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La Bourse de Paris optimiste sur l’issue des négociations commerciales UE-USA

La Bourse de Paris est en hausse jeudi, portée par les records de ses pairs européens, dans un marché optimiste quant à l’issue des négociations commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne au sujet des droits de douane.L’indice vedette de la Bourse de Paris prenait 0,67% vers 10H00, une hausse de 53,14 points à 7.931,60 points. La veille, le CAC 40 a terminé en forte hausse de 111,75 points (+1,44%).Ailleurs en Europe, les équivalents allemand (Dax) et britannique (FTSE 100) du CAC 40 franchissaient des records en séance. L’indice parisien restait toutefois à plus de 300 points de son plus haut en date de 10 mai 2024, à 8.259,19.L’administration Trump, qui a repoussé du 9 juillet au 1er août la date butoir pour trouver un accord avec ses partenaires commerciaux sur des surtaxes douanières, a commencé à envoyer une série de lettres pour annoncer aux pays concernés les droits de douane additionnels qui seront appliqués à leurs produits entrant aux États-Unis.”Jusqu’à présent, les droits varient entre 25% et 50%, à l’exception du Royaume-Uni qui a réussi à s’en sortir avec un modeste 10%, tandis que l’UE attend encore d’être fixée”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.L’objectif des Européens est dans l’immédiat d’obtenir également le maintien des droits de douane appliqués à leurs produits à 10%, au lieu des 20% annoncés début avril, avec des exemptions pour des secteurs clés tels que l’aéronautique, les cosmétiques et les boissons alcoolisées.”Personne ne croit réellement que les droits de douane seront totalement supprimés, mais la grande résilience de l’économie et la capacité d’adaptation des entreprises pourraient permettre à l’activité économique et aux bénéfices des entreprises de continuer à croître, malgré de nouveaux droits de douane américains”, estime Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.”Tant que les négociations se poursuivent, l’espoir d’un bon compromis reste présent”, poursuit-il.”Ce qui pourrait ébranler les marchés, c’est si tous ces droits de douane se traduisent dans les données économiques par un ralentissement de la croissance ou par une hausse de l’inflation”, commente Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank. Legrand se tourne vers les interphones CogelecLe spécialiste du matériel électrique Legrand (+0,88% à 114,75 euros) a annoncé mercredi être sur le point de prendre une participation majoritaire d’à peu près 60% dans l’entreprise d’interphones Cogelec, qui sera valorisée à environ 254 millions d’euros à l’issue de l’opération.

Pour préparer ses capteurs au champ de bataille, Thales mise sur le quantique

Jusqu’à 10.000 fois plus performants et plus petits: dans ses laboratoires près de Paris, Thales façonne les futurs instruments quantiques destinés au champ de bataille, tels des systèmes de navigation capables de guider avions et drones sans GPS ou des antennes qui pourraient faciliter la détection des sous-marins nucléaires.Ils utilisent les propriétés de la physique quantique, la théorie qui décrit les phénomènes à l’échelle de l’infiniment petit.Thales, qui compare la course mondiale au quantique à la conquête de l’espace, cherche notamment à appliquer ces technologies aux capteurs, un de ses segments phares. Le groupe est conscient d’accuser “probablement plusieurs années de retard” sur les capteurs quantiques, beaucoup plus précis et sensibles.L’entreprise investit également dans les communications quantiques — plus résilientes au piratage des données —, un domaine où la Chine mène la danse, et moins dans l’ordinateur, où les États-Unis sont un leader incontesté. Doctorante au laboratoire Albert-Fert à Palaiseau, Sarah Menouni présente une antenne de quelques centimètres théoriquement capable de détecter des champs électromagnétiques dans les basses fréquences, facilitant la localisation des sous-marins en plongée.Il faudrait une structure de 600 mètres pour une détection équivalente.Ultra-sensible et compacte, l’antenne sera testée dès 2030 dans le milieu sous-marin et dans l’espace. – Miniaturisation -Dans un autre laboratoire, c’est la miniaturisation de la production des atomes froids, utilisés dans les horloges atomiques, accéléromètres et gyroscopes, qui donne du fil à retordre aux scientifiques. Ce sont des éléments clés pour les centrales inertielles, qui fonctionnent sans signal externe (GPS).”On utilise la lumière laser pour refroidir l’atome” à une température proche du zéro absolu, soit -273,15°C, souligne Mathieu Dupont-Nivet, ingénieur de Thales.L’opération exigerait normalement “une table optique avec plein de composants” occupant souvent plus d’un mètre cube. C’est là qu’intervient la photonique intégrée comme solution de miniaturisation.   “Ces technologies vont amener des ruptures avec des gains de performances exceptionnels”, explique à l’AFP Véronique Guegan, vice-président de Thales Research & Technology. Elles représentent “un atout stratégique pour les armées en termes de connaissance approfondie du champ de bataille, protection contre les cyberattaques et accélération des cycles de conception”, abonde Jean-Xavier Chabane, responsable innovation et défense au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).”Tout s’est accéléré et il est nécessaire d’amener vite nos innovations sur le théâtre des opérations”, dit Véronique Guegan.Les retours du terrain en Ukraine — usage massif de drone et brouillage — imposent aux chercheurs un nouveau tempo.   “Nous devons sécuriser nos communications face aux alertes de piratage venant de Russie. Et le nombre de brouillage autour de l’Ukraine qui concernent la Pologne, les pays baltes et scandinaves et vont jusqu’à Berlin, doit nous inquiéter en Europe”, remarque Carina Kiessling, physicienne et cheffe de projet au cabinet de conseil Roland Berger.Les capteurs quantiques qui n’utilisent pas le GPS “aideront à rendre les vols aériens et spatiaux plus sûrs qu’aujourd’hui”, estime-t-elle. – Saut technologique coûteux -Les progrès des concurrents sont difficiles à évaluer.L’analyse des brevets et des publications scientifiques sont les seuls indicateurs, mais les États-Unis ont cessé de déposer les brevets en 2020, suggérant soit des avancées majeures, soit l’abandon des programmes. De point de vue scientifique, “on est à peu près à égalité en Europe avec les États-Unis et la Chine (…). Mais quand on regarde les investissements, ce sont les Américains qui ont le plus de moyens”, explique à l’AFP Jean-François Bobier, partenaire chargé du quantique dans le cabinet de conseil BCG.En Europe, on n’a pas de géants technologiques comme les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) ou IBM, leader de l’ordinateur quantique, “pour alimenter ces technologies” et “on dépend beaucoup de capital-risque et de l’État”, ajoute-t-il. L’Union européenne reste toutefois “le deuxième contributeur public pour les technologies quantiques” après la Chine et le fait que Donald Trump consacre moins d’argent à la recherche est “une chance pour l’Europe”, nuance Carina Kiessling. Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a estimé début juillet que “défendre une autonomie stratégique sur le quantique [allait] demander autant d’efforts que ce que les gaullistes ont pu faire dans les années 60 pour l’atome”.

A Pessac, des scientifiques contrôlent chaque jour la conformité des vins et spiritueux

Degré d’alcool, niveau de sulfites, étiquetage: au sein d’un des laboratoires de la Répression des fraudes à Pessac en Gironde, des batteries de tests sont menées chaque jour sur des vins et spiritueux pour en vérifier l’authenticité et la conformité aux réglementations.Dans une salle remplie de fioles, tubes et machines en tous genres, des ingénieurs de l’Etat reçoivent quotidiennement des dizaines d’échantillons de vins et spiritueux de la part des enquêteurs de la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes).”Nous mettons en oeuvre toute une série d’analyses, des plus simples aux plus pointues, pour vérifier que le vin contenu dans la bouteille correspond bien à l’étiquetage et qu’il est conforme à la réglementation européenne et française”, explique à la presse Sophie Rosset, responsable de l’unité boisson-isotopie du laboratoire.A chaque espace sa fonction: deux distillateurs mesurent le degré d’alcool des vins, un appareil détermine la quantité de sulfites, d’autres évaluent la teneur en CO2, la présence d’additifs ou encore l’acidité. -Peu de gros écarts observés-“Ce truc bizarre, c’est un distillateur-extracteur qui nous permet de récupérer seulement l’alcool et l’eau”, indique Rodolphe Robin, ingénieur au SCL de Bordeaux, désignant une boîtier rectangulaire noir posé à la verticale sur une paillasse.En guise de démonstration, le scientifique fixe une fiole de vin rouge à la machine, qui commence à chauffer le liquide. Il en extrait une substance devenue verdâtre et se dirige vers un autre plan de travail, pour faire passer le liquide dans un “densimètre électronique”, mesurant la teneur en alcool du vin. Après quelques dizaines de secondes rythmées par le tapotement régulier de la machine, le petit écran affiche un titre alcoolémique de 10,56%.Selon la réglementation de l’étiquetage des vins dans l’Union européenne, le titre affiché sur la bouteille ne doit pas être supérieur ou inférieur de plus de 0.5% au titre déterminé par analyse.De gros écarts entre le taux indiqué sur la bouteille et le résultat obtenu en laboratoire arrivent “de temps en temps”, explique M. Robin, loin cependant de représenter la majorité des cas.Dans la même pièce, un mètre plus loin, une solution bouillonnante de couleur verte devient soudainement violette, indiquant la présence de sulfites. De plus en plus de producteurs mettent en avant des vins sans sulfites, qui est un additif mais aussi un allergène.-Remonter jusqu’à l’origine géographique-Les tests effectués par les scientifiques peuvent aller beaucoup plus loin. C’est le cas des analyses isotopiques, “très puissantes” et nécessitant des “machines valant plusieurs centaines de milliers d’euros” selon Mme Rosset.”Ici, on descend au coeur des atomes”, ce qui permet de remonter “à l’origine du vin”, explique-t-elle. Bouteille à la main, elle montre du doigt l’étiquette, qui constitue le point de départ du travail des scientifiques.”Un vin de Bordeaux ou de Montpellier a des caractéristiques différentes en fonction des années”, détaille l’ingénieure. “Les conditions climatiques, comme la pluviométrie, ont une influence sur les données isotopiques. C’est cela qui nous permet de remonter à l’origine géographique”.S’il arrive parfois de mettre en évidence que l’appellation ou le millésime ne correspondent pas, “la plupart du temps les vins correspondent et sont conformes à la réglementation”, précise Sophie Rosset.La DGCCRF a mené plusieurs mois d’enquêtes, en 2022 et 2023, à partir des résultats fournis par les laboratoires de Bordeaux et de Montpellier, pour protéger les consommateurs et producteurs français.Les conclusions rendues publiques mercredi indiquent que la majorité des 7.800 établissements à la production et à la distribution contrôlés étaient en conformité. Cependant, 38% des opérateurs à la production ayant été contrôlés présentaient des anomalies ou des manquements, parmi lesquelles des non-conformités aux mentions obligatoires en matière d’étiquetage ou l’affichage de vins de négoce comme des vins de domaine.

Commerce: le riz, dilemme épineux pour Tokyo dans ses négociations avec Trump

Donald Trump a insisté: il exige que le Japon achète davantage de riz américain. Un dilemme pour le Premier ministre Shigeru Ishiba, soucieux de ne pas transiger sur cette céréale choyée des Japonais avant des élections nationales cruciales pour sa majorité.Alors que la quasi-totalité du riz consommé actuellement au Japon est cultivée sur place, gonfler les importations de riz pourrait être perçu comme une humiliation nationale.”Culturellement et historiquement, le riz est une passion pour les Japonais”, confirme à l’AFP Shinichi Katayama, propriétaire de quatrième génération du grossiste en riz Sumidaya, fondé il y a 120 ans à Tokyo.L’enjeu est cependant de taille: le Japon pourrait écoper de surtaxes “réciproques” de 25% au 1er août pour ses exportations vers les Etats-Unis, selon un courrier rendu public lundi. Des droits prohibitifs alors que ses exportations automobiles sont déjà surtaxées à 25% et celles d’acier à 50%.Le président Donald Trump reproche notamment à l’archipel de ne pas ouvrir assez son marché au riz et aux véhicules américains pour réduire son excédent commercial abyssal (environ 70 milliards de dollars en 2024) avec les Etats-Unis.”J’ai un grand respect pour le Japon (mais) ils refusent notre riz, et pourtant, ils souffrent d’une pénurie massive de riz” qui fait flamber les prix, a-t-il cinglé fin juin sur Truth Social.Le riz ne pesait guère l’an dernier que 0,37% des exportations américaines vers le Japon, selon les experts de BMI FitchSolutions. Autrement dit, même un doublement des ventes aurait un effet “négligeable”, notent-ils: “L’administration Trump semble plus préoccupée par la conclusion d’accords en grande pompe que par une réduction significative du déficit commercial américain”.- “Goût affreux” -Et de l’avis de nombreux consommateurs japonais, impossible de substituer au riz local, visqueux et réputé pour sa qualité surveillée de près, des variétés étrangères à longs grains de qualité incertaine. De mauvais souvenirs remontent à l’été 1993 lorsque le Japon avait dû importer d’importants volumes de riz de Thaïlande. Le riz américain “a un goût affreux. Il manque de texture”, assure Sueo Matsumoto, 69 ans, assistant pour familles d’enfants malentendants à Tokyo. “Si (les Etats-Unis) veulent exporter au Japon, ils doivent y travailler et tenir compte des préférences des consommateurs”, déclare-t-il à l’AFP.”Personnellement, je suis favorable à l’idée d’offrir une option supplémentaire aux consommateurs. Mais j’estime que cette décision (de muscler les importations) est prématurée du point de vue de la sécurité alimentaire”, tempère M. Katayama, le grossiste en riz.”Si nous devenons dépendants des importations de riz, nous risquons de subir à nouveau des pénuries en cas de problème”, fait-il valoir.Pour Tokyo, une concession sur le riz pourrait certes s’avérer avantageuse si cela permettait de réduire significativement les droits “réciproques” ou les surtaxes qui plombent son industrie automobile — laquelle représentait l’an dernier 30% des exportations du Japon vers les Etats-Unis.Mais politiquement, le sujet est miné pour le Premier ministre conservateur Shigeru Ishiba, 68 ans, dont la coalition a perdu sa majorité à la chambre basse du Parlement en octobre. Le 20 juillet, les élections à la chambre haute s’annoncent à haut risque, et un nouveau revers pourrait pousser M. Ishiba à démissionner, dix mois après son élection. Sa popularité est en berne, plombée par l’inflation… et le renchérissement du riz.- “Lobby des riziculteurs” -Les prix du riz ont doublé en l’espace d’un an dans les commerces japonais, dopés par une mauvaise récolte en 2023, des achats paniques l’été dernier et des perturbations dans la distribution.Soucieux, le gouvernement a débloqué ces derniers mois des stocks de riz tirés des réserves stratégiques –avec un succès mitigé.”Tous ces problèmes de prix du riz démontrent l’échec de la politique agricole du Parti libéral-démocrate” de M. Ishiba, soupire Yasunari Wakasa, retraité de 77 ans.Mais gonfler les importations pour faire baisser les prix pourrait apparaître un mauvais calcul, face à l’opposition vocale des représentants agricoles, aux puissants relais dans l’opinion.”M. Ishiba marche sur une crête, craignant de provoquer de puissants lobbies comme celui des riziculteurs, et jonglant avec une cote de popularité qui rend toute action commerciale audacieuse politiquement périlleuse”, souligne Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management.Le gouvernement s’attache pour l’heure à offrir des gages: “Nous n’avons aucune intention de sacrifier l’agriculture lors des futures négociations”, a affirmé le porte-parole gouvernemental, Yoshimasa Hayashi.  

En Chine, des “néo-paysans” devenus influenceurs pour promouvoir le terroir

En Chine, une nouvelle génération d’agriculteurs, qui espère vendre les produits directement aux consommateurs, révolutionne la vie rurale en faisant la promotion du terroir et du métier sur les réseaux sociaux.Dans la province du Shandong (est), souvent considérée comme l’un des “greniers” du pays, Chen Xichuan presse une poire bien mûre devant la caméra de son téléphone fixé sur un trépied.” Regardez tout ce jus !”, lance-t-il aux spectateurs, le visage protégé du soleil par un chapeau de paille. “ Ramenez-la chez vous, goûtez-la, et préparez du jus frais pour vos enfants ”, ajoute ce cadre du Parti communiste de la petite ville de Pingdu.Le terme de “néo-paysans” est utilisé en Chine pour désigner une nouvelle génération d’acteurs du monde rural qui s’est emparée des technologies numériques. Sur Xiaohongshu, un réseau social chinois comparable à Instagram, le hashtag correspondant a été vu plus de 225 millions de fois.Certains suivent même des “camps pratiques de livestream”, pour apprendre à attirer les clics grâce à de la diffusion en direct de contenu vidéo sur internet.Dans une salle de classe, l’agricultrice Gao Chaorong montre à une douzaine d’élèves la meilleure façon de cuisiner une aubergine tranchée. “Quand vous vendez, il ne s’agit pas seulement de réciter un script”, commente la formatrice Tian Dongying après la démonstration de Mme Gao. “Il faut comprendre à qui vous vous adressez”.La concurrence est rude et “on ne peut plus se contenter de l’agriculture à l’ancienne”, explique à l’AFP Mme Gao pour justifier sa participation au camp. Elle cultive blé, patates douces et cacahuètes au pied du mont Maling, et partage aujourd’hui des vidéos de ses récoltes sur les réseaux sociaux – où elle cumule plus de 7.000 abonnés. Les agriculteurs qui n’adoptent pas ces nouvelles méthodes risquent, selon elle, de voir leurs récoltes invendues “pourrir dans les champs”.- Dépasser ses limites -Mme Tian, qui a fondé l’école de formation au livestream avec ses deux soeurs et une cousine, estime que tous ses élèves méritent “20 sur 20”. “Ils n’avaient jamais fait ça, et le simple fait de prendre la parole est déjà un défi”, explique-t-elle à l’AFP. “S’ils veulent gagner cet argent, ils doivent dépasser leurs propres limites”.Selon Douyin, le nombre de créateurs liés à l’agriculture et au monde rural a bondi de 52% sur un an. Le livestream plaît aux agriculteurs car les utilisateurs peuvent y acheter directement les produits, et poser des questions en direct aux vendeurs.M. Chen promet par exemple un remboursement si ses fruits arrivent abîmés. Il explique avoir été chargé par ses supérieurs d’aider les agriculteurs à vendre en ligne et suit lui-même les cours de l’école de Mme Tian pour perfectionner ses compétences en diffusion en direct.”Il est devenu plus difficile de vendre, surtout hors ligne”, confie-t-il à l’AFP.- Revitalisation rurale – Les soeurs Tian, expertes en e-commerce et issues d’une famille d’agriculteurs, organisent chaque mois ce stage intensif, facturé environ 5.000 yuans (592 euros) pour quatre jours de formation, et promettent un suivi “à vie”.Les élèves y apprennent à capter l’attention grâce à des scénarios, des accessoires et des décors soignés.Le secteur agricole prend de l’importance en Chine, alors que des industries comme l’immobilier “ne sont plus aussi prospères” et que le chômage augmente, souligne Tian Chunying, directrice de l’école et soeur aînée de Dongying.Le dirigeant chinois Xi Jinping a fait de la revitalisation rurale une priorité depuis son arrivée au pouvoir en 2012.”Un pays doit d’abord renforcer son agriculture avant de se renforcer lui-même”, avait-il déclaré en 2022.- “Deux fois plus d’efforts” -Les outils numériques comme le livestream ont changé la perception de la vie rurale en Chine, explique Pan Wang, professeure associée d’études chinoises à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud, en Australie. “Traditionnellement, les agriculteurs chinois étaient perçus comme pauvres, déconnectés de la technologie, travaillant du lever au coucher du soleil”, explique-t-elle à l’AFP.Les obstacles restent malgré tout nombreux pour les agriculteurs souhaitant se mettre à la page.”Le livestream et les vidéos, c’est tout nouveau”, poursuit Mme Gao. “Pour les jeunes, cliquer sur un ordinateur, c’est naturel, mais pour nous, il faut deux fois plus d’efforts pour apprendre”.

A la Maison Blanche, le pétrole est roi, dénonce un sénateur

L’administration du président américain Donald Trump ne gouverne plus, elle “occupe” le pays au service de l’industrie des énergies fossiles, tonne un influent sénateur démocrate.Sheldon Whitehouse, l’un des élus américains les plus engagés sur les questions climatiques, tire la sonnette d’alarme dans un entretien sur la toute-puissance du lobby de l’or noir à Washington.”Il ne s’agit même plus d’un gouvernement”, fustige devant la presse l’élu du Rhode Island, âgé de 69 ans. “C’est une force d’occupation de l’industrie des combustibles fossiles qui s’est infiltrée dans les postes-clés”.Pour le démocrate, les membres du gouvernement “ont les bureaux, les titres”, mais “ce sont des larbins des combustibles fossiles (…) ils ne se soucient pas le moins du monde de l’opinion publique ou de la sécurité publique”.Celui qui s’apprête à tenir mercredi au Congrès son 300e discours d’alerte sur la crise climatique, une allocution qu’il a intitulée “Time to Wake Up” (“Il est temps de se réveiller”), exhorte à exposer l’ampleur de cette “escroquerie” pour la contrer.D’après une récente analyse de l’organisation Climate Power, les grandes entreprises pétrolières ont dépensé au moins 445 millions de dollars pour faire élire Donald Trump en novembre 2024, un montant probablement très sous-estimé car de nombreux dons restent anonymes.- “Corruption” – Depuis son retour au pouvoir, le dirigeant républicain a enclenché une marche arrière toute en matière de lutte contre le changement climatique, sortant une nouvelle fois la première puissance mondiale de l’Accord de Paris sur le climat, sapant les agences scientifiques et détricotant les mesures environnementales de son prédécesseur démocrate.Et ce alors que les signes de cette crise se multiplient, les Etats-Unis pleurant cette semaine leurs morts après des inondations dévastatrices au Texas dont la survenue a été rendue plus probable par le changement climatique.Les “rêves les plus sordides” des pollueurs “deviennent réalité”, accuse M. Whitehouse, qui appelle ses pairs à dénoncer publiquement ce qu’il qualifie “de corruption et de fraude politique les plus graves que le pays ait jamais connu”.Pour lui, l’emprise du lobby du pétrole sur la politique remonte à un arrêt controversé de la Cour suprême datant de 2010 et ayant levé toute limite au financement des campagnes politiques par les entreprises.Elles “ont pu entrer dans le Parti républicain et dire: +Nous vous donnerons des sommes illimitées. Vous aurez plus d’argent dans vos élections que vous n’en avez jamais vu auparavant+”, assure M. Whitehouse.Avant cela, élus démocrates et républicains collaboraient sur les questions climatiques et le candidat conservateur à la présidentielle de 2008, John McCain, disposait même d’un programme à ce sujet “tout à fait respectable”, insiste-t-il.Et pour preuve, selon lui, qu’il s’agit d’une question d’argent et non d’idéologie: Donald Trump lui-même cosignait en 2009 une publication exhortant le président de l’époque, Barack Obama, à en faire plus en matière de climat.- “Remise à zéro” – Malgré ce constat, le démocrate veut croire en un possible changement.D’abord, à l’international, avec la possible mise en place d’une initiative mondiale de taxe carbone qui se traduirait par un impôt sur les importations ayant une lourde empreinte climatique.Des pays comme le Royaume-Uni, le Canada, le Mexique et l’Australie pourraient copier le mécanisme de taxe aux frontières adopté en ce sens par l’Union européenne en 2022, et cela se répercuterait sur les Etats-Unis via les nombreuses transactions marchandes liant Washington à ces pays, espère-t-il.Une autre piste se trouve dans les mains de M. Whitehouse et de ses collègues du Congrès, qui pourraient adopter un projet de loi pour rendre les dons de campagne davantage transparents.Mais la solution la plus concrète pourrait venir de l’économie américaine elle-même, veut-il croire, car cette dernière est menacée par le changement climatique.La multiplication des événements météorologiques extrêmes pousse en effet les assureurs et banques à se retirer des régions les plus vulnérables, et fait craindre une crise financière similaire à celle ayant ébranlé le pays en 2008.”Lorsqu’il sera clairement établi ce qui est fait ici, il y aura une remise à zéro spectaculaire”, assure-t-il. Et “il y aura des comptes à rendre”.

Trump annonce des droits de douane de 50% sur le cuivre et menace de punir le Brésil

Le Brésil et le cuivre sont les deux nouvelles cibles de l’offensive douanière de Donald Trump, le premier au nom de la défense de l’ex-président Jair Bolsonaro, jugé pour tentative de coup d’Etat, et le deuxième en vue de protéger la “sécurité nationale”.”J’annonce une surtaxe de 50% sur le cuivre, qui entrera en vigueur le 1er août 2025, après avoir reçu une évaluation approfondie en matière de sécurité nationale”, a déclaré mercredi le président américain sur son réseau social, sans doute en référence à une enquête du département du Commerce.”Le cuivre est le deuxième matériau le plus utilisé par le ministère de la Défense!”, a-t-il tempêté, évoquant les besoins du pays pour construire des semi-conducteurs, avions, navires, munitions, centres de données et systèmes de défense anti-missiles, entre autres.Au nom du rééquilibrage des relations commerciales au profit des Etats-Unis, Donald Trump a imposé en avril une surtaxe plancher de 10% sur les importations, y compris si elles ne peuvent être produites sur place, mais avec des exemptions, notamment pour l’or, le cuivre, le pétrole et les médicaments.Il est revenu mardi sur ces exceptions, envisageant par exemple une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques et de 50% sur le cuivre – une menace qui a fait s’envoler le cours du métal de près de 10% à New York mardi, dépassant son sommet historique.Si les droits de douane sur le cuivre entrent en vigueur, les prix des biens fabriqués avec ce métal (réfrigérateurs, voitures, etc) pourraient grimper, comme pour les autres produits surtaxés à l’importation.- Brésil -Mercredi le président américain a aussi annoncé une surtaxe de 50% sur les produits brésiliens, jusqu’ici épargnés, car les Etats-Unis dégagent un excédent commercial dans leurs échanges avec le géant sud-américain.Dans un courrier adressé à son homologue Lula, M. Trump affirme que ces droits de douane seront imposés en réponse aux poursuites lancées contre Jair Bolsonaro, jugé dans son pays pour tentative de coup d’Etat.”La manière dont le Brésil a traité l’ancien président Bolsonaro (…) est une honte internationale”, écrit M. Trump dans son courrier, estimant que les poursuites contre l’ex-dirigeant brésilien d’extrême droite sont “une chasse aux sorcières (qui) doit cesser immédiatement”.”Toute mesure de hausse des droits de douane de manière unilatérale aura une réponse à la lumière de la Loi brésilienne de réciprocité économique”, a répondu le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva dans un communiqué. Depuis lundi, une vingtaine de pays ont reçu un courrier annonçant la surtaxe qui s’appliquera à compter du 1er août sur leurs produits entrant aux Etats-Unis.Dans le détail, les produits algériens devraient être taxés à 30% (inchangé par rapport à l’annonce initiale de début avril), tout comme ceux provenant de Libye (-1 point de pourcentage), d’Irak (-9pp) et du Sri Lanka (-14pp), ceux provenant de Moldavie et du Brunei le seront à 25% (respectivement -6pp et +1pp). Quant aux produits philippins, la surtaxe sera de 20% (+3pp).Lundi, quatorze capitales, principalement d’Asie, avaient reçu une lettre, avec une surtaxe allant de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie) en passant par 36% (Cambodge et Thaïlande).- Pause prolongée -Donald Trump avait affirmé mardi qu’il comptait envoyer d’autres lettres cette semaine, notamment vers l’Union européenne (UE).Mercredi, un porte-parole de la Commission européenne a assuré que l’UE comptait parvenir à un accord avec les États-Unis “dans les prochains jours”.L’objectif de l’UE est d’éviter toute surtaxe (au-delà du plancher de 10%), avec des exemptions pour des secteurs clés tels que l’aéronautique, les cosmétiques et les boissons alcoolisées.Initialement, les nouvelles surtaxes devaient commencer à être collectées le 9 juillet, après un précédent report, mais M. Trump a signé en début de semaine un décret pour repousser la date au 1er août.Dans ses lettres, M. Trump assure que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Le président américain avait annoncé début avril des droits de douane punitifs allant jusque 50% sur les produits des pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis, avant d’instaurer, face à la panique des marchés, une pause de 90 jours afin de négocier des accords bilatéraux.Pour l’heure, seuls deux ont été annoncés, avec le Royaume-Uni et le Vietnam, alors qu’un compromis a été paraphé avec la Chine.

Trump menace de punir le Brésil avec une surtaxe de 50%

Le Brésil est devenu mercredi la cible inattendue de l’offensive douanière de Donald Trump, au nom de la défense par Washington de l’ex-président Jair Bolsonaro, jugé pour tentative de coup d’Etat.Le géant d’Amérique du Sud est venu s’ajouter à la vingtaine de pays destinataires depuis lundi d’un courrier annonçant la surtaxe qui s’appliquera à compter du 1er août sur leurs produits entrant aux Etats-Unis.Six nouvelles lettres ont été dévoilées mercredi en fin de matinée, à destination de l’Algérie, du Sultanat du Brunei, d’Irak, de Libye, de Moldavie et des Philippines, auxquelles s’est ensuite ajoutée une septième missive, pour le Sri Lanka.Mais la surprise est venue en fin de journée de l’annonce d’une surtaxe de 50% sur les produits brésiliens, jusqu’ici épargnés alors que les Etats-Unis dégagent un excédent commercial dans leurs échanges avec le pays sud-américain.Dans un courrier adressé à son homologue Lula, M. Trump affirme que ces droits de douane seront imposés en réponse aux poursuites lancées contre Jair Bolsonaro, jugé dans son pays pour tentative de coup d’Etat.”La manière dont le Brésil a traité l’ancien président Bolsonaro (…) est une honte internationale”, écrit M. Trump dans son courrier, estimant que les poursuites contre l’ex-dirigeant brésilien d’extrême droite sont “une chasse aux sorcières (qui) doit cesser immédiatement”.Outre ce cas particulier, la majorité des pays ayant reçu un courrier voient la surtaxe qui leur sera appliquée évoluer positivement ou négativement par rapport à l’annonce initiale de l’exécutif américain, début avril.Dans le détail, les produits algériens devraient être taxés à 30% (inchangé), tout comme ceux provenant de Libye (-1 point de pourcentage), d’Irak (-9pp) et du Sri Lanka (-14pp), ceux provenant de Moldavie et du Brunei le seront à 25% (respectivement -6pp et +1pp). Quant aux produits philippins, la surtaxe sera de 20% (+3pp).Lundi, quatorze capitales, principalement d’Asie, avaient reçu une lettre, avec une surtaxe allant de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie) en passant par 36% (Cambodge et Thaïlande).- Pause prolongée -Donald Trump avait affirmé mardi qu’il comptait envoyer d’autres lettres dans les prochains jours, notamment vers l’Union européenne (UE), qui devrait selon lui “probablement” recevoir son courrier mercredi ou jeudi.Mercredi, un porte-parole de la Commission européenne a assuré que l’UE comptait parvenir à un accord avec les États-Unis “dans les prochains jours”.Cela ne devrait cependant concerner que le cadre général des échanges commerciaux entre les deux rives de l’Atlantique nord, qui laisserait de côté les principaux points d’achoppement entre Bruxelles et Washington.L’objectif de l’UE est d’éviter toute surtaxe (au-delà du plancher de 10% mis en place par Washington en avril), avec des exemptions pour des secteurs clés tels que l’aéronautique, les cosmétiques et les boissons alcoolisées.Initialement, les nouvelles surtaxes devaient commencer à être collectées le 9 juillet, après un précédent report, mais M. Trump a signé en début de semaine un décret pour repousser la date au 1er août.Dans ses lettres, M. Trump assure que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Le président américain avait annoncé début avril des droits de douane punitifs allant jusque 50% sur les produits des pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis.Devant l’émoi international et la panique des marchés financiers, Donald Trump avait mis ces surtaxes sur pause pour 90 jours, afin de permettre des négociations avec les partenaires commerciaux, la Maison Blanche assurant que plusieurs dizaines d’accords seraient signés dans l’intervalle.Pour l’heure, seuls deux accords ont été annoncés, avec le Royaume-Uni et le Vietnam, alors qu’un compromis de désescalade a été paraphé avec la Chine, après un mois de guerre commerciale.

Wall Street veut croire à la signature d’accords commerciaux

La Bourse de New York a clôturé en hausse mercredi, optimiste quant à l’issue des négociations entre Washington et ses principaux partenaires commerciaux, malgré l’annonce de nouveaux droits de douane pour une nouvelle série de pays.Le Dow Jones a pris 0,49%, l’indice Nasdaq a gagné 0,94%, établissant ainsi un nouveau record en clôture, et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,61%.”Le marché n’agit certainement pas comme s’il craignait les droits de douane”, a jugé auprès de l’AFP Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com.”De toute évidence, les lettres relatives aux droits de douane qui ont été envoyées cette semaine ont suscité beaucoup d’attention, mais le marché part du principe qu’il ne s’agit que d’outils de négociation et qu’en fin de compte, on parviendra à des conditions plus favorables”, a-t-il commenté.Après une première série de lettres lundi, le président américain Donald Trump a enchaîné mercredi avec huit nouveaux courriers (en comptant la missive au Brésil, publiée après la clôture de Wall Street), afin d’annoncer aux pays concernés les surtaxes imposées sur leurs produits entrant aux États-Unis.Wall Street “continue également à s’appuyer sur le fait que les données économiques n’ont tout simplement pas validé les pires craintes concernant l’inflation et le ralentissement de la croissance en raison des droits de douane”, a souligné M. O’Hare.Ce dont conviennent également les banquiers centraux américains, selon le compte-rendu, publié mercredi, de leurs discussions lors de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), qui s’était tenue en juin.Une minorité d’entre eux se sont dits prêts à baisser les taux d’intérêt dès la prochaine réunion de la Fed, fin juillet.”La plupart” des responsables de la banque centrale américaine considèrent qu’une réduction des taux serait “probablement appropriée” en 2025, selon ce compte-rendu.”Le marché boursier dans son ensemble se portera bien à l’idée que la Fed réduit les taux parce que l’inflation reste maîtrisée”, anticipe M. O’Hare. “Cela ne devient un problème que lorsque la baisse des taux est motivée par un ralentissement du marché ou une détérioration de la croissance qui menace les perspectives de bénéfices”, a-t-il souligné.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans se détendait nettement à 4,34%, contre 4,40% la veille en clôture.Côté entreprises, le géant des puces électroniques Nvidia a gagné 1,80%, à 162,88 dollars. En début de séance, le prix de son action a dépassé les 164 dollars, lui permettant de devenir la première entreprise au monde à franchir le seuil symbolique des 4.000 milliards de dollars de valorisation boursière.La firme technologique est portée par l’enthousiasme des investisseurs pour les valeurs liées à l’intelligence artificielle (IA).Le groupe américain Hershey (-4,70% à 161,95 dollars), connu entre autres pour ses tablettes de chocolat éponymes et les confiseries au beurre de cacahuète Reese’s, a reculé pour la deuxième séance consécutive, après l’annonce d’un changement de direction. Kirk Tanner, jusqu’alors patron de Wendy’s (-0,53% à 11,23 dollars), prendra les rênes de l’entreprise. Le fabricant de boissons énergisantes Monster Beverages (-3,28% à 59,57 dollars) a glissé après que Rothschild & Co. a revu en baisse sa recommandation d’achat, en raison notamment des incertitudes sur les droits de douane visant l’aluminium, matériau essentiel à la fabrication des canettes.Le géant américain du café Starbucks a terminé dans le vert (+0,33% à 95,25 dollars) après que plusieurs médias ont rapporté qu’il avait reçu une trentaine d’offres de la part de sociétés d’investissement désireuses de prendre une participation dans sa filiale en Chine, deuxième marché du groupe derrière les Etats-Unis.