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Les partenaires sociaux à Matignon, l’attente de “rupture” et la mobilisation du 18 en toile de fond

Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a commencé à consulter les partenaires sociaux, à moins d’une semaine de la mobilisation intersyndicale du 18: comme les oppositions, la CFDT qui a ouvert le bal, a réclamé des preuves de “rupture” avec les orientations budgétaires du gouvernement sortant.  Si la secrétaire générale du premier syndicat français a trouvé Sébastien Lecornu “à l’écoute”, Marylise Léon a profité de cet entretien pour réaffirmer sa ferme opposition à la suppression de deux jours fériés et à la relance du conclave sur les retraites, une idée “définitivement enterrée” par la CFDT, a-t-elle dit en sortant de Matignon à la mi-journée.”Il n’y a pas eu de terrain d’atterrissage au moment de la fin du conclave, donc on ne reprend pas les discussions”, a-t-elle résumé, à l’issue d’une heure et demie de discussions.Alors que le nouveau Premier ministre a prôné des “des ruptures” sur la forme et le fond, la suppression des deux jours fériés, la plus inflammable des mesures d’économie annoncées par François Bayrou cet été, pourrait être abandonnée. Le nouveau locataire de Matignon “a dit qu’il répondrait sur ce sujet prochainement”, a sobrement dit Marylise Léon à la presse.Y aura-t-il une reprise dans un autre cadre que le conclave des négociations sur la réforme des retraites ? Selon elle, Sébastien Lecornu “n’a pas donné de position sur ce qu’il allait donner comme suite sur le sujet des retraites”.La CFDT est l’un des trois syndicats à avoir discuté jusqu’au terme du conclave lancé par François Bayrou, pour tenter d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023. Les négociations avaient pris fin sur un constat de désaccord avec le patronat concernant les modalités de prise en compte de la pénibilité.- Avant ou après le 18 -Les rencontres bilatérales à Matignon doivent se poursuivre avec le président du Medef vendredi à 19H45, avant la CGT, la CFTC et la CFE-CGC lundi et les deux organisations patronales CPME et U2P, lundi et mardi. Le chef de file de FO, Frédéric Souillot, a quant à lui accepté de rencontrer M. Lecornu mais après le 18 septembre, date de la journée intersyndicale de grèves et manifestations.Elle mettra à nouveau les autorités sous pression, après la participation de 197.000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, à la journée du 10 pour demander la fin de l’austérité budgétaire, l’abrogation de la réforme des retraites ou encore plus de justice fiscale.La cheffe de file de la CGT Sophie Binet a appelé de ses vœux “encore plus de manifestations et de grèves” le 18 que le 10. “Nous avons réaffirmé que nous étions plus que jamais motivés pour aller dans la rue et que nous réussirons la mobilisation du 18 septembre”, a assuré Marylise Léon vendredi.  Le Premier ministre “n’a pas démenti qu’il pourrait y avoir un certain nombre (…) de travaux, sur une contribution des plus hauts revenus”, selon des modalités encore floues, a-t-elle évoqué, tout en demandant des “preuves” de la “rupture”.Côté politique, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a expliqué vendredi lors de la Fête de l’Humanité que son parti ne censurerait pas Sébastien Lecornu “a priori” mais qu’il le ferait “sans marque profonde d’un changement de politique”, disant lui avoir fait “des demandes sur l’augmentation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites et la diminution des aides accordées aux grosses entreprises”. Le PS propose, lui, de revenir sur la réforme des retraites et de mettre en place une taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, deux lignes rouges pour le bloc central.Le numéro un de la CFTC, Cyril Chabanier, entend rappeler lundi au Premier ministre “qu’il ne peut pas repartir sur la même page (budgétaire, NDLR) que l’ancien Premier ministre” car “les efforts reposaient trop sur les travailleurs, les chômeurs, les retraités”. 

Wall Street reprend son souffle après de nouveaux records

La Bourse de New York marque une pause vendredi après avoir touché des sommets la veille, poussée par les perspectives de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).Vers 13H45 GMT, le Dow Jones reculait de 0,13%, tandis que l’indice Nasdaq (+0,07%) et l’indice élargi S&P 500 (-0,04%) étaient proches de l’équilibre.La veille, les trois indices vedettes de la place new-yorkaise ont touché des records en clôture. “Le marché fait une petite pause” vendredi et “nous observons quelques prises de bénéfices”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.”La raison pour laquelle nous avons enregistré une progression hier s’explique par (…) les espoirs de baisse des taux” en raison du ralentissement du marché de l’emploi aux Etats-Unis, poursuit l’analyste.La veille, les demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont accéléré à 263.000, un chiffre plus vu depuis 2021 alors que les analystes s’attendaient à une stabilisation.Ces chiffres viennent s’ajouter à des créations d’emplois atones.La grande majorité des acteurs du marché estiment ainsi que la Réserve fédérale baissera ses taux d’un quart de point lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre.La Fed dispose toutefois d’un double mandat: elle doit certes veiller à ce que le marché de l’emploi reste dynamique, mais aussi maintenir l’inflation proche de 2% sur le long terme.Aussi, Steve Sosnick n’est pas convaincu que l’institution s’engagera dans un nouveau cycle de baisse des taux sur le long terme, car “l’inflation a très légèrement augmenté”.L’indice des prix à la consommation d’août, publié jeudi, est ressorti en hausse de +0,4% sur un mois, après +0,2% en juillet, selon le ministère américain du Travail, soit légèrement au-dessus des attentes du marché.La journée sera pauvre en nouvelles économiques, mis à part la publication d’un indice sur la confiance des consommateurs américains à 14H00 GMT.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se tendait à 4,06% vers 13H45 GMT contre 4,02% la veille en clôture.A la cote, l’éditeur de logiciels Adobe reculait (-1,42% à 345,58 dollars) malgré des résultats meilleurs qu’attendu pour le troisième trimestre, profitant notamment de ses investissements dans l’intelligence artificielle (IA).Le groupe de médias Warner Bros Discovery poursuivait son ascension (+9,71% à 17,74 dollars) après des informations de presse publiées la veille assurant que son concurrent Paramount Skydance pourrait le racheter, et former ainsi un mastodonte du divertissement.Selon le Wall Street Journal, Paramount Skydance (Nickelodeon, MTV, Paramount) serait prêt à s’emparer de la majorité des actions du conglomérat rassemblant entre autres le studio de cinéma Warner Bros et les chaînes de télévision HBO et CNN. Le spécialiste des serveurs et des infrastructures d’informatique à distance Super Micro Computer était recherché (+2,30% à 44,96 dollars) après avoir annoncé qu’il commençait à livrer des systèmes équipés de puces Nvidia, considérées comme hautement performantes.Les investisseurs surveilleront vendredi l’introduction en Bourse de la plateforme Gemini, spécialisée dans les cryptomonnaies et fondée en 2014 par les frères jumeaux Cameron et Tyler Winklevoss, rendus célèbres par le film “The Social Network” sur la naissance de Facebook. Gemini espère de lever plus de 300 millions de dollars.La chaîne de cafés Black Rock Coffee Bar et le spécialiste des technologies pour les réseaux de transports en commun Via Transportation devraient aussi faire leur début à Wall Street. 

LGV Sud-Est: retards après un vol de câbles, retour à la normale vers 18h

SNCF Réseau a annoncé, vendredi, avoir été victime d’un vol de câble près du Creusot, en Saône-et-Loire, qui “perturbe les circulations sur la LGV Sud Est”, “envisageant” une reprise normale du trafic vers 18h. “Les trains continuent toutefois de circuler mais certains passent à vitesse réduite sur la zone pendant les travaux. D’autres sont détournés sur la ligne classique mais nous essayons d’en faire passer le maximum sur la LGV”, a indiqué à l’AFP SNCF Réseau. “Les équipes de renforts, agents câbliers et télécoms de SNCF Réseau sont déjà en train de réparer. Une quinzaine d’agents sont sur place”, assuré la compagnie, promettant un retour à la normale vers 18h. “Des perturbations sont toutefois à prévoir jusqu’en fin de soirée en raison des retards depuis le début de la journée”, précise-t-elle.

Armani va être cédé à un géant du luxe, selon le testament du styliste

Giorgio Armani a demandé à ses héritiers de céder à moyen terme son empire à un géant du luxe comme LVMH ou L’Oréal, selon le testament du styliste qui était pourtant resté hautement indépendant toute sa vie. Le couturier italien, décédé le 4 septembre à 91 ans, a chargé la fondation qui hérite de sa société “de céder une participation de 15%” à un géant du monde de la mode “entre 12 et 18 mois après l’ouverture du testament” intervenue jeudi, selon ce document publié vendredi par la presse italienne.Il a souhaité que ces parts soient cédées “en priorité” au groupe de luxe LVMH, au géant des lunettes EssilorLuxottica, au numéro un mondial des cosmétiques L’Oréal ou à d’autres sociétés de même standing du monde de la mode, surtout celles avec lesquelles Armani “collabore déjà”.Le groupe Armani, dont les activités vont de la haute couture aux hôtels, pèse plusieurs milliards d’euros.L’Oréal, qui possède la licence Armani pour les parfums et cosmétiques depuis 1988, a indiqué à l’AFP étudier “avec grande considération cette perspective qui s’inscrit dans le cadre de notre longue histoire commune”.EssilorLuxottica va aussi l’étudier “attentivement”, a commenté un porte-parole de la société dans la presse italienne, “fier de l’estime” que le styliste a montré pour le groupe.L’actionnaire retenu aura ensuite la possibilité de prendre le contrôle du groupe, un des derniers restés indépendants dans le luxe, en acquérant entre 30 et 54,9% du reste du capital. – Compagnon et neveux -Le compagnon et bras droit de Giorgio Armani, Leo Dell’Orco, ainsi que ses deux neveux, seront chargés de faire ces choix capitalistiques, en tant qu’actionnaires de la fondation Armani. Si cette vente – prévue trois à cinq ans après l’ouverture du testament – ne se réalisait pas, le styliste a demandé que sa société soit cotée en Bourse.Le styliste a demandé par ailleurs que la fondation gère la société “de manière éthique, avec intégrité morale et correction”, et insiste sur “la recherche d’un style essentiel, moderne, élégant et discret”, et “l’attention à l’innovation, à l’excellence, à la qualité et au raffinement du produit”.La direction du groupe Armani a confirmé vendredi la publication du testament, ajoutant  que “le premier devoir” de la fondation “sera de proposer le nom du nouveau directeur général” du groupe.Selon le groupe, il est “clair que l’intention de M. Armani de garantir la continuité stratégique, la cohésion de l’entreprise et la stabilité financière pour un développement à long terme est confirmée à chaque étape (du testament), conformément à ce qu’il avait maintes fois partagé avec la presse et ses plus proches collaborateurs”.La fondation ne détiendra jamais moins de 30% du capital, agissant ainsi comme garant permanent du respect des principes fondateurs”, a précisé Armani.Jeudi à Milan, dans le quartier du luxe, un immense panneau publicitaire avec un portrait du créateur sur fond noir affichait ses derniers mots publics: “La marque que j’espère laisser est faite d’engagement, de respect et d’attention pour les gens et pour la réalité. C’est là que tout commence”.Giorgio Armani était devenu un des hommes les plus riches du monde et le quatrième plus riche d’Italie, avec un patrimoine estimé à 11,8 milliards de dollars, selon le magazine Forbes.Il dirigeait un empire comptant plus de 9.000 salariés fin 2023, pour un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros en 2024, selon le groupe. Plus de 600 magasins à travers le monde vendent les vêtements Armani sous plusieurs gammes: Giorgio Armani, Emporio Armani, A|X Armani Exchange ou encore EA7.La fondation aura 10% des parts de la société et le reste en nue propriété, avec 30% des droits de vote. Leo Dell’Orco aura 40% des droits de vote et les neveux du styliste, Silvana Armani et Andrea Camerana, 15% chacun.L’autre empire du styliste, la société foncière L’Immobiliare, a été légué à sa soeur Rosanna et à ses neveux Andrea et Silvana. Leo Dell’Orco garde cependant l’usufruit de ces nombreuses propriétés situées à Saint-Tropez en France, Saint-Moritz en Suisse, ou dans les îles d’Antigua et Pantelleria.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Frappes ukrainiennes sur les raffineries et forte demande: en Russie, l’essence devient chère

“Doucement mais sûrement”: Oleg fait le plein d’essence à Moscou et vitupère contre la hausse des prix nourrie par une demande accrue et les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières, secteur clé de l’économie russe que les Occidentaux veulent sanctionner.”Tout le monde l’a remarqué”, tonne Oleg, retraité de 62 ans: les prix des carburants vont crescendo à la pompe. Au 1er septembre, l’essence au détail coûtait 6,7% de plus que fin 2024, selon Rosstat, l’agence nationale des statistiques.Ce renchérissement s’inscrit dans un contexte de hausse générale des prix, avec une inflation annuelle qui a été de 8,14% en août, à l’heure où la Russie intensifie l’offensive qu’elle a lancée en 2022 en Ukraine.Début septembre, le prix de la tonne d’AI-95, l’un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s’est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg.Et depuis le début de l’été, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des files d’attente devant les stations-service de l’Extrême-Orient russe, en Crimée – région que la Russie a annexée au détriment de Kiev en 2014 -, et dans certaines régions du sud proches de l’Ukraine, pour cause de pénurie.Mercredi, le média Izvestia évoquait des “interruptions d’approvisionnement” dans “plus de dix régions” de Russie, l’un des principaux producteurs de pétrole au monde.- Raffineries frappées -A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro). Ce prix, qui reste bien inférieur à ceux affichés dans de nombreux pays européens, surprend le consommateur russe, habitué à ne pas payer cher l’essence et au revenu moyen moindre.  Artiom, un Moscovite qui ne souhaite pas donner son nom de famille, observe cette augmentation “depuis le début de l’année”. “Pour des personnes ordinaires, 300 ou 400 roubles en plus par plein (3 à 4 euros, ndlr), cela commence à être sensible”, dit-il. Sur le site Gazeta.ru, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, met en avant l’augmentation d'”environ 16%” du droit d’accise (impôt indirect) depuis le 1er janvier et la baisse de subsides versés aux compagnies pétrolières.Car, comme l’explique à l’AFP Sergueï Teriochkine, expert en questions énergétiques, “plus les subventions sont faibles, plus la rentabilité est faible”, ce qui pousse les pétroliers à “répercuter” ces pertes sur les prix au détail. La demande a, elle, été dopée par les départs en vacances et les engins agricoles.Restent – surtout – les frappes contre les raffineries et dépôts de pétrole que l’Ukraine a multipliées afin de toucher Moscou au portefeuille et d’entraver sa capacité à financer son offensive.”Les frappes ont ciblé de grandes raffineries dans la partie européenne de la Russie”, notamment dans les régions de Samara, Riazan, Volgograd et Rostov, énumère Alexandre Kots, journaliste russe spécialiste des questions militaires, sur Telegram.- “Ce n’est rien!” -L’une de ces attaques, à la mi-août, a touché la raffinerie de Syzran, dans la région de Samara, selon l’état-major ukrainien. Le complexe se trouve à plus de 800 km de la frontière ukrainienne. Il est présenté par Kiev comme le “plus important du système Rosneft”, géant russe des hydrocarbures.Moscou n’a pas quantifié l’impact de ces frappes, mais dans le journal Kommersant, l’analyste Maxime Diatchenko parle d’une baisse de la production “de près de 10%” depuis le début de l’année.”C’est rien!”, assure Alexandre, un homme d’affaires moscovite, après avoir rempli le réservoir de sa berline allemande. “Une frappe, deux frappes, trois frappes, ça n’est rien pour le marché en général ou pour les prix”.”Le pays a besoin d’argent. L’augmentation du prix de l’essence, c’est une façon d’augmenter le revenu de l’Etat”, estime de son côté Vladimir, un Moscovite de 50 ans.Pour tenter de stabiliser la situation, Moscou a prolongé une interdiction d'”exporter de l’essence pour les automobiles” jusque fin octobre.La Russie reste par ailleurs un exportateur majeur de pétrole brut, des exportations que les Occidentaux entendent étouffer pour tarir une des principales sources de financement de l’offensive russe en Ukraine, pays qui compte l’Union européenne comme principale alliée.

L’Indonésie prend le contrôle d’une partie de la plus grande mine de nickel au monde

Les autorités indonésiennes ont pris le contrôle d’une partie de la plus grande mine de nickel au monde, en partie détenue de façon indirecte par le groupe minier français Eramet, en raison de l’absence de permis forestier, a déclaré un responsable indonésien.La mine Weda Bay Nickel, critiquée pour ses effets sur la forêt environnante, s’étend sur 45.000 hectares sur l’île de Halmahera aux Moluques (est).Les autorités ont désormais saisi près de 150 hectares qui empiétaient sur des zones forestières sans permis, a déclaré à l’AFP Anang Supriatna, porte-parole du bureau du procureur général indonésien.Les autorités ont “pris le contrôle de la zone (…) et le terrain sera restitué au gouvernement”, a-t-il ajouté.Weda Bay Nickel (WBN) est une société commune entre le groupe indonésien Antam et la société singapourienne Strand Minerals, qui a elle-même pour actionnaires le groupe minier français Eramet et le géant chinois de la sidérurgie Tsingshan. Dans un communiqué, Eramet a indiqué que la zone saisie était “une carrière produisant des roches pour les matériaux de construction et d’entretien” et que les opérations minières n’étaient pas affectées.De son côté, dans un communiqué, Weda Bay Nickel a déclaré travailler avec les autorités compétentes pour clarifier tous les permis existants.”Nous restons déterminés à assumer l’entière responsabilité de toute violation potentielle et à mettre en œuvre des mesures correctives”, a déclaré la société.- 17% de la production mondiale -WBN indique représenter 17% de la production mondiale de nickel en 2023. L’exploitation du site fait l’objet de critiques récurrentes en raison du danger que son exploitation fait peser sur la forêt et sur la survie d’une tribu qui y vit sans contcat avec la civilisation moderne.Une enquête de l’AFP menée en juin a ainsi montré les effets sur les membres de l’une des dernières communautés de chasseurs-cueilleurs isolées du pays, la tribu indigène des Hongana Manyawa.Cette communauté affirme que la forêt dont elle dépend depuis toujours pour se nourrir et s’abriter est détruite par la déforestation et la dégradation de l’environnement liées à la mine.WBN rejette les allégations et affirme s’engager en faveur d’une “exploitation minière responsable et de la protection de l’environnement”.Des militants pour la protection de l’environnement estiment que cette saisie n’est pas susceptible de modifier l’impact plus large de la concession sur les communautés locales. Ils exhortent le gouvernement à remettre les terres saisies aux résidents concernés.”Si la saisie vise à bénéficier au peuple, alors c’est le peuple qui devrait gérer (le terrain)”, a déclaré à l’AFP Melky Nahar, coordinateur du groupe environnemental Mining Advocacy Network.Le nickel est au cœur de la stratégie de croissance de l’Indonésie, qui a interdit les exportations de minerai en 2020 afin de mieux le valoriser.L’Indonésie est à la fois le plus grand producteur mondial de ce minerai et le pays qui en possède les plus grandes réserves connues. Selon des données officielles, l’exploitation minière, dominée par le charbon et le nickel, représentait près de 9% du PIB indonésien au premier trimestre 2025.

Après l’accord commercial noué avec Trump, la crainte d’un afflux de pick-up en Europe

Verra-t-on bientôt des hordes de pick-up, ces véhicules surdimensionnés très populaires aux Etats-Unis, sillonner les routes du Vieux continent? L’accord commercial conclu entre l’UE et les Etats-Unis fait craindre aux défenseurs de l’environnement que leur importation, jusqu’ici limitée, soit fortement assouplie.Les aficionados les apprécient pour leur cabine surélevée et aux proportions très généreuses, leur motorisation puissante et leur plateforme ouverte.Mais pour leurs détracteurs, ce sont des “monstres” des routes, aux émissions de gaz à effet de serre débridées, conséquence de leur forte consommation de carburant.Actuellement, ces pick-up américains comme le Dodge RAM (une des marques de Stellantis) ou le Ford F-150 ne peuvent être importés qu’au compte-goutte dans l’Union européenne, faute de respecter les normes européennes de sécurité, plus sévères qu’outre-Atlantique.Mais dans leur accord commercial signé cet été, l’Europe et les Etats-Unis se sont engagés à reconnaître mutuellement leurs normes respectives en matière d’automobile, même si la Commission relativise la portée de cette disposition.”Si c’était appliqué, deux décennies de progrès en matière de sécurité, de pollution de l’air et d’émissions de CO2 seraient annihilés du jour au lendemain”, s’inquiète James Nix, de l’ONG Transport & Environnement (T&E).L’association fait valoir que les RAM émettent en moyenne 347 grammes de CO2 par kilomètre, plus du triple de la moyenne des véhicules achetés l’an dernier en Europe (106 g/km).L’appétit des automobilistes pour ces géants des routes est déjà en forte hausse. Environ 7.000 pick-up ont été vendus l’an dernier dans l’UE, contre quelques centaines six ans plus tôt, d’après T&E.Une demande sur laquelle US Trucks, un concessionnaire spécialisé établi à Bourg-Léopold, petite ville dans le nord-est de la Belgique, a misé avec succès. Dans son parking, plusieurs modèles tout aussi rutilants qu’imposants attendent de futurs clients.”C’est tout simplement la combinaison entre un véhicule utilitaire et une voiture familiale confortable”, fait valoir Dogan Yilmaz, propriétaire du magasin.Souvent importés via l’Allemagne, ces véhicules “puissants” font surtout le bonheur de professionnels et de petites entreprises actives dans le BTP ou l’agriculture, dit-il. US Trucks, l’un des trois seuls distributeurs en Belgique, en vend ainsi jusqu’à une trentaine par an.Outre les défenseurs du climat, les associations de lutte contre la violence routière s’insurgent contre la perspective de voir les pick-up se multiplier sur les routes.- Mortalité routière -Des modèles “plus lourds, plus dangereux pour les autres automobilistes, les piétons et cyclistes, et qui sont totalement à contre-courant de la stratégie européenne en faveur des mobilités douces et de transports plus durables” résume Antonio Avenoso, qui dirige le Conseil européen de la sécurité routière (ETSC), une organisation non lucrative installée à Bruxelles. Et de relever que de nombreux pick-up ne sont pas équipés de dispositifs de sécurité obligatoires en Europe, tels que les systèmes de freinage d’urgence ou d’aide au maintien dans la voie, ou l’interdiction des carrosseries aux angles trop acérés, qui réduit les blessures des piétons et cyclistes en cas de collision. Pour les opposants aux pick-up, faciliter leur importation pourrait faire remonter la mortalité routière en Europe, alors qu’elle est environ trois fois plus faible qu’aux Etats-Unis.Un RAM a un capot tellement haut que le conducteur, en moyenne, ne peut pas voir un enfant de moins de dix ans placé juste devant, a calculé T&E.L’accord UE/Etats-Unis ne précise pas quelles normes respectives pourraient être reconnues mutuellement, et quand.Interrogé par l’AFP, Olof Gill, un porte-parole de la Commission européenne, a cependant écarté tout relâchement des règles de sécurité au sein de l’UE.”Il y a des domaines dans lesquels nous allons regarder ce qui peut donner lieu à une coopération, mais nous n’allons certainement pas réduire nos propres normes”, a-t-il assuré.De son côté, une porte-parole de l’Association des constructeurs d’automobiles européens (ACEA), le puissant lobby du secteur, a dit ne pas s’attendre à ce que “les normes essentielles soient affectées, comme les obligations en matière environnementale ou de sécurité”, mais table “plus probablement sur une coopération autour des futures normes”.

Testament Armani: un géant de la mode pourrait prendre le contrôle de la société

Giorgio Armani, décédé le 4 septembre, a demandé par testament à sa fondation, qui hérite de sa société, d’en céder une part importante à un géant du monde de la mode comme LVMH, EssilorLuxottica ou L’Oréal, selon les détails du testament publiés vendredi par la presse italienne.”Je charge la fondation de céder une participation de 15% dans la société entre 12 et 18 mois après l’ouverture du testament (ouvert jeudi, ndlr)”, indique dans ce document Giorgio Armani.Il demande que ces parts soient cédées en priorité au groupe de luxe LVMH, le géant des lunettes EssilorLuxottica, au numéro un mondial des cosmétiques L’Oréal ou à d’autres sociétés de même standing du monde de la mode, selon la presse italienne.Le groupe Armani, dont les activités vont de la haute couture aux hôtels, pèse plusieurs milliards d’euros. Alors que Giorgio Armani était resté hautement indépendant tout au long de sa vie, ce même actionnaire aura ensuite la possibilité de prendre le contrôle du groupe en acquérant entre 30 et 54,9% du reste du capital. Si cette vente (prévue trois à cinq ans après l’ouverture du testament effectuée jeudi) ne se réalisait pas, le styliste a demandé que sa société soit cotée en Bourse, la fondation Armani gardant 30,1% des parts.Le styliste italien, décédé le 4 septembre à 91 ans, sans laisser d’enfants, a légué 100% de sa société à sa fondation. Elle sera dirigée par son compagnon et bras droit Leo dell’Orco et ses neveux, qui devront faire ces choix capitalistiques. La fondation aura 10% des parts de la société et le reste en nue propriété, avec 30% des droits de vote. Leo Dell’Orco aura 40% des droits de vote et les neveux du styliste, Silvana Armani et Andrea Camerana 15% chacun.Le styliste a demandé par ailleurs que sa société soit gérée “de manière éthique, avec intégrité morale et correction”, et insiste sur “la recherche d’un style essentiel, moderne, élégant et discret”, et “l’attention à l’innovation, à l’excellence, à la qualité et au raffinement du produit”.La société Armani n’a pas souhaité commenter ces informations vendredi matin.L’autre empire du styliste, dans l’immobilier, a été légué à sa soeur Rosanna et à ses neveux Andrea et Silvana. Leo dell’Orco garde cependant l’usufruit de ces nombreuses propriétés situées à Saint-Tropez en France, Saint-Moritz en Suisse ou dans les îles d’Antigua et Pantelleria. 

Concurrence: Microsoft échappe à une amende de l’UE liée à Teams

Microsoft a échappé vendredi à une amende de l’Union européenne (UE) pour abus de position dominante liée à Teams, son application de visioconférence, la Commission ayant annoncé avoir accepté sa proposition de la séparer nettement de ses outils de bureautique comme Word, Excel ou Outlook.Les engagements du géant américain du logiciel “répondent aux inquiétudes soulevées par la Commission en raison des liens entre Microsoft Teams et les applications de bureautique très populaires Word, Excel, PowerPoint, Outlook, inclus dans les suites logicielles destinées aux clients professionnels, Office 365 et Microsoft 365”, a expliqué la Commission européenne dans un communiqué.Selon ces promesses rendues publiques au printemps, le géant américain des logiciels va non seulement “proposer des versions de ses suites logicielles qui ne comprennent pas Teams, et à prix réduit”, mais il va aussi permettre aux clients qui ont déjà souscrit à des licences de passer à des versions sans Teams.En outre, le groupe va faciliter le fonctionnement d’applications concurrentes de Teams dans Windows, et permettra aux clients de transférer leurs données de Teams vers celles-ci.”En aidant à rétablir une concurrence loyale, ces engagements vont ouvrir le marché à d’autres fournisseurs d’outils de communication et de collaboration en Europe”, a salué la Commission.L’affaire avait débuté en juillet 2020 par une plainte de la start-up américaine Slack, entre-temps rachetée par Salesforce.Confrontée à des pertes de parts de marché dans le domaine des messageries d’entreprise, Slack avait attaqué Microsoft pour concurrence déloyale auprès de la Commission européenne.Dans la foulée, la Commission avait ouvert en juillet 2023 une enquête pour pratique anticoncurrentielle contre Microsoft.Lors de la présentation, en mai, de ses engagements renforcés pour remédier aux abus constatés par l’UE, Microsoft avait assuré qu’ils “représentent une solution claire et complète aux problèmes soulevés par (les) concurrents et qu’ils offriront plus de choix aux clients européens”.L’an dernier, Microsoft avait déjà annoncé qu’il dissociait Teams de ses suites Office 365 et Microsoft 365 qui incluent également Powerpoint et Outlook. Le groupe avait alors souligné que ses clients pouvaient désormais acquérir ces logiciels sans l’application de visioconférence, à un prix inférieur.Mais la Commission avait jugé ces changements insuffisants pour répondre à ses préoccupations, conduisant le groupe à muscler ses engagement en mai 2025.

Taxe Zucman: “pas de tabou” pour Ferracci mais attention à “ne pas pénaliser l’esprit d’entreprise”

Le ministre démissionnaire de l’Industrie Marc Ferracci a affirmé vendredi ne pas avoir de “tabou” sur la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines dite “Zucman” qui divise la classe politique, tout en soulignant sa “préoccupation” quant au fait de “ne pas pénaliser l’esprit d’entreprise”.”Il n’y a pas de tabou. Avec une préoccupation, c’est de ne pas pénaliser l’esprit d’entreprise”, a souligné le ministre interrogé au micro de Sud Radio. Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l’économiste Gabriel Zucman. D’après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d’euros par an, alors que d’autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards.Le ministre s’est inquiété de cette taxation car elle inclut “l’outil professionnel”: “ça veut dire que quelqu’un (…) qui a une entreprise, qui a des perspectives très importantes mais qui ne fait pas forcément aujourd’hui de résultats économiques qui permettent de verser des dividendes, sera soumise à cette taxe”, a-t-il souligné, en citant l’exemple des “licornes” du secteur technologique.De fait, a poursuivi le ministre, les propriétaires de l’entreprise Mistral AI, la “décacorne” française de l’intelligence artificielle valorisée à 14 milliards d’euros, “seraient soumis à cette taxe”.”Pour devoir payer la taxe, les gens vont être obligés de vendre les parts de cette entreprise”, a-t-il ajouté, en insistant sur le sujet “absolument crucial” de la souveraineté alors que des entreprises chinoises veulent “racheter” des entreprises françaises. “Appliquer une taxe rigoureuse uniquement en France, ça pose un problème. C’est le risque de voir les gens optimiser comme on dit, c’est-à-dire essayer d’éviter la taxe en allant ailleurs”, a-t-il ajouté.Le président LR du Sénat Gérard Larcher s’est dit hostile jeudi à la mise en place de cette taxe, la qualifiant d'”illusion”, alors que pour la gauche c’est “la base de tout accord” de non censure du gouvernement Lecornu selon l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique).”Il faut discuter (…) On voit bien que si on ne trouve pas un terrain d’atterrissage sur ce sujet, on aura beaucoup de mal à trouver un accord”, a estimé le ministre, en soulignant que le Parti socialiste, “seul interlocuteur (…) disposé à discuter avec le gouvernement” en a fait “un sujet très central”.