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Coup d’envoi de la Fashion Week de Londres avec une ode à la mode non genrée

La Fashion Week de Londres débute jeudi soir avec la mode théâtrale du créateur “queer” Harris Reed, coup d’envoi de quatre jours de défilés dans la capitale britannique pour une édition raccourcie marquée par plusieurs absences.Le designer anglo-américain, par ailleurs directeur artistique de Nina Ricci, ouvre le bal au musée Tate Britain avec sa marque éponyme, qui se distingue par ses silhouettes spectaculaires parfois surmontées d’auréoles démesurées, créées à partir de papier peint ou de tissus d’intérieur recyclés.Le styliste de 28 ans aux longs cheveux roux, qui a créé la jupe à crinoline portée par le chanteur Harry Styles figurant en Une de Vogue en 2020, prône un “romantisme non binaire”. Il a séduit de nombreuses stars comme Lil Nas X, Adele et Beyoncé.Jusqu’à lundi soir, les podiums londoniens verront se succéder les collections automne-hiver 2025 d’Erdem, Simone Rocha, Richard Quinn, Roksanda et l’emblématique Burberry en clôture.La marque au célèbre tartan, confrontée à des difficultés, fait l’objet de rumeurs sur un départ de son directeur créatif Daniel Lee, arrivé il y a un peu plus de deux ans, et qui a tant bien que mal tenté de moderniser la maison.- JW Anderson absent -Il pourrait être remplacé, selon plusieurs médias, par l’Anglais Kim Jones, qui a quitté la tête de Dior Homme fin janvier après sept ans.Une absence fait aussi parler d’elle cette saison: celle de JW Anderson, marque du prodige nord-irlandais Jonathan Anderson, également directeur créatif de la griffe espagnole Loewe. Le nom du designer est cité comme possible recrue chez Dior.Jonathan Anderson, qui a remporté le prix du créateur de l’année 2024 aux British Fashion Awards, était également absent à la semaine de la mode masculine de Milan et à Paris, où défile habituellement Loewe, propriété de LVMH, comme Dior.Pour la première fois cette année, les jeunes stylistes sélectionnés pour rejoindre le programme NewGen du British Fashion Council (BFC), organisateur de la Fashion Week, doivent répondre à des exigences de durabilité lors de la réalisation de leur collection.Le BFC, qui finance cet incubateur, marche ainsi dans les pas de la très écolo “petite” semaine de la mode de Copenhague, qui a mis en place une politique similaire depuis 2023.L’objectif est d’étendre cette politique peu à peu à toutes les marques qui défilent à Londres.Le BFC a également annoncé en novembre qu’il interdirait l’usage de peaux d’animaux exotiques, comme le crocodile ou le serpent, dès cette édition automne-hiver 2025. Une annonce toutefois symbolique, puisqu’aucune marque de la Fashion Week londonienne n’en utilise.- “Période difficile” -Cette édition est raccourcie de près d’un jour par rapport à la Fashion Week automne-hiver 2024, en l’absence de stylistes comme Molly Goddard.Des designers comme Dilara Fındıkoğlu et Conner Ives, au programme de cette édition, se limitent désormais à un défilé par an, quand d’autres ont réduit la voilure à une simple présentation ou un dîner.La directrice du BFC, Caroline Rush, reconnaît que la période est “particulièrement difficile” pour les marques britanniques, qui ont subi le contrecoup de la pandémie, du Brexit et de la fermeture en 2024 du site de vente en ligne spécialisé dans le luxe Matchesfashion.”Nous travaillons étroitement avec ces entreprises pour les aider à traverser” cette période, a-t-elle déclaré à l’AFP, soulignant l’importance pour les marques de la Fashion Week, où se pressent influenceurs, journalistes et acheteurs du monde entier.”A Londres en particulier, nous avons tellement de petites entreprises indépendantes, elles ont besoin de cette plateforme pour toucher une audience mondiale”, explique Caroline Rush qui quittera le poste qu’elle occupe depuis seize ans dans quelques mois, pour être remplacée par Laura Weir, directrice créative du grand magasin britannique Selfridges.Si la rédactrice en chef du Vogue britannique, Chioma Nnadi, s’est inquiétée en novembre du retour de la maigreur chez les mannequins, en liant cette tendance à la popularité des traitements anti-obésité, Caroline Rush estime que la Fashion Week londonienne est relativement épargnée. “Avec tous les jeunes designers que nous avons ici, Londres a toujours repoussé les limites du point de vue de la diversité (des mannequins) et même du handicap, et je pense que cette diversité et cette inclusivité sur les podiums vont rester”, estime-t-elle. 

Les Bourses européennes reprennent leur souffle

Les Bourses européennes, à des niveaux records depuis plusieurs séances, ont repris leur souffle jeudi, digérant une série de résultats d’entreprises jugés mitigés.La Bourse de Paris a tout juste grappillé 0,15%, tandis que Londres a reculé de 0,57%, Francfort de 0,53%.

L’hôtellerie suisse bat un nouveau record en 2024

Les nuitées hôtelières en Suisse ont battu un nouveau record en 2024 grâce à l’afflux de touristes américains mais aussi français et espagnols venus dévaler les pentes dans les stations de ski ou parcourir les sentiers de randonnées.En 2024, l’hôtellerie suisse a enregistré 42,8 millions de nuitées, soit une augmentation de 2,6% par rapport à l’année précédente, le secteur dépassant ainsi son précédent record de 2023, a indiqué jeudi l’Office fédéral de la statistique (OFS) dans un communiqué. La demande s’est stabilisée à “un niveau élevé” auprès de la clientèle locale, précise l’OFS, alors que beaucoup de Suisses ont pris l’habitude pendant la pandémie de Covid-19 de rester dans le pays alpin pendant leurs vacances pour partir à la découverte d’autres régions. Le nombre de nuitées auprès de la clientèle locale n’a progressé que de 0,1% en 2024, légèrement en-dessous de 20,9 millions de nuitées. Les nuitées hôtelières ont en revanche été dopées par les touristes étrangers qui ont généré 22 millions de nuitées, en hausse de 5,1% après un bond de 21,8% en 2023. La demande étrangère a ainsi retrouvé son plus haut niveau en “plus de 50 ans”, souligne l’OFS, expliquant qu’il faut remonter “à 1972” pour retrouver un tel afflux de touristes étrangers dans les hôtels suisses.La demande a été soutenue par les touristes venant du continent américain, et en particulier des Etats-Unis. Les efforts de la branche ont été “récompensés”, s’est félicité Suisse Tourisme, l’organisme chargé par la Confédération de promouvoir le tourisme dans ce pays connu pour ses lacs et montagnes. Le succès du tourisme en Suisse repose sur “la diversité des marchés d’origine de ses hôtes”, les années “moins bonnes” auprès des touristes provenant de certains pays pouvant être “compensées” par de la croissance avec d’autres pays, a ajouté l’organisme dans un communiqué. – Répartir la demande sur toute l’année -L’objectif n’est toutefois pas “de faire croître la fréquentation d’année en année”, mais de gérer la demande de manière ciblée pour “amener les bons hôtes aux bons endroits, au bon moment”, a précisé Martin Nydegger, le directeur de Suisse Tourisme, cité dans le communiqué.Si les coûts élevés de cette destination aident à mettre un frein au surtourisme, cet organisme mène des campagnes ciblées pour chercher à répartir les flux touristiques sur toute l’année, notamment en basse saison en communiquant sur la beauté des paysages dans leurs couleurs d’automne.  Dans le détail, les nuitées auprès des touristes venus des Etats-Unis ont grimpé de 13,9% en 2024, à près de 3,5 millions de nuitées, soit “le plus haut niveau jamais observé”, a souligné l’OFS.La croissance a été plus modeste auprès des touristes européens, avec une hausse se limitant de 1,4% en raison d’un repli auprès de la clientèle britannique, en recul de 4,1% à 1,6 million de nuitées. L’hôtellerie suisse a néanmoins retrouvé son plus haut niveau depuis le début des années 1990 auprès de la clientèle française, en hausse de 6,1% à 1,5 million de nuitées, et atteint un record avec la clientèle espagnole, en hausse de 6%, avec plus d’un demi-million de nuitées.Auprès des touristes allemands, la progression s’est limitée à 0,5% même s’ils restent les plus grands clients de l’hôtellerie helvétique avec près de 3,8 millions de nuitées.La reprise s’est également poursuivie auprès de la clientèle chinoise. Avec 725.129 nuitées, leur niveau reste cependant inférieur de 47,9% à celui de 2019. L’hôtellerie suisse avait déjà atteint un sommet en 2023, avec plus de 41 millions de nuitées, dépassant ses niveaux d’avant-pandémie. 

Commerce: la colère de Trump contre l’Europe est-elle justifiée ?

C’est une accusation récurrente du président américain Donald Trump: l’Union européenne (UE) abuserait des États-Unis en accumulant des excédents commerciaux massifs. Mais les chiffres dressent le tableau d’une relation plutôt équilibrée qui bénéficie aux deux rives de l’Atlantique.Les États-Unis excédentaires dans les servicesQuand Donald Trump brocarde l’excédent commercial européen, il se réfère uniquement aux échanges de marchandises. L’UE, grosse exportatrice de voitures ou d’équipements industriels, a enregistré dans ce domaine un excédent significatif de 157 milliards d’euros en 2023, d’après les chiffres de la Commission.Mais ce périmètre ne tient pas compte des services, qui constituent pourtant la plus grande part de l’activité économique. Or, les Américains y sont très dominants, particulièrement dans la finance ou le numérique. Des géants comme Google ou Meta n’ont pas leur équivalent en Europe.Les États-Unis affichaient ainsi, en 2023, 109 milliards d’excédent dans les services, de quoi réduire l’excédent européen à seulement 48 milliards d’euros. Un chiffre négligeable comparé aux 1.600 milliards d’échanges commerciaux entre les deux blocs.Des droits de douane à peine plus élevés dans l’UEDonald Trump critique les droits de douane de 10% dans l’Union européenne sur les automobiles importées des États-Unis qu’il compare aux 2,5% imposés outre-Atlantique sur les véhicules venus d’Europe. Mais la réalité est plus complexe. Les deux blocs imposent des droits de douane différents selon les produits. Au total, la Commission évalue à “environ 1%” de part et d’autre les taxes imposées sur les marchandises échangées à travers l’Atlantique. “On est sur des niveaux faibles, même si l’UE taxe un petit peu plus que les États-Unis en moyenne”, souligne Elvire Fabry, spécialiste de géopolitique du commerce pour l’Institut Jacques Delors, en évoquant “un mille-feuille compliqué”.Ainsi, dans l’automobile, la Commission souligne que les Américains appliquent 25% de taxes sur les pick-up, des véhicules très populaires qui constituent le premier segment de marché aux États-Unis.Certains taux sont prohibitifs, notamment dans le domaine agricole. Mme Fabry cite en exemple les taxes américaines sur les importations de tabac (350%), les huiles végétales (164%) ou les fruits (132%), mais aussi sur les vêtements (32%). “Donald Trump prend les chiffres qui l’arrangent”, estime cette experte.Un partenariat gagnant-gagnant”Le commerce de biens ne représente qu’une partie de la relation économique entre l’Europe et les États-Unis. En examinant d’autres indicateurs, tels que le commerce des services, les investissements et les ventes des filiales (à l’étranger), on a une vision plus complète de la profondeur de la relation. Finalement, les deux économies bénéficient grandement de ce partenariat”, souligne Thibaut L’Ortye, porte-parole de la Chambre de commerce américaine dans l’UE (AmCham EU).Les États-Unis sont le premier investisseur en Europe, et l’Europe est le premier investisseur aux États-Unis, pour un total qui atteignait une valeur de 5.300 milliards d’euros en 2022, selon la Commission européenne.Mais AmCham reconnaît cependant qu’il existe “des secteurs comme le numérique où le succès des entreprises américaines les expose aux initiatives de l’UE”. D’un point de vue américain, les législations européennes sur les services et les marchés numériques (DSA et DMA), les données (RGPD) ou l’intelligence artificielle constituent des barrières non tarifaires.  Un bras de fer à haut risqueL’UE ne voit “aucune justification” à l’application par Donald Trump de droits de douane supplémentaires sur les produits européens et est prête à réagir “fermement et rapidement” si les menaces du président américain étaient mises à exécution, a déclaré le commissaire européen au Commerce Maros Sefcovic, en visite à Washington cette semaine.De quoi alarmer les milieux d’affaires des deux côtés de l’Atlantique. “Les droits de douane ne sont pas l’outil économique approprié. Nous nous inquiétons de l’ampleur des mesures en cours d’examen, de l’incertitude qu’elles génèrent”, confie M. L’Ortye, appelant à “éviter une spirale négative de droits de douane réciproques qui ne ferait que nuire aux deux économies”.”La relation transatlantique est essentielle à chacun des deux blocs”, souligne aussi Mme Fabry.

Wall Street ouvre en baisse, entre résultats d’entreprises et droits de douane

La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, lestée par les prévisions “prudentes” du géant américain Walmart, et mue par les incertitudes quant à la politique commerciale de Donald Trump.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,34%, l’indice Nasdaq perdait 0,13% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,20%. 

Tabac: Philip Morris condamné en France à 500.000 euros d’amende pour publicité illégale

La filiale française du cigarettier Philip Morris et son ancienne présidente Jeanne Pollès ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris à des amendes de respectivement 500.000 euros et 50.000 euros pour “publicité directe ou propagande” en faveur des produits du tabac et du vapotage.Selon la décision obtenue jeudi, le site dédié au dispositif de tabac chauffé IQOS, commercialisé par Philip Morris, présente des mentions “qui ont pour but ou pour effet de valoriser tant la qualité que la sécurité du dispositif IQOS, sous couvert d’une prétendue réduction des risques liés à la consommation du tabac validé scientifiquement”.”Cette mise en avant (…) est une publicité directe pour ce dispositif qui renvoie immanquablement au produit du tabac qu’il permet de consommer. Elle constitue dès lors une publicité indirecte illicite”, poursuit la décision.En outre, “la publication du 13 avril 2023 associe quant à elle le tabac produit par la société Philip Morris à une gestion responsable de la ressource forestière ce qui est également interdit”.”En l’espèce, les infractions commises l’ont été sciemment par une société appartenant au plus grand groupe de cigarettiers au monde et sa présidente, parfaitement conseillées et informées des dispositions en vigueur, et qui ont consacré des investissements majeurs pour tenter de contourner la législation en vigueur et ce sur une période de prévention d’un an et demi”, déplore le tribunal.”Cette attitude relève d’un pur calcul économique, fructueux au regard de l’augmentation de l’utilisation du dispositif IQOS au cours des cinq dernières années”, poursuit-il.Les amendes tiennent également compte d’une première condamnation en 2011 “pour des faits de publicité directe ou propagande en faveur du tabac ou de ses produits”.Le groupe et son ancienne présidente -aujourd’hui retraitée-, étaient poursuivies par le Comité National Contre Le Tabagisme (CNCT), association française de lutte contre le tabac à laquelle ils devront verser solidairement 50.000 euros de dommages et intérêts en plus de 5.000 euros chacun au titre des frais de justice.La CNCT a déjà fait condamner la société pour un motif similaire: mi-2024, Philip Morris France a écopé d’une amende de 500.000 euros et Philip Morris Products de 400.000 euros lors d’un procès en appel. Le groupe s’est pourvu en cassation contre cette décision.

Le Parlement adopte un texte pionnier sur les “polluants éternels”

Une législation “pionnière” dans l’Union européenne: l’Assemblée a approuvé définitivement jeudi une proposition de loi écologiste restreignant la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, ces “polluants éternels” massivement présents dans la vie courante, dont l’impact sur la santé inquiète l’opinion et les pouvoirs publics.Le texte, soutenu par la gauche et la coalition gouvernementale, contre le RN, a été approuvé dans les mêmes termes qu’au Sénat, par 231 voix contre 51, et va désormais pouvoir entrer en vigueur.La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a apporté son soutien au texte, tout en appelant à tenir un discours nuancé, “toujours sous l’éclairage de la science” et “sans tomber dans une condamnation générale des PFAS”.”Il y a des milliers de PFAS. Certains sont bien connus, d’autres moins. Certains sont dangereux, d’autres sont considérés comme à faible impact”, a-t-elle soutenu.Quasi indestructibles et présentes dans quantité d’objets et de produits, ces substances chimiques per- et polyfluoroalkylés, ou PFAS, s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, l’eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus des reins ou du foie.Si les connaissances sur les risques sanitaires associés aux différents PFAS sont insuffisantes, voire absentes, de l’avis même d’autorités sanitaires, des effets néfastes sur le métabolisme humain ont été pointés pour plusieurs “polluants éternels”.L’article phare de la proposition de loi prévoit d’interdire à partir du 1er janvier 2026 la fabrication, l’importation et la vente de tout produit cosmétique, produit de fart (pour les skis) ou produit textile d’habillement contenant des PFAS, à l’exception de certains textiles industriels ou “nécessaires à des utilisations essentielles”.Une taxe visant les industriels dont les activités entraînent des rejets de PFAS, sur le principe du “pollueur-payeur”, figure également dans le texte.- “Pas de fatalité” -Si l’ambition initiale du texte a été réduite – avec notamment l’exclusion des ustensiles de cuisine du champ de l’interdiction -, le rapporteur Nicolas Thierry (Les Ecologistes) s’est quand même félicité d’une “immense victoire” après “trois ans de travail acharné””Je pense à toutes les victimes qui souffrent de pollutions chimiques”, a-t-il déclaré à la presse.Le député espère que cette adoption marquera “un tournant”, et démontrera que face aux intenses campagnes de lobbying des industriels, il n’y a “pas de fatalité”. Lorsque la “société civile” se mobilise, il est “possible d’inverser le rapport de force”, a ajouté M. Thierry, rappelant qu’il y a un an encore, le gouvernement ne soutenait pas sa proposition.Pour Cyrielle Chatelain, cheffe des députés écologistes, ce texte est “une lueur d’espoir”, dans un “moment où on va de régression en régression sur le plan environnemental”. Au nom du RN, le député Emeric Salmon s’est alarmé d’un texte qui aura “des conséquences dramatiques sur l’emploi et notre souveraineté” en conduisant à “inonder” le marché national de “produits étrangers contenant des PFAS”.Mme Pannier-Runacher a répondu que le texte avait été “travaillé (…) avec les industriels” et qu’il s’agissait au contraire de protéger les industriels “contre la concurrence déloyale, eux qui ont fait l’effort justement de mettre au point des technologies qui leur permettent de se passer des PFAS”.Le texte était le premier de la “niche” du groupe écologiste et social, journée consacrée à ses initiatives .Les députés se pencheront dans l’après-midi sur des textes plus clivants, notamment celui souhaitant l’instauration d’un impôt plancher de 2% sur le patrimoine des “ultra riches”, ceux possédant plus de 100 millions d’euros de patrimoine, inspirée d’une proposition de l’économiste Gabriel Zucman.La coalition gouvernementale a combattu cette mesure en commission la semaine dernière, mais le texte pourrait passer grâce à l’abstention du RN.Les cinq autres textes proposés par les Ecologistes visent à mettre en place à titre expérimental “une sécurité sociale alimentaire pour tous”, “protéger durablement la qualité de l’eau potable”, “faciliter l’accès des demandeurs d’asile au marché du travail”, empêcher les “licenciements boursiers” et garantir des horaires de jour aux travailleurs du nettoyage.Tous ont été adoptés en commission, ce qui ne préjuge pas de leur sort en séance. Et tous ne pourront sans doute pas être examinés, les députés concluant obligatoirement leurs travaux à minuit.

L’hôtellerie suisse bat un nouveau record en 2024 (OFS)

Les nuitées hôtelières en Suisse ont battu un nouveau record en 2024 grâce à l’afflux de touristes américains mais aussi français et espagnols, a annoncé jeudi l’office fédéral de la statistique (OFS).En 2024, l’hôtellerie suisse a enregistré 42,8 millions de nuitées, soit une augmentation de 2,6% par rapport à l’année précédente, le secteur dépassant ainsi son précédent record de 2023, a indiqué l’OFS dans un communiqué. La demande s’est stabilisée à “un niveau élevé” auprès de la clientèle locale, précise l’OFS, alors que beaucoup de Suisses ont pris l’habitude pendant la pandémie de Covid-19 de rester dans le pays alpin pendant leurs vacances pour partir à la découverte d’autres régions. Le nombre de nuitées auprès de la clientèle locale n’a progressé que de 0,1% en 2024, légèrement en-dessous de 20,9 millions de nuitées. Les nuitées hôtelières ont en revanche été dopées par les touristes étrangers qui ont généré 22 millions de nuitées, en hausse de 5,1% après un bond de 21,8% en 2023. La demande étrangère a ainsi retrouvé son plus haut niveau en “plus de 50 ans”, souligne l’OFS, expliquant qu’il faut remonter “à 1972” pour retrouver un tel afflux de touristes étrangers dans les hôtels suisses.La demande a été soutenue par les touristes venant du continent américain, et en particulier des Etats-Unis auprès desquels les nuitées ont grimpé de 13,9% à près de 3,5 millions de nuitées, soit “le plus haut niveau jamais observé”, souligne l’OFS.La croissance a été plus modeste auprès des touristes européens, avec une hausse se limitant de 1,4% en raison d’un repli auprès de la clientèle britannique, en recul de 4,1% à 1,6 million de nuitées. L’hôtellerie suisse a néanmoins retrouvé son plus haut niveau depuis le début des années 1990 auprès de la clientèle française, en hausse de 6,1% à 1,5 million de nuitées, et atteint un record avec la clientèle espagnole, en hausse de 6%, avec plus d’un demi-million de nuitées.Auprès des touristes allemands, la progression s’est limitée à 0,5% même s’ils restent les plus grands clients de l’hôtellerie helvétique avec près de 3,8 millions de nuitées.La reprise s’est également poursuivie auprès de la clientèle chinoise. Avec 725.129 nuitées, leur niveau reste cependant inférieur de 47,9% à celui de 2019. L’hôtellerie suisse avait déjà atteint un sommet en 2023, avec 1,4 million de nuitées, dépassant ses niveaux d’avant-pandémie. noo/vog/abx 

Retraites: après le diagnostic de la Cour des comptes, les syndicats veulent “passer aux choses sérieuses”

“Passons aux choses sérieuses”: les partenaires sociaux ont salué jeudi le diagnostic financier de la Cour des comptes sur les retraites, qui brosse un tableau “préoccupant” mais enterre l’idée d’un “déficit caché”, ouvrant la voie à trois mois de négociations sur la réforme de 2023.Particulièrement attendu pour faire “la vérité des chiffres”, ce rapport commandé par Matignon a été remis en début de matinée à François Bayrou par le premier président de la Cour, Pierre Moscovici, puis présenté aux syndicats et au patronat. Avant même sa publication officielle, le chef du gouvernement a évoqué “un déficit immédiat de six milliards qui, dans les années qui viennent, si on ne fait rien, dérivera vers 30 milliards” et insisté une nouvelle fois sur “l’apport de l’Etat pour équilibrer le système”.Ce rapport donne le coup d’envoi à trois mois de difficiles négociations entre partenaires sociaux pour retoucher l’impopulaire réforme des retraites de 2023 (qui a décalé l’âge légal de départ de 62 à 64 ans) “sans totem ni tabou” mais “sans dégrader” l’équilibre financier, selon les mots du chef du gouvernement.Sans surprise au vu des chiffres déjà connus, le diagnostic financier de la Cour des comptes est “préoccupant”, a résumé Pierre Moscovici.- Déficit accru après 2030 -Le déficit atteindrait 6,6 milliards d’euros en 2025, se “stabiliserait” jusqu’en 2030 environ, puis se dégraderait de manière “nette, rapide, croissante”, passant à environ 15 milliards à horizon 2035 et 30 milliards en 2045, “malgré la réforme de 2023”, retrace le rapport.La réforme de 2023 aura “un effet positif” d’environ 10 milliards à l’horizon 2030, mais de plus en plus limité ensuite. Le système par répartition (les actifs financent les pensions des retraités actuels) souffre d’un “déséquilibre croissant” dû au vieillissement de la population.Ces chiffres sont loin de ceux avancés mi-janvier par M. Bayrou, qui avait évoqué un déficit de 55 milliards d’euros à horizon 2030. Ils se rapprochent plutôt des prévisions du Conseil d’orientation des retraites (COR), référence en la matière.Dans son calcul, M. Bayrou n’intégrait pas aux recettes les contributions (impôts affectés, subventions) versées par l’Etat pour équilibrer le régime de la fonction publique, jugeant que l’Etat cotise à un taux trop élevé par rapport au privé. Dans son sillage, certains experts, minoritaires, avaient pointé un “déficit caché”. “Il n’existe aucun déficit caché”, mais seulement “deux comptabilités différentes” de la contribution de l’Etat, qui s’élevait à 45 milliards d’euros en 2023, observe Pierre Moscovici. Lequel souligne que les régimes relevant du privé et du public ne sont “pas comparables”.  Ce rapport “offre un démenti cinglant aux chiffres farfelus” du Premier ministre, a taclé la leader de la CGT Sophie Binet. “L’objectif de la CGT” est toujours “d’abroger cette réforme injuste et violente”, ce qui coûterait “10 milliards d’euros”, un chiffre “tout à fait soutenable”, a-t-elle estimé.François Bayrou juge lui le rapport “en cohérence” avec ses chiffres, puisqu’il souligne “l’apport de l’Etat”.- “Redonner confiance” -“L’histoire du déficit caché est écartée, (…) passons aux choses sérieuses”, a lancé, tout sourire, la numéro 1 de la CFDT Marylise Léon, qui attend “un bouger sur l’âge légal, la reconnaissance des métiers pénibles” et l’amélioration des droits des femmes. Au vu du rapport, la réforme de 2023, “présentée comme la réforme du siècle qui allait résoudre tous les problèmes, (…) c’était du pipeau”, a-t-elle cinglé.Les travaux des partenaires sociaux débuteront le 27 février. Leur mission s’annonce ardue, tant les positions sont antagonistes. Pour les syndicats, la priorité est de revenir en arrière sur les 64 ans. Le patronat exclut lui toute augmentation de sa contribution financière.”Le premier sujet, c’est de parler de la retraite par capitalisation”, a défendu jeudi le président de la CPME Amir Reza-Tofighi, souhaitant aussi “indexer l’âge de départ sur l’espérance de vie”. Il a dit vouloir “redonner confiance” dans un système qui “va droit dans le mur” si on ne prend pas des décisions “difficiles mais courageuses”.Pour “éclairer” les débats, la Cour des comptes a estimé l’effet de différents leviers. Agir sur l’âge légal de départ aurait un “effet puissant à court terme” mais moins à long terme, à l’inverse de la durée de cotisation qui aurait “un effet de moindre ampleur, mais mieux étalé dans la durée”. Augmenter les taux de cotisation aurait “des effets négatifs sur l’économie”, selon la Cour, pour qui les effets d’une moindre revalorisation annuelle des pensions aurait en revanche des effets “relativement faibles”.Des scenarii qui font l’impasse sur un retour aux 62 ans. La Cour “s’est engagée à corriger” cet oubli, selon Mme Binet.eva-arz-bat-ic-mdb/grd/gvy

Les sandales Birkenstock ne sont pas des oeuvres d’arts, tranche la justice allemande

Les célèbres sandales Birkenstock ne peuvent pas être considérées comme des oeuvres d’arts, a tranché la justice allemande jeudi, infligeant un revers à la marque allemande qui exigeait la protection des droits d’auteurs pour ses produits.Dans un arrêt rendu jeudi, la cour fédérale de justice allemande, plus haute instance civile du pays, a clos une saga judiciaire débutée en mai 2023.Le fabricant de chaussures mondialement connu avait alors déposé plainte contre les enseignes de mode allemandes Tchibo et shoe.com ainsi que contre le danois Bestseller.Birkenstock leur reprochait de vendre des modèles similaires aux siens et exigeait que ceux-ci soient retirés de la vente et détruits.Après un échec devant la cour d’appel de Cologne en 2024, Birkenstock s’était pourvu en cassation auprès de la cour fédérale allemande.Celle-ci a donné raison à la cour d’appel jeudi, relevant que “des exigences techniques, des règles ou d’autres contraintes déterminent la conception” des sandales Birkenstock.”Pour la protection du droit d’auteur, il faut au contraire atteindre un niveau de création qui permette de reconnaître l’individualité”, explique la cour fédérale dans un communiqué.Or, les créations de l’entreprise basée près de Bonn (ouest) sont “purement artisanales et utilisent des élements de conception formels”.”Nous voulons faire en sorte que les copieurs ne puissent plus gagner de l’argent sur le dos de notre marque”, a réagi le porte-parole de l’entreprise Jochen Gutzy.Celui-ci rappelle que des litiges similaires sont en cours en France, aux Pays-Bas, au Danemark et en Suisse, et qu’une décision de la Cour européenne de justice est aussi attendue.A la Bourse de New York, le titre Birkenstock a cloturé en baisse de 0,51% mercredi soir, à 54,69 euros. Sur un an, le cours a chuté de 3,48%.Fondé en 1774, Birkenstock est célèbre pour son modèle de sandales à lanières de cuir et semelle de liège.En 2021, la marque a été rachetée par un fonds d’investissement associé au leader mondial du luxe LVMH qui l’a introduite en Bourse en 2023.