AFP Business

La Bourse de Paris profite de l’accalmie pour la guerre commerciale

La Bourse de Paris évolue en petite hausse lundi, les investisseurs se montrant optimistes en l’absence de nouvelles sur le front de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, et avant une nouvelle salve de résultats d’entreprises.Vers 09H30, l’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, prenait 0,66%, soit un gain de 49,63 points, à 7.585,89 points. Vendredi, ce même indice avait terminé en hausse de 0,45% à 7.536,26 points.”Un climat d’optimisme prudent plane sur les marchés européens, malgré l’incertitude entourant la politique commerciale américaine et ses conséquences sur l’économie mondiale”, commente Susannah Streeter, responsable des marchés financiers chez Hargreaves Lansdown.L’optimisme a fait son retour sur les marchés financiers depuis que Donald Trump a “adouci son ton vis-à-vis du président de la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr) Jerome Powell, affirmant n’avoir +aucune intention+ de le limoger, ce qui a rassuré les investisseurs”, note Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.”Trump a signalé sa volonté de conclure un accord avec la Chine et a indiqué que les tarifs pourraient +substantiellement+ baisser par rapport au niveau actuel de 145%”, poursuit-il.La Chine a cependant assuré lundi qu’aucun appel téléphonique n’avait eu lieu dernièrement entre le président Xi Jinping et son homologue américain, contredisant les affirmations de Donald Trump qui dit avoir parlé avec le dirigeant chinois.La Chine a aussi reconnu lundi que la tempête commerciale déclenchée par Donald Trump a des répercussions sur son activité économique, qui reste très dépendante des exportations.Les investisseurs se préparent par ailleurs à digérer une nouvelle salve de résultats d’entreprises cette semaine.Airbus décolleLe constructeur européen Airbus a annoncé lundi la signature de l’accord final pour le rachat d’une partie des activités du sous-traitant américain SpiritAeroSystems, dont la plus grande partie est reprise par Boeing.Vers 09H30 à Paris, le titre du groupe prenait 2,22% à 143,72 euros.Ce projet avait été annoncé en juillet 2024. Spirit AeroSystems est l’un des plus importants fournisseurs au monde de structures pour avions commerciaux comme les fuselages ou les ailes.Valneva sombreLes autorités sanitaires françaises ont annoncé samedi retirer les personnes de 65 ans et plus de la campagne de vaccination contre le chikungunya avec le vaccin Ixchiq du laboratoire Valneva dans les îles françaises de Mayotte et La Réunion (océan Indien) après trois “événements indésirables graves” dont un décès.”La vaccination reste ouverte pour les personnes âgées de 18 à 64 ans présentant des comorbidités”, a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué alors que l’épidémie de chikungunya a provoqué à ce stade la mort de neuf personnes à La Réunion. Le titre de Valneva dévissait de 11,35% à 2,80 euros vers 09H30 à Paris.

Installation régulée: médecins mobilisés, entre grève et manifestation

Après les annonces de François Bayrou sur les déserts médicaux, nouvelle montée de température dans la Santé: les médecins se mobilisent, entre grève dès lundi et manifestation mardi, contre une proposition de loi de régulation d’installation de leur profession.Le mécontentement vient d’une proposition de loi transpartisane, à l’initiative de Guillaume Garot (PS), dont l’article-phare a été adopté début avril par l’Assemblée nationale, l’examen du reste du texte étant prévu début mai.Le texte, qui prône une régulation des installations en faveur des déserts médicaux, provoque la colère des médecins libéraux, étudiants en médecine, internes et jeunes médecins, pour qui le projet “mettra à mal l’attractivité de la médecine libérale, aujourd’hui le premier rempart du système de santé”.Lucas Poittevin, président de l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), a lancé le 16 avril un appel à “une grève nationale intersyndicale illimitée à partir du 28 avril”.Le gouvernement, hostile au projet Garot, a allumé un contre-feu vendredi, en présentant comme une alternative à la “fin de la liberté d’installation” un plan de lutte contre les déserts médicaux.Mais la mesure-phare mise en avant par le Premier ministre, François Bayrou, imposer jusqu’à deux jours par mois de temps de consultation aux médecins dans les zones prioritaires du territoire, a aussi braqué certains praticiens.”Nous sommes en train de déterminer (l)es modalités et c’est la raison pour laquelle, d’ici la fin du mois de mai (…) la cartographie” permettant de déployer cette mesure, ainsi que ses “conditions financières” notamment, seront fixés, a déclaré lundi matin la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, sur TF1. “L’objectif est que nous soyons totalement opérationnels au plus tard début septembre”, a-t-elle précisé.- “Ça va renforcer la grève” -Pour Sophie Bauer, présidente du Syndicat des médecins libéraux (SML), “si c’est une obligation individuelle (…) ça va renforcer la grève”. “Les politiques n’entendent pas”, déplore auprès de l’AFP Philippe Cuq, coprésident de l’Union Avenir Spé Le Bloc (syndicat des spécialités médicales et médico-chirurgicales), chagriné par le projet Garot et le plan Bayrou. “La semaine dernière, j’ai fait plusieurs réunions pour leur expliquer. On a été reçu au cabinet (du ministre de la Santé, NDLR). Et ils n’arrivent pas à écrire ça correctement (dans le plan Bayrou, NDLR)”, se lasse-t-il.Pour le député Garot, le principe de consultation avancée deux jours par mois ne répondra pas “à l’ampleur du problème : les zones les moins bien dotées sont rarement à proximité géographique des zones les mieux dotées”. “Bien que le plan d’annonces du gouvernement ait prévu pas mal d’actions pour essayer de lutter contre les déserts médicaux, on va dire que si le Parlement décide de voter cette proposition de loi Garot, la régulation s’appliquera quand même”, synthétise pour l’AFP Lucas Poittevin.Les jeunes médecins, dont il est une des voix, appellent à une grève dure dès lundi, avec fermeture des cabinets. La plupart des syndicats de libéraux installés ne sont pas sur cette ligne, sauf la Fédération des médecins de France (FMF). “Mon cabinet est fermé lundi, mardi, que ce soit moi, mon remplaçant, mes internes”, rapporte à l’AFP sa présidente Patricia Lefébure.- “Faire bouger les politiques” -Le Syndicat des Médecins Généralistes (MG France, majoritaire chez les libéraux) recommande juste d’aller “manifester auprès des jeunes médecins, parce que c’est eux qui sont visés par le projet Garot”, comme le dit à l’AFP sa présidente Agnès Giannotti.”Nous, on a donné comme consigne lundi, mardi, mercredi d’arrêter les activités. Dans la mesure du possible. Parce qu’on a quand même des contraintes majeures avec des chirurgies programmées”, relève Philippe Cuq. “Je crois qu’il faut, pour faire bouger les politiques, créer un risque. Un risque sanitaire. Il n’y a que ça qui va faire écouter les politiques”, avance-t-il.”Fermer pendant dix jours, jusqu’à l’examen du texte, c’est hors de question, j’ai des patients à prendre en charge”, expose pour l’AFP Franck Devulder, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), pour qui c’est en revanche “une évidence” de soutenir les “plus jeunes” et les internes. Comme beaucoup chez les libéraux installés, il appelle “à la grève de la permanence des soins et du service d’accès aux soins jusqu’au retrait de cette proposition”. C’est-à-dire une grève des permanences mutualisées la nuit, les week-ends et jours fériés.

Hausse “sans précédent” des dépenses militaires depuis la fin de la Guerre froide

Les dépenses militaires mondiales ont connu en 2024 leur plus forte augmentation depuis la fin de la Guerre froide, atteignant 2.700 milliards de dollars à cause des guerres et conflits en cours sur la planète, selon un rapport du Sipri publié lundi.Celles-ci ont particulièrement augmenté en Europe et au Moyen-Orient, dévoile l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). Les dépenses ont bondi de 9,4% en 2024 – 10e année consécutive à avoir enregistré une hausse – par rapport à 2023. “Cela témoigne vraiment des fortes tensions géopolitiques”, estime Xiao Liang, chercheur au sein du programme “Dépenses militaires et production d’armes” du Sipri. “C’est sans précédent. Il s’agit de la plus importante augmentation depuis la fin de la Guerre froide”.Plus de 100 pays ont accru leurs budgets de défense l’année dernière, souligne le rapport. – Impact profond -La facture, salée, aura par ailleurs “un profond impact socio-économique et politique”, relève M. Liang, car “les pays doivent faire des arbitrages dans leurs choix budgétaires”.”Par exemple, nous avons vu de nombreux pays européens réduire d’autres postes budgétaires, comme l’aide internationale, afin de financer la hausse des moyens consacrés à l’armée, (…) ou encore envisager d’augmenter les impôts ou s’endetter”, énumère-t-il.L’Europe, Russie incluse, est la région à avoir mis le plus la main à la poche: les dépenses militaires y ont bondi de 17%, atteignant 693 milliards de dollars.La Russie a consacré 149 milliards de dollars à son armée en 2024, en hausse de 38% sur un an, un niveau deux fois supérieur à celui de 2015.Le budget militaire de l’Ukraine, envahie par la Russie, a lui progressé de 2,9%, atteignant 64,7 milliards.Bien que cela ne représente que 43% de l’équivalent des moyens russes, Kiev a enregistré la charge militaire la plus élevée au monde, avec 34% de son PIB dédié à la défense.- L’Allemagne se réarme -Quelques pays européens se démarquent, note le rapport.  Les dépenses militaires de l’Allemagne ont par exemple grimpé de 28%, s’établissant à 88,5 milliards de dollars et détrônant l’Inde au quatrième rang mondial. “Pour la première fois depuis sa réunification, l’Allemagne est devenue le principal contributeur en matière de défense en Europe centrale et occidentale”, observe Xiao Liang.Les États-Unis, premier pays mondial en termes de dépenses militaires, ont augmenté leur budget de 5,7% en 2024, atteignant 997 milliards de dollars, soit 37% des dépenses mondiales et 66% de celles des pays membres de l’Otan.Les 32 membres de l’Alliance atlantique, engagés dans une dynamique de réarmement à l’aune d’un possible désengagement américain, ont tous considérablement accru ce poste de dépense. “En 2024, 18 des 32 pays ont atteint l’objectif de 2% du PIB” consacré aux dépenses militaire, inédit depuis la fondation de l’Otan, selon le chercheur.”Des projets d’acquisitions massives dans l’industrie de l’armement sont à prévoir dans les années à venir”, dit-ilLa tendance est la même au Moyen-Orient.Israël poursuit sa guerre dans la bande de Gaza et en 2024, ses dépenses militaires ont explosé de 65% pour atteindre 46,5 milliards de dollars – soit la plus forte augmentation depuis la guerre des Six Jours en 1967, selon le Sipri.Celles de l’Iran ont à l’inverse diminué de 10% et représentent 7,9 milliards de dollars en 2024, “malgré son implication dans les conflits régionaux”, pointe le Sipri, car “l’impact des sanctions a fortement limité sa capacité à accroître ses dépenses”.En deuxième position derrière les Etats-Unis, la Chine, qui investit dans la modernisation de ses forces armées, l’expansion de ses capacités en guerre cybernétique et son arsenal nucléaire, représente désormais la moitié des dépenses militaires en Asie et en Océanie. En 2024, elle a augmenté son budget militaire de 7%, atteignant 314 milliards de dollars.

La “souveraineté énergétique” en débat à l’Assemblée, sur fond de menace de censure du RN

Les députés auront l’occasion de s’exprimer lundi dans l’hémicycle sur “la souveraineté énergétique de la France”, lors d’un débat sans vote sur un sujet par ailleurs explosif, autour duquel le Rassemblement national fait planer une menace de censure.En jeu: la nouvelle feuille de route énergétique de la France pour la période 2025-2035, qui doit mettre le pays sur la voie de la neutralité carbone en 2050.Cette programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), en préparation depuis plusieurs années et qui détaille les objectifs de consommation et de production en France, doit faire l’objet d’un décret.Mais des députés de plusieurs groupes ont demandé à pouvoir se prononcer sur le sujet. Mi-mars, plus de 160 sénateurs de droite et du centre avaient également appelé l’exécutif à “renoncer” à la publication imminente de la PPE, fustigeant l’absence de “vision globale” derrière cette feuille de route. Face aux levées de boucliers, François Bayrou a proposé ce premier débat, qu’il ouvrira par une déclaration. Un autre est prévu sur le même thème au Sénat le 6 mai. Au gouvernement, on espère que l’exercice ne tombera pas dans “les caricatures”, avec “la gauche qui ne veut que des renouvelables, la droite et l’extrême droite qui ne veut que du nucléaire”. Mais même s’il doit permettre de clarifier les positions de chacun, la portée du débat restera limitée.Pour Marine Le Pen, qui prendra elle-même la parole lundi dans l’hémicycle, pas question de laisser passer ces orientations énergétiques sans vote des parlementaires.Ce débat “n’est pas ce qu’on avait demandé”, a déclaré à l’AFP le député RN Jean-Philippe Tanguy. “Le Parlement n’est pas là pour débattre sans vote.” – Visibilité -Sous la pression, l’exécutif a également proposé d’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée une proposition de loi du sénateur Daniel Grémillet sur la programmation énergétique, a priori le 16 juin, selon le cabinet du ministre des Relations avec le Parlement. Celle-ci a déjà été adoptée en première lecture par le Sénat en octobre, et prévoit une relance massive de la filière nucléaire. La date de publication du décret, quant à elle, a été repoussée et reste encore incertaine, même si la porte-parole du gouvernement a promis qu’elle interviendrait “avant l’été”.Le Rassemblement national réclame que l’examen de cette proposition de loi sénatoriale ait lieu avant la publication du fameux décret. Si ce n’est pas le cas, “on envisagera, on discutera au groupe d’une censure”, a réaffirmé Jean-Philippe Tanguy. Signe que le sujet est pris très au sérieux par l’extrême droite, la cheffe de file des députés RN avait fait l’un de ses rares déplacements en mars sur le sujet, en visitant l’EPR de Flamanville. “Laisser passer une programmation pluriannuelle qui va augmenter de 100% les factures des consommateurs, et de 30% les factures énergétiques pour les entreprises, il n’en est pas question”, a-t-elle encore déclaré début avril dans une interview à L’Hémicycle.Au gouvernement, on explique que le décret est attendu pour lancer des appels d’offre, avec des enjeux de visibilité pour les industriels, mais qu’il pourrait être corrigé par la suite, à l’aune des débats autour de la proposition de loi. La semaine dernière, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l’énergie ont souligné “l’urgence” d’accélérer “les transferts d’usage vers l’électricité”, afin de réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses. Le projet de PPE prévoit de ramener la part des énergies fossiles dans la consommation énergétique d’environ 60% en 2023 à 42% en 2030, puis 30% en 2035. En rupture avec la précédente PPE 2019-2024, le nouveau texte acte au contraire la relance de l’atome.

Dernières heures de campagne électorale dans un Canada bouleversé par une attaque à Vancouver

Après une campagne focalisée sur les menaces de Donald Trump, les candidats canadiens pour les législatives ont vu dimanche leur dernière journée avant le vote bousculée par une attaque à la voiture-bélier dans l’ouest du pays.Pour ce scrutin qui se déroule dans un climat tendu, le Premier ministre Mark Carney, chef du Parti libéral, est donné favori face au chef conservateur Pierre Poilievre lors du vote de lundi mais les sondages montrent que l’écart s’est légèrement resserré ces derniers jours.Samedi soir, un homme, qui souffre de problèmes de santé mentale, a lancé son véhicule contre la foule lors d’un festival de la communauté philippine à Vancouver, sur la côte pacifique, tuant 11 personnes et en blessant des dizaines d’autres. Une tragédie qui a poussé le candidat libéral et Premier ministre Mark Carney, favori des sondages, à modifier son agenda pour son dernier jour sur le terrain, annulant les grands meetings prévus.Il ira en fin de journée à la rencontre de la communauté philippine de Vancouver, a annoncé dans l’après-midi son équipe.Ce père de quatre enfants est apparu très ému lors d’une courte intervention dimanche matin et a exprimé son soutien aux familles touchées, qui vivent “un cauchemar”. Mais il a tenu à rassurer le pays précisant qu’il n’y avait aucun signe de “menace active” persistante.Depuis une église en Ontario, son principal adversaire le conservateur Pierre Poilievre a lui aussi évoqué cet “acte violent insensé” précisant que “tous les Canadiens étaient unis en solidarité avec la communauté philippine”.Cette attaque est finalement l’un des rares événements qui aura un temps détourné la campagne du sujet qui a écrasé tous les autres: la guerre commerciale et les menaces d’annexion de Donald Trump, qui provoquent colère et sidération dans le pays.Et d’après les enquêtes, les Canadiens considèrent que Mark Carney — ancien banquier et ex-gouverneur des banques centrales du Canada et du Royaume-Uni — est le candidat le plus solide pour relever le défi du face-à-face avec le président américain.- “Nouvelle réalité” -“C’est une question existentielle à laquelle nous faisons face”, a déclaré dimanche à l’AFP Brian Carr, un retraité d’Ottawa, en faisant référence à l’hostilité américaine.Pour lui, Mark Carney “sera capable d’établir une relation personnelle avec Trump” et donc de “ne pas l’offenser” tout en insistant sur “la souveraineté du Canada, qui compte rester indépendant”.Depuis qu’il a remplacé Justin Trudeau au poste de Premier ministre, mi-mars, Mark Carney s’efforce de convaincre les électeurs que son parcours fait de lui le candidat idéal pour cette crise historique que traverse le pays avec des droits de douane qui affectent déjà des secteurs clés comme l’automobile et l’acier.Dimanche, à Saskatoon dans le centre du pays il a promis: “dans cette guerre commerciale, tout comme au hockey, nous gagnerons”.- “Chaos” -De son côté, Pierre Poilievre a axé sa campagne sur la flambée du coût de la vie des dernières années, qui est à imputer aux libéraux, selon lui. S’adressant samedi à une foule enthousiaste de partisans, dans la ville minière de Sudbury (Ontario), cet homme politique de carrière de 45 ans, a promis que “le changement n’était plus qu’à quelques jours”.”Je rencontre quotidiennement de jeunes couples qui pensent qu’ils ne pourront jamais se permettre d’avoir des enfants parce qu’ils n’ont pas de maison pour les élever”.”Ce n’était pas comme ça avant la décennie libérale”, a déclaré le chef conservateur.Janice Wyner, électrice conservatrice de l’Ontario rêve d’un gouvernement conservateur majoritaire pour lutter contre le “chaos” laissé par les libéraux. Les “politiques de Trudeau étaient mauvaises et Carney c’est le même parti”, explique cette femme de 70 ans.Les libéraux sont aujourd’hui crédités d’environ 42,8% des voix et les conservateurs de 38,8%. En termes de projections de sièges, les libéraux pourraient être en mesure d’obtenir autour de 200 députés pour une majorité placée à 172.Les autres partis – le Nouveau parti démocratique (gauche), le Bloc québécois (indépendantiste) et les Verts – pourraient subir de lourdes défaites, victimes en partie d’un vote utile. Les résultats devraient être connus quelques heures après la clôture du vote lundi soir. 

1er-mai: sénateurs et gouvernement veulent assouplir les règles pour les boulangers et fleuristes

A quelques jours du 1er mai, journée emblématique des droits des travailleurs, des sénateurs centristes appuyés par le gouvernement veulent assouplir les règles encadrant le travail en ce jour chômé, en particulier pour les boulangers et les fleuristes. “Pas question”, répond la CGT.”Il y a 364 autres jours pour ouvrir. Je rappelle que le 1er mai, les patrons peuvent travailler s’ils le souhaitent mais pour les travailleurs et les travailleuses, c’est férié, c’est chômé”, a fustigé la N.1 de la CGT, Sophie Binet, interrogée sur LCI. “Il a été acquis dans le sang et dans les larmes des ouvriers”, a-t-elle ajouté en disant craindre que cet assouplissement des règles du travail le 1er-mai ne conduise au même processus qui a permis de “complètement libéraliser le travail du dimanche”. Les sénateurs centristes viennent de déposer une proposition de loi pour permettre aux établissement déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-mai, visant notamment les boulangers et fleuristes.- Flou juridique -Cette initiative entend répondre à la polémique de ces derniers jours autour des boulangers, dont certains avaient subi l’an passé des contrôles inopinés de l’inspection du Travail en ce traditionnel jour férié.La proposition de loi, portée par la sénatrice de Vendée Annick Billon et le patron du groupe Union centriste Hervé Marseille, veut adapter “le droit aux réalités du terrain”, selon le texte consulté par l’AFP, en modifiant le Code du Travail.Si le texte est adopté, pourront travailler les salariés des établissements et services “dont le fonctionnement ou l’ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l’activité ou les besoins du public”. La liste des catégories concernées, qui est la même que celle permettant à certaines entreprises d’ouvrir le dimanche, serait fixée par décret. Y figurent donc les boulangers, dont la convention collective autorisait certes déjà l’ouverture le 1er-mai, mais dans un certain flou juridique. La possibilité pour ces entreprises de faire travailler des salariés ce jour-là reposait jusqu’à présent sur une position ministérielle du 23 mai 1986. Mais cette dérogation est devenue obsolète après une décision de la Cour de cassation en 2006.”Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause le caractère férié et chômé de cette journée, mais de reconnaître la spécificité de certaines activités – à l’instar des boulangeries ou des fleuristes – qui participent pleinement à notre vie quotidienne et à notre patrimoine culturel”, ont souligné les auteurs de la proposition de loi, qui espèrent l’inscrire à l’ordre du jour du Sénat “avant fin juin”.- Volontariat et CA -La ministre Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités) a dit à l’AFP que “le gouvernement soutiendra cette initiative, car elle vient sécuriser notre droit et répondre aux attentes des boulangers, mais aussi de tous ceux dont l’activité est indispensable”, “dans le respect absolu du volontariat” des salariés. “Ce texte ne se limite pas aux boulangers: il apportera de la clarté et de la sécurité juridique pour toutes les professions concernées”, a-t-elle insisté.Avec le texte, “on devrait pouvoir clarifier (…) Un boulanger ne peut pas ouvrir” en prenant le risque de “prendre 5.000, 10.000 euros de PV”, en référence aux contrôles de l’inspection du travail, a commenté auprès de l’AFP Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie.  “Beaucoup de salariés” seraient d’accord pour travailler le 1er mai, parce que ce jour est payé double, avance encore le représentant de la profession, qui prend soin de souligner qu’il doit s’agir avant tout d’une démarche “volontaire”. Il souligne en outre que le 1er-mai “est une journée intéressante” en termes de chiffre d’affaires, en particulier dans les zones touristiques. A l’Assemblée nationale, les députés LR Alain Marleix et Alexandre Portier ont annoncé eux aussi déposer un texte pour “permettre l’ouverture encadrée des commerces de proximité le 1er mai”.Interrogé sur France 3, le député RN Julien Odoul a apporté son soutien à la proposition de loi: “on a besoin de libérer le travail (…) Le 1er-mai, c’est la fête du travail, ce n’est pas la fête de l’oisiveté, ce n’est pas la fête de l’assistanat. Nonobstant la CGT qui veut nous renvoyer au XIXe siècle”.grd-bpa-jmt-est-nal/pta

Une voiture conçue en deux ans: les constructeurs se convertissent à la “vitesse chinoise”

Les nouvelles Zeekr électriques se comptent déjà par centaines sur le parking de l’usine de la marque à Ningbo (est), et certaines n’ont pourtant été conçues qu’il n’y a quelques mois, avec cette “vitesse chinoise” qui inspire les étrangers.Dans le gigantesque bâtiment de béton gris et d’acier jaune, un gros bras robotisé prend dans une bassine une pièce d’aluminium, la découpe, et la passe à un deuxième bras. Il en sortira la partie d’un plancher arrière, sous le regard de quelques contremaîtres humains.Cette unique ligne de fabrication, très automatisée, a été ouverte récemment par la maison-mère de Zeekr, Geely.Avec ses 2.500 salariés, elle peut produire des berlines Zeekr 007, des SUV 7X comme des gros monospaces premium 009 – permettant d’économiser du temps et de l’argent.Sur la route de Ningbo à Shanghai, des camions emportent des voitures vers des pays comme l’Australie, où elles devront affronter les modèles de Tesla, du Chinois BYD ou de BMW.- Concurrence -En concevant des nouveaux modèles de voitures en moins de 24 mois, suivie de rapides production et commercialisation, la toute jeune industrie automobile chinoise a établi un nouveau standard.”C’est le moment de vérité pour les grands constructeurs mondiaux”, a souligné le cabinet de conseil Bain dans un rapport paru récemment. Les constructeurs les plus innovants dépensent “moins d’un tiers” de ce que les fabricants traditionnels investissent pour développer de nouveaux véhicules, selon Bain. Et si les historiques mettent souvent entre 48 et 54 mois pour développer de nouveaux modèles, les nouveaux entrants y parviennent en 24 à 30 mois.Des centaines de modèles Zeekr, BYD ou Chery ainsi conçus s’exposaient au salon de l’automobile de Shanghai, le plus grand du monde, qui a ouvert ses portes mercredi. Des berlines et des SUV aux formes semblables et spacieuses. La concurrence est rude dans la capitale économique du pays: 2.755 modèles y sont actuellement proposés par 163 marques, selon He Dongbin, vice-président de la commission du commerce de la ville de Shanghai. Au salon de l’auto, plus de 100 modèles ont été lancés.Les constructeurs occidentaux ont acté leur retard. Volkswagen comme Nissan ont annoncé le lancement de dizaines de nouveaux modèles conçus “en Chine pour la Chine”, adoptant la “vitesse chinoise”. “On conçoit d’abord la voiture virtuellement, en faisant le minimum de prototypes, on va très vite”, explique le consultant de BCG Mikael Le Mouellic, entre deux visites sur le salon avec des constructeurs. Les différents départements chargés du design, de l’ingénierie, travaillent ensuite ensemble. Enfin, les constructeurs ne vont pas hésiter à “réutiliser les recettes qui marchent”, alors qu’ils recherchaient plutôt des ruptures technologiques, selon l’expert. Tout cela est facilité par le virage vers la voiture électrique, qui se passe du très complexe moteur thermique.En Europe, le patron de Renault Luca de Meo ne cesse de citer en exemple la Chine pour sa rapidité. La prochaine Renault Twingo électrique a ainsi été développée dans la République populaire.- Phares en 9 mois -Les fournisseurs aussi doivent s’adapter à la rapidité chinoise, comme pour les projecteurs (phares) avant. “Avant, on pouvait se permettre de concevoir un projecteur en trois ans”, explique chez l’équipementier Forvia (ex-Faurecia) son patron Martin Fischer. “Cela ne fonctionne pas en Chine parce que de nouvelles vagues de véhicules arrivent tous les ans. On a des systèmes très organisés qui permettent de lancer un nouveau projecteur en neuf mois”.Dans l’usine de son concurrent Valeo, à Changshu (nord de Shanghai), quatre gros robots assemblent des projecteurs LED qui seront montés dans des Zeekr et autres modèles chinois ou européens.”On ne travaille pas 24h sur 24 et 7 jours sur 7!” plaisante le directeur technique de Valeo en Chine, Gu Jianmin. “Mais on utilise des solutions existantes, et on travaille en amont avec les constructeurs”.Ensuite, le développement est assisté par l’intelligence artificielle et les tests de durabilité, “qui auraient pris des mois”, sont faits sur ordinateur.”Les constructeurs chinois sont un peu plus exigeants. Mais les étrangers essaient de les rattraper”, souligne M. Gu. “Pour émerger en Chine, il faut être au niveau des locaux”.

Retour de la consigne en verre: en Alsace elle n’a jamais disparu

Vingt centimes par bouteille restituée, et du plastique évité: la consigne en verre, qui va faire son grand retour dans plusieurs régions en mai, est déjà bien répandue en Alsace, où les consommateurs plébiscitent cette solution écologique.Dans un immeuble du centre de Strasbourg, Antonin gravit les étages une caisse dans chaque main. Il vient livrer 23 bouteilles d’eau en verre à Christine Pfeiffer et Jean-Marc Faudi, 66 ans. En échange il repart avec le même nombre de bouteilles vides, qui une fois lavées, pourront être réutilisées.En Alsace, la consigne n’a jamais disparu et connaît même un nouvel engouement avec le développement de services de livraison à domicile.”Franchement, on apprécie. Je ne reviendrai pas en arrière”, témoigne Christine. “Très préoccupée par l’environnement”, la sexagénaire explique qu’elle en avait “marre des bouteilles en plastique”. “Pour moi, c’est essentiel de passer au verre consigné, puisque c’est lavé, réutilisé. C’est vraiment une solution écologique.”A ses côtés, Jean-Marc se souvient qu’enfant, il rapportait les pots de yaourts et bouteilles de lait à l’épicerie. Il se félicite de voir le verre consigné faire son grand retour: “enfin, on retrouve le bon sens de nos grands-parents”.Jus de fruits, bières, soupes… En mai, la consigne en verre va faire son retour à grande échelle dans les supermarchés de Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie et Hauts-de-France – soit 16 millions de consommateurs potentiellement concernés. Une expérimentation préalable à une éventuelle généralisation à toute la France.L’enjeu, selon l’éco-organisme Citeo, est de rattraper le retard en matière de réemploi des emballages.- Plus de 20 réutilisations -Edouard Haag, président de la brasserie Meteor, implantée à Hochfelden, à 30 kilomètres au nord-ouest de Strasbourg, est “absolument convaincu que c’est un système qui doit se redéployer au niveau national”.Selon une étude réalisée en 2009, une bouteille en verre réemployée permet d’économiser 79% de CO2 et 75% d’énergie par rapport à une bouteille en verre recyclée.”Il y a à la fois un enjeu écologique et économique” et “la réglementation va dans ce sens, avec des obligations croissantes”, souligne M. Haag, citant la loi Agec sur l’économie circulaire de février 2020 qui vise 10% d’emballages réemployés d’ici à 2027.A Hochfelden, où l’on brasse de la bière depuis 1640, sept millions de bouteilles en verre consignées sont produites chaque année par Meteor.Une fois vidées, elles reviennent à la brasserie, où elles vont connaître une nouvelle vie. “Elles passent par différents bains dont un avec de la soude pour éliminer les étiquettes et les impuretés puis elles sont rincées”, explique Thierry Charpilloz, employé chez Meteor depuis 27 ans.Redevenues pimpantes, elles sont de nouveau remplies de bière, encapsulées, étiquetées et mises en caisses, prêtes à être livrées. Chacune peut ainsi être réemployée plus de 20 fois.- Changer les mentalités -Pour chaque bouteille de 75 cl consignée, les particuliers déboursent 20 centimes, somme qui leur est restituée lorsque le contenant est rapporté sur le lieu de vente.”C’est un geste qu’il va falloir apprendre ou réapprendre. Et ça, nécessairement, ça prend un peu de temps. Mais je suis absolument convaincu que les consommateurs français vont s’y employer assez rapidement”, espère Edouard Haag.Pour simplifier cette démarche et éviter aux particuliers de se déplacer, des sociétés de livraison à domicile ont émergé ces dernières années.Selon Erwann Dauges, cofondateur de la société de livraison de boissons consignées YSE, ce système séduit des personnes convaincues par le caractère “écologique”, mais aussi “pratique” de la démarche, et qui permet de récupérer “environ 95 % des contenants”.Autre intérêt, la consigne “crée de l’emploi non délocalisable”, souligne M. Dauges, citant les livreurs ou encore les laveurs.Pour développer ce système, le plus grand défi, “c’est de changer les mentalités”, estime l’entrepreneur. Car une fois clients, “très peu de gens reviennent au plastique”.

En Chine, une capitale du thé cède sa tasse au café

Dans son café entouré de collines verdoyantes dans le sud-ouest de la Chine, Liao Shihao transforme ses précieux grains en tasses fumantes du précieux breuvage, qui gagne du terrain face au thé, culture traditionnelle de la région.Depuis des siècles, les agriculteurs de Pu’er, dans la province du Yunnan, cultivent un thé fermenté au goût profond, parfois orthographié “pu-erh”, célèbre dans toute l’Asie de l’Est et au-delà.Mais avec des jeunes Chinois désormais friands de cafés américains, “latte” et autres “flat whites”, les producteurs locaux se tournent de plus en plus vers la culture des caféiers.”Les gens viennent essayer notre café filtre (…) et apprécier toutes les saveurs qu’il révèle”, déclare à l’AFP M. Liao, âgé de 25 ans.”Avant, ils buvaient surtout du café commercial et n’osaient pas tester les variétés d’exception”, ajoute-t-il.Sa famille cultive la plantation Xiaowazi (“La petite vallée”) depuis trois générations.Perdue dans une vallée ombragée, la ferme aligne ses caféiers sur des pentes abruptes, où les cerises de café sèchent sur des clayettes en bois.Dans le café, des touristes viennent déguster des grands crus locaux.”C’est excellent”, s’enthousiasme Cai Shuwen, 21 ans, installé sur un tabouret pour goûter différents échantillons.”Certains grains sont plus astringents que je pensais, mais d’autres sont meilleurs que j’imaginais.”Chaque année, les producteurs de cafés de Pu’er (prononcer “Pou-âr”) vendent des dizaines de milliers de tonnes de grains dans les grandes villes chinoises, selon les statistiques gouvernementales.- “Personne ne connaissait” -Dans les métropoles comme Pékin et Shanghai, une scène café dynamique a émergé ces dernières années, portée par les 20-40 ans.Pour Liao Shihao, torréfacteur et barista, le café de sa région offre “une saveur crémeuse et une texture soyeuse et veloutée en bouche”.Les grandes plantations modernes ne sont apparues à Pu’er que dans les années 1980. La région reste bien plus célèbre pour son commerce de thé, qui date de plusieurs siècles.Le grand-père de Liao Shihao, Liao Xiugui, se souvient: “Personne ne connaissait le café” ici à son arrivée il y a quelques décennies.A l’époque, il était l’un des rares en Chine à avoir étudié la culture du café.Mais l’altitude relativement élevée et le climat tempéré se sont avérés parfaitement adaptés à cette culture alors méconnue, explique l’octogénaire âgé de 83 ans.”Notre café a un corps puissant, sans amertume excessive, avec des notes parfumées qui restent discrètes et une touche d’acidité fruitée”, ajoute-t-il.Cultivé sans pesticides artificiels et en polyculture pour préserver la biodiversité, la plantation produit environ 500 tonnes par an de cerises de café.Le grand-père, Liao Xiugui, en consomme deux à trois tasses quotidiennes et attribue au breuvage sa bonne forme et sa vitalité, malgré son grand âge.”Le café rajeunit, améliore la santé (…) et retarde le vieillissement!”, affirme-t-il, avant de glisser malicieusement: “Aujourd’hui, avec la fatigue professionnelle (…) tout le monde a besoin de stimuler ses neurones!”- Boom des revenus -La production chinoise de café a connu une croissance spectaculaire ces dernières années, bien qu’elle reste loin derrière des géants comme le Brésil, le Vietnam ou la Colombie.Le Yunnan, frontalier de trois pays d’Asie du Sud-Est, concentre l’essentiel de la production nationale, notamment autour de Pu’er.Lors d’une visite dans la province en mars, le président Xi Jinping a salué le café local comme un produit pouvant désormais “représenter la Chine” à l’étranger.Soucieux de développer la filière, les autorités ont mis en place des politiques pour optimiser la production, attirer les investissements et dynamiser les exportations.Ils tentent aussi d’associer café et tourisme pour attirer de nouveaux visiteurs, notamment pour stimuler la consommation intérieure, grande priorité nationale pour redynamiser l’économie.Productrice de 51 ans, Yu Dun a diversifié ses revenus avec des visites de plantation, des chambres d’hôtes et un restaurant mariant café et cuisine dai – le groupe ethnique dont elle fait partie.Ses perspectives sont radieuses: elle affirme avoir “multiplié par 10″ le revenu issu de ses grains depuis qu’elle les torréfie elle-même.”Avant, on disait que le café, c’était juste pour les riches. Aujourd’hui, tout a changé”, dit-elle en souriant.

Ecrans, drones et massages: le futur de l’automobile s’expose à Shanghai

On ne parle plus de moteurs mais seulement de technologie et de confort au salon de l’automobile de Shanghai.Des centaines de constructeurs et équipementiers y exposent depuis mercredi des voitures bardées d’écrans et d’options en tout genre, mais aussi des taxis volants.. Écrans partoutDes écrans de 15 à 65 pouces, devant chaque passager, dans les portières, le pare-soleil ou sur le capot: livrés à une concurrence effrénée, les constructeurs chinois tentent de séduire des consommateurs très connectés.Les géants de l’électronique Huawei et Xiaomi font fureur sur le salon en touchant des jeunes clients qui possèdent déjà des portables de leur marque, et peuvent y connecter facilement leur voiture.  Les constructeurs européens ne sont pas en reste: la nouvelle marque chinoise de Volkswagen, AUDI (en majuscules) propose un écran occupant tout le tableau de bord sur son premier modèle, conçu pour contre-attaquer sur le marché.A l’arrêt, ces écrans servent à regarder des vidéos ou chanter, comme dans un karaoké. Sur la route, les systèmes d’aide à la conduite avancés promettent déjà de vous conduire d’un point A à un point B, en ne touchant le volant qu’en cas d’urgence.”Avec l’évolution de l’intelligence artificielle (…) les tableaux de bord intelligents vont devenir un critère essentiel”, note le cabinet McKinsey dans son rapport 2025 sur les goûts des consommateurs chinois. “Les voitures ne seront plus vues seulement comme un moyen de transport, mais aussi un espace de vie secondaire”.. Sièges massantsLe confort intérieur est un autre critère de choix essentiel pour les Chinois, plus encore que sur d’autres marchés. Au salon de Shanghai, les visiteurs faisaient la queue pour s’asseoir dans de luxueux monospaces aux grilles de radiateurs chromées, avec des sièges arrières inclinables.Mercedes a choisi le salon pour présenter un prototype de sa future génération de monospaces électriques de luxe, le “Vision V”. Cette version veut séduire les PDG du futur avec ses sièges tubulaires en aluminium, ses décorations en bois et en soie, et son écran de cinéma qui sort du plancher. Les frigos, télévisions ou sièges inclinables sont très prisés des Chinois, ainsi que les options qui améliorent le confort de conduite comme les suspensions pilotées et les roues arrières tournantes, note McKinsey. Et “à mesure que le tarif des véhicules augmente, les consommateurs demandent toujours plus ces options, et sont aussi prêts à payer plus”, souligne McKinsey.Sur le salon vendredi, le constructeur Nio faisait rebondir ses passagers pour démontrer l’efficacité de ses suspensions.  Certains revoient aussi des classiques: l’équipementier français Forvia propose un siège qui masse, pince, pique son occupant, “en s’inspirant des massages traditionnels chinois et thaïlandais”, explique sur son stand l’ingénieur Zong Li.Développé par les équipes de Forvia en Chine, “il est trois à quatre fois plus puissant qu’un siège ordinaire”, selon l’ingénieur, et doit équiper un véhicule chinois dès cette année.. DronesPlusieurs géants à hélices trônent au milieu des voitures sur le salon de Shanghai: ces taxis électriques volants à décollage et à atterrissage vertical (eVTOL), encore à l’état de prototypes, promettent de transporter plusieurs personnes sur des dizaines de kilomètres. Le leader mondial des batteries CATL expose son imposant concept d’eVTOL après avoir annoncé un investissement de “centaines de millions de dollars” dans la startup chinoise AutoFlight. Il s’agit surtout de démontrer la fiabilité et la densité de ses batteries, qui équipent des dizaines de modèles de voitures électriques.Même le constructeur historique Hongqi, qui fournit les limousines du président Xi, a présenté son concept de “voiture volante” pour deux passagers avec une autonomie annoncée de 200 kilomètres, qui doit encore être confirmé lors de tests annoncés pour la fin 2025.La Chine veut montrer son avance dans la jungle des eVTOL, où elle est en compétition directe avec les acteurs américains, tandis que les Européens sont à la peine.L’équipementier automobile chinois Wanfeng a annoncé mi-mars qu’il allait reprendre le constructeur allemand d’eVTOL Volocopter, en faillite, et dont les aéronefs promis pour les Jeux olympiques 2024 sont toujours en attente de certification.