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France: l’ampleur du dérapage budgétaire en 2024 dévoilé jeudi

En plein casse-tête du gouvernement pour financer davantage la défense et préparer le prochain budget, l’Institut national de la statistique (Insee) dévoile jeudi le niveau d’endettement et de déficit public de la France en 2024, parmi les plus importants de la zone euro. Au sein de l’union monétaire, seules la Grèce et l’Italie ont une dette publique plus élevée que la France, où elle s’affichait à 3.303 milliards d’euros fin septembre, soit 113,7% du produit intérieur brut (PIB). Et en matière de déficit public, la France affiche la pire performance. Après un dérapage à 5,5% du PIB en 2023, celui-ci est attendu autour de 6% en 2024, un chiffre très éloigné des 4,4% encore espérés à l’automne 2023, du fait notamment du dynamisme moindre des recettes.  Il pourrait cependant ressortir “un tout petit peu meilleur que prévu”, a laissé entrevoir la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, le “trou” de la Sécurité sociale étant moins profond qu’anticipé.  “Notre dette publique est passée de 30% à 110% du PIB en 40 ans: les intérêts en dépassent malheureusement déjà notre budget de défense, et bientôt celui de l’éducation nationale”, a alerté mercredi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. “La cause de cette maladie française est bien connue depuis trop longtemps: nos dépenses publiques croissent plus vite que nos recettes”: à modèle social équivalent, les dépenses dépassent de plus de 9 points de PIB celles des pays voisins, soit quelque 260 milliards d’euros, a-t-il fait valoir. – “Sous le tapis” -Le gouvernement compte ramener le déficit à 5,4% du PIB en 2025, avant de repasser sous la limite européenne de 3% en 2029.Afin de prévenir un éventuel nouveau dérapage, il réunira pour la première fois en avril un comité d’alerte associant notamment parlementaires et collectivités locales. Mais ses marges de manœuvre sont limitées dans un paysage politique fragmenté et un environnement économique sous tension accrue.  Des économies ont déjà été décidées à hauteur d’environ 50 milliards d’euros cette année, et la menace américaine de relever les droits de douane risque de ralentir davantage l’activité, sur fond de hausse des taux d’intérêt à long terme, ce qui alourdit le coût de la dette. “Depuis 30 ans, dès qu’il y a un problème, on fait de la dette, on fait du déficit, on glisse le problème sous le tapis”, estime Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès.  “Jusque-là, nos créanciers ne nous finançaient pas cher mais aujourd’hui, ils demandent plus cher (…) parce qu’ils nous considèrent comme plus risqués”, ajoute-t-il auprès de l’AFP. La Banque de France a abaissé à 0,7% sa prévision de croissance pour 2025. Le gouvernement pourrait aligner la sienne (aujourd’hui fixée à 0,9%) voire descendre davantage en cas d’intense guerre commerciale. – “Cauchemar” -C’est dans ce contexte difficile que le gouvernement doit trouver de l’argent supplémentaire pour financer l’augmentation des dépenses militaires, justifiée en France comme dans le reste de l’Europe par la menace russe et le revirement géopolitique de Washington.  Mais, signe de la difficulté de la tâche, sa porte-parole Sophie Primas a déclaré mercredi que la préparation du budget 2026 s’annonçait comme “un cauchemar tant les difficultés financières (étaient) importantes”.”S’ils ne veulent pas augmenter la dette et les impôts, il faut qu’ils taillent dans d’autres dépenses ou qu’ils essaient de stimuler la croissance, par exemple en augmentant le temps de travail”, une perspective clivante en France, estime Sylvain Bersinger, jugeant le problème “avant tout politique”.Malgré ces défis, Nicolas Goetzmann, chef économiste de la société de gestion Financière de la Cité, se montre optimiste à plus long terme.”Pour la première fois depuis 25 ans en zone euro (…) des conditions sont en train d’être mises en place qui permettraient de dégager l’horizon de la croissance européenne, et notamment celle de la France”, relève-t-il, mentionnant le plan d’investissement massif en Allemagne et la mobilisation de fonds européens pour la défense.Il cite également comme éléments favorables la baisse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne et le renforcement de l’euro par rapport au dollar. 

Rubio pris à partie en Jamaïque sur les médecins cubains

La Jamaïque a rejeté mercredi les arguments avancés par les Etats-Unis pour mettre fin à un programme cubain d’envoi de médecins à l’étranger, devenus essentiels pour les soins de santé dans les pays des Caraïbes, malgré des allégations de travail forcé.Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio, arrivé dans la matinée à Kingston, la capitale, s’est entretenu avec le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness, en marge d’une réunion des pays de la Communauté caribéenne (Caricom) consacrée à la sécurité énergétique, l’immigration illégale et la lutte contre les gangs, notamment à Haïti.”Soyons clairs, les médecins cubains en Jamaïque nous ont été d’une aide précieuse”, a déclaré Andrew Holness lors d’une conférence de presse conjointe avec Marco Rubio, rejetant toute allégation de travail forcé dans son pays.”La question n’est pas qu’ils soient des médecins cubains. C’est que le régime ne paie pas ces médecins et leur prend leurs passeports. C’est à bien des égards du travail forcé qu’on ne peut pas soutenir”, a affirmé M. Rubio, qui a assuré ne pas parler du cas de la Jamaïque mais du “programme” cubain en général.Washington avait dit craindre que le sujet des médecins cubains ne vienne jeter une ombre sur le déplacement de M. Rubio, lui-même d’origine cubaine et farouche opposant à La Havane.Les Etats-Unis ont récemment annoncé durcir leur politique de restrictions de visas à l’encontre de responsables cubains et étrangers, ainsi que leurs proches, liés aux “missions médicales” cubaines à travers le monde. Le gouvernement cubain vend des services à des pays tiers par l’intermédiaire de ce que l’on appelle les “missions internationalistes”, qui comprennent des activités médicales. Selon les analystes, elles représentent la principale source de devises étrangères pour l’île.- Guerre contre les gangs -MM. Rubio et Holness ont salué les liens de partenariat entre la Jamaïque et les Etats-Unis, le Premier ministre appelant à mener une “guerre mondiale contre les gangs”.”Nous trouverons peut-être une autre expression aux Etats-Unis pour le décrire, mais nous parlons du même problème”, a affirmé M. Rubio. “C’est un défi au Mexique. C’est un défi à la frontière entre la Colombie et le Venezuela. C’est un défi en Haïti et ici” en Jamaïque.Concernant Haïti, pays gangrené par la violence des gangs, M. Rubio doit s’efforcer d’examiner avec les pays du Caricom comment renforcer l’aide à ce pays.”L’attentisme actuel ne fait pas nécessairement avancer les choses”, a regretté M. Holness, appelant à une “augmentation substantielle des ressources” pour Haïti.Washington s’efforce “d’élaborer une stratégie pour pouvoir continuer à soutenir la police nationale haïtienne”, avait dit mardi l’envoyé spécial américain pour l’Amérique latine, Mauricio Claver-Carone.M. Rubio s’entretiendra à Kingston avec le président du conseil de transition haïtien, Fritz Jean.Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti subit depuis longtemps les violences de bandes criminelles dans un contexte de grande instabilité politique.Mais la situation s’y est dégradée ces derniers mois en dépit du déploiement partiel de la mission multinationale de sécurité (MMAS) menée par le Kenya.M. Rubio a exempté Haïti des coupes drastiques dans l’aide américaine à l’étranger décidées par le président américain et cité une assistance à la Jamaïque pour lutter contre les gangs en exemple de “notre vision de l’aide pour l’avenir”.”Les Etats-Unis ne se retirent pas du secteur de l’aide mais nous voulons fournir une aide à l’étranger qui soit stratégiquement alignée sur nos priorités de politique étrangère”, a-t-il dit.- Navires chinois -Lors de cette tournée, qui amènera M. Rubio au Guyana et à Suriname, il sera aussi question de sécurité énergétique, alors que Washington s’efforce d’étrangler l’économie vénézuélienne, largement dépendante du pétrole.Le président américain, Donald Trump, a annoncé lundi que les pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien seraient frappés à partir du 2 avril de droits de douane de 25% sur toutes leurs marchandises entrant aux Etats-Unis.Inquiet, le secteur privé de la Caricom va profiter du voyage de M. Rubio pour “demander aux Etats-Unis de reconsidérer les mesures” de taxation des navires chinois, a dit à l’AFP Patrick Antoine, de l’Organisation du secteur privé des Caraïbes (CPSO), depuis Georgetown, siège du Caricom.Le Guyana et le Venezuela se disputent l’Essequibo, territoire guyanien riche en pétrole revendiqué par le Venezuela.

Wall Street termine en baisse, les inquiétudes autour des droits de douane pèsent toujours

La Bourse de New York a terminé en nette baisse mercredi, chahutée par les vents contraires en matière de politique commerciale, alors que de nouveaux droits de douane devraient être mis en place par les Etats-Unis le 2 avril.Le Dow Jones a abandonné 0,31%, l’indice Nasdaq a chuté de 2,04% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 1,12%.Wall Street est “en baisse, (…) et c’est la poursuite des inquiétudes concernant les droits de douane et leur impact sur l’économie”, a commenté auprès de l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities.La place américaine a calé après que la Maison-Blanche a déclaré en début d’après-midi que le président américain Donald Trump allait annoncer la mise en place de droits de douane visant le secteur mercredi lors d’une conférence de presse à 16H00 (20H00 GMT).M. Trump n’a jamais caché sa volonté d’imposer des droits de douane sur les véhicules importés aux Etats-Unis, laissant même entendre que l’annonce pourrait être faite avant le lancement de ses droits de douane dits “réciproques”, prévus le 2 avril.Les constructeurs automobiles sont déjà concernés par les droits de douane sur l’aluminium et l’acier, effectifs depuis mi-mars, qui ajoutent 25% de taxes sur ces deux métaux entrant aux États-Unis.L’annonce de droits de douane sur le secteur automobile a fait aussitôt baisser les titres des constructeurs de véhicules à Wall Street.General Motors est ainsi tombé de 3,12%, Tesla a chuté de 5,58% et Stellantis de 3,55%. D’abord dans le rouge à la suite des annonces, seul Ford a terminé en légère hausse, de 0,10%.Les investisseurs restent aussi attentistes avant le 2 avril, date à laquelle des droits de douane dits “réciproques”, voulus par M. Trump, pourraient être mis en place.Des informations de presse publiées ce weekend ont dévoilé que ces droits de douane “réciproques” seraient davantage ciblés qu’initialement escompté. “Tout le monde attend de voir quels seront les tarifs réciproques le 2 avril. Il y a donc une poursuite de ce climat d’inquiétude”, selon M. Cardillo. Côté indicateurs aux Etats-Unis, les investisseurs attendent jeudi la nouvelle estimation de la croissance économique américaine au dernier trimestre 2024, suivie vendredi de l’indice PCE, jauge d’inflation favorite de la banque centrale américaine (Fed).Sur le marché obligataire mercredi, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu à 4,35% contre 4,31% la veille en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, “les pertes des méga-capitalisations” ont exercé une forte “pression” sur le marché, a soulevé dans une note Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com. Les “Sept Magnifiques”, surnom donné aux grands groupes du secteur technologique, évoluaient tous en terrain négatif: Tesla (-5,58%), Alphabet (-3,27%), Amazon (-2,23%), Meta (-2,45%), Apple (-0,99%), Microsoft (-1,31%%) et Nvidia (-5,74%). Boeing a été boudé (-2,21%) après que le juge fédéral texan chargé de l’affaire des crashes de deux Boeing 737 MAX 8 en 2018 et en 2019, qui ont fait au total 346 morts, a créé la surprise mardi en fixant au 23 juin l’ouverture d’un procès pénal avec jury populaire contre l’avionneur américain.La chaîne de magasins à bas prix Dollar Tree a finalement gagné du terrain (+3,08%) après une ouverte en baisse. Le groupe a publié des résultats en deçà des attentes, mais a par ailleurs indiqué qu’il allait vendre sa filiale Family Dollar, plus orientée vers l’alimentaire et en difficulté depuis plusieurs années.

Faute de croissance, Londres tranche des milliards de dépense publique

Après les impopulaires hausses d’impôts de l’automne, les coupes budgétaires douloureuses du printemps: l’économie britannique ne décolle pas et la ministre des Finances Rachel Reeves a annoncé mercredi des milliards de livres d’économie pour équilibrer les comptes.”L’incertitude mondiale accrue a eu deux conséquences, d’abord sur nos finances publiques, et ensuite sur notre économie”, a affirmé Mme Reeves lors d’un discours budgétaire très attendu au Parlement britannique, dans lequel elle a dévoilé des prévisions très dégradées pour la croissance du pays cette année.L’organisme public de prévision budgétaire, l’OBR, a réévalué mercredi son estimation de la croissance à 1% en 2025, une baisse significative par rapport aux 2% anticipés fin octobre.Outre cette économie en berne, le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer doit composer avec les taux d’emprunt élevés de la dette britannique, l’augmentation annoncée des dépenses militaires et les menaces de guerre commerciale de Donald Trump.Le total de la cure d’amaigrissement détaillée mercredi par Mme Reeves, qui permet de dégager 14 milliards de livres par an d’ici la fin de la décennie, a fait hurler l’opposition conservatrice et suscité des critiques dans sa propre majorité.Près de 5 milliards par an seront tranchés dans des aides pour les personnes handicapées ou malades, les dépenses publiques subiront un coup de rabot de 6,1 milliards, tandis que les coûts de fonctionnement de l’administration centrale seront réduits de 15% — avec à la clé la suppression de 10.000 postes de fonctionnaires.- Calme sur les marchés -Le gouvernement avait égrené la plupart de ses annonces dans les jours précédant le discours, atténuant la réaction des marchés, qui restaient relativement calmes mercredi.Avocate d’une discipline budgétaire de fer, la Chancelière de l’Echiquier, de son titre officiel, a rejeté les critiques affirmant que ses choix signent un retour à l’austérité – référence aux coupes douloureuses imposées en 2010 du temps des conservateurs.Le jeu en vaut la chandelle, selon elle: les réformes, simplifiant notamment des règles d’aménagement du territoire particulièrement contraignantes dans le pays, “augmenteront de manière permanente le niveau du produit intérieur brut (PIB)” à plus long terme, a-t-elle assuré.De fait, l’OBR se montre plus optimiste à plus long terme, augmentant légèrement sa prévision de croissance pour 2026 (1,9%) et les années suivantes.Mais les coupes budgétaires sont difficiles à avaler pour de nombreux députés travaillistes, d’autant que le gouvernement de centre gauche avait déjà pris la décision controversée de supprimer, avant l’hiver, une aide au chauffage pour les retraités.”Je reconnais les difficultés auxquelles (Mme Reeves) est confrontée” mais “les coupes dans les prestations de santé et d’invalidité entraîneront une augmentation de la pauvreté, y compris une pauvreté extrême, ainsi qu’une aggravation des conditions de santé”, a prévenu la députée travailliste Debbie Abrahams.- Pas au bout de ses peines -“Les coupes budgétaires pour les plus vulnérables ne sont absolument pas la solution”, a martelé Thomas Lawson, directeur général de l’association d’aide aux personnes handicapées Turn2us.Le budget présenté par Mme Reeves en octobre, avec une forte hausse des cotisations patronales (qui entrent en vigueur le mois prochain) et des emprunts exceptionnels pour investir et relancer la croissance, avait aussi suscité l’ire des patrons et provoqué la nervosité des marchés.Face au mécontentement, l’exécutif met en avant l’augmentation des moyens à destination du NHS, le système public de santé défaillant, ou encore une ambitieuse réforme du droit du travail au bénéfice des salariés.Mais les analystes craignent que le gouvernement ne soit pas au bout de ses peines au point d’être contraint de prendre d’autres décisions difficiles lors du prochain budget, à l’automne.”La chancelière Rachel Reeves a juste fait du rafistolage budgétaire”, a affirmé Paul Dales, analyste de Capital Economics, ce qui augure selon lui de “changements plus importants à venir”.”La pression pour augmenter les dépenses de défense et autres ne fera probablement que s’accentuer. Et vu l’inquiétude des marchés face à une augmentation des emprunts publics, de nouvelles hausses d’impôts semblent inévitables”, a ajouté l’analyste.

Exploitation minière en eaux profondes: un retour à la normale de la vie marine peut-être “impossible”

Plus de quarante ans après un test d’exploitation minière en eaux profondes, des chercheurs ont observé de timides signes de vie sur le site, mais un retour à la normale y sera peut-être “impossible”, met en garde une étude publiée mercredi dans Nature.Des scientifiques basés au Royaume-Uni ont cherché à évaluer les conséquences de l’extraction dans la zone de Clarion-Clipperton (CCZ), immense plaine à plus de 4.000 mètres de profondeur, dans les eaux internationales entre Hawaï et le Mexique.Un test y a été mené en 1979 avec une machine qui a raclé le fond marin, en retirant les nodules, ces galets de métaux comme le cobalt et le manganèse, aujourd’hui très recherchés pour les batteries, les panneaux solaires ou les écrans tactiles.Les scientifiques ont étudié le site en 2023 et observé que les traces de cette activité étaient toujours bien visibles 44 ans plus tard.”Le nombre d’animaux a été réduit pour beaucoup d’espèces à l’intérieur des traces mais nous avons aussi observé les premiers signes de rétablissement biologique”, a souligné l’auteur principal de l’étude, Daniel Jones, du Centre national d’océanographie (NOC) britannique.Les scientifiques ont observé des créatures plutôt petites et mobiles à l’intérieur de la zone d’extraction mais les animaux plus gros qui se fixent sur le plancher océanique y étaient toujours “très rares”.Les effets de l’extraction durent probablement “de nombreuses décennies au moins” et un plein retour de la vie est peut-être “impossible” avec l’extraction des nodules, qui servent d’habitat pour la vie marine. Cette mise en garde intervient au moment où les pays débattent de la création d’un premier code minier que l’Autorité internationale des fonds marins est censée finaliser cette année. Les défenseurs de l’environnement s’opposent à toute exploitation minière et veulent protéger la biodiversité, largement méconnue, de ces abysses.Daniel Jones a localisé le site du test de 1979 en parcourant les archives. Selon lui, cette expérimentation cache une histoire rocambolesque: la CIA essayait à l’époque de retrouver un sous-marin nucléaire russe, utilisant l’exploitation minière comme couverture.Mais l’agence de renseignement américaine a fini par louer son bateau pour une véritable opération d’extraction.”Nos résultats ne disent pas si l’exploitation minière en eau profonde est socialement acceptable. Mais ils fournissent les données nécessaires pour prendre des décisions politiques mieux informées”, a souligné Adrian Glover, du Musée d’histoire naturelle de Londres, co-auteur de l’étude.

La Bourse de Paris a baissé de 0,96%, attend d’en savoir plus sur les droits de douane américains

La Bourse de Paris a reculé de 0,96% mercredi, attendant d’en savoir davantage sur la politique commerciale des Etats-Unis, à l’approche du 2 avril, date à laquelle des droits de douane américains conséquents devraient être mis en oeuvre.L’indice vedette de la Bourse française, le CAC 40, a reculé de 77,91 points à 8.030,68 points. Mardi, il a terminé en nette hausse de 86,26 points (+1,08%) à la clôture.”Sur le fond, les marchés sont sains et les niveaux de valorisation ne sont pas très élevés”, commente Xavier Girard, expert en investissements financiers de Milleis Banque Privée. Toutefois, “le marché pour l’instant a perdu sa boussole” face à l’incertitude de la politique commerciale menée par le président américain, a-t-il ajouté.La promesse de Donald Trump d’appliquer des droits de douane “réciproques” aux partenaires commerciaux des États-Unis le 2 avril tient les marchés en haleine depuis plusieurs séances.Ce n’est pas “la grande inquiétude, mais plutôt la grande attente. On espère que ces futures annonces nous conforteront dans l’idée qu’il y a beaucoup de bluff et qu’on n’entre pas dans une ère de droits de douane à 25% ou tout le monde serait perdant”, a ajouté Xavier Girard.Donald Trump avait déclaré vendredi devant des journalistes dans le Bureau ovale ne rien vouloir changer de sa politique commerciale, évoquant toutefois une éventuelle “flexibilité”. Puis, au cours du week-end, des rumeurs de presse se sont fait grandissantes quant à des droits de douane sectoriels, plus ciblés que ce qui est craint par les marchés. Lundi, face à la presse, le président américain a affirmé qu’il pourrait “donner des répits à de nombreux pays” concernant ces surtaxes.Mercredi en fin de journée, le Maison Blanche a indiqué que des annonces sur les droits de douane sur l’industrie automobile tomberaient le jour-même.”Ces nombreux allers-retours rendent la lecture très complexe” ajoute Xavier Girard.Michelin dérapeLe géant du pneumatique Michelin a lâché 6,05% à 32,14 euros, une baisse sans catalyseur apparent, a noté M. Girard.Le titre affiche toujours une progression de 1,07% depuis le 1er janvier.AccorInvest redresse la barreLe géant hôtelier AccorInvest, ex-pôle immobilier d’Accor, a nettement redressé la barre en 2024, réduisant son endettement grâce à 720 millions d’euros de cessions, et des discussions sont en cours pour la vente des hôtels super-économiques F1, a indiqué à l’AFP le PDG Gilles Clavié. Le PDG d’Accor (-0,20% à 44,82 euros), groupe qui détient encore 30% d’AccorInvest ainsi que la marque F1, avait confirmé fin février que des discussions étaient en cours, sans plus de précision.

Le coût des événements climatiques a atteint cinq milliards d’euros en 2024

Le coût des événements climatiques en France a atteint cinq milliards d’euros pour les assureurs en 2024, moins que la moyenne 2020-2024 (5,6 milliards), mais beaucoup plus que la moyenne des années 1982-1989 (1,5 milliard), a indiqué mercredi France Assureurs.Ce chiffre de cinq milliards d’euros classe 2024 au 9e rang en termes de coûts pour la profession depuis 1982, date de la création du régime des catastrophes naturelles.Dans le détail, les tempêtes, la grêle et la neige ont coûté 2,2 milliards d’euros aux assureurs, les catastrophes naturelles ont pesé pour deux milliards et l’assurance récoltes 800 millions. Les tempêtes comme la grêle sont couvertes dans les contrats dommages des assureurs, tandis que les inondations et les sécheresses dépendent du régime “cat nat”. L’Etat prend alors la moitié des coûts à sa charge permettant de réduire la facture des assureurs.Au cours de l’année 2024, les dommages causés par les tempêtes Kirk et Leslie en octobre, et les épisodes cévenols et méditerranéens se sont élevés à 785 millions d’euros.Les inondations qui ont frappé le Nord et le Pas-de-Calais entre novembre 2023 et janvier 2024 ont eux coûté 430 millions d’euros au total.Les territoires d’Outre-mer ont été frappés pour leur part, en l’espace de 13 mois, par trois cyclones (Belal en avril 2024 puis Garance en mars 2025 à La Réunion, et le cyclone Chido en décembre à Mayotte) pour un coût cumulé de plus d’un milliard d’euros. Les dégâts causés par Chido à Mayotte représentent à eux seuls 500 millions d’euros. En assurance habitation, avec une année 2024 la plus pluvieuse et la moins ensoleillée depuis plus de 20 ans sur le territoire métropolitain, la fréquence de dégâts des eaux a connu une hausse de 12%, particulièrement dans les régions avec les plus forts excédents pluviométriques. Ces excédents de pluie génèrent un risque élevé de retrait-gonflement des argiles (RGA), qui fait se fissurer les bâtiments, en cas de forte sécheresse durant l’été 2025, avertit France Assureurs. En 20 ans, les indemnisations des dégâts des eaux ont plus que doublé (+134%) du fait de la hausse de la fréquence et du coût moyen des sinistres. Elles représentent le premier poste de sinistres en 2024 en assurance habitation.

Livreurs de repas à domicile: les algorithmes des plateformes font dérailler leur santé

Le management par algorithmes des plateformes comme Uber Eats ou Deliveroo, qui incite à enchaîner les courses, fait peser des risques sur la santé des livreurs de repas à domicile, alerte mercredi une agence sanitaire.De l’attribution des courses aux modalités de rémunération, en passant par les sanctions, tout est géré par des processus automatisés, avec des risques physiques et mentaux pour la santé des livreurs, rapporte l’Anses.”On bombarde, on prend des risques, c’est l’application qui veut ça, mais c’est super dangereux”, témoigne auprès de l’AFP Vany, livreur depuis 2016 pour différentes plateformes, dont Deliveroo et Uber Eats.Plusieurs fois, Vany a fait des “petites chutes”, le forçant à aller “travailler en boitant, mais chaque année des livreurs meurent en prenant des risques. J’y pense souvent”, indique celui qui partage sur les réseaux sociaux son quotidien de livreur.Pour Henri Bastos, directeur scientifique santé et travail à l’Anses, “avec cette utilisation de technologies numériques pour attribuer des tâches de travail, les évaluer, surveiller les performances des travailleurs, les sanctionner, les livreurs n’ont pas de marge de manœuvre, de négociation possible, ni de soutien d’une personne physique qui pourrait répondre aux difficultés rencontrées sur le terrain”, décrit-il à l’AFP.En découlent des accidents de la route, des chutes, des troubles musculo-squelettiques et des atteintes à la santé mentale: “stress, fatigue, épuisement liées à la pression constante des notifications, à l’isolement et à l’absence de relations professionnelles stables”.Les livreurs des plateformes souffrent aussi de troubles du sommeil, de maladies métaboliques, respiratoires ou cardiovasculaires liées à l’activité exercée en horaires atypiques, dans un environnement de travail difficile: pollution urbaine, bruit…- “Protection insuffisante” -Il y a aussi des “conséquences socio-familiales: pour s’assurer un niveau de vie décent, les livreurs vont accepter un grand nombre de courses et donc avoir des amplitudes d’horaires importantes, travailler parfois 7 jours sur 7″, relève M Bastos.”Avoir une vie sociale, c’est très dur”, confirme Vany, qui livre dans le quartier d’affaires de la Défense en général de 7H45 à 14H30 puis de 18H30 à 22H00, tous les jours de semaine et le samedi soir.En majorité indépendants, ces travailleurs ne bénéficient “ni d’une politique de prévention des risques adéquate, ni d’une protection sociale suffisante”, souligne l’Anses. Il n’y a pas d’obligation de déclarer leurs accidents du travail.”Les désavantages du statut d’indépendant devraient être normalement compensés par les revenus, mais ce n’est plus le cas”, rapporte Vany.En outre, le contexte réglementaire de cette activité est en construction. A l’échelle française, où un accord entre plateformes et syndicats fixant un revenu minimal horaire a été récemment signé, et européenne, les États membres ayant deux ans pour intégrer dans leur législation la directive de novembre 2024 renforçant les droits de ces travailleurs.Ce texte prévoit de requalifier comme salariés quelque cinq des 30 millions de livreurs travaillant sous statut d’indépendant en Europe. Les modalités de requalification dépendent des États, ce qui permet à l’Anses de formuler des préconisations.L’agence recommande ainsi aux pouvoirs publics de rendre obligatoire, pour ces travailleurs, l’application des dispositions en matière de santé et sécurité prévues pour les salariés dans le Code du travail et d’imposer “une limitation et un contrôle de leur temps de travail”.L’Anses “appelle à responsabiliser les plateformes, pour qu’elles assurent une protection de la santé et de la sécurité de ces travailleurs”, résume M. Bastos.Enfin, l’agence sanitaire veut rendre obligatoire la collecte de données pour continuer à documenter les effets de cette organisation du travail. Saluant “la qualité” du rapport, la CGT appelle, dans un communiqué publié mercredi, le gouvernement à adopter “de toute urgence une législation ambitieuse en matière de protection sociale” des livreurs.Pour l’Union-Indépendants, “cette expertise confirme ce que nous dénonçons depuis longtemps : les conditions de travail actuelles dégradent la santé des livreurs, physiquement comme mentalement”.Le syndicat interpelle les pouvoirs publics, leur demandant d'”imposer des règles de transparence strictes” aux plateformes, de “garantir une protection réelle en matière de santé et sécurité” aux livreurs et “d’intégrer les conclusions de l’Anses dans la transposition de la directive européenne”.ref-ola-mep-max/grd/LyS

L’interdiction des ventes d’iPhone en Indonésie sera levée en avril, annonce Apple

Le géant de l’informatique Apple a annoncé mercredi que l’iPhone 16 serait disponible en Indonésie à partir du mois prochain, indiquant que l’interdiction de vente dans la plus grande économie d’Asie du Sud-Est avait été levée. En octobre, le gouvernement indonésien avait interdit la commercialisation et la vente de ce modèle, le plus récent des iPhone, parce qu’Apple n’avait pas respecté la réglementation exigeant que 40% des téléphones soient fabriqués à partir de pièces locales. Le mois dernier, Apple a toutefois conclu un accord avec le gouvernement indonésien pour investir dans ce pays de 280 millions d’habitants, après des mois d’impasse. “Aujourd’hui, Apple annonce que tous les iPhone de la série 16 (…) seront disponibles à partir du 11 avril”, a déclaré la société dans un communiqué. Le ministère indonésien de l’Industrie n’a pas répondu à la demande de commentaire de l’AFP. Le ministère avait déclaré ce mois-ci qu’il avait approuvé des certificats locaux pour une douzaine de produits Apple. La semaine dernière, le ministère de la Communication et des affaires numériques avait annoncé qu’Apple avait également obtenu un certificat nécessaire pour tous les appareils de télécommunication avec transmission. En novembre, Jakarta a rejeté une proposition d’investissement de 100 millions de dollars de la part d’Apple, estimant qu’elle ne présentait pas l'”équité” requise par le gouvernement. Apple a ensuite accepté d’investir 150 millions de dollars dans la construction de deux usines, l’une à Bandung, dans la province de Java Ouest, pour la production d’accessoires, et l’autre à Batam pour les AirTags. Le mois dernier, le ministre de l’Industrie, Agus Gumiwang Kartasasmita, a déclaré qu’Apple s’était également engagé à construire un centre de recherche et de développement sur les semi-conducteurs en Indonésie, le qualifiant de “premier du genre en Asie”.Malgré l’interdiction des ventes d’iPhone en Indonésie, le gouvernement avait autorisé l’importation des appareils s’ils ne faisaient pas l’objet d’un commerce. L’Indonésie a également interdit la vente des téléphones Google Pixel parce qu’ils ne respectaient pas l’exigence de 40% de pièces locales.