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Un modèle original de E.T., l’extraterrestre de Steven Spielberg, aux enchères à New York

Un modèle original de E.T. créé pour le film culte “E.T., l’extra-terrestre” de Steven Spielberg est mis aux enchères par la maison de vente Sotheby’s.Il provient de la collection personnelle de l’artiste italien spécialiste des effets spéciaux Carlo Rambaldi, trois fois primé aux Oscars pour son travail sur “Dune” de David Lynch, “Rencontre du troisième type”, de Steven Spielberg et le “King Kong” de 1976, réalisé par John Guillermin.Estimé entre 600.000 et 900.000 dollars, ce modèle d’un peu plus d’un mètre de haut, est l’un des trois utilisés par Steven Spielberg pour son film sorti en 1982.”Ce modèle incarne l’art d’une époque passée avant que les effets spéciaux créés par ordinateur ne s’imposent. Une pièce de nostalgie emblématique de l’histoire d’Hollywood”, explique Cassandra Hatton, de Sotheby’s.Une figurine articulée utilisée dans le film avait été vendue aux enchères par la maison américaine Julien’s et Turner Classic Movies pour 2,6 millions de dollars (2,45 millions d’euros) en décembre 2022.Une maquette de l’alien avait également trouvé preneur pour 125.000 dollars (117.000 euros).Une fois l’aspect de E.T. défini, Carlo Rambaldi a dessiné plusieurs torses et têtes de l’extraterrestre.Son protagoniste était alors capable de réaliser 150 mouvements différents, comme froncer les sourcils ou étirer son cou.D’autres objets de la collection de Carlo Rambaldi sont également vendus aux enchères par Sotheby’s, notamment deux modèles de vers de sable utilisés dans le film “Dune” de David Lynch.La vente en ligne se termine le 3 avril prochain.

Agriculture: l’UE prévoit de réduire les importations ukrainiennes à partir de juin

L’Union européenne prévoit de réduire les importations de produits agricoles ukrainiens après l’expiration d’un accord en juin, a affirmé vendredi le commissaire européen Christophe Hansen à l’AFP, alors que les agriculteurs européens se plaignaient d’une “concurrence déloyale”. “Les quotas à l’importation ne vont pas rester les mêmes (…) Donc effectivement, il y aura moins d’importations”, a-t-il assuré, lors d’un entretien à Bruxelles.L’Union européenne a instauré depuis 2022 une exemption de droits de douane sur des importations agricoles venant d’Ukraine pour soutenir Kiev face à l’invasion russe.Devant la contestation d’organisations agricoles sur cette concurrence jugée “déloyale”, l’UE avait reconduit le dispositif en 2024 en plafonnant les volumes exemptés pour certains produits.Européens et Ukrainiens doivent négocier dans les semaines qui viennent les suites qu’ils entendent donner à cet accord qui expire début juin.L’Ukraine, géant agricole, voudrait reconduire les exemptions de douanes en vigueur actuellement.Mais côté européen, le sujet est sensible notamment pour les volailles ou les oeufs, malgré les plafonds d’importations des produits dédouanés.”Les discussions vont devoir être rapides. Du côté de l’Union européenne, on est prêt pour négocier et ça doit se faire dans les semaines à venir”, a rappelé Christophe Hansen.L’accord “a causé, surtout dans certains Etats membres, des problèmes”, a reconnu le commissaire européen à l’Agriculture.”Je pense que le mieux serait qu’on ait un accord à plus long terme avec l’Ukraine, notamment avec un alignement des standards de production”, en termes d’utilisation des pesticides, a ajouté le Luxembourgeois.A Paris il y a quelques jours, un responsable ukrainien avait poussé pour renouveler “l’accord au plus vite car les agriculteurs ukrainiens n’ont pas de visibilité et ne peuvent planifier leurs activités”.A ce jour aucun projet de nouvel accord n’a été présenté, s’alarmait ce président de la commission Agriculture du Parlement ukrainien, Oleksandr Haidu.

Vins: l’Union européenne au chevet d’une filière dans la tempête

Arrachages de vignes et développement du vin sans alcool: la Commission européenne a proposé vendredi une série de mesures pour soutenir la filière viticole confrontée à la baisse de la consommation d’alcool et au changement climatique.Avec la réduction de la demande, le secteur fait face “à une situation difficile, voire très difficile, particulièrement pour le vin rouge dans certaines régions du Sud de l’Europe”, souligne-t-on à la Commission.L’exécutif entend réagir avec ce “paquet vin”, dont les mesures vont être soumises aux États membres et au Parlement, pour une mise en place fin 2025 ou début 2026.Afin de lutter contre la surproduction, la Commission veut offrir plus de souplesse aux Vingt-Sept dans les opérations d’arrachages et de replantations.Les autorisations de replantation seront, par exemple, rallongées de 3 à 8 ans, afin de laisser le temps aux viticulteurs d’évaluer si la demande est bien au rendez-vous. Les Etats membres pourront aussi plus facilement financer des arrachages ciblés dans des appellations en crise de surproduction.L’Union européenne souhaite également mieux accompagner la filière face à l’impact croissant du changement climatique: “sécheresse, conditions météorologiques extrêmes et maladies végétales”. La Commission voudrait relever de 50 à 80% le plafond actuel des aides européennes autorisées pour cofinancer des mesures d’adaptation des vignobles au dérèglement du climat.Le commissaire européen à l’Agriculture, Christophe Hansen, s’est dit “convaincu” que ces propositions “contribueraient à stabiliser le marché”.- Négociations avec les États-Unis –  Du côté de la demande, l’Union européenne veut donner plus de visibilité aux vins sans alcool et aux vins “light”, à faible teneur en alcool, grâce à des définitions harmonisées entre les 27.Jusqu’à 0,5°, la Commission endosse clairement cette dénomination de “vin sans alcool”, contestée par une partie de la filière.”Il faut suivre la demande” de sans alcool qui progresse notamment parmi les jeunes. “Mais on ne veut pas jouer le désalcoolisé contre le vin traditionnel. Ce n’est pas du tout l’objectif”, rassure le commissaire Christophe Hansen, dans un entretien accordé à l’AFP.C’est “complémentaire” et cela représente “potentiellement un avantage pour la viticulture européenne si elle prend cette opportunité en premier”, soutient-il.La Commission promet plus largement un étiquetage harmonisé des vins grâce à des QR codes. Elle veut aussi stimuler l’œnotourisme et étendre de 3 à 5 ans les campagnes de promotion financées par l’Union européenne dans des pays tiers.Le Copa-Cogeca, organisation européenne des syndicats agricoles majoritaires, a salué ces mesures, tout en critiquant le manque d’engagements sur le plan financier.”On sait très bien que le budget (de l’UE) est limité (…) C’est pour ça qu’on donne justement les flexibilités aux États membres pour faire le nécessaire”, répond le commissaire Hansen.Sans lien direct avec les menaces de guerre commerciale avec les États-Unis, les annonces de la Commission interviennent dans une période de profonde inquiétude pour le secteur vitivinicole.Les vignerons redoutent que Donald Trump mette à exécution ses menaces de tarifs douaniers de 200% sur les alcools européens si l’UE ne renonçait pas à taxer le bourbon américain.Dans ce contexte international “beaucoup plus difficile et erratique”, “on essaie de négocier” avec les États-Unis pour éviter le “jeu perdant-perdant” de la “guerre commerciale”, martèle-t-on du côté de la Commission.  Avec 60% de la production mondiale, l’Union européenne est le premier producteur, consommateur et exportateur de vin sur la planète.Dans un récent rapport sur les perspectives agricoles, l’UE tablait sur une baisse de 1% de la consommation européenne de vin chaque année, en raison du changement des modes de vie.La consommation passerait à 19,8 litres par personne en 2035, contre une moyenne annuelle de 22,3 litres entre 2020 et 2024.

Royaume-Uni: clap de fin pour une usine Stellantis symbole d’un siècle d’histoire automobile

Comme si de rien n’était, l’habituel va-et-vient des camions chargés de fourgons électriques, tout juste sortis de la chaîne d’assemblage, s’est poursuivi cette semaine devant l’usine automobile Vauxhall, dans la ville anglaise de Luton. L’établissement plus que centenaire a fermé ses portes vendredi.Cette usine vieillissante, située au nord de Londres, a pendant 120 ans produit essentiellement des voitures, y compris pour l’armée britannique pendant les deux guerres mondiales.Environ 35.000 personnes y étaient employées à son apogée dans les années 1960, sous l’égide de General Motors, propriétaire historique de la marque Vauxhall, cédée au groupe français PSA (prédécesseur de Stellantis) en 2017.Invoquant le Brexit et la hausse des coûts liée à la transition du secteur vers les véhicules électriques (VE), le groupe a définitivement éteint les machines vendredi.Environ 1.100 emplois vont être supprimés dans l’établissement, qui produit actuellement des camionnettes électriques Vauxhall et Peugeot. Un “coup dévastateur” pour la ville, selon le conseil municipal de Luton, qui estime que d’autres licenciements auront lieu dans la chaîne d’approvisionnement.- “Mon père, ma soeur, mon frère…” -L’espoir persiste cependant chez certains employés, qui vivent leurs derniers jours à l’usine. “Il y a un forum de l’emploi ici la semaine prochaine. J’irai probablement”, confie à l’AFP Lynette Edwards, toujours en vêtements de travail, lors d’un changement d’équipe.Cette jeune femme de 32 ans, qui a passé six ans dans l’usine “à assembler des pièces de camionnettes”, entrevoit des opportunités d’emploi au sein du conseil municipal ou dans des entreprises de transport locales.Elle se tient devant l’immense bâtiment, qui jouxte l’aéroport de Londres-Luton, en compagnie de travailleurs de tous âges. Certains mieux lotis que d’autres.”J’ai travaillé ici pendant 37 ans, ma famille aussi: mon père, ma sœur, mon frère, mes oncles, mes tantes… ils sont tous passés par là”, raconte un employé aux cheveux grisonnants, spécialisé dans la carrosserie, qui préfère rester anonyme.”Honnêtement, pour moi, (la fermeture) tombe plutôt bien”, admet-il. Si l’usine était restée ouverte, son départ à la retraite, en décembre, se serait fait sans indemnité.”Mais pour les jeunes, ce n’est pas aussi simple. Ils cherchent tous du travail. Il y a des gens avec des crédits immobiliers, des enfants”, soupire cet homme de 62 ans.Selon le syndicat Unite, seule une “poignée” de travailleurs ont accepté l’offre de Stellantis, qui possède aussi Chrysler, Fiat, Jeep et Opel, de rejoindre une autre usine du groupe à Ellesmere Port, dans le nord-ouest de l’Angleterre.- Universal Studios -“Quand on vit à Luton, on n’a pas forcément envie d’être relocalisé” à environ 280 kilomètres, explique à l’AFP Lewis Norton, responsable du secteur automobile chez Unite.Il souligne que l’âge médian des ouvriers du secteur automobile britannique tourne autour de 45 ans. “Ce sont avant tout des personnes attachées à leur ville.”Stellantis prévoit un investissement de 50 millions de livres (60 millions d’euros) à Ellesmere Port, où elle entend concentrer sa production de véhicules électriques au Royaume-Uni.Le groupe affirme que les règles imposées par le gouvernement britannique pour accélérer la transition vers les véhicules électriques ont en partie motivé sa décision, annoncée en novembre, de fermer l’usine de Luton.”C’est une période très difficile pour ceux qui subissent un licenciement”, estime Justin Richardson, directeur général de la Chambre de commerce du Bedfordshire, le comté où se trouve Luton.”Mais il y reste aussi beaucoup d’opportunités”, assure-t-il à l’AFP, citant l’agrandissement prévu de l’aéroport et la construction d’un nouveau stade pour le club de football local, Luton Town, relégué de Premier League la saison dernière.Universal Studios envisage aussi de bâtir un parc d’attraction dans le Bedfordshire, un projet susceptible de créer des milliers d’emplois.

Polluants éternels: Eau de Paris veut faire payer les pollueurs

Faire appliquer le principe “pollueur-payeur”: la régie chargée de l’eau à Paris a porté plainte contre X pour pollution de son réseau d’eau potable aux polluants éternels (ou PFAS), afin que les fabricants de ces substances supportent le surcoût de la décontamination.”Le combat ne fait que commencer contre les responsables de ce scandale sanitaire. Ce n’est pas aux usagers de payer la facture”, a estimé la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, à l’origine de la plainte déposée vendredi par la régie municipale Eau de Paris au tribunal judiciaire.Celle-ci vise “les délits de pollution des eaux, de pollution des sols par abandon de déchets et de dégradation substantielle à l’environnement”, selon les motifs de la plainte contre X consultés par l’AFP.Le but est d’identifier les responsabilités des producteurs des substances chimiques “per- et polyfluoroalkylées”, dits PFAS ou polluants éternels, d’origine industrielle ou agricole, pour les faire contribuer au financement de la dépollution de l’eau du robinet des Parisiens.Ces coûts, évalués à “plusieurs dizaines de millions d’euros”, “ont largement augmenté ces dernières années et sont portés intégralement par les usagers à travers leurs factures d’eau”, a dénoncé auprès de l’AFP Dan Lert, le président d’Eau de Paris, chargée de l’approvisionnement et de la distribution de l’eau dans la capitale. L’eau potable distribuée à Paris est “100% conforme aux normes sanitaires, grâce aux traitements mis en place, et va le rester en 2026”, a tenu à rassurer le responsable, également adjoint écologiste à la maire en charge de la transition écologique, de l’eau et de l’énergie.La régie publique a cependant détecté la présence d’un PFAS non réglementé dans son réseau d’adduction, le TFA, “qui n’est pas intégré au contrôle sanitaire” selon l’élu.En outre, à partir d’avril, les 20 PFAS réglementés seront intégrés au contrôle de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, ce qui obligera Eau de Paris à “facturer la réalisation de 147 prélèvements supplémentaires sur ses ressources et son réseau en complément de son auto-surveillance”, détaille la plainte.”On ne peut pas aujourd’hui faire peser sur les distributeurs d’eau la responsabilité de cette pollution qui, jusqu’ici, n’était pas suivie, pas réglementée et est très complexe à traiter”, a réagi auprès de l’AFP Alexis Guilpart, chargé des questions d’eau à France Nature Environnement (FNE). Il a salué la démarche d’Eau de Paris, susceptible de mettre le producteur de la pollution “face à ses responsabilités”.- Origines multiples -Quasi indestructibles et présentes dans quantité d’objets et de produits (emballages, textiles, ustensiles de cuisine…), les substances chimiques “per- et polyfluoroalkylées”, dites PFAS, s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, l’eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus des reins ou du foie.Eau de Paris fait valoir “la multiplicité” des origines possibles de ces pollutions dans les périmètres de captage: les pesticides, mais aussi les industries polluantes classées pour la protection de l’environnement (ICPE, susceptible de créer des risques pour les tiers et riverains et/ou de provoquer des pollutions ou nuisances vis-à-vis de l’environnement).La contamination concerne “un périmètre très large”, a reconnu Dan Lert, puisque l’eau du robinet des Parisiens provient à 50% d’eaux de surface de la Seine et de la Marne et 50% de nappes souterraines situées en Bourgogne, en Seine-et-Marne et en Normandie.La plainte vise aussi à réparer une préjudice moral pour “atteinte à la réputation” du distributeur, étant donné “qu’à chaque révélation sur les pollutions de la ressource en eau, la confiance dans l’eau du robinet se dégrade”, fait valoir le président d’Eau de Paris. “C’est un moyen de mettre les autorités nationales face à leurs responsabilités dans la prévention des pollutions futures”, a-t-il poursuivi, jugeant que l’État n’était “pas à la hauteur”.Début mars, Anne Hidalgo avait adressé un courrier à la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher pour demander à l’État “d’interdire les PFAS afin de prévenir leur dissémination dans l’environnement”.Eau de Paris produit en moyenne 480.000 mètres cubes d’eau par jour afin d’approvisionner les plus de 2,1 millions habitants de la capitale, pour une consommation journalière moyenne de 120 litres par personne.

Ubisoft remis à flot par Tencent et le succès d’Assassin’s Creed

En difficulté ces derniers mois, le géant français des jeux vidéo Ubisoft retrouve un peu d’air vendredi avec un investissement du groupe chinois Tencent dans une nouvelle filiale regroupant ses marques phares et le succès d'”Assassin’s Creed Shadows”.Valorisée à plus de 4 milliards d’euros (plus de deux fois la valorisation actuelle d’Ubisoft), cette nouvelle entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais.Elle réunira les sagas Assassin’s Creed, Far Cry et Rainbow Six, qui comptent parmi les plus populaires et lucratives du groupe français.”C’est un énorme ouf de soulagement pour Ubisoft”, a commenté à l’AFP Charles-Louis Planade, analyste à Midcap Partners, alors que l’entreprise a connu une année 2024 émaillée de lancements de jeux décevants et d’une dégringolade boursière. “Ça donne un signal fort sur la sous-valorisation du groupe” sur les marchés, a souligné cet expert.A la Bourse de Paris, l’action d’Ubisoft a gagné plus de 10% vendredi en cours de séance, mais l’enthousiasme est vite retombé. Le titre a terminé en baisse de 1,82%, à 12,68 euros. Reste que la création de cette filiale est une “nouvelle rassurante, dans la mesure où elle aura l’avantage de réduire l’endettement du groupe, qui est problématique depuis un bout de temps”, a expliqué à l’AFP Lucas Excoffier, trader à 7775658Oddo BHF.La dette d’Ubisoft atteignait 1,4 milliard d’euros fin septembre 2024.”Il est un peu tôt pour dire qu’Ubisoft sort définitivement de l’ornière mais c’est rassurant, d’autant que les premiers chiffres du dernier Assassin’s Creed ont aussi été bien accueillis”, a estimé M. Excoffier.- Succès de “Shadows” -Après plusieurs lancements en demi-teinte, le géant français des jeux vidéo a retrouvé le chemin du succès avec “Assassin’s Creed Shadows”, dernier épisode en date de sa saga phare, qui a rassemblé plus de 3 millions de joueurs depuis sa sortie le 20 mars.Cela devrait assurer au groupe une solide rentrée d’argent jusqu’à la fin de l’année, période à laquelle la création de la filiale — dont la dénomination n’est pas encore connue — doit être finalisée.Cette nouvelle entité permettra aussi à Tencent, avec qui les frères Guillemot, fondateurs d’Ubisoft, ont scellé une union en 2022, d’affirmer encore un peu plus sa position au sein de l’entreprise française.Le géant chinois de la tech détient déjà près de 10% du capital d’Ubisoft — seuil qu’il n’a pas le droit de franchir avant 2030, selon un accord — et 49,9% de la holding familiale Guillemot Brothers. La famille Guillemot possède, elle, autour de 15% du groupe.La mise sur pied de cette filiale conclut le processus enclenché en janvier par Ubisoft, qui souhaitait étudier diverses options pour son avenir, sur fond de rumeurs de rachat.Le groupe a assuré jeudi avoir reçu plusieurs offres avant de se porter sur cette solution.- “Cure d’amaigrissement” -Cette filiale lui permettra “de garder le contrôle de ses actifs clés, en vue de créer de très grosses marques multimilliardaires dans les prochaines années”, a déclaré le directeur financier d’Ubisoft, Frédérick Duguet.Basée en France et consolidée dans les comptes d’Ubisoft, cette nouvelle structure aura sous sa responsabilité les équipes travaillant sur les trois principales sagas de l’éditeur, notamment dans les studios canadiens de Montréal qui comptent parmi les plus importants de l’entreprise.Davantage de détails sur le fonctionnement du groupe seront annoncés dans un second temps, a indiqué Ubisoft, alors que se pose la question de l’avenir de ses nombreuses autres marques comme “Prince of Persia”, “Just Dance” ou encore “Les Lapins Crétins”.”On peut imaginer une cure d’amaigrissement” au sein des autres studios de l’éditeur, a jugé M. Planade, et de “potentielles cessions”, car “Ubisoft a clairement montré qu’il veut se concentrer sur ces trois grosses franchises”.Le groupe compte près de 18.000 salariés dans le monde, dont environ 4.000 en France. Il a entamé début 2023 un plan de réduction des coûts qui a déjà entraîné des fermetures de studios à l’étranger et le départ de près de 2.000 salariés.

La Bourse de Paris a perdu près de 1% vendredi

La Bourse de Paris a perdu près de 1% vendredi, après un indicateur économique américain très scruté et dans un climat d’aversion pour le risque face aux incertitudes soulevées par la politique commerciale de Donald Trump et ses revirements.L’incide vedette, le CAC 40, a terminé en baisse de 0,93%, soit 74,03 points, à 7.916,08 points. Jeudi, il avait déjà lâché 40,57 points (-0,51%).”Plus que des prises de bénéfices, on assiste à de véritables +sell-off+ (des mouvements de ventes, ndlr) sur les marchés d’actions”, commente Grégoire Kounowski, conseiller en investissement chez Norman K.Le mouvement de vente sur les marchés mondiaux  s’est accéléré après l’indice d’inflation de février aux Etats-Unis (PCE) privilégié par la Réserve fédérale (Fed). S’il est ressorti conforme aux attentes (+2,5%), la mesure d’inflation dite sous-jacente, qui exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation, est légèrement plus élevée qu’attendu (+2,8% contre +2,7% estimé).L’indice révèle également que la demande des ménages américains a été plus faible qu’escompté, illustrant un consommateur plus prudent face aux nombreuses incertitudes économiques.Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump agite le spectre d’une guerre commerciale d’une rare intensité.Après l’acier et l’aluminium, et en attendant le bois de construction ou le cuivre, le président américain a annoncé mercredi 25% de droits de douane supplémentaires sur les automobiles, s’attirant des menaces de représailles.Il a en parallèle menacé l’Union européenne et le Canada de droits de douanes supplémentaires s’ils se coordonnent au détriment des Etats-Unis pour riposter à la guerre commerciale lancée par Washington.Ces menaces surviennent à quelques jours de l’entrée en vigueur le 2 avril de droits de douane réciproques imposés par les Etats-Unis aux biens entrant sur son territoire.”Les marchés ont vécu la semaine dans l’attente du couperet du 2 avril”, souligne Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM. “Les futures annonces de la Maison Blanche mercredi prochain mettent les marchés dans tous leurs états.””Les valorisations de marché tentent de naviguer dans cet environnement éternellement changeant, oscillant entre montée d’aversion au risque et moments de détente” lors de revirements du président américain, poursuit-il.Ubisoft remis à flot, glisse en BourseEn difficulté ces derniers mois, le géant français des jeux vidéo Ubisoft retrouve un peu d’air vendredi avec un investissement du groupe chinois Tencent dans une nouvelle filiale regroupant ses marques phares et le succès d'”Assassin’s Creed Shadows”.Valorisée à plus de 4 milliards d’euros (plus de deux fois la valorisation actuelle d’Ubisoft), cette nouvelle entité sera détenue à hauteur d’environ 25% par Tencent, qui apportera 1,16 milliard d’euros d’argent frais.A la Bourse de Paris, l’action d’Ubisoft a gagné plus de 10% vendredi en cours de séance mais l’enthousiasme est vite retombé. Le titre a terminé en baisse de 1,82%, à 12,68 euros. 

Le ministre français de la justice va lancer un appel d’offres pour la construction de prisons modulaires

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, a annoncé vendredi à Londres le lancement dans les semaines à venir d’un appel d’offres visant à la construction de nouvelles places de prison via des structures modulaires.Cet appel d’offres interviendra dans “les prochaines semaines” et s’inscrit dans l’objectif d’une construction de 15.000 places supplémentaires d’ici 2029, a précisé le garde des Sceaux à la presse lors d’un déplacement outre-Manche.M. Darmanin est arrivé au Royaume-Uni jeudi, afin de visiter l’unité modulaire de la prison de Rochester (sud-est de l’Angleterre) où sont placés des détenus considérés comme les moins dangereux par la Justice britannique.Le ministre, qui a quitté Londres vendredi matin, s’est également entretenu avec son homologue britannique, Shabana Mahmood, ainsi qu’avec la ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper.La France et le Royaume-Uni sont tous les deux confrontés à un problème de surpopulation carcérale. Selon les derniers chiffres du ministère de la Justice, la densité carcérale globale en France était de 129,3% au 1er janvier 2025 (80.669 détenus dans les prisons françaises au 1er janvier pour seulement 62.385 places), faisant de Paris l’un des plus mauvais élèves en Europe.Le Royaume-Uni, qui a du libérer de manière anticipée plus de 3.000 détenus durant le dernier trimestre 2024, s’est lancé depuis quelques années dans la construction d’unités modulaires en algeco, afin d’augmenter le nombre de places dans ses prisons.M. Darmanin, qui a répété vouloir “changer de modèle carcéral”, avec une catégorisation des détenus et des prisons, veut s’inspirer de ce modèle.Les prisons modulaires sont “plus rapides à construire et moins chères”, a-t-il dit à la presse.Il a toutefois indiqué que seuls certains détenus, les moins dangereux, pourront être mis dans ces prisons modulaires.Début mars, il a annoncé que deux nouvelles prisons de haute sécurité accueilleront dès 2025 les 200 narcotrafiquants les plus dangereux. 

Cognac: Paris et Pékin temporisent sur leur différend commercial

La Chine a consenti à repousser de trois mois une éventuelle application définitive de droits de douane supplémentaires sur la filière Cognac française, a annoncé vendredi le chef de la diplomatie française qui achevait une visite en Chine.”Le risque auquel était confrontée la filière, jusqu’à hier, c’était l’application définitive à l’issue de la période de l’enquête, qui devait se terminer le 5 avril prochain”, a expliqué Jean-Noël Barrot.”À l’issue de cette visite, m’est confirmé que l’enquête est repoussée de trois mois. Ce qui écarte le scénario d’une application brutale de droit définitif sur cette filière”, s’est-il félicité.Le ministre français a souligné qu’il s’agissait d’un “sursis”. Mais il y voit aussi “une première étape qui devra être suivie d’autres étapes pour (…) mettre définitivement ce différend derrière nous”.Cette annonce a été accueillie avec prudence par l’interprofession du cognac, qui attend de pouvoir l'”étudier plus dans le détail”.”L’annonce faite semble repousser à juillet la fin de l’enquête et donc l’application de droits définitifs. Mais des droits temporaires nous sont déjà appliqués depuis octobre sous forme de caution”, a réagi le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) dans un communiqué transmis à l’AFP.Ces cautionnements “ont déjà provoqué un effondrement de nos exportations vers la Chine avec par exemple une baisse de 72% sur février 2025”, souligne-t-il.Jeudi, Jean-Noël Barrot avait déjà souligné que Paris et Pékin avaient pour “objectif commun” de trouver “une solution rapide à cette question”, afin de concentrer leurs “efforts sur la réalisation de partenariats et d’investissements pour l’avenir”.- Issue incertaine -Interrogé sur ce qui pourrait se produire au bout de ces trois mois de sursis, il a reconnu que l’issue était encore incertaine.”En fonction des résultats de l’enquête, les autorités chinoises prendront ou non des décisions et nous allons évidemment continuer à nous mobiliser à Paris comme à Pékin grâce au travail de notre ambassadeur et avec l’ensemble des parties prenantes”, a-t-il assuré. “C’est la dernière fois que la prolongation de trois mois peut avoir lieu. On le savait. Donc l’objectif reste toujours le même, s’éloigner définitivement de ces sanctions”, a déclaré à l’AFP Anthony Brun, président de l’Union générale des viticulteurs pour l’AOC Cognac (UGVC) et membre du comité permanent du BNIC.Évoquant un “sentiment partagé”, ce responsable veut tout de même voir dans cette annonce un “signal positif” mais espère surtout un “abandon définitif” des sanctions chinoises.La filière cognac (72.500 emplois en France) est ultra dépendante des exportations, qui représentent 98% de ses ventes, pour un montant de 3,35 milliards d’euros, avec comme premier client les États-Unis (38% des expéditions), devant la Chine (25%).Les taxes provisoires ont fait chuter de 60% les expéditions de l’alcool charentais vers la Chine depuis quatre mois.À l’automne, la Chine avait annoncé l’imposition de “mesures antidumping temporaires” sur les brandys importés de l’Union européenne (UE), dont le cognac, vues comme une riposte à une procédure similaire de Bruxelles sur les subventions aux voitures électriques produites en Chine.La semaine dernière, la filière du cognac avait exhorté l’État français et l’Union européenne à agir pour la “sauver” de la “catastrophe”.

Le cabinet d’un avocat fiscaliste perquisitionné dans une enquête sur un milliardaire russe

Le cabinet d’un avocat fiscaliste parisien a été perquisitionné en décembre 2024 dans le cadre de l’enquête sur un dispositif fiscal accordé à un milliardaire russe, Souleïman Kerimov, a indiqué vendredi le parquet à l’AFP confirmant une information de Mediapart.Dans le cadre de cette information judiciaire ouverte en 2014 à Nice initialement sur des soupçons de blanchiment immobilier visant Souleïman Kerimov, le ministère de l’Economie et des Finances a été perquisitionné jeudi. Ces “perquisitions devraient permettre de comprendre le dispositif fiscal” ayant concerné des villas de luxe sur la Côte d’Azur, “pour un enjeu estimé à plus de 38 millions d’euros”, avait précisé le parquet. Ces villas étaient “déclarées sous des prête-noms afin de dissimuler le véritable propriétaire de nationalité russe”.Selon le Monde, les enquêteurs s’intéressent à un accord conclu entre le milliardaire et l’administration fiscale française en 2019.Avec un patrimoine estimé à plus de 16 milliards de dollars par le classement Forbes 2020, M. Kerimov, originaire du Daguestan, est l’un des hommes les plus riches de Russie. Il figure sur la liste des personnes sous sanctions de l’Union européenne dont les avoirs doivent être gelés depuis le déclenchement de l’offensive russe en Ukraine le 24 février 2022.L’avocat fiscaliste, perquisitionné le 16 décembre 2024, représente la société suisse Swiru Holding, soupçonné d’être l’une des sociétés écran utilisées pour l’achat de villas.La société Swiru Holding, créée en 1996, a payé 1,4 million d’euros d’amende dans le cadre d’une convention judiciaire d’intérêt public (Cjip) à Nice en mai 2020 pour que cessent les poursuites de complicité de fraude fiscale.La procédure portait sur l’acquisition de la villa “Hier” en 2008: Swiru Holding avait versé aux vendeurs 35 millions d’euros alors que le prix du bien immobilier était fixé à 127 millions d’euros.Un montage financier avait ainsi permis de dissimuler 92 millions d’euros et donc de se soustraire au paiement de taxes et des impôts.La société avait été mise en examen en novembre 2019. Elle a régularisé sa situation auprès de l’administration fiscale en payant 10,3 millions d’euros en décembre 2019.M. Kerimov avait, lui, obtenu l’annulation de sa mise en examen pour complicité de fraude fiscale aggravée en novembre 2019.