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Wall Street termine en hausse, pour la troisième séance d’affilée

La Bourse de New York a terminé en hausse pour la troisième séance d’affilée jeudi, portée par les capitalisations géantes du secteur technologique et par la détente des taux obligataires.Le Dow Jones a gagné 1,23%, l’indice Nasdaq a progressé de 2,74% et l’indice élargi S&P 500 de 2,03%.”Il s’agit d’un mouvement de soulagement (qui) continue de se manifester” sur la place américaine, a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.”L’évolution des prix des bons du Trésor a également contribué à l’intérêt des investisseurs pour les actions”, expliquent les analystes de Briefing.com.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est franchement détendu, à 4,30%, contre 4,39% mercredi en clôture.Par ailleurs, “le secteur technologique est en tête de peloton, reflétant le leadership des méga-capitalisations et des fabricants de puces”, observent  de leur côté les analystes de Briefing.com. Les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, ont en effet tous terminé en forte hausse: Tesla (+3,50%), Alphabet (+2,57%), Amazon (+3,29%), Meta (+2,48%), Apple (+1,84%), Microsoft (+3,45%) et Nvidia (+3,62%). Après la clôture, Alphabet, maison-mère de Google, a annoncé un bénéfice net de à 34,5 milliards de dollars pour le seul premier trimestre, en hausse de 46% sur un an, soit 2,81 dollars par action, près d’un quart de plus que les 2,34 dollars attendus par les analystes.Dans les échanges éléctroniques après-Bourse, le titre Alphabet prenait 4,23%. Le géant de l’informatique IBM a lui plongé en clôture (-6,58%) à cause de performances jugées décevantes, tandis que le spécialiste des semiconducteurs Texas Instruments (+6,56%) a pu profiter de résultats meilleurs qu’attendu.Côté indicateurs économiques, les demandes hebdomadaires d’allocation chômage sont ressorties conformes aux attentes des économistes. Les ventes de logements anciens ont pour leur part chuté en mars aux Etats-Unis, ces chiffres s’établissant par ailleurs en deçà des attentes des analystes.En outre, Wall Street a fait fi du flou persistant autour de la guerre commerciale lancée par les Etats-Unis.Les grands accords promis par Donald Trump pour mettre fin à la guerre commerciale tardent à prendre forme, alors que l’Europe prévient que tout compromis est “encore loin” et après que la Chine a nié jeudi jusqu’à l’existence de discussions.”On ne va pas se cacher qu’on est encore loin d’un accord”, a affirmé le ministre de l’Economie français Eric Lombard.Le président américain, lui, ne cesse de promettre des “deals” rapides avec tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Côté entreprises, les investisseurs américains ont digéré une nouvelle salve de résultats trimestriels dans d’autres secteurs aussi.Le géant américain des snacks et des boissons PepsiCo a perdu du terrain (-4,89%) après avoir abaissé jeudi ses prévisions pour l’ensemble de l’année, du fait de la “volatilité et d’incertitudes” causées par la guerre commerciale et par une consommation “modérée” dans certains marchés.Procter and Gamble a perdu de la vitesse (-3,77%). L’entreprise a enregistré sur les trois premiers mois de l’année un tassement de ses ventes et revu à la baisse ses objectifs annuels, évoquant un contexte “volatil”.American Airlines s’est octroyé 3,11% malgré une perte nette plus creusée qu’attendu au premier trimestre et a annulé ses prévisions pour l’année face aux incertitudes économiques.Le fabricant américain de jouets Hasbro s’est envolé (+14,58%) grâce à des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre.

Guerre commerciale: les “deals” promis par Trump tardent à prendre forme

Les grands accords promis par Donald Trump pour mettre fin à la guerre commerciale tardent à prendre forme, alors que l’Europe prévient que tout compromis est “encore loin” et après que la Chine a nié jeudi jusqu’à l’existence de discussions.”On ne va pas se cacher qu’on est encore loin d’un accord”, a affirmé le ministre français de l’Economie Eric Lombard.Le président américain, lui, ne cesse de promettre des “deals” rapides avec tous les partenaires commerciaux des Etats-Unis.”Nous parlons avec la Chine”, a assuré jeudi le républicain, qui répète qu’il veut un accord “équitable” avec la deuxième puissance mondiale, lequel se traduira par une baisse “substantielle” des surtaxes imposées sur les marchandises chinoises.Donald Trump n’a pas précisé qui participait à ces discussions, estimant que cela n’avait “pas d’importance”.- “Fausse information” -Son offensive commerciale a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.”Il n’y a actuellement aucune négociation commerciale en cours entre la Chine et les États-Unis”, a au contraire souligné un porte-parole du ministère chinois du Commerce, He Yadong.L’existence de ces discussions est “une fausse information”, a également martelé jeudi Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Hors Chine, Donald Trump avait commencé par annoncer de très lourds droits de douane mondiaux, avant de les ramener à un taux général de 10% sur tous les pays, et en fixant au 9 juillet la date limite pour négocier des traités commerciaux.Il a aussi lancé des droits de douane sectoriels, et mène une offensive commerciale séparée contre le Canada et le Mexique, pour l’instant en grande partie suspendue.La Maison Blanche assure avoir été contactée par 90 pays et dit avoir reçu jusqu’ici 18 propositions écrites d’accord commercial.Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé jeudi qu’un “accord cadre” pourrait être conclu dès “la semaine prochaine” avec la Corée du Sud, pays avec lequel les Etats-Unis sont liés par un traité de libre-échange entré en vigueur en 2012. L’exécutif américain tente en attendant de tempérer l’impact attendu de certaines taxes douanières sur l’industrie américaine, qui importe matières premières et composants en masse.- “Rationaliser” -Un responsable de la Maison Blanche a dit à l’AFP que le gouvernement cherchait par exemple à “rationaliser” les taxes qui concernent l’industrie automobile, confrontée à la fois à des droits de douane sectoriels visant les pièces détachées, et à des droits de douane sur l’acier et l’aluminium.S’agissant de Pékin, le ton ne semble pas franchement à la détente.Le président américain a violemment critiqué jeudi le refus par la Chine de prendre livraison d’avions neufs de l’américain Boeing et a dénoncé l’entrée de fentanyl aux Etats-Unis, dont il rend Pékin responsable, ajoutant: “il faut que cela cesse, maintenant.”Et pour ce qui concerne l’UE, la Maison Blanche a qualifié d'”extorsion” les lourdes amendes infligées par Bruxelles aux géants américains de la tech Apple et Meta.L’offensive protectionniste lancée par Donald Trump, censée rétablir la balance commerciale, éponger le déficit budgétaire et réindustrialiser l’Amérique, donne des sueurs froides aux entrepreneurs comme aux consommateurs, dans le monde entier.- “Un peu perdus” -Le géant américain des en-cas et des boissons PepsiCo a par exemple partiellement abaissé jeudi ses prévisions pour l’ensemble de l’année, du fait “d’incertitudes” causées par la guerre commerciale.Les constructeurs japonais Toyota, Nissan et Honda ont vu leurs ventes de voitures s’envoler en mars aux Etats-Unis, les automobilistes se précipitant avant que les droits de douane ne fassent grimper les prix.Le gouvernement taïwanais a lui annoncé un budget spécial de 410 milliards de dollars taïwanais (11,1 milliards d’euros) pour stimuler l’économie et protéger l’île des effets des nouveaux droits de douane américains.Quant aux marchés boursiers, qui vont de glissades en rebonds au gré des déclarations du locataire de la Maison Blanche, ils “semblent un peu perdus”, commentait jeudi Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB, résumant le sentiment général.

La SNCF dévoile le train “Oxygène” qui remplacera les Intercités Corail

La SNCF a présenté jeudi la première rame “Oxygène”, destinée à remplacer les Intercités Corail des lignes Paris-Clermont Ferrand et Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT), connues pour leurs retards régulièrement dénoncés par les usagers. Baptisé “Oxygène”, ce nouveau modèle de train conçu par le constructeur espagnol CAF, propose un intérieur de bois clair, des fauteuils plus confortables, des prises électriques et USB à chaque place, des emplacements pour les vélos, 22 places supplémentaires et réduira d’un quart d’heure le trajet Paris-Clermont.Ce train, dévoilé jeudi au technicentre de Villeneuve-Saint-Georges dans le Val-de-Marne, devrait être autorisé à rouler sur le réseau ferré national en décembre 2026, et les voyageurs pourront le découvrir en 2027, année où la majorité des 28 nouvelles rames sera livrée. Ces rames devaient initialement être déployées à partir du deuxième semestre 2025, mais le constructeur avait annoncé du retard.- Plus de confort et une meilleure accessibilité – Les trains “Oxygène” comptent 418 places contre 396 pour les Corail, avec 101 sièges rouges réservés à la première classe, dont une quarantaine en première “Premium” aux sièges plus spacieux.Les personnes en situation de handicap disposent également de davantage de place. Elles pourront rester en fauteuil, ou se transférer vers un siège et attacher leur fauteuil replié avec une ceinture. Une barre de traction permet aussi de se relever plus simplement et des boutons SOS pour demander de l’aide sont disposés au plus près. Les voitures sont équipées de signalétiques en braille et relief positif pour les personnes malvoyantes. Les sièges sont plus hauts, pour laisser de la place à des chiens guide.Autre nouveauté, des caméras de “vidéoprotection” sont installées dans les voitures. La rame compte 10 places vélo, numérotées pour pouvoir réserver son emplacement, des prises étant prévues pour recharger les vélos électriques.- De l’oxygène pour les “trains de la colère” -Des centaines d’usagers et élus locaux des lignes POLT et Paris-Clermont Ferrand s’étaient rendus le 15 avril dans la capitale dans deux “trains de la colère” pour demander davantage d’investissements pour ces “lignes sinistrées”.”Montés à Paris avec détermination, chacun redescend dans sa province en proie à de la colère. À défaut d’oxygène, la lente asphyxie de nos territoires semble inéluctable”, avait fustigé la municipalité de Limoges. La délégation avait été accueillie “une dizaine de minutes” au ministère des Transports, sans le ministre.”Depuis qu’il y a eu le premier TGV en 1981, le réseau classique a été sous-entretenu. Sur la ligne POLT, il faut tout reprendre: changer les rails, les traverses, le ballast, les poteaux caténaires, les fils de contact (…) et mettre des locomotives en état de marche”, avait également déclaré à cette occasion Jean-Noël Boisseleau, vice-président d’Urgence Ligne POLT.En janvier 2024, 700 passagers étaient également restés bloqués sur cette ligne une nuit de grand froid, transformant un trajet de trois heures et demie en onze heures. Des travaux de rénovation de 70 km de voies entre Paris et Orléans ont débuté ce mardi, entraînant l’interruption du trafic ferroviaire entre 10h et 15h en semaine jusqu’en août, puis de 9h30 à 17h30 jusqu’en janvier.- Investissement étatique de 850 millions d’euros – Les 28 nouvelles rames “Oxygène” ont coûté environ 700 millions d’euros à l’Etat, en charge de ces lignes, auxquels il faut ajouter 150 millions d’euros pour la maintenance. Les lignes POLT (700 km de voie ferrée) et Clermont-Paris (420 km) transportent respectivement 2,6 et 1,9 millions de voyageurs chaque année dans des trains Intercités.SNCF Voyageurs a également annoncé fin 2024 acheter 22 autres rames “Oxygène” pour la ligne Bordeaux-Toulouse-Marseille, qui devraient être livrées en 2029 selon Alain Picard, directeur général de CAF France. Une opération de 650 millions d’euros intégralement financée par l’Etat qui subventionne ce “train d’équilibre du territoire” (TET).Sur la commande totale de 50 rames, 42 seront intégrablement fabriquées dans l’usine de Reichshoffen (Bas-Rhin) bien que les premières aient été au moins en partie fabriquées en Espagne.Selon Alain Picard, l’Etat devra décider en 2028 s’il commande d’autres rames “Oxygène”, dont l’ambition est de remplacer les Intercités Corail. “Cela dépend des projets de l’Etat sur d’autres lignes Intercités. Par exemple, on entendait parler d’un Nancy-Lyon qui pourrait même descendre plus bas, donc à voir ce que l’Etat décide”, a-t-il ajouté.

Missions du FMI: Bessent a “soulevé des points importants”, estime la directrice générale du FMI

Le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent a “soulevé des points importants” en appelant le FMI à se recentrer sur ses missions, a affirmé jeudi la directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva, qui “espère pouvoir en discuter prochainement avec lui”.”Les Etats-Unis sont notre principal actionnaire, nous prenons bien sûr avec beaucoup de considération sa parole, et j’ai beaucoup apprécié la volonté du ministre de maintenir les engagements américains et son rôle”, a ajouté Mme Georgieva, au cours d’une conférence de presse au siège du Fonds monétaire international (FMI).La veille, lors d’un événement en marge des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale (BM) qui se tiennent jusqu’à vendredi, M. Bessent avait appelé les deux institutions à “se concentrer sur les besoins” des Etats membres.”La stabilité et la croissance doivent être les points cardinaux du succès du FMI”, a souligné M. Bessent, estimant que l’institution “emploie une part disproportionnée de son temps et de ses ressources à travailler sur le réchauffement climatique, le genre ou les questions sociales”, des sujets “qui ne sont pas les missions du FMI”.Egalement présent à Washington, le ministre français de l’Economie et des Finances, Eric Lombard, a souligné pour sa part, auprès de l’AFP, que “la lutte contre le changement climatique reste une priorité et qu’évidemment nous sommes dans une société inclusive”.Le FMI et la BM “mettent en place des politique qui, très probablement, vont se poursuivre”, dans la mesure où les risques ne vont pas disparaître “c’est très fortement porté par la France et par l’Union européenne”.Leur vision sur le climat et les égalités hommes-femmes n’est pas la nôtre”, a-t-il insisté.- “Nous sommes une petite institution” -“Nous avons 191 Etats membres, avec différents types de risques et que nous devons aider à être plus résistants face aux chocs”, a répondu jeudi Mme Georgieva.”Dans le cas, par exemple, des pays caribéens, frappés de manière régulière par des événements climatiques extrêmes, c’est une préoccupation pour eux. Et s’ils nous demandent comment être plus résistants face à ces chocs, une fois de plus, d’un point de vue financier”, l’institution doit être en mesure de les aider, a détaillé la directrice générale du Fonds.Si elle se dit “d’accord” avec M. Bessent, Mme Georgieva a également rappelé que “c’est un monde complexe, avec sans arrêt des défis gigantesques. Et nous sommes une petite institution, notre budget, en valeur réelle, n’a pas bougé depuis 20 ans”.Interrogée en particulier sur le Fonds pour la soutenabilité et la résilience, l’instrument employé par le FMI pour prêter à plus long terme aux Etats afin de les aider à financer des politiques d’adaptation et de réduction des risques liés au réchauffement climatique, Mme Georgieva a assuré qu’il ne représentait “qu’une petite part” de l’ensemble des engagements du Fonds.”Nous ne sommes pas des experts du climat”, a-t-elle souligné, “mais nous devons aider nos membres touchés par des événements climatiques à s’assurer que cela n’entraînera pas de choc de la balance des paiements et réduire les dommages sur l’économie”.”Nous ne faisons que ce que les Etats membres nous disent de faire”, a insisté la patronne du Fonds.Revenant par ailleurs sur les conséquences de la hausse des droits de douane imposés par le président américain Donald Trump, Mme Georgieva a souligné que “ce qui inquiète le plus nos membres, c’est l’incertitude” qui en découle, avec des décisions qui peuvent évoluer parfois le jour même.”Je dois insister: l’incertitude est mauvaise pour les affaires. Le plus tôt ce nuage qui gronde au-dessus de nouveau disparait, le mieux ce sera pour les perspectives de croissance et pour l’économie mondiale”, a déclaré Kristalina Georgieva.L’impact des droits de douane et de l’indécision américaine est cependant variable d’une région à l’autre, comme l’a souligné le rapport sur l’économie mondiale (WEO) actualisé mardi, qui a pointé une exposition plus marquée du Canada et du Mexique mais aussi des pays asiatiques que de l’Europe.

ArcelorMittal: face aux 600 suppressions de postes en France, l’Etat sommé d’intervenir

Au lendemain de l’annonce par ArcelorMittal de 600 suppressions de postes dans le nord de la France, des voix de gauche et des syndicalistes ont exhorté jeudi l’Etat à intervenir, François Ruffin l’appelant à entrer au capital du géant sidérurgique.”L’industrie est en train de crouler (…) sous des effets d’importations massives et à bas coût”, a déploré le député de gauche de la Somme, devant l’usine de Dunkerque.Selon lui, une entrée au capital de l’État ne suffit pas: “Il doit y avoir derrière un volet protection”, avec “des protections européennes”, des “taxes aux frontières”, des “barrières douanières”, des “quotas d’importation”, sinon, “l’industrie sur notre continent, c’est fini”, a-t-il estimé.Le deuxième sidérurgiste mondial, aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, a suspendu des projets d’investissements massifs dans la décarbonation du site de Dunkerque, réclamant des mesures pour protéger l’acier décarboné européen de la concurrence notamment chinoise.”L’État doit arrêter de se cacher, et agir pour protéger notre industrie”, a estimé la numéro un de la CGT Sophie Binet sur X, ajoutant : “nationaliser est possible, le Royaume Uni a déjà ouvert la voie”.Pour le secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque, Gaëtan Lecocq, “c’est la première saignée. Il faut arrêter l’hémorragie tout de suite”, faute de quoi on parlera “de milliers, voire de dizaines de milliers d’emplois” menacés. “Nous sommes pour un acier vert, si Mittal ne veut pas le faire, qu’il dégage”.”La stratégie de Mittal, c’est de se désengager de l’Europe”, a-t-il accusé, estimant que le groupe cherche en réalité à “augmenter sa marge” en délocalisant. “S’il veut laisser crever l’outil, qu’il s’en aille, et qu’on nationalise “.Interrogé à ce sujet, le cabinet du ministre français de l’Industrie a souligné que “la question n’est pas vraiment posée puisque Arcelor n’est pas à vendre”. “Ce qu’il faut c’est redonner confiance” et “convaincre l’entreprise que la Commission européenne (…) sera capable d’avoir des mesures de protection fortes” pour permettre “aux industries de base de produire en Europe avec les contraintes européennes”, a poursuivi cette source.A Florange (Moselle), l’inquiétude est aussi vive parmi les salariés. “C’est une trahison de la direction. Des salariés pleurent parce qu’ils savent qu’ils vont perdre leur emploi”, rapporte Julien Walterspieler, élu CFDT.Le plan présenté mercredi par ArcelorMittal prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support – délocalisées vers l’Inde – mais aussi la production, à la grande surprise des syndicats.- “prix de l’énergie” – Le projet concerne les usines de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire, qui emploient au total quelque 7.100 salariés.Sur CNews/Europe 1, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas a attribué cette situation à “la non-compétitivité de la sidérurgie européenne dans son ensemble”. Elle a rappelé “la surproduction chinoise, notamment en acier, qui vient complètement bousculer les marchés”, réclamant à l’Union européenne “des mesures de protection”. Le commissaire européen à l’Industrie, Stéphane Séjourné, a exprimé jeudi son “incompréhension” , estimant que le plan de soutien de l’UE à la filière intégrait l’ensemble des demandes d’ArcelorMittal.En mars, la Commission avait annoncé une réduction des importations d’acier en Europe de 15% pour protéger la filière sidérurgique en crise, avec un durcissement de quotas à partir d’avril.La cheffe des députés LFI, Mathilde Panot, a déploré sur TF1 les annonces du groupe qui “a reçu des centaines de millions d’euros d’argent public”, évoquant elle aussi une nationalisation.Pour Fabien Roussel (PCF), le plan d’ArcelorMittal “est annonciateur de graves menaces sur la sidérurgie française”. “Nous voulons que cet acier continue d’être produit en France”, a-t-il dit sur SudRadio, martelant sur X “Produisons. Nationalisons”.Le président du Medef, Patrick Martin, a pour sa part estimé que la France payait aujourd’hui “les errements de l’UE sur le prix de l’énergie” et “une stratégie très offensive, très agressive, de la part de la sidérurgie chinoise”. “Il faut réguler le marché: le Medef est résolument pour le libre-échange mais on sait tous que les Chinois (…) ont déversé d’une certaine manière ces excédents de production sur le marché européen”, a-t-il ajouté. zl-gbh-sw-od-im/cnp/as

Washington secoue le sommet sur l’énergie en fustigeant les politiques anti-fossiles

Les Etats-Unis ont fustigé jeudi les politiques hostiles aux énergies fossiles, les qualifiant de “néfastes et dangereuses”, au premier jour du sommet de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la sécurité énergétique, à Londres, s’opposant fermement aux pays qui veulent tourner la page.”Certains veulent réglementer toutes les formes d’énergie, sauf les soi-disant renouvelables, jusqu’à leur disparition complète, au nom de la neutralité carbone. Nous nous opposons à ces politiques néfastes et dangereuses”, a déclaré Tommy Joyce, secrétaire adjoint par intérim à l’Energie pour les affaires internationales.Une critique à peine voilée de l’administration Trump sur l’AIE, devenue boussole de la transition énergétique: en 2021, cette agence née en 1974 après le premier choc pétrolier avait ulcéré les pétroliers en affirmant qu’il fallait renoncer immédiatement à tout nouveau projet hydrocarbure face au réchauffement climatique.Les représentants d’une soixantaine de pays et d’une cinquantaine d’entreprises ont planché jeudi sur l’avenir de la sécurité énergétique, au moment où la planète est secouée par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, les droits de douane américains, ainsi que le climato-scepticisme du président Donald Trump.La Chine, l’Arabie saoudite ou la Russie ne sont pas représentées, tandis que les Etats-Unis n’ont envoyé que des secrétaires d’Etat adjoints par intérim à ce sommet de deux jours co-présidé par le Royaume-Uni.- “Nous faire chanter” -La matinée a été marquée par le discours plus modéré qu’à l’accoutumée du directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, chantre de la transition énergétique, qui a présenté le pétrole et le gaz comme “des éléments clés (du) mix énergétique”.”Ils le resteront dans les années à venir”, a-t-il ajouté, sans évoquer les prévisions de son agence, qui annonçait en 2023 un pic de la demande d’énergies fossiles avant 2030.Il a aussi souligné que l’essor des énergies bas carbone faisait naître “un nouveau défi”: l’approvisionnement en métaux critiques indispensable à la transition énergétique, mais qui se trouvent principalement en Chine.Plus de 40 ans après le premier choc pétrolier, “ces dernières années nous ont montré que la sécurité énergétique ne doit pas être considérée comme acquise”, a-t-il poursuivi. “L’Europe ne doit plus jamais être dans une position où la Russie pense pouvoir nous faire chanter avec de l’énergie”, a renchéri le Premier ministre britannique Keir Starmer.Les robinets de gaz russe se sont progressivement fermés après l’invasion de l’Ukraine en 2022. L’Europe a depuis diversifié ses approvisionnements mais est devenue très dépendante du gaz liquéfié acheminé par bateau de Russie, son deuxième fournisseur après les Etats-Unis.- “Fantasme” -Pour l’Europe, l’indépendance passe par les “énergies propres et produites localement”, a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen qui présentera le 6 mai “une feuille de route, assortie de mesures concrètes visant à mettre fin progressivement” aux importations de carburants fossiles russes.Face aux menaces persistantes, Fatih Birol a préconisé trois “règles d’or”: la “diversification” des sources d’énergie, la “prévisibilité” des politiques et la “coopération” entre Etats.Les investissements dans l’énergie sont le plus souvent gigantesques et pensés à long terme. Or, “si les politiques ne sont pas prévisibles”, elles créent “de l’incertitude” et donc “un problème majeur pour les investisseurs”, a-t-il souligné.Fatih Birol et le ministère britannique de l’Energie Ed Miliband ont aussi appelé à jouer la carte du “multilatéralisme”, au moment où Donald Trump entend se retirer des Etats-Unis de l’Accord de Paris et de plusieurs instances de l’ONU.De manière inattendue, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait salué mercredi la tenue du sommet, jugeant “positif de voir l’AIE se recentrer sur la sécurité énergétique”, son “objectif fondamental”.Car le cartel, qui avait qualifié la sortie des énergies fossiles de “fantasme”, reproche à cette agence de l’OCDE, qui réunit les pays développés, de promouvoir des scénarios de neutralité carbone “irréalistes”.

La Bourse de Paris clôt sur une hausse timide, après une salve de résultats

La Bourse de Paris a terminé en timide hausse jeudi, hésitant après une salve de résultats d’entreprises mais aussi au gré des nouvelles sur le front de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé en timide hausse de 0,27%, avec un gain de 20,42 points à 7.502,78 points. La veille, il avait terminé en hausse de 2,13%, pour s’établir à 7.482,36 points.Le marché “est en mode +wait and see+ (attendre de voir)”, résume Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM. “Il reprend ses esprits après le coup de massue des déclarations douanières de Donald Trump.”La Chine a fermement réfuté jeudi l’existence de négociations avec Washington, après des propos du président américain Donald Trump ayant suggéré l’éventualité d’un accord entre les deux puissances engagées dans un bras de fer commercial.La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.Le marché “souhaite avoir de la visibilité”, poursuit M. Chetouane. “Des règles qui changent du jour au lendemain”, les volte-faces incessants de Donald Trump font que pour le moment, “l’incertitude n’est pas prête de disparaitre”.Interrogé mercredi sur la possibilité d’une réduction de ces surtaxes, le président américain avait en effet répondu qu’il y aurait “un accord équitable avec la Chine”.Salve de résultatsLe groupe Dassault Systèmes a terminé en baisse de 5,11% à 32,13 euros, après avoir annoncé une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales a reculé de 3,79% à 241,30 euros, après avoir perdu plus de 5% dans les premiers échanges, à la suite de la publication de résultats trimestriels, où il a fait état de prises de commandes décevantes, par rapport aux prévisions des analystes.Le groupe de luxe Kering a quant a lui perdu 0,97% à 173,24 euros. Il a annoncé mercredi soir des ventes en baisse de 14% à 3,88 milliards d’euros au premier trimestre et “redouble(r) de vigilance pour surmonter les turbulences macro-économiques”.Le spécialiste des paiements électroniques Worldline a vu son titre dévisser de 11,43% à 5,05 euros. Il a réalisé un chiffre d’affaires en baisse de 2,3% sur un an, lié principalement à la résiliation d’un important contrat.L’action du constructeur automobile Renault a quant à elle gagné 4,38% à 46,92 euros. Le groupe a fait état jeudi d’un chiffre d’affaires stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d’euros (-0,3%), avec une hausse des ventes de voitures électriques et hybrides.Le géant français des télécoms Orange a avancé de 0,36% à 12,71 euros, après avoir annoncé un chiffre d’affaires en très légère hausse au premier trimestre, soutenu par la croissance de ses activités en Afrique et au Moyen-Orient, lui permettant de confirmer ses objectifs annuels, a-t-il annoncé jeudi.

Les Bourses mondiales prudentes face aux tensions commerciales, en pleine saison de résultats

Les Bourses mondiales restent sur leurs gardes en pleine période de résultats trimestriels d’entreprises, les investisseurs étant suspendus aux derniers développements entre la Chine et les Etats-Unis dans un contexte de bras de fer commercial.La Bourse de Paris a terminé en timide hausse de 0,27%, Francfort 0,47%, et Milan 0,96%. Londres a fini à l’équilibre (+0,05%).A Wall Street, Vers 15H45 GMT, le Dow Jones prenait 0,61%, l’indice Nasdaq progressait de 1,82% et l’indice élargi S&P 500 de 1,30%.”Les marchés boursiers semblent un peu perdus”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.Le marché “est en mode +wait and see+ (attendre de voir)”, résume Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM. “Il reprend ses esprits après le coup de massue des déclarations douanières de Donald Trump.”Les investisseurs avaient salué dans un premier temps mercredi le ton plus conciliant des Etats-Unis dans leur conflit commercial avec Pékin.Et des propos du secrétaire américain au Trésor Scott Bessent rapportés par la presse, selon lesquels un rééquilibrage sino-américain “pourrait prendre deux à trois ans”, contribuent “quelque peu à freiner l’optimisme des marchés”, avertit Lloyd Chan, de la banque MUFG.Jeudi, la Chine a fermement réfuté l’existence de négociations avec Washington, après des propos de Donald Trump la veille ayant suggéré l’éventualité “d’un accord équitable” entre les deux puissances.Le marché “souhaite avoir de la visibilité”, poursuit Mabrouk Chetouane. “Des règles qui changent du jour au lendemain”, les volte-face incessants de Donald Trump font que pour le moment, “l’incertitude n’est pas prête de disparaître”.Le dollar fléchitLes espoirs douchés d’une désescalade de la guerre commerciale –lorsque Pékin a démenti l’existence de négociations en cours avec Washington– ont emporté avec eux le billet vert, qui perdait du terrain face à l’euro.Vers 15H45 GMT, le dollar cédait 0,41% face à la monnaie unique, à 1,1363 dollar pour un euro.Depuis début avril, le dollar, fragilisé par la politique erratique du président américain et les craintes sur la croissance américaine, perd environ 5%.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans américain atteignait 4,33%, contre 4,38% la veille en clôture.Saison des résultatsLa saison des résultats trimestriels d’entreprises s’intensifie, la plupart sont mal reçus par les investisseurs.En France, le groupe Dassault Systèmes a perdu 5,11%, après avoir enregistré une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales a reculé de 3,79% après la publication de résultats trimestriels indiquant des prises de commandes décevantes par rapport aux prévisions des analystes.En Suisse, le géant pharmaceutique Roche (+1,94%) a dévoilé jeudi des ventes meilleures qu’attendu, son patron profitant de la publication de ces chiffres pour assurer que le groupe se prépare à tous les scénarios pour protéger ses activités aux Etats-Unis.Nestlé (+0,05%) a publié jeudi un chiffre d’affaires trimestriel meilleur qu’attendu et laissé ses prévisions pour 2025 inchangées, son patron prévenant toutefois que l’impact indirect des droits de douane sur les prix des matières premières et les consommateurs est “incertain à ce stade”.Aux Etats-Unis enfin, le groupe américain Procter and Gamble (-5,35% à New York vers 15H45 GMT) a enregistré sur les trois premiers mois de l’année un tassement de ses ventes et revu à la baisse ses objectifs annuels, évoquant un contexte “volatil”.Le fabricant américain de jouets Hasbro s’envole quant à lui à la Bourse de New York (+16,25% vers 15H45 GMT) après avoir publié jeudi des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre mais s’est abstenu, à ce stade, de réévaluer ses prévisions pour l’ensemble de l’année dans un contexte de guerre commerciale.Le pétrole atoneLes prix du pétrole restent stable jeudi, le marché se montrant plus pessimiste sur l’éventualité d’une trêve en Ukraine et l’avancée des négociations avec l’Iran, ce qui pèse sur les perspectives de l’offre.Vers 15H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait quelque 0,01% à 66,11 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, gagnait 0,08% à 62,32 dollars.

Fonction publique: Bayrou exhorte à maitriser les mesures catégorielles

La masse salariale des agents de la fonction publique a atteint 107 milliards d’euros en 2024, en hausse de 6,7% et la “maitrise” de ces dépenses, en particulier les mesures catégorielles, doit “impérativement être renforcée”, selon une circulaire du Premier ministre adressée au gouvernement et diffusée jeudi.Emplois, crédits, masse salariale: une circulaire de François Bayrou exhorte le gouvernement à la rigueur dans l’exécution du budget, et en particulier concernant les “dépenses catégorielles”, des mesures décidées par les ministères et ciblées en faveur de certaines catégories d’agents publics dans la police, la justice, l’éducation par exemple.”Au titre de la seule année 2024, les mesures catégorielles se sont traduites par une hausse de 3,7 milliards d’euros de la masse salariale de l’Etat”, peut-on lire dans ce document, et elles représentent une enveloppe de crédits “nettement supérieure à celle consacrée aux mesures générales”. Si ces politiques ciblées peuvent être “légitimes”, afin notamment de “mieux reconnaitre certaines missions essentielles ou de remédier à des difficultés d’attractivité de certains métiers”, elles peuvent également “être source d’inégalités si elles ne s’inscrivent pas dans une approche d’ensemble”, peut-on lire.  D’autre part, ces mesures sont pérennisées dans les dépenses de masse salariale dès l’année suivant leur mise en oeuvre et ont pour conséquence une augmentation des dépenses de personnel à long terme, relève le Premier ministre, qui exhorte à “respecter les enveloppes budgétées” et de “limiter les hausses sur les exercices suivants”. Il s’agit d’un rappel de “quelques règles de bon sens”, notamment que “les mesures catégorielles doivent faire l’objet d’un accord préalable, en particulier pour respecter une cohérence interministérielle”, a indiqué à l’AFP Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique.A l’avenir, les ministres sont invités à justifier d’éventuelles futures demandes de mesures catégorielles notamment par une “gestion prévisionnelle des emplois et des compétences”, la “situation démographique”, “l’attractivité des missions”.Les demandes devront également être assorties de propositions visant à “simplifier le cadre statutaire, indiciaire et indemnitaire”, sans surcoût. Et ces propositions pourront aboutir à “supprimer des régimes indemnitaires obsolètes”, ou à envisager des “fusions de corps”, peut-on également lire. 

Coup de frein pour les créations de librairies en 2024

Après trois années record liées à la bonne santé du marché du livre, le nombre de créations de librairies en France a connu un repli en 2024, a annoncé jeudi le Centre national du livre (CNL), tandis que le nombre de fermetures s’est accéléré.Le CNL a ainsi recensé 129 ouvertures effectives l’an passé, “tous types et tailles confondus”, contre 150 par an en moyenne sur la période 2021-2023. La tendance “devrait se confirmer en 2025”, précise-t-il dans un communiqué publié en amont de la 27e Fête de la librairie indépendante, qui a lieu samedi.Dans le même temps, l’institution relève une “hausse significative” du nombre de fermetures de libraires en 2024: elles ont été 72 à baisser le rideau, dont 40% avaient été ouvertes depuis 2017.Ces évolutions “interviennent dans un contexte de tensions économiques liées à l’augmentation des charges fixes des librairies”, ainsi qu’au “développement des ventes en ligne de livre neufs et d’occasion”, détaille le CNL. Il appelle ainsi “à une grande vigilance pour le maintien durable d’un tissu solide de librairies en France”.Au total, le solde net reste tout de même positif, avec 57 librairies supplémentaires en France l’an dernier. Entre 2021 et 2024, ce solde net atteint 382 libraires.