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Canada: premières pertes d’emplois depuis trois ans, dans un contexte de tensions commerciales

L’économie canadienne a perdu des emplois en mars pour la première fois depuis trois ans, a annoncé vendredi Statistique Canada, dans un contexte d’incertitudes pour les entreprises liées aux tensions commerciales avec le voisin américain.Selon l’institut officiel, 33.000 emplois ont disparu dans le pays, entraînant une hausse de 0,1 point de pourcentage du taux de chômage, à 6,7%.Les pertes concernent principalement les emplois à plein temps et le secteur privé, notamment dans le commerce de gros et de détail, ainsi que la culture et les loisirs.Le Canada a été globalement épargné par les dernières annonces de taxes douanières punitives de Donald Trump, à l’instar du Mexique, au nom d’un accord de libre-échange tripartite. Mais Ottawa, premier partenaire commercial de Washington, est déjà visé par des droits de douane américains supplémentaires sur l’acier et sur l’aluminium, ainsi que sur les automobiles depuis jeudi matin.Dès l’entrée en vigueur de cette dernière mesure, à laquelle le Canada a immédiatement répliqué par une taxe équivalente de 25%, Stellantis, l’un des principaux constructeurs automobiles mondiaux, a annoncé une suspension de deux semaines de la production dans son usine canadienne de Windsor (4.000 salariés).”Je sais que beaucoup de Canadiens et de Canadiennes sont inquiets. C’est tout à fait normal face aux changements importants que nous vivons actuellement. Les semaines et mois à venir ne seront pas faciles (…) Mais nous allons nous battre contre ces droits de douane” américains, a déclaré vendredi le Premier ministre Mark Carney, à Montréal, où il est en campagne en vue des élections législatives à la fin du mois.Les experts s’attendaient à ce que le marché canadien de l’emploi ralentisse en mars, avec des entreprises freinant leurs investissements et leurs recrutements dans le contexte de tensions commerciales, mais ils ont été surpris par l’ampleur des destructions d’emplois, qu’ils évaluaient plutôt autour de 10.000.”Le marché de l’emploi commence peut-être à déraper”, a souligné dans une note Andrew Grantham, analyste chez CIBC Economics.Pour James Orlando, chez TD Economics, ces chiffres traduisent le fait que “les entreprises et les consommateurs sont naturellement indécis face à l’augmentation des incertitudes politiques”.

Droits de douane: les constructeurs automobiles mettent les Etats-Unis sur pause

Pauses dans les usines, hausses de prix ou arrêt de certains modèles: les constructeurs automobiles ont commencé à se positionner face aux droits de douane imposés par Donald Trump sur les voitures importées aux Etats-Unis.Des surtaxes d’une valeur de 25% sont entrées en vigueur jeudi 3 avril sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux États-Unis.Ces droits de douane devraient concerner 7,3 millions de véhicules importés, soit plus de la moitié des voitures vendues aux Etats-Unis, exposant les constructeurs à “beaucoup de coûts et de chaos”, selon la formule du patron de Ford Jim Farley.Les prix augmententCes droits de douane posent deux questions majeures pour le marché américain: dans quelle mesure les prix des voitures vont-ils augmenter et les consommateurs en achèteront-ils moins?Volkswagen a déjà prévenu ses concessionnaires américains qu’il prévoyait d’ajouter des frais au prix des véhicules importés aux Etats-Unis depuis le Mexique ou l’Europe.Selon Bank of America, les constructeurs pourraient décider d’augmenter leurs prix de 10.000 dollars (pour des voitures vendues en moyenne à 48.000 dollars) s’ils veulent protéger leurs marges. Mais certains constructeurs pourraient rogner sur leurs marges, en attendant de produire aux États-Unis, et limiter les hausses à 4.500 dollars.Ces hausses risquent notamment d’être douloureuses pour les constructeurs américains et japonais qui importent des véhicules de gamme moyenne par milliers du Mexique ou du Canada, du pick-up Chevrolet Silverado au SUV Toyota Rav4.Mais même les constructeurs allemands comme Porsche pourraient avoir du mal à absorber ces surtaxes pour leurs modèles les moins coûteux, comme le SUV Macan, adoré des Américains, souligne Cigdem Cerit, analyste à l’agence Fitch Ratings.Les consommateurs américains se sont jetés dans les concessions au mois de mars pour passer commande avant ces augmentations.Ford, un des constructeurs qui produit le plus aux Etats-Unis, en a profité pour lancer une promotion “From America, For America” pour pousser les clients à venir en concession. Stellantis a lancé la sienne, appelée “America’s Freedom of Choice” (la liberté de choix de l’Amérique).Chaos canado-mexicainLes constructeurs américains eux-mêmes (Stellantis, Ford, General Motors) demandaient à Donald Trump d’alléger les droits sur le Mexique et le Canada, où sont implantées de nombreuses usines et d’où viennent la moitié des voitures importées. C’est raté: l’accord de libre-échange avec les trois pays (USMCA) reste en vigueur seulement pour les pièces fabriquées aux Etats-Unis.Stellantis a annoncé une “pause” de plusieurs semaines dans ses usines Jeep de Toluca (2.700 salariés au Mexique) et Chrysler de Windsor (4.000 salariés au Canada).Dans cette ville canadienne à la frontière américaine, tout tourne autour de l’industrie automobile. Les habitants craignent maintenant de voir d’autres usines fermer et des sous-traitants mettre la clé sous la porte dans la foulée. Nissan a prévenu de son côté qu’il n’allait plus commercialiser aux Etats-Unis les modèles de sa marque premium Infiniti QX50 et QX55, produits dans son usine mexicaine d’Aguascalientes. Produire aux Etats-UnisLe but affiché de Donald Trump est d’attirer des industriels aux États-Unis, mais les effets à long terme de cette politique restent imprévisibles. “Chacun va se poser la question: est-ce plus compétitif de produire aux États-Unis, avec un marché devenu plus faible, ou de payer des droits de douane?”, explique Guillaume Crunelle du cabinet Deloitte.   Certains constructeurs avaient déjà donné des gages au gouvernement américain: Hyundai comme Stellantis ont annoncé des ouvertures ou réouvertures d’usine depuis son élection.L’entrée en vigueur des frais de douane jeudi a accéléré les annonces, notamment de la part des constructeurs qui ont déjà des usines sur place.Nissan qui, en pleine chasse aux économies, comptait arrêter la production de son SUV Rogue dans son usine du Tennessee, va finalement la maintenir pour éviter les droits de douane.Volvo a aussi confirmé qu’il allait augmenter sa production dans son usine de Caroline du Sud, et peut-être y transférer un nouveau modèle.Mercedes envisage aussi d’augmenter sa production et de transférer la production d’un modèle aux Etats-Unis.Ces évolutions prennent du temps cependant, jusqu’à plusieurs années pour l’ouverture d’une ligne de production dans une usine existante. Environ un million de voitures supplémentaires pourraient être produites aux Etats-Unis (sur 10,6 millions produites en 2024), selon Bank of America, mais le recrutement d’ouvriers pourrait poser problème. 

SNCF: SUD-Rail appelle les contrôleurs de TGV à faire grève le week-end des 9, 10 et 11 mai

Le syndicat SUD-Rail a appelé vendredi les contrôleurs de TGV à se mettre en grève les vendredi 9, samedi 10 et dimanche 11 mai, en plein week-end de pont du 8-Mai, pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail.SUD-Rail critique notamment les changements de planning constants à la dernière minute. Les contrôleurs avaient déjà mené deux grèves massivement suivies dans le passé, à Noël 2022 et pendant les vacances d’hiver 2024, provoquant de nombreuses annulations de trains en plein week-end de départ.Pour l’instant, seul SUD-Rail, troisième syndicat du groupe mais deuxième chez les contrôleurs, appelle à la grève. Il avait déposé fin mars un préavis allant du 17 avril au 2 juin, couvrant ainsi les vacances scolaires et les ponts du printemps.Le syndicat a donc mis sa menace à exécution, après “trois réunions stériles sans le moindre engagement de la direction”, a-t-il écrit dans un tract.Il réclame, outre des plannings mieux anticipés, une augmentation de 100 euros par mois de la prime de travail des contrôleurs.Cette catégorie s’est surtout mobilisée ces dernières années via un collectif informel créé sur un groupe Facebook et baptisé Collectif national ASCT (CNA). Ce collectif n’a pour le moment pas fait savoir s’il va rejoindre le mouvement lancé par SUD-Rail ou non. Lors des deux dernières grèves à l’initiative du CNA à Noël 2022 et en février 2024, plusieurs centaines de milliers de personnes avaient vu leurs trains annulés.Le dialogue social s’est tendu ces dernières semaines à la SNCF sous l’impulsion de SUD-Rail, qui a appelé jeudi les conducteurs à se mettre en grève le 7 mai.Le syndicat contestataire a aussi quitté la table des négociations organisées pour discuter des droits syndicaux à la SNCF dans le cadre de l’ouverture à la concurrence et de l’éclatement du groupe en de multiples filiales.En fin d’année dernière, il avait été, sans succès, à la pointe du combat contre la liquidation de Fret SNCF, transformé en deux filiales avec suppression de 500 emplois à la clef. Il avait alors prévenu qu’il souhaitait reprendre le combat lors de l’année 2025.

La Bourse de Paris a perdu 4,26%, pire séance en plus de trois ans, débâcle des indices européens

La Bourse de Paris a dégringolé vendredi, emportée par le vent de panique sur les marchés après la riposte chinoise aux sévères droits de douane américains, laissant craindre que la guerre commerciale n’entre dans une dimension supérieure.Après avoir brièvement dévissé de 5%, le CAC 40 a terminé en chute de 4,26% soit une perte colossale de 324,03 points, pour s’établir à 7.274,95 points. Il signe ainsi sa pire séance depuis mars 2022 (-4,97%).L’indice vedette de la place de Paris a effacé tous ses gains de l’année, glissant de 1,43% depuis le 1er janvier.Les principaux indices européens ont été pris dans la débâcle. Les bourses de Francfort et Londres ont toutes deux dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020. La Bourse suisse a dégringolé de 5,14% et Madrid de 5,83%.”Les nerfs des investisseurs sont actuellement à vif”, écrit Andreas Lipkow, analyste indépendant sollicité par l’AFP.Le gouvernement chinois a annoncé vendredi qu’il allait imposer des droits de douane de 34% sur toutes les importations de biens américains à partir du 10 avril, en réplique aux nouvelles taxes imposées par les Etats-Unis sur les produits chinois, en saisissant dans la foulée l’Organisation mondiale du commerce international (OMC).Une réplique rapide et ferme à la salve de nouveaux droits de douane annoncée par Donald Trump jeudi, qui portait les taxes sur les produits chinois à 54% au total.”Les mesures de rétorsion de la Chine annoncent le début d’une escalade” entre les deux géants économiques de la planète, tout “ce que le marché craint”, commente Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France.Face aux risques pour l’emploi en France, le ministre de l’Économie Eric Lombard a appelé vendredi les entreprises françaises à faire preuve de “patriotisme”, leur promettant un “accompagnement” pour affronter d’éventuelles turbulences économiques. Dans le chaos boursier, “les secteurs défensifs s’en sortent le mieux”, avec des valeurs comme Danone (-0,90% à la clôture, à 72,32 euros) et Air Liquide (-0,63% à 173,20 euros), qui subissent largement moins “les conséquences des problématiques des droits de douane”, explique à l’AFP Guillaume Chaloin, directeur de la gestion actions de Delubac AM.L’industrie en chuteL’onde de choc provoquée par les annonces douanières américaines a ravivé les craintes d’une possible “récession aux Etats-Unis et à plus grande échelle”, souligne M. Chaloin.”Les craintes d’une récession signifient moins d’industrie et moins de consommation de pétrole”, de quoi faire plonger valeurs industrielles et pétrolières.Saint-Gobain a terminé en chute de 7,74% à 81,78 euros, ArcelorMittal de 8,45% à 22,75 euros, Schneider Electric de 6,65% à 189,50 euros, Airbus de 7,04% à 146,90 euros et Thales de 5,74% à 237,90 euros.Le géant pétrolier TotalEnergies a quant à lui abandonné 6,24% à 53,07 euros.Les banques fondent”La nouveauté, c’est que les financières se font attaquer”, note Guillaume Chaloin.Les investisseurs fuient le risque, délaissant les marchés d’actions pour se réfugier vers les obligations. Les taux long européens “baissent fortement car ils sont achetés comme valeurs refuge”, explique-t-il.En conséquence, “comme les valeurs bancaires reposent sur le prix de l’argent”, la baisse des taux d’emprunts long est “beaucoup moins favorable au business des banques et leurs marges”, poussant ainsi les titres bancaires vers le fond.BNP Paribas a dévissé de 6,82% à 68,67 euros, Société Générale a dégringolé de 10,45% à 34,55 euros. Crédit agricole a terminé en forte baisse de 4,46% à 15,74 euros. 

Wall Street: la chute s’amplifie après le discours du président de la Fed

La chute de la Bourse de New York s’est un peu amplifiée en cours de journée vendredi après les propos du président de la Fed sur les droits de douane risquant de se traduire par moins de croissance, plus d’inflation et plus de chômage aux Etats-Unis.Vers 15H25 GMT, le Dow Jones perdait 3,39%, l’indice Nasdaq lâchait 3,81% et l’indice élargi S&P 500 cédait 3,90%. Dans la foulée des propos du président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell, S&P 500 et Nasdaq sont passés tout deux sous la barre des 4%.Le marché a mal réagi au discours de M. Powell, selon qui “il devient clair que les taxes sur les produits importés seront significativement plus étendues qu’anticipé”.Les “conséquences économiques” vont “probablement l’être aussi” (plus étendues qu’anticipé), a-t-il ajouté lors de ce discours prononcé à Arlington (Virginie), à deux pas de la capitale américaine, évoquant les risques d’une “plus forte inflation et d’une croissance ralentie”.Il s’agit de la première prise de parole publique du président de la banque centrale depuis que les annonces de mercredi de Donald Trump sur les droits de douane se sont transformées en déflagration pour l’économie mondiale.Outre le discours de M. Powell, la séance de vendredi s’était ouverte dans le rouge, la Bourse de New York étant en proie à de larges inquiétudes après la riposte rapide et ferme de Pékin face à la salve de nouveaux droits de douane imposée par Donald Trump mercredi.Le recul du jour traduit “la poursuite de l’inquiétude concernant l’annonce des droits de douane” par Donald Trump, a commenté auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Mais la place américaine est surtout préoccupée par “la riposte de la Chine, plus rapide que prévu” et qui a imposé des droits de douane “qui égalent” ceux des Etats-Unis contre Pékin.Pékin a annoncé vendredi imposer à son tour des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains dès le 10 avril “en plus du taux des droits de douane actuellement applicables”, selon le ministère chinois des Finances.Cette riposte fait suite à l’imposition, par la Maison Blanche, de droits de douane massifs sur l’ensemble de ses partenaires commerciaux. Ces nouvelles surtaxes sont particulièrement punitives pour la Chine, qui verra ainsi au total les taxes sur ses produits atteindre 54%.”De nombreuses entreprises américaines, déjà pénalisées par les mesures tarifaires prises par les États-Unis, vont maintenant subir un préjudice supplémentaire du fait de l’assèchement d’un marché d’exportation clé”, a estimé auprès de l’AFP Wendy Cutler, ex-responsable du Bureau du Représentant américain au Commerce.”Les craintes de récession s’intensifient”, ont écrit les analystes de Briefing.com.

Débâcle des Bourses européennes, qui terminent sur une importante chute

Les Bourses européennes ont dégringolé vendredi, emportées par le vent de panique sur les marchés après la réponse ferme de Pékin aux droits de douane américains, laissant craindre une escalade des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques du monde.Le CAC 40 à Paris a dévissé de 4,26%, signant sa pire séance depuis mars 2022. Francfort et Londres ont dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020.

Débâcle des Bourses européennes, qui terminent sur une importante chute

Les Bourses européennes ont dégringolé vendredi, emportées par le vent de panique sur les marchés après la réponse ferme de Pékin aux droits de douane américains, laissant craindre une escalade des tensions commerciales entre les deux premières puissances économiques du monde.Le CAC 40 à Paris a dévissé de 4,26%, signant sa pire séance depuis mars 2022. Francfort et Londres ont dévissé de 4,95% et Milan de 6,53%, leurs plus fortes chutes depuis le début de la pandémie de Covid-19 en mars 2020.

Droits de douane : le secteur du luxe reste discret

Répercussion sur les prix, baisse des marges, délocalisation ? Le secteur du luxe reste silencieux sur les conséquences que pourraient avoir les annonces de droits de douane aux Etats-Unis, marché majeur du luxe depuis le ralentissement de la consommation en Chine.”Aucune entreprise parmi celles que nous couvrons (…) n’a communiqué sur l’impact des droits de douane, car toutes semblent encore en train de réfléchir à la suite”, écrit la banque HSBC dans une note.Zuzanna Pusz, analyste chez UBS s’attend “à ce que la plupart des entreprises européennes du luxe répercutent les tarifs douaniers via des hausses de prix auprès des consommateurs finaux, qui sont généralement moins sensibles aux prix” que dans d’autres secteurs, selon une note de la banque.”En fin de compte, ces tarifs douaniers inciteront probablement davantage les consommateurs américains du luxe à faire leurs achats à l’étranger”, ajoute-t-elle.Un constat que le gérant du groupe Hermès, Axel Dumas, avait déjà fait dès février, en marge de la présentation des résultats annuels, en affirmant que “si les droits de douane augmentent, on va augmenter nos prix pour compenser”. “Les clients américains nous resteront fidèles et ceux qui trouvent ça trop cher viendront profiter de nos infrastructures hôtelières à Paris et achèteront au Faubourg (magasin amiral et siège du groupe, situé rue du Faubourg-Saint-Honoré, NDLR)”, avait-il assuré.Au même moment, Bernard Arnault, PDG du numéro un mondial du luxe LVMH, avait souligné “le vent d’optimisme qui régnait” aux Etats-Unis et qu’il avait pu constater en assistant en bonne place avec sa fille Delphine, PDG de Dior, et son fils Alexandre, directeur général délégué de Moët-Hennessy, à la cérémonie d’investiture de Donald Trump.”Aux USA, on vous accueille à bras ouverts, les impôts vont descendre à 15%, les ateliers qu’on peut construire aux USA sont subventionnés dans toutes une série d’États et le président américain encourage ça, le marché se développe très vite”, avait-il dit.- “La psychologie, le vrai sujet” -LVMH peut compter sur 1.182 boutiques aux Etats-unis, trois ateliers Vuitton ou encore quatre vignobles mais une grande partie de sa production reste en France et notamment ses champagnes (Krug, Ruinart, Veuve Cliquot…), cognacs (Hennessy) ou vins (Cheval Blanc, chateau d’Yquem, Domaine des Lambrays). Ses marques de mode, maroquinerie (Dior, Céline, Loro Piana…) et parfums (Guerlain, Acqua di Parma…) sont aussi largement produites en Europe.Contacté par l’AFP après l’annonce par Donald Trump de droits de douane supplémentaires, s’élevant à 20% pour les produits de l’Union européenne, ni LVMH, ni son concurrent Kering, n’ont souhaité faire de commentaire. Chanel n’avait pas répondu vendredi après-midi.Selon Thomas Chauvet, analyste chez Citi, “les entreprises avec un fort pouvoir de fixation des prix et un positionnement haut de gamme, telles que Hermès et Richemont, seront probablement mieux placées pour atténuer l’impact via des hausses de prix”. “Les entreprises les plus exposées seront celles avec la plus forte part de leurs revenus générée aux États-Unis”, ajoute-t-il dans une note, citant Brunello Cucinelli (34%), Ferragamo (31%), LVMH (25%), Kering (24%), Richemont (20%). Le groupe helvète devrait d’autant plus souffrir que les droits de douane américains annoncés pour la Suisse sont de 31%.”Un impact indirect pourrait survenir en raison de l’effet potentiel sur le moral des consommateurs à l’échelle mondiale, en particulier au sein des segments clés que sont les consommateurs chinois (qui représentent environ 1/3 des ventes) et américains (25% des ventes)” du secteur, selon UBS.”C’est la psychologie, le vrai sujet”, confirme HSBC. “L’éléphant dans la pièce, ce ne sont pas tant les mécanismes des droits de douane sur les résultats du luxe, mais plutôt une combinaison de destruction de richesse (le NASDAQ a perdu 15 % ces trois derniers mois), de baisse du pouvoir d’achat américain (l’euro est au plus haut par rapport au dollar) et de la dégradation progressive du moral des consommateurs aux États-Unis”, ajoute HSBC.”Tout revient à cet élément immensurable: on n’achète pas du luxe parce qu’on est riche, mais parce qu’on croit en l’avenir”, selon la banque.

Wall Street chute encore à l’ouverture, craint une escalade commerciale

La Bourse de New York a de nouveau ouvert en nette baisse vendredi, inquiète des répresailles rapides et fermes de la Chine face à la salve de nouveaux droits de douane imposée par Donald Trump mercredi.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 2,34%, l’indice Nasdaq perdait 3,14% et l’indice élargi S&P chutait de 3,39%.