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Défiant une décision de justice, les hôtesses et stewards d’Air Canada poursuivent leur grève

Les hôtesses et stewards d’Air Canada poursuivent leur grève lundi malgré une décision de justice ayant déclaré illégal leur arrêt de travail, qui paralyse la plus grande compagnie aérienne du pays et affecte 500.000 personnes depuis samedi.Quelque 10.000 agents de bord ont cessé le travail pendant le week-end pour demander des augmentations de salaire et une compensation pour le travail au sol non rémunéré, y compris pendant l’embarquement.Quelques heures plus tard, le gouvernement canadien, estimant que la grève “affectait directement l’économie canadienne”, a décidé d’intervenir invoquant une disposition légale pour suspendre la grève et forcer les deux parties à un arbitrage contraignant.Mais les salariés d’Air Canada ont choisi dimanche de défier l’injonction du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), un tribunal réglementaire, qui leur avait ordonné de reprendre le travail.Lundi, ils ont de nouveau affirmé leur détermination et annoncé qu’ils ne reprendraient pas le travail, même si les régulateurs du CCRI ont augmenté la pression en ordonnant aux agents de bord “de reprendre immédiatement leurs fonctions et de s’abstenir de participer à des activités de grève illégales”.Selon le transporteur national canadien, qui dessert directement 180 villes au Canada et à l’étranger, la grève a entraîné des annulations affectant 500.000 personnes.”Si Air Canada pense que les avions voleront cet après-midi, ils se trompent totalement. Cela n’arrivera pas aujourd’hui”, a déclaré Mark Hancock, président du syndicat canadien de la fonction publique, lors d’une conférence de presse.”Les entreprises les plus rentables utilisent tous les outils à leur disposition pour imposer des salaires de misère et écraser les droits des salariés. Le seul objectif de nos membres est d’être payés pour leur temps de travail”, a renchéri Candace Rennick, secrétaire-trésorière du même syndicat.- “Précédent terrible” -S’exprimant pour la première fois sur le sujet, le Premier ministre, Mark Carney, a déclaré lundi aux journalistes à Ottawa qu’il était “décevant” que huit mois de négociations entre le transporteur et le syndicat n’aient pas abouti à un accord.”Nous reconnaissons pleinement le rôle crucial que jouent les agents de bord pour assurer la sécurité des Canadiens et de leurs familles lorsqu’ils voyagent”, a déclaré M. Carney.”Il est important qu’ils soient équitablement rémunérés”, a-t-il ensuite ajouté, avant d’expliquer que le Canada se retrouvait face à des centaines de milliers de citoyens et visiteurs confrontés à une situation compliquée.Au cours du week-end, le syndicat avait dénoncé l’intervention du gouvernement (grâce à la section 107 du Code du travail du Canada), estimant que cela établissait un “précédent terrible” et récompensait “le refus d’Air Canada de négocier équitablement”.Une décision qui interroge également parmi les spécialistes du droit du travail, explique à l’AFP Rafael Gomez, professeur à l’université de Toronto.”Beaucoup de spécialistes du travail et de la communauté de droit du travail pensent que la section 107 est utilisée de manière inappropriée”, explique-t-il. “Notamment car elle est prévue pour une situation où les grèves durent depuis longtemps et où il n’y a aucune issue possible.”L’économie canadienne, bien que montrant des signes de résilience, commence à éprouver les effets de la guerre commerciale engagée par le président américain, Donald Trump, avec des droits de douane affectant des secteurs cruciaux pour le pays comme l’automobile, l’aluminium et l’acier.Dans ce contexte, le Conseil canadien des affaires, qui regroupe des dirigeants de plus d’une centaine de grandes entreprises, a estimé que la grève était susceptible de causer “un préjudice immédiat et considérable à tous les Canadiens”.

La Bourse de Paris termine en recul

La Bourse de Paris a fini en baisse lundi, prudente à l’approche de la rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump, en attendant des avancées sur les discussions pour trouver une issue à la guerre en Ukraine.Le CAC 40 a perdu 0,50%, à 7.884,05 points, en recul de 39,40 points. Vendredi, il avait gagné 0,67%.Les marchés attendent la rencontre entre les deux dirigeants à Washington, qui doit permettre d’aborder de possibles concessions territoriales et des garanties de sécurité, pour mettre fin au conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.Plusieurs dirigeants européens seront présents pour appuyer la position de Volodymyr Zelensky.Un cessez-le-feu “aurait l’avantage de lever l’incertitude et booster la confiance, notamment sur les marchés européens”, estime Charlotte de Montpellier, économiste chez ING, interrogée par l’AFP.Mais pour le moment “il n’y a rien de tangible”, estime Andreas Lipkow, analyste indépendant.Autre grand point d’attention majeur des marchés: le colloque de Jackson Hole (Wyoming), qui réunit de nombreux banquiers centraux en fin de semaine, avec un très attendu discours du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Jerome Powell.Malgré la pression de Donald Trump, ce dernier refuse pour le moment, de baisser les taux aux Etats-Unis, en attendant de mieux évaluer les effets sur l’inflation de la politique de hausse des droits de douane imposée par le président américain.”Qu’il montre de la prudence ou un infléchissement de sa position, cela aura un impact sur les marchés”, selon Charlotte de Montpellier.Côté obligataire, le taux de l’emprunt français à dix ans a atteint 3,46%, contre 3,47% la veille en clôture.La défense dans le vert”Pour les valeurs de la défense, la perspective d’un accord qui +récompense+ -attention à l’utilisation de ce mot- l’agression plutôt que de la dissuader ne fera que renforcer la détermination des capitales européennes à se réarmer”, souligne John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Le groupe industriel français de défense Thales a pris 1,36% à 238,60 euros et Dassault Aviation 0,80% à 277,80 euros.Valneva en avantLe spécialiste des vaccins Valneva a annoncé que l’agence fédérale de santé du Canada (Santé Canada) lui avait accordé une autorisation de mise sur le marché de son vaccin contre le chikungunya Ixchiq chez les personnes âgées de 12 ans et plus, d’après un communiqué publié lundi. Le titre s’est par conséquent envolé de 6,05% à 5,07 euros.

Les Bourses européennes terminent sans élan

Les marchés boursiers européens ont fini dans la prudence lundi, à l’approche de la rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Donald Trump, en attendant des avancées sur une éventuelle issue au conflit en Ukraine.La Bourse de Paris a reculé de 0,50% et celle de Francfort de 0,18%. Londres a pris 0,21%. Milan est restée stable (-0,03%).

Wall Street cherche une direction à suivre

La Bourse de New York évolue sans grand mouvement lundi, à l’entame d’une semaine marquée par l’absence de données économiques d’ampleur mais avec la publication de résultats de plusieurs grands distributeurs.Vers 15H35 GMT, le Dow Jones était à l’équilibre (-0,01%) tandis que l’indice Nasdaq reculait de 0,22% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,11%.”Aujourd’hui, il manque un catalyseur susceptible de nous faire aller dans un sens ou dans un autre”, résume auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management. “Nous avons un marché qui a connu une hausse pendant deux semaines, les petites capitalisations ont très bien performé”, rappelle l’analyste.Désormais, les regards sont principalement tournés vers les résultats de certains grands distributeurs, dont Home Depot mardi et Walmart jeudi.”Dans le contexte commercial actuel, cela va probablement être révélateur, nous découvrirons comment ils atténuent les droits de douane et à quoi ressemblent leurs marges”, souligne Art Hogan.En mai, le patron de Walmart avait prévenu que les consommateurs verraient les prix dans les rayons augmenter en raison des surtaxes américaines. Le président américain Donald Trump a signé au début du mois un décret rendant effectif, depuis le 7 août, les droits de douane supplémentaires imposés aux produits des 90 principaux partenaires commerciaux des États-Unis.Ces surtaxes s’établissent désormais entre le seuil minimal de 10%, sur la majorité des produits entrant aux États-Unis, et 50%.Lundi, “l’activité est quelque peu morose” sur la place américaine aussi en raison “du spectre du discours du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, vendredi au symposium de Jackson Hole”, assure Patrick O’Hare, de Briefing.com.Très critiqué par l’administration Trump, le patron de la Fed devrait s’exprimer devant un parterre de banquiers centraux alors que les attentes quant à une baisse des taux en septembre sont très fortes.Les investisseurs américains gardent aussi un oeil sur la rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Donald Trump à Washington.Plusieurs dirigeants européens seront présents dans la capitale américaine pour appuyer la position de Kiev, sommé par le président américain d’accepter des concessions après son sommet avec Vladimir Poutine vendredi en Alaska, qui n’a pas permis d’arrêter les combats en Ukraine.Sur le marché obligataire, vers 15H35 GMT, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se tendait à 4,35% contre 4,32% à  la clôture vendredi.Côté entreprises, le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk (+4,99% à 54,41 dollars) prenait de la vitesse après l’approbation par l’Agence américaine des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) de l’utilisation de son médicament anti-obésité Wegovy pour traiter une maladie du foie.Le réseau de clubs privés Soho House, prisé des célébrités, s’envolait de plus de 15% après qu’un groupe d’investisseur mené par MCR Hotels a dévoilé son intention de retirer de la cotation l’entreprise pour environ 2,7 milliards de dollars. Soho House avait fait son entrée à la Bourse de New York à l’été 2021.Le gestionnaire de logiciels Dayforce (+26,66% à 66,88 dollars) décollait après des informations de presse assurant que la société d’investissement Thoma Bravo pourrait racheter l’entreprise. Selon l’agence financière Blommberg, l’annonce pourrait être faite dans les prochaines semaines.

Wall Street cherche la direction à suivre

La Bourse de New York a ouvert sans grand mouvement lundi, à l’entame d’une semaine marquée par l’absence de données économiques d’ampleur mais avec la publication de résultats de plusieurs grands distributeurs.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,08%, l’indice Nasdaq de 0,03% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,07%.

Norvège: 200 écologistes, dont Greta Thunberg, bloquent la principale raffinerie

Environ 200 militants écologistes, dont la Suédoise Greta Thunberg, ont bloqué lundi la plus importante raffinerie de Norvège pour réclamer que ce pays mette fin à son industrie pétrolière et gazière, selon les organisateurs et la police.Des militants d’Extinction Rebellion se sont assis sur la route, bloquant l’accès à la raffinerie de Mongstad, à Bergen, sur la côte sud-ouest de la Norvège, tandis qu’un groupe de kayaks et de bateaux à voile bloquaient l’entrée portuaire.”Nous sommes ici parce qu’il est parfaitement clair qu’il n’y a pas d’avenir dans le pétrole. Les énergies fossiles mènent à la mort et à la destruction”, a déclaré Greta Thunberg dans un communiqué, ajoutant que les producteurs de pétrole comme la Norvège “ont du sang sur les mains”.En émettant des gaz à effet de serre, les combustibles fossiles alimentent le réchauffement climatique.La police a indiqué être sur place depuis 09H00 locales (07H00 GMT) et surveiller la situation, les militants annonçant de leur côté prévoir de poursuivre leur mouvement toute la semaine en Norvège via une série de manifestations.La raffinerie de Mongstad est propriété du géant pétrolier Equinor, majoritairement détenu par l’Etat norvégien.Les militants réclament aux dirigeants norvégiens un “plan de sortie du pétrole et du gaz”.La Norvège est régulièrement critiquée pour son secteur pétrolier et gazier, matières premières dont elle est le premier producteur européen.Oslo rappelle que ce secteur est source d’emplois et de savoir-faire et souligne l’importance de garantir une fourniture stable d’énergie en Europe.Equinor a annoncé prévoir de maintenir d’ici 2035 une production de pétrole stable à 1,2 million de barils par jour et une production de gaz de 40 milliards de mètres cubes annuels.

La Bourse de Paris fléchit avant la rencontre Trump-Zelensky

La Bourse de Paris perd légèrement du terrain lundi avant une rencontre entre Donald Trump le président ukrainien Volodymyr Zelensky entouré d’autres dirigeants européens, après un sommet entre le président américain et son homologue russe qui n’a débouché sur aucun cessez-le-feu.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, perdait 0,52% soit une perte de 41,52 points, pour s’établir à 7.881,93 points vers 10H00 heure locale. Vendredi, le CAC 40 avait gagné 0,67%, pour s’établir à 7.923,45 points.”Les investisseurs attendent l’issue d’une rencontre décisive entre le président Trump et le président ukrainien Zelensky, au cours de laquelle les Etats-Unis font pression sur l’Ukraine pour envisager un accord de paix avec la Russie” avec des concessions territoriales, commente Soojin Kim, analyste chez MUFG.Le président ukrainien s’entretiendra d’abord en tête-à-tête avec M. Trump à partir de 13H00 (17H00 GMT). Les différents dirigeants européens se joindront ensuite à eux. Précédée de nouvelles frappes russes meurtrières sur plusieurs villes ukrainiennes, cette rencontre à la Maison Blanche sera une première dans ce format depuis le début de l’invasion russe, en février 2022.Donald Trump a laissé entrevoir un sommet tripartite avec MM. Poutine et Zelensky, si “tout marche bien” lorsqu’il recevra le président ukrainien.En cas d’échec des pourparlers, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a prévenu que Washington pourrait prendre de “nouvelles sanctions” contre Moscou.La défense dans le vertLes investisseurs scrutent les avancées sur le dossier ukrainien. “Pour les valeurs de la défense, la perspective d’un accord qui +récompense+ -attention à l’utilisation de ce mot- l’agression plutôt que de la dissuader ne fera que renforcer la détermination des capitales européennes à se réarmer”, souligne John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.”L’affaiblissement de la position ukrainienne, associé à la réduction des fonds alloués à la sécurité par les Etats-Unis, devrait inciter les membres de l’Otan à accélérer l’acquisition de systèmes avancés, ce qui profitera aux leaders de l’aérospatiale et de la défense antimissile”, affirme-t-il.Le groupe industriel français de défense Thales prenait 1,02% à 237,80 euros et Dassault Aviation gagnait 0,58% à 277,20 euros vers 10H00 à Paris.Valneva bienLe spécialiste des vaccins Valneva a annoncé que l’agence fédérale de santé du Canada (Santé Canada) lui avait accordé une autorisation de mise sur le marché de son vaccin contre le chikungunya Ixchiq chez les personnes âgées de 12 ans et plus, d’après un communiqué publié sur son site internet lundi.L’annonce a été plébiscitée en Bourse, le titre s’envolant de 8,35% à 5,18 euros vers 10H00 heure de Paris.

Les bureaux vitrés, des fours en surchauffe de moins en moins adaptés au climat

Télétravailler parce qu’il fait trop chaud au bureau, c’est le quotidien de certains salariés qui payent une conception inadaptée au réchauffement climatique des bâtiments de bureaux, souvent vitrés. “Il fait plus frais chez moi qu’ici, c’est infernal, je suis à deux doigts d’aller acheter des couvertures de survie”, se lamente une employée du secteur immobilier qui n’a pas souhaité donné son identité.Son lieu de travail n’a pourtant rien à voir avec une cuisine de restaurant, mais son bureau, à un mètre d’une baie vitrée exposée plein sud, affiche 29 degrés, cinq degrés de plus que les bureaux derrière la façade est du même bâtiment.Entièrement vitré, l’immeuble situé dans le quartier Austerlitz à Paris, a été construit au début des années 2000, et est un exemple typique des immeubles en surchauffe l’été, dénoncés par l’ingénieur Pascal Lenormand via un hashtag #balancetonfour, créé en 2023 sur les réseaux sociaux.Pour cet expert de la performance énergétique des bâtiments, lorsque la surface vitrée dépasse 30% de la surface de plancher d’une pièce, “ça commence à devenir dangereux”.Pour raisons esthétiques et économiques, les bâtiments tertiaires vitrés se sont largement imposés depuis la fin du siècle dernier, à l’image du quartier d’affaires de la Défense, à l’ouest de Paris. Mais s’ils apportent luminosité dans les vastes espaces de travail, ils sont de moins en moins adaptés aux fortes chaleurs. L’entreprise de Romain, 38 ans, est installée depuis deux ans dans un immeuble de coworking de la Défense, rénové à la fin des années 2010. “C’était tout neuf mais il a très vite fait trop chaud, ils doivent mettre la clim à fond”, explique-t-il. “On crève de chaud, il y a des baies vitrées à tous les étages”, peste Adrien, 49 ans, qui travaille dans le même immeuble. Sous les fortes températures de la mi-août “une collègue a craqué, elle a dit que son téléphone portable s’était éteint à cause de la chaleur”, explique-t-il.- “Pas suffisant” -Le sujet de “l’adaptation au réchauffement climatique est encore émergent” dans l’immobilier de bureaux, affirme à l’AFP Juliette Lefébure, directrice générale de l’Observatoire de l’immobilier durable (OID), une association de professionnels de l’immobilier engagée dans la transition écologique du secteur.”Aujourd’hui ce sont plutôt les enjeux de décarbonation (réduction de la consommation d’énergie carbonée, NDLR) qui sont au cÅ“ur des projets de rénovation de bâtiments, et non l’adaptation”, complète Gaëlle Peschoux, chargée de projet au sein de l’OID.Les dernières réglementations entrées en vigueur, au niveau français et européen, ont contraint un certain nombre d’acteurs à se pencher sur la question des risques liés au changement climatique, dont les canicules, les inondations, etc. Cette prise en compte dépend cependant “de la taille de la société, de son portefeuille et de ses moyens, il y a une vraie inégalité face au dérèglement climatique”, selon Thierry Laquitaine, directeur de l’investissement socialement responsable du gestionnaire de fonds immobiliers AEW. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les besoins annuels d’investissements en France pour adapter les bâtiments, y compris les logements, aux vagues de chaleur à entre “1 à 2,5 milliards d’euros pour la construction neuve et 4,8 milliards pour la rénovation”, en plus des investissements pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.Et malheureusement il existe encore “beaucoup d’actifs qui sortent de terre sans tenir compte du contexte local ou de long terme” de réchauffement, déplore Juliette Lefébure. Elle cite des orientations par rapport au soleil mal pensées, des couleurs sombres inadaptées ou encore un choix de matériaux qui n’empêchent pas assez la transmission de la température entre extérieur et intérieur.”Les bâtiments sont notoirement beaucoup mieux isolés qu’avant”, assure Maxime Michaux, directeur de l’ingénierie du conseiller en immobilier JLL, grâce à des matériaux plus performants. Mais même la réglementation environnementale pour la construction neuve entrée en vigueur en 2022 (RE2020) “n’est pas suffisante”, selon la directrice générale de l’OID.Outre le recours déraisonné à la climatisation pour rafraîchir des bâtiments mal conçus, le problème “est surtout la mise en danger des personnes”, prévient Pascal Lenormand, pour qui “les situations les plus dramatiques sont celles des hôpitaux”. 

Australie: Qantas condamnée à verser 50 millions d’euros pour licenciements illégaux durant la pandémie

Un tribunal australien a condamné lundi la compagnie aérienne Qantas à verser 50 millions d’euros en raison du licenciement jugé illégal de quelque 1.800 membres de son personnel au sol durant la pandémie de Covid.Le juge de la Cour fédérale Michael Lee a déclaré que cette décision avait vocation à constituer une “véritable dissuasion” pour les employeurs qui seraient tentés d’enfreindre le droit du travail.Sur ces 50 millions d’euros, 28 millions iront au Syndicat des travailleurs des transports. Les 22 autres millions seront destinés à des paiements futurs aux anciens employés de Qantas.Cette décision met un terme à une bataille judiciaire de plusieurs années entre les syndicats et la compagnie aérienne.Qantas avait décidé de renvoyer ces travailleurs et de faire appel à la sous-traitance en août 2020, alors que le secteur du transport aérien faisait face aux fermetures généralisées de frontières et aux mesures de confinement face au Covid, pour lequel aucun vaccin n’avait encore été mis au point.La Cour fédérale avait déjà jugé que Qantas avait agi illégalement puisqu’elle avait empêché les membres de son personnel à exercer leurs droits à mener une négociation collective et faire grève. La Cour avait ensuite rejeté l’appel de l’entreprise.Ces 50 millions d’euros s’ajoutent à quelque 67 millions d’euros d’indemnisation que Qantas avait accepté l’an dernier de débourser à l’attention de ses anciens employés.La compagnie vieille de 104 ans, surnommée l'”Esprit de l’Australie”, cherche à se refaire une réputation, après ces licenciements massifs, l’augmentation de ses prix, des critiques négatives quant à la qualité de ses services ou encore la vente de billets sur des vols pourtant annulés.Sa directrice générale Vanessa Hudson, qui a pris ses fonctions en 2023, a promis une amélioration de la satisfaction de la clientèle.Dans un communiqué, Qantas a annoncé qu’elle paierait les 50 millions d’euros demandés par la Cour fédérale. “La décision d’externalisation d’il y a cinq ans, en particulier à une époque pleine d’incertitudes, a provoqué de véritables difficultés chez nombre de nos anciens collègues et leurs familles”, a décrit Mme Hudson dans ce communiqué. “Nous présentons nos excuses les plus sincères à chacun des 1.820 employés de manutention”, a-t-elle ajouté.Après “cinq longues années, aujourd’hui est un jour de victoire, non seulement pour nos collègues mais aussi pour tous les travailleurs australiens”, s’est réjouie Anne Guirguis, qui a nettoyé des avions de la compagnie pendant 27 ans avant d’être renvoyée.”Nous pouvons refermer ce chapitre et passer maintenant à autre chose”, a-t-elle déclaré à la presse à l’extérieur du tribunal.Le secrétaire national du Syndicat des travailleurs des transports, Michael Kaine, a applaudi la décision, une “victoire définitive” pour les ex-travailleurs de la compagnie, dont “beaucoup ont découvert par un haut-parleur dans la salle de déjeuner qu’ils avaient perdu leur emploi”, a affirmé M. Kaine.

Air Canada suspend la reprise de ses vols, la grève se poursuivant

La compagnie aérienne Air Canada a annoncé dimanche suspendre son projet de reprise des vols après que ses hôtesses et stewards ont décidé de braver une décision administrative, poursuivant leur grève pour réclamer une meilleure rémunération.Les vols ne vont finalement pas reprendre de sitôt: malgré un signal dans ce sens envoyé en début de matinée, le conflit social paralysant la plus grande compagnie aérienne du Canada semblait dans une impasse dimanche après-midi.Air Canada “a suspendu son projet de reprise partielle des vols (…) après que le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) a illégalement ordonné à ses agents de bord de désobéir à une directive du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) leur enjoignant de reprendre le travail”, a annoncé l’entreprise sur son site.Samedi matin, des membres de bord de la compagnie avaient débrayé à l’appel du syndicat SCFP, poussant la compagnie aérienne à annuler des centaines vols, au pic de la saison estivale.Face à cette crise sociale risquant d’alourdir le “fardeau financier” des Canadiens, le gouvernement avait décidé samedi d’intervenir pour obliger les deux parties à recourir à un arbitrage indépendant.Le Conseil canadien des relations industrielles sollicité a “ordonné à Air Canada de reprendre ses activités et à tous les agents de bord d’Air Canada et d’Air Canada Rouge (filiale à bas coûts d’Air Canada, ndlr) de reprendre leurs fonctions avant 14H00 EDT (18H00 GMT)”, avait fait savoir dimanche la compagnie aérienne.Mais le SCFP représentant les grévistes a appelé ses adhérents à braver cette directive.”Le syndicat affirme que ses membres demeureront en grève tant que leurs revendications sur les salaires et la rémunération du temps au sol ne seront pas respectées”, écrit-il ainsi sur son site.Outre des augmentations de salaires, les agents de bord demandent en effet que leurs heures de travail au sol, par exemple lors de l’embarquement des passagers, soient comptabilisées, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.- “Conflit d’intérêt” -Le syndicat avait dénoncé plus tôt l’intervention du gouvernement et l’existence selon lui de “conflit d’intérêts” entre Maryse Tremblay, la présidente du CCRI chargé d’arbitrer le dossier, et la compagnie aérienne, Mme Tremblay ayant travaillé comme conseillère juridique pour Air Canada.”Nous invitons Air Canada à revenir à la table des négociations pour conclure un accord équitable, plutôt que de compter sur le gouvernement fédéral pour faire le sale boulot à sa place lorsque les négociations deviennent un peu difficiles”, a-t-il déclaré dans un communiqué.L’entreprise avait détaillé jeudi une offre de compromis prévoyant de porter le salaire annuel moyen d’un agent de bord senior à 87.000 dollars canadiens (54.000 euros) d’ici 2027, mais le SCFP avait jugé les propositions insuffisantes au regard notamment de l’inflation.Air Canada transporte 130.000 passagers par jour et 180 villes sont desservies par des vols directs dans le monde.Ce n’est pas la première fois que le gouvernement canadien intervient dans un conflit social. En novembre 2024, il avait ainsi ordonné la reprise immédiate des opérations dans plusieurs ports canadiens, puis en août de la même année le retour au travail des cheminots.L’économie canadienne, bien que montrant des signes de résilience, commence à éprouver les effets de la guerre commerciale engagée par le président américain Donald Trump, avec des droits de douane affectant des secteurs cruciaux pour le pays comme l’automobile, l’aluminium et l’acier.Dans ce contexte, le Conseil des affaires canadien, qui regroupe des dirigeants de plus d’une centaine de grandes entreprises, a jugé que la grève était susceptible de causer “un préjudice immédiat et considérable à tous les Canadiens”.