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Cuba lance un vaste projet d’Ă©nergie solaire pour sortir de la crise Ă©nergĂ©tique

Cuba a mis en service vendredi le premier champ de panneaux photovoltaĂŻques d’un vaste projet de parcs solaires visant Ă  sortir de la crise Ă©nergĂ©tique le pays, qui souffre de coupures rĂ©currentes en raison d’installations vieillissantes dĂ©pendantes du pĂ©trole.La vĂ©tustĂ© des huit centrales thermoĂ©lectriques, inaugurĂ©es pour la plupart dans les annĂ©es 1980 et 1990, et la rĂ©duction ces deux dernières annĂ©es des importations de pĂ©trole du Venezuela, son principal alliĂ©, ont placĂ© Cuba dans une situation extrĂŞmement vulnĂ©rable d’un point de vue Ă©nergĂ©tique.Les coupures de courant sont presque quotidiennes dans la plupart des quartiers de la capitale de 2,1 millions d’habitants, tandis que dans certaines provinces l’Ă©lectricitĂ© est limitĂ©e Ă  quelques heures par jour.”Parc solaire photovoltaĂŻque synchronisĂ©” avant un nouveau la semaine prochaine, a indiquĂ© vendredi sur X le ministère de l’Énergie et des Mines sur son compte X.”C’est magnifique”, s’est fĂ©licitĂ© la prĂ©sidence sur X, accompagnant sa publication de photos de rangĂ©es de panneaux photovoltaĂŻques sur la municipalitĂ© de Cotorro, au sud de La Havane. Avec une production de 21,8 MW, ce premier parc “permettra de rĂ©duire progressivement les dĂ©sagrĂ©ables coupures de courant pendant la journĂ©e” dans cette municipalitĂ©, a indiquĂ© le portail d’information Cubadebate.Le gouvernement entend installer d’ici la fin de l’annĂ©e, avec l’aide de la Chine, au moins 55 parcs solaires qui fourniront 12% de l’Ă©lectricitĂ© consommĂ©e sur l’Ă®le de 10 millions d’habitants. Les autoritĂ©s visent la rĂ©alisation de 90 projets Ă  l’horizon 2030 afin de produire plus de 2.000 MW d’Ă©nergie solaire, portant ainsi Ă  37% la part d’Ă©nergie renouvelable dans son mix Ă©nergĂ©tique. Elle Ă©tait l’an passĂ©e de seulement 5%, entre solaire, Ă©olien et biomasse.Mi-fĂ©vrier, les autoritĂ©s ont suspendu pendant deux jours toute activitĂ© sur l’Ă®le pour Ă©conomiser de l’Ă©nergie et Ă©viter une panne gĂ©nĂ©rale. DĂ©but dĂ©cembre, Cuba avait connu sa troisième panne gĂ©nĂ©rale en moins de deux mois, plongeant dans le noir l’ensemble de la population. 

Airbags défectueux: plus de 2,3 millions de véhicules encore concernés, immobilisation chez Volkswagen

Plus de 2,3 millions de vĂ©hicules circulant en France mĂ©tropolitaine doivent encore se faire remplacer leurs airbags dĂ©faillants de marque Takata, a annoncĂ© vendredi soir le gouvernement, en rĂ©vĂ©lant aussi une campagne d’immobilisation chez Volkswagen après celle de CitroĂ«n.”Au total, les airbags de plus de 2,3 millions de vĂ©hicules sont encore Ă  remplacer en mĂ©tropole. Afin d’en informer au mieux les propriĂ©taires, une mention sera portĂ©e sur le procès-verbal du contrĂ´le technique des vĂ©hicules visĂ©s par une campagne de rappel Ă  partir de dĂ©but mars”, a prĂ©cisĂ© le ministère chargĂ© des Transports dans un communiquĂ©.De mĂŞme source, le groupe Volkswagen a demandĂ© cette semaine Ă  plus de 250.000 clients français de ne plus conduire leur voiture, rendue dangereuse par ces airbags dĂ©faillants.Le groupe allemand a lancĂ© un rappel “stop drive” pour des modèles d’Audi (A3, A4, A5…) et Volkswagen (Fox, Up, Crafter et Polo) fabriquĂ©s entre 2006 et 2013, selon le ministère. ContactĂ©s par l’AFP vendredi soir, les services du groupe en France n’ont pas rĂ©agi dans l’immĂ©diat.Ces modèles Ă©taient dĂ©jĂ  appelĂ©s Ă  changer d’airbags depuis 2024 dans le cadre d’un rappel classique. Volkswagen avait Ă©galement lancĂ© en janvier un premier “stop drive” en outremer.Ces coussins Ă  air sont susceptibles de causer de graves blessures et ont dĂ©jĂ  provoquĂ© au moins un dĂ©cès en France mĂ©tropolitaine et onze en outremer, oĂą le climat dĂ©grade plus vite un de leurs composants, selon le ministère des Transports.- Depuis 2014 -Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelĂ© des millions de vĂ©hicules Ă©quipĂ©s de ces airbags dangereux de marque Takata, avec des campagnes de rappels encore en cours aujourd’hui.CitroĂ«n a lancĂ© de son cĂ´tĂ© lundi une immobilisation massive de quelque 236.900 vĂ©hicules dans le nord de la France, après avoir lancĂ© une première campagne au printemps 2024 dans le sud de l’Europe.Le scandale des airbags du fabricant japonais – qui a fait faillite entre-temps – secoue le secteur de l’automobile depuis 2014: Ă  cause d’un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides, ils risquent d’exploser en projetant des pièces sur les conducteurs.Vendredi soir, le ministère chargĂ© des Transports a rappelĂ© que “dans les dĂ©partements et rĂ©gions d’Outre-mer, les constructeurs ont mis en place un rappel pour les 80.000 vĂ©hicules dont les airbags n’ont pas encore Ă©tĂ© remplacĂ©s et un stop drive pour ceux dont la durĂ©e de vie en sĂ©curitĂ© des airbags est dĂ©passĂ©e”.Il a par ailleurs rĂ©vĂ©lĂ© qu’une solution avait “Ă©tĂ© trouvĂ©e pour les vĂ©hicules de la marque BMW qui n’avait plus de concessionnaire en Guadeloupe et en Martinique”. Le ministère a prĂ©cisĂ© avoir imposĂ© Ă  la marque bavaroise “de mettre en Ĺ“uvre rapidement un rappel sous peine d’astreintes financières. Par consĂ©quent, depuis le 17 fĂ©vrier, un nouveau partenariat a Ă©tĂ© mis en place avec une entreprise locale afin de remplacer les airbags au plus vite”.Le ministère, qui a mis en place pour mettre Ă  jour la liste des vĂ©hicules concernĂ©s, a rappelĂ© vendredi que “la transmission de ces informations est une obligation pour les constructeurs qui, Ă  dĂ©faut de transparence, s’exposent Ă  des sanctions financières”. 

Italie: enquête sur les voitures électriques de quatre constructeurs

Le gendarme italien de la concurrence a annoncĂ© vendredi l’ouverture d’une enquĂŞte sur les voitures Ă©lectriques de BYD, Stellantis, Tesla et Volkswagen concernant l’autonomie prĂ©sumĂ©e de leurs vĂ©hicules annoncĂ©e aux clients.L’enquĂŞte concerne “les informations fournies aux consommateurs sur l’autonomie en kilomètres des vĂ©hicules Ă©lectriques, sur la perte de capacitĂ© des batteries”, souligne un communiquĂ© du gendarme italien.L’autoritĂ© de la concurrence examine Ă©galement de “possibles violations” des règlements concernant les limites apportĂ©es Ă  la garantie sur les batteries.”En particulier, les opĂ©rateurs (des quatre constructeurs, ndlr) auraient fourni sur leurs sites internet respectifs des informations d’ordre gĂ©nĂ©ral, et parfois contradictoires, sur l’autonomie en kilomètres des vĂ©hicules Ă©lectriques commercialisĂ©s”, selon la mĂŞme source.Plus spĂ©cifiquement, les constructeurs “n’ont pas prĂ©cisĂ© quels sont les facteurs qui pèsent sur le kilomĂ©trage maximum” revendiquĂ© et quel effet ils ont sur le kilomĂ©trage effectif.”En outre (…), ils n’ont pas indiquĂ© au consommateur, de manière claire et complète, les informations sur la perte de capacitĂ© des batteries entraĂ®nĂ©e par une utilisation normale de la voiture”, estime l’autoritĂ© italienne.Le gendarme prĂ©cise avoir effectuĂ© jeudi des contrĂ´les auprès des sièges italiens de ces quatre grands constructeurs automobiles.Stellantis a confirmĂ© dans un communiquĂ© ces contrĂ´les, assurant avoir fourni “les rĂ©ponses, les informations et les documents nĂ©cessaires” concernant cette enquĂŞte.”Stellantis met au centre de toutes ses activitĂ©s les exigences et la satisfaction de ses clients et considère que l’enquĂŞte en cours pourra le confirmer”, assure le groupe, prĂ©cisant qu’il va poursuivre sa collaboration avec le gendarme de la concurrence “pour approfondir chaque nouvel aspect important” de cette affaire.Volkswagen Italie a de son cĂ´tĂ© affirmĂ© Ă  l’AFP “prendre acte” de l’enquĂŞte menĂ©e par l’autoritĂ© de la concurrence et a assurĂ© que le groupe “coopère pleinement avec les autoritĂ©s compĂ©tentes”. “Nous apportons notre soutien et fournissons toutes les informations nĂ©cessaires pour garantir une clarification factuelle et bien fondĂ©e de l’affaire”, a ajoutĂ© Volkswagen.

EDF engrange un bĂ©nĂ©fice record pour 2024, avant d’entamer une annĂ©e cruciale

Le gĂ©ant Ă©lectricien français EDF, revigorĂ© par le redressement de sa production Ă©lectrique, a annoncĂ© des bĂ©nĂ©fices record pour 2024 et aborde l’annĂ©e 2025 avec un agenda chargĂ©.Le groupe a engrangĂ© 11,4 milliards d’euros de profits l’an dernier, dopĂ© par la “forte hausse” de sa production nuclĂ©aire et hydraulique et malgrĂ© la dĂ©crue des prix de l’Ă©lectricitĂ©.”Nous avons des performances opĂ©rationnelles et commerciales qu’on peut qualifier d’excellentes, qui permettent au groupe de rĂ©aliser des rĂ©sultats financiers solides”, a indiquĂ© le PDG Luc RĂ©mont lors d’une confĂ©rence tĂ©lĂ©phonique avec des journalistes.L’État, unique actionnaire d’EDF, va toucher un dividende pour la première fois depuis plus de 10 ans, dont le montant sera de 2 milliards d’euros.Comme en 2023, le groupe public a continuĂ© de redresser sa production nuclĂ©aire et hydraulique, tournant la page de l’annus horribilis 2022 marquĂ©e par des niveaux historiquement bas liĂ©s Ă  des problèmes de corrosion dans des centrales nuclĂ©aires et Ă  la sĂ©cheresse affectant des barrages. En 2024, la production Ă©lectrique du groupe a atteint 520 tĂ©rawattheures (TWh), en hausse de 11%, dont 361,7 TWh de nuclĂ©aire.Revers de la mĂ©daille, l’Ă©lectricien a aussi subi le “contexte de baisse des prix de marchĂ©” pour l’Ă©lectricitĂ©: son chiffre d’affaires recule de 15,7% Ă  118,7 milliards d’euros et son Ebitda, un indicateur mesurant la rentabilitĂ© de l’entreprise, de 8,5%.Ce dernier reprĂ©sente nĂ©anmoins 36,5 milliards d’euros, “le niveau le plus Ă©levĂ© jamais atteint après 2023″, selon le directeur financier d’EDF Xavier Girre.Après une annĂ©e d'”une très forte intensitĂ©”, selon Luc RĂ©mont, marquĂ©e entre autres par le dĂ©marrage du rĂ©acteur nuclĂ©aire EPR de Flamanville, EDF aborde 2025 avec un agenda très chargĂ© sur le plan financier et industriel, et toujours lestĂ© d’une dette abyssale de 54,3 milliards d’euros.Le rĂ©acteur, qui a Ă©tĂ© connectĂ© au rĂ©seau Ă©lectrique fin dĂ©cembre 2024 avec 12 ans de retard, va poursuivre sa montĂ©e en puissance “jusqu’Ă  atteindre 100% l’Ă©tĂ© prochain”, a dit Luc RĂ©mont.EDF se concentre sur la poursuite de sa “remontada” nuclĂ©aire avec une fourchette de production situĂ©e entre 350 et 370 TWh en 2025, mais aussi en 2026 et 2027, une estimation qui inclut la production de Flamanville. – Faire prĂ©fĂ©rer l’Ă©lectricitĂ© -Fort de sa production Ă©lectrique en redressement et Ă  94% dĂ©carbonĂ©e, EDF cherche Ă  conquĂ©rir de nouveaux clients, parmi les particuliers pour de nouveaux usages (voitures Ă©lectriques), dans les entreprises et parmi les grands industriels qui cherchent Ă  verdir leur Ă©nergie et bientĂ´t dans les centres de donnĂ©es, très gourmands en Ă©lectricitĂ©.”Nous avons l’Ă©lectricitĂ© disponible, notre plus grand dĂ©fi c’est de l’utiliser”, a lancĂ© le PDG devant la presse.”Notre premier dĂ©fi chez EDF, c’est bien d’accompagner les clients (…) de les amener Ă  prĂ©fĂ©rer l’Ă©lectricitĂ©”, plutĂ´t que les Ă©nergies fossiles dont la France veut progressivement se passer, a-t-il expliquĂ©. Et d’insister: “Il y a en Europe et dans l’ensemble du monde dĂ©veloppĂ© un premier dĂ©fi qui est l’adoption de l’Ă©lectricitĂ©” et ce, alors que la consommation stagne “au mĂŞme niveau qu’il y a 20 ans”.Autre grand chantier de l’annĂ©e, l’issue des nĂ©gociations intenses entre EDF et l’État sur le coĂ»t total et le partage du financement du programme des 6 rĂ©acteurs nuclĂ©aires EPR2 voulu par le gouvernement, dont le devis prĂ©visionnel est repoussĂ© de plusieurs mois.Le ministre chargĂ© de l’Énergie Marc Ferracci a indiquĂ© que le coĂ»t serait “en dessous de 100 milliards d’euros” pour ces six rĂ©acteurs et que le schĂ©ma de financement serait connu “dans les prochaines semaines”. Selon une source proche de l’Ă©lectricien, il comprendrait notamment un prĂŞt Ă  taux zĂ©ro de l’État.Prallèlement, EDF doit mener ses deux projets d’EPR2 britanniques de Sizewell C, en dĂ©veloppement, et de Hinkley Point C, en construction et alourdi par des dĂ©lais et des coĂ»ts supplĂ©mentaires, ce qui a amenĂ© EDF Ă  inscrire une dĂ©prĂ©ciation de 800 millions d’euros dans ses comptes au titre de la rĂ©vision de l’inflation.Aux États-Unis, le groupe doit aussi manĹ“uvrer face aux vents contraires venus de l’administration amĂ©ricaine de Trump concernant l’Ă©olien offshore. EDF a ainsi annoncĂ© passer une dĂ©prĂ©ciation pour 900 millions d’euros sur sa coentreprise d’Ă©olien en mer avec Shell aux Etats-Unis, Atlantic Shores, au vu des positions du prĂ©sident amĂ©ricain sur cette forme d’Ă©nergie renouvelable.

Wall Street en net recul, poursuit la dynamique entamée la veille

La Bourse de New York Ă©volue en baisse vendredi, poursuivant son recul de la veille liĂ© aux inquiĂ©tudes des investisseurs concernant la consommation des mĂ©nages amĂ©ricains, alors que le Dow Jones est grevĂ© par la dĂ©gringolade d’UnitedHealth.Vers 15H30 GMT, le Dow Jones lâchait 0,83%, l’indice Nasdaq 0,63% et l’indice Ă©largi S&P 500 0,58%.Jeudi, la chaĂ®ne amĂ©ricaine d’hypermarchĂ©s Walmart a annoncĂ© des rĂ©sultats lĂ©gèrement mieux qu’attendu au quatrième trimestre de son exercice dĂ©calĂ©, profitant notamment de l’essor du commerce sur internet, mais ses prĂ©visions volontairement “prudentes” ont refroidi le marchĂ©, l’enseigne Ă©tant considĂ©rĂ©e comme un indicateur des dĂ©penses de consommation des mĂ©nages.Les investisseurs ont accueilli ces rĂ©sultats quelques jours seulement après que le dĂ©partement du Commerce a annoncĂ© le plus gros recul mensuel en près de deux ans de la consommation des mĂ©nages aux Etats-Unis en janvier.En outre, il y a vendredi “une certaine pression sur le Dow Jones Ă  cause d’UnitedHealth”, estime auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. L’assureur-santĂ© est la deuxième pondĂ©ration de l’indice newyorkais. Vers 16H20 GMT, il lâchait plus de 8% après la publication d’informations de presse faisant Ă©tat de l’ouverture d’une enquĂŞte par le ministère de la Justice amĂ©ricaine sur ses protocoles de facturation liĂ©s au dispositif Medicare.La sĂ©ance sera par ailleurs marquĂ©e par la publication d’une pluie d’indicateurs avec, entre autres, les PMI Flash manufacturier et de services aux Etats-Unis, les chiffres des reventes de logements et un indice final de confiance des consommateurs pour le mois de fĂ©vrier.Si ces donnĂ©es Ă©conomiques “restent proches des consensus des analystes”, alors “je ne crois pas que cela fasse beaucoup bouger les marchĂ©s”, anticipe Art Hogan.Les ventes de logements anciens ont de nouveau reculĂ© au mois de janvier par rapport au mois prĂ©cĂ©dent, mais restent orientĂ©s Ă  la hausse sur un an, alors que les prix continuent de progresser, selon les donnĂ©es publiĂ©es vendredi par la FĂ©dĂ©ration nationale des agents immobiliers (NAR).De son cĂ´tĂ©, la confiance des consommateurs s’est nettement dĂ©gradĂ©e en fĂ©vrier, “en grande partie Ă  cause de la crainte d’une augmentation imminente des prix” Ă  cause du relèvement des droits de douane, selon l’estimation finale de l’universitĂ© du Michigan, publiĂ©e vendredi.Sur le marchĂ© obligataire, le rendement des emprunts d’Etat amĂ©ricains Ă  dix ans se dĂ©tendait encore, Ă  4,45% contre 4,50% la veille.Ailleurs Ă  la cote, la plateforme d’Ă©changes de cryptomonnaies Coinbase gagnait du terrain (+0,61%) après avoir annoncĂ© vendredi que le gendarme boursier amĂ©ricain comptait abandonner les poursuites la visant, alors que Donald Trump affiche rĂ©gulièrement son affection pour le secteur.L’autoritĂ© amĂ©ricaine des marchĂ©s financiers, la SEC, avait assignĂ© en juin 2023 devant la justice civile la première plateforme d’Ă©changes de cryptomonnaies des Etats-Unis, lui reprochant de ne pas s’ĂŞtre enregistrĂ©e auprès de lui en tant que plateforme d’Ă©changes et intermĂ©diaire de transactions en cryptomonnaies.Le site de rĂ©servations de voyage Booking Ă©tait recherchĂ© (+4,32%) après avoir annoncĂ© jeudi, après clĂ´ture, des rĂ©sultats supĂ©rieurs aux attentes des analystes. Pour le dernier trimestre de 2024, l’entreprise a notamment rĂ©alisĂ© un chiffre d’affaires de 5,47 milliards de dollars, contre 5,19 anticipĂ©s par les analystes.Le gĂ©ant chinois du commerce en ligne Alibaba (+6,23%) continuait de profiter de la publication, la veille, de rĂ©sultats trimestriels au-dessus des attentes du marchĂ©, signe de sa relative bonne passe actuelle après plusieurs dĂ©convenues.L’entreprise de Hangzhou (est de la Chine) possède certaines des plateformes de e-commerce les plus utilisĂ©es du pays (notamment Taobao), ce qui fait de ses performances un indicateur très scrutĂ© du moral des consommateurs chinois.

Tech, auto, médicaments: qui payerait les droits de douanes de Donald Trump?

Après l’acier et l’aluminium, le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump fait planer la menace de droits de douane de 25% sur les semi-conducteurs, l’automobile et les mĂ©dicaments. Qui seraient les principaux concernĂ©s?Semi-conducteurs: l’Asie en première ligneLes puces et autres semi-conducteurs, utilisĂ©s dans toutes sortes d’appareils Ă©lectroniques et dont la demande mondiale grimpe avec les besoins de l’intelligence artificielle, sont souvent fabriquĂ©s en Asie.En 2024, les Etats-Unis ont exportĂ© pour 70 milliards de dollars de composants Ă©lectroniques mais importĂ© le double, selon le dĂ©partement du Commerce. Ceux venus de TaĂŻwan reprĂ©sentaient Ă  eux seuls près de 37 milliards.L’Ă®le abrite le plus gros fabricant mondial de puces TSMC et la majeure partie de ses usines. Les nouvelles taxes douanières pourraient l’encourager Ă  diversifier davantage ses implantations. Trois nouvelles usines sont dĂ©jĂ  prĂ©vues aux Etats-Unis.Le prĂ©sident taĂŻwanais Lai Ching-te a promis rĂ©cemment de stimuler les investissements aux États-Unis “afin d’encourager un Ă©quilibre commercial entre les deux pays”.La CorĂ©e du Sud, qui abrite le gĂ©ant Samsung, a selon ses douanes vu ses exportations de composants Ă©lectroniques doubler pour dĂ©passer 8 milliards de dollars l’an dernier. Ces composants sont mĂŞme devenus la 2e exportation du pays vers les Etats-Unis après les voitures.”Perturber la chaĂ®ne d’approvisionnement (…) crĂ©era de sĂ©rieux dĂ©fis pour tout le monde, y compris les États-Unis”, a prĂ©venu un responsable de l’Association corĂ©enne du secteur interrogĂ© par l’AFP.Automobile: tous concernĂ©sSelon le dĂ©partement amĂ©ricain du Commerce, les Etats-Unis, 2e marchĂ© automobile mondial derrière la Chine, ont importĂ© pour environ 269 milliards de dollars de vĂ©hicules l’an dernier, dont 95 milliards provenant du Mexique. Suivent le Japon, la CorĂ©e du Sud, le Canada et l’Allemagne. Les exportations amĂ©ricaines atteignent, elles, seulement 72 milliards.Des droits de douane additionnels affecteraient tous les constructeurs, y compris les amĂ©ricains. Car ils concernent aussi les fournisseurs de composants automobiles, rappelle Matthieu Noel, du cabinet Roland Berger.Laurel Broten, qui dirige Invest in Canada, donne l’exemple d’une pièce auto traversant la frontière nord-amĂ©ricaine jusqu’Ă  huit fois “avant d’ĂŞtre installĂ©e dans un vĂ©hicule fini (…) Les droits de douane sur les +automobiles canadiennes+ sont Ă©galement des droits de douane sur les acteurs amĂ©ricains de la chaĂ®ne d’approvisionnement”, dit-elle Ă  l’AFP.Par ailleurs, des constructeurs de toutes nationalitĂ©s, y compris amĂ©ricains, “ont dĂ©localisĂ© (des usines) au Mexique pour bĂ©nĂ©ficier de la main d’Ĺ“uvre moins chère”, souligne Matthieu Noel.Pour le consommateur amĂ©ricain, “le prix des vĂ©hicules va sensiblement augmenter. Quand on rajoute 25% de droits de douane, cela ne peut pas ĂŞtre totalement absorbĂ© par les marges”, prĂ©vient-il.Cependant, mĂŞme les marques non-amĂ©ricaines vendues aux Etats-Unis ne sont pas toujours des produits d’importation.Le constructeur japonais Toyota, numĂ©ro un mondial, a vendu 2,3 millions de vĂ©hicules l’an dernier aux Etats-Unis, mais il y en a produit 1,2 million, et vient d’annoncer le dĂ©but de la production en avril de sa 11e usine dans le pays.CĂ´tĂ© allemand, Volkswagen, BMW et Mercedes fabriquent dĂ©jĂ  des SUV aux Etats-Unis.Stellantis (Peugeot, Fiat, Jeep) avait dit vouloir augmenter sa production aux Etats-Unis avant mĂŞme les dernières annonces de Donald Trump.MĂ©dicaments: impact limitĂ©?L’Irlande reprĂ©sentait en en 2024 près de 30% des importations amĂ©ricaines de mĂ©dicaments et produits pharmaceutiques. La fiscalitĂ© favorable du pays attire en effet les entreprises et de grands laboratoires y sont implantĂ©s, y compris amĂ©ricains.La Chine est le deuxième pays source pour les importations d’antibiotiques aux Etats-Unis, juste derrière l’Italie. Près du quart des exportations de mĂ©dicaments allemandes, dont surtout des vaccins et produits d’immunologie, partent aux Etats-Unis. Enfin, certains mĂ©dicaments sont très demandĂ©s par les AmĂ©ricains, dont la pilule anti-obĂ©sitĂ© Wegovy du laboratoire danois Novo Nordisk.Toutefois, les mĂ©dicaments ne sont pas des produits comme les autres, rappelle l’agence de notation Moody’s dans une note. Les besoins mĂ©dicaux des patients, leur couverture par les assurances privĂ©es et les prĂ©fĂ©rences des mĂ©decins “limitent les effets des changements de prix sur la demande”, explique-t-elle.Enfin, nombre de laboratoires internationaux ont des sites aux Etats-Unis et peuvent absorber les hausses de droits de douane “grâce Ă  des prix Ă©levĂ©s et des marges bĂ©nĂ©ficiaires”, estime Moody’s.

Oupette, beautĂ© limousine, prend ses quartiers au Salon de l’agriculture

Une robe “froment vif” et un regard de velours: Oupette, vache Ă©gĂ©rie du 61e Salon de l’agriculture, a pris ses quartiers vendredi dans son enclos de la porte de Versailles Ă  Paris, Ă  la veille de l’ouverture aux visiteurs.Tout juste arrivĂ©e de sa ferme de DiennĂ©, dans la Vienne, la vache Limousine, 6 ans, et son dernier petit, nĂ© le jour de NoĂ«l, ont rapidement remontĂ© l’allĂ©e les menant Ă  leur box du Hall 1, non loin du “grand ring” oĂą dĂ©fileront les vaches du concours gĂ©nĂ©ral agricole.Fait rare, la vache Ă©tait encadrĂ©e non seulement de son Ă©leveur et du prĂ©sident du Salon, JĂ©rĂ´me Despey, mais aussi de la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, venue rendre hommage Ă  “la tradition de l’Ă©levage, une grande force française”.Devant une nuĂ©e de camĂ©ras, l’Ă©leveur Alexandre Humeau a offert une peluche Ă  l’effigie de Oupette Ă  la ministre, qui s’est chargĂ©e de vanter les qualitĂ©s de la Limousine, cette race Ă  viande “qu’on exporte partout”, rĂ©putĂ©e pour sa robustesse, ses qualitĂ©s maternelles et la tendresse de sa viande.”Le voyage s’est bien passĂ©, Oupette a ses repères, son Ă©leveur et son veau auprès d’elle. Et puis elle a l’habitude des concours, de voir du monde. Ca va aller”, estime Alexandre Humeau, qui Ă©lève une centaine de vaches Limousines en Label Rouge.Un des premiers admirateurs de Oupette, parmi les plus de 600.000 visiteurs attendus jusqu’au 2 mars, sera le prĂ©sident de la RĂ©publique, qui inaugurera le Salon samedi matin, juste avant l’ouverture au public.Après un dĂ©but d’Ă©dition chaotique en 2024, oĂą le chef de l’Etat avait Ă©tĂ© huĂ©, puis une nouvelle annĂ©e de crise dans les campagnes, la ministre a appelĂ© Ă  “ne pas gâcher ce moment” de retrouvailles et de “communion avec les Français”.Rappelant la difficile annĂ©e des Ă©leveurs, viticulteurs ou cĂ©rĂ©aliers, elle a estimĂ© qu’il fallait “produire davantage lĂ  oĂą nous avons perdu la souverainetĂ© alimentaire” et “ne pas laisser Ă  nos enfants une dette alimentaire”.”Il est clair que le monde est traversĂ© par une grande instabilitĂ© et que les menaces gĂ©opolitiques sont lĂ . Et dans ce contexte lĂ , il est clair qu’il faut veiller Ă  ce que l’agriculture française ne soit pas la victime de concurrence dĂ©loyale, ne fasse pas les frais de mesures de rĂ©torsion, de l’alourdissement des tarifs douaniers”, a-t-elle ajoutĂ©.

Un monde qui “marche sur la tĂŞte”: rĂ©cit d’une grande colère agricole

“France, veux-tu encore de tes paysans ?”: depuis plus d’un an, la question rĂ©sonne d’Occitanie aux Ardennes. Une colère profonde est montĂ©e des campagnes pour rĂ©clamer un “revenu dĂ©cent” et “un peu de considĂ©ration” dans un monde agricole chahutĂ© par le changement climatique.CĂ©rĂ©alier dans l’Eure, Guy DĂ©sile, 58 ans, a eu peur de “griller les plombs” et dĂ©sespère de voir “les dettes s’accumuler”. A l’autre bout du pays, une sĂ©cheresse persistante dans l’Aude a poussĂ© Nicolas Castan, 42 ans, Ă  arracher les vignes plantĂ©es par son père et son grand-père.Dans l’Aisne, le couple Wever en a “marre” des injonctions: “couper Ă  cette date, planter Ă  ce moment, dĂ©clarer ceci et cela… Qu’on nous laisse travailler”.Haro sur l’Europe et ses “normes”, les charges “toujours en hausse”, la “concurrence dĂ©loyale” des volailles ou du sucre d’Ukraine… Ă  l’automne 2023, la grogne s’amplifie.Partie du Tarn, une campagne de retournement des panneaux signalĂ©tiques des communes essaime partout en France. Une façon de dire qu'”on marche sur la tĂŞte”, un slogan que la puissante FNSEA imprimera sur des t-shirts, tentant de rattraper un mouvement qui dĂ©borde les canaux syndicaux habituels.- “PrĂ©dateurs” -En Occitanie, entre sĂ©cheresse et crise de l’Ă©levage, c’est un jeune Ă©leveur, JĂ©rĂ´me Bayle, qui lance le premier blocage d’autoroute, l’A64, le 18 janvier 2024. Les manifestants entrent “en rĂ©sistance agricole”.Dix jours plus tard, en Haute-Garonne, le Premier ministre Gabriel Attal annonce des premières mesures d’urgence, dont l’abandon de la hausse de la taxe sur le carburant agricole.Insuffisant. Au-delĂ  des aides, les manifestants rĂ©clament “une vision d’avenir” face au nombre d’agriculteurs passĂ© de 2,3 millions en 1955 Ă  moins de 500.000.”Notre fin sera votre faim”: fin janvier, des dizaines de routes et sections d’autoroutes sont bloquĂ©es, des rassemblements organisĂ©s devant des administrations ou sur des ronds-points, rappelant les “gilets jaunes”.La FNSEA, alliĂ©e aux Jeunes agriculteurs (JA), engage ses lĂ©gions de tracteurs, menaçant de bloquer Paris; la Coordination rurale (CR) mène des actions coup de poing, dĂ©versant fruits et lĂ©gumes Ă  la frontière espagnole; la ConfĂ©dĂ©ration paysanne vise centrales d’achat et gĂ©ants laitiers, dĂ©signĂ©s “prĂ©dateurs du revenu paysan”.La rĂ©glementation sur les haies, rĂ©gies par une douzaine de textes, est brandie en symbole d’un mille-feuille administratif Ă  simplifier d’urgence.- “On en crève” -Le mouvement fait tache d’huile en Europe, des Pays-Bas Ă  la Pologne oĂą la solidaritĂ© avec le voisin ukrainien se fissure au nom de la “souverainetĂ© alimentaire”.”Enfant on en rĂŞve, adulte on en crève”: le 30 janvier, sur un barrage des Yvelines, Marion Roulleau, 41 ans, aimerait bien que ses enfants reprennent sa ferme mais surtout “qu’ils soient heureux”.En France, oĂą près d’un mĂ©nage agricole sur deux vit sous le seuil de pauvretĂ©, cette crise est liĂ©e, comme les prĂ©cĂ©dentes, Ă  la fragilitĂ© Ă©conomique des exploitations, très endettĂ©es, et Ă  un modèle qui repose Ă  60% sur des subventions publiques.Pour l’historien Edouard Lynch, face Ă  l’urgence climatique, “on demande aux agriculteurs de changer un système qu’on leur a imposĂ© il y a des dĂ©cennies” sans apporter de rĂ©el soutien Ă  la transition – qui devient un repoussoir.En fĂ©vrier 2024, le prĂ©sident Emmanuel Macron est huĂ© au Salon de l’agriculture, en dĂ©pit des plus de 500 millions d’euros d’aide promis. “Ici c’est chez nous”, clament des agriculteurs qui ont enfoncĂ© une rangĂ©e de CRS avant d’ĂŞtre repoussĂ©s.Le chef de l’Etat dĂ©ambule sous bonne garde, après s’ĂŞtre engagĂ© Ă  Ă©lever l’agriculture au rang d'”intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral majeur”.Pendant les moissons est adoptĂ© en première lecture Ă  l’AssemblĂ©e le très attendu projet de loi d’orientation agricole, qui vise Ă  faciliter l’installation de nouveaux agriculteurs et dĂ©pĂ©nalise certaines atteintes Ă  l’environnement. La dissolution puis la censure du gouvernement ulcèrent les agriculteurs, en attente de “concret”. La loi sera finalement adoptĂ©e jeudi Ă  la veille du Salon 2025.- “FiertĂ©” -A l’automne 2024, la situation est plus explosive qu’un an auparavant. A cause de l’excès de pluies, la France connaĂ®t sa pire rĂ©colte de blĂ© en 40 ans et voit ses vendanges chuter d’un quart. Les troupeaux subissent une vague d’Ă©pidĂ©mies dĂ©vastatrices.Les agriculteurs redescendent dans la rue. Le cri de ralliement est l’opposition Ă  l’accord de libre-Ă©change UE-Mercosur. Ils craignent une souverainetĂ© bâtie sur les importations.FNSEA comme CR rĂ©clament des “moyens de production”, autrement dit des pesticides et de l’eau, Ă  une nouvelle ministre de l’Agriculture (Annie Genevard) bienveillante. La ConfĂ©dĂ©ration paysanne dĂ©nonce, elle, un recul sur l’environnement que les agriculteurs seront “les premiers Ă  payer”.DĂ©but 2025, en pleine campagne pour les Ă©lections aux chambres d’agriculture, qui dĂ©terminent la reprĂ©sentativitĂ© des syndicats, la surenchère prĂ©vaut. Les actions sont plus ponctuelles mais aussi plus radicales: le siège de l’institut agronomique Inrae est murĂ© par des militants FNSEA, une antenne de l’Office de la biodiversitĂ© saccagĂ©e par des “bonnets jaunes” de la CR.La Coordination rurale, dont certains cadres ne font plus mystère de leur proximitĂ© avec l’extrĂŞme droite, rĂ©alise une percĂ©e historique. Pour la première fois, l’alliance FNSEA-JA perd sa majoritĂ© absolue et voit basculer une quinzaine de chambres. Une Ă©norme secousse.En Haute-Garonne, c’est la liste indĂ©pendante soutenue par JĂ©rĂ´me Bayle qui s’est imposĂ©e, avec la volontĂ© de “casser le système” et de “rendre leur fiertĂ©” aux agriculteurs.Une “fiertĂ©” choisie comme thème du salon de l’Agriculture 2025, qui se veut comme une respiration dans un monde agricole Ă  l’image de la sociĂ©tĂ©: fracturĂ©.

A Paris, la dĂ©fense de Carlos Ghosn demande la nullitĂ© de son mandat d’arrĂŞt

La cour d’appel de Paris a examinĂ© jeudi plusieurs requĂŞtes de la dĂ©fense de Carlos Ghosn, qui demande la nullitĂ© du mandat d’arrĂŞt le visant pour corruption et trafic d’influence notamment, a appris vendredi l’AFP de sources proches du dossier.Après une audience Ă  huis clos, la chambre de l’instruction rendra sa dĂ©cision le 27 mars.Carlos Ghosn, 70 ans, est visĂ© depuis avril 2023 par un mandat d’arrĂŞt international Ă©mis par une juge d’instruction parisienne. Dans cette information judiciaire, le parquet national financier (PNF) a requis en novembre que l’ex-patron de Renault-Nissan soit jugĂ© pour corruption et trafic d’influence notamment, aux cĂ´tĂ©s de la ministre de la Culture Rachida Dati.Cette dernière est soupçonnĂ©e par les enquĂŞteurs d’avoir perçu “en toute confidentialitĂ©, voire en toute opacitĂ©” 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actĂ©es dans une convention d’honoraires signĂ©e le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l’alliance Renault-Nissan, mais sans avoir rĂ©ellement travaillĂ©, alors qu’elle Ă©tait avocate et dĂ©putĂ©e europĂ©enne (2009-2019). M. Ghosn et Mme Dati contestent.Au cours de l’enquĂŞte, la juge d’instruction a convoquĂ© M. Ghosn pour l’interroger. Celui-ci ne s’est pas prĂ©sentĂ©. La magistrate a ensuite Ă©mis un mandat d’arrĂŞt. La dĂ©fense argue qu’il Ă©tait impossible Ă  M. Ghosn de se rendre en France.RĂ©fugiĂ© au Liban depuis fin 2019, après avoir fui le Japon et dĂ©sormais visĂ© par un mandat d’arrĂŞt du Japon, M. Ghosn fait l’objet d’une interdiction judiciaire de sortir du territoire libanais.Jeudi, ses avocats ont demandĂ© la nullitĂ© du mandat d’arrĂŞt de la magistrate parisienne et dĂ©posĂ© une question prioritaire de constitutionnalitĂ© (QPC) dĂ©nonçant un usage “dĂ©tournĂ©” du mandat d’arrĂŞt, ont relatĂ© Ă  l’AFP des sources proches du dossier.A leurs yeux, le mandat n’aurait pas Ă©tĂ© Ă©mis pour rĂ©ellement “permettre son audition ou son jugement en bonne et due forme” mais pour “continuer” les investigations et “empĂŞcher toute dĂ©fense”.M. Ghosn fait Ă©galement l’objet d’un autre mandat d’arrĂŞt depuis 2022 dans des investigations Ă  Nanterre encore en cours, notamment pour abus de biens sociaux et blanchiment en bande organisĂ©e en lien avec le distributeur omanais Suhail Bahwan Automobiles.La loi française prĂ©voit que le fait d’ĂŞtre Ă  l’Ă©tranger peut justifier un mandat d’arrĂŞt “sans mĂŞme essayer de faire venir la personne”, a expliquĂ© vendredi une source proche du dossier Ă  l’AFP.Mais la dĂ©fense de M. Ghosn estime qu’un mandat n’est valable que si la personne s’est “volontairement” soustraite Ă  la justice, selon cette source.Sa dĂ©fense a aussi demandĂ© un accès au dossier judiciaire, malgrĂ© le mandat d’arrĂŞt et Ă  l’instar des personnes mises en examen, et dĂ©posĂ© une deuxième QPC Ă  ce sujet.Par ailleurs, sa dĂ©fense estime que les poursuites le visant sont prescrites. Après un refus de la juge d’instruction de constater la prescription, ses avocats ont fait appel et dĂ©poser une troisième QPC.ContactĂ©s par l’AFP, ses conseils n’ont pas souhaitĂ© commenter. Les avocats de Renault, partie civile, non plus.

Nissan bondit en Bourse dans l’espoir d’un recours Ă  Tesla, Moody’s abaisse sa note

L’action de Nissan a bondi de plus de 11% vendredi, sur l’espoir de voir le groupe amĂ©ricain Tesla investir dans le constructeur japonais en difficultĂ©s, dont la note avait Ă©tĂ© quelques moments plus tĂ´t dĂ©gradĂ©e en catĂ©gorie spĂ©culative par l’agence Moody’s.Nissan, massivement endettĂ© et dont la marge d’exploitation s’est effondrĂ©e, avait ouvert fin 2024 avec son rival plus robuste Honda des nĂ©gociations en vue d’une fusion, pour associer leurs forces dans l’Ă©lectrique.Mais ces discussions ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es mi-fĂ©vrier sur fond de vifs dĂ©saccords, et Nissan, dont la situation financière reste prĂ©caire, est en quĂŞte d’un alliĂ© alternatif.Aux aguets, le gĂ©ant taĂŻwanais de l’assemblage Ă©lectronique Foxconn (Hon Hai), fournisseur d’Apple, a rappelĂ© la semaine dernière ĂŞtre ouvert Ă  un rachat de la participation de Renault –qui dĂ©tient 35% du capital de Nissan.Or, selon le Financial Times, qui cite des sources proches, un groupe de hauts responsables Ă©conomiques et politiques nippons a une autre solution en tĂŞte: le champion amĂ©ricain de la voiture Ă©lectrique Tesla.Cette publication a provoquĂ© vendredi l’euphorie des investisseurs: le titre Nissan a bondi de quelque 11% Ă  la Bourse de Tokyo, avant de clĂ´turer en hausse de 9,47%.Ces responsables –parmi lesquels l’ancien Premier ministre Yoshihide Suga et un ex-membre du conseil d’administration de Tesla– ont “Ă©laborĂ© des plans” pour approcher l’entreprise d’Elon Musk et lui demander de devenir “un investisseur stratĂ©gique” dans Nissan, assure le FT.ContactĂ©s par l’AFP, Nissan et Renault se sont refusĂ©s Ă  tout commentaire.-“Investisseur stratĂ©gique”-Le projet envisage “un consortium d’investisseurs, avec Tesla comme principal bailleur de fonds” et “la possibilitĂ© d’un investissement minoritaire de Foxconn”, afin d'”empĂŞcher une prise de contrĂ´le totale” par le taĂŻwanais, indique le FT.Ils estiment que Tesla pourrait “souhaiter acquĂ©rir les usines de Nissan aux États-Unis”, qui l’aideraient Ă  doper sa production sur le sol amĂ©ricain afin de mieux Ă©chapper aux barrières douanières de l’administration Trump.Le groupe de M. Musk assemble certes localement ses voitures Ă©lectriques vendues aux Etats-Unis, mais il s’approvisionne en composants auprès d’usines au Mexique et ailleurs dans le monde.Nissan possède deux usines d’assemblage dans le Tennessee et le Mississippi, d’une capacitĂ© annuelle combinĂ©e d’un million de vĂ©hicules –mais avec une production actuellement moitiĂ© moindre.M. Suga, qui a dĂ©missionnĂ© de son poste de Premier ministre en 2021 mais demeure une figure majeure de la politique japonaise, a commencĂ© sa carrière Ă  Yokohama, ville oĂą Nissan est basĂ©. Ces informations de presse sont apparues moins d’une heure après l’annonce par l’agence de notation Moody’s Ratings d’une dĂ©gradation de la note de Nissan en catĂ©gorie spĂ©culative.La note assignĂ©e aux obligations du constructeur a Ă©tĂ© abaissĂ©e Ă  Ba1, contre Baa3 auparavant, en raison de la “dĂ©tĂ©rioration” de sa capacitĂ© Ă  honorer ses engagements financiers –avec donc le risque de le voir faire dĂ©faut sur certaines dettes.-“Faible rentabilitĂ©”-Cette dĂ©cision “reflète la faible rentabilitĂ© de Nissan due au ralentissement de la demande pour sa gamme de modèles vieillissants”, a insistĂ© Moody’s.Il souligne le ralentissement persistant des ventes en Chine, face Ă  la concurrence acĂ©rĂ©e des marques locales.Mais aussi les difficultĂ©s de Nissan aux Etats-Unis, son plus gros marchĂ©, oĂą il doit gĂ©rer des stocks Ă©levĂ©s en raison d’une gamme de modèles trop anciens qui n’attirent plus les acheteurs –faute de proposer des vĂ©hicules sur le crĂ©neau en plein boom des hybrides.La note reste assortie d’une perspective nĂ©gative: selon Moody’s, le flux de trĂ©sorerie disponible devrait rester nĂ©gatif jusqu’Ă  dĂ©but 2026, et les barrières douanières attendues aux Etats-Unis devraient pĂ©naliser encore davantage ses activitĂ©s.Ayant vu sa marge opĂ©rationnelle s’effondrer presque entièrement, Nissan prĂ©voit d’ĂŞtre dĂ©ficitaire sur son exercice dĂ©calĂ© 2024/25, après une perte nette inattendue de 14 milliards de yens (87 millions d’euros) au troisième trimestre (octobre-dĂ©cembre). Sur cette pĂ©riode, ses ventes ont plongĂ© de 12,2% sur un an en Chine, oĂą sa production a fondu de 14,7%.Pour tenter de se redresser, Nissan avait annoncĂ© dĂ©but novembre vouloir supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et rĂ©duire de 20% sa capacitĂ© de production –avec notamment ses sites aux Etats-Unis dans son radar.Pour autant, le constructeur pourrait hĂ©siter Ă  cĂ©der ces usines amĂ©ricaines Ă  son concurrent Tesla, alors que les Etats-Unis restent un marchĂ© de croissance clĂ© pour ses ventes et bĂ©nĂ©fices.