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Lecornu au défi de composer un gouvernement dans l’urgence

Fragilisé par les bisbilles chez LR et la tiédeur de ses alliés centristes, Sébastien Lecornu cherchait dimanche à composer dans l’urgence un gouvernement qui risque de ne durer que quelques jours mais aura pour objectif premier de déposer un projet de budget au Parlement.Le temps presse pour le Premier ministre tout juste renommé à Matignon qui est menacé de censure par un Parti socialiste échaudé par quatre semaines de négociations qui n’ont pas abouti à des concessions claires sur ses attentes. Mais qui, avec son exigence de suspension de la réforme des retraites pour prix d’une non-censure, est au centre de toutes les attentions.Les signes de nervosité se multiplient au sein du parti Les Républicains. Au moins une ministre sortante, Annie Genevard (Agriculture), serait tentée de rempiler dans le gouvernement Lecornu 2, et de braver ainsi la décision de non-participation de son parti prise samedi.”Annie, vous ne pouvez pas faire ça”, lui a intimé sur X le président des jeunes LR Théo Am’Saadi. “La décision du BP (Bureau politique) doit être respectée.”Le ministre LR sortant de la Santé Yannick Neuder a fait savoir de son côté qu’il avait décliné une proposition du Premier ministre de rester au gouvernement.Le Parlement doit disposer, selon la Constitution, de 70 jours pour examiner un projet de budget 2026 avant le 31 décembre. Il faudrait donc que le texte lui soit transmis lundi ou mardi, en principe après un passage en Conseil des ministres. Donc après la formation du gouvernement.Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi dernier parce que “les conditions n’étaient plus remplies”, a fait monter la pression dimanche en promettant dans la presse dominicale qu’il ferait de même si ces conditions “n’étaient plus remplies à nouveau”. “Je ne ferai pas n’importe quoi”, a-t-il assuré à La Tribune dimanche, selon laquelle la nomination d’un gouvernement pourrait intervenir lundi ou mardi. De fait, s’il devait démissionner à nouveau, la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée notamment par l’extrême droite, se rapprocherait davantage. Le président Emmanuel Macron, qui sera absent toute la journée de lundi, pour un voyage en Egypte de soutien au plan Trump sur Gaza, a d’ailleurs brandi cette menace aux différents partis qu’il a reçus vendredi, s’ils ne parvenaient pas à s’entendre. – “Partenaire obligé” -Pour résoudre son équation calendaire et politique alors que la plupart des partis composant le socle commun (LR, UDI, Horizons, MoDem, Renaissance) l’ont lâché, achoppant sur la question centrale de la suspension de la réforme des retraites, le Premier ministre pourrait décider de nommer un petit nombre de ministres régaliens, ainsi que les seuls titulaires des Finances et du Budget. Aucune prise de parole de M. Lecornu n’est prévue “à ce stade”, a assuré Matignon dimanche à l’AFP.Et si la question du casting et des délais était résolue, il faudrait passer à celle de se maintenir au pouvoir. A l’exception du PS, l’ensemble de la gauche a appelé à la censure immédiate du gouvernement Lecornu 2, de même que le Rassemblement national et l’UDR d’Eric Ciotti. Ce qui place le parti à la rose comme un “partenaire obligé” de la macronie finissante, a persifflé dimanche le patron des sénateurs centristes Hervé Marseille (Union des démocrates et indépendants, UDI), en prévenant qu’une censure est possible dès “cette semaine”.Car le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le futur gouvernement et a du coup placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.Une telle suspension “n’épuiserait pas le débat sur le budget et l’avenir de la France, mais ce serait un gage de sa bonne foi et de sa volonté d’ouvrir une nouvelle période”, a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans La Tribune Dimanche.- “Pas de deal caché” -“Il n’y a pas de deal caché (…) ce sera la censure et la dissolution ou pas”, prévient le Premier ministre dans la presse dominicale. La précédente dissolution “a coûté 15 milliards d’euros immédiatement à l’économie française et 0,5 point de croissance, sans compter un an d’inaction”, a rappelé Marine Tondelier dimanche à France Inter-franceinfo-Le Monde. Et politiquement, “ça ne résoudra pas grand chose”, a-t-elle estimé, comparant ce coût à celui, moins important en 2026, d’une suspension de la réforme des retraites. “La dissolution est possible, évidemment pas souhaitable et encore évitable”, a prévenu de son côté le député socialiste Jérôme Guedj sur LCI.La position de Sébastien Lecornu est d’autant plus délicate que les partis du bloc central, comme le MoDem de François Bayrou et Horizons d’Edouard Philippe, font planer la menace d’un soutien sans participation au gouvernement. Ce serait une première pour des formations qui ont soutenu sans ambiguïté tous les gouvernement d’Emmanuel Macron et réclament aujourd’hui des clarifications sur la feuille de route de Lecornu 2. 

Face aux menaces de censure et de dissolution, Lecornu au défi de composer un gouvernement

Fragilisé par la défection de LR, Sébastien Lecornu est au défi de composer dans l’urgence un gouvernement qui risque de ne durer que quelques jours mais aura pour objectif premier de déposer un projet de budget au Parlement.Le temps presse pour le Premier ministre tout juste renommé à Matignon qui est menacé de censure par un Parti socialiste échaudé par quatre semaines de négociations qui n’ont pas abouti à des concessions claires sur ses attentes. Mais qui, avec son exigence de suspension de la réforme des retraites pour prix d’une non-censure, est au centre de toutes les attentions.   En vertu de la Constitution, le Parlement doit disposer de 70 jours pour examiner un projet de budget avant le 31 décembre. Il faudrait donc que le texte lui soit transmis lundi ou mardi, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi dernier parce que “les conditions n’étaient plus remplies”, a fait monter la pression dimanche en promettant dans la presse dominicale qu’il ferait de même si ces conditions “n’étaient plus remplies à nouveau”. “Je ne ferai pas n’importe quoi”, a-t-il assuré à La Tribune dimanche, selon laquelle la nomination d’un gouvernement pourrait intervenir lundi ou mardi. De fait, s’il devait démissionner à nouveau, la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée notamment par l’extrême droite, se rapprocherait davantage. Le président Emmanuel Macron, qui sera absent toute la journée de lundi, pour un voyage en Egypte de soutien au plan Trump visant à mettre fin à la guerre à Gaza, a d’ailleurs brandi cette menace aux différents partis qu’il a reçus vendredi, s’ils ne parvenaient pas à s’entendre. – “Partenaire obligé” -Pour résoudre son équation calendaire et politique alors que la plupart des partis composant le socle commun (LR, UDI, Horizons, MoDem, Renaissance) l’ont lâché, achoppant sur la question centrale de la suspension de la réforme des retraites, le Premier ministre pourrait décider de nommer un petit nombre de ministres régaliens, ainsi que les seuls titulaires des Finances et du Budget. Aucune prise de parole de M. Lecornu n’est prévue “à ce stade”, a assuré Matignon dimanche à l’AFP.Et si la question du casting et des délais était résolue, il faudrait passer à celle de se maintenir au pouvoir. A l’exception du PS, l’ensemble de la gauche a appelé à la censure immédiate du gouvernement Lecornu 2, de même que le Rassemblement national et l’UDR d’Eric Ciotti. Ce qui place le parti à la rose comme un “partenaire obligé” de la Macronie finissante, a persifflé dimanche le patron UDI des sénateurs centristes, Hervé Marseille, en prévenant qu’une censure est possible dès “cette semaine”.Car le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le futur gouvernement et a du coup placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.Une telle suspension “n’épuiserait pas le débat sur le budget et l’avenir de la France, mais ce serait un gage de sa bonne foi et de sa volonté d’ouvrir une nouvelle période”, a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans La Tribune Dimanche.- “Bisbilles personnelles -“Il n’y a pas de deal caché (…) ce sera la censure et la dissolution ou pas”, prévient le Premier ministre dans la presse dominicale. La précédente dissolution “a coûté 15 milliards d’euros immédiatement à l’économie française et 0,5 point de croissance, sans compter un an d’inaction”, a rappelé Marine Tondelier dimanche à France Inter-franceinfo-Le Monde. Et politiquement, “ça ne résoudra pas grand chose”, a-t-elle estimé, comparant ce coût à celui, moins important en 2026, d’une suspension de la réforme des retraites. “La dissolution est possible, évidemment pas souhaitable et encore évitable”, a prévenu de son côté le député socialiste Jérôme Guedj sur LCI, alors que toute la gauche rappelle que les études d’opinion montrent que le Rassemblement national pourrait se renforcer encore à l’Assemblée en cas de législatives anticipées. Selon un sondage Ipsos BVA-CESI publié par La Tribune Dimanche, la popularité des ténors de l’ex-socle commun (Edouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin) est en forte baisse. Ils ont “donné aux Français le sentiment d’être dans des bisbilles personnelles, d’avoir ajouté au désordre national pour des enjeux de campagne présidentielle”, a commenté Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos.

Lecornu au défi de composer un gouvernement

Fragilisé par la défection de LR, Sébastien Lecornu est au défi de composer dans l’urgence un gouvernement qui risque de ne durer que quelques jours mais aura pour objectif premier de déposer un projet de budget au Parlement.Le temps presse pour le Premier ministre tout juste renommé à Matignon qui est menacé de censure par un Parti socialiste échaudé par quatre semaines de négociations qui n’ont pas abouti à des concessions claires sur ses attentes. Mais qui, avec son exigence de suspension de la réforme des retraites pour prix d’une non-censure, est au centre de toutes les attentions.   En vertu de la Constitution, le Parlement doit disposer de 70 jours pour examiner un projet de budget avant le 31 décembre. Il faudrait donc que le texte lui soit transmis lundi ou mardi, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi dernier parce que “les conditions n’étaient plus remplies”, a fait monter la pression dimanche en promettant dans la presse dominicale qu’il ferait de même si ces conditions “n’étaient plus remplies à nouveau”. “Je ne ferai pas n’importe quoi”, a-t-il assuré à La Tribune dimanche, selon laquelle la nomination d’un gouvernement pourrait intervenir lundi ou mardi. De fait, lundi, le Président Emmanuel Macron a annoncé qu’il se rendrait en Egypte pour marquer son “soutien à la mise en oeuvre de l’accord présenté par Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza”. Ce qui pourrait hypothéquer la tenue d’un Conseil des ministres ce jour-là. Le Premier ministre peut également décider de nommer un petit nombre de ministres régaliens, ainsi que les seuls titulaires des Finances et du Budget, pour aller plus vite. Mais nul ne sait comment ce gouvernement qui ne comptera pas de ministres LR ni du parti centriste UDI (Union des démocrates et indépendants) va pouvoir être composé dans le temps limité imparti à Sébastien Lecornu.- “Texte par texte” -Et si la question du casting et des délais était résolue, resterait encore celle de se maintenir. A l’exception du PS, l’ensemble de la gauche a appelé à la censure immédiate du gouvernement Lecornu 2, de même que le Rassemblement national et l’UDR d’Eric Ciotti. Ce qui place le parti à la rose comme un “partenaire obligé” de la Macronie finissante, a persifflé dimanche le patron UDI des sénateurs centristes, Hervé Marseille, en prévenant qu’une censure est possible dès “cette semaine”.Car le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le futur gouvernement et a du coup placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.Une telle suspension “n’épuiserait pas le débat sur le budget et l’avenir de la France, mais ce serait un gage de sa bonne foi et de sa volonté d’ouvrir une nouvelle période”, a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans la Tribune Dimanche.”Il n’y a pas de deal caché (…) ce sera la censure et la dissolution ou pas”, prévient le Premier ministre dans la presse dominicale. Mais sur la question cruciale de la suspension de la réforme des retraites, ses anciens partenaires du “socle commun”, y compris au centre, l’ont lâché. Samedi, les Républicains ont claqué la porte, refusant toute participation au nouvel exécutif, alors qu’ils en étaient depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon en septembre 2024. Ils ont néanmoins promis un “soutien texte par texte” au Parlement – qui équivaut à une non-censure.L’allié traditionnel d’Emmanuel Macron, Horizons, le parti d’Édouard Philippe, a de son côté annoncé qu’il réservait sa participation “dans l’attente de ce que va proposer le Premier ministre pour le pays”. Même le Modem de François Bayrou s’est montré réservé, assurant que son engagement “était encore à déterminer en fonction des intentions du gouvernement”.Selon un sondage Ipsos BVA-CESI publié par la Tribune Dimanche, la popularité des ténors de l’ex-socle commun (Edouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Retailleau, Gérald Darmanin) est en forte baisse. Ils ont “donné aux Français le sentiment d’être dans des bisbilles personnelles, d’avoir ajouté au désordre national pour des enjeux de campagne présidentielle”, a commenté Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos.

Marché des yachts: derrière la folie des grandeurs, les petits rament

Si pour les superyachts la mode est au toujours plus gros, le marché des plus petits bateaux, durement touché par l’inflation et inquiet des droits de douane américains, veut coûte que coûte se relancer.L’intérêt reste vif: avant le grand salon international de Fort Lauderdale, en Floride, aux Etats-Unis, fin octobre, le Cannes Yachting Festival a réuni 56.000 visiteurs début septembre et le Monaco Yatch Show près de 30.000 fin septembre, et pas seulement des curieux. Certes, les ventes de bateaux sont en baisse à peu près partout dans le monde. En France, la Fédération des industries nautiques (FIN) a enregistré sur la période septembre 2024-août 2025 une deuxième année de baisse des immatriculations, à -15% pour les bateaux neufs et -3% pour les bateaux d’occasion.L’emballement de la demande post-Covid puis le renchérissement des matières premières ont fait bondir les prix depuis 2019, de 30 à 50%, selon les sources.Mais ce sont surtout les petits bateaux qui sont à la peine, avec un report vers la location, explique Jean-Paul Chapeleau, président de la FIN. Les ventes de bateaux de plus de 9 mètres de long sont relativement stables et pour la grande plaisance (ou le yachting, avec les bateaux de plus de 25 m), “le marché reste très dynamique”.Dans le domaine des superyachts (plus de 30 m), mis à l’honneur au Monaco Yacht Show avec 120 bateaux d’une valeur combinée de 4,4 milliards d’euros exposés, le rapport annuel de Superyacht Times, partenaire du salon, a bien noté une baisse de 10% des commandes sur les huit premiers mois de l’année.Mais avec des goûts qui évoluent vers le toujours plus gros: les plus de 40 m représentent 37% des quelque 6.000 superyachts en opération dans le monde et 61% des près de 600 actuellement en construction.Au-delà de ces extravagances destinées à un public très restreint mais aux poches très pleines, les constructeurs misent cet automne sur un repositionnement tarifaire pour sortir de la spirale inflationniste et rester attractifs, en baissant les prix d’appel ou en proposant des nouveaux bateaux plus performants au prix des anciens.- Une seule salle de bain -Sylvie Ernoult, directrice du Cannes Yachting Festival, où plus de 700 bateaux de toutes tailles ont été présentés, confirme des “progrès dans le développement et l’innovation, avec des bateaux plus faciles d’accès, plus confortables à naviguer, plus sécurisés”.Et un tout petit peu moins polluants: “Il y a un très, très gros effort sur la propulsion. On commence à avoir des bateaux électriques, pas mal de bateaux hybrides, et des bateaux très vertueux”, assure-t-elle.Chez Beneteau, le leader français du marché avec des bateaux allant de quelques dizaines de milliers à plusieurs millions d’euros, le choix a été fait de multiplier les nouveaux modèles.”On arrive avec une stratégie de montée en gamme qu’il faut faire perdurer mais également une stratégie de renouvellement de l’entrée de chacune de nos gammes”, explique Bruno Thivoyon, président du directoire du groupe.Rien n’est trop beau pour les plus gros, mais pour les plus petits, l’objectif a été d’aller à l’essentiel pour permettre une baisse de prix de 10 à 15% selon les modèles.Ainsi, le nouveau Lagoon 38, catamaran d’entrée de gamme de 13 m de long, n’a plus qu’une salle de bain pour ses deux cabines, et une partie de l’aménagement en bois a été remplacé par des matériaux moins chers et plus légers.Après un premier semestre 2025 encore bien gris avec un chiffre d’affaires en baisse de 29%, le groupe a assuré avoir enregistré à Cannes une “bonne dynamique des prises de commandes” qui devrait lui permettre de renouer avec la croissance au deuxième semestre.Et alors que les Américains représentant 45% du marché mondial des ventes selon la FIN, la hausse des droits de douane aux Etats-Unis ne devrait pas modifier les équilibres.Les constructeurs américains dominent déjà le marché des petits bateaux à moteurs et “pour les grosses unités moteur et la voile, tous les acteurs sont européens. Donc il y a un risque de ralentissement mais on est tous quasiment logés à la même enseigne”, assure M. Thivoyon.

Australie: fuite des données de millions de clients de Qantas après une cyberattaque

Les données personnelles de 5,7 millions de clients de Qantas, volées lors d’une cyberattaque en juillet qui a touché d’autres entreprises, ont été divulguées sur internet, a reconnu dimanche la compagnie aérienne australienne.Qantas avait annoncé en juillet que des pirates informatiques avaient ciblé un système utilisé par une tiers, abritant les données sensibles de millions de ses clients, et eu accès à leurs noms, adresses électroniques, numéros de téléphone et dates d’anniversaire.Leurs numéros de passeport et de cartes bancaires n’étaient, eux, pas présents dans le système, selon l’entreprise.La tierce partie visée par la cyberattaque est l’éditeur de logiciels Salesforce, selon une source proche du dossier. Il avait indiqué la semaine dernière avoir eu “connaissance de tentatives récentes d’extorsion”. Outre Qantas, les pirates informatiques ont aussi obtenu des données de dizaines d’entreprises comme Air France, KLM, Disney, Google, Ikea, Toyota et McDonald’s, selon la source interrogée par l’AFP.”Qantas est une des entreprises à travers le monde dont des données ont été divulguées par des cybercriminels”, après la cyberattaque de juillet “au cours de laquelle des données clients ont été volées via une plateforme tierce”, a indiqué dimanche la compagnie aérienne dans un communiqué.”Avec l’aide d’experts spécialistes en cybersécurité, nous enquêtons pour savoir” quelles données précisément ont été divulguées, a ajouté le groupe.- Effort coordonné – Le géant de la tech Google, interrogé par l’AFP, a rappelé avoir indiqué en août dans un communiqué qu’un de ses serveurs Salesforce avait été attaqué, sans confirmer si les données qu’il contenait avaient fuité.”Google a pris en compte cette activité, effectué une analyse d’impact et a adressé des notifications par mail aux entreprises potentiellement affectées”, a dit Melanie Lombardi, cheffe de la communication pour la sécurité du cloud chez Google.Des analystes en cybersécurité affirment que cette fuite de données est liée à une organisation criminelle appelée Scattered Lapsus$ Hunters, qui avait donné jusqu’à vendredi pour le versement d’une rançon.Selon le groupe de recherche Unit 42, l’organisation a “revendiqué la responsabilité d’une opération visant des clients utilisateurs de Salesforce dans un effort coordonné pour voler des données et s’en servir comme rançon”.Les pirates informatiques ont utilisé des techniques d’ingénierie sociale, consistant à manipuler les victimes en se faisant passer pour des représentants légitimes de leur entreprise ou d’autres personnes de confiance, selon des experts.Le FBI américain avait mis en garde le mois dernier contre de telles attaques visant Salesforce. Selon l’agence, des pirates se présentant comme des techniciens informatiques avaient convaincu des employés de support à la clientèle de leur accorder un accès à des données sensibles.Le site spécialisé FalconFeeds a indiqué sur X que les données personnelles des clients de Qantas avaient été publiées sur le dark web ce week-end, comme d’autres données de la compagnie Vietnam Airlines ou de la multinationale japonaise Fujifilm.Ces dernières années, l’Australie a subi une série d’incidents de cybersécurité qui ont suscité des inquiétudes dans le pays en matière de protection de la vie privée.En 2023, les principaux ports australiens, qui représentent 40% du volume de fret du pays, ont temporairement suspendu leurs activités à la suite d’une cyberattaque. Un an plus tôt, des pirates avaient volé les données personnelles de plus de neuf millions de clients d’Optus, l’un des plus grands fournisseurs de services de télécommunications d’Australie.

Pour sauver ses chantiers navals, Washington fait payer les navires liés à la Chine

Tout navire fabriqué en Chine ou dans un autre pays mais détenu ou opéré par une entité chinoise va devoir, à partir de mardi, payer des frais spécifiques pour accoster dans les ports américains, afin d’essayer de renflouer les chantiers navals des Etats-Unis.Ces frais, annoncés en avril par le représentant au commerce de la Maison Blanche (USTR), seront facturés à chaque visite aux Etats-Unis, et non à chaque port visité, pour un maximum de cinq fois par navire et par an.Il a aussi instauré une tarification spécifique pour les navires fabriqués à l’étranger transportant des véhicules ou du gaz naturel liquéfié (GNL).Vendredi, il a proposé une extension dans quelques mois à certains bateaux transportant de l’éthane et du gaz de pétrole liquéfié (GPL).D’après les détails fournis en avril, les navires fabriqués en Chine paieront 18 dollars par tonne nette – ou 120 dollars par conteneur -, avec une hausse de cinq dollars par an pendant les trois suivantes.Et les navires détenus ou opérés par des Chinois, mais non fabriqués en Chine, seront facturés 50 dollars par tonne nette, avec une hausse annuelle de 30 dollars supplémentaires pendant les trois années suivantes.L’ancien président Joe Biden avait confié en 2024 à l’USTR une enquête pour identifier “les pratiques déloyales de la Chine dans les secteurs de la construction navale, du transport maritime et de la logistique”.Mission maintenue par son successeur Donald Trump, qui a également annoncé début mars la création d’un Bureau de la construction navale rattaché à la Maison Blanche.Pour l’Alliance des manufacturiers américains, les sommes récoltées aux ports devraient abonder un tout nouveau Fonds pour la sécurité maritime.”Les pratiques économiques déloyales de la Chine constituent un obstacle de taille pour revitaliser la construction navale aux Etats-Unis”, affirme-t-elle, dans une pétition soutenant un projet de loi conçu par démocrates et républicains instituant notamment des subventions et des incitations fiscales pour développer ce secteur.- Coup pour coup -Mais Pékin a répliqué vendredi: les bateaux fabriqués aux Etats-Unis ou liés à une entreprise américaine (propriétaire, affréteur) s’arrêtant dans les ports chinois devront, aussi dès mardi, s’acquitter de droits “spéciaux”.Ils devront payer 400 yuans (48 euros) par tonne nette, puis 640 yuans (78 euros) en avril 2026, avant d’autres augmentations annuelles.S’il s’agit de représailles côté chinois, les Etats-Unis nourrissent, eux, une double ambition: ressusciter une industrie qui ne représente plus que 0,1% de la construction navale mondiale et protéger leur sécurité nationale.”C’est un problème lorsque vous êtes dépendant d’une chaîne d’approvisionnement mondiale dont vous n’avez pas le contrôle, c’est un risque de sécurité nationale”, a déclaré à l’AFP Matt Paxton, président du Shipbuilders Council of America (SCA), qui représente plus de 150 entreprises américaines de chantiers navals.Donald Trump s’emploie depuis son retour à la Maison Blanche en janvier à recréer un tissu industriel foisonnant aux Etats-Unis avec notamment l’imposition de droits de douane parfois prohibitifs.En conséquence, de nombreuses entreprises étrangères mais aussi américaines ont annoncé des investissements astronomiques – 18.000 milliards de dollars, selon Donald Trump – dans leur appareil de production (nouvelles usines, agrandissements) sur le sol américain.M. Paxton a évoqué “un gros intérêt pour venir fabriquer” des navires aux Etats-Unis, citant des contacts de Corée du Sud – 26% de parts de marché, derrière la Chine (50%) – mais aussi du Japon (14%), du Canada, etc.Beaucoup de chantiers navals ne fonctionnent pas à plein régime et ont neutralisé des cales sèches, explique-t-il.Outre une hausse de la demande étrangère, l’industrie navale se réjouit aussi de l’objectif de l’administration de construire 250 navires pour la flotte commerciale et de l’enveloppe de 50 milliards de dollars pour l’US Coast Guard et l’US Navy.”C’est très encourageant”, confie M. Paxton. “C’est un moment historique”.

Thales double la production de ses sonars, bête noire des sous-marins

A quelques encablures de la base navale de Brest où sommeillent les sous-marins nucléaires français, Thales intensifie la fabrication de sonars destinés à traquer les bâtiments ennemis sous l’eau, des “poissons” jaunes dont la demande explose sur les océans. Agrandis, les ateliers tournent à plein régime. Le groupe de haute technologie et de défense a récemment vendu le centième sonar remorqué Captas, son produit vedette, qui équipe dix-sept marines, dont celle des Etats-Unis. “Pour tenir compte de l’augmentation de la demande”, la capacité de production va être multipliée “par 2 à 2,5” entre 2024 et 2026, assure Emmanuel Michaud, vice-président du secteur sous-marins chez Thales. Une dynamique portée par l’augmentation des budgets de défense en Europe face à la posture de plus en plus menaçante de la Russie. Thales, qui emploie plus de 1.800 personnes à Brest, y a recruté 120 personnes en 2024 et le même nombre d’embauches est prévu en 2025.-  Entendre l’invisible -Un sous-marin ne vaut que tant qu’il est invisible: dès qu’il est repéré, il devient une cible. “Localiser et identifier le sous-matin ennemi vous donne un avantage stratégique significatif”, explique à l’AFP Kai Balder, spécialiste de la guerre anti-sous-marine au cabinet de conseil Roland Berger.  Récemment la frégate française multimission Alsace équipée de Captas a escorté pendant plusieurs semaines un sous-marin russe dans l’Atlantique.”Les sonars touchent directement à la dissuasion. La lutte anti-sous-marine est un facteur déterminant de la crédibilité” d’une puissance nucléaire, explique à l’AFP l’amiral Eric Chaperon, conseiller défense de Thales.  Dans cette lutte, Thales figure “parmi les meilleurs fournisseurs de sonars au monde, non seulement en France, mais aussi au Royaume-Uni, et même dans certaines parties aux Etats-Unis qui préfèrent traditionnellement leurs fabricants nationaux”, remarque Kai Balder.Mis à l’eau depuis l’arrière d’une frégate, le Captas scrute les profondeurs en émettant des ondes de très basse fréquence à grande distance pour détecter les échos dans les profondeurs.”Le sous-marin a beau être silencieux, il va être touché”, dit Eric Chaperon. En complément, la bouée sonar de Thales Sonoflash, qui peut être transportée par hélicoptère puis larguée dans l’eau, affine la localisation.Ce dispositif “permet de détecter, de pister et, le cas échéant, d’engager un armement une fois que la cible est identifiée”, explique Emmanuel Michaud.- Marché “attrayant” – Thales développe aussi des outils de lutte contre les mines sous-marines, misant sur les drones pour tenir les équipages à l’écart du danger.Le sonar tracté Tsam, remorqué sur un drone de surface, peut trouver des objets “de l’ordre d’une carte bancaire sous l’eau”, explique Anthony Loussaut, responsable des sonars pour le projet de la lutte contre les mines franco-britannique MMCM visant à remplacer les chasseurs de mines traditionnels par des systèmes autonomes.Thales qui a déjà vendu plus de 300 sonars de chasse aux mines à une cinquantaine de marines, a livré pour la première fois un système autonome à la Marine nationale fin 2024 puis à la Royal Navy en février 2025. Leur mise en service est prévu en 2026.Mais la concurrence fait rage, reconnaît Benoît Drier de Laforte, conseiller en guerre des mines de Thales.Le groupe franco-belge Exail qui fabrique des drones marins chasseurs de mines revendique ainsi des solutions moins chères et un carnet de commande “multiplié par dix” depuis un contrat en 2019 avec les marines belge et néerlandaise. “Thales a une vraie capacité d’intégration de bout en bout, ils savent coordonner les drones, la connectivité, les capteurs, le traitement de données… Exail est plutôt champion dans le domaine des véhicules non-habités”, détaille Xavier Tytelman, expert défense et ancien aviateur de la patrouille maritime interrogé par l’AFP.  De façon générale, “la demande pour ce type de solutions croît rapidement, c’est un marché attrayant”, conclut Kai Balder.

Les pénuries chroniques de médicaments, fléau européen qui épuise les pharmaciens

Les pénuries de médicaments, de plus en plus fréquentes en Europe, touchent tout particulièrement la Belgique, au grand dam des patients et des pharmaciens qui déplorent la lenteur de l’UE à trouver des remèdes à ce fléau.”Ça nous demande de l’énergie, franchement, pendant souvent une heure par jour, je dois donner des coups de fil, me renseigner, renvoyer le patient, rappeler le patient pour lui dire que le médicament est arrivé ou qu’il n’aura pas son médicament”, explique à l’AFP Didier Ronsyn, pharmacien à Bruxelles. “Quand ça concerne un ou deux médicaments, ça va, mais il y a en souvent plusieurs dizaines qui sont manquants en même temps, donc ça rend notre vie plus compliquée”, ajoute-t-il.Un rapport publié le mois dernier par la Cour des comptes européenne a recensé 136 pénuries critiques de médicaments dans l’UE entre janvier 2022 et octobre 2024, y compris des antibiotiques et traitements pour les crises cardiaques.La Belgique est la plus touchée, avec une douzaine de ces pénuries dites critiques (pour lesquelles on ne dispose pas de médicaments alternatifs) notifiées en 2024 à l’Agence européenne du médicament (EMA).Selon la Cour, cette “maladie chronique” dont souffre l’Europe est principalement liée à des soucis au niveau des chaînes d’approvisionnement et à la délocalisation de la production de nombreux médicaments et de leurs substances actives dans des pays à bas coûts.L’Europe dépend ainsi de fournisseurs asiatiques pour 70% des substances actives et 79% des précurseurs de médicaments (substances biochimiques rentrant dans leur fabrication).Une dépendance particulièrement élevée pour des antidouleurs aussi courants que le paracétamol, l’ibuprofène, certains antibiotiques ou encore le salbutamol (vendu notamment sous la marque Ventoline).Mais cette crise est aussi en partie imputable à des déséquilibres internes à l’UE.- Ecarts de prix et emballages -Les prix des médicaments diffèrent d’un pays membre à l’autre, car ils sont négociés par les autorités de santé nationales, rappelle Olivier Delaere, dirigeant de Febelco, un distributeur qui ravitaille environ 40% des pharmacies en Belgique.Par conséquent, les fabricants ont tendance à livrer en priorité les pays qui les rémunèrent le mieux.Et cela les incite à fournir des quantités calculées au plus juste dans les pays où leurs tarifs sont inférieurs, par crainte que des intermédiaires ne s’enrichissent sur leur dos, en revendant leurs produits dans des Etats aux prix de vente plus élevés.La Cour souligne aussi que la plupart des médicaments sont sujets à des autorisations nationales et doivent porter des emballages conformes aux règles propres à chaque pays.Ces contraintes réglementaires et de conditionnement provoquent parfois “des pénuries locales”, souligne M. Delaere : un médicament s’avère introuvable seulement dans un Etat, alors qu’il est parfaitement disponible chez ses voisins…”C’est un problème grandissant”, soupire le patron de Febelco, soulignant que sur le million de demandes de clients traitées chaque année par ses équipes, 70% sont liées uniquement aux pénuries, générant “une charge de travail colossale et un gaspillage d’énergie”.- Incitations financières -Le problème est tellement répandu qu’en 2024, les pharmaciens européens ont passé en moyenne 11 heures par semaine à gérer des pénuries, trois fois plus qu’il y a dix ans, selon les calculs de l’organisation professionnelle PGEU.Si les pharmaciens n’en peuvent plus, “c’est aussi très dur pour les patients”, angoissés à l’idée de ne pas recevoir leurs traitements à temps, insiste M. Ronsyn.L’Union européenne cherche des solutions, mais n’a pas encore trouvé la panacée.En mars, la Commission européenne a proposé une loi visant à muscler la production de médicaments critiques via des incitations financières. Elle a aussi lancé en juillet une “stratégie d’approvisionnement” pour coordonner les stocks et se doter de réserves de crise.Une porte-parole de la Commission s’est dite confiante que ces mesures “auront un vrai impact” pour “aider à réduire le problème”. Elles requièrent cependant l’accord du Parlement européen et des 27, un processus qui peut trainer en longueur.”Ils essayent de trouver des solutions, mais c’est toujours très lent”, regrette M. Ronsyn, qui peut voir le siège de la Commission depuis son officine. “On y arrivera sans doute un jour, mais pour l’instant c’est compliqué”.

Lecornu, éconduit par LR, face à la tâche redoutable de bâtir un gouvernement

Un Premier ministre encore plus fragile. Les Républicains ont refusé samedi toute participation au gouvernement que Sébastien Lecornu doit constituer dans l’urgence, pris en étau avec un PS qui menace de le censurer sauf réelle avancée sur les retraites. Contre l’avis général, le président de la République Emmanuel Macron a finalement reconduit vendredi son fidèle lieutenant à Matignon.”J’ai démissionné lundi dernier parce que les conditions n’étaient plus remplies”, si elles “n’étaient plus remplies de nouveau, je partirai, je ne ferai pas n’importe quoi”, a promis le Premier ministre à La Tribune dimanche qui évoque l’annonce d’un gouvernement lundi ou mardi et une déclaration de politique générale mardi ou mercredi.  La tâche s’annonce particulièrement rude. Réunis en bureau politique, Les Républicains, qui appartenaient jusqu’ici au socle commun, fragile coalition au pouvoir depuis la dissolution de l’Assemblée nationale à l’été 2024, ont décidé samedi de ne plus faire partie du gouvernement, tout en promettant un “soutien texte par texte” à l’exécutif. Le PS “va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout: le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail”, a expliqué le président du Sénat Gérard Larcher lors d’une réunion avec les parlementaires LR samedi matin. Il s’est dit défavorable à toute participation, comme le chef du parti Bruno Retailleau qui a confirmé qu’il ne resterait pas au ministère de l’Intérieur. Une décision que Sébastien Lecornu a dit “respecter”. L’étau s’est resserré sur Sébastien Lecornu à qui La France insoumise, les Écologistes, les communistes, ainsi que le Rassemblement national et son allié Éric Ciotti ont déjà promis la censure. Rappelant n’avoir “pas d’autre ambition” que de permettre l’adoption d’un budget et “pas d’agenda” personnel, il a souhaité lors de son premier déplacement samedi dans un commissariat que son gouvernement soit “libre” et comprenne des personnalités “pas emprisonnées par les partis”. “Je n’ai pas le sentiment qu’il y avait beaucoup de candidats, pour être complètement transparent”, a-t-il ironisé en réponse aux critiques virulentes qui ont accueilli sa reconduction à Matignon.- “Renouvellement” -A l’issue d’une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n’aura survécu que 14 heures, l’équipe de Sébastien Lecornu est très attendue alors que le temps presse pour présenter au Parlement un projet de budget et que ce dernier bénéficie des 70 jours requis par la Constitution pour l’examiner avant le 31 décembre. Il faudrait que le texte soit transmis en début de semaine au Parlement, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sans doute pas lundi donc, Emmanuel Macron ayant annoncé qu’il se rendrait en Egypte en soutien au plan de Donald Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza. Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement devrait “incarner le renouvellement et la diversité des compétences”, et demandé aux prochains ministres de “s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027”.  Au sein du camp présidentiel, c’est le désarroi qui a dominé, à mesure qu’une reconduction de Sébastien Lecornu se profilait, même si samedi finalement, le chef du parti macroniste Renaissance, Gabriel Attal, a jugé que “le seul enjeu qui vaille désormais, c’est de doter la France d’un budget”. Quant au Modem, Marc Fesneau a expliqué samedi dans une déclaration à l’AFP que la manière dont son groupe allait s’engager “était encore à déterminer en fonction des intentions du gouvernement”. Il a rappelé être “ouvert à un débat sur la question de notre système de retraites”.  Le parti Horizons de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe, également réuni samedi en bureau politique, continue d’envisager pour la première fois un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au “cœur” de la réforme des retraites de 2023.Or, le Premier ministre a rappelé que, sur cette réforme, “tous les débats sont possibles, dès lors qu’ils sont dans un cadre réel et réaliste, y compris sur les questions budgétaires”.- “Un nouveau bras d’honneur” -Le Parti socialiste, que l’exécutif voudrait convaincre d’un accord de non-censure, dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre.Mais a prévenu: sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”.Lecornu 2, “c’est pire qu’une provocation, ça a vraiment un côté de négation totale des votes. Finalement, il (Macron) dit un peu aux Français +je vous emmerde, je fais ce que je veux+”, s’est indignée la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain. “Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir”, a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard, en précisant que son mouvement déposerait aussi “une nouvelle motion de destitution du président de la République”.Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti “censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, en dénonçant “une mauvaise plaisanterie”.

Lecornu reconduit par Macron mais éconduit par les ténors de LR

De nouveau sous la menace de censure après sa reconduction très critiquée, Sébastien Lecornu doit constituer, dans un délai ultra-court, son nouveau gouvernement mais a priori sans LR, dont deux ténors ont refusé samedi toute participation. Contre l’avis général, Emmanuel Macron a finalement reconduit tard vendredi soir son fidèle lieutenant à Matignon. Ce dernier a choisi de se rendre pour un premier déplacement samedi matin au commissariat de l’Haÿ-les-Roses, en banlieue parisienne, où il doit prendre la parole devant la presse. Mais c’est bien la composition de son futur gouvernement qui va occuper le locataire de la rue de Varenne, alors que le président des Républicains et ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau, ainsi que le président du Sénat Gérard Larcher, se sont prononcés samedi contre toute participation lors d’une réunion des parlementaires LR. Le PS “va faire du chantage à la censure et le prochain gouvernement devra renoncer à tout: le sérieux budgétaire, le régalien, la défense du travail”, a expliqué Gérard Larcher, tandis que Bruno Retailleau confirmait que lui-même n’irait pas. Vendredi soir cependant une très large majorité des députés LR s’est prononcée pour un “soutien” au Premier ministre, estimant que sa reconduction donnait “une chance de stabilité” au pays. Une formule de soutien sans participation semble donc se dessiner. A l’issue d’une folle semaine entamée par sa démission et celle de son premier gouvernement, qui n’aura survécu que 14 heures, Sébastien Lecornu va donc tenter un nouvel essai avec “carte blanche” du président pour former une nouvelle équipe gouvernementale et mener “les négociations” avec les partis politiques.- “Par devoir” -Celui qui a affirmé accepter la mission “par devoir” s’attèle à une tâche éminemment difficile entre les menaces de censure des oppositions et un “socle commun” de la droite et du centre largement mis à mal. Avec d’abord une première question urgente: qui asseoir à la table du Conseil des ministres lundi pour la présentation du projet de budget 2026, dont l’examen au Parlement doit démarrer au plus vite ? Le temps presse pour pouvoir laisser au Parlement les 70 jours requis par la Constitution pour l’examiner avant le 31 décembre. Il faudrait que le texte soit transmis lundi au Parlement, en principe après un passage en Conseil des ministres.Sébastien Lecornu a prévenu que le futur gouvernement devrait “incarner le renouvellement et la diversité des compétences”, demandant aux prochains ministres de “s’engager à se déconnecter des ambitions présidentielles pour 2027”. Ce qui, outre Bruno Retailleau, semble exclure le garde des Sceaux Gérald Darmanin. Au sein du camp présidentiel, c’est le désarroi qui a dominé ces derniers jours, à mesure qu’une reconduction de Sébastien Lecornu se profilait. Plusieurs personnalités du parti présidentiel Renaissance se sont prononcées contre et son chef, Gabriel Attal, a invité Emmanuel Macron à “partager le pouvoir”. Et le parti Horizons de l’ex-Premier ministre Édouard Philippe envisage pour la première fois depuis sa création un soutien sans participation au gouvernement si celui-ci touche au “cœur” de la réforme des retraites de 2023.Or, le Premier ministre a promis que “tous les dossiers évoqués” pendant ses consultations avec les partis seraient “ouverts au débat parlementaire”. – “Un nouveau bras d’honneur” -Le Parti socialiste que l’exécutif voudrait convaincre d’un accord de non-censure dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre prévue la semaine prochaine.Mais il a prévenu: sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”.Le reste des formations politiques d’opposition de gauche n’ont pas attendu longtemps. Dès l’annonce de la reconduction, La France insoumise, le Parti communiste français et les Écologistes ont promis de censurer. Lecornu 2, “c’est pire qu’une provocation, ça a vraiment un côté de négation totale des votes (…). Finalement, il dit un peu aux Français +je vous emmerde, je fais ce que je veux+”, s’est indigné la cheffe des députés écologistes Cyrielle Chatelain samedi sur franceinfo. “Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés”, a écrit le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur X, en précisant que la formation de gauche radicale déposerait “une nouvelle motion de destitution du président de la République” et censurerait “immédiatement” le prochain gouvernement.Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti “censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir”, en dénonçant “une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français”. Position également adoptée par l’allié du RN, Eric Ciotti.