciales du président Trump.Ce dernier a indiqué mardi qu’il prévoyait d’appliquer des droits de douane de près de 25% sur les automobiles importées aux États-Unis et d’au moins du même niveau sur les semi-conducteurs ainsi que sur le secteur pharmaceutique.”Les marchés continuent de considérer ces annonces de taxes douanières d’un œil sceptique, s’interrogeant sur le calendrier et l’ampleur véritable des droits effectivement appliqués”, ont expliqué les experts de MUFG.”Il reste à voir quelles taxes seront effectivement mises en place”, ont abondé les analystes de la Deutsche Bank.Les investisseurs scruteront aussi la publication à 20H00 du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed).Côté changes, le dollar restait stable face à la monnaie unique européenne, à 1,0452 dollar pour un euro (+0,03%).Des résultats d’entrepriseAutre focus des marchés: la saison des résultats, qui se poursuit en Europe.Le groupe de câbles Nexans, deuxième mondial derrière l’italien Prysmian, prenait 1,93% vers 8H20 GMT après avoir annoncé mercredi une hausse de 27% son bénéfice net en 2024, à 283 millions d’euros.A Amsterdam, le fabricant néerlandais d’équipements médicaux Philips dévissait de 8,09% suite à une perte nette bien plus importante que prévu en 2024, en raison d’une augmentation des charges et des frais de restructuration. Le géant bancaire britannique HSBC (+0,67%) à Londres a annoncé que son plan de réorganisation devait permettre d’économiser 1,5 milliard de dollars par an d’ici fin 2026, tout en dévoilant un bénéfice annuel en hausse pour 2024.Le spécialiste de la négoce des matières premières Glencore (-2,87%) a de son côté fait état d’une perte nette de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) pour l’exercice 2024.STMicroelectronics recommandéLe groupe français de semi-conducteurs STMicroelectronics gagnait 6,96% sur le CAC 40 vers 8H20 GMT après le relèvement de son objectif de cours par les analystes de Jefferies.Remontée du pétroleLes prix du pétrole remontent, au lendemain d’une baisse provoquée par l’espoir que les sanctions sur les hydrocarbures russes soient levées.Vers 08H10 GMT, le baril de WTI américain grimpait de 0,64% à 72,31 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord prenait 0,59% à 76,29 dollars.Le bitcoin reculait de 0,97% à 95.773 dollars.

Gabriel Zucman, le Français qui veut faire payer les milliardaires

Si l’idée de taxer les milliardaires fait son chemin en France et à l’international en dépit des obstacles, il y est pour quelque chose. L’économiste français Gabriel Zucman s’active en coulisses pour que cette réforme voie le jour.”Je pense que quasiment tout le monde reconnaît le besoin d’une imposition minimale des ultra-riches” en France, veut croire ce père de trois enfants, interrogé par l’AFP.Après la tentative du gouvernement Barnier d’imposer une taxation minimale sur les hauts revenus, le gouvernement Bayrou planche sur une taxation sur le patrimoine des plus fortunés dont les contours sont encore flous, met-il en avant. Ces projets sont moins ambitieux que l’idée portée par l’économiste de 38 ans, et dont le groupe écologiste s’est inspiré pour présenter une proposition de loi, en examen jeudi à l’Assemblée nationale et qui consiste à imposer un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des “ultra riches”. Une proposition communément surnommée “impôt Zucman”, du nom de l’économiste qui doit s’entretenir la semaine prochaine avec le ministre de l’Economie Eric Lombard et celle des Comptes publics Amélie de Montchalin.”Le problème actuel vient du fait que les très riches peuvent échapper à l’impôt sur le revenu en structurant leur patrimoine”, détaille M. Zucman qui partage sa vie entre l’Observatoire européen de la fiscalité à Paris, qu’il dirige, et l’université de Berkeley en Californie.D’où l’importance d’un impôt minimal dont la fixation à 2% “permettrait de s’assurer que les milliardaires français n’aient pas un taux de prélèvements obligatoires plus faible que celui des autres catégories sociales”.- Enfant de la crise -M. Zucman se décrit comme “un enfant de la crise financière” après avoir fait ses armes à 21 ans au sein de la société d’investissement Exane pour y écrire des notes et a “commencé le jour de la faillite de Lehman Brothers” (en 2008, NDLR).En 2019, il publie avec son collègue Emmanuel Saez “Le triomphe de l’injustice”, dans lequel il aborde le cas américain et évoque ses pistes pour taxer les riches ménages et entreprises.Ses idées ont été vite repérées au sein de la sphère politique: cet amateur de piano a publié en juin un rapport, à la demande de la présidence brésilienne du G20, sur la taxation des plus fortunés, proposant un impôt minimum mondial équivalent à 2% de la fortune des quelque 3.000 milliardaires. Quelques mois plus tard, cette organisation a endossé l’idée de coopérer pour taxer “effectivement” les personnes très fortunées, une décision saluée comme “historique” par ce diplômé de l’Ecole d’économie de Paris et ancien de l’Ecole normale supérieure de Paris-Saclay, qui a aussi la nationalité américaine.”Il faut agir à toutes les échelles”, martèle ce fils de médecins parisiens, s’opposant aux “discours défaitistes” et au risque de voir Donald Trump, un milliardaire proche des hommes les plus riches au monde, réduire à néant les avancées.Le fait même que cette thématique soit arrivée sur la table des négociations est une victoire, selon son ancien directeur de thèse, l’économiste Thomas Piketty. – Elizabeth Warren, Bernie Sanders -“Quand je proposais il y a dix ans dans +Le capital au XXIe siècle+ la création d’un impôt mondial sur la fortune, j’étais loin de me douter que cela arriverait aujourd’hui dans l’agenda officiel du G20″, dit à l’AFP M. Piketty, dont l’ouvrage avait rencontré un succès public inattendu et un large écho politique.”Cela doit beaucoup à l’infatigable énergie de Gabriel Zucman”, ajoute-t-il.”Il ne faut pas sous-estimer la résistance des contribuables concernés”, estime Gabriel Zucman qui a conseillé les candidats démocrates Elizabeth Warren et Bernie Sanders à la présidentielle américaine de 2020, et a travaillé sur la question des paradis fiscaux au travers de “La richesse cachée des nations”, sa thèse éditée en 2013 avant d’être traduite en près de 20 langues.Avec Thomas Piketty, Esther Duflo et Emmanuel Saez, Gabriel Zucman s’est hissé dans le club des économistes français reconnus aux Etats-Unis, d’autant plus après avoir reçu en 2023 la médaille Bates Clark, prestigieuse récompense économique.Une récompense “controversée”, avait jugé le journal The Economist, rappelant que certains de ses collègues mettent en doute ses méthodes utilisées pour mesurer les inégalités.

Agriculture: élever plus pour importer moins? Une “fausse route”, selon le Réseau action climat

L’intensification de l’élevage, particulièrement gourmand en soja et en engrais importés de l’étranger pour cultiver les céréales destinées à l’alimentation animale, pourrait affaiblir la souveraineté alimentaire de la France plutôt que la renforcer, relève le Réseau action climat dans un rapport publié mercredi.Le réseau, qui regroupe une quarantaine d’associations impliquées dans la lutte contre le changement climatique, rappelle que “la souveraineté alimentaire s’est imposée récemment comme un objectif cardinal pour les politiques agricoles françaises” dans un contexte international incertain.En matière d’élevage, estime-t-il, “la solution proposée par les pouvoirs publics et les filières semble claire: produire plus et à bas coûts pour réduire les importations de viande”.Ces dernières années, le cheptel français, notamment bovin, a eu tendance à décroître surtout en raison du non-renouvellement des générations d’éleveurs. La taille des troupeaux a elle eu tendance à légèrement augmenter, selon les chiffres de l’Institut de l’élevage. Le budget 2025, comme le précédent, prévoit des mesures fiscales pour inciter à l’accroissement des cheptels.”Indépendamment des enjeux environnementaux”, ce raisonnement serait selon le Réseau action climat “en contradiction” avec le but recherché, pour deux raisons principales.D’abord parce que l’élargissement des cheptels implique plus de bouches animales à nourrir. Si la France produit suffisamment de céréales et de fourrages pour ses bêtes, elle est largement déficitaire pour les apports en protéines.Ainsi, “95% du soja utilisé pour l’alimentation des élevages français est importé”, principalement d’Amérique latine, relève le rapport, qui dresse le même constat pour les engrais de synthèse utilisés pour cultiver les céréales, achetés en Russie, Biélorussie, Egypte ou Algérie.Le Réseau action climat estime par ailleurs que 44% de l’ensemble des terres cultivées en France le sont déjà pour nourrir les élevages et que leur agrandissement accentuerait encore cette surface, “entrant ainsi en concurrence avec d’autres productions agricoles stratégiques du pays”.”Augmenter l’élevage intensif au nom de la souveraineté alimentaire est donc une erreur stratégique” et une “fausse route”, en conclut le réseau, qui suggère d’autres leviers d’action.D’une part le développement des “élevages durables”, notamment biologiques, plus autonomes dans l’alimentation de leurs animaux, et d’autre part un changement global des modes de consommation.”L’État doit mettre en place des politiques alimentaires ambitieuses, en faveur de la réduction de la consommation de viande, tout en favorisant celle de viande de qualité et produite en France”, demande la fédération de 37 associations locales et nationales.

Accord au Parlement sur la loi d’orientation agricole, une adoption en vue avant le Salon

Une loi d’orientation agricole votée juste avant l’ouverture du Salon de l’agriculture: le gouvernement est en passe de tenir son engagement après un accord trouvé mardi soir entre les deux chambres du Parlement sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé à gauche.Peu avant minuit, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs est parvenue à dégager un texte de compromis sur ce projet de loi présenté il y a près d’un an et maintes fois repoussé. Un peu plus tôt mardi, c’est le Sénat qui avait adopté le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption à l’Assemblée nationale juste avant la dissolution.Le texte commun devrait désormais être soumis à un ultime vote des députés mercredi soir, puis des sénateurs jeudi après-midi, synonyme d’adoption définitive de ce texte qui a pour mesure phare d’ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur”.Son adoption ne fait guère de doute: mardi, la CMP l’a approuvé à dix voix contre quatre, les élus du Rassemblement national joignant leurs votes à ceux des membres de la coalition gouvernementale.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, avait déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard devant le Sénat dans l’après-midi.Le projet “porte un certain nombre de sujets fermement attendus par les agriculteurs. Il ne répond pas à tous les besoins des agriculteurs, mais c’est un texte utile et nécessaire qui conserve l’essentiel des apports du Sénat”, s’est félicitée auprès de l’AFP la présidente LR de la commission des Affaires économiques du Sénat, Dominique Estrosi-Sassone.”C’est le projet de loi du Sénat, le projet de loi Duplomb”, avec “des régressions majeures à laquelle même la ministre s’était opposée”, a fustigé son homologue LFI de l’Assemblée nationale, Aurélie Trouvé, en référence au sénateur LR Laurent Duplomb, principal artisan d’un net durcissement du texte à la chambre haute. “En six mois il y a un très grave recul de la macronie”, qui a voté des mesures qu’elle avait rejetées, a-t-elle aussi déploré.La gauche dans son ensemble et les associations de défense de l’environnement sont farouchement opposées au texte, s’inquiétant de “reculs environnementaux sans précédent”.- “Folie normative” -La loi d’orientation va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, avait au contraire espéré Laurent Duplomb (LR) dans l’après-midi, appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Le texte balaye des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi. Principe maintenu dans le texte final.Selon plusieurs sources parlementaires, le compromis parlementaire réintègre la notion de “transition climatique et environnementale” dans les grands enjeux des politiques agricole, un terme retiré par le Sénat. Mais le terme “d’agroécologie” reste bien écarté de cette loi, comme espéré par les sénateurs.- “Marche forcée” -Le Parlement a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies, privilégiant notamment une amende forfaitaire de 450 euros pour les atteintes “non-intentionnelles” aux espèces ou aux habitats naturels.La création d’un guichet unique pour les transmissions d’exploitations agricole, baptisé France Services Agriculture, a été validé par les parlementaires, de même que le lancement d’un “Bachelor agro”, diplôme de bac+3.L’accélération de l’agenda parlementaire pour faire aboutir ce texte avant le Salon de l’agriculture avait ulcéré la gauche: le président des députés communistes André Chassaigne avait fait part mardi matin de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée”. Le socialiste Dominique Potier avait dénoncé lui un texte “caricatural” et “déraisonnable”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi craint “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Accord au Parlement sur la loi d’orientation agricole, une adoption en vue avant le Salon

Une loi d’orientation agricole votée juste avant l’ouverture du Salon de l’agriculture: le gouvernement est en passe de tenir son engagement après un accord trouvé mardi soir entre les deux chambres du Parlement sur ce texte brandi comme réponse à la grogne du secteur, mais fustigé à gauche.Peu avant minuit, une commission mixte paritaire (CMP) réunissant sept députés et sept sénateurs est parvenue à dégager un texte de compromis sur ce projet de loi présenté il y a près d’un an et maintes fois repoussé. Un peu plus tôt mardi, c’est le Sénat qui avait adopté le texte à 218 voix contre 107, près de neuf mois après son adoption à l’Assemblée nationale juste avant la dissolution.Le texte commun devrait désormais être soumis à un ultime vote des députés mercredi soir, puis des sénateurs jeudi après-midi, synonyme d’adoption définitive de ce texte qui a pour mesure phare d’ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur”.Son adoption ne fait guère de doute: mardi, la CMP l’a approuvé à dix voix contre quatre, les élus du Rassemblement national joignant leurs votes à ceux des membres de la coalition gouvernementale.”Je ne voudrais pas commencer ce Salon de l’agriculture en disant aux agriculteurs que les parlementaires ne les ont pas entendus”, avait déclaré la ministre de l’Agriculture Annie Genevard devant le Sénat dans l’après-midi.Le projet “porte un certain nombre de sujets fermement attendus par les agriculteurs. Il ne répond pas à tous les besoins des agriculteurs, mais c’est un texte utile et nécessaire qui conserve l’essentiel des apports du Sénat”, s’est félicitée auprès de l’AFP la présidente LR de la commission des Affaires économiques du Sénat, Dominique Estrosi-Sassone.”C’est le projet de loi du Sénat, le projet de loi Duplomb”, avec “des régressions majeures à laquelle même la ministre s’était opposée”, a fustigé son homologue LFI de l’Assemblée nationale, Aurélie Trouvé, en référence au sénateur LR Laurent Duplomb, principal artisan d’un net durcissement du texte à la chambre haute. “En six mois il y a un très grave recul de la macronie”, qui a voté des mesures qu’elle avait rejetées, a-t-elle aussi déploré.La gauche dans son ensemble et les associations de défense de l’environnement sont farouchement opposées au texte, s’inquiétant de “reculs environnementaux sans précédent”.- “Folie normative” -La loi d’orientation va “permettre d’ouvrir un nouveau regard, une nouvelle perspective, un nouveau cap pour l’agriculture française”, avait au contraire espéré Laurent Duplomb (LR) dans l’après-midi, appelant à “stopper ce délire décroissant, cette folie normative, ces oppositions stériles” qui mettent les agriculteurs “sur le chemin du déclin”.Le texte balaye des sujets très divers, de la transmission d’exploitations pour faire face au vieillissement du métier aux objectifs de l’enseignement agricole en passant par le statut des haies ou la répression des atteintes environnementales.Il entend surtout ériger l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” et fait de la souveraineté alimentaire un “intérêt fondamental de la Nation”.Les sénateurs lui ont associé un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”, mesure miroir de la “non-régression environnementale” déjà consacrée dans la loi. Principe maintenu dans le texte final.Selon plusieurs sources parlementaires, le compromis parlementaire réintègre la notion de “transition climatique et environnementale” dans les grands enjeux des politiques agricole, un terme retiré par le Sénat. Mais le terme “d’agroécologie” reste bien écarté de cette loi, comme espéré par les sénateurs.- “Marche forcée” -Le Parlement a aussi nettement allégé les contraintes des agriculteurs en matière d’atteintes environnementales — largement dépénalisées —, d’installations agricoles ou de destruction de haies, privilégiant notamment une amende forfaitaire de 450 euros pour les atteintes “non-intentionnelles” aux espèces ou aux habitats naturels.La création d’un guichet unique pour les transmissions d’exploitations agricole, baptisé France Services Agriculture, a été validé par les parlementaires, de même que le lancement d’un “Bachelor agro”, diplôme de bac+3.L’accélération de l’agenda parlementaire pour faire aboutir ce texte avant le Salon de l’agriculture avait ulcéré la gauche: le président des députés communistes André Chassaigne avait fait part mardi matin de sa “colère noire” face au “vote d’une loi à marche forcée”. Le socialiste Dominique Potier avait dénoncé lui un texte “caricatural” et “déraisonnable”.Lors d’une visioconférence mardi matin, plusieurs ONG de défense de l’environnement ont aussi craint “la pire régression du droit de l’environnement depuis au moins une décennie”, selon Laure Piolle, animatrice du réseau Agriculture et alimentation au sein de France Nature Environnement.

Wall Street termine en légère hausse, nouveau record du S&P 500

La Bourse de New York a terminé en légère hausse mardi, parvenant à clôturer sur une note positive malgré une séance sans grande conviction, les investisseurs ayant désormais le regard tourné vers la Fed et les évolutions géopolitiques.Le Dow Jones (+0,02%) et l’indice Nasdaq (+0,07%) ont terminé proche de l’équilibre, tandis que l’indice élargi S&P 500 s’est octroyé 0,24% et a atteint un nouveau record en clôture, pour culminer à 6.129,58 points.Durant la majeure partie de la séance, les indices ont évolué en ordre dispersé, puis ont entamé un rebond quelques minutes avant la clôture.Les investisseurs “tentent de se faire une idée de ce que sera le prochain catalyseur qui fera monter ou baisser les cours des actions”, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA. Côté géopolitique, la place américaine garde un oeil attentif sur les pourparlers russo-américains, selon l’analyste.Les deux pays se sont entendus mardi à Ryad pour établir un “mécanisme de consultation” pour régler leurs contentieux et vont nommer des négociateurs pour le règlement de la guerre en Ukraine.Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’entretenait de son côté à Ankara avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé des pourparlers “au sujet de l’Ukraine sans l’Ukraine”.Les acteurs du marché “essaient de déterminer” les possibles conséquences de ces évolutions géopolitiques, selon M. Stovall.”Le marché reflète l’incertitude des investisseurs, non seulement en ce qui concerne les investissements, mais aussi en ce qui concerne la gestion des affaires intérieures et internationales des États-Unis”, a ajouté l’analyste.Wall Street attend par ailleurs la publication mercredi du compte rendu (“minutes”) de la dernière réunion du comité monétaire de la banque centrale américaine (FOMC), qui pourrait donner des indications sur le cap privilégié par le Réserve fédérale.Le 29 janvier dernier, la Fed a maintenu ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.A la cote, le secteur de l’énergie a été recherché, à l’image d’Exxon Mobil (+1,76%), de ConocoPhillips (+1,24%) ou de EOG Resources (+1,26%).Intel s’est envolé (+16,06%) après des informations de presse selon lesquelles Broadcom (-1,94%) et TSMC étudient la possibilité de conclure des accords avec le fabricant de puces.La compagnie aérienne Delta Air Lines a reculé (-1,61%) après qu’un de ses avions s’est retourné de manière spectaculaire en phase d’atterrissage lundi, s’immobilisant sens dessus dessous sur le tarmac de l’aéroport canadien de Toronto et faisant 18 blessés dont trois graves.La compagnie aérienne à bas prix Southwest Airlines a terminé dans le rouge (-0,92%) après avoir annoncé vouloir réduire de 15% ses effectifs, soit la suppression d’environ 1.750 postes, d’ici fin juin. Grâce à cette décision “difficile” et “sans précédent”, l’entreprise estime pouvoir économiser 300 millions de dollars pour l’année 2026.

Protéines d’insectes: la start-up Ynsect n’a pas trouvé de repreneur ou nouvel investisseur

Aucune offre de reprise ou d’investissement n’a été déposée dans les temps pour la start-up Ynsect, spécialisée dans la production de protéines et d’engrais à base d’insectes, selon le journal Les Echos mardi.L’entreprise française avait lancé en janvier un appel à des investisseurs ou repreneurs dans le cadre d’une procédure de sauvegarde, et les offres pouvaient être déposées auprès de l’administrateur judiciaire jusqu’au 17 février.Un porte-parole de l’entreprise n’a pas souhaité commenter l’information mardi soir.Spécialisé dans l’élevage et la transformation d’insectes pour l’alimentation animale, humaine et les engrais, Ynsect a levé au total 600 millions de dollars auprès d’investisseurs depuis sa création en 2011, mais est aujourd’hui confrontée à la difficile montée en puissance de son modèle. La société, dont le siège social est situé dans l’Essonne, compte deux sites de production, près de Dole (Jura) et Amiens (Somme).La procédure de sauvegarde, ouverte fin septembre 2024 et courant jusqu’à fin mars, a placé Ynsect sous la protection du tribunal de commerce pendant six mois durant lesquels ses créances sont gelées.Ynsect aurait besoin de quelque 130 millions d’euros, selon Les Echos, ce qui lui permettrait d’achever sa giga-usine dans la Somme et d’augmenter sa production.La procédure peut être étendue pour six mois supplémentaires voire davantage sur décision judiciaire, mais Ynsect pourrait aussi être placée en redressement.A l’heure où le monde s’inquiète de l’épuisement des ressources, les temps sont durs pour les farines d’insectes. Une autre pionnière française du secteur, Agronutris, a annoncé fin janvier que sa holding avait été placée en procédure de sauvegarde pour “stabiliser sa situation financière”.Si son outil industriel “est aujourd’hui pleinement opérationnel”, Agronutris avait indiqué que “l’accès au financement est rendu plus difficile par un contexte économique incertain et des investisseurs freinés par l’actualité du secteur et les annonces faites récemment par d’autres acteurs industriels”.