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Wall Street marque le pas, attend les résultats d’entreprises

La Bourse de New York a clôturé en retrait jeudi, au terme d’une séance marquée par l’absence de nouvelles économiques d’ampleur, les investisseurs restant prudents avant la vague de résultats trimestriels d’entreprises prévue ces prochaines semaines.Le Dow Jones a perdu 0,52%, l’indice Nasdaq 0,08% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,28%.”Il n’y a pas grand-chose à retenir de l’activité boursière d’aujourd’hui (jeudi, ndlr)”, estime auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.”Ce marché a connu une hausse quasi unidirectionnelle depuis les creux du 8 avril et, de temps à autre, lors d’une journée relativement calme en nouvelles, on peut observer quelques baisses”, relève l’analyste.Depuis le choc des droits de douane américains qui avait fait tanguer les marchés début avril, Wall Street affiche une progression constante: en six mois, l’indice de référence S&P 500 a bondi de 35%.Et ce, en dépit des nombreux revirements de la Maison Blanche ou, plus récemment, du blocage budgétaire aux États-Unis qui paralyse une partie de l’État fédéral.Le “shutdown” a suspendu la publication d’un certain nombre d’indicateurs économiques, dont le rapport mensuel sur l’emploi, et menace les chiffres de l’inflation.Par conséquent, la place américaine “doit davantage s’appuyer sur certaines données non officielles”, à l’instar de l’enquête sur la confiance des consommateurs de l’Université du Michigan, dont la première estimation pour octobre est attendue vendredi.Les investisseurs attendent surtout de connaître les performances financières des entreprises, à l’entame de la saison des résultats.- Le secteur minier recherché -En raison de la mise à l’arrêt des activités gouvernementales américaines, les entreprises risquent “de donner des prévisions opaques”, à l’image de ce qu’elles avaient partagé au printemps face “aux incertitudes liées au commerce”, prévient Art Hogan.Selon lui, “cela pourrait entraîner une certaine volatilité”, voire conduire à “une période instable” sur les marchés.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à échéance dix ans se tendait vers 20H25 GMT à 4,15%, contre 4,12% à la clôture mercredi.Côté entreprises, le secteur minier a été recherché, porté par l’espoir que les nouvelles restrictions chinoises sur les exportations de terres rares puissent mener à un développement de cette industrie aux États-Unis.Ramaco Resources a bondi de près de 12%, USA Rare Earth de 15%, MP Materials a pris plus de 2%, tout comme Lithium Americas.La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines (+4,29% à 59,57 dollars) a été applaudie pour ses résultats du troisième trimestre, supérieurs aux attentes.De juillet à septembre, le chiffre d’affaires du groupe a atteint un record pour cette période à 16,67 milliards de dollars (+6% sur un an) et son bénéfice net a progressé de 11% à 1,42 milliard de dollars. C’est nettement supérieur aux anticipations des analystes.La biotech américaine Akero Therapeutics (+16,33% à 54,08 dollars), qui développe un traitement contre la MASH, une forme de la maladie du foie gras, s’est envolée à l’annonce de son rachat par le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk (-1,56% à 58,68 dollars), spécialiste des traitements anti-obésité.

La Bourse de Paris retrouve le calme et termine en léger repli

La Bourse de Paris a conclu en très léger repli jeudi au cours d’une séance calme alors que la situation politique en France se détend et que les investisseurs vont se focaliser sur les résultats de sociétés américaines.L’indice vedette CAC 40 a cédé 0,23% à 8.041,36 points (-18,77 points). La veille, en gagnant 1,07%, la Bourse de Paris avait récupéré le chemin perdu après le choc en début de semaine de la démission du Premier ministre.”La séance a été assez calme, la situation française se détend et les astres se réalignent”, a commenté auprès de l’AFP Romain Aumond, stratégiste et macro-économiste pour Natixis IM. La balle est dans le camp du président Emmanuel Macron qui doit nommer un nouveau chef de gouvernement d’ici vendredi soir, avec l’espoir d’éviter une dissolution et de mettre un terme à la crise politique qui ébranle la deuxième économie européenne.Mercredi soir, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a estimé que “les perspectives d’une dissolution s’éloignaient” et que “la situation permettait au président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures”, pour qu’un projet de budget soit déposé lundi au Parlement. L’écart entre les taux à 10 ans de la France et de l’Allemagne (le “spread”) s’est un peu résorbé, s’inscrivant à 0,82% au lieu de 0,87% en pleine tourmente en début de semaine. Le rendement sur l’emprunt français à dix ans s’est établi jeudi à 3,52%.”On commence à attendre désormais les résultats bancaires aux États-Unis à partir de mardi”, a indiqué Romain Aumond.Malgré le blocage budgétaire aux États-Unis qui empêche, du fait de la fermeture des services publics, la publication d’indicateurs économiques, il estime qu’il n’y a “pas de signe d’affaiblissement marqué de l’économie aux États-Unis”. Les marchés s’attendent toujours à deux baisses des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed), un environnement favorable aux actions.Côté valeurs, Danone a bondi de 4,75% à 75,90 dollars après plusieurs notes d’analystes comme Jefferies, optimistes quant aux résultats du troisième trimestre du géant de l’agroalimentaire, dont la croissance se maintient en Chine.

Les Bourses européennes concluent en ordre dispersé, Francfort s’approche d’un record

Les Bourses européennes ont conclu en ordre dispersé jeudi, proches de leurs sommets, commençant à se focaliser sur les résultats d’entreprises aux États-Unis tandis que la situation politique française se détend.A Paris, le CAC 40 a terminé en léger repli de 0,23% au cours d’une séance calme, Francfort est resté stable (+0,06%), s’approchant de son record. Londres a cédé 0,41% après un sommet en séance la veille.

Merz défie Bruxelles sur l’interdiction des voitures thermiques neuves dès 2035

Le chancelier allemand Friedrich Merz a affirmé jeudi qu’il fera “tout”  pour lever l’interdiction de la vente des voitures thermiques neuves au sein de l’Union européenne en 2035, afin de soutenir son industrie automobile en crise.”Il ne doit pas y avoir de coupure brutale en 2035″, a martelé le dirigeant conservateur à l’issue d’une réunion à Berlin avec les industriels et syndicats du secteur ainsi que des responsables politiques et gouvernementaux. Cette date butoir décidée par l’Union européenne, que les constructeurs allemands ont fustigé à tour de rôle le mois dernier, était l’un des points clefs de la réunion.M. Merz a toutefois insisté sur le fait que la mobilité électrique demeure “la voie principale” à suivre. Il ne s’agit pas selon lui de “revenir aux anciennes technologies”, mais d'”avancer avec l’électromobilité et d’autres formes de motorisations neutres pour le climat”.Ces questions seront abordées lors du Conseil européen à Bruxelles dans deux semaines. Le chancelier entend y préconiser “une avancée technologique durable vers la neutralité climatique, mais sans fixer de date butoir que nous ne pouvons pas respecter, ce qui serait irréaliste”.Le ton montait ces dernières semaines dans le pays de Volkswagen, Mercedes et BMW, pour que les membres de la coalition définissent une position commune à plaider à Bruxelles, alors que les sociaux-démocrates du SPD tenaient à l’interdiction de 2035.Le ministre des Finances, Lars Klingbeil, a finalement défendu à son tour l’usage de technologies telles que les prolongateurs d’autonomie et les voitures hybrides rechargeables, “signes de flexibilité”. – Prévisions “trop optimistes” -Présent à la chancellerie jeudi, Oliver Blume, président du directoire de Volkswagen, premier constructeur européen, a reconnu que la montée en puissance de l’électromobilité prendra “plus de temps” que prévu”, selon un communiqué. “Toutes les prévisions politiques (sur le sujet) étaient trop optimistes”, a-t-il ajouté. Mercredi, l’association européenne du secteur, l’ACEA, a appelé l’UE à assouplir l’interdiction, en demandant notamment une exception pour les carburants alternatifs, comme les agrocarburants ou les carburants de synthèse.Prolonger certains véhicules thermiques équipés de prolongateurs d’autonomie ou les hybrides rechargeables au delà de 2035 devrait permettre “d’assurer la compétitivité de notre industrie et des milliers d’emplois en Europe”, a abondé Stefan Hartung, PDG de Bosch, le premier fournisseur automobile mondial. En toile de fond, la crise profonde traversée par l’automobile allemande, avec des bénéfices en chute libre, des suppressions de postes et fermetures de sites. Cela met régulièrement en lumière la fragilité du modèle économique allemand exportateur, longtemps porté par la demande mondiale et une énergie bon marché importée de Russie.Entre le retard sur les modèles électriques chinois de qualité et meilleur marché et des infrastructures de recharge insuffisantes, la crise affecte les grands constructeurs, mais également des fournisseurs majeurs comme Bosch ou ZF, ainsi que tout le tissu de PME sous-traitantes qui forment l’ossature du secteur.Celui-ci a perdu plus de 50.000 emplois en un an sur un total d’environ 800.000, selon EY.L’automobile allemande souffre également du coût de l’énergie en hausse depuis l’invasion russe de l’Ukraine, d’une demande mondiale en baisse et plus récemment des droits de douane américains de 15% imposés sur les voitures européennes.Les exportations allemandes ont de nouveau reculé en août, a indiqué jeudi l’office Destatis. Cette baisse a été alimentée par la chute des ventes vers les États-Unis, premier partenaire commercial du pays.- Pas en arrière “fatal” -Les partis alliés au gouvernement sont par ailleurs convenus d’une enveloppe de 3 milliards d’euros pour financer “la transition vers la mobilité neutre”, ce dont devraient profiter les ménages à faibles et moyens revenus pour acquérir des véhicules électriques, a déclaré M. Merz dans la matinée.Berlin veut également prolonger l’exonération de la taxe fiscale des véhicules électriques de cinq an, au-delà de 2026.Du côté de l’opposition, les Verts allemands n’ont de cesse de souligner que la mobilité électrique est la technologie d’avenir et qu’une prolongation des moteurs thermiques ne fera que creuser le retard de l’Allemagne sur la Chine.  Le pas en arrière de Berlin sur la date butoir de 2035 serait “fatal” et “nuirait au climat, à l’industrie et à l’emploi”, a déclaré jeudi Christoph Bautz, directeur général de l’ONG de gauche Campact, invitant la SPD à “ne pas céder”. D’après une étude du Centre de recherche automobile de Bochum (CAR) parue mercredi, l’écart entre le prix des voitures électriques et thermiques n’a jamais été aussi faible, rendant injustifiée toute remise en cause de l’interdiction des moteurs à combustion à partir de 2035, selon son directeur, Ferdinand Dudenhöffer.

Wall Street en recul, le regard tourné vers les résultats

La Bourse de New York évolue en retrait jeudi, au lendemain d’une nouvelle séance record, les investisseurs patientant avant la vague de résultats trimestriels d’entreprises prévue ces prochaines semaines.Vers 14H05 GMT, le Dow Jones lâchait 0,27%, l’indice Nasdaq reculait de 0,12% et l’indice élargi S&P 500 perdait 0,16%.”Même les marchés les plus haussiers font parfois une pause”, a résumé auprès de l’AFP Steve Sosnick, analyste d’Interactive Brokers.”Les actualités concernant les entreprises sont nombreuses, mais elles ne suscitent pas beaucoup d’enthousiasme sur les marchés”, a signalé Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com.Selon lui, “il en va de même pour les développements macroéconomiques” et géopolitiques, qu’il s’agisse de l’accord de cessez-le-feu à Gaza ou des nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares annoncés jeudi par Pékin.Pourtant, la place américaine a, ces derniers mois, montré qu’elle “n’a pas besoin de beaucoup” d’éléments pour progresser et qu’elle “a très bien réussi à ignorer les catalyseurs négatifs”, a rappelé M. Sosnick.Depuis le choc des droits de douane américains qui avait fait tanguer les marchés début avril, Wall Street affiche une progression constante: en six mois, l’indice de référence S&P 500 a bondi de 35%.Mais sans publication d’indicateurs économiques officiels, en raison de la paralysie budgétaire en cours aux Etats-Unis, “d’une certaine manière le rythme du marché (…) a été quelque peu perturbé”, a souligné M. Sosnick.Cela force les investisseurs à scruter avec encore plus d’attention les performances financières des entreprises.”En l’absence de rapports économiques, les résultats d’entreprises sont essentiels”, a expliqué M. Sosnick, mais “lorsqu’il ne s’agit que d’une ou deux entreprises, cela ne suffit souvent pas pour établir une tendance”.Le plus gros de ces publications est attendu à partir de mi-octobre.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance dix ans se tendait légèrement à 4,14%, contre 4,12% à la clôture mercredi.Côté entreprises, la compagnie aérienne américaine Delta Air Lines (7,37% à 61,37 dollars) bondissait après avoir dit se trouver sur une “dynamique positive”, avec une amélioration aux Etats-Unis et l’essor continu des classes business et Premium, qui lui a permis de dépasser les attentes au troisième trimestre.Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires du groupe a atteint un record pour cette période à 16,67 milliards de dollars (+6% sur un an) et son bénéfice net a progressé de 11% à 1,42 milliard de dollars. C’est nettement supérieur aux anticipations des analystes.La biotech américaine Akero Therapeutics (+16,42% à 54,12 dollars, qui développe un traitement contre la MASH, une forme de la maladie du foie gras, s’envolait à l’annonce de son rachat par le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk (-0,71% à 59,19 dollars), spécialiste des traitements anti-obésité.Le constructeur automobile italien Ferrari chutait lourdement après la présentation de son plan stratégique pour les années à venir, jugé bien trop prudent par les marchés. A la cote new-yorkaise, l’action perdait 12,34% à 420,06 dollars.

Wall Street sans dynamisme, le regard tourné vers les résultats

La Bourse de New York a ouvert sans entrain jeudi, au lendemain d’une nouvelle séance record, les investisseurs patientant avant la vague de résultats trimestriels d’entreprises prévue ces prochaines semaines.Dans les premiers échanges, le Dow Jones grappillait 0,08%, l’indice Nasdaq 0,01% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,11%.

Après la surtaxe américaine, inquiétudes dans la capitale indienne du textile

Le vacarme des machines à coudre a laissé place à un calme inhabituel dans les usines textiles de Tiruppur, dans le sud-est de l’Inde. Depuis la surtaxe sur les exportations indiennes imposée fin août par Donald Trump, la plupart tournent au ralenti.”Les commandes américaines sont presque au point mort”, constate avec dépit Ramesh Jebaraj. L’activité de son entreprise, Trinity Tex, avec les Etats-Unis, a chuté d’environ 80%.En représailles aux achats indiens de pétrole russe qui, dit-il, financent la guerre de Moscou en Ukraine, le locataire de la Maison Blanche a décrété une hausse de 50% des droits de douane sur les produits venus d’Inde entrant sur le sol américain.Sa décision, à la fin de l’été, a fait l’effet d’une bombe dans les rangs de l’industrie textile indienne, qui exporte chaque année pour 11 milliards de dollars (près de 9,5 milliards euros) de produits en tous genre.Particulièrement dans la ville de Tiruppur, surnommée “Dollar City” tant son sort est lié aux Etats-Unis. Lors du dernier exercice fiscal, “l’usine à tricot de l’Inde” a fabriqué pour 5 milliards de dollars de vêtements, destinés à 40% aux Etats-Unis.Sitôt la surtaxe en place, les entreprises locales ont lourdement accusé le coup.”Toutes les entreprises de Tiruppur sont touchées”, constate Ramesh Jebaraj, et “certaines grosses usines s’apprêtent à fermer des unités”. “C’est pire que lors de la pandémie de Covid”, renchérit Alexander John, de NC John, qui produit pour le géant du divertissement Walt Disney. “Rien ne peut remplacer les Etats-Unis et le pouvoir d’achat de ses 350 millions d’habitants”.- “Plus de travail” -Le dirigeant s’est déjà séparé d’une partie de ses salariés et se bat pour trouver de nouveaux marchés au Royaume-Uni et dans le reste de l’Europe. Dans tout le secteur, la fin du “rêve américain” coûte cher. Très cher même pour R.K. Sivasubramaniam, directeur général de Raft Garments, qui a investi massivement après l’élection de Donald Trump, en misant sur une hausse du commerce bilatéral.Les clients demandent des remises de 16 à 20% “mais nous ne pouvons pas leur accorder autant”, regrette-t-il aujourd’hui devant les cartons d’invendus qui s’empilent dans ses hangars.”Si cela dure un mois de plus, nous n’aurons plus de travail à leur offrir”, s’inquiète M. Sivasubramaniam en désignant ses ouvriers.Le chef de l’exécutif du Tamil Nadu, M.K. Stalin, a estimé que jusqu’à 3 millions d’emplois sont menacés dans l’industrie textile de cet Etat.Les associations professionnelles du secteur affirment avoir, jusqu’à présent, réussi à éviter des licenciements massifs en consentant à des rabais importants sur leurs exportations.”Nous offrons aux clients des réductions allant de 20 à 25%,” explique N. Thirukumaran, secrétaire général de l’Association des exportateurs de Tiruppur.”Certains fabricants ont même choisi de vendre à perte pour maintenir leurs relations avec les acheteurs américains dans l’attente d’un éventuel accord commercial bilatéral”, ajoute-t-il.Mais faute d’un soutien financier et rapide du gouvernement, ils ne tiendront pas.Dans les immenses ateliers à peine éclairés de RRK Cotton à Palladam, à 17 kilomètres de Tiruppur, les machines à coudre sont déjà à l’arrêt.- “Abandonnés…” – R. Rajkumar, un ancien tailleur qui a créé son entreprise il y a 30 ans, a temporairement fermé deux de ses trois usines et placé une partie du personnel en congé temporaire.”C’est une situation que personne ne pouvait anticiper”, affirme R. Rajkumar.Pour payer ses fournisseurs, lui aussi a fait le choix des rabais et continue à livrer ses clients américains. Mais il redoute qu’ils ne se tournent vite vers des concurrents au Vietnam ou au Bangladesh.Le chef d’entreprise a, comme les autres, commencé à explorer les marchés européens, mais sans trop d’illusions. “Aucun de ces marchés ne peut remplacer les Etats-Unis”, reconnaît-il.Alors, partout dans les ateliers de Tiruppur, chefs d’entreprises et ouvriers sont en colère, otages d’une situation géopolitique qui les dépasse.”Mon tailleur n’a aucune idée de ce qu’est une guerre commerciale”, rouspète Kumar Duraiswamy, le PDG d’Eastern Global Clothing. “Il ne sait pas pourquoi l’Inde achète du pétrole à la Russie, ni en quoi cela peut bouleverser nos vies”.”Nous sommes impuissants, perdus”, poursuit le patron, “nous ne savons pas si le gouvernement nous soutiendra ou s’il attend un éventuel accord commercial”. Dans son atelier de broderie contraint de tourner au ralenti, N. Karthick Raja est tout aussi désemparée.”On nous impose des congés forcés d’un ou deux jours. Si je perds mon travail, je ne sais pas ce que je ferai”, s’inquiète la trentenaire, “on dirait que l’Amérique nous a abandonnés…” 

Terres rares: la Chine renforce ses contrôles à l’exportation de technologies

La Chine a annoncé jeudi, avec effet immédiat, de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares, renforçant sa réglementation dans ce secteur au coeur de tensions avec Washington, mais aussi Bruxelles.Le géant asiatique est le premier producteur mondial de ces matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement.Depuis avril, la Chine a instauré un système de licences pour certaines exportations de ces terres rares, une décision qui a provoqué des remous dans plusieurs de ces filières à l’échelle mondiale.Les terres rares ont également constitué un point de friction majeur lors des récentes négociations commerciales sino-américaines, Washington accusant Pékin de ralentir délibérément l’approbation des autorisations d’exportation.Les nouveaux contrôles annoncés jeudi concernent désormais l’exportation des technologies liées à l’extraction et la production de ces matériaux, a indiqué le ministère du Commerce dans un communiqué.Cette nouvelle réglementation, qui s’applique de manière immédiate, concerne les technologies utilisées pour “l’assemblage, le réglage, la maintenance, la réparation et la mise à niveau des lignes de production”, a-t-il ajouté.Des restrictions extra-territoriales seront également imposées à des entités exportant des articles produits à partir de terres rares chinoises ou de technologies chinoises liées aux terres rares, a précisé le ministère dans un communiqué distinct.Concrètement, les exportateurs étrangers devront obtenir une autorisation préalable avant expédition, mais toute demande d’exportation destinée à des clients militaires étrangers se verra systématiquement refusée, a-t-il souligné.Jeudi l’UE s’est d’ailleurs dite “préoccupée” par les annonces de Pékin. “La Commission attend de la Chine qu’elle se conduise comme un partenaire fiable et qu’elle garantisse un accès stable et prévisible aux matières premières critiques”, a dit à la presse un porte-parole de la Commission.- “Menace potentielle” -Pour justifier les mesures prises, un porte-parole du ministère chinois du Commerce a déclaré que “depuis quelques temps, certaines organisations et individus étrangers ont transféré ou fourni des articles contrôlés de terres rares d’origine chinoise, directement ou après transformation (…) pour une utilisation directe ou indirecte dans des domaines sensibles tels que le militaire”.Cette pratique a “porté gravement atteinte ou constitué une menace potentielle pour la sécurité nationale et les intérêts de la Chine”, a-t-il affirmé.La Chine domine l’extraction et le raffinage des terres rares, ce qui lui confère un avantage considérable dans un contexte de tensions commerciales avec les Etats-Unis.Dans un bilan de 2024, l’US Geological Survey évaluait à 110 millions de tonnes les réserves mondiales, dont plus du tiers, 44 millions de tonnes, situées en Chine.Depuis des décennies, la Chine investit massivement dans le secteur.Elle a également déposé un nombre considérable de brevets liés à la production de terres rares. Cela constitue un obstacle majeur pour les entreprises étrangères souhaitant lancer à grande échelle leurs propres activités de transformation.De nombreuses firmes étrangères préfèrent ainsi expédier leurs terres rares en Chine pour les faire raffiner, ce qui renforce la dépendance mondiale à l’égard de l’industrie chinoise.- L’Europe aussi -Les restrictions imposées cette année par Pékin ont provoqué des perturbations importantes dans les industries mondiales, certaines entreprises étant contraintes de suspendre leur production face à la pénurie de ces minéraux stratégiques.Les terres rares constituent également un sujet sensible entre Pékin et le Vieux continent.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait fait état en juillet d’un accord avec la Chine sur un mécanisme d’exportations “amélioré” pour selon elle apporter une solution rapide à un problème d’approvisionnement.Mais la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine avait estimé mi-septembre que de nombreuses entreprises européennes avaient encore du mal à accéder aux terres rares produites dans le pays asiatique.

Les vins effervescents à la fête, à des degrés divers

Les crémants ont le sourire, le champagne s’accroche: dans un monde du vin en difficulté, les effervescents tirent leur épingle du jeu, même si certains s’en sortent mieux que d’autres.Tirés par la demande internationale et le succès du prosecco italien, ces vins ont vu leur consommation et leur production quasiment doubler depuis 2002, selon l’Organisation internationale du vin (OIV), contrastant avec le reste d’un secteur frappé par la déconsommation.L’Italie, première productrice avec un tiers des vins effervescents mondiaux, a vu en 2024 ses exportations dopées par ses bulles: +12% en volume sur un an sur cette catégorie.En France, 2e productrice avec 16% du total, devant l’Allemagne (14%), ces bons chiffres n’ont pas échappé aux fabricants de crémants, qui réunissent huit appellations, en Touraine, Alsace, Savoie, Bourgogne…Près de Bordeaux, Dominique Furlan en “fait le plus possible, la moitié” de sa production désormais. Il y a cinq ans, il produisait trois quarts de vin rouge.”Aujourd’hui le crémant c’est vital”, décrit ce vigneron et président de coopérative. “C’est encourageant car ce produit plaît. Le consommateur y trouve son plaisir, et le producteur un salaire”, souligne-t-il.Pour les crémants, 2024 a été une année record avec plus de 114 millions de bouteilles vendues, soit +6% par rapport à 2023 et +35% par rapport à 2020, selon leur fédération nationale (FNPEC).Fin septembre la filière a présenté ses ambitions: monter en gamme (cuvées spéciales, cépages autochtones…), prendre le créneau bulles entre 9 et 15 euros abandonné par le champagne, notamment en grande distribution. Et s’étendre à l’export (40% aujourd’hui), au Royaume-Uni, où il est présent depuis peu, ou aux Etats-Unis, où la filière juge son niveau de prix à même d’encaisser le surcoût des droits de douane de Donald Trump.- “Le roi de la fête” à l’épreuve -Les vins effervescents ont “un style, le goût, les bulles, (qui) semblent emporter une adhésion assez large particulièrement chez les jeunes adultes”, explique à l’AFP Richard Halstead, expert auprès du spécialiste des données sur l’alcool IWSR. Surtout “les occasions de célébrer ont pris de l’importance. (…) Et ce n’est pas un produit de tous les jours”, ce qui fait qu’il est aussi moins affecté par la tendance générale à la modération.En revanche, “récemment, le champagne a connu une contraction, largement, selon nous, en raison des difficultés économiques des consommateurs”, relève l’analyste: les volumes ont diminué, même si la valeur des échanges a continué à croître.”Il y a eu l’inflation, l’augmentation des coûts de production, et puis certaines grosses maisons de champagne ont relevé leurs prix, parfois de beaucoup (…) Si vous montez vos prix, la demande peut répondre en déclinant, parce que tout le monde ne peut pas se permettre d’acheter ce produit aussi souvent qu’avant”, précise-t-il.Début octobre, le Syndicat général des vignerons de la Champagne (SGV) a exprimé son “inquiétude face au repli” de grands marchés, avec la montée des politiques protectionnistes mais aussi “la concurrence accrue” d’autres effervescents.En 2025, la région espère stabiliser ses expéditions par rapport à 2024 (271,4 millions de bouteilles, en recul après trois ans autour de la barre des 300 millions).Devra-t-elle baisser ses prix? “La Champagne a fait de gros efforts qualitatifs, environnementaux, avec un cahier des charges extrêmement exigeant nécessitant par exemple beaucoup de personnel, on a pris l’inflation de plein fouet, et on a impacté l’évolution de nos charges sur le prix de vente”, a répondu à la presse le président du SGV, Maxime Toubart. “L’idée n’est pas de baisser les prix, mais d’expliquer que le champagne reste le meilleur rapport qualité-prix, qu’en termes d’équivalence, on ne trouve pas, c’est le roi la fête”, a-t-il ajouté.”Aujourd’hui, le spritz ou le prosecco (qui compose le spritz, NDLR) est-il un concurrent? Oui et non”, a-t-il dit. “Oui parce qu’il y a un vrai attrait pour ces boissons. Mais ça ouvre aussi le palais et beaucoup de gens qui commencent par le spritz iront vers des crémants puis le champagne.”

La Bourse de Paris patiente face à l’instabilité politique

La Bourse de Paris restait atone jeudi après avoir ouvert en légère hausse, les investisseurs patientant face à la situation en France, engluée dans une crise politique historique.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, s’affichait en léger repli de 0,03%, soit une perte de 2,46 points à 8.057,67 points, vers 10H30 heure de Paris. La veille, le CAC 40 a gagné 1,07%, pour terminer à 8.060,13 points.Le chef de l’Etat Emmanuel Macron doit tirer les leçons des consultations de la dernière chance menées par le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu, afin de nommer un Premier ministre d’ici à vendredi soir, les spéculations s’intensifiant sur la personnalité choisie. “Cela repousse le risque d’élections anticipées pour le moment”, estime Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank. “Les investisseurs ont affiché un certain optimisme pendant la séance, alors que le Premier ministre sortant Lecornu continuait d’affirmer qu’une solution était possible et que l’objectif de déficit pour 2026 devait être inférieur à 5% du PIB”, poursuit l’économiste.Interrogé au journal de 20H00 de France 2 mercredi, Sébastien Lecornu a promis qu’un projet de budget pour 2026 pourrait être présenté en conseil des ministres lundi, date butoir pour qu’il soit adopté d’ici à la fin de l’année par le Parlement. Mais il “ne sera pas parfait” et devra être débattu, a admis M. Lecornu.”L’attention se porte désormais sur la capacité du nouveau Premier ministre à former un gouvernement, ou sur la possibilité que Macron doive finalement convoquer des élections législatives”, poursuit Jim Reid.Feu vert pour SodexoLe groupe de restauration collective et de services Sodexo va dissocier les fonctions de présidence et direction générale assurées jusqu’ici par Sophie Bellon, a-t-il annoncé mercredi. Thierry Delaporte, passé par Capgemini et la société de services informatiques Wipro, est nommé directeur général à partir du 10 novembre. Le titre Sodexo prenait 2,42% à 55,10 euros vers 10H30 heure de Paris.Alstom change de têteL’actuel président exécutif d’ArianeGroup, Martin Sion, quittera au printemps ses fonctions dans le groupe qui produit la fusée européenne Ariane 6, pour diriger le constructeur ferroviaire Alstom, où il remplacera Henri Poupart-Lafarge, à ce poste depuis près de dix ans.L’action Alstom perdait 0,44% à 22,60 euros.