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Budget: Lecornu ouvre les débats dans l’hémicycle sous les menaces du PS

“2026 ne peut pas être une année de perdue”. Sébastien Lecornu a ouvert vendredi à l’Assemblée les débats sur le budget de l’Etat, qui promettent d’être décisifs dès ce weekend, le PS exigeant davantage de justice fiscale, et menaçant dans le cas contraire de faire tomber le gouvernement.Fait inhabituel, le Premier ministre s’est rendu au palais Bourbon pour une déclaration d’un quart d’heure en ouverture des débats en séance sur la partie recette.”On ne peut plus gouverner par la seule discipline d’un camp”, a assuré M. Lecornu, appelant au “compromis” et à “un changement de culture” parlementaire.Le chef du gouvernement, renommé par Emmanuel Macron après l’épisode rocambolesque de sa démission express, a évité la censure d’emblée en acceptant de suspendre la réforme des retraites, condition fixée par les socialistes.Mais ces derniers ont à nouveau brandi la menace d’une censure après le rejet en commission de la première partie du budget, rendant incertaine l’issue des débats, d’autant plus avec l’abandon annoncé par Matignon du recours à l’article 49.3.”S’il n’y a pas d’évolution (…) d’ici lundi, les socialistes voteront contre et censureront”, a assuré vendredi le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, sur X.Celui-ci exige que des mesures de justice fiscale soient adoptées lors de l’examen pour supprimer, en retour, “les horreurs de la copie” gouvernementale.Sébastien Lecornu n’a pas donné de réponses précises dans l’immédiat.Les tractations continuent en coulisse. Une réunion a eu lieu dans la matinée entre des représentants de gauche et des macronistes.Et les socialistes, s’ils entendent bien défendre dans l’hémicycle ce weekend la taxe Zucman originelle – 2% par an sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, dont les biens professionnels – ont aussi mis sur la table d’autres propositions.Dont deux amendements, l’un reprenant la taxe en excluant certaines entreprises familiales ou innovantes, et l’autre en sortant de l’assiette des biens professionnels. Mais plusieurs cadres aux groupes macronistes expliquaient attendre d’avoir le chiffrage et l’avis du gouvernement pour décider de leur position dans l’hémicycle.La ministre du Budget Amélie de Montchalin a appelé à “protéger” l’outil “de travail” et “les biens professionnels”.- “Chantage” -Côté RN, Jean-Philippe Tanguy a fustigé un budget de “purge toxique”. “Il est hors de question de vous laisser prendre, cette année, un centime de plus. Ni aux salariés, ni aux entrepreneurs, ni aux retraités”, a-t-il lancé.Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a lui dénoncé “un budget anti-social et anti-écologique qui, associé à celui de la sécurité sociale, est un musée des horreurs inégalitaires”, et appelé à la censure du gouvernement pour éviter l’hypothèse d’un recours aux ordonnances si le Parlement dépasse les délais constitutionnels pour se prononcer.Bien d’autres points chauds attendent les députés dans cette première partie du budget, consacrée aux recettes. Les débats sont programmés jusqu’au 3 novembre, avant un vote solennel le 4 sur cette partie. L’ensemble de la discussion budgétaire mènera le Parlement jusqu’à la mi-décembre au moins.Les discussions promettent d’êtres vives sur le gel du barème de l’impôt sur le revenu, la suppression d’un abattement fiscal pour les retraités, ou la suppression de la défiscalisation des indemnités journalières pour affection de longue durée.Le gouvernement propose une taxe sur les holdings patrimoniales détenant au moins cinq millions d’euros d’actifs, une mesure qui ne satisfait pas le PS, et qui est critiquée dans le camp de l’exécutif.Dans l’hémicycle, Sébastien Lecornu s’est également attaché à adresser des signaux à la droite, se montrant disposé à travailler avec Les Républicains (LR) pour “des mesures de valorisation du travail” et faire avancer “en parallèle” du budget “l’allocation sociale unique”, mantra du patron du groupe Laurent Wauquiez.Ce dernier a lui lancé un vif avertissement au gouvernement sur la suspension de la réforme des retraites, autre clé de la non-censure, et qui sera examinée dans le budget de la sécurité sociale à partir de lundi en commission.”Nous ne sommes pas là pour intégrer le chantage du PS”, a prévenu M. Wauquiez dans Le Figaro. Il a lui-même déposé avec de nombreux députés LR, un amendement pour supprimer cette mesure.Là encore, les pistes de financement seront au cœur des débats. La suspension doit pour l’instant être financée par la mise à contribution des complémentaires santé et des retraités, ce qui suscite de vives critiques. D’autant que les personnes pouvant bénéficier du dispositif “carrières longues” ne seront pas concernées par la suspension de la réforme des retraites à ce stade.sl-cma-sac-law-bpa/ama/cbn

Entre débat budgétaire et note de la dette, la Bourse de Paris à l’équilibre

La Bourse de Paris a conclu stable vendredi, observant les débats budgétaires à l’Assemblée nationale et dans l’attente d’un possible abaissement de la note ou de la perspective de la dette souveraine française par Moody’s.L’indice vedette CAC 40 a terminé à l’équilibre (0,00%) à 8.225,63 points. Sur la semaine, le CAC 40, qui a touché un record historique mardi, a gagné 0,63%.Les investisseurs ont gardé un oeil sur les discussions budgétaires au Parlement où “le gouvernement pourrait être mis en difficulté par une éventuelle motion de censure par les socialistes si le budget n’inclut pas de taxation des plus riches”, a expliqué à l’AFP Axel Botte, directeur de la stratégie marchés chez Ostrum Asset Management.Les socialistes ont à nouveau menacé le gouvernement de censure après le rejet en commission de la première partie du budget (recettes), rendant incertaine l’issue des débats prévus jusqu’à la fin de l’année.Autre épée de Damoclès, l’agence de notation Moody’s rend vendredi soir son verdict saisonnier sur la France et une rétrogradation, ou au moins un abaissement de perspective, paraissent probables.Moody’s sera la quatrième en un mois et demi à évaluer la note souveraine française, et les trois autres l’ont déjà abaissée d’un cran.Fitch, le 12 septembre, a abaissé la note de AA- (dette de bonne qualité) à A+ (dette de qualité moyenne supérieure). S&P Global a fait de même vendredi dernier. Morningstar DBRS avait également abaissé la note française en septembre.Avec une note Aa3 assortie d’une perspective stable, Moody’s est encore à un cran au-dessus de ses principales concurrentes, S&P et Fitch.Sur le front macro-économique, la nouvelle d’une inflation moins forte qu’attendu aux Etats-Unis à 3% sur un an en septembre contre 3,1% prévu et 2,9% en août a donné du baume au coeur aux marchés. Elle conforte les investisseurs dans l’idée que la banque centrale américaine va bien réduire ses taux la semaine prochaine, ce qui est favorable aux investissements en actions. Les marchés européens ont toutefois moins fêté la nouvelle que les indices américains, en route pour des records vendredi. Les taux obligataires à dix ans en France ont augmenté à 3,43% contre 3,38% la veille et les taux allemands sont passés de 2,58% à 2,62%.Pour Axel Botte, cela témoigne la crainte “d’une désinflation plus lente en zone euro qui forcerait la BCE à adopter un ton plus restrictif en maintenant un statu quo prolongé sur les taux”.- Valeo maintient son objectif -L’équipementier automobile Valeo a gagné 10,81%, à 12,15 euros. Il a dévoilé jeudi un chiffre d’affaires en légère hausse au 3e trimestre et a maintenu ses prévisions de ventes pour l’année 2025, revues à la baisse à 20,5 milliards d’euros à l’issue du deuxième trimestre.- Sanofi en hausse -Le géant pharmaceutique français Sanofi a pris 2,52%, à 88,79 euros. Il a annoncé vendredi une activité marquée au 3e trimestre par des ventes record de son produit phare Dupixent, qui ont dépassé pour la première fois les 4 milliards d’euros, mais aussi par un recul de sesventes de  vaccins antigrippaux.

Trump rompt les négociations commerciales avec le Canada

Donald Trump a abruptement rompu les négociations commerciales avec le Canada, furieux d’une campagne publicitaire de l’Ontario contre la hausse des droits de douane entre les deux pays, alors que le Premier ministre canadien Mark Carney s’efforce vendredi de calmer le jeu.Il s’agit d’un revirement soudain du président américain au moment où un accord commercial entre Ottawa et Washington portant sur l’acier, l’aluminium et l’énergie semblait pouvoir être conclu, selon le Globe and Mail, avant la rencontre prévue entre Mark Carney et Donald Trump lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec) à la fin du mois en Corée du Sud.Le Canada est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis et un fournisseur majeur d’acier et d’aluminium pour les entreprises américaines.”Compte tenu de leur comportement scandaleux, TOUTES LES NÉGOCIATIONS COMMERCIALES AVEC LE CANADA SONT PAR LA PRÉSENTE ROMPUES”, a écrit le président américain sur son réseau Truth Social jeudi soir.Vendredi matin, il s’est de nouveau lâché contre son voisin dans une série de messages vindicatifs sur son réseau social, disant que “le Canada a triché et s’est fait prendre”.S’exprimant avant de s’envoler pour l’Asie, M. Carney n’a pas directement mentionné le revirement de M. Trump, mais a déclaré que les discussions bilatérales avaient montré des “progrès (…) et nous sommes prêts à poursuivre sur cette lancée et à tirer parti de ces progrès lorsque les Américains seront prêts”.”Nous ne pouvons pas contrôler la politique commerciale des Etats-Unis”, a-t-il déclaré aux journalistes sur le tarmac avant d’embarquer dans son avion, soulignant son désir d’approfondir les relations commerciales avec d’autres pays.- Reagan -Selon Donald Trump, les autorités canadiennes cherchent à “influencer la décision de la Cour suprême des Etats-Unis et d’autres tribunaux”, devant lesquels est contesté la légalité des décrets du président américain ayant déclenché ces hausses douanières.La Fondation Ronald Reagan a déclaré sur X que la campagne publicitaire canadienne avait utilisé “de manière sélective des extraits audio et vidéo” d’un discours radiophonique sur le commerce de l’ancien président républicain en avril 1987.Selon la Fondation, la publicité “déformait” les propos de Ronald Reagan (1981-1989), ajoutant qu’elle “examinait ses options juridiques dans cette affaire”.Produite par la province canadienne de l’Ontario, la campagne publicitaire, d’un montant d’environ 75 millions de dollars, a été diffusée sur plusieurs chaines de télévision américaine.Elle utilisait des citations du discours de Reagan, dans lequel il mettait en garde contre certaines des conséquences que des droits de douane élevés sur les importations étrangères pourraient avoir sur l’économie américaine.La publicité citait Reagan disant que “des tarifs élevés mènent inévitablement à des représailles par les pays étrangers et au déclenchement de féroces guerres commerciales”, une citation qui correspond à une transcription de son discours sur le site de la bibliothèque présidentielle Ronald Reagan.- “Une rupture” -Dans un discours mercredi sur ses priorités budgétaires, Mark Carney a déclaré que la politique commerciale “fondamentalement modifiée” de Washington nécessitait une refonte de la stratégie économique du Canada.Les États-Unis ont augmenté “leurs droits de douane à des niveaux jamais vus depuis la Grande Dépression”, avait déploré le Premier ministre.”L’ampleur et la rapidité de ces développements ne constituent pas une transition en douceur, c’est une rupture. Cela signifie que notre stratégie économique doit changer radicalement”, a ajouté Mark Carney, affirmant que le processus “nécessitera des sacrifices et du temps”. Mark Carney avait rencontré début octobre le président Trump à la Maison Blanche pour tenter d’avancer vers une résolution du conflit, mais n’avait obtenu aucune concession publique.Environ 85% des échanges transfrontaliers restent exemptés de droits de douane, les Etats-Unis et le Canada continuant d’adhérer au traité de libre-échange nord-américain (Aceum).Mais les droits de douane sectoriels mondiaux imposés par Donald Trump, en particulier sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, ont durement touché le Canada, entraînant des pertes d’emplois et mettant les entreprises sous pression.

Wall Street portée par l’inflation américaine

La Bourse de New York évolue dans le vert vendredi, satisfaite d’une inflation américaine inférieure aux attentes, perçue par les investisseurs comme une confirmation que la Réserve fédérale (Fed) poursuivra son assouplissement monétaire dans les mois à venir.Vers 14H00, le Dow Jones prenait 0,88%, l’indice Nasdaq avançait de 1,18% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 0,87%.Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, neuf jours après la date initialement prévue, la progression de l’indice CPI a continué à s’accélérer en septembre dans la première économie mondiale, à 3% sur un an, contre 2,9% un mois plus tôt.Les analystes tablaient sur une hausse un peu plus forte, à 3,1%.”Il aurait fallu un rapport beaucoup plus pessimiste pour dissuader la Réserve fédérale de baisser ses taux lors de sa réunion” prévue la semaine prochaine, commente auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Bien que le taux d’inflation annuel de 3% soit encore bien supérieur” à l’objectif à long-terme de 2% fixé par l’institution monétaire, celle-ci a “clairement indiqué son intention de défendre son mandat de plein emploi, ce qui est une bonne nouvelle pour le marché”, ajoute l’analyste.Des taux moins élevés sont de nature à soutenir l’activité économique et augmentent les perspectives de bénéfices des entreprises, ce qui ravit les investisseurs.Selon l’outil de veille CME FedWatch, les analystes s’attendent presque unanimement à ce que la Fed baisse ses taux d’un quart de point de pourcentage lors de chacune des deux prochaines réunions, ramenant les taux dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75% d’ici la fin de l’année.Ils sont plus partagés en ce qui concerne l’issue des réunions prévues en 2026.Les prévisions sont aussi rendues difficiles par le manque de données économiques officielles en raison de la paralysie budgétaire de l’Etat fédéral américain depuis le début du mois.Vendredi, la Maison Blanche a d’ores et déjà prévenu que le “shutdown” pourrait empêcher la publication de l’inflation pour octobre.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain était quasi stable par rapport à la veille, à 4,01%.En parallèle, le choix de Donald Trump de rompre les négociations commerciales avec le Canada “semble être largement ignoré” par la place américaine, note M. Hogan.Si Ottawa est l’un des principaux partenaires commerciaux de Washington, “cela relève de l’histoire du garçon qui criait au loup”, juge l’analyste, “cela montre à quel point ceux-ci sont devenus insensibles aux discours musclés sur le commerce”.Côté entreprises, le fabricant de puces électroniques Intel (+3,29% à 39,42 dollars) profitait d’un chiffre d’affaires plus important qu’attendu au troisième trimestre, et d’une demande pour ses produits plus forte que son rythme de production.Ces derniers mois, la société a bénéficié de plusieurs investissements importants, notamment de l’Etat américain et du mastodonte Nvidia.Le géant américain Procter & Gamble (P&G, +0,70% à 152,21 dollars) avançait doucement malgré des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre de son exercice décalé, soutenu en particulier par la demande pour ses produits de beauté et des hausses de prix.

L’UE accuse Meta et TikTok de ne pas respecter ses règles sur les contenus en ligne

L’Union européenne a accusé vendredi Meta et TikTok de commettre des infractions au règlement sur les contenus numériques, ce qui pourrait leur valoir potentiellement de lourdes amendes.Tout d’abord, la Commission européenne reproche aux deux géants des réseaux sociaux de ne pas accorder aux chercheurs un accès adéquat à leurs données internes, alors que la législation européenne sur les contenus numériques (Digital services act, DSA) les y oblige dans un objectif de transparence.Selon la Commission, les procédures d’accès à ces données sont trop longues et décourageantes, compliquant la tâche des chercheurs indépendants qui veulent travailler sur des sujets d’intérêt public, comme la protection des mineurs en ligne, la désinformation, ou les méfaits des réseaux sur la santé mentale.Parallèlement, Bruxelles a accusé Meta de ne pas avoir mis en place des mécanismes de signalement et de traitement des contenus illégaux sur Facebook et Instagram facilement accessibles et simples à utiliser, comme le prévoit le DSA.- Interfaces trompeuses -Selon cette loi phare, les plateformes doivent permettre à toute personne ou entité de demander la suppression des contenus qu’ils estiment illicites (tels que des propos haineux, des publications faisant l’apologie du terrorisme ou des images pédopornographiques).Or la procédure de signalement sur Facebook et Instagram serait dissuasive, avec de multiples étapes à franchir, et des interfaces trompeuses (“dark patterns”, en anglais) qui déroutent les utilisateurs. Cette infraction touche à un aspect fondamental du DSA, la modération des contenus. Habituellement les plateformes ne sont pas responsables vis-à-vis des contenus diffusés par leurs utilisateurs, sauf à partir du moment où ils ont été signalés. A partir de là, les plateformes ont une obligation d’agir. D’où l’importance pour les citoyens de pouvoir le faire.Enfin, la Commission estime que les utilisateurs qui veulent contester la suppression de leurs contenus par Facebook et Instagram ne peuvent pas soumettre des documents à l’appui de leurs demandes, entravant ainsi leur droit de faire appel.Alors que certains accusent le DSA d’être un outil de censure, “nous prouvons que c’est tout le contraire, il protège la liberté d’expression et le droit des citoyens de l’UE à combattre les décisions de modération des contenus prises par les géants de la tech”, a déclaré Thomas Régnier, porte-parole de la Commission européenne.”Nous contestons toute allégation de violation du DSA et poursuivons nos négociations avec la Commission européenne sur ces questions”, a assuré de son côté un porte-parole de Meta, interrogé par l’AFP.Depuis l’entrée en vigueur du texte, “nous avons apporté des modifications à nos options de signalement de contenu, à notre procédure de recours et à nos outils d’accès aux données au sein de l’Union européenne, et nous sommes convaincus que ces solutions sont conformes aux exigences légales de l’UE”, a-t-il ajouté.- Conflit de réglementation -“TikTok s’engage en faveur de la transparence et valorise la contribution des chercheurs à notre plateforme et à l’ensemble du secteur”, a assuré de son côté un porte-parole du réseau social.”Nous examinons actuellement les conclusions de la Commission européenne”, mais les exigences en matière d’accès des chercheurs aux données “mettent en conflit direct le DSA et le RGPD”, le règlement sur la protection des données, a précisé le porte-parole de TikTok.Les deux groupes risquent des amendes pouvant peser jusqu’à 6% de leur chiffre d’affaires mondial annuel. Mais l’UE n’en est pas encore au stade d’une sanction.Les deux groupes devront répondre à la Commission et proposer des mesures pour remédier aux problèmes qu’elle a soulevés, et si les solutions sont jugées satisfaisantes, ils pourraient éviter des sanctions.

La Bourse de Paris évolue avec prudence, digérant résultats et indicateurs économiques

La Bourse de Paris évolue en baisse vendredi, digérant résultats d’entreprises et indicateurs économiques, tandis que l’inflation américaine, attendue plus tard en séance, fournira des informations cruciales pour les marchés avant la prochaine réunion de politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed). L’indice vedette CAC 40 reculait de 23,68 points (-0,29%) vers 09H55, à 8.202,10 points. Jeudi, le CAC 40 a pris 0,23%, soit un gain de 18,91 points, pour s’établir à 8.225,78 points à la clôture.”Les actifs financiers sont restés globalement stables depuis le début de la semaine, principalement guidés par l’accélération de la saison de publication des résultats des entreprises”, pour le troisième trimestre, a noté Xavier Chapard, stratégiste de LBPAM.L’agenda économique sera toutefois “plus chargé à partir d’aujourd’hui (vendredi, NDLR) avec la publication des PMIs avancés d’octobre pour les pays développés et de l’inflation américaine de septembre”, a-t-il ajouté.En ce qui concerne la France, l’activité du secteur privé (PMI) s’est fortement contractée en octobre, pour le quatorzième mois d’affilée, selon le baromètre PMI Flash HCOB de l’agence de notation S&P Global et de la Hamburg Commercial Bank (HCOB).L’indice composite s’est replié à 46,8 en octobre, après 48,1 en septembre, au plus bas depuis huit mois et loin de la barre de 50 synonyme de stabilisation de l’activité.Les regards des investisseurs se tourneront aussi vers la publication de l’indice américain des prix à la consommation (CPI) pour septembre, initialement attendu le 10 octobre mais dont la publication a été repoussée à cause de la paralysie budgétaire aux Etats-Unis (“shutdown”).Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt français grimpait à 3,41%, contre 3,38% à la clôture jeudi. Son équivalent allemand était quant à lui à 2,60%, après 2,58% la veille.Les investisseurs attendent aussi de prendre connaissance dans la soirée de la décision de l’agence de notation Moody’s sur la France. Une rétrogradation, ou au moins un abaissement de perspective, paraissent probables. Moody’s sera la quatrième agence en un mois et demi à apprécier la note souveraine française, que les trois autres ont déjà abaissée d’un cran.Accor en hausseL’action du groupe hôtelier français Accor prenait 5,66% à 44,06 euros, au lendemain de la publication de ses résultats du troisième trimestre conformes aux attentes, les investisseurs saluant la révision en hausse de ses objectifs et la réflexion sur une cotation en Bourse de sa coentreprise Ennismore.

“Etre les géants” de la transformation du cacao, l’ambition de deux jumeaux ivoiriens

Dans leur usine où d’impressionnantes machines bourdonnent pour fabriquer tablettes de chocolat et pâtes à tartiner, les jumeaux ivoiriens Diakité ambitionnent de devenir des “géants de la transformation du cacao”.La Côte d’Ivoire, où se tient l’élection présidentielle samedi, est le premier producteur mondial de cette denrée, mais n’en transforme localement qu’à peine 40%, le reste étant exporté. Fousseni et Alahassane Diakité, 33 ans, ont ouvert en août cette usine dans leur ville de naissance, Divo. A quelque 200 km d’Abidjan, elle est située dans une région qui vit en grande partie du cacao.Les fèves, entreposées dans des sacs en toile de jute, y sont torréfiées pour en faire ressortir l’arôme, égrainées puis broyées, dans différentes salles où l’odeur du chocolat est enivrante.L’usine a pour l’instant une capacité de transformation de 36.000 tonnes, avec un objectif fixé à 80.000. En comparaison, l’Américain Cargill, le Suisse Barry Callebaut ou le Singapourien Olam transforment chacun entre 100.000 et 200.000 tonnes de cacao par an en Côte d’Ivoire.La valeur ajoutée des jumeaux: “la qualité de nos produits, de nos services” et leur histoire, selon eux.Fils de producteur, “nous sommes les purs produits du cacao ivoirien”, revendique Fousseni, affirmant qu’ils réalisent aujourd’hui leur “rêve”.”On était sûrs que ce qu’on allait faire, ce n’était pas seulement pour nous, mais pour inspirer aussi d’autres générations”, exprime-t-il.- Prix compétitifs -Quelques années après leur bac, ils créent une union de coopératives qui regroupe plus de 4.000 producteurs.Ils fondent ensuite une première entreprise, pour créer à partir des morceaux non comestibles d’une cabosse des produits destinés aux industries pharmaceutiques et cosmétiques, comme le beurre de cacao.Puis naît une deuxième société pour transformer cette fois du cacao afin de fabriquer des produits alimentaires.Parallèlement, Alahassane a obtenu une licence en management et stratégie des entreprises à Abidjan, et se forme actuellement à HEC Paris. Fousseni, lui, suit des formations pratiques en agro-foresterie et en agronomie. “On se complète”, aime à dire le premier.Si leurs matières cosmétiques sont exportées “là où il y a la demande”, disent-ils, leur chocolat à déguster est vendu en Côte d’Ivoire, à des prix qu’ils veulent compétitifs.Dans les commerces, la plupart des tablettes, souvent de marques européennes, coûtent entre 2.500 et 4.000 francs CFA, soit entre 3,8 et 6 euros, quand celle des frères Diakité revient à 1.200 francs (1,8 euro). Leur petit pot de pâte à tartiner est lui vendu au prix imbattable de 100 francs, soit 15 centimes d’euros.Et à l’heure où la demande de produits éthiques est de plus en plus forte, “toutes nos productions sont tracées”, assure Alahassane Diakité, quand son frère précise que les machines de l’usine tournent grâce à des énergies renouvelables.- Créer de l’emploi -Les travailleurs du cacao représentent 5 millions d’emplois en Côte d’Ivoire soit un sixième de la population, dans un pays où le prix du cacao payé aux planteurs est fixé par l’Etat, actuellement à un niveau record de 2.800 francs le kilo (4,26 euros).A quelques kilomètres de Divo, dans une plantation ombragée tapissée par les feuilles des cacaoyers, Kanga Prudence N’Guessan taille à la machette quelques cabosses jaunes.”Notre souhait, nous les producteurs, c’est de ne pas envoyer notre cacao en dehors de notre pays, chez les Occidentaux par exemple” car “quand la transformation est faite là-bas, ça revient deux ou trois fois plus cher”, regrette-t-il.”Moi-même, j’aime le chocolat”, dit-il, même si sa consommation n’est pas encore rentrée dans les habitudes des Ivoiriens. Dans une autre exploitation, Harouna Ouattara, planteur de 49 ans, partage le même point de vue. “La transformation locale est insuffisante”, affirme-t-il.”Le premier obstacle à la transformation du cacao, c’est le problème du financement”, explique Fousseni Diakité. L’usine a coûté près de 50 millions d’euros, indiquent les entrepreneurs qui ne souhaitent pas préciser l’origine des fonds.Le deuxième obstacle est celui de la main d’oeuvre qualifiée.Les jumeaux assurent toutefois que leur usine a permis la création de 1.000 emplois directs et indirects, confiés majoritairement à des habitants de la région.Les métiers techniques sont occupés par des jeunes formés dans les grandes villes.Salimata Ouattara, chimiste de 35 ans, a étudié à San Pedro (sud). Dans sa blouse blanche, entre deux analyses, elle dit vouloir “aider la jeunesse d’ici qui n’a pas une grande connaissance en matière d’industrialisation”.

La cyberattaque contre Jaguar Land Rover fait chuter la production auto britannique

La production auto britannique a chuté de plus d’un quart sur un an en septembre au Royaume-Uni, plombée par une cyberattaque qui a mis à l’arrêt pendant plus d’un mois Jaguar Land Rover (JLR), plus gros employeur du secteur au Royaume-Uni.Révélée le 2 septembre, la cyberattaque avait contraint JLR à fermer ses systèmes et sa production, qui n’a pas pu redémarrer avant début octobre, mettant la pression sur le constructeur et nombre de ses fournisseurs.La production britannique de voitures a chuté de 27,1% en septembre, selon les chiffres publiés vendredi par l’association sectorielle (SMMT), qui pointe notamment dans un communiqué “l’arrêt de la production chez le plus grand employeur automobile britannique”.Ces chiffres ne sont “pas une surprise”, mais “bien que la situation se soit améliorée” chez Jaguar Land Rover, “le secteur reste soumis à une pression intense”, affirme Mike Hawes, directeur général de la SMMT, qui s’inquiète de mesures qui pourraient peser sur les constructeurs à l’approche d’une présentation très attendue du budget par le gouvernement fin novembre.Les fabricants auto britanniques avaient déjà souffert, dans la première moitié de l’année, d’une chute brutale des exportations vers les Etats-Unis en raison des droits de douane, avant un rebond en juillet avec l’entrée en vigueur d’un accord commercial entre Londres et Washington.Détenu par le groupe indien Tata Motors, JLR, qui emploie 34.000 personnes au Royaume-Uni, avait reçu fin septembre le soutien du gouvernement britannique, via une garantie de prêt lui permettant de débloquer jusqu’à 1,5 milliard de livres (1,7 milliard d’euros).Ce soutien était destiné à venir en aide à sa chaîne de production, la plus grande du secteur automobile britannique, composée en grande partie de PME et qui emploie environ 120.000 personnes.La cyberattaque est survenue dans la foulée d’une récente vague d’incidents similaires ayant touché plusieurs chaînes de magasins au Royaume-Uni, dont Marks & Spencer (M&S), Harrods et Co-op.Le constructeur automobile, qui a vendu environ 430.000 véhicules en 2024 selon son dernier rapport annuel, a reconnu que l’attaque avait affecté “certaines données”, sans détailler lesquelles.Face à des volumes de ventes en baisse, JLR avait annoncé en juillet la suppression d’un maximum de 500 postes d’encadrement au Royaume-Uni, soit 1,5% de son effectif britannique total.

Les Bourses européennes ouvrent orientées à la hausse

Les Bourses européennes ouvrent orientées à la hausse vendredi, portées par l’espoir de voir les relations sino-américaines se détendre, à l’issue de la rencontre annoncée la semaine prochaine entre le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris progressait de 0,19%, Francfort grappillait 0,11%, tandis que Londres restait stable (0,09%).

Moment de clarification sur le climat entre leaders de l’UE à Bruxelles

L’Union européenne va-t-elle renoncer à certaines de ses ambitions climatiques au nom de la protection de ses industries, soumises à une concurrence internationale féroce? Cette question brûlante était au cœur des discussions entre les 27 dirigeants jeudi à Bruxelles, avec une échéance très serrée pour l’arbitrer.Les Européens n’ont qu’une poignée de jours pour s’accorder sur leur objectif commun de réduction de gaz à effet de serre pour 2040.L’objectif est d’afficher un front uni avant la grand-messe du climat au Brésil, début novembre. Mais de nombreuses divisions persistent.- “Pragmatisme” -La proposition de la Commission européenne de réduire ces émissions de 90% par rapport à 1990 est au cœur des crispations.Le Danemark, la Suède et l’Espagne poussent pour, mais des pays comme la Hongrie et la République tchèque sont contre au nom de la défense de leur industrie. La France reste prudente.La Commission a fait un geste début juillet, en proposant une flexibilité dans le mode de calcul: la possibilité d’acquérir des crédits carbone internationaux, à hauteur de 3% du total, qui financeraient des projets en dehors de l’Europe. Mais cette concession n’a pas suffi.Aucune décision formelle n’a été prise entre dirigeants lors du sommet à Bruxelles.Cette réunion a toutefois été l’opportunité de clarifier les positions de chacun, avant une réunion capitale, prévue le 4 novembre.”Nous avons convenu que nous devons faire preuve de pragmatisme et de souplesse dans notre stratégie”, a affirmé le président du Conseil, Antonio Costa, lors d’une conférence de presse.- La croisade de Merz -Autre dossier essentiel qui a été évoqué par les dirigeants: l’interdiction de vendre des voitures thermiques neuves dans l’UE à partir de 2035. Cette mesure est de loin la plus symbolique du Pacte vert européen, cet ensemble de textes qui doit permettre au continent d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est probablement la plus tangible pour les consommateurs européens aussi. Mais elle est vivement contestée par les constructeurs automobiles, qui réclament à cor et à cri un assouplissement des règles.Ils ont dans cette croisade le soutien du chancelier allemand Friedrich Merz, qui a jeté un pavé dans la mare début octobre en s’engageant à “tout faire” pour lever cette interdiction de vente de voitures en 2035. La France et l’Espagne s’opposent à cette initiative, plaidant plutôt pour une flexibilité pour le secteur.”Il faut garder un objectif de 2035″, a assuré Emmanuel Macron lors d’une conférence, tout en appelant à être “intelligent” sur la question.”Il faut garder nos emplois et développer. Il ne faut pas que ce soit un couperet qui tombe de manière complètement aveugle”, a affirmé le président français.- “Changement de mentalité” -Bousculée par la poussée de l’extrême droite aux élections européennes de juin 2024, l’UE est de fait beaucoup moins allante sur les enjeux environnementaux qu’il y a quelques années.L’écologie peine à trouver une place dans l’agenda, dans un contexte géopolitique tendu.”Il y a un changement de mentalité, c’est assez évident”, estime un diplomate européen. “Personne ne remet en question la nécessité de lutter contre le changement climatique. Mais la manière d’y parvenir a changé”.Certains scientifiques rétorquent toutefois que cet arbitrage entre ambitions climatiques et protection de l’industrie n’est pas nécessaire.”Il est scientifiquement prouvé qu’un objectif climatique ambitieux pour 2040 est compatible avec la prospérité économique”, défendent 2.000 d’entre eux dans une missive envoyée aux chefs d’État en amont du sommet.Sous la pression d’industriels, de plusieurs Etats membres mais au grand dam des ONG, l’Union européenne a en parallèle lancé la révision de plusieurs textes très ambitieux, qu’elle a adopté il y quelques années seulement, portant notamment sur la déforestation ou le droit de vigilance des entreprises.