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Allemagne: Merz réunit une industrie automobile en crise, la coalition cherche un consensus

Le chancelier allemand Friedrich Merz reçoit jeudi les acteurs clés d’une industrie automobile en crise, alors que les membres de la coalition au gouvernement peinent à s’entendre pour tenter de lever l’interdiction programmée des moteurs thermiques dans l’UE, demandée par les constructeursLe chef du gouvernement et plusieurs ministres vont échanger avec les constructeurs, fournisseurs, syndicats, lobbyistes et présidents des régions abritant des bastions de l’automobile.”Nous voulons tout mettre en œuvre au sein de la coalition pour assurer un avenir prometteur à l’industrie automobile allemande”, a déclaré le chancelier jeudi lors d’une conférence de presse avec les membres de la coalition, au pays de Volkswagen, Mercedes et BMW.Le gouvernement a convenu d’une enveloppe de 3 milliards d’euros pour financer “la transition vers la mobilité neutre”, ce dont devraient profiter les ménages à faibles et moyens revenus pour acquérir des véhicules électriques, a ajouté M.Merz, sans plus de détails.Parmi les sujets centraux du “sommet”, l’interdiction prévue par l’UE de la commercialisation de nouveaux moteurs thermiques à partir de 2035, une mesure destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à favoriser l’essor de la mobilité électrique. Nombre de constructeurs européens voudraient obtenir la levée de cette date butoir, pour pouvoir s’adapter à une transition électrique jugée plus lente que prévu.M. Merz, issu des conservateurs de la CDU, juge cet objectif “erroné”.Mais le sujet ravive les tensions au sein de la coalition avec les sociaux-démocrates du SPD, qui veulent la conserver.”L’abandon rigide et strict des moteurs à combustion en 2035 n’est pas la bonne solution”, a plaidé de son côté Markus Söder, chef du parti bavarois CSU, allié de la CDU.Sous pression, le ministre des Finances social-démocrate Lars Klingbeil a plaidé en faveur d’une “plus grande flexibilité” et d’options technologiques supplémentaires d’ici 2035.La coalition “définira rapidement sa position” après le sommet, a-t-il assuré.- Solutions “factices” -L’UE s’est engagée à se prononcer sur le dossier prochainement.Selon plusieurs médias allemands, un compromis pourrait être proposé à Bruxelles, visant à assouplir l’interdiction sans la supprimer complètement.Prolonger certains véhicules thermiques équipés de prolongateurs d’autonomie ou les hybrides rechargeables au delà de 2035 permettre “d’assurer la compétitivité de note industrie et des milliers d’emplois en Europe”, a plaidé mercredi Stefan Hartung, PDG de Bosch, le premier fournisseur automobile mondial. Des solutions “factices” pour l’ONG Transport & Environment (T&E), qui a exhorté mercredi le gouvernement à “respecter les objectifs européens” en matière de CO₂Les annonces de bénéfices en chute libre, de suppressions de postes et de restructurations mettent en lumière presque chaque semaine la fragilité du modèle économique allemand exportateur, longtemps porté par la demande mondiale et une énergie bon marché importée de Russie.Entre un retard sur des modèles électriques chinois de qualité et meilleur marché et des infrastructures insuffisantes, la crise affecte les grands constructeurs, mais également des fournisseurs majeurs comme Bosch ou ZF, ainsi que tout le tissu de PME sous-traitantes qui forment l’ossature du secteur.Le secteur a perdu plus de 50.000 emplois en un an sur un total d’environ 800.000, selon EY.Outre la concurrence chinoise, l’automobile allemande souffre du coût de l’énergie en hausse depuis l’invasion russe de l’Ukraine, d’une demande mondiale en baisse et plus récemment des droits de douane américains de 15% imposés sur les voitures européennes.Les exportations allemandes ont de nouveau reculé en août, a indiqué jeudi l’office Destatis. Cette baisse a été alimentée par la chute des ventes vers les États-Unis, premier partenaire commercial du pays.- Enième sommet -Alors que la coalition devrait demander plus de flexibilité à l’UE pour les constructeurs, Berlin veut prolonger l’exonération de la taxe fiscale des véhicules électriques de cinq an, au-delà de 2026.Quant aux Verts allemands, ils n’ont de cesse de souligner que la mobilité électrique est la technologie d’avenir et qu’une prolongation des moteurs thermiques ne fera que creuser le retard de l’Allemagne sur la Chine.  Mais in fine les participants au sommet convoqué par M. Merz “discuteront beaucoup et décideront de peu, surtout parce que les décisions sont prises au niveau européen”, observe Frank Schwope, spécialiste du secteur à l’université FHM de Cologne.”Ce dont nous avons besoin en Allemagne, ce n’est pas d’un énième sommet industriel, mais d’un programme qui agit sur les coûts et la compétitivité du pays”, commente pour sa part Ferdinand Dudenhöffer, expert du Centre de recherche automobile (CAR) de Bochum.D’après une étude de ce centre parue mercredi, l’écart entre le prix des voitures électriques et thermiques n’a jamais été aussi faible, rendant selon lui injustifiée toute remise en cause de l’interdiction des moteurs à combustion à partir de 2035.

Réforme des retraites: “nous sommes très réticents” à une suspension, dit le patron du Medef

Le président du Medef Patrick Martin a exprimé jeudi sa grande réticence quant à une suspension de la réforme des retraites réclamée par le PS, y voyant une menace pour le niveau d’activité de la France et le pouvoir d’achat.”Nous sommes très réticents à ce que cette réforme soit suspendue, a fortiori abrogée”, a déclaré le patron du Mouvement des entreprises de France sur France Inter. “Si cette réforme est suspendue, ça pèsera encore sur le niveau d’activité, ça pèsera sur les conditions d’emprunt et à la fin – il ne faut pas se raconter d’histoires -, ça pèsera sur le pouvoir d’achat”, a-t-il ajouté. “Il faut quand même que les Français (…) soient conscients qu’à un moment ou un autre, et ça peut arriver très vite, ils le paieront, ils le paieront pour commencer par le pouvoir d’achat”, a-t-il insisté. Interrogé sur l’opportunité d’une suspension de la réforme des retraites pour garantir la stabilité politique, Patrick Martin à répondu: “Est-ce que l’avenir du pays doit être suspendu à des échéances électorales, pour commencer les municipales?”. Celles-ci sont prévues en 2026.Il a par estimé que le Premier ministre Sébastien Lecornu avait évoqué “probablement pas innocemment” un coût de 3 milliards d’euros d’euros en 2027, année de la prochaine élection présidentielle. “Si c’est acheter de la stabilité au prix un alourdissement considérable de l’endettement du pays et de la remise en cause de sa croissance et de son pouvoir d’achat pour acheter deux mois, trois mois de stabilité, je dis non”, a-t-il ajouté, appelant “toutes les formations politiques à la raison”. Concernant le prochain budget pour 2026, Patrick Martin a dénoncé “un flou savamment entretenu sur la potion amère qui va être réservée aux entreprises et aux ménages”. Il a par ailleurs dit craindre qu'”avec ce qui se trame, on doive reconvoquer” le meeting patronal que le Medef avait prévu le 13 octobre avant de l’annuler cette semaine. Celui-ci était boudé par les deux autres organisations patronales, la CPME et l’U2P. 

Les Bourses européennes ouvrent dans le vert, record du Dax à Francfort

Les Bourses européennes ont ouvert dans le vert jeudi, évoluant à des niveaux record dans le sillage de Wall Street, malgré les incertitudes politiques et budgétaires en Europe comme aux Etats-Unis.Dans les premiers échanges, Francfort gagnait 0,28% après avoir touché un nouveau sommet historique en séance, à 24.678,45 points. Le CAC 40 de Paris gagnait 0,25% et le FTSE 100 de Londres cédait 0,33% mais restait proche de son record en séance atteint la veille.

Allemagne: Merz réunit une industrie automobile en crise

Le chancelier allemand Friedrich Merz reçoit jeudi les acteurs clés d’une industrie automobile en crise et qui cherche à lever l’interdiction programmée des moteurs thermiques dans l’UE, faute de pouvoir résister à la concurrence chinoise dans la mobilité électrique.Le chef du gouvernement et plusieurs ministres vont échanger avec les acteurs du secteur, constructeurs, fournisseurs, syndicats, lobbyistes et présidents des régions abritant des bastions de l’automobile.”Il s’agit de trouver des solutions le plus rapidement possible afin d’offrir des perspectives d’avenir à cette industrie clé allemande”, a déclaré Stefan Kornelius, porte-parole du gouvernement mercredi lors d’une conférence de presse.Les annonces de bénéfices en chute libre, de suppressions de postes et de restructurations mettent en lumière presque chaque semaine la fragilité du modèle économique allemand, longtemps porté par la demande mondiale et une énergie bon marché importée de Russie.Entre un retard sur des modèles électriques chinois de qualité et meilleur marché et des infrastructures insuffisantes, la crise affecte les grands constructeurs – Volkswagen, Audi, BMW, Mercedes-Benz – mais également des fournisseurs majeurs comme Bosch ou ZF, ainsi que tout le tissu de PME sous-traitantes qui forment l’ossature du secteur.Le secteur a perdu plus de 50.000 emplois en un an sur un total d’environ 800.000, selon EY.Outre la concurrence chinoise, l’automobile allemande souffre du coût de l’énergie en hausse depuis l’invasion russe de l’Ukraine, d’une demande mondiale en baisse et plus récemment des droits de douane américains de 15% imposés sur les voitures européennes.Parmi les sujets centraux du “sommet” convoqué par M. Merz, l’interdiction prévue par l’UE de la commercialisation de nouveaux moteurs thermiques à partir de 2035, une mesure destinée à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à favoriser l’essor de la mobilité électrique. Nombre de constructeurs européens voudraient obtenir la levée de cette date butoir, pour pouvoir s’adapter à une transition électrique jugée plus lente que prévu.Friedrich Merz a plaidé lundi pour son abandon, jugeant la mesure “erronée”. De quoi raviver les tensions au sein de sa coalition avec les sociaux-démocrates du SPD, qui veulent la conserver.L’UE s’est engagée à se prononcer sur le dossier prochainement.Selon plusieurs médias allemands, un compromis pourrait être proposé à Bruxelles, visant à assouplir l’interdiction sans la supprimer complètement.Prolonger certains véhicules thermiques équipés de prolongateurs d’autonomie ou les hybrides rechargeables au delà de 2035 permettre “d’assurer la compétitivité de note industrie et des milliers d’emplois en Europe”, a plaidé mercredi Stefan Hartung, PDG de Bosch, le premier fournisseur automobile mondial. Des solutions “factices” pour l’ONG Transport & Environment (T&E), qui a exhorté mercredi le gouvernement à “respecter les objectifs européens” en matière de CO₂.- Enième sommet -Le ministre des Finances Lars Klingbeil, un social démocrate, veut lui inciter les Allemands à passer à l’électrique en prolongeant de cinq ans des avantages fiscaux qui expirent début 2026.Quant aux Verts allemands, ils n’ont de cesse de souligner que la mobilité électrique est la technologie d’avenir et qu’une prolongation des moteurs thermiques ne fera que creuser le retard de l’Allemagne sur la Chine.  Mais in fine les participants au sommet convoqué par M. Merz “discuteront beaucoup et décideront de peu, surtout parce que les décisions sont prises au niveau européen”, observe Frank Schwope, spécialiste du secteur à l’université FHM de Cologne.”Ce dont nous avons besoin en Allemagne, ce n’est pas d’un énième sommet industriel, mais d’un programme qui agit sur les coûts et la compétitivité du pays”, commente pour sa part Ferdinand Dudenhöffer, expert du Centre de recherche automobile (CAR) de Bochum.D’après une étude de ce centre parue mercredi, l’écart entre le prix des voitures électriques et thermiques n’a jamais été aussi faible, rendant selon lui injustifiée toute remise en cause de l’interdiction des moteurs à combustion à partir de 2035.

Pénurie de carburant au Mali après un mois de blocus jihadiste

Au Mali, chaque entrée dans Bamako de camions-citernes escortés par l’armée est désormais un exploit, conséquence d’un blocus jihadiste en cours depuis un mois sur le carburant importé des pays voisins et dont la pénurie commence à perturber fortement ce pays sahélien enclavé.Depuis le mois de septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), affilié à Al-Qaïda, s’attaque aux camions-citernes de carburant venant notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, par où transite la majorité des biens qu’importe le Mali.Selon le JNIM, c’est en représailles à l’interdiction par les autorités maliennes de la vente de carburant hors stations en milieu rural, où le carburant est transporté dans des jerricanes pour être vendu ensuite. La mesure avait pour but d’assécher les moyens d’approvisionnement des jihadistes, selon les autorités.  Malgré les escortes de l’armée malienne, plusieurs camions ont été incendiés, des chauffeurs et militaires tués ou enlevés dans des embuscades jihadistes.Le JNIM “cherche ainsi à asphyxier (la capitale malienne) Bamako en coupant ses artères logistiques”, analysait fin septembre le think tank Timbuktu Institute, basé à Dakar.- Stock de sécurité “épuisé” -Après un mois de blocus jihadiste, le stock de sécurité de l’Office national des produits pétroliers (ONAP), censé couvrir trois jours de consommation nationale, est désormais “épuisé”, car déjà injecté dans le circuit de distribution, indique l’organisme à l’AFP.”La semaine dernière, une dizaine de citernes ont été brûlées sur la route de la Côte d’Ivoire. Cela a joué énormément sur nos prévisions. A ce jour, nous n’avons aucune visibilité sur la fin de la pénurie et sur l’approvisionnement correcte du pays”, ajoute l’ONAP.Bamako, capitale jadis épargnée par la pénurie grâce à son rang prioritaire dans l’approvisionnement, est désormais touchée comme l’intérieur du pays, où la pénurie frappe depuis quelques jours. “Nous avons clairement fait savoir aux autorités que nous ne pouvons pas garantir la fourniture dans les régions. La priorité c’est vraiment Bamako et les usagers”, déclare à l’AFP un responsable du groupement des professionnels du pétrole.Depuis lundi, de longues files de voitures et de motocyclistes et des attroupements d’usagers munis de jerricanes sont visibles devant les quelques stations encore ouvertes dans la capitale malienne.”Hier (lundi), j’ai passé toute l’après-midi dans les files d’attente pour ne rien trouver. Ce matin, je ne peux malheureusement pas sortir pour faire des livraisons”, témoigne un conducteur de tricycle.”Depuis lundi, j’ai eu toutes les difficultés du monde. J’ai dû pousser ma moto du quartier Djicoroni à Badalabougou, environ neuf kilomètres, sans jamais avoir de carburant”, explique un autre.Selon le groupement des professionnels du pétrole, “le carburant va arriver au compte-goutte”, car les “citernes ne peuvent prendre le départ que sur autorisation des escortes militaires”, non régulières et toujours attaquées.- “Fourniture du courant à l’arrêt” -La pénurie exacerbe les graves coupures d’électricité récurrentes qui plombent l’économie malienne depuis cinq ans, l’énergie du pays étant essentiellement thermique.De 19 heures par jour, la fourniture d’électricité a été ramenée à six heures par endroit “pour permettre aux pétroliers de servir en premier les stations essence”, déclare à l’AFP un responsable de la société Energie du Mali.”Dans certaines villes de l’intérieur, la fourniture du courant est à l’arrêt, faute de carburant pour nos groupes. A Bamako, nous fournissons du courant seulement 6 heures par jour”, ajoute-t-il.”Nous n’avons pas d’électricité depuis plus de deux semaines à San”, affirme un habitant de cette ville au sud-ouest du Mali.”Avant, ma glacière restait froide toute la journée. Maintenant, avec les coupures d’électricité qui peuvent durer 20 heures, mon stock de poissons pourrit (…). Mon commerce est en train de mourir”, déplore une vendeuse à Mopti (centre).A Ségou (centre), “pour avoir du carburant, il faut aller faire la queue tôt le matin à six heures pour espérer en avoir à 15 heures”, témoigne un habitant.Le parquet général de la Cour d’appel de Bamako dit avoir constaté que “certains individus mal intentionnés se livrent à des spéculations injustifiées et des surrenchères illicites” sur les prix des produits pétroliers, dans un communiqué mercredi soir.Il ordonne à tous les procureurs du pays de “sévir avec la dernière énergie” contre ces pratiques et la “diffusion d’informations tendancieuses” sur la situation.Depuis lundi, le gaz butane est aussi difficile à obtenir à Bamako, selon des témoignages sur les réseaux sociaux.Face à la pénurie, la junte – au pouvoir depuis deux coups d’Etat en 2020 et 2021 – a prolongé mardi des missions d’escorte de camions et de contrôle des prix dans les stations. “Ce n’est que passager, dans les prochains jours la situation s’améliorera”, a assuré à la presse Soumaïla Djitteye, directeur général adjoint du Commerce.Mi-septembre, le Premier ministre malien Abdoulaye Maïga a assuré aux professionnels du pétrole: “Même s’il faut aller chercher le carburant à pied avec des cuillères, nous allons le faire. Nous n’avons pas d’autres choix.”Depuis 2012, le Mali fait face à une crise sécuritaire nourrie notamment par les violences du JNIM et de l’Etat islamique au Sahel.lar-str-mk-bdi/lp-mrb/ega

Le blocage budgétaire aux Etats-Unis fait craindre pour le trafic aérien

Des retards et annulations de vol allant crescendo sont redoutés aux Etats-Unis en raison du blocage budgétaire qui paralyse depuis une semaine une partie de l’Etat fédéral, alors que le Congrès n’est toujours pas parvenu mercredi à sortir de l’impasse.Le Sénat a rejeté pour la sixième fois un texte républicain qui propose une simple prolongation du budget actuel jusque fin novembre, de même qu’un texte démocrate qui prévoit de maintenir certaines dépenses de santé.Une semaine après le début de ce “shutdown” qui a mis des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique, l’inquiétude grandit de voir s’allonger les files d’attente dans les aéroports en raison d’un absentéisme croissant des contrôleurs aériens et des agents de sécurité des transports.Les contrôleurs aériens sont considérés comme ayant une mission “essentielle” de service public et ne sont pas mis au chômage technique durant un “shutdown”. Mais puisqu’à l’instar de l’ensemble des fonctionnaires fédéraux, ils ne sont pas payés tant que la paralysie dure, certains préfèrent se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.Le chamboulement du transport aérien par un manque de contrôleurs avait été l’une des raisons majeures de la fin en 2019 du blocage budgétaire précédent, lors du premier mandat de Donald Trump.- “Petite rébellion” -Le ministre des Transports américain, Sean Duffy, a exhorté mercredi aux contrôleurs du ciel à “faire leur travail”.”Ils doivent contrôler l’espace aérien. Le problème c’est que quand je leur parle, ils sont stressés, ils se demandent comment mettre de la nourriture sur la table, comment payer leurs prêts immobiliers si leur salaire ne vient pas”, a-t-il déclaré à la chaîne CNN.Sean Duffy a précisé que “sur les 9 ou 10 derniers mois”, environ 5% des retards ont été provoqués par une pénurie de personnel dans les tours de contrôle, contre 53% aujourd’hui.”Nous avons peut-être une petite rébellion des contrôleurs aériens en raison du +shutdown+”, a-t-il lâché.Les problèmes de personnel touchent déjà près d’une douzaine d’aéroports à travers le pays, notamment à Chicago et Boston, selon la FAA, le régulateur américain de l’aviation civile.”Comme le ministre Duffy l’a dit, il y a une augmentation des pénuries de personnel à travers le système” de transport aérien, a déclaré l’agence dans un communiqué.”Quand cela se produit, la FAA ralentit le trafic à destination de certains aéroports pour s’assurer de la sécurité des opérations”, a-t-elle précisé.- “Sur le reculoir” -Depuis le début de l’impasse budgétaire au Congrès, chaque camp se retranche sur ses positions, et aucune issue n’est en vue pour le moment.Certains fonctionnaires fédéraux vont manquer leur première tranche de salaire vendredi, et la pression monte sur les élus pour mettre fin à la crise.Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a estimé mercredi devant la presse que les républicains étaient “sur le reculoir”. Le sénateur new-yorkais a pointé en direction des nombreux sondages qui montrent selon lui un manque de soutien envers les arguments de la majorité présidentielle.Donald Trump continue en parallèle de lancer des menaces de conséquences graves si l’opposition ne cède pas. Il a ainsi affirmé mardi que les fonctionnaires fédéraux mis au chômage technique ne recevraient pas automatiquement leurs arriérés de salaire, malgré une loi en ce sens adoptée lors de son premier mandat.Une prise de position à laquelle se sont opposés de nombreux responsables, jusque dans sa majorité.Mercredi, c’est au tour de plus d’1,3 million de militaires de ne pas toucher leur solde comme prévu, une échéance marquante dans un pays où ceux-ci ont une place particulière dans l’esprit du grand public.

Wall Street poursuit son ascension sans crainte

La Bourse de New York a terminé dans le vert mercredi, continuant d’évoluer à des sommets malgré la paralysie budgétaire aux Etats-Unis et l’absence de nouvelles économiques, les investisseurs attendant avec impatience la publication des résultats d’entreprises.Les indices Nasdaq (+1,12% à 23.043,38 points) et S&P 500 (+0,58% à 6.753,72 dollars) ont tous deux atteint un nouveau record. Le Dow Jones est lui resté à l’équilibre (0,00%).”Nous sommes dans un marché haussier” et dans ce contexte, “les surprises aboutissent à des progressions, pas à des baisses”, a commenté auprès de l’AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments.En raison de l’arrêt d’une partie des activités de l’Etat fédéral américain (“shutdown”) depuis une semaine, “nous n’avons déjà pas reçu le rapport sur l’emploi de septembre, et il est possible que nous ne recevions pas les rapports sur l’inflation” prévus la semaine prochaine, a relevé M. Sarhan.De quoi “plonger la Réserve fédérale (Fed) dans le noir avant sa prochaine réunion”, selon l’analyste. Mais “pour l’instant le marché s’en moque”, a-t-il assuré.La très vaste majorité des acteurs de marché s’attendent à ce que la banque centrale américaine (Fed) procède à deux nouvelles baisses de taux dans l’année d’un quart de point de pourcentage, une en octobre et une en décembre, selon l’outil de veille CME FedWatch.Et, d’après le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, “la plupart des participants” à cette réunion “ont estimé qu’il serait probablement opportun” de baisser davantage les taux d’ici la fin de l’année.Les politiques de détente monétaire sont généralement accueillies positivement par Wall Street car elles redonnent un coup de fouet à l’économie et peuvent contribuer à plus de bénéfices pour les entreprises.En attendant la décision de la Fed, les acteurs de marchés ont le regard tourné vers “les résultats d’entreprises, qui, heureusement, ne sont pas affectés par le +shutdown+”, a souligné M. Sarhan.”Avec moins d’incertitudes autour des droits de douane”, une croissance économique toujours importante et “la poursuite des investissements dans l’intelligence artificielle (IA)”, Jeff Buchbinder, analyste de LPL Financial, s’attend à un “taux de croissance (moyen) des bénéfices à deux chiffres” pour les entreprises du S&P 500.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance dix ans se tendait légèrement à 4,13%, contre 4,12% à la clôture mardi.Côté entreprises, la majorité des “Sept Magnifiques” – surnom donné aux grandes valeurs américaines du secteur technologique -, a terminé en hausse à l’instar de Nvidia (+2,20%), Amazon (+1,55%) ou Tesla (+1,29%).L’entreprise de satellites AST Space Mobile (+8,63% à 81,20 dollars), concurrente de Starlink, a bondi à l’annonce d’un partenariat avec l’opérateur américain Verizon afin de fournir une connexion mobile aux utilisateurs dans des zones mal couvertes.La plateforme américaine de design collaboratif Figma (+16,83% à 71,08 dollars) a poursuivi son envolée, portée par la nouvelle fonctionnalité du modèle de langage ChatGPT (OpenAI) qui pourra désormais interagir avec certains applications.Depuis le début de la semaine, l’action de Figma a pris 34%.

“Ma mission est terminée”: ce qu’il faut retenir de l’interview de Lecornu

Le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a déclaré mercredi soir que sa mission de négociateur était “terminée”, et que cela devrait permettre à Emmanuel Macron de nommer un chef de gouvernement d’ici vendredi soir.Ce qu’il faut retenir de son interview au 20H00 de France 2.- “Un Premier ministre dans les 48 prochaines heures” -A l’issue de deux jours d'”ultimes négociations” menées à la suite de sa démission, Sébastien Lecornu a jugé qu'”il y a une majorité absolue à l’Assemblée nationale qui refuse la dissolution”.”Je sens qu’un chemin est possible encore, il est difficile et j’ai dit au président de la République que les perspectives de dissolution s’éloignaient”, “je pense que la situation permet pour le président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures.”- Vers un débat sur les retraites -Le Premier ministre démissionnaire n’a pas éclairci quelles avancées permettent de lui dire qu’un compromis est possible alors que les partis ont multiplié les lignes rouges contradictoires.”Je vois bien que, en tout cas je l’ai dit au président de la République, il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites”, a-t-il dit. Face à la demande de la gauche qui demande a minima la suspension de la retraite à 64 ans, “vous aurez du mal à siffler en disant +non, non, circulez, y a rien à voir+”.Une suspension coûterait aux finances publiques “pas moins de trois milliards d’euros en fonction du périmètre” en 2027.- Un budget prêt pour lundi -Un projet de budget pour 2026 pourra être présenté en conseil des ministres lundi, date-butoir pour qu’il soit adopté d’ici la fin de l’année par le Parlement, mais il “ne sera pas parfait”.”C’est un budget dans lequel même il y a beaucoup à débattre parce que c’est un budget qui avait été plutôt imaginé aussi pour que le débat ait lieu”, a expliqué Sébastien Lecornu qui, démissionnaire, n’a pas voulu en commenter le contenu.- “Je ne cours pas après le job” -Emmanuel Macron pourrait-il le renommer à Matignon ? “Je ne cours pas après le job”, a répondu ce fidèle soutien du président.”Je suis un moine soldat, ce soir ma mission est terminée”, a-t-il ajouté, en référence aux ultimes négociations que lui avait confié le chef de l’Etat lundi après sa démission. “J’ai tout essayé”, mais pas tout réussi “de toutes les évidences”, a-t-il lâché.Il n’a toutefois pas totalement exclu de se succéder à lui-même.Celui qui est tombé juste après la formation de ses ministres en raison de divisions internes a aussi dit: “Si j’ai un regret sur la composition du gouvernement, c’est que j’ai désormais l’intime conviction que l’équipe qui devra prendre les responsabilités dans les temps à venir, quelle qu’elle soit (…), devra être une équipe qui est complètement déconnectée des ambitions présidentielles pour 2027”.Et il a pris soin de préciser que lui n’était “pas” candidat à l’Elysée.

Le trafic aérien aux Etats-Unis touché par le blocage budgétaire

Des retards et annulations de vol allant crescendo sont redoutés aux Etats-Unis en raison du blocage budgétaire qui paralyse depuis une semaine une partie de l’Etat fédéral, alors que le Congrès n’est toujours pas parvenu mercredi à sortir de l’impasse.Le Sénat a rejeté pour la sixième fois un texte républicain qui propose une simple prolongation du budget actuel jusque fin novembre, de même qu’un texte démocrate qui prévoit de maintenir certaines dépenses de santé.Une semaine après le début de ce “shutdown” qui a mis des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique, l’inquiétude grandit de voir s’allonger les files d’attente dans les aéroports en raison d’un absentéisme croissant des contrôleurs aériens et des agents de sécurité des transports.Les contrôleurs aériens sont considérés comme ayant une mission “essentielle” de service public et ne sont pas mis au chômage technique durant un “shutdown”. Mais puisqu’à l’instar de l’ensemble des fonctionnaires fédéraux, ils ne sont pas payés tant que la paralysie dure, certains préfèrent se faire porter pâle plutôt que de travailler sans salaire.Le ministre des Transports de Donald Trump, Sean Duffy, a déclaré à la presse lundi qu’une “légère” augmentation du nombre de contrôleurs aériens en arrêt maladie avait déjà été constatée.”Notre priorité c’est la sécurité”, a-t-il affirmé depuis l’aéroport de Newark, en banlieue de New York.”Et donc, si nous avons des arrêts maladie supplémentaires, nous réduirons le flux jusqu’à un rythme cohérent avec la sécurité des Américains”, a ajouté le ministre.- “Sur le reculoir” -Des problèmes de manque de personnel touchent déjà près d’une douzaine d’aéroports à travers le pays, notamment à Chicago et Boston, selon la FAA, le régulateur américain de l’aviation civile.”Comme le ministre Duffy l’a dit, il y a une augmentation des pénuries de personnel à travers le système” de transport aérien, a déclaré l’agence dans un communiqué.”Quand cela se produit, la FAA ralentit le trafic à destination de certains aéroports pour s’assurer de la sécurité des opérations”, a-t-elle précisé.Depuis le début de l’impasse budgétaire au Congrès, chaque camp se retranche sur ses positions, et aucune issue n’est en vue pour le moment.Certains fonctionnaires fédéraux vont manquer leur premier salaire vendredi, et la pression monte sur les élus pour mettre fin à la crise.Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a estimé mercredi devant la presse que les républicains étaient “sur le reculoir”. Le sénateur new-yorkais a pointé en direction des nombreux sondages qui montrent selon lui un manque de soutien envers les arguments de la majorité présidentielle.Donald Trump continue en parallèle de lancer des menaces de conséquences graves si l’opposition ne cède pas. Il a ainsi affirmé mardi que les fonctionnaires fédéraux mis au chômage technique ne recevraient pas automatiquement leurs arriérés de salaire, malgré une loi en ce sens adoptée lors de son premier mandat.Une prise de position à laquelle se sont opposés de nombreux responsables, jusque dans sa majorité.Mercredi, c’est au tour de plus d’1,3 million de militaires de ne pas toucher leur solde comme prévu, une échéance marquante dans un pays où ceux-ci ont une place particulière dans l’esprit du grand public.

L’exploitant du BHV lâché par la Banque des territoires après le scandale Shein

Dans la tourmente depuis son alliance avec Shein et désormais lâchée par la Banque des territoires, l’exploitant du BHV dénonce des “pressions politiques” et assure pouvoir mener à bien le rachat des murs du grand magasin parisien.Depuis le 4 juin, la Société des grands magasins (SGM) et la Banque des territoires, entité de la Caisse des dépôts (CDC), étaient en négociations pour “la création d’une foncière commune pour le rachat des murs” de l’emblématique Bazar de l’Hôtel de Ville, qui sont détenus par les Galeries Lafayette et évalués à 300 millions d’euros selon le magazine Challenges. En 2023, la Société des grands magasins (SGM), avait déjà racheté le fonds de commerce du BHV aux Galeries Lafayette.Mais l’annonce le 1er octobre par la plateforme asiatique Shein et la SGM d’une alliance pour l’ouverture progressive de six magasins physiques, dont l’un au sein du BHV Marais, en plein cœur du Paris touristique, a remis en cause les négociations immobilières.”La Banque des territoires a pris connaissance de ce partenariat par voie de presse, sans aucune information préalable, entraînant en conséquence une rupture de confiance entre les deux parties”, a regretté l’entité publique dans un communiqué transmis mercredi à l’AFP et annonçant “la fin des négociations avec la SGM”.Shein est une “entreprise dont le modèle ne correspond pas aux valeurs et à la doctrine d’action de la Banque des territoires”, insiste cette dernière.En novembre, la marque de mode ultra-éphémère Shein doit s’installer de manière pérenne au sixième étage de l’établissement ouvert en 1856 au cœur de Paris et dans cinq magasins des Galeries Lafayette en province.Jusqu’à présent, elle ne vendait ses produits qu’en ligne ou via des boutiques éphémères.Shein n’a pas souhaité réagir au communiqué de la Banque des territoires.- “Le rachat se fera” -Cette annonce par un acteur accusé par ses détracteurs de tuer le prêt-à-porter français a aussitôt suscité une levée de boucliers parmi les commerçants et certains responsables politiques.”La CDC est un partenaire qui a subi de fortes pressions à la suite de l’annonce du partenariat” et “a cédé aux pressions politiques. Ils en tireront les conséquences”, a affirmé la SGM dans une déclaration transmise à l’AFP.La SGM assure également ne pas être inquiète pour le projet immobilier.”Le projet de rachat des murs se fera, SGM ayant d’autres partenaires qui ont confirmé leur engagement et qui soutiennent la démarche de dynamisation et de modernisation de l’offre au BHV”, indique la foncière, sans souhaiter communiquer à ce stade de nom. Au-delà de ce scandale, le BHV fait face à d’importantes difficultés et se voit abandonné par de nombreuses marques à cause d’impayés. Le Slip français est par exemple absent du BHV depuis quinze jours, après dix ans de collaboration.Farrow & Ball (peinture et papier peint), Swarovski (bijoux) ou encore American Vintage (vêtements) ont également quitté le navire, selon les syndicats. A propos de ce litige, la SGM a précédemment assuré à l’AFP que les retards de paiement, de plusieurs millions d’euros, étaient transitoires et imputables à la mise en place d’un nouveau système de comptabilité automatisé. L’annonce du partenariat avec Shein a accru les départs. Plusieurs marques françaises (AIME, Culture Vintage, Talm…) ont décidé de quitter le grand magasin.”A une semaine du démarrage de notre pop‑up au BHV Marais, nous avons pris la décision de tout annuler”, a expliqué mardi sur LinkedIn Chloë Laigre, fondatrice d’Infuse Me, marque de création de cocktails.”Cette collaboration aurait été une vraie fierté pour Infuse Me. Mais nos valeurs ne sont pas en accord avec l’arrivée” de Shein, a-t-elle affirmé dans son message.Fondée en 2012 en Chine et basée à Singapour, Shein se démarque par ses prix extrêmement bas, la profusion des références et son marketing agressif. En 2022, l’entreprise a réalisé 23 milliards de dollars (20 milliards d’euros) de chiffre d’affaires.L’enseigne est régulièrement accusée de pollution environnementale et de conditions de travail indignes.Ses principaux marchés se trouvent en Europe et aux États-Unis. Elle ne vend pas en Chine où ses 10.000 fournisseurs fabriquent ses produits.