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Wall Street: les indices S&P 500 et Dow Jones reculent de plus de 2%, le Nasdaq sous les 3%

Les trois indices vedettes de la Bourse de New York ont accusé le coup lundi, plombés par la politique commerciale américaine, faisant craindre une récession, et par les attaques répétées de Donald Trump contre la banque centrale américaine (Fed). Vers 15H50 GMT, le Dow Jones plongeait de 2,81%, l’indice élargi S&P 500 de 2,90% et l’indice Nasdaq de 3,21%.”Le sentiment négatif est dû aux attaques contre l’indépendance de la Fed et à la menace de la Chine de prendre des mesures de rétorsion à l’encontre de certains pays qui concluraient un accord commercial avec les États-Unis”, résument les analystes de Briefing.com dans une note.L’indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, qui mesure la nervosité des investisseurs sur le marché, progresse de près de 17%.La place américaine est particulièrement crispée après que le président américain a menacé de se débarrasser de Jerome Powell, le président de la Fed, un mouvement qui remettrait en cause l’indépendance séculaire de l’institution.”Si je veux qu’il parte, il va partir très vite, croyez-moi”, a lancé jeudi Donald Trump à l’intention de Jerome Powell, dont le mandat doit s’achever en mai 2026.Lundi, Donald Trump s’en est pris une nouvelle fois à M. Powell qu’il a traité d'”immense loser”.”Il peut y avoir un RALENTISSEMENT de l’économie à moins que +Monsieur le retardataire+, cet immense loser, ne baisse les taux d’intérêt, MAINTENANT”, a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, dans une référence transparente au chef de la Fed.En outre, malgré l’annonce des négociations sur les droits de douane entre certains pays et les Etats-Unis, la guerre commerciale lancée par l’administration Trump pèse toujours sur Wall Street.La Chine a dénoncé lundi les pays qui pratiquent l'”apaisement” à l’égard des Etats-Unis dans les négociations sur les droits de douane américains, affirmant “s’opposer fermement” à tout accord nuisant à ses intérêts.Pékin a mis en garde ces pays contre tout accord avec les États-Unis qui compromettrait ses propres intérêts.Côté valeurs, certaines des capitalisations géantes dévissent. Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, évoluent tous dans le rouge, à l’image d’Alphabet (-3,23%), Amazon (-3,66%), Meta (-4,03%), Apple (-3,46%) ou Microsoft (-2,63%).Le constructeur de voiture électrique Tesla, dont les résultats trimestriels sont attendus mardi, dévisse de 6,80% lundi, les investisseurs anticipant des performances en deçà des attentes.Autre capitalisation géante, Nvidia recule aussi fortement, de 5,44%.”Les grandes capitalisations et les valeurs technologiques ont un impact considérable sur les principaux indices, mais de nombreux titres participent au mouvement baissier”, résume les analystes de Briefing.com.Ainsi, la grande majorité des titres cotés à Wall Street est en berne.

Wall Street ouvre en nette baisse, sous pression face aux incertitudes économiques

La Bourse de New York évoluait en nette baisse lundi, toujours minée par le flou entourant la politique commerciale américaine, mais aussi par les tensions entre Donald Trump et la Réserve fédérale américaine (Fed).Vers 14H20 GMT, le Dow Jones recule de 1,86% l’indice Nasdaq plonge de 2,57% et l’indice élargi S&P 500 perd 2,08%.”Le mouvement baissier (du marché américain) se poursuit”, observe auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments, à cause notamment du retour “des craintes” sur les droits de douane.Si certains pays semblent avoir entamé des négociations avec la première puissance économique mondiale, rien de concret n’en ressort pour le moment. Le vice-président américain JD Vance a entamé lundi une visite de quatre jours en Inde sous le signe du commerce, au moment où New Delhi tente de négocier les droits de douane américains sur ses produits.Les ministres sud-coréens des Finances et du Commerce sont par ailleurs attendus à Washington cette semaine pour des négociations commerciales visant à éviter les lourds droits de douane, a déclaré lundi le président sud-coréen par intérim Han Duck-soo.En outre, la Chine a dénoncé lundi les pays qui pratiquent l'”apaisement” à l’égard des Etats-Unis dans les négociations sur les droits de douane américains, affirmant “s’opposer fermement” à tout accord nuisant à ses intérêts.Washington a imposé des droits de douane de 145% sur la plupart des produits chinois, pouvant grimper jusqu’à 245% dans certains cas – par exemple pour les véhicules électriques.”Personne ne sait ce qui va se passer sur le long terme, et la crainte d’une récession est plus forte que jamais à l’heure actuelle”, estime M. Sarhan. La place américaine est aussi particulièrement crispée par les tensions persistantes entre l’administration Trump et la Fed.Donald Trump s’en est pris une nouvelle fois lundi au patron de la banque centrale américaine, Jerome Powell, qu’il a traité d'”immense loser”.”Il peut y avoir un RALENTISSEMENT de l’économie à moins que +Monsieur le retardataire+, cet immense loser, ne baisse les taux d’intérêt, MAINTENANT”, a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social, dans une référence transparente au chef de la Fed.Le président américain a par ailleurs menacé ce week-end de se débarrasser de M. Powell, un mouvement qui remettrait en cause l’indépendance séculaire de l’institution.Toutefois, M. Powell, qui a récemment décrit l’assombrissement de la conjoncture en raison de la guerre commerciale de M. Trump, reste déterminé à choisir son propre rythme de baisse de taux de son institution, alors que la Maison Blanche les réclame au plus vite.”Toute forme d’instabilité (avec) la plus grande banque centrale du monde n’est pas un bon signe, (…) plus il y a d’incertitude, plus la situation est grave”, avance Adam Sarhan. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,36% contre 4,32% vendredi en clôture.Côté entreprises, “à court terme (…) les investisseurs vont probablement recentrer leur (…) attention sur la période des résultats du premier trimestre 2025”, analyse Sam Stovall, de CFRA, dans une note.Les acteurs du marché attendent notamment les résultats Lockheed Martin mardi, ceux de Boeing mercredi ou encore ceux de Pepsi et American Airlines jeudi.A tableau des valeurs, le constructeur de voiture électrique Tesla, dont les résultats sont aussi attendus mardi, plongeait de 6,71% lundi, les investisseurs anticipant des performances en deçà des attentes.Le secteur des semiconducteurs continuait de pâtir de la guerre commerciale lancée par Trump.Nvidia (-4,92%), AMD (-3,13%), Broadcom (-3,67%) ou encore TSMC (-2,99%) évoluaient tous dans le rouge.Le constructeur automobile Ford perdait du terrain (-1,10%) après avoir indiqué vendredi avoir “ajusté” ses exportations de véhicules depuis les Etats-Unis vers la Chine, où il dispose par ailleurs de chaînes d’assemblage, dans le contexte des droits de douane instaurés par les deux puissances économiques.

Automobile: CATL va lancer une batterie au sodium pour voitures électriques

Le géant chinois des batteries CATL va lancer une batterie pour voitures électriques au sodium-ion, ainsi qu’un système permettant d’allier deux technologies de batteries dans une même voiture, a-t-il annoncé lundi lors d’une conférence à Shanghai.Le leader mondial du secteur et fournisseur de la plupart des grandes marques automobiles (Tesla, Mercedes) a indiqué qu’il allait bientôt proposer sur le marché sa version des batteries au sodium-ion, une technologie très attendue sur le marché et déjà explorée par le chinois BYD ou le français Tiamat. Le sodium-ion permet de s’affranchir des contraintes liées à l’approvisionnement en cobalt et lithium, et offre plus de résistance aux changements de température, notamment aux grands froids de certains régions chinoises qui réduisent l’autonomie, ont indiqué les dirigeants de CATL. La fabrication en série de ces batteries au sodium-ion doit débuter en juin 2025 pour de petites batteries de démarrage destinées aux poids lourds, sous la marque Naxtra, avec pour avantage majeur de démarrer par temps froid. Les grosses batteries de voitures électriques et hybrides au sodium devraient suivre dès décembre 2025.Les batteries au sodium sont “sorties du laboratoire” après 10 ans de recherche et sont “maintenant prêtes à être commercialisées”, s’est félicité le patron de CATL, Robin Zeng. Elles pourraient vite remplacer “la moitié des batteries LFP (lithium, fer, phosphate) du marché”, selon les dirigeants de CATL.Alors que l’industrie des voitures électriques a décollé avec la technologie de batteries NMC (nickel, manganèse, cobalt), plus performante, de nombreux constructeurs passent maintenant à la LFP, plus résistante et moins chère, tandis que d’autres technologies émergent.Cette première version de série des batteries au sodium promet une autonomie de 500 kilomètres pour les voitures électriques.Quelques heures avant l’ouverture du salon de l’automobile de Shanghai, CATL a aussi lancé lundi la deuxième génération de sa batterie “Shenxing”, qui doit équiper 67 voitures cette année, pour les marques chinoises Zeekr, Nio ou Avatr. Elle promet 800 kilomètres d’autonomie et une recharge très rapide, avec 520 kilomètres d’autonomie regagnés en 5 minutes, soit plus que son concurrent chinois BYD.Le fabricant compte sur le développement des systèmes d’échange de batterie, comme celui de son partenaire Nio, pour diffuser ses nouvelles technologies, ont indiqué ses dirigeants. Les lourds droits de douane mis en place par les Etats-Unis contre la Chine pourraient au contraire les freiner, en augmentant le prix des pièces et des voitures. Mais les dirigeants de CATL n’ont pas souhaité commenter cette guerre commerciale.Le 7 janvier, le département américain de la Défense a par ailleurs inclus CATL dans une liste d’entreprises qui seraient selon lui affiliées aux forces armées chinoises. CATL avait démenti être engagé “dans des activités militaires”. Le groupe a également présenté comme son “innovation majeure” un système de double batterie offrant “plus de sécurité”, notamment aux voitures autonomes, en évitant la panne si une des deux batteries dysfonctionne, selon le directeur technique de la société, Gao Huan.Le planning de production de ces batteries doubles, développées depuis cinq ans, n’a pas été précisé. Mais une marque automobile en utilise déjà une dans la conception d’une voiture autonome, a indiqué M. Gao. stsz-ew/ak/de

Wall Street ouvre en baisse, sous pression face aux incertitudes économiques

La Bourse de New York a ouvert en baisse lundi, toujours minée par le flou entourant la politique commerciale américaine, mais aussi par les tensions entre Donald Trump et la Réserve fédérale américaine (Fed).Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,75% l’indice Nasdaq lâchait 1,43% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,98%.

Une page se tourne au Forum économique mondial avec la démission du fondateur

Le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab a démissionné avec effet immédiat de ses fonctions de président et membre du Conseil d’administration de l’organisation, tournant une page de l’histoire de cette institution connue pour sa réunion annuelle des élites mondiales dans la luxueuse station de ski suisse de Davos.”Alors que je commence ma 88ème année, j’ai décidé de quitter le poste de président et de membre du conseil d’administration, avec effet immédiat”, écrit M. Schwab dans un communiqué publié lundi. Il est remplacé par intérim par le vice-président du CA et ancien patron de Nestlé, Peter Brabeck-Letmathe.Borge Brende, ancien ministre des Affaires étrangère de Norvège est le directeur éxecutif du Forum.”Le conseil d’administration a reconnu les réalisations exceptionnelles du président et fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab. Il a créé la principale plateforme mondiale pour le dialogue et le progrès, et le conseil d’administration a exprimé sa gratitude pour ses 55 années de leadership inlassable à la tête du Forum”, poursuit le communiqué.Le conseil d’administration du Forum économique mondial “souligne l’importance de rester inébranlable dans sa mission et ses valeurs en tant que facilitateur du progrès”. – Davos centre du monde -M. Schwab est né à Ravensbourg en Allemagne le 30 mars 1938, marié et père de deux enfants. Il n’était encore qu’un simple professeur en gestion d’entreprise de l’université de Genève, où il a enseigné jusqu’en 2003, lorsqu’il a lancé le “Forum européen de management”, précurseur de l’actuel Forum. Il l’a ensuite élargi en invitant des chefs d’entreprises américains, réussissant à se créer un gigantesque carnet d’adresses et transformant cette rencontre en un grand raout international dédié aux relations d’affaires et aux échanges d’idées.Au fil des ans, le Forum de Davos a volé de succès en succès, attirant l’élite économique et politique mondiale et même, un temps, les plus grandes stars du cinéma et du divertissement, lors de tables rondes dans les Alpes suisses. Des rencontres régionales ont ensuite été créées ainsi qu’une dizaine de Centres chargés de creuser les grandes thématiques comme les chaînes d’approvisionnement, la cybersécurité, la nature et le climat, le système financier, etc.Le WEF affirme qu’il “fournit une plateforme mondiale, impartiale et à but non lucratif pour une connexion significative entre les parties prenantes afin d’établir la confiance et de construire des initiatives pour la coopération et le progrès”. Sa mission consiste à “améliorer l’état du monde”. – Un rêve de complotiste – Le Forum économique mondial est aussi très critiqué, accusé de créer un espace pour le monde de l’entreprise, qui peut ainsi faire pression sur les gouvernements sans contrôle démocratique. L’influence de ce Forum a même créé le concept de “l’homme de Davos” en référence à une élite mondialisée d’ultra-riches apatrides acquis à la cause du libre-échange. Comme d’autres organisations internationales, le WEF suscite de nombreuses infox et théories du complot, accusé de vouloir mettre en place un “nouvel ordre mondial” afin de “contrôler la population”. La publication par Klaus Schwab en 2020 d’un ouvrage intitulé “The Great Reset” (La Grande Réinitialisation dans son édition française), avait mis en ébullition les sphères complotistes qui y voyaient la preuve du plan mis en oeuvre par les élites mondiales pour détruire les démocraties et asservir voire éliminer, une partie de l’humanité. Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et membre influent de l’entourage du président américain Donald Trump  accusé Klaus Schwab sur son réseau social X de vouloir “être l’empereur de la Terre”.Le Forum économique mondial a régulièrement mis en garde sur la désinformation, l’un des plus grands risques de l’humanité, à l’orée de deux années qui verront près de trois milliards de personnes se rendre aux urnes et en plein boom de l’intelligence artificielle.

DHL suspend les envois aux Etats-Unis de certains colis d’une valeur de plus de 800 euros

Le géant du transport de colis DHL a annoncé “suspendre temporairement” à partir de lundi les envois aux Etats-Unis de paquets envoyés par des entreprises à destination de consommateurs dont la valeur excède 800 dollars, évoquant des retards à la douane.”A partir de lundi et jusqu’à nouvel ordre, nous allons temporairement suspendre la collecte et l’envoi de colis d’entreprise à particulier aux Etats-Unis quand la valeur déclarée aux douanes dépasse 800 dollars (695 euros)”, a indiqué l’entreprise dans un communiqué dimanche.Le président américain Donald Trump a initié une guerre des taxes mondiale contre les partenaires des Etats-Unis, notamment ceux présentant un excédent commercial avec la première économie du globe.Il a ainsi abaissé le 5 avril la valeur minimale à partir de laquelle les colis envoyés aux particuliers doivent être soumis au contrôle des douanes, de 2.500 (2.171 euros) à 800 dollars.”Ce changement a provoqué un bond des formalités de dédouanement, que nous traitons 24 heures sur 24″, a écrit DHL.Les envois d’entreprise à entreprise ne sont pas concernés par la suspension, mais peuvent toujours “être sujets à des retards”.L’administration Trump a frappé la Chine particulièrement fort dans son offensive commerciale: en plus de droits de douane colossaux sur ses exportations vers les Etats-Unis, Washington a mis fin à l’exemption de taxes pour les petits colis provenant du géant asiatique. Ce qui a été perçu comme une mesure ciblant spécialement des marques vendant en ligne à bas prix, telles que Temu ou Shein.

Trump a levé un montant record de 239 millions de dollars pour son investiture de 2025

Le président américain Donald Trump a recueilli un montant record de 239 millions de dollars pour sa deuxième investiture en janvier, selon une déclaration dimanche auprès de la Commission électorale fédérale.Ce montant représente plus du double de son précédent record de près de 107 millions de dollars établi lors de sa première investiture en janvier 2017.Parmi les centaines de donateurs du Trump Vance Inaugural Committee figurent des grandes entreprises comme AirBnB, McDonald’s, Microsoft, Amazon, Meta ou JP Morgan Chase, qui ont chacune fait don d’au moins un million de dollars.Le PDG d’OpenAI Sam Altman a également fait don d’un million de dollars pour l’investiture du 20 janvier, où des personnalités du monde de la technologie ont occupé le devant de la scène.Les fonds recueillis pour cette investiture dépassent de loin le montant moyen récolté par les présidents récents, le démocrate Joe Biden ayant reçu environ 61 millions de dollars de dons pour son investiture en 2021.Le montant de 239 millions de dollars ne comprend pas quelque 6 millions de dollars de dons ayant été remboursés.Les comités d’investiture sont tenus par la loi de communiquer les détails de chaque don d’une valeur égale ou supérieure à 200 dollars, les ressortissants étrangers n’ayant pas le droit d’apporter des fonds.Une douzaine de milliardaires étaient présents lors de la cérémonie d’investiture de M. Trump en janvier, pesant au total selon certains commentateurs sur les réseaux sociaux environ 1.000 milliards de dollars, soit approximativement le PIB de la Suisse.Le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, le fondateur de Meta, Mark Zuckerberg, le directeur de Google, Sundar Pichai, le patron d’Apple, Tim Cook, et l’homme le plus riche du monde, Elon Musk, PDG de Tesla, étaient tous assis à proximité lors de la prestation de serment de M. Trump.

Guerre commerciale: Pékin s’agace des pays négociant avec Washington

La Chine a dénoncé lundi les pays qui pratiquent l'”apaisement” à l’égard des Etats-Unis dans les négociations sur les droits de douane américains, affirmant “s’opposer fermement” à tout accord nuisant à ses intérêts.Washington a imposé des droits de douane de 145% sur la plupart des produits chinois, pouvant grimper jusqu’à 245% dans certains cas – par exemple pour les véhicules électriques.En réponse, la Chine a imposé ses propres surtaxes de 125% sur les produits américains et a affirmé vouloir mener ce bras de fer commercial “jusqu’au bout”.Mais les autres partenaires commerciaux des Etats-Unis, certes frappés par une surtaxe plancher de 10%, ont bénéficié d’une suspension de 90 jours de droits de douane bien plus élevés. Nombre de ces pays ont engagé des discussions avec Washington.Pékin a réagi lundi en mettant en garde ces pays contre tout accord avec les États-Unis qui compromettrait ses propres intérêts.”L’apaisement n’apportera pas la paix et le compromis ne sera pas respecté”, a déclaré dans un communiqué un porte-parole du ministère du Commerce chinois.Ce dernier répondait à une question sur la possibilité que Washington demande à certains pays de limiter leurs échanges commerciaux avec la Chine en échange d’une exemption des droits de douane américain, selon le communiqué.Pékin “s’oppose fermement à ce que toute partie parvienne à un accord au détriment des intérêts de la Chine”, a averti le porte-parole. “Si une telle situation se produit, la Chine ne l’acceptera jamais et prendra résolument des contre-mesures réciproques”.”Chercher ses propres intérêts égoïstes temporaires au détriment des intérêts des autres (…) échouera en fin de compte des deux côtés et nuira aux autres”, a-t-il ajouté.- Négociations en cours -Ces déclarations chinoises ont lieu alors que plusieurs signes indiquent un progrès significatif des négociations entre Washington et ses partenaires commerciaux dans la région.La Corée du Sud doit envoyer cette semaine à Washington ses ministres des Finances et du Commerce pour des discussions commerciales de haut niveau, a annoncé Séoul.Le pays s’inquiète notamment de voir ses mastodontes nationaux Samsung Electronics et le constructeur automobile Hyundai durement touchés si la Maison Blanche met à exécution ses menaces.La semaine dernière, c’est l’émissaire japonais pour les droits de douane, Ryosei Akazawa, qui s’était rendu à Washington où il a rencontré le président américain Donald Trump.Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba avait ensuite affirmé samedi que les discussions entre le Japon et les États-Unis pourraient être “un modèle pour le monde”.”Le fait que le président Trump soit personnellement intervenu pour négocier avec l’émissaire japonais montre qu’il accorde de l’importance au dialogue avec le Japon”, a-t-il ajouté lundi devant le Parlement.”Le Japon est leur allié, le plus grand investisseur et créateur d’emplois aux États-Unis”, a souligné M. Ishiba.Selon plusieurs médias japonais, Tokyo pourrait, en guise de concession, augmenter ses importations de soja et de riz américains, voire assouplir ses normes de sécurité automobile.Le Premier ministre japonais a toutefois affirmé lundi refuser d’accepter tout ce qui nuirait “à la sécurité”.Le vice-président américain JD Vance a également atterri lundi en Inde pour une visite officielle de quatre jours, sur fond de négociations sur un accord commercial bilatéral.Ces discussions contrastent avec le bras de fer tenace entre Pékin et Washington, qui a plongé les marchés financiers dans la tourmente et alimente les craintes d’une récession mondiale.Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a de nouveau condamné lundi “l’unilatéralisme et le protectionnisme commercial”, appelant à “l’ouverture” et au “bénéfice mutuel”, lors d’une déclaration en présence de son homologue indonésien en visite à Pékin.”L’abus des droits de douane portera gravement atteinte aux échanges économiques et commerciaux normaux entre les pays”, a-t-il ajouté. Le président américain Donald Trump avait pourtant déclaré jeudi que des pourparlers étaient en cours avec la Chine.”Je pense que nous allons conclure un très bon accord”, avait-il dit à des journalistes dans le Bureau ovale.Le pouvoir chinois n’a pour l’heure pas confirmé ces discussions, même s’il a appelé à de multiples reprises à un “dialogue” sur “un pied d’égalité”. 

Sur le Rhône, à la recherche de microplastiques qui se fondent dans le vivant

Sur le Rhône presque limpide, le bateau pneumatique fend la brume matinale. A bord, des scientifiques du CNRS et des bénévoles jettent et retirent inlassablement deux filets flottants. Ils veulent comprendre comment les microplastiques disséminés dans la pollution du fleuve interagissent avec le vivant.Pendant cette mission de recherche de trois semaines en avril, “nous voulons savoir ce que transportent les plastiques, s’ils vont être eux-mêmes un véhicule de produits chimiques dans le fleuve, puis dans la mer”, détaille Jean-François Ghiglione, directeur de recherche en écotoxicologie microbienne marine.Est-ce que ces microplastiques mêlés à des bactéries et des éléments naturels sont absorbés par les organismes ou animaux marins? La question taraude Alexandra Ter Halle, physico-chimiste, l’une des premières à avoir identifié les zones d’accumulation océanique du plastique, surnommées “le septième continent”.L’AFP a suivi une journée l’équipe scientifique, qui est soutenue par le fonds de dotation Kresk 4 Oceans et accompagnée par l’ONG “expédition 7e continent”.- Travail de fourmi -Un véritable travail de fourmi: les chercheurs filtrent l’eau du fleuve, récupèrent des microplastiques de quelques millimètres, qu’ils mesurent, identifient, classent et analysent.Quasiment la même équipe, dans une autre mission en 2019 dont les résultats ont été publiés le 7 avril, a montré que les grands fleuves européens sont envahis de microplastiques à raison de trois par mètre cube d’eau en moyenne, soit, pour le Rhône, “900 par seconde”.Leur démarche pluridisciplinaire illustre ce que de nombreux scientifiques appellent désormais l’Anthropocène: la plus récente des ères géologiques de la planète, dont le plastique serait le principal marqueur en montrant l’effet perturbateur des activités humaines sur le fonctionnement des éléments naturels.Au bout d’une demi-heure sur le bateau à petite vitesse, on remonte les deux filets. Deux collecteurs, tubes gris d’une dizaine de centimètres de diamètre, ont récupéré tout ce qui flottait à la surface de l’eau. Ils sont vidés avec soin sur un tamis posé sur un seau.Armée d’une pince à épiler, Alexandra Ter Halle démêle un enchevêtrement de débris et de déchets : branchages, mousses, boules de pollen, bouchon, brin de plastique vert venu d’une fausse pelouse, particule bleue ou rose d’un jouet ou d’un bidon depuis longtemps désintégré.Les déchets organiques sont rejetés à l’eau. Les plastiques sont conservés, triés par taille et rangés dans des sacs plastique transparents étiquetés avec le jour et les conditions de collecte.”Nous cherchons à doser les perturbateurs endocriniens” trouvés sur les plastiques, explique Alexandra Ter Halle qui mène les recherches dans son laboratoire à Toulouse. La recherche cible quatre d’entre eux: phtalates, bisphénol, PCB et filtres solaires des cosmétiques. Les deux premiers sont des additifs incorporés dans le plastique lors de sa fabrication et désormais interdits. Le Polychlorobyphenyl (PCB), un isolant électrique lui aussi interdit, se trouve depuis des dizaines d’années dans les sédiments du Rhône, issu des rejets des usines du couloir de la chimie au sud de Lyon.- “Je ne voulais pas être éboueur” -Pour les détecter, l’équipe analyse le “biofilm” bactérien qui se forme sur les plastiques dérivants dans l’eau, en utilisant la pyrolyse et la spectrométrie de masse.”Ce dont on s’est rendu compte, c’est qu’un plastique est hydrophobe, c’est-à-dire huileux. Et quand on a deux gouttes d’huile, elles vont se coller l’une à l’autre. C’est la même chose sur un morceau de plastique: il va accrocher tout ce qui est huileux, donc tout ce qui est hydrocarbure, pesticides, métaux lourds”, ainsi que des bactéries, explique Jean-François Ghiglione: le biofilm qui se forme “attire les molécules chimiques qui viennent s’accrocher sur le plastique”.Ces rencontres contribuent-elles à fabriquer des molécules Frankenstein dans la nature, avec le plastique qui se mêle au vivant? Alexandra Ter Halle éclate de rire: “Je n’ai jamais utilisé ce terme, mais oui, on peut dire ça”, répond-elle à l’AFP.”Plus on travaille sur les plastiques, plus on se rend compte qu’ils ont une toxicité qui n’était pas envisagée au départ, et aujourd’hui on fait face à une réelle pollution (…) qui touche tous les écosystèmes”, complète Jean-François Ghiglione. “Ils sont une vraie +éponge à polluants+”.Son parcours scientifique personnel a été bouleversé par sa rencontre avec le plastique dans les milieux naturels, qui “perturbe la façon dont le monde fonctionne”.”Je voulais être océanographe, je voulais travailler avec les dauphins, je ne voulais pas être éboueur”, dit-il, en souriant un peu tristement.

Droits de douane: les prix d’Airbus et Boeing en zone de turbulences

Le prix des avions de Boeing et d’Airbus s’était déjà envolé avec l’inflation et le Covid-19. A présent, la guerre commerciale déclenchée par les Etats-Unis devrait créer de nouvelles turbulences.Par rapport à 2018, les prix ont déjà augmenté d’à peu près 30%, affirme à l’AFP un expert du secteur.Les deux géants de l’aéronautique ont été confrontés à de multiples hausses: matières premières (en particulier le titane), main d’oeuvre, composants, énergie, processus industriel (sidérurgie notamment).Un accord social signé fin 2024 chez Boeing prévoit une hausse salariale de 38% sur quatre ans pour ses plus de 33.000 salariés syndiqués.”Le moulage et la forge du titane (…) ont connu un rythme d’inflation particulièrement rapide, surtout depuis la disparition des capacités russes pour les Etats-Unis et, dans une moindre mesure, pour l’Europe”, du fait de la guerre en Ukraine, souligne Richard Aboulafia, expert aéronautique.Selon lui, les prix des matériaux et équipements ont bondi jusqu’à 40% depuis 2021.”Les matières premières n’étaient pas vraiment un problème, mais Donald Trump est déterminé à en créer un”, ajoute-t-il, faisant référence aux droits de douane de 25% instaurés par le président américain sur l’acier et l’aluminium, composants essentiels de l’aéronautique.Ils ont depuis été appliqués à toutes les importations et pourraient être augmentés.”L’inflation dans l’aviation accélère et cela ne va qu’empirer avec ces droits de douane (…)  catastrophiques”, martèle John Persinos, rédacteur en chef de la revue Aircraft Value News.Selon lui, les avions de nouvelle génération, comme les 787 Dreamliner et 737 MAX de Boeing et le 321neo d’Airbus, sont particulièrement recherchés car moins gourmands en carburant. Leur prix ont “subi un bond marqué”.- ‘Fiction’ -Mais inutile de chercher les traditionnelles grilles tarifaires d’autrefois: Airbus n’en publie plus depuis 2018 et Boeing depuis 2023.”Les prix catalogue étaient des oeuvres de fiction”, lance M. Aboulafia. “On obtenait un rabais de 50% simplement pour être venu au rendez-vous bien habillé”, plaisante-t-il.”On a abandonné cette idée de +prix catalogue+ il y a bien longtemps. Ils n’avaient aucun sens car totalement décorrélés de la réalité des prix (finaux), qui sont liés aux spécificités de chaque contrat, version, configuration…”, justifie Airbus.Pour autant, précise l’expert du secteur ayant requis l’anonymat, les constructeurs disposent en interne d’un prix de base, sur lequel sont ensuite appliqués des “avantages d’achat”, comme une réduction du prix parfois “relativement importante” ou, plus fréquemment, des options ou services supplémentaires (support, formation…).Les contrats disposent aussi d’une clause d’ajustement annuel du prix à l’inflation des coûts réels, jusqu’à la livraison de l’avion des années plus tard.Les paiements se faisant largement en dollars, Airbus est également tributaire du cours de l’euro face au billet vert.Boeing précise à l’AFP évaluer le prix des avions au regard des coûts de production et d’autres facteurs de marché mais, étant un élément concurrentiel sensible, il n’en donne pas le détail.- ‘Très concurrentiel’ -Les carnets de commande des deux géants affichent complet jusqu’à la fin de la décennie, mais ils n’en profitent guère pour l’heure pour doper leurs prix.Le marché “reste très concurrentiel” et le duo “se bat sur chaque transaction”, précise l’expert.Afin de réduire leur dépendance, toujours plus de compagnies se fournissent à la fois chez les deux constructeurs.”Avant le Covid, Boeing et Airbus se sont livrés des batailles sur les prix, qui étaient quand même assez bas, pour ne pas dire trop bas”, se souvient Manfred Hader, du cabinet de conseils stratégiques Roland Berger.La hausse du prix des avions a entraîné une “augmentation générale des billets. Côté compagnies aériennes, la rentabilité est bonne”, relève-t-il.Pour avoir une idée du prix des avions, il faut désormais compter sur la transparence de certaines compagnies aériennes.Ainsi, le groupe japonais ANA a passé une commande historique de 77 avions fin février auprès de Boeing, d’Airbus et du Brésilien Embraer.Selon des calculs de l’AFP à partir des prix catalogue fournis par ANA, un 787-9 Dreamliner atteint environ 386 millions de dollars et un 737 MAX 8 ressort aux alentours de 159 millions, contre respectivement 292 millions et 121,6 millions en 2023.Un Airbus 321neo coûte environ 148 millions, contre 129,5 en 2018.