AFP Business

Washington secoue le sommet sur l’énergie en fustigeant les politiques “dangereuses” contre les fossiles

Les Etats-Unis ont fustigé jeudi les politiques hostiles aux énergies fossiles, les qualifiant de “néfastes et dangereuses”, au premier jour du sommet de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la sécurité énergétique, à Londres, s’opposant fermement aux pays favorables aux renouvelables.”Certains veulent réglementer toutes les formes d’énergie, sauf les soi-disant renouvelables, jusqu’à leur disparition complète, au nom de la neutralité carbone. Nous nous opposons à ces politiques néfastes et dangereuses”, a déclaré Tommy Joyce, secrétaire adjoint par intérim à l’Energie pour les affaires internationales.Une critique à peine voilée de l’administration Trump sur la politique de l’AIE, devenue boussole de la transition énergétique: en 2021, cette agence née en 1974 en réponse au premier choc pétrolier avait surpris le monde et ulcéré les pétroliers en affirmant qu’il fallait renoncer immédiatement à tout nouveau projet hydrocarbure face au réchauffement climatique.Les représentants d’une soixantaine de pays et d’une cinquantaine d’entreprises planchent depuis jeudi sur l’avenir de la sécurité énergétique, au moment où le monde est secoué par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, les droits de douane américains, ainsi que le climato-scepticisme du président américain Donald Trump.La Chine, l’Arabie saoudite ou la Russie ne sont cependant pas représentées, tandis que les Etats-Unis n’ont envoyé que des secrétaires d’Etat adjoints par intérim à ce sommet, co-présidé par le Royaume-Uni.Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit prononcer un discours dans l’après-midi, suivi de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.- “Une arme contre nous” -Sans surprise, de profondes divergences sont rapidement apparues sur le rôle des énergies renouvelables dans la sécurité énergétique.La matinée a été marquée par le discours plus modéré qu’à l’accoutumée du directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, qui a reconnu le pétrole et le gaz comme “des éléments clés (du) mix énergétique”.”Ils le resteront dans les années à venir”, a-t-il ajouté, allant à rebours des prévisions de son agence, qui annonçait en 2023 un pic de la consommation d’énergies fossiles avant 2030.Il a aussi souligné que l’essor exponentiel des énergies bas carbone faisait naître “un nouveau défi”: l’approvisionnement en métaux critiques indispensable à la transition énergétique, mais qui se trouvent principalement en Chine.Près de 40 ans après le premier choc pétrolier, “ces dernières années nous ont montré que la sécurité énergétique ne doit pas être considérée comme acquise”, a-t-il poursuivi dans son discours d’ouverture. “Tant que l’énergie peut être utilisée comme une arme contre nous, nos pays et nos citoyens sont vulnérables et exposés”, a appuyé le ministre britannique de l’Energie Ed Miliband.- “Trois règles d’or” -Face aux menaces, trois “règles d’or” doivent être garanties, selon Fatih Birol: la “diversification” des sources d’énergie, la “prévisibilité” des politiques et une “coopération” entre les Etats.Les investissements dans l’énergie sont le plus souvent gigantesques et pensés à long terme. Or, “si les politiques ne sont pas prévisibles, si elles changent d’un jour à l’autre, cela crée de l’incertitude” et donc “un problème majeur pour les investisseurs”, a-t-il déclaré, au moment où la politique de Donald Trump plonge marchés et pays dans la fébrilité.Dans un monde fragmenté, Fatih Birol et Ed Miliband ont aussi appelé à plus de “coopération” et au “multilatéralisme”.De manière inattendue, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait salué mercredi la tenue de ce sommet, jugeant “positif de voir l’AIE se recentrer sur la sécurité énergétique”, son “objectif fondamental”.Le cartel, qui avait qualifié la sortie des énergies fossiles de “fantasme”, reproche à cette agence de l’OCDE, qui réunit les pays développés, de promouvoir des scénarios de neutralité carbone “irréalistes, sans tenir compte de la sécurité énergétique, de l’accessibilité financière ou de la faisabilité” de ces objectifs.La raison d’être de l’AIE reste “de promouvoir la transition énergétique comme un outil de souveraineté”, répond le cabinet du ministère français de l’Energie, assurant qu’il n’y a “pas d’inquiétude européenne sur une déviation de l’agenda” de l’Agence. 

Les Bourses prudentes, entre guerre commerciale et résultats d’entreprises

Les marchés boursiers évoluent prudemment jeudi, les yeux rivés sur la guerre commerciale entre Washington et Pékin, tout en digérant une série de résultats trimestriels d’entreprises, notamment à Paris.Vers 11H10 GMT, Paris perdait 0,19% et Francfort 0,18%. Londres était à l’équilibre (-0,03%). Seule Milan grimpait franchement (+0,94%).A Wall Street, les contrats à terme portant sur les principaux indices laissaient présager d’une ouverture en hausse.Les marchés ont “de nombreuses interrogations concernant l’avenir des droits de douane” américains, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les investisseurs ont salué mercredi le ton plus conciliant des Etats-Unis dans leur conflit commercial avec Pékin, alors que le président américain Donald Trump avait évoqué la possibilité d’un accord commercial “équitable” avec la Chine.Mais “pour éviter l’assombrissement des perspectives de croissance mondiale, un accord doit être trouvé rapidement”, note Kathleen Brooks, du cabinet XTB. Or, des propos du secrétaire américain au Trésor Scott Bessent rapportés par la presse, selon lesquels un rééquilibrage sino-américain “pourrait prendre deux à trois ans”, contribuent “quelque peu à freiner l’optimisme des marchés”, avertit Lloyd Chan, de la banque MUFG.Et jeudi, la Chine a fermement réfuté l’existence de négociations avec Washington, après des propos de Donald Trump la veille ayant suggéré l’éventualité “d’un accord équitable” entre les deux puissances.”La volatilité va rester élevée, sous l’effet de l’incertitude tant qu’aucun accord définitif n’est conclu”, soulignent les analystes de Natixis.Le dollar poursuit son reculLa monnaie américaine avait repris des couleurs mercredi, rassurés par les propos conciliants de Donald Trump sur la Chine.Mais ce jeudi, le billet vert repart dans l’autre sens, chutant de 0,55%, par rapport à l’euro, à 1,1384 dollar pour un euro.Depuis début avril, le dollar, fragilisé par la politique erratique du président américain et les craintes sur la croissance américaine, perd 5,09%.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans américain atteignait 4,35%, contre 4,38% la veille en clôture.Pluie de résultats à ParisLa saison des résultats trimestriels d’entreprises s’intensifie, notamment à Paris. La plupart sont mal reçus par les investisseurs.Le groupe Dassault Systèmes plongeait de 6,11%, après avoir enregistré une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales reculait lui de 3,55%, après avoir perdu plus de 5% dans les premiers échanges, à la suite de la publication de résultats trimestriels, où il a fait état de prises de commandes décevantes, par rapport aux prévisions des analystes.Le groupe de luxe Kering plongeait de 4,39%. Il a annoncé mercredi des ventes en baisse de 14% à 3,88 milliards d’euros sur le premier trimestre 2025 et “redouble(r) de vigilance pour surmonter les turbulences macro-économiques”.Bic (-6,49%) dévissait aussi, après avoir abaissé mercredi sa prévision de chiffre d’affaires pour 2025.Exceptions à la morosité ambiante: le constructeur automobile Renault (+2,63%), après avoir fait état d’un chiffre d’affaires stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d’euros (-0,3%), et STMicroelectronics (+4,23%), après des prévisions meilleures qu’attendues pour le deuxième trimestre.Adidas en formeL’équipementier sportif prenait 2,95% à la Bourse de Francfort. Il a annoncé mercredi une performance en forte hausse au premier trimestre 2025, dépassant les prévisions malgré les incertitudes croissantes sur les droits de douane.Nokia plongeLe groupe finlandais Nokia chutait de 7,24% à Stockholm. L’entreprise a connu au premier trimestre une perte nette de 60 millions d’euros, au-dessus de ce qu’avaient prédit les analystes interrogés par Bloomberg, contre un bénéfice net de 438 millions sur la même période un an plus tôt. Le pétrole en hausseLes cours du pétrole évoluent en hausse. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,86% à 66,69 euros. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate gagnait lui 1,02% à 62,91 dollars.

Préavis de grèves à la SNCF: le désaccord continue entre syndicats et direction

Syndicats de cheminots et direction de la SNCF n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur les salaires et les emplois du temps, ce qui laisse planer la possibilité d’une semaine émaillée de grèves dans les transports à partir du 5 mai. Les contrôleurs sont appelés à se mettre en grève les 9, 10 et 11 mai, par Sud-Rail, troisième syndicat à la SNCF mais deuxième chez les contrôleurs, ainsi que par un influent collectif de contrôleurs baptisé CNA (collectif national ASCT).La CGT-Cheminots, premier syndicat, a elle appelé à se mobiliser dès le 5 mai. Sud-Rail a également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié.”On n’a pas forcément envie d’aller à la grève, par contre, on a des revendications légitimes sur la table”, a estimé auprès de l’AFP Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de Sud-Rail.- Le “job” a été “fait” sur les salaires -Mercredi, la direction de la SNCF avait estimé que “sur les salaires”, une des revendications des syndicats, “nous avons fait le job lors des négociations annuelles, il ne peut y avoir de négociations semestrielles ou trimestrielles”, et rappelé que l’augmentation moyenne des salaires des agents s’est portée à 2,2% pour 2025.Un chiffre contesté par les syndicats. “Ce chiffre prend en compte les évolutions automatiques dans la grille de salaire, mais l’augmentation générale est de 1%, alors que l’entreprise a fait 1,6 milliard d’euros bénéfices”, a avancé Fabien Villedieu.”Cet argent est prévu pour être réinvesti dans le réseau qui appartient à l’Etat et non à la SNCF et qui en plus est circulé par tout le monde, à commencer par Trenitalia”, a-t-il déploré.Autre point de discorde: les emplois du temps, les contrôleurs reprochant des modifications de leur journée de travail et de repos trop tardives.La direction de la SNCF a notamment promis mercredi une visibilité à 6 mois sur les jours de repos.Pas assez pour les syndicats, qui aimeraient également plus de visibilité sur les horaires de travail lors des journées de service.”Vous connaissez beaucoup de métiers là où les gens n’ont aucune visibilité sur trois mois dans leur journée de service ?”, s’est interrogé Fabien Villedieu.- “Trouver un accord” -Pour le ministre des Transports Philippe Tabarot, “certains syndicats ne semblent pas vouloir avancer vers un apaisement”.”J’ai espoir encore sur les capacités de Jean-Pierre Farandou (patron de la SNCF, NDLR) et Christophe Fanichet (PDG de SNCF Voyageurs, la filiale qui gère les trains, NDLR) à pouvoir trouver un accord et que certains syndicats reviennent à la raison”, a souligné Philippe Tabarot jeudi sur RTL.Il a indiqué ne pas “(souhaiter) intervenir directement parce que je pense que ça affaiblirait l’Etat”.Et a mis en garde: “une journée de grève, c’est 10 millions (d’euros) qui ne sont pas investis dans le réseau. Donc ceux qui se prétendent (…) amoureux du ferroviaire et qui souhaitent que l’Etat à travers la SNCF puisse investir dans le ferroviaire doivent (…) ne pas utiliser en permanence l’arme de la grève”.Pour Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, “la SNCF, ce sont des profits records”, mais “ceux qui la font vivre, c’est-à-dire les cheminots, n’ont pas les salaires qui suivent”, a-t-elle déclaré jeudi sur TF1.”La direction ferait mieux d’écouter” les cheminots “plutôt que d’arriver à des grèves pendant des périodes où les gens souhaitent partir en vacances”, a abondé jeudi Fabien Roussel (PCF) sur Sud Radio.

OPA sur Verallia: le brésilien BWGI promet de conserver le siège en France

La société BWGI contrôlée par la holding brésilienne de la famille Moreira Salles a promis jeudi de conserver le siège de Verallia en France et de maintenir pendant trois ans au moins la société cotée à Paris en cas de succès de son OPA lancée le 10 mars sur le groupe verrier français.Verallia “restera une société cotée sur Euronext Paris à l’issue de l’offre, et conservera son siège à Paris” indique un communiqué de BWGI annonçant le dépôt de son OPA auprès de l’autorité des marchés financiers (AMF) à Paris.L’offre, à 30 euros par action, porte sur les actions de l’ancienne filiale de Saint-Gobain que BWGI ne détient pas déjà, “sans intention de retirer Verallia de la cote”. Elle vise à faire de BWGI, qui détient déjà 28,8% du capital, “l’actionnaire majoritaire de Verallia”, rappelle le communiqué.Avec cette offre, BWGI compte créer “le leader mondial du matériaux d’emballage durable”.BWGI “n’a pas l’intention d’apporter des modifications concernant l’emploi au sein du groupe ou son empreinte industrielle” ajoute le texte.Il s’engage aussi à maintenir “pendant trois ans au moins trois administrateurs indépendants au conseil d’administration” en signalant son “intention de maintenir la composition de l’équipe de direction de la société”.La clôture de la période initiale de l’offre est prévue pour “le milieu ou la fin du mois de juillet 2025”. Elle ne sera soumise à aucun seuil de réussite autre que la détention de plus de 50% du capital ou des droits de vote.Avec 11.000 collaborateurs et 35 usines verrières dans 12 pays, Verallia revendique la place de leader européen et de troisième producteur mondial de l’emballage en verre.Acteur majeur du packaging des vins et spiritueux, Verallia qui a engrangé de confortables bénéfices après la crise du covid et l’explosion du prix des matières premières, est désormais exposé à la déconsommation mondiale qui affecte les vins.En 2024, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros, en recul de 11,5% sur un an, et un bénéfice net de 238,6 millions d’euros, près de la moitié de celui de 2023.Le groupe a lancé la décarbonation de sa production en électrifiant à 100% son four verrier de Cognac qui permet de réduire de 60% ses émissions de CO2. Il s’est aussi fixé pour objectif d’atteindre un taux de 59% de verre recyclé (calcin) dans ses productions d’ici 2025 et de 66% d’ici 2030, afin de réduire la consommation de matières premières naturelles, la consommation d’énergie et les émissions de CO2 associées.

Renault, en forme sur l’électrique début 2025, veut réduire ses coûts face aux droits de douane

Le constructeur Renault, dont les ventes de voitures électriques et hybrides ont progressé au premier trimestre, veut se montrer “prudent” face au contexte douanier dans le secteur de l’automobile et envisage une “réduction de coûts supplémentaire”, a-t-il indiqué jeudi.Le chiffre d’affaires du constructeur automobile est resté stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d’euros (-0,3%). Il a confirmé jeudi ses objectifs financiers pour l’année 2025, qui incluent notamment une marge opérationnelle au-dessus de 7%.Le groupe, qui n’est “pas impacté directement” par les droits de douane américains sur les véhicules importés, a toutefois prévu de se montrer “prudent” face à leur effet sur la demande et prévoit un “plan de réduction de coûts supplémentaire”, a indiqué la direction lors d’un brief avec des journalistes.Le groupe n’a pas spécifié le montant de réduction de coûts envisagé, mais a indiqué que cela pourrait passer par le “décalage de quelques projets, par exemple le lancement aux Etats-Unis d’un modèle Alpine”, la marque sportive de Renault, a indiqué Duncan Minto, directeur financier du groupe.De lourdes surtaxes douanières de 25% pénalisent depuis début avril les importations de voitures et de pièces détachées automobiles aux Etats-Unis. Si certains groupes, comme Renault, importent peu aux Etats-Unis et ne sont donc pas directement concernés par les droits de douane, aucune entreprise “ne sera totalement à l’abri d’une baisse de la confiance des consommateurs et d’une diminution de la demande dans le secteur”, expliquait mercredi l’agence de notation Fitch dans une note.Cette dernière conjecturait également une hausse des prix des voitures “partout dans le monde pour compenser les droits de douane américains”, ce que ne prévoit pas Renault, la direction assurant jeudi que “la dynamique était plutôt inverse”, avec des économies de coûts qui seront rendues “en partie aux clients, que ce soit dans les prix ou dans le contenu” des voitures.- L’électrique en hausse -Renault a augmenté ses ventes de voitures électriques et hybrides au premier trimestre, notamment grâce au lancement fin 2024 de la très attendue R5, “qui est entrée dans le top 5 des voitures électriques en Europe”, a indiqué la direction.31% des voitures vendues par le groupe en Europe au premier trimestre étaient des véhicules hybrides, c’était autour de 20% il y a un an sur la même période.Pareillement, 13% des voitures vendues en Europe étaient entièrement électriques, contre autour de 8% au premier trimestre 2024, “grâce à la R5”, “la Scenic E-Tech” et la “Spring” de Dacia, autre marque du groupe.Son modèle phare, la Sandero, – parmi les voitures les moins chères du marché -, a été “de nouveau le véhicule le plus vendu en Europe” au premier trimestre, a indiqué le groupe.Selon les chiffres de l’Association des constructeurs (Acea) publiés jeudi, les immatriculations de véhicules à moteurs électriques dans l’Union européenne ont progressé de 23,9% au premier trimestre 2025 sur un an, représentant à présent 15,2% des immatriculations.Au niveau mondial, le groupe Renault a vendu 564.980 véhicules au premier trimestre 2025, contre 549.204 sur la même période en 2024.Vers 10H00 GMT, l’action de Renault à la Bourse de Paris prenait 1,91%, à 45,81 euros, dans un marché en baisse (-0,52% pour l’indice CAC 40).

Pesticides: l’agence sanitaire alerte sur des effets néfastes pour la santé des jeunes enfants

Les autorités sanitaires alertent jeudi sur l’effet néfaste pour la santé humaine de pesticides très utilisés en agriculture mais aussi en usage domestique, pointant en particulier des risques pour “le neurodéveloppement des très jeunes enfants”, notamment ceux exposés in utero.L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) avait mandaté un collectif d’experts indépendants pour évaluer les risques potentiels à partir des résultats d’une expertise de l’Inserm de 2013 mise à jour en 2021. Celle-ci dresse un état des lieux des connaissances sur les liens entre l’exposition aux pesticides – produits phytopharmaceutiques à usage agricole, produits biocides, vétérinaires- et la survenue de pathologies.Ces experts ont croisé les données disponibles sur les présomptions de lien entre expositions aux pesticides et pathologies humaines établies par l’Inserm, celles sur les usages autorisés et sur les toxicités des différents pesticides.Au terme de ce travail l’Anses pointe des “signaux sanitaires”, dont “les plus importants concernent les organophosphorés, et surtout les pyréthrinoïdes”.Ces substances “sont utilisées comme insecticides, mais certains produits phyto-pharmaceutiques et des médicaments vétérinaires, en contiennent également”, précise à l’AFP Matthieu Schuler, directeur général délégué en charge du pôle sciences pour l’expertise à l’Anses.Parmi elles, “la ciperméthrine est utilisée pour protéger les cultures, et en tant que médicament vétérinaire pour les moutons ou contre les tiques”, précise-t-il.L’agence lance ainsi quatre alertes (niveau le plus élevé du “signal sanitaire” qu’elle peut émettre): l’une porte sur “les effets de l’exposition aux pyréthrinoïdes pendant la grossesse et la petite enfance sur le neurodéveloppement des enfants”, notamment révélés par une étude de 2022 – réalisée en population générale en Chine, elle montre des effets “particulièrement prononcés” à des niveaux d’exposition élevés – suscitant des “préoccupations importantes et croissantes”, pointent les experts.Une autre porte sur “l’altération des capacités motrices, cognitives et des fonctions sensorielles chez l’enfant” exposés in utero aux organophosphorés qui sont des ingrédients d’insecticides.Les deux autres sont relatives à des “troubles cognitifs chez l’adulte” et des leucémies, “en lien avec une exposition professionnelle aux organophosphorés”.Aussi, des “atteintes spermatiques ont également été identifiées dans la population générale, toutes sources d’exposition confondues, néanmoins avec un niveau de présomption plus faible”, révèle l’Anses. – “Utilisation très importante” -En outre, “une substance de la famille des pyréthrinoïdes, la deltaméthrine, est également associée à un risque accru de leucémie” en “lien avec une exposition professionnelle”, avec “un niveau de présomption moyen”, poursuit l’agence sanitaire.Or l’utilisation de ces substances insecticides est “encore très importante”, tant pour “des usages professionnels agricoles” que “des usages biocides professionnels et amateurs”, souligne l’Anses.Ainsi, “la source principale d’exposition de la population générale, ce sont les bombes et les prises insecticides utilisées pour éloigner les insectes, ou les colliers pour chiens et chats”, indique M. Schuler.Si “l’on n’est pas capables aujourd’hui d’être très précis sur les sources d’exposition” qui doivent être davantage étudiées, l’étude Esteban de Santé publique France a montré en 2021 des “niveaux importants” d’imprégnation de la population française pour les pyréthrinoïdes, “plus élevées chez les enfants que les adultes”, rappelle-t-il.Pour “mettre en place des mesures de prévention en santé publique, l’Anses recommande d’identifier les sources d’expositions les plus importantes aux pyréthrinoïdes parmi tous les usages insecticides possibles: médicaments, produits phytopharmaceutiques et biocides”, “matériaux de construction et d’ameublement, textiles”.En revanche l’usage des organophosphorés est “très limité aujourd’hui en France”.L’Anses a transmis ses travaux aux autorités européennes -Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), Agence européenne des médicaments (AME) – alors que l’autorisation de mise sur le marché de certains de ces produits (téfluthrine, lambda-cyhalothrine, deltaméthrine) est en cours de réexamen niveau de l’UE.L’agence appelle d’ores et déjà à informer les professionnels de santé et la population à “limiter l’utilisation” des produits contenant des pyréthrinoïdes, “en particulier lors de la phase prénatale et la petite enfance”. Ces produits sont épandus pour éradiquer les moustiques vecteurs de l’épidémie de dengue à la Réunion, un “usage qui paraît essentiel”, contrairement aux “usages de confort contre des araignées, à la maison”, dit M. Schuler.

Guerre commerciale: Pékin dément toute négociation avec Washington

La Chine a fermement réfuté jeudi l’existence de négociations avec Washington, après des propos du président américain Donald Trump ayant suggéré l’éventualité d’un accord entre les deux puissances engagées dans un bras de fer commercial.La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.Interrogé mercredi sur la possibilité d’une réduction de ces surtaxes, M. Trump a répondu qu’il y aurait “un accord équitable avec la Chine, ce sera équitable”.Interrogé sur l’existence de ces négociations, le ministère chinois du Commerce a rétorqué jeudi que “toute affirmation concernant une avancée dans les discussions sino-américaines relève de la pure spéculation et ne repose sur aucun fait concret”.”En tant qu’autorité chargée des relations économiques et commerciales extérieures, je tiens à souligner qu’il n’y a actuellement aucune négociation commerciale en cours entre la Chine et les États-Unis”, a souligné un porte-parole du ministère du Commerce, He Yadong, lors d’une conférence de presse hebdomadaire.L’existence de ces discussions est “une fausse information”, a également martelé jeudi Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse distincte.”La position de la Chine est constante et claire: s’il faut se battre, nous irons jusqu’au bout, mais si c’est pour dialoguer, alors nos portes sont grandes ouvertes”, a ajouté le porte-parole.- Pas “acceptable” -Donald Trump a imposé début avril des droits de douane punitifs à tous les partenaires des Etats-Unis, provoquant une tempête sur les marchés mondiaux.Mais alors que ces surtaxes ont été ramenées une semaine plus tard à 10% pour l’ensemble des pays, elles ont grimpé à 145% pour la Chine. Cette dernière a répliqué par ses propres droits de douane de 125% sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.Ces surtaxes réciproques sont comparables à “un embargo commercial” bloquant les échanges entre les deux pays, a estimé mardi à huis clos le ministre américain des Finances Scott Bessent, selon le témoignage d’une source présente à l’AFP.Pékin, qui se dit prêt à mener le bras de fer commercial “jusqu’au bout”, a par ailleurs semblé s’agacer à plusieurs reprises des négociations engagées par les autres pays avec Washington.Le ministre chinois des Affaires étrangères a appelé mardi le Royaume-Uni et l’Union européenne à défendre “l’ordre commercial multilatéral”.La Chine et l’UE devraient “travailler ensemble pour construire une économie mondiale ouverte”, a déclaré Wang Yi à son homologue autrichienne, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères chinois.”La pression, les menaces et le chantage ne sont pas des méthodes acceptables pour la Chine”, a de nouveau insisté jeudi le ministère chinois du Commerce.Le ministère a également rappelé les conditions de la Chine à un dialogue avec Washington: “faire preuve de sincérité dans les discussions”, et “revenir à un dialogue sur un pied d’égalité”.

Sanofi envisage “potentiellement” d’augmenter ses investissements aux États-Unis 

Sanofi pourrait suivre le mouvement des laboratoires pharmaceutiques qui anticipent d’éventuels droits de douane sur les médicaments en investissant aux États-Unis pour y muscler leur production. Le groupe français a indiqué envisager “potentiellement des investissements supplémentaires” outre-Atlantique.À l’occasion de ses résultats trimestriels et sans trop s’avancer, le directeur financier du géant pharmaceutique, François Roger, a déclaré jeudi que Sanofi évaluait ses besoins de capacité de production aux États-Unis où il envisage “potentiellement des investissements supplémentaires”.”Même avant toute la discussion sur les droits de douane”, le groupe avait planifié de fabriquer davantage aux États-Unis, a-t-il souligné, disant surveiller “de près le développement” la situation liée à l’offensive protectionniste américaine.”Nous avons envisagé tous les scénarios à ce jour et nous communiquerons toute évolution, si nécessaire, le moment venu”, a-t-il dit.Le groupe réalise à peu près la moitié de son chiffre d’affaires aux États-Unis (son plus gros marché) où seulement 25% de sa production est implantée, répartie dans cinq usines.Depuis trente ans, les produits pharmaceutiques sont exonérés de droits de douane mais, devant la menace américaine qui plane sur le secteur, plusieurs gros laboratoires pharmaceutiques, notamment américains et suisses, ont annoncé tour à tour des investissements massifs aux États-Unis pour y renforcer leur capacité de production.Investir davantage ne veut pas forcément dire ouvrir de nouveaux sites mais peut passer par un renforcement des capacités de production des usines existantes ou un recours accru à des sous-traitants locaux.”Action urgente” de l’EuropeDans le même temps, M. Roger s’est fait l’écho des revendications adressées tout récemment par les gros fabricants pharmaceutiques à l’Union européenne.”L’Europe parle beaucoup de souveraineté sanitaire et les actions ne correspondent pas toujours aux ambitions”, a-t-il déploré, fustigeant “des contrôles stricts des prix”, “des plafonds de croissance pour les médicaments brevetés” et “une imprévisibilité illimitée”.”Tandis que les États-Unis attirent plus de 100 milliards de dollars dans de nouveaux investissements biopharma, l’Europe est clairement en retard en raison d’un manque de conditions de marché favorables”, a-t-il dénoncé.La veille, le patron de Sanofi, le Britannique Paul Hudson, et celui de Novartis, Vas Narasimhan, avaient appelé l’Europe à “valoriser correctement l’innovation” dans une lettre publiée dans le Financial Times, estimant que “l’incertitude liée aux droits de douane réduit encore davantage les incitations à investir dans l’UE”.Ils avaient déjà co-signé le 11 avril une lettre d’avertissement adressée à Bruxelles aux côtés de 30 autres dirigeants de grandes entreprises dont Novo Nordisk, Pfizer, Eli Lilly, Roche, Merck, GSK ou encore Servier.Sur fond de guerre commerciale, ils mettent en garde contre une érosion des investissements pharmaceutiques dans l’UE au profit des États-Unis, marché-clé du secteur de la santé à la fois comme client et pour l’innovation.”Dans un monde relativement volatil”, le directeur financier dit ne s’attendre “à aucun événement spécifique pouvant impacter l’économie globale et pouvant impacter Sanofi”, dont l’activité “n’est pas vraiment fortement dépendante” de la conjoncture.”Solide début d’année”Ainsi, le groupe se dit confiant sur ses objectifs pour 2025 après un premier trimestre marqué par une hausse de 10,8% de son chiffre d’affaires à 9,895 milliards d’euros.Et ce, même si pour les deux prochains trimestres, il s’attend à ne “pas pouvoir maintenir le niveau de croissance” du début de l’année, du fait d’un troisième trimestre “exceptionnellement élevé l’année dernière, ce qui crée une base de comparaison un peu compliquée”, indique M. Roger.”Un solide début d’année”, notent les analystes d’Oddo BHF qui attendent “encore plus de détails concernant l’impact des droits douaniers américains” et estiment que la confirmation des prévisions de Sanofi pour l’ensemble de l’année “constitue déjà un élément rassurant”.Vers 10H25 (08H25 GMT), l’action cédait 1,21% à 92,11 euros à la Bourse de Paris, qui reculait 0,92%.Côté rentabilité, le bénéfice net ressort à 1,893 milliard d’euros, comparé au 1,133 milliard d’euros publié à la même période de l’an dernier, qui avait été plombé par des coûts de restructuration et de séparation de son pôle de médicaments en vente libre Opella.La réalisation de la vente d’une part majoritaire de cette entité au fonds américain CD&R de 50% “devrait intervenir dans les prochaines semaines”, selon Sanofi.

Dans les assemblées générales des actionnaires, le climat repasse au second plan

Après quelques années d’effervescence, les résolutions en faveur de la lutte contre le changement climatique se raréfient dans les assemblées générales des actionnaires, dans un contexte international de plus en plus défavorable à ces questions.Le nombre de ces textes, proposés par les entreprises ou par des actionnaires et soumis au vote consultatif des détenteurs d’actions, devrait en effet à nouveau reculer ce printemps pour la saison 2025, après un certain engouement au début de la décennie.”S’il est encore trop tôt pour faire un bilan, il est certain qu’il s’agit d’un sujet en recul”, explique à l’AFP Marie Marchais, responsable engagement pour le Forum de l’investissement responsable (FIR).La tendance ne date pas de cette année et illustre également des évolutions cycliques. Mais le contexte s’est tendu dernièrement aux Etats-Unis, avec l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump, qui détricote les réglementations en faveur du climat.”La plupart des investisseurs institutionnels sont” plus “réticents à utiliser leur droit de vote”, a fait remarquer la coalition d’actionnaires danoise “Follow This”, connue pour avoir mené un retentissant dépôt de résolution en 2023 contre TotalEnergies.La sortie récente de grands fonds américains, Blackrock en tête, d’initiatives en faveur du climat, a accru cette tendance.- “Prudence” -D’autant que ces actions sont de plus en plus risquées judiciairement: l’américain Exxonmobil a lancé des poursuites l’an dernier contre deux groupes d’actionnaires qui voulaient imposer un vote sur la limitation de ses émissions de gaz à effet de serre.Plus généralement, “ces dernières années, les actionnaires se sont cassé les dents en déposant des résolutions, une démarche très compliquée et chronophage”, explique à l’AFP Charles Pinel, directeur associé chez Proxinvest.”Ces difficultés plongent les investisseurs dans l’incertitude quant à la marche à suivre en matière d’action climatique”, a estimé “Follow This”, qui ne déposera cette année aucune résolution, une première depuis 2016.”On devrait assister à un changement de stratégie des actionnaires, avec l’accent mis sur le dialogue avec les sociétés”, via des questions écrites, selon Charles Pinel.Du côté des entreprises, selon des chiffres du FIR datant de mi-avril, seulement 16 sociétés européennes devraient présenter de leur propre chef une résolution climat, aussi appelée “Say on Climate”, contre une vingtaine en 2024 et 2023… et une quarantaine en 2022.Certaines prennent pour “prétexte” les règles européennes dites CSRD, qui imposent cette année aux grandes sociétés de publier une batterie de données liées à la durabilité, “pour dire que cela suffit”, explique Charles Pinel.Et celles qui présentent tout de même des “Say on Climate” à leurs actionnaires “font davantage preuve de prudence, avec des objectifs climatiques soumis à plus de conditions”, explique Marie Marchais.Le français TotalEnergies, qui faisait voter chaque année une résolution à ses actionnaires, a lui décidé de ne pas le faire cette année, arguant qu’il maintenait de toute façon le cap dans sa politique de transition.- “Microscopique” -Dans de nombreuses entreprises, les discussions s’articuleront autour d’actionnaires s’opposant au renoncement d’objectifs environnementaux.Premier exemple: le pétrolier britannique BP, qui a décidé en début d’année d’enterrer sa stratégie climatique. Près d’un quart des actionnaires ont voté, le 17 avril dernier, contre la réélection du patron Helge Lund, exprimant ainsi leur désapprobation.Son compatriote Shell et le norvégien Equinor feront aussi face à des résolutions d’actionnaires les interrogeant sur la compatibilité de récentes décisions d’investissement dans les énergies fossiles, avec leurs objectifs climatiques.Dans ce contexte, le français Engie fait figure de bon élève: le groupe fait voter jeudi une résolution prévoyant de maintenir son ambition de neutralité carbone à 2045, avec des objectifs illustrant “une hausse de l’ambition”, selon le FIR.Mais “tant que cela ne sera pas contraignant, ce genre de démarche restera microscopique”, estime Marie Marchais. En 2023, le législateur français avait failli imposer une obligation de “Say on Climate” aux entreprises, avant de renoncer.En France, seul le code professionnel Afep-Medef, qui rassemble des recommandations auxquelles se réfèrent les entreprises cotées, préconise qu’une stratégie climatique soit présentée, sans vote, à l’assemblée générale, tous les 3 ans au moins.Mais “cela n’a pas le même impact si on ne fait pas voter les actionnaires”, selon Charles Pinel.

La Bourse de Paris recule, entre résultats et guerre commerciale

La Bourse de Paris cède du terrain jeudi, les yeux rivés sur la guerre commerciale entre Washington et Pékin, tout en digérant une série de résultats trimestriels d’entreprises majoritairement mal reçus.Vers 10H00 (heure de Paris), le CAC 40 perdait 0,91% à 7.415,54 points, soit un recul de 66,82 points. La veille, l’indice vedette avait terminé en hausse de 2,13%, pour s’établir à 7.482,36 points.Les marchés ont “de nombreuses interrogations concernant l’avenir des droits de douane” américains, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les investisseurs avaient salué mercredi le ton plus conciliant des Etats-Unis dans leur conflit commercial avec Pékin, alors que le président américain Donald Trump avait évoqué la possibilité d’un accord commercial “équitable” avec la Chine.Mais “pour éviter l’assombrissement des perspectives de croissance mondiale, un accord doit être trouvé rapidement”, note Kathleen Brooks, du cabinet XTB. Or, des propos du secrétaire américain au Trésor Scott Bessent rapportés par la presse, selon lesquels un rééquilibrage sino-américain “pourrait prendre deux à trois ans”, contribuent “quelque peu à freiner l’optimisme des marchés”, avertit Lloyd Chan, de la banque MUFG.Cette prise de parole a “déconcerté” les investisseurs, abonde Andreas Lipkow, analyste indépendant.”La volatilité va rester élevée, sous l’effet de l’incertitude tant qu’aucun accord définitif n’est conclu”, soulignent les analystes de Natixis.Côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français atteignait 3,22%, contre 3,23% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,48%.Pluie de résultatsLa saison des résultats trimestriels d’entreprises s’intensifie à Paris. La plupart sont mal reçus par les investisseurs.Dassault Systèmes plongeait de 6,70% à 31,64 euros, vers 10H00, après avoir enregistré une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales reculait lui de 4,43%. Il avait perdu plus de 5% dans les premiers échanges, suite à la publication de résultats trimestriels, où il a fait état de prises de commandes décevantes, par rapport aux prévisions des analystes.Le groupe de luxe Kering plongeait de 5,89%, après avoir annoncé mercredi des ventes en baisse de 14% à 3,88 milliards d’euros sur le premier trimestre 2025 et “redouble de vigilance pour surmonter les turbulences macro-économiques”.Le spécialiste des paiements électroniques Worldline voyait son titre dévisser de 9,22%. Il a enregistré un chiffre d’affaires en baisse de 2,3% sur un an, lié principalement à la résiliation d’un important contrat.Exception à la morosité ambiante: le constructeur automobile Renault gagnait 2,34%, après avoir fait état d’un chiffre d’affaires stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d’euros (-0,3%), avec une hausse des ventes de voitures électriques et hybrides.