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Glyphosate: Bayer au tribunal face aux parents d’un enfant handicapé

Le groupe allemand Bayer comparaît jeudi devant un tribunal d’Isère assigné par la famille Grataloup, dont le fils Théo, 17 ans, souffre de graves malformations qu’ils imputent à son exposition in utéro au glyphosate, le produit phare du géant de la chimie.Les parents de l’adolescent poursuivent Bayer au civil pour faire reconnaître “le lien de causalité entre le glyphosate” et le handicap de Théo, explique la mère Sabine Grataloup à l’AFP.L’audience débutera à 09H00 au tribunal de Vienne, où plusieurs associations, dont Générations Futures, qui lutte contre les dangers des pesticides, ont appelé à soutenir l’adolescent.La famille réclamera une expertise judiciaire dans le cadre d’une “recherche en responsabilité pour faute”, précise son avocat Me Bertrand Repolt qui, “in fine”, compte réclamer des dommages et intérêts au groupe allemand.Si des procès contre Bayer ont déjà eu lieu à l’initiative de personnes atteintes de cancer, il s’agit selon eux d’une “première judiciaire” pour un dossier de malformations congénitales.En 2006, Sabine Grataloup a utilisé du glyphosate pour désherber une carrière d’équitation, l’aspergeant “plusieurs fois par jour, sans protection particulière”. Elle ignore alors qu’elle est enceinte de “quelques semaines”, une période clé dans le développement foetal.Théo naît en mai 2007 “avec l’Å“sophage et la trachée qui ne se sont pas séparés correctement”. Depuis, il a subi 55 opérations chirurgicales qui lui permettent de manger normalement mais il respire et parle toujours par un “trou dans la gorge”, faute de cordes vocales. En 2018, ses parents assignent la firme américaine Monsanto, tout juste rachetée par le groupe Bayer. C’est elle qui a fourni la molécule du glyphosate à la marque Glyper, le pesticide utilisé par Mme Grataloup.”Monsanto fournissait le produit (…) qui a la même formulation que le Roundup”, fabriqué par l’Américain, explique-t-elle. Selon elle, le Glyper n’est “rien d’autre qu’un produit de revente du Round up”.- Indemnités -Six ans plus tard, la justice va enfin les entendre. “C’est une étape décisive dans un processus qui a demandé des années de recherches, de formalisation et de procédures”, déclare Sabine Grataloup, qui espère approcher de “la fin du marathon”.Seul le Fonds d’indemnisation des victimes des pesticides a reconnu en 2022 le lien entre le glyphosate et les malformations de Théo, qui reçoit depuis depuis une indemnité de 1.000 euros mensuels.Le glyphosate, herbicide le plus vendu au monde (800.000 tonnes en 2014), est classé en 2015 comme un “cancérogène probable” par le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé.Depuis fin 2018, le produit est interdit en France pour un usage domestique. Son approbation en Europe a cependant été renouvelée en novembre 2023 pour 10 ans “sous réserve de certaines conditions et restrictions”.Depuis le rachat de Monsanto, Bayer a dû verser plus de 10 milliards de dollars en dommages et intérêts dans plus de 100.000 dossiers à cause du glyphosate, notamment aux Etats-Unis, accusé d’avoir causé des cancers, ce que le groupe nie.La procédure à Vienne rappelle “l’impérieuse nécessité de responsabiliser les entreprises face aux risques sanitaires qu’elles engendrent”, estime dans un communiqué Nadine Lauverjat de Générations Futures. Contacté par l’AFP, le groupe Bayer n’a pas souhaité s’exprimer avant l’audience.

Trump déclare la guerre commerciale au monde, en pilonnant l’Asie et l’Europe

Donald Trump a lancé mercredi une colossale charge commerciale en annonçant des droits de douanes très lourds en particulier contre l’Asie et l’Union européenne, au risque d’asphyxier l’économie mondiale, mais aussi américaine.Le président américain a vanté une “déclaration d’indépendance économique”.”Notre pays a été pillé, saccagé, violé et dévasté par des nations proches et lointaines, des alliés comme des ennemis”, a asséné Donald Trump, avant d’exhiber une liste des partenaires commerciaux concernés.Dans les échanges électroniques après la clôture de Wall Street, le Dow Jones, le Nasdaq et le S&P 500 ont plongé. L’or, valeur refuge, a flambé.L’offensive protectionniste de la Maison Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane plancher supplémentaire de 10% sur toutes les importations et par des majorations pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.L’addition est astronomique pour la Chine, dont les produits feront l’objet d’une nouvelle taxe à l’importation de 34% s’ajoutant aux 20% de droits de douane additionnels déjà mis en place par l’administration Trump. Les marchandises de l’UE prendront 20% de taxes. Les taux ont été fixés à 24% pour le Japon, 26% pour l’Inde ou 46% pour le Vietnam.Ces surtaxes sont censées répondre aussi aux barrières dites “non tarifaires” à l’entrée de produits américains, par exemple des normes sanitaires ou environnementales, en répondant au principe d’une réciprocité “gentille”, selon l’expression de Donald Trump.- “Détendez-vous” -Les analystes peinent pourtant à comprendre comment la Maison Blanche a calculé des taux parfois exorbitants et établi une liste en partie incongrue, sur laquelle on trouve des îles arctiques reculées appartenant à la Norvège.Pas trace en revanche de la Russie ni de la Corée du nord – au motif, selon un responsable américain, qu’elles sont soumises à tant de sanctions qu’elles ne sont plus des partenaires commerciaux significatifs.Gare aux pays tentés par une surenchère: “Détendez-vous, encaissez le coup, et attendez de voir comment la situation évolue. Car si vous ripostez, il y aura une escalade”, a déjà averti sur la chaîne Fox News le ministre américain des Finances Scott Bessent.La taxe généralisée de 10% entrera en vigueur le 5 avril à 04H01 GMT et les droits de douane majorés le 9 avril.Pour Maurice Obstfeld, économiste du Peterson Institute for International Economics (PIIE), il s’agit d’une “déclaration de guerre à l’économie mondiale”.Ni le Mexique ni le Canada n’apparaissent sur la liste fournie par la Maison Blanche. Ces deux pays, signataires d’un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, relèvent d’un autre régime.Mais ils vont encaisser, comme le reste du monde, les 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées, devant entrer en vigueur jeudi à 04h01 GMT.- “Garder la tête froide” -C’est là un autre front de la guerre commerciale ouverte par Donald Trump, qui a par ailleurs aussi déclenché des taxes sur les importations d’acier et d’aluminium.”Nous allons combattre ces droits de douane avec des contre-mesures”, a déclaré le Premier ministre canadien Mark Carney.Le Royaume-Uni, qui négocie un traité commercial bilatéral, sort relativement épargné, avec un taux plancher de 10%.”Notre approche consiste à rester calme et à nous engager à conclure cet accord”, a réagi mercredi le ministre britannique du Commerce Jonathan Reynolds.L’industrie chimique allemande, dont les Etats-Unis sont le premier marché d’exportation, a appelé l’UE à “garder la tête froide”.L’Irlande, qui enregistre l’excédent le plus large des membres de l’UE avec les Etats-Unis, a plaidé pour une réponse “proportionnée.”Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Le chef de file des sénateurs démocrates Chuck Schumer a lui assuré que l’offensive protectionniste allait “coûter plus de 6.000 dollars par an à un ménage américain moyen”, sous forme de hausse du prix des produits importés.Elle promet aussi de secouer les géants de la tech et les grandes marques américaines qui se fournissent en Asie.

L’avenir industriel de Fos en débat public pour trois mois, une première en France

Comment concilier développement économique, décarbonation et préservation du cadre de vie ? La Commission nationale du débat public (CNDP) a donné mercredi le coup d’envoi d’un débat inédit de trois mois sur l’avenir industriel de la région de Fos-Berre.”C’est inédit, c’est la première fois qu’est organisé en France un débat d’une telle ampleur, géographique mais aussi thématique”, a lancé le préfet des Bouches-du-Rhône et de la région Paca, Georges-François Leclerc devant 500 personnes réunies dans une salle polyvalente de Fos-sur-Mer ou présentes en visioconférence.Syndicalistes, viticulteurs, militants de l’environnement, lycéens, riverains, ils ont fait part aux élus, industriels ou représentants de l’Etat de leurs questionnements, doutes ou craintes face aux nombreux projets qui doivent permettre de conjuguer réindustrialisation et décarbonation dans la deuxième zone industrielle la plus polluante du pays, à 50 kilomètres de Marseille.Selon la CNDP, une quarantaine de projets industriels (hydrogène, acier, chimie…) ou d’infrastructures (électricité, transport, logistique…) devraient contribuer à la transition de ce territoire, situé notamment sur les emprises du Grand Port de Marseille et qui produit un quart des émissions industrielles de CO2 de l’Hexagone.Au total, près de 20 milliards d’euros d’investissements potentiels sont attendus, avec à la clé la promesse de 10.000 emplois directs.Réunions publiques, débats mobiles, ateliers, ciné-débats, webinaires: inauguré à Fos, épicentre de la zone industrialo-portuaire choisie par l’Etat pour devenir, avec Dunkerque (Nord), une des premières “zones industrielles bas carbone”, le débat se poursuivra jusqu’au 13 juillet sous des formes variées, avec une plateforme participative en ligne où seront présentés l’ensemble des projets, études et contributions.Pas moins de 17 rencontres territoriales ou thématiques sont prévues dans 13 villes des Bouches-du-Rhône, du Gard et des Alpes-de-Haute-Provence.- “Pas un référendum “-Parmi les principaux enjeux figurent la sécurisation de l’approvisionnement électrique du bassin de Fos, qui devrait passer par la construction d’une ligne à très haute tension (THT), mais aussi la préservation d’espaces naturels riches en biodiversité.”On ne s’oppose ni à la réindustralisaton ou à la décarbonation de la zone de Fos, nous nous opposons au tracé de la THT tel que présenté et proposons des alternatives. Nous espérons que les jeux ne sont pas faits pour la ligne aérienne THT, sinon nous nous retrouverons devant les tribunaux et ce serait dommage !”, a averti d’emblée un porte-parole du collectif “Stop THT 13-30”.Face à la vive opposition suscitée par cette ligne aérienne de 65 km , qui doit traverser une partie des Alpilles et de la Camargue, deux débats sont annoncés à Beaucaire (Gard) et Arles (Bouches-du-Rhône). “Il n’y aura pas les bons et les méchants. Je prends l’engagement de ne pas passer en force”, a promis le préfet.”Il ne faut pas qu’on soit en opposition permanente, a réagi un syndicaliste docker CGT. Il faut parler de l’avenir pour les jeunes, quels emplois, quels débouchés pour qu’on ne les retrouvent pas sur des points de deal!”.”C’est pas un bonbon rose, ce sont toujours plus d’usines, plus de trafic, plus de pylônes EDF, plus grands, plus hauts, c’est une transformation majeure du territoire, avec 50 projets planifiés qui impacteront durablement le cadre de vie de la population”, a rétorqué le responsable d’une association d’habitants de Fos.Un lycéen a réclamé “plus d’informations sur les futurs emplois proposés et formations souhaitées”, soulignant qu”ici, les entreprises sont classées Seveso donc c’est très difficile pour les stages…”.Tour à tour, préfet, responsables des collectivités territoriales, du Grand port maritime de Marseille, représentants d’industriels ont tenté de répondre aux nombreuses inquiétudes.”L’ensemble des positions et argumentations exprimées lors des débats seront prises en compte”, a assuré la présidente du Débat public Fos-Berre Provence, Audrey Richard-Ferroudji, en soulignant “l’indépendance” et “la neutralité” de la Commission. “Il ne s’agit pas d’un référendum”, a-t-elle toutefois insisté. “A la fin, c’est, sur les ordres du gouvernement, le préfet qui signe, dès lors qu’il considère que les conditions sont réunies”, a rappelé le préfet.La CNDP devra publier avant le 13 septembre son compte-rendu du débat. Les porteurs de projets auront trois mois pour y répondre.

“Jour de la libération”: Trump dégaine ses nouveaux droits de douane

Donald Trump s’apprête à généraliser mercredi sa bagarre commerciale avec de nouveaux droits de douane mondiaux censés inaugurer un “âge d’or” de l’Amérique, mais qui pourraient coûter cher aux ménages américains autant qu”aux petits patrons japonais ou aux chauffeurs routiers mexicains.”C’est le jour de la libération en Amérique”, a lancé le président américain mercredi sur son réseau Truth Social, tandis que la teneur de son offensive protectionniste reste mystérieuses.”Ce n’est pas le jour de la libération. C’est le jour de la récession”, a répliqué le chef de file des élus démocrates à la chambre des représentants, Hakeem Jeffries.Le chef d’Etat de la première puissance économique mondiale doit détailler ses nouvelles taxes à 16H00 heure locale (20H00 GMT) à la Maison Blanche, juste après la fermeture de la Bourse de New-York, aussi indécise mercredi que les grandes places européennes.Plusieurs options circulent dans la presse. Les Etats-Unis imposeront-ils une taxe unique de 20% sur toutes les importations? Ou des droits de douane variables selon les pays de provenance des marchandises? L’impact pourrait être phénoménal.En 2024, les importations des Etats-Unis ont atteint quelque 3.300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut de la France.- “Ce ne sera pas bon” -“Ca ne sera pas bon pour ceux qui imposent des droits de douane ni pour ceux qui ripostent”, a assuré mercredi la dirigeante de la Banque centrale européenne Christine Lagarde.Tetsuya Kimura, un petit patron japonais, a un message sans ambiguïté pour Donald Trump: “Laissez-nous tranquilles”, a fulminé auprès de l’AFP ce dirigeant d’un sous-traitant automobile.”Nous ne volons rien à personne. Nous travaillons pour nos familles tout comme ils travaillent pour les leurs”, a témoigné Alejandro Espinosa, pendant qu’il attendait de franchir avec son camion la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.Le président républicain de 78 ans a semé le doute en assurant lundi qu’il serait “très gentil” avec les partenaires commerciaux des Etats-Unis, pourtant accusés de “dépouiller” l’Amérique.Face à cet interlocuteur imprévisible, Londres n’entend pas “se précipiter” pour riposter, a dit la ministre des Finances britannique Rachel Reeves, rappelant que l’enjeu pour les Britanniques était de conclure “un bon accord” bilatéral avec les Etats-Unis, permettant d’échapper aux taxes douanières.De son côté, l’Union européenne promet de répliquer “avant la fin du mois d’avril”, a dit la porte-parole du gouvernement français.Au Mexique, particulièrement vulnérable puisque plus de 80% de ses exportations partent aux États-Unis, la présidente Claudia Sheinbaum se garde de chercher d’emblée l’affrontement: “Nous avons choisi d’attendre de voir ce qu’ils présenteront et nous continuerons par ailleurs à dialoguer”.- Marchandage -Donald Trump présente les droits de douane comme une baguette magique capable de réindustrialiser le pays, de rééquilibrer la balance commerciale et d’éponger le déficit budgétaire.Fasciné par le protectionnisme en vigueur aux Etats-Unis à la fin du XIXème siècle et au début du XXème, Donald Trump, élu sur une promesse de faire baisser le coût de la vie, a jusqu’ici balayé les risques d’inflation pointés par les économistes.Lesquels sont nombreux à juger illusoire sa vision d’une Amérique auto-suffisante dans l’économie mondialisée du XXIème siècle, avec ses chaînes de production éclatées dans plusieurs pays.”L’idée d’un constructeur automobile américain n’utilisant que des pièces américaines est une fiction” commente Dan Ives, du cabinet de recherche Wedbush Securities.Jeudi, à 04H01 GMT, Washington prévoit également d’imposer 25% de taxes additionnelles sur les voitures fabriquées à l’étranger, ainsi que les pièces détachées.Depuis son retour à la Maison Blanche, le républicain a déjà augmenté les droits de douane sur des produits venant de Chine, de même que tout l’acier et l’aluminium entrant aux Etats-Unis.Mais il a aussi fait marche arrière sur certaines menaces commerciales spectaculaires. Les dirigeants étrangers espèrent donc qu’une fois passé le choc de l’annonce mercredi, le marchandage pourra commencer avec l’ancien promoteur immobilier, auteur d’un livre appelé “L’art du deal”.

La Bourse de Paris en repli avant les annonces douanières de Trump

La Bourse de Paris a fini en repli, retenant son souffle avant l’annonce, attendue dans la soirée, des hausses massives de droits de douane aux Etats-Unis promises par Donald Trump, qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.L’indice vedette CAC 40 a perdu 0,22% à 7.858,83 points, soit un recul de 17,53 points. Mardi, il avait terminé en nette hausse de 1,10%.Donald Trump va détailler vers 20H00 GMT, après la fermeture de Wall Street, de nouvelles mesures douanières qui pourraient toucher l’ensemble des partenaires commerciaux de la première économie mondiale.Avant ces annonces, les investisseurs “retiennent leur souffle”, résume Amanda Sundström, du cabinet de services financiers Seb.”L’incertitude est au sommet, les enjeux sont gigantesques. Une telle attente est rare”, abonde Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.Plusieurs options circulent dans la presse, entre une taxe unique de 20%, des droits de douane taillés sur mesure selon les pays, ou un prélèvement plus modéré concentré sur un groupe restreint d’États.Dans tous les cas, “les marchés craignent que cela provoque un cocktail économique désastreux aux États-Unis, entre inflation plus élevée et croissance plus faible, voire récession”, explique à l’AFP Charlotte de Montpellier.Surtout, ils s’attendent à ce que ces mesures n'”entrainent l’ensemble de l’économie mondiale vers le bas”, ajoute-t-elle.Pour Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote Bank, cela devrait également marquer “le début d’une nouvelle phase d’incertitude et de turbulences”, avec “la menace constante d’escalade, de retournements et de représailles”.Dans ce contexte, côté obligataire, le taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français a atteint 3,43%, contre 3,40% la veille.Sanofi et Airbus reculentSanofi a reculé de 1,59% à 100,40 euros, un mouvement subi par l’ensemble des actions du secteur de la santé en Europe. “Les exportations pharmaceutiques devraient subir un fort impact des droits de douane de Trump, et les exportations de soins de santé constituent l’une des plus grandes catégories d’exportations vers les États-Unis, avec les voitures”, explique Kathleen Brooks, analyste pour XTB.Le groupe aéronautique Airbus, qui exporte lui aussi beaucoup aux Etats-Unis, a reculé de 3,17%, à 162,74 euros.Amundi en repliLe gestionnaire d’actifs du Crédit Agricole, Amundi, a chuté de 6,79% à 68,00 euros, après une information du média financier Bloomberg selon laquelle le partenariat de “fournisseur privilégié” qui le lie à Unicredit pourrait ne pas être renouvelé après son terme, en 2027.Or, les encours gérés par Amundi pour Unicredit représentent 5% des encours totaux gérés par le groupe français.Selon Bloomberg, Unicredit réfléchirait à trouver un autre partenaire, en raison notamment du manque de soutien de Crédit Agricole de son projet de rachat de son compatriote Banco BPM, qui considère cette offre comme hostile. Cette information intervient alors que la Banque centrale européenne (BCE) a justement autorisé mardi soir Crédit Agricole à franchir le seuil de 10% du capital de Banco BPM, où il est déjà actionnaire principal, lui permettant ainsi de grimper jusqu’à 19,9% du capital.Contacté par l’AFP, Amundi a précisé ne pas vouloir faire de commentaire.

Eric Coquerel (LFI) ira à Bercy pour consulter “le dossier fiscal de Bolloré”

Le président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel, se rendra à Bercy pour consulter “le dossier fiscal de (Vincent) Bolloré”, et “comprendre” comment l’administration fiscale a accordé une énorme indulgence au groupe Vivendi il y a quelques années.Le député a fait cette annonce mardi soir sur X, après la parution le 26 mars d’un article du Canard Enchaîné évoquant un effacement de 320 millions d’euros de pénalités fiscales au profit de Vivendi, soit 40% de l’impôt dû.Après avoir été interpellé mardi lors des questions au gouvernement, “le ministre (de l’Economie Eric Lombard, NDLR) m’invite à aller consulter le dossier fiscal de Bolloré (…). Je prends l’invitation: j’irai à Bercy”, a écrit M. Coquerel.Il espère faire cette visite la semaine prochaine, a-t-il indiqué à l’AFP.Selon le Canard Enchaîné , Vivendi a été débouté le 12 mars par le Conseil d’Etat, instance administrative suprême, au terme d’un long combat avec le fisc, portant sur ses exercices 2008 à 2011. L’affaire concernait la classification faite par le groupe, dont Vincent Bolloré est entré au capital en 2012, de titres de la société américaine NBCU, filiale de General Electric (GE), obtenus lors de la cession à GE en 2004 de Vivendi Universal Entertainment.Estimant que Vivendi avait commis une “erreur délibérée” dans sa manière de classer comptablement ces titres, le fisc lui avait imposé un redressement de 2,4 milliards d’euros, indique l’arrêt du Conseil d’Etat, mais en renonçant aux pénalités imputables à cette erreur. “L’administration, a expliqué mardi Eric Lombard, envisageait à la fois de procéder à un redressement fiscal et d’appliquer des pénalités”. “Comme il est d’usage en pareil cas, une commission indépendante (la Commission nationale des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires, NDLR) a été saisie et a suggéré qu’on n’applique ni le redressement ni la pénalité”, en décembre 2016. Mais “l’administration, en indépendance, a malgré tout procédé au redressement, qui a été contesté devant le Conseil d’Etat. L’administration a gagné, le redressement a été fait”, a constaté le ministre, affirmant qu’il n’y avait “aucune intervention de (ses) prédécesseurs sur ce dossier comme sur aucun dossier fiscal”.”Le dossier est évidemment à la disposition du président de la commission des Finances et du rapporteur général du budget”, Charles de Courson, avait ajouté le ministre.Contacté par l’AFP, Vivendi n’a pas souhaité commenter. Même si l’abandon des pénalités “n’est pas récent”, “ça m’intéresse de comprendre comment, à un moment donné, l’administration fiscale décide un tel dégrèvement, s’il faut un ministre pour prendre une décision qui concerne quand même plusieurs centaines de millions d’euros”, explique M. Coquerel, mettant cette somme “en parallèle” avec les coupes du gouvernement dans les dépenses publiques.Le parlementaire ne pourra évoquer publiquement ses trouvailles, mais reste libre “d’orienter des pistes de modifications à l’avenir”, a-t-il indiqué mercredi.Il avait procédé ainsi début 2023 avec un rapport de l’Inspection générale des Finances sur les sociétés d’autoroute.Les présidents et rapporteurs généraux des commissions des Finances sont autorisés à “évaluer toute question relative aux finances publiques”, par “toutes les investigations et auditions qu’ils jugent utiles”. 

Les Bourses européennes terminent en recul

Les marchés boursiers européens ont terminé en repli mercredi, avant l’annonce, attendue dans la soirée, des hausses massives de droits de douane aux Etats-Unis promises par Donald Trump, qui pourraient faire chavirer l’économie mondiale.Paris a perdu 0,22%, Francfort 0,66%, Londres 0,30% et Milan 0,27%.

Cacao: le prix d’achat aux planteurs ivoiriens relevé de 22,2%, nouveau record

Le prix d’achat du cacao aux planteurs de Côte d’Ivoire, premier producteur mondial, a été relevé de 22,2%, à un montant record de 2.200 francs CFA (3,35 euros) le kilo, pour la récolte intermédiaire, après les niveaux historiques des cours mondiaux en 2024. La Côte d’Ivoire vend ses fèves de cacao par anticipation et le prix d’achat est fixé par l’Etat. Il est ainsi moins sensible aux fluctuations du marché – à la hausse comme à la baisse – que dans d’autres pays comme le Cameroun, producteur plus modeste, où le système est libéralisé.En septembre 2024, le prix d’achat pour la récolte principale avait été fixé à 1.800 francs CFA (2,7 euros), un montant déjà historique. En 2023, le prix était de 1.000 francs CFA (1,5 euro) le kilo. “Après analyse des composantes de la vente anticipée du cacao, le prix du kilogramme du cacao bien fermenté, bien grillé et bien séché a augmenté de 22,2% et est fixé à un prix record”, a annoncé le ministre de l’Agriculture Kobenan Kouassi Adjoumani, lors d’une cérémonie à Abidjan.”Je voudrais vous annoncer au nom du Président de la République que le kilogramme du cacao (…) est fixé à 2.200 francs CFA”, pour la récolte intermédiaire qui dure jusqu’à octobre, a-t-il ajouté.Par ailleurs le ministre Adjoumani a annoncé la mise en place effective de la couverture maladie universelle (CMU) pour les producteurs. Sur les 1.105.000 producteurs de cacao et de café recensés, 700.000 seront d’abord concernés par l’opération, car déjà inscrits auprès de l’Assurance maladie.A un peu plus de six mois de la prochaine présidentielle, Estelle Konan, porte-parole des producteurs a remercié le président Ouattara et s’est dite “soulagée” par ces annonces. Elle a toutefois pointé des problèmes qui ne sont “pas résolus”, sans donner davantage de détails. Les cours mondiaux du cacao ont flambé sur un an, dépassant en début d’année 2024 les 10.000 dollars la tonne, à New York. A Londres, le cours pour livraison en septembre 2024 a augmenté d’environ 170% sur un an. Ces cours sont très dépendants de la production de la Côte d’Ivoire et de son voisin le Ghana et les intempéries en 2024 avaient fait peser des craintes sur les récoltes poussant les cours à la hausse. Les prix ont atteint de tels sommets que la demande a été freinée. Et avec de meilleures perspectives de productions à venir, les cours ont légèrement reflué ces dernières semaines autour de 8.000 dollars la tonne à New York.Le cacao ivoirien représente 45% de la production mondiale (soit plus de 2 millions de tonnes) et compte pour 14% du PIB de ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Wall Street ouvre en nette baisse avant les droits de douane

La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, nerveuse et paralysée par l’attente de nouveaux droits de douane américains qui pourraient avoir un gros impact sur l’économie mondiale.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,25%, l’indice Nasdaq perdait 0,22% et l’indice élargi S&P 500 lâchait 0,24%.Les nouvelles taxes doivent être détaillées mercredi à 16H00 heure locale (20H00 GMT) à la Maison Blanche, juste après la fermeture de la Bourse de New York.”C’est l’une des situations les plus incertaines dont je puisse me souvenir”, commente auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.”Actuellement, il y a une paralysie du marché car personne ne sait ce qu’il va arriver, et il y a aussi une paralysie des entreprises (…) du point de vue du marché, cela se reflète sous la forme d’incertitudes et de volatilité”, ajoute l’analyste.La place américaine est suspendue mercredi aux annonces très attendues de Donald Trump, qui doit faire passer sa guerre commerciale à l’étape supérieure avec de nouveaux droits de douane contre les partenaires commerciaux des États-Unis.Le choix de l’heure des annonces n’est pas un hasard selon M. Sosnick. Donald Trump “est entouré de personnes qui comprennent très bien (le fonctionnement) des marchés, dont “les ministres des Finances et du Commerce”, explique l’analyste.”Ils ont probablement pensé qu’il valait mieux en parler après la clôture plutôt que dans la dernière heure de la (séance)”, ajoute-t-il.L’exécutif américain n’a pas commenté les diverses options circulant dans la presse ces derniers jours. Les Etats-Unis imposeront-ils une taxe unique de 20% sur toutes les importations? Des droits de douane taillés sur mesure selon les pays d’où proviennent les marchandises? Des secteurs seront-ils ciblés plus que d’autres?L’impact sur l’économie mondiale pourrait dans tous les cas être phénoménal. En 2024, les importations des Etats-Unis ont atteint quelque 3.300 milliards de dollars, un montant supérieur au Produit intérieur brut annuel de la France.”Dans cette situation, il y a tellement d’éléments en jeu. Le marché ne sait pas vraiment pas ce qu’il en est. (…) La seule chose qu’il sait, c’est qu’une certaine forme de droits de douane sera probablement mise en Å“uvre ce soir”, constate M. Sosnick.Face aux incertitudes, le marché obligataire continuait de jouer son rôle de valeur refuge: le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait encore, à 4,14% contre 4,17% à la clôture la veille.Côté indicateurs, le marché n’a que peu réagi à l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi, qui a montré que les entreprises privées aux Etats-Unis ont créé plus d’emplois en mars qu’attendu par les analystes.Le mois dernier, 155.000 emplois ont été créés dans le secteur privé, d’après cette enquête, alors que les analystes en attendaient plutôt 120.000, selon le consensus publié par MarketWatch.”En une phrase: les données d’ADP distraient plus qu’elles n’informent”, a souligné dans une note Oliver Allen, de Pantheon Macroeconomics.Ailleurs, à la cote, l’action du pionnier des véhicules électriques Tesla a chuté de plus de 6% dès l’ouverture, lestée par des ventes mondiales en net recul au premier trimestre, et bien inférieures aux prévisions des analystes.Vers 13H50 GMT, le cours de l’entreprise se reprenait quelque peu (-2,37%).L’action de Trump Media & Technology, très volatile, chutait de 7,74% après l’annonce que le trust où sont placés les actifs du président, géré par son fils, va vendre pour environ 2,3 milliards de dollars d’actions.Le groupe de médias Newsmax, propriétaire de l’une des chaînes préférées de la droite ultraconservatrice américaine et également très volatil, chutait d’environ 47%, à environ 123 dollars, après avoir affolé les compteurs pour ses deux premiers jours de cotation à Wall Street, et restait très au dessus des dix dollars de son cours d’introduction lundi.

Soupçons d’abus de biens sociaux: l’homme d’affaires Michel Ohayon et d’ex-subordonnés en garde à vue

Des mouvements de fonds suspects alimentant des interrogations sur ses faillites en cascade d’enseignes commerciales prestigieuses: Michel Ohayon et au moins quatre ex-subordonnés sont en garde à vue mercredi à Paris dans une information judiciaire sur des soupçons d’abus de bien social et de banqueroute.L’homme d’affaires bordelais avait bâti un empire commercial, fragilisé dès septembre 2022 par la liquidation, à Lille, de Camaïeu (2.600 salariés).Il avait dû céder Gap France et Go Sport, placées en redressement judiciaire peu après. Sa holding, la Financière immobilière bordelaise (FIB), était dès 2023 en cessation de paiements, avec 500 millions d’euros de passif.Une source proche du dossier a indiqué à l’AFP qu’outre Michel Ohayon, sont en garde à vue Wilhelm Hubner, ex-dirigeant de la filiale distribution, Hermione People & Brands (HPB) ; Samuel Alimi, ex-vice-président de cette filiale ; Charles-David Ohayon, fils de Michel et ex-dirigeant de certaines filiales, et enfin Jonathan Szejner, qui avait succédé à M. Hubner.L’avocat de Michel Ohayon, Me Olivier Pardo, n’a pas souhaité commenter et a indiqué “réserver toute action en justice en raison des fuites dans la presse”.Sollicité, l’avocat de Wilhelm Hubner n’a pas répondu à l’AFP, tandis que celle de Samuel Alimi n’a pas souhaité commenter.Le parquet de Paris et de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a “confirmé que des personnes sont entendues en garde à vue ce mercredi, sur commission rogatoire” de la juge d’instruction chargée de l’information judiciaire ouverte le 19 avril 2023 pour abus de biens sociaux, banqueroute, escroquerie aggravée, blanchiment en bande organisée.Les parquets de Lille, Grenoble et Bordeaux s’étaient dessaisis au profit de la Junalco des signalements, notamment en provenance de commissaires au compte, et plaintes reçus à la fin de 2022 et début 2023 sur des soupçons de détournements commis au préjudice des enseignes de Gap, Camaïeu, Go Sport et Campus Academy.Selon une source proche du dossier, les soupçons d’abus de biens sociaux et de banqueroute sont au coeur de l’enquête des juges d’instruction parisiens, avec en toile de fond la question de savoir si ces faits ont permis un enrichissement illicite de Michel Ohayon.Plus de 300 ex-salariés de Camaïeu ont assigné il y a quelques semaines quatre sociétés de la galaxie Ohayon, dont la FIB et HPB, dans le cadre d’une action en responsabilité civile.L’assignation, qu’a pu consulter l’AFP, dénonce “le financement de prestations ou de missions en tout genre octroyé à d’autres sociétés du groupe, en rien justifié” et qui “a clairement servi à favoriser d’autres sociétés du groupe, au détriment de (Camaïeu)”, entraînant sa faillite.Dans le cadre de l’information judiciaire, des perquisitions ont été menées en février 2024, notamment aux bureaux et au domicile parisien de Michel Ohayon, avaient indiqué des sources proches du dossier.A Grenoble, l’une des enquêtes initiales concernait un possible abus de bien social au préjudice de Go Sport, et avait pour origine un signalement des commissaires aux comptes.Libération avait indiqué que les enquêteurs s’intéressaient à deux “ponctions” suspectes sur la trésorerie de Go Sport, totalisant plus de 50 millions d’euros, alors que l’entreprise avait bénéficié de deux prêts garantis par l’Etat, d’un montant de 55 millions d’euros, pour l’aider à surmonter ses difficultés au moment de la crise Covid.- Accumulation d’ennuis -Ces dernières années, les ennuis s’accumulent pour Michel Ohayon. La FIB a été placée en février 2023 en redressement judiciaire, à sa demande, par le tribunal de commerce de Bordeaux.C’est avec cette société que ce fils de marchand de tissus, arrivé en Gironde enfant depuis le Maroc, a bâti un vaste empire commercial et immobilier à partir des années 1980.Outre Camaïeu, Gap France et Go Sport, son royaume a aussi pu comprendre, entre autres, l’enseigne de jouets La Grande Récré (repris par le concurrent JouéClub), les cafés Legal (cédés et en liquidation judiciaire) et plusieurs palaces. Les trois filiales de la FIB propriétaires de ces établissements avaient été placées en redressement début 2023, assignées devant le tribunal de commerce de Bordeaux par leur principal créancier, Bank of China, faute d’avoir remboursé plus de 200 millions d’euros d’emprunts.Elles ont été sorties du redressement judiciaire en mars 2024.Le même mois, le tribunal de commerce de Bordeaux a homologué le plan de sauvegarde présenté par M. Ohayon pour la vingtaine de magasins Galerie Lafayette qu’il détient en province.gd-mk-jpa-kau/mat/vmt