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La Bourse de Paris gagne du terrain avant la Fed

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,70% mercredi, sans élément négatif pour la freiner avant la communication attendue dans la soirée de la banque centrale américaine (Fed), notamment sur ses anticipations pour l’économie des Etats-Unis dans les prochains mois.L’indice vedette de la Bourse de Paris a avancé de 56,90 points et s’est établi à 8.171,47 points à la clôture. Mardi, il avait pris 0,57%.La puissante Réserve fédérale (Fed) publiera mercredi soir dans un communiqué sa décision de politique monétaire sur le niveau de ses taux d’intérêt, qui se situent actuellement dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.”Le marché n’attend pas de baisse. Ce qui sera important, ce sont les projections en termes d’emploi, de croissance et de baisses de taux pour le deuxième trimestre”, a expliqué Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Ce n’est pas une réunion que le marché aborde avec “un sentiment de danger”, a-t-il poursuivi, mais une grande attention sera portée au discours de Jerome Powell, président de l’institution monétaire américaine.Il s’agit de la deuxième réunion de la Fed depuis le retour au pouvoir de Donald Trump qui, depuis, a multiplié les annonces de politiques commerciales.”La question des droits de douane est importante. Tant qu’on n’arrivera pas à en mesurer ses effets, il restera difficile pour le Fed d’ajuster sa politique monétaire”, a souligné Alexandre Baradez.Par ailleurs, si le CAC 40 a connu “une séance dans le vert, la période est assez instable en raison des tensions commerciales avec les Etats-Unis”, qui agissent comme “un frein” à une progression plus nette de l’indice, a-t-il ajouté.Les investisseurs gardent en tête qu’à partir du 2 avril, des droits de douane dits “réciproques” seront mis en place, selon les décisions de Donald Trump. Ces droits de douane visent à taxer aux Etats-Unis les produits provenant d’un pays étranger au même niveau que le sont les produits américains importés dans ledit pays.”La date fatidique approche et Trump ne fait toujours pas retomber la pression. Cette animosité de Trump envers l’Europe est le risque principal pour le CAC 40″, a noté l’analyste d’IG France, car l’activité des entreprises composant cet indice est fortement exposée au marché américain.Quitte ou double pour UbisoftLe géant des jeux vidéo Ubisoft a lâché 5,58% à 12,60 euros. Il revisite sa saga phare à la sauce samouraï avec “Assassin’s Creed Shadows”, un opus ambitieux peaufiné jusqu’à la dernière minute et sur lequel l’éditeur français joue son avenir.

Les Bourses européennes terminent sur une note prudente avant la Fed

Les Bourses européennes ont terminé en ordre dispersé mercredi, dans l’attente de la prochaine décision de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) et du discours de son président, Jerome Powell.La Bourse de Paris a gagné 0,70% à la faveur d’une séance sans nouvelle négative pour la freiner. Londres a terminé sans changement (+0,02%), tandis que Francfort a reculé de 0,40%.

Kazakhstan: le géant du cuivre Kazakhmys partiellement à l’arrêt après des accidents mortels

L’entreprise Kazakhmys, plus gros producteur de cuivre du Kazakhstan, a annoncé mercredi arrêter partiellement ses activités en raison du “nombre croissant d’accidents”, ayant coûté la vie à huit personnes en un mois dans ce grand pays d’Asie centrale.”Le groupe Kazakhmys suspend temporairement ses opérations minières sur des sites potentiellement dangereux (…) en raison du nombre croissant d’accidents dans les installations de production (…) à compter d’aujourd’hui”, explique le groupe dans un communiqué.”Pendant l’arrêt des mines, une inspection détaillée sera effectuée afin de garantir le respect des règles de sécurité”, poursuit le groupe, assurant que le travail reprendrait une fois toutes les violations établies et éliminées, sans donner de date précise.Joint par l’AFP pour savoir quels sites étaient à l’arrêt et dans quelle mesure cette décision affecterait la production industrielle du groupe, Kazakhmys a répondu qu'”un plan” précis des arrêts prévus était en cours de validation.Kazakhmys assure être le 20e producteur mondial de cuivre concentré et le 12e producteur mondial de cuivre blister et cathodique, mais extrait aussi de l’argent.Mi-février, sept mineurs étaient morts dans un accident et mercredi, un autre travailleur est décédé dans le centre de cet immense pays riche en ressources naturelles.Après l’accident de février, le président Kassym-Jomart Tokaïev avait qualifié d'”inacceptable” la situation dans le domaine de la sécurité au travail, reprochant aux entreprises de ne pas investir suffisamment.Fin octobre 2023, 46 mineurs avaient été tués lors du pire accident minier de l’histoire du pays dans une mine de charbon appartenant au groupe sidérurgique ArcelorMittal, qui a depuis quitté le Kazakhstan sous la pression des autorités.

Retraites: la CFDT acte un “contrat rompu” et veut revoir les règles du conclave

Continuer à débattre des retraites, même si l’option d’un retour à 62 ans a été écartée par Matignon ? La CFDT le veut mais en redéfinissant les “règles” du “conclave” quand la CGT pourrait, après FO, claquer la porte mercredi.Face à un Premier ministre qui a “rompu le contrat”, et “change les règles du jeu”, la CFDT “ira” jeudi à la prochaine séance de négociations pour “dire on arrête le conclave retraites tel qu’il existe là, tel qu’il a démarré”.Sa numéro un Marylise Léon, offensive mercredi matin sur BFMTV/RMC au lendemain d’une rencontre avec François Bayrou à Matignon, a précisé qu’elle “s’affranchit” désormais “de la lettre de cadrage” du gouvernement et entend négocier “avec ceux qui ont envie vraiment de travailler” pour ouvrir “un autre” conclave.”On a un gouvernement qui change les règles du jeu, des organisations qui décident de partir et un patronat qui reste mais qui boude dans son coin et qui ne fait aucune proposition”, a déploré la responsable du premier syndicat français, avec le sentiment d’être “un peu la seule adulte dans la pièce”.”Nous, on veut discuter de l’âge, l’âge de départ. C’est le cœur du réacteur”, a-t-elle souligné, sans exiger pour autant un retour à 62 ans pour tous les travailleurs.”Les règles ne changent absolument pas” mais les partenaires sociaux sont libres d'”élargir l’ordre du jour”, a assuré dans l’après-midi à l’Assemblée nationale la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet.Devant le Sénat, elle a ajouté que la discussion doit “aller à son terme”, “pour d’abord rétablir l’équilibre et aussi pour corriger” certaines choses, notamment “la pénibilité” et “les carrières des femmes”. Egalement devant la chambre haute, François Bayrou a assuré ne s’être “jamais (…) immiscé” dans le débat des partenaires sociaux.- “nouvelle réforme” -Le chef du gouvernement avait confirmé mardi à l’Assemblée nationale qu’il ne jugeait “pas possible” d’abroger la mesure phare de la réforme des retraites de 2023, qui décale progressivement l’âge de départ à 64 ans.Conséquence, le conclave qu’il a annoncé en janvier pour éviter une censure de son gouvernement vacille, alors que les chaises de trois organisations sur huit pourraient rester vides jeudi.Force ouvrière avait claqué la porte dès la première séance le 27 février, jugeant que la concertation tournait à la “mascarade” après l’exigence de François Bayrou de rétablir l’équilibre financier du système de retraites en 2030, soit 6,6 milliards d’économies supplémentaires à trouver par rapport à ce qui avait été demandé aux partenaires sociaux en janvier.Face au refus d’envisager un retour aux 62 ans, la direction de la CGT propose à ses instances de quitter également les négociations. Le syndicat estime que “ce durcissement des positions, sur injonction du Medef, est inacceptable et verrouille le cadre des concertations”.La décision pourrait être officialisée mercredi en fin de journée après consultation du Comité confédéral national, le “parlement” de la CGT. Le syndicat boycottait déjà les discussions sur les retraites des fonctionnaires mercredi, comme FO et Solidaires.Sur des positions diamétralement opposées à celles des syndicats, la plus petite des trois organisations patronales, l’U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi quitté le “conclave” mardi, qualifiant ces négociations de “jeu de dupes”.Cette organisation estime que l’équilibre du régime des retraites “imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà de 64 ans”, sauf pour les métiers difficiles.Le Medef, première organisation patronale, a dit mercredi par la voix de son président Patrick Martin vouloir “laisser sa chance” à la discussion et continuer à y participer, à condition que chacun cesse de “jouer à cache-cache” et “abatte ses cartes”.Mais il a aussi estimé que” tous les partenaires sociaux, les politiques a fortiori, doivent prendre en compte cette situation des finances publiques qui devient critique”.Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, 72% des Français jugent qu’il faut “une nouvelle réforme des retraites”, dont 45% urgemment. Ils sont 56% à souhaiter revenir à un âge de départ à 62 ans, un pourcentage en baisse de 6 points depuis le 8 janvier.

Expérimentation pour afficher la rémunération du producteur agricole sur les produits

La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a annoncé mercredi le lancement de l’expérimentation de l’affichage “rémunération du producteur” destinée à apporter aux consommateurs des informations sur la part du prix de vente des produits qui revient aux agriculteurs. Ce dispositif est prévu par les lois Egalim censées protéger le revenu des agriculteurs.La ministre a dans un premier temps lancé “un appel à manifestation d’intérêt”, pour “identifier différentes méthodologies de description, de communication et d’évaluation des conditions de rémunération des producteurs agricoles” et des “modalités d’affichage pour le consommateur”, précise le ministère dans un communiqué.Cet appel à manifestation d’intérêt est ouvert du 18 mars au 30 juin 2025 et les dossiers de candidature sont accessibles sur le site du ministère.L’expérimentation va évaluer les initiatives des différentes parties prenantes pour les filières concernées, précise le communiqué: viande bovine, ovine et caprine, viande porcine, fruits et légumes transformés, lait et produits laitiers, oeufs.Les propositions devront aider à définir “les critères permettant d’obtenir une information compréhensible pour le consommateur, objective, fiable et aisément contrôlable, en cohérence avec la règlementation”. Les critères devront aussi répondre “aux objectifs d’amélioration des conditions de rémunération des agriculteurs”.L’expérimentation s’inscrit dans le cadre de la loi Egalim 2, promulguée le 18 octobre 2021.Parmi les mesures de cette loi, figurait en effet la possibilité d’expérimenter un affichage sur les produits mettant en avant les conditions de rémunération leurs producteurs.fmp/jum/nth

Turquie: la livre et la Bourse plongent après l’arrestation du maire d’Istanbul

La livre turque a plongé mercredi à son niveau le plus bas face au dollar et à l’euro après l’arrestation du maire d’opposition d’Istanbul qui a également fait cuter de près de 9% la Bourse d’Istanbul.Le dollar s’est échangé au-delà de 40 livres mercredi peu avant 11 heures locales (08H00 GMT), un niveau historiquement bas pour la devise turque, avant de repasser sous la barre des 38 livres dans l’après-midi, conséquence d’une intervention massive de la Banque centrale turque, selon des économistes.La Bourse d’Istanbul, qui avait dû interrompre temporairement les transactions face à la chute de son indice vedette mercredi matin, a clôturé en forte baisse.Son indice, le BIST100, chutait de 8,72% à la fermeture, peu après 18H00 (15H00 GMT).Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, principal opposant au président turc Recep Tayyip Erdogan, a été interpellé mercredi matin ainsi que plusieurs dizaines de ses collaborateurs, d’élus et membres de son parti. L’édile, qui envisage de présenter à la prochaine présidentielle, est accusé de “corruption” et de “soutien à une organisation terroriste”, selon les autorités.La Turquie souffre depuis plusieurs années d’une flambée des prix, alimentée par la chute de sa devise.L’inflation a ralenti en février à 39,05% sur un an, passant sous la barre des 40% pour la première fois depuis juin 2023.

Le roquefort célèbre 100 ans d’appellation, espérant relancer des ventes en berne

Le roquefort, emblème culinaire hexagonal, célèbre les 100 ans de son appellation d’origine, un anniversaire sur lequel compte le célèbre fromage de brebis aveyronnais pour relancer des ventes structurellement en baisse.  C’est le 26 juillet 1925 qu’a été adoptée la loi “pour garantir l’appellation d’origine du fromage de roquefort”, une première mondiale pour un produit alimentaire que va célébrer jeudi un colloque à l’Assemblée nationale, réunissant chefs, historiens et élus, autour du chroniqueur gastronomique François-Régis Gaudry, parrain et animateur de l’évènement.L’appellation est certes centenaire mais le roquefort est bien plus ancien encore, rappelle à l’AFP l’historienne Sylvie Vabre, responsable du contenu scientifique du colloque. “On retrouve sa trace au 11e siècle”, dit-elle, ce qui en fait, avec le brie, le gruyère ou les fromages d’Auvergne, un des patriarches de la production fromagère française.”C’est un fromage qui a acquis une réputation allant de pair avec la gastronomie française”, souligne Mme Vabre. Et “cette forte renommée, c’est sa première particularité: on connaît le nom même si on ne l’a jamais goûté et même si on ne sait pas le reconnaître”.Le roquefort, c’est d’abord le village aveyronnais de Roquefort-sur-Soulzon où se trouvent toutes les caves d’affinage des sept maisons produisant ce fromage.- L’air des fleurines -“C’est parce qu’il est produit sur ce territoire, avec cette brebis de race Lacaune qui a mangé l’herbe de la zone géographique Roquefort, parce que les souches de pénicillium sont issues de nos caves que ce produit a pu développer son identité qui doit être protégée”, explique Sébastien Vignette, secrétaire général de la Confédération de roquefort, au cœur de la cave familiale du “Vieux berger”, le plus petit producteur de la filière.Ici, sous l’œil de Vincent Combes, patron et maître-affineur, les pains de roquefort – pas de meules ici – reposent par dizaines sur leurs étagères de chêne.C’est là que le pénicillium roqueforti, champignon microscopique à la teinte bleu-vert, se développe dans les cavités du fromage, grâce à l’air frais et humide proposé par les fleurines, ces failles rocheuses spécifiques à Roquefort, village construit sur l’éboulis de la falaise locale du Combalou.En 2023, 14.336 tonnes de roquefort sont sorties des caves du village, ce qui en fait la 3e AOP française en tonnage commercialisé, derrière le comté et le reblochon, pour plus de 5.000 emplois directs.Mais pour la filière, “depuis quelques années, la situation n’est pas facile”, souligne Jean-François Ricard, patron du roquefort Vernieres (50 salariés, 1.000 tonnes/an).- “Renouvellement” -Il y a une “baisse structurelle de la consommation”, précise M. Vignette: d’abord d’environ 1% par an et depuis 2021 de 3 à 4%.Pour l’expliquer, les acteurs du secteur pointent principalement les changements d’habitude des Français, comme un budget consacré à l’alimentation qui diminue ou la disparition de la tradition du plateau de fromage. “On a un défi de renouvellement des générations de consommateurs”, explique également le secrétaire général de la filière.Le centenaire apparaît dès lors comme un “évènement majeur”, un vecteur de communication pour “booster la consommation”, affirme Anne-Julia Goutte, directrice marketing de Lactalis AOP & Terroirs qui gère le roquefort Société, mastodonte du secteur (51,2% du marché, 7.200 tonnes, un millier de salariés).”Pour toujours au goût du jour” est le slogan que les producteurs se sont choisi pour cette année au cours de laquelle ils veulent, selon M. Vignette, faire descendre le “roi des fromages” de son plateau pour le faire “entrer en cuisine”, développer les “moments ou les modes de consommation”, tout en parlant au client dont les choix sont orientés “vers le consommer local et bon”.L’export (28% du marché) est enfin une piste de relance, en effet à l’international, les ventes progressent régulièrement. Un bémol cependant: la situation aux États-Unis, un “marché historique” que l’on “regarde forcément avec inquiétude”, dit Mme Goutte, en raison des menaces de hausse de tarifs douaniers brandies par le président Trump.L’histoire peut en tout cas “être fort utile pour se projeter dans le futur”, souligne Sylvie Vabre qui rappelle que la loi de 1925 “puisait ses racines dans une crise très grave au sortir de la Première guerre mondiale”. À l’époque, dit-elle, la profession avait su s’unir “pour reprendre en main le marché”.      

Chercheurs américains : CentraleSupélec mobilise trois millions d’euros

L’école d’ingénieurs CentraleSupélec va mobiliser trois millions d’euros pour accueillir des chercheurs basés aux Etats-Unis et financer des travaux qui ne pourraient plus y être menés en raison de la politique de l’administration Trump, a annoncé l’établissement mercredi.”A l’heure où les principes d’objectivité et de liberté de la recherche scientifique semblent parfois remis en cause, CentraleSupélec a décidé de s’associer à l’initiative +Safe Place for Science+ lancée par Aix-Marseille Université”, déclare dans un communiqué Romain Soubeyran, directeur de CentraleSupélec.Il invite les chercheurs travaillant actuellement aux Etats-Unis sur des sujets en lien avec les “domaines stratégiques” de l’école et souhaitant venir en France à postuler à son programme d’accueil. Issu du rapprochement de Centrale et de Supélec, l’établissement fait référence en sciences de l’ingénieur et des systèmes.Doté d’un “fonds d’amorçage de trois millions d’euros de la Fondation CentraleSupélec”, le programme “vise à offrir un environnement dans lequel les scientifiques de haut niveau pourront mener leurs recherches en toute liberté et sécurité”, indique le communiqué. “Il financera entre autres des +tenure tracks+ (contrats de travail à durée déterminée, NDLR) au niveau professeur ou assistant professeur, des +welcome packages+ (ensemble de mesures d’accueil, NDLR) ou des chaires d’accueil”, précise-t-il.Début mars, l’université d’Aix-Marseille a été la première en France à ouvrir les bras aux scientifiques dont le travail pourrait être menacé par la politique menée par Donald Trump, annonçant dégager 10 à 15 millions d’euros dans ce but.La semaine dernière, la Fondation Arc, dédiée à la recherche sur le cancer, a débloqué 3,5 millions d’euros “pour offrir aux chercheurs en difficulté actuellement basés aux Etats-Unis, l’opportunité de poursuivre leurs travaux en France”.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a multiplié les annonces chocs visant la communauté scientifique: coupes budgétaires brutales, licenciement de centaines d’employés des agences fédérales chargées du climat ou de la santé, censure de certains sujets dans les recherches subventionnées…

Wall Street ouvre en hausse, mais reste attentiste avant la Fed

La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, les investisseurs demeurant toutefois prudents avant la décision de la banque centrale américaine (Fed) qui devrait maintenir ses taux inchangés.Dans les premiers échanges, le Dow Jones prenait 0,21%, l’indice Nasdaq gagnait 0,49% et l’indice élargi S&P 500, 0,33%.La Fed, qui se réunit pour la deuxième fois depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, devrait annoncer mercredi un maintien de ses taux d’intérêt à leur niveau actuel, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, selon les prévisions de la plupart des analystes.”Les attentes à l’égard de la Fed sont réalistes (…) mais il s’agira surtout de garder un oeil sur les projections économiques et sur la façon dont la Fed envisage l’année à venir”, souligne auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Les acteurs du marchés scruteront ainsi les commentaires sur l’inflation, mais aussi sur “le taux de chômage” et la “croissance du PIB”, ajoute l’analyste.En quelques semaines, depuis la dernière réunion de la Fed fin janvier, le panorama a singulièrement évolué.Outre son offensive exponentielle, ponctuée de revirements, sur les droits de douane, Donald Trump a lancé le milliardaire Elon Musk à l’assaut de l’Etat fédéral, pour tailler dans les dépenses et faire fondre le nombre de fonctionnaires.Ces mesures, combinées à plusieurs indicateurs macroéconomiques décevants ces dernières semaines, ont accru l’inquiétude des investisseurs sur les perspectives de l’activité économique américaine.

Face aux turbulences, la Fed encline à patienter encore avant de bouger ses taux

La Réserve fédérale (Fed) américaine devrait laisser ses taux inchangés mercredi à l’issue de sa deuxième réunion depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, le temps que le brouillard se dissipe sur les effets de ses politiques.Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a entamé son deuxième et dernier jour de réunion mercredi à 09H00 (13H00 GMT) “comme prévu”, a indiqué un porte-parole de l’institution à la presse.Les acteurs de la finance, qui s’attendent à un maintien des taux à leur niveau actuel, vont guetter ce que pensent désormais les responsables de la banque centrale de la trajectoire de la première économie mondiale.Vont-ils réduire leur prévision de croissance, anticiper une inflation plus élevée, un chômage accru ? En quelques semaines, depuis la dernière réunion de la Fed fin janvier, le panorama a singulièrement évolué.Les entreprises ont commencé à encaisser de nouvelles taxes sur les importations, les consommateurs à surveiller de près leur porte-monnaie, et les investisseurs à sérieusement douter que les États-Unis puissent sortir sans dommages de l’essoreuse enclenchée par le président Donald Trump.Outre son offensive exponentielle, ponctuée de revirements, sur les droits de douane, le chef de l’État investi le 20 janvier a lancé le milliardaire Elon Musk à l’assaut de l’État fédéral pour tailler dans les dépenses et faire fondre le nombre de fonctionnaires.Jusque-là, face à une économie florissante et un taux de chômage faible, la Fed s’était surtout focalisée sur la lutte contre l’inflation, encore au-dessus de sa cible de 2% (à +2,5% sur un an en janvier, par rapport au pic de 7,2% en juin 2022, selon l’indice PCE privilégié par la banque centrale).Mais les spécialistes anticipent désormais un rebond de l’inflation — ce qui implique en principe que la Fed relève ses taux directeurs pour la freiner —, en même temps qu’un refroidissement de l’économie — ce qui plaide pour un abaissement de taux afin de relancer la machine.Dans l’immédiat, “nous n’avons pas besoin de nous presser et sommes bien placés pour attendre plus de clarté” sur les changements politiques en cours, a déclaré le président Jerome Powell le 7 mars, fermant la porte à toute variation des taux à court terme.Ils sont depuis décembre dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.Donald Trump a fait savoir qu’il voulait les voir baisser pour rendre les crédits moins onéreux pour les entreprises et les particuliers.- “Chaos” -“Il n’y aura pas de variation des taux directeurs, et il y a une bonne raison à cela: c’est la politique la plus appropriée en ce moment, car on ne sait pas vraiment jusqu’où les droits de douane vont aller et pour combien de temps”, a remarqué auprès de l’AFP l’ancien président de la Fed de Boston Eric Rosengren. “Il est donc très difficile d’estimer l’impact sur l’inflation ou l’emploi”, a-t-il ajouté. “Que pense le FOMC du chaos autour des droits de douane provoqué par Washington ?” s’est interrogé dans une note Matt Colyar, économiste pour Moody’s Analytics.Il pense que les projections économiques des responsables de la Fed en donneront une idée, sachant que les précédentes remontent à décembre, et que, “depuis, le contexte économique des États-Unis a radicalement changé”.Il s’attend à une prévision de croissance révisée à la baisse et à ce que le rythme de l’inflation soit réévalué à la hausse.Les initiatives du président désorientent jusqu’à l’économiste Michael Strain, du centre de réflexion conservateur American Enterprise Institute.Favorable à plusieurs pans de son programme (baisses d’impôts, dérégulation, réduction du poids de l’État fédéral…), il vient de qualifier de “catastrophe” sa gestion de la politique économique.”Il était auparavant inconcevable qu’un président — y compris Trump pendant son premier mandat — fasse délibérément autant de mal à l’économie”, a-t-il écrit sur son blog. “Heureusement que Trump a hérité d’une économie solide”, a-t-il relevé, estimant qu'”il en faudrait beaucoup pour faire plonger l’économie en récession” et que le président pouvait encore “regagner la confiance des investisseurs et des consommateurs” d’ici là.