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Les Bourses asiatiques dévissent, le pétrole au plus bas en 4 ans

Les Bourses en Asie ont dévissé lundi, tandis que les places européennes et Wall Street s’orientaient vers un nouveau plongeon, dans des marchés paniqués par l’offensive douanière par Donald Trump et les représailles chinoises.Les cours du pétrole, eux, se sont enfoncés de 4% à des niveaux plus vus depuis quatre ans.Tokyo, Sydney, Séoul… lundi noir sur les BoursesA la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en chute de 7,82% à 31.136,58 points et l’indice élargi Topix a perdu 7,79% à 2.288,66 points. A Séoul, l’indice Kospi a fini en baisse de 5,57%. Un peu plus tôt, Sydney avait clôturé en repli de 4,2% et Taïwan sur un plongeon de 9,7%. Après une première salve de 10% de droits de douane américains planchers qui ont pris effet samedi, des majorations s’appliqueront dès mercredi à des dizaines de pays, dont la Chine (avec une surtaxe montant à 34%), le Japon (24%), la Corée du Sud (25%), le Vietnam (46%)…Les marchés financiers restent paniqués par les conséquences économiques d’une telle offensive protectionniste américaine et redoutent une escalade: Pékin a répliqué par des surtaxes douanières de 34% ciblant les produits américains.”Le risque d’une guerre commerciale mondiale à grande échelle s’accroît. L’impact négatif et l’incertitude pèseront sur l’économie mondiale en réduisant les échanges et les investissements”, prévient Lloyd Chan, analyste de MUFG.Avec l’annonce de la Chine, “il est clair qu’il s’agit d’une guerre économique brutale”, commente Stephen Innes, de SPI Asset Management.”Il ne s’agit plus seulement d’un conflit commercial, mais d’une refonte systémique de l’ordre économique mondial” dont les règles “sont en train d’être démantelées en temps réel”, s’alarme-t-il.Les groupes liés aux semiconducteurs, plombés par les risques de désorganisation des chaînes de production électronique à travers l’Asie, continuent de plonger, dont Advantest (-11%) et Sumco (-15,8%) à Tokyo, et TSMC (-9,98%) à Taipei.Fournisseurs et sous-traitants d’Apple, qui produit ses smartphones en Asie, étaient aussi attaqués, à l’image du taïwanais Foxconn (-10%).Hong Kong dévisse de 13%, la tech chinoise boit la tasseVers 06H30 GMT, l’indice Hang Seng à Hong Kong continuait de dévisser (-11,8%), peu après avoir lâché plus de 13%. L’indice composite de Shanghai perdait 8,30% et celui de Shenzhen 11,16%.”Cette vague de ventes massives est incroyable. Il y a une part de panique (…) les fonds vendent à la baisse pour lever des fonds, et les représailles de la Chine ont accru le risque, une dévaluation du yuan étant désormais envisagée”, au risque d’alimenter la volatilité, indique Sat Duhra, de Janus Henderson Investors, cité par Bloomberg.A Hong Kong, le géant de l’e-commerce Alibaba dégringolait de 15,9%, après la fin de l’exemption douanière pour les petits colis envoyés aux Etats-Unis. Son rival JD.com lâchait 13,6%.D’autres mastodontes tech chinois dévissaient, à l’image de Baidu (-13%) et Xiaomi (-16,2%), pâtissant de prises de bénéfices après le vigoureux rebond des marchés chinois ces deux derniers mois.Vers un nouveau plongeon à Wall StreetLes contrats à terme portant sur le Dow Jones et l’indice élargi S&P 500 décrochaient, signe que l’effondrement de la semaine dernière risque de se poursuivre.”Jusqu’à présent, l’équipe de Trump ne recule pas (…) Il est clair que Washington utilise les difficultés du marché comme un levier” pour négocier, “et non comme un signal les encourageant à changer de cap”, indiquait Stephen Innes.Pétrole au plus bas depuis 2021Vers 06H30 GMT le baril de pétrole américain WTI lâchait 4% à 59,51 dollars. Il est descendu sous 60 dollars pour la première fois depuis avril 2021. Il a perdu plus de 16% depuis mercredi.Le baril de Brent de la mer du Nord cédait 3,84% à 63,04 dollars.”Le moral du marché s’est effondré face aux craintes croissantes que la guerre commerciale n’entraîne une récession de l’économie mondiale et un ralentissement de la demande pétrolière”, observe Giovanni Staunovo, analyste de UBS.Les pays producteurs de l’Opep+ ont par ailleurs indiqué qu’ils annulaient leurs réductions de production prévues pour mai.Valeurs refuge: yen et obligations choyésSigne d’un mouvement violent d’aversion au risque, les taux des obligations d’Etat américaines et japonaises à dix ans fléchissent, reflétant une forte demande.La devise japonaise, jugée sûre, bondissait de 1,13% face à un billet vert affaibli, à 145,26 yens pour un dollar.L’or, valeur refuge par excellence, se stabilisait (-0,4% à 3.025 dollars l’once) mais restait non loin de ses records de jeudi. Le bitcoin flanche, au plus bas depuis mi-novembre.Actif très spéculatif, le bitcoin chutait de 5,3% à 74.644 dollars en fin d’échanges asiatiques. Il a chuté de plus de 10% depuis l’annonce des droits de douane américains la semaine dernière et de 30% depuis son pic historique de janvier.

Droits de douane: panique sur les marchés, Trump inflexible

Vent de panique sur les marchés: les Bourses asiatiques plongent lundi et les places européennes s’acheminent vers une nouvelle chute face à l’inflexibilité du président américain Donald Trump sur les droits de douane qu’il a imposés au reste du monde.De Tokyo à Shanghai en passant par Séoul et Taipei, les principaux indices asiatiques, fermés vendredi, ont emboîté le pas à Wall Street, qui a fini la semaine passée sur sa pire journée depuis 2020. A Hong Kong, l’indice phare Hang Seng s’est effondré lundi de plus de 12% – sa pire séance depuis la crise financière de 2008.En Europe comme aux Etats-Unis, les marchés sont attendus en forte baisse lundi. Le pétrole a touché un plus bas depuis près de quatre ans dans la nuit.Interrogé sur la réaction violente des Bourses à son offensive commerciale, Donald Trump a fait valoir dimanche qu’il “(fallait) parfois prendre un traitement pour se soigner”.Il a assuré que son pays était “beaucoup plus fort” depuis l’annonce de ces mesures et estimé que la chute des marchés n’était pas une volonté délibérée de sa part.Le président républicain reproche aux partenaires économiques des Etats-Unis de les “piller”. En conséquence, il a décidé d’imposer un taux universel de 10% de taxe douanière sur tous les produits importés aux Etats-Unis, entré en vigueur samedi. Il va être relevé, dès mercredi, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).En réplique, la Chine a annoncé vendredi ses propres droits de douane, alimentant les risques d’escalade destructrice pour l’économie mondiale. Ces contre-mesures – 34% de taxes sur les importations américaines – visent à ramener les Etats-Unis sur “la bonne voie”, a avancé Ling Ji, vice-ministre du Commerce.La Chine restera toutefois “une terre sûre” pour les investissements étrangers, a-t-il assuré.- Réponse européenne -“Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et beaucoup d’autres”, a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau Truth Social.”La seule manière de régler ce problème, ce sont les droits de douane, qui vont rapporter des dizaines de milliards de dollars aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté.Au même moment, un grand nombre de pays cherchent, chacun de leur côté, à convaincre Donald Trump de les épargner.M. Trump a assuré avoir discuté pendant le week-end “avec beaucoup d’Européens, d’Asiatiques, au monde entier. Il veulent tous désespérément parvenir à un accord”.”Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d’une réduction de leurs barrières douanières, de leurs droits de douane et l’arrêt de leur manipulation de changes”, a déclaré le ministre des Finances Scott Bessent sur la chaîne NBC.”Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible”, a expliqué Scott Bessent au sujet des partenaires commerciaux des Etats-Unis, “parce qu’après, 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro”.Les dirigeants européens ont eux multiplié les contacts au cours du week-end avant une réunion lundi à Luxembourg des ministres du Commerce extérieur de l’UE pour préparer “la réponse européenne aux Etats-Unis”. “Le monde tel qu’on le connaissait a disparu”, a résumé le Premier ministre britannique Keir Starmer au sujet de cette remise en cause de l’ordre mondial du commerce.- Négociations longues -Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer lundi M. Trump à Washington pour évoquer entre autres la nouvelle taxe douanière de 17% que les Etats-Unis prévoient d’infliger à Israël.De son côté, le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du parti communiste To Lam, a demandé un délai d'”au moins 45 jours” avant l’entrée en vigueur de droits de douane de 46% sur la production vietnamienne exportée aux Etats-Unis.Ce report laisserait le temps, selon lui, aux deux pays de “parvenir à un accord le plus rapidement possible”.”Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines”, a prévenu pour sa part Scott Bessent, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.Les pays qui ont proposé d’ouvrir des discussions “le font parce qu’ils comprennent qu’ils vont subir une bonne partie de ces droits de douane”, a jugé le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett.Il s’opposait ainsi à la thèse selon laquelle ces nouvelles taxes allaient surtout pénaliser l’économie américaine, même s’il a concédé qu’il pourrait “y avoir des hausses de prix”. “Je ne pense pas qu’on va voir un effet majeur sur les consommateurs aux Etats-Unis”, a-t-il insisté.La plupart des économistes s’attendent pourtant à ce que les nouveaux droits sur les produits importés aux Etats-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent la consommation.

Trump inflexible sur les droits de douane, panique sur les marchés

Les marchés en Asie-Pacifique dévissent lundi face à l’inflexibilité du président américain Donald Trump sur les droits de douane qu’il a imposés au reste du monde, laissant présager une nouvelle journée noire planétaire.Chutes en milieu de journée de 10,7% à Hong Kong, de 9,7% à Taipei, de 8,7% à Shenzhen, de 6,4% à Tokyo, de 6,3% à Shanghai, de 4,9% à Séoul ou encore de 3% à Bombay: les premières Bourses à ouvrir après l’entrée en vigueur samedi des droits de douane punitifs américains ont été prises de panique.Le mouvement est d’autant plus brutal que la Chine a répliqué et annoncé vendredi, alors que nombre de places financières asiatiques avaient déjà fermé pour le week-end, ses propres droits de douane, alimentant les risques d’escalade destructrice pour l’économie mondiale.”Il ne s’agit plus seulement d’un conflit commercial, mais d’une refonte systémique de l’ordre économique mondial” dont les règles “sont en train d’être démantelées en temps réel”, a estimé Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.Au même moment, un grand nombre de pays cherchent, chacun de leur côté, à convaincre Donald Trump de les épargner.”Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d’une réduction de leurs barrières douanières, de leurs droits de douane et l’arrêt de leur manipulation de changes”, a déclaré le ministre des Finances Scott Bessent sur la chaîne NBC.Le président républicain reproche aux partenaires économiques des Etats-Unis de les “piller”. En conséquence, il a décidé d’imposer un taux universel de 10% de taxe douanière sur tous les produits importés aux Etats-Unis, entré en vigueur samedi.Il va être relevé, dès mercredi, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).”Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et beaucoup d’autres”, a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau Truth Social.”La seule manière de régler ce problème, ce sont les droits de douane, qui vont rapporter des dizaines de milliards de dollars aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté. “C’est magnifique.””Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible”, a expliqué Scott Bessent au sujet des partenaires commerciaux des Etats-Unis, “parce qu’après, 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro”.Alors que la Chine a déjà riposté en annonçant des taxes supplémentaires de 34% sur les importations américaines, les dirigeants européens ont eux multiplié les contacts au cours du week-end avant une réunion lundi à Luxembourg des ministres du Commerce extérieur de l’UE pour préparer “la réponse européenne aux Etats-Unis”. “Le monde tel qu’on le connaissait a disparu”, a résumé le Premier ministre britannique Keir Starmer au sujet de cette remise en cause de l’ordre mondial du commerce.- “Traitement pour se soigner” -Interrogé sur la réaction violente des Bourses, Donald Trump a fait valoir dimanche, à bord de l’avion présidentiel Air Force One, qu’il “(fallait) parfois prendre un traitement pour se soigner”.Dans la nuit de dimanche à lundi, les contrats à terme, produits financiers utilisés pour prédire l’orientation des marchés, laissaient présager d’une nouvelle chute de Wall Street lundi, après deux premiers plongeons jeudi et vendredi.”On ne peut perdre de l’argent que si on vend. Et actuellement, la stratégie intelligente c’est de ne pas paniquer”, a lancé sur Fox News Peter Navarro, conseiller au commerce du milliardaire républicain.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer lundi M. Trump à Washington pour évoquer entre autres la nouvelle taxe douanière de 17% que les Etats-Unis prévoient d’infliger à Israël.De son côté, le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du parti communiste To Lam, a demandé un délai d'”au moins 45 jours” avant l’entrée en vigueur de droits de douane de 46% sur la production vietnamienne exportée aux Etats-Unis.Ce report laisserait le temps, selon lui, aux deux pays de “parvenir à un accord le plus rapidement possible”.”Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines”, a prévenu pour sa part Scott Bessent, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.Les pays qui ont proposé d’ouvrir des discussions “le font parce qu’ils comprennent qu’ils vont subir une bonne partie de ces droits de douane”, a jugé le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett.Il s’opposait ainsi à la thèse selon laquelle ces nouvelles taxes allaient surtout pénaliser l’économie américaine, même s’il a concédé qu’il pourrait “y avoir des hausses de prix”. “Je ne pense pas qu’on va voir un effet majeur sur les consommateurs aux Etats-Unis”, a-t-il insisté.La plupart des économistes s’attendent pourtant à ce que les nouveaux droits sur les produits importés aux Etats-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent la consommation.

Prisés des Texans, les pick-up victimes des droits de douane de Trump

Craignant que la “paranoïa” ne gagne les consommateurs à cause des droits de douane de 25% imposés par Donald Trump sur toutes les voitures qui ne sont pas fabriquées aux Etats-Unis, Arthur Bibbs a décidé d’anticiper en achetant sans attendre un pick-up d’occasion.”J’ai peur que les gens deviennent paranoïaques avant qu’il y ait un réel impact”, explique à l’AFP cet homme de 38 ans, qui s’est rendu chez un concessionnaire du Texas “avant que les choses se compliquent”.Dans cet Etat du sud des Etats-Unis, où les secteurs du pétrole, de l’agriculture, de l’élevage et de l’énergie sont prédominants, les habitants sont nombreux à opter pour des véhicules tout-terrain, comme des pick-up ou des SUV.A Houston, la ville la plus peuplée du Texas avec 2,3 millions d’habitants, ces véhicules ont représenté 80% des ventes d’automobiles neuves en 2024, selon une association de concessionnaires locaux.A 74%, cette proportion est à peine inférieure dans l’ensemble du pays, avec des modèles des constructeurs Ford et Chevrolet parmi les plus vendus.Mais même les véhicules produits par ces marques américaines emblématiques ne sont pas 100% “Made in USA”: les modèles assemblés aux Etats-Unis utilisent de nombreuses pièces détachées provenant de l’étranger, entre autres du Mexique ou du Canada voisins.”Si vous assemblez aux Etats-Unis mais que les composants viennent de l’extérieur, il est évident que les prix s’en ressentiront”, affirme Tino Ruiz, propriétaire d’une concession de voitures d’occasion à Magnolia, au nord de Houston. Les Etats-Unis imposent des droits de douane de 25% depuis la semaine dernière à toutes les voitures qui n’y sont pas fabriquées, des surtaxes qui s’appliqueront également aux pièces détachées importées à compter du 3 mai.Ces tarifs douaniers s’ajoutent aux taxes déjà en vigueur, comme la “chicken tax”, d’une valeur de 25%, qui frappait les importations de camions légers et de pick-up depuis les années 1960.Le but affiché par Donald Trump est d’attirer des industriels aux Etats-Unis, mais les effets à long terme de cette politique restent imprévisibles.Les droits de douane “ne manqueront pas d’ébranler les chaînes d’approvisionnement du secteur (automobile) tout en augmentant les coûts pour les consommateurs”, a estimé le Centre des études stratégiques et internationales (CSIS) sur son site internet, deux jours avant leur entrée en vigueur.- Des milliers de dollars d’augmentation -Selon RoShelle Salinas, la vice-présidente de l’association des concessionnaires automobiles de Houston, les droits de douane pourraient se traduire dans un premier temps par “une légère augmentation des achats parce que les clients, inquiets à cause des prix, cherchent à anticiper d’éventuelles augmentations”.Celles-ci pourraient aller de 3.000 à 10.000 dollars en fonction des modèles, alors que le prix moyen d’un véhicule neuf aux Etats-Unis est déjà de 52.000 dollars – et “nettement plus” pour les pick-up -, rappelle-t-elle.”Je ferai plus de bénéfices mais je devrai payer plus cher pour acheter plus de véhicules”, estime Tino Ruiz, qui précise que “toute augmentation de (ses) coûts d’achat sera répercutée sur le client”.Arthur Bibbs, son premier client du mois, s’est décidé à acheter son pick-up d’occasion en pensant qu’il “n’en aurait peut-être plus le loisir” par la suite.Son choix s’est porté sur une marque américaine.”Je pensais à l’entretien et aux pièces de rechange dont je pourrais avoir besoin”, qui seront moins chères si elles commencent à être fabriquées aux Etats-Unis, pense-t-il.Pour Tino Ruiz, la concurrence ne doit pas subir d’entraves, pour laisser aux clients le choix d’acheter les véhicules qu’ils souhaitent.Les voitures américaines “commencent à avoir des problèmes au-delà de 160.000 km”, assure-t-il, alors que “les japonaises Toyota ou Honda vont jusqu’à 320.000km”.”Si vous voulez leur imposer des droits de douane, fabriquez de meilleures voitures”, assène-t-il.

Boeing de nouveau menacé d’un procès civil lié à l’accident d’Ethiopian

Un procès civil fédéral avec jury populaire contre Boeing doit commencer lundi, lié à l’accident d’un 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines en 2019, sauf accord de dernière minute hors tribunal.Ce procès, à Chicago (Illinois), devait examiner deux plaintes. Mais l’une d’entre elle a fait l’objet d’un accord dimanche entre les plaignants et l’avionneur américain, a indiqué dans la soirée une source judiciaire à l’AFP.”Des discussions sont en cours et devraient se poursuivre toute la journée, et dans les jours à venir”, avait indiqué Robert Clifford, avocat de nombreux proches de victimes, lors d’une audience préparatoire mercredi.Un accord à l’amiable peut intervenir à tout moment, même pendant le procès.Prévu pour durer deux semaines, ce dernier doit commencer par la sélection de huit jurés et sera le premier procès civil contre Boeing lié à cette catastrophe aérienne.Le 10 mars 2019, un Boeing 737 MAX 8 effectuant le vol ET302 d’Ethiopian Airlines entre Addis Abeba et Nairobi s’est écrasé au sud-est de la capitale éthiopienne six minutes après le décollage, tuant les 157 personnes à bord.Des proches de 155 victimes ont déposé un recours contre Boeing entre avril 2019 et mars 2021 pour mort injustifiée et négligence, entre autres. Selon un proche du dossier, au 27 mars, 18 plaintes étaient encore ouvertes.Ce sont désormais au moins trois plaintes supplémentaires qui ont, depuis, donné lieu à un accord en incluant celui conclu dimanche, selon plusieurs sources.Sauf entente de dernière minute, le tribunal va donc examiner à partir de lundi matin une seule plainte, portant sur la mort de Darcy Belanger, un Canadien marié âgé de 46 ans qui vivait à Denver.Il avait fondé l’ONG de protection de l’environnement Parvati.org et avait profité de vacances de son emploi dans la construction pour assister à une conférence de l’ONU à Nairobi.Pour simplifier la procédure, le juge fédéral Jorge Alonso a constitué des groupes restreints de cinq à six plaintes et a fixé, pour chaque groupe, une date de procès. Si toutes les plaintes d’un groupe aboutissent à un accord amiable, le procès est annulé.- Dernière minute -Boeing avait échappé in extremis en novembre à ce qui aurait été le premier procès civil lié à cet accident, grâce à une entente en fin d’après-midi la veille du début du procès.Un autre procès est prévu le 14 juillet.Ces procès ont simplement vocation à déterminer le montant de l’indemnisation des proches. Des témoins (famille, amis, collègues, etc) viennent parler de la victime et de l’impact de sa disparition sur leur vie.Les accords hors tribunaux, dont les conditions sont traditionnellement confidentielles, sont fréquents dans les procédures civiles aux Etats-Unis. Il appartient ensuite au magistrat chargé de l’affaire de les approuver ou de les rejeter.L’avion accidenté avait été livré en octobre 2018. Boeing “a accepté publiquement et dans les poursuites civiles la responsabilité des accidents du MAX car la conception du (logiciel antidécrochage) MCAS a contribué à ces événements”, avait relevé un avocat de l’avionneur lors d’une audience en octobre.Ce logiciel est aussi mis en cause dans l’accident d’un 737 MAX 8 de la compagnie indonésienne Lion Air qui s’est écrasé en mer le 29 octobre 2018 une dizaine de minutes après son décollage de Jakarta, tuant 189 personnes.Les vols commerciaux de ce modèle ont commencé en mai 2017. Toute la famille des 737 MAX a été clouée au sol pendant plus de 20 mois après ces catastrophes.Boeing a versé “plusieurs milliards de dollars”, en plus des sommes allouées lors de la procédure pénale devant un tribunal fédéral du Texas, avait souligné son avocat.Plusieurs dizaines de plaintes civiles ont également été déposées aux Etats-Unis concernant l’accident de Lion Air. Au 31 mars, une seule restait ouverte.Dans le volet pénal, portant sur les deux accidents, Boeing a signé en janvier 2021 un accord dit de poursuites différées (DPA) avec le ministère américain de la Justice.Il a été remis en cause après une série de problèmes de qualité de sa production, qui ont culminé avec un incident en vol en janvier 2024 sur un 737 MAX 9.Un second DPA a été déposé le 24 juillet auprès du tribunal fédéral de Fort Worth (Texas).Mais le juge Reed O’Connor l’a rejeté début décembre et a créé la surprise le 25 mars en annonçant l’ouverture le 23 juin d’un procès pénal avec jury populaire. Un accord peut intervenir d’ici là.

Droits de douane: Trump reste inflexible, plusieurs pays veulent négocier

Donald Trump est resté inflexible dimanche sur les droits de douane imposés au reste du monde malgré un nouveau coup de tabac sur les marchés, son administration soulignant que plus de 50 pays avaient pris contact avec la Maison Blanche pour négocier.”Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d’une réduction de leurs barrières douanières, de leurs droits de douane et l’arrêt de leur manipulation de changes”, a déclaré le ministre des Finances Scott Bessent sur la chaîne NBC.Le président républicain, dont les annonces ont fait plonger les marchés et déclenché un branle-bas de combat dans le reste de la planète, reproche aux partenaires économiques des Etats-Unis de les “piller”.En conséquence, il a décidé d’imposer un taux universel de 10% de taxe douanière sur tous les produits importés aux Etats-Unis, entré en vigueur samedi.Il va être relevé, dès mercredi, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).”Nous avons des déficits commerciaux massifs avec la Chine, l’Union européenne et beaucoup d’autres”, a écrit dimanche Donald Trump sur son réseau Truth Social.”La seule manière de régler ce problème, ce sont les droits de douane, qui vont rapporter des dizaines de milliards de dollars aux Etats-Unis”, a-t-il ajouté. “C’est magnifique.””Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible”, a expliqué Scott Bessent au sujet des partenaires commerciaux des Etats-Unis, “parce qu’après, 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro”.La Chine a immédiatement répliqué aux nouvelles taxes américaines et annoncé vendredi ses propres droits de douane.Les dirigeants européens ont eux multiplié les contacts au cours du week-end avant une réunion lundi à Luxembourg des ministres du Commerce extérieur de l’UE pour préparer “la réponse européenne aux Etats-Unis”. “Le monde tel qu’on le connaissait a disparu”, a résumé le Premier ministre britannique Keir Starmer au sujet de cette remise en cause de l’ordre mondial du commerce.- “Traitement pour se soigner” -Interrogé sur la réaction violente des Bourses, Donald Trump a fait valoir dimanche, à bord de l’avion présidentiel Air Force One, qu’il “(fallait) parfois prendre un traitement pour se soigner”.Dimanche soir, les contrats à terme, produits financiers utilisés pour prédire l’orientation des marchés, laissaient présager d’une nouvelle chute de Wall Street lundi, après deux premiers plongeons jeudi et vendredi.”On ne peut perdre de l’argent que si on vend. Et actuellement, la stratégie intelligente c’est de ne pas paniquer”, a lancé sur Fox News Peter Navarro, conseiller au commerce du milliardaire républicain.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer lundi Donald Trump à Washington pour évoquer entre autres la nouvelle taxe douanière de 17% que les Etats-Unis prévoient d’infliger à Israël.De son côté, le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du parti communiste To Lam, a demandé un délai d'”au moins 45 jours” avant l’entrée en vigueur de droits de douane de 46% sur la production vietnamienne exportée aux Etats-Unis.Ce report laisserait le temps, selon lui, aux deux pays de “parvenir à un accord le plus rapidement possible”.”Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines”, a prévenu pour sa part Scott Bessent, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.Les pays qui ont proposé d’ouvrir des discussions “le font parce qu’ils comprennent qu’ils vont subir une bonne partie de ces droits de douane”, a jugé le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett.Il s’opposait ainsi à la thèse selon laquelle ces nouvelles taxes allaient surtout pénaliser l’économie américaine, même s’il a concédé qu’il pourrait “y avoir des hausses de prix”. “Je ne pense pas qu’on va voir un effet majeur sur les consommateurs aux Etats-Unis”, a-t-il insisté.La plupart des économistes s’attendent pourtant à ce que les nouveaux droits sur les produits importés aux Etats-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent la consommation.Comme on lui demandait pourquoi la Russie ne figurait pas sur la liste des pays taxés, le conseiller économique a mis en avant les négociations en cours avec Moscou et Kiev sur la guerre en Ukraine. “Je pense que le président a pris la décision de ne pas mélanger les deux questions”, a-t-il déclaré. La Maison Blanche avait expliqué mercredi que des pays comme la Corée du Nord ou la Russie n’étaient pas concernés car ils font l’objet de sanctions américaines, ce qui bloque déjà tout commerce significatif.

Trump: la Chine a fait capoter un projet d’accord sur TikTok à cause des droits de douane

Donald Trump a rapporté dimanche que la Chine avait fait capoter un projet d’accord avec les Etats-Unis sur la vente du réseau social TikTok, à cause des nouveaux droits de douane imposés par Washington.”Si je leur avais donné une petite baisse de droits de douane, ils auraient approuvé l’accord en 15 minutes”, a déclaré M. Trump à des journalistes à bord de l’avion présidentiel Air Force One. “Ca vous montre la puissance des droits de douane, non?”Une loi votée en 2024 par le Congrès américain impose au chinois ByteDance de céder le contrôle de Tiktok sous peine d’interdiction aux Etats-Unis.Peu après son retour à la Maison Blanche fin janvier, Donald Trump avait reporté l’échéance de 75 jours, jusqu’au 5 avril. Il l’a prolongée une nouvelle fois de 75 jours vendredi, deux jours après avoir annoncé une volée de droits de douane sur l’ensemble des importations américaines, et notamment de 34% sur les produits chinois.La cession de la filiale américaine de TikTok nécessite le feu vert de ByteDance mais aussi des autorités chinoises, qui n’ont, ni l’une, ni l’autre, validé jusqu’à présent l’idée même d’une vente.Donald Trump, après avoir tenté de forcer la cession de la plateforme en 2020, s’est posé, depuis la dernière campagne présidentielle américaine, en sauveur du réseau social aux 170 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis.

Le gouvernement Trump affirme que des dizaines de pays veulent négocier sur les droits de douane

L’administration de Donald Trump a affirmé dimanche que plus de 50 pays avaient pris contact avec la Maison Blanche pour négocier sur les droits de douane généralisés imposés par Washington, prévenant que ces discussions pourraient prendre plusieurs mois.”Plus de 50 pays ont approché le gouvernement au sujet d’une réduction de leurs barrières douanières, de leurs droits de douane et l’arrêt de leur manipulation de changes”, a déclaré le ministre des Finances Scott Bessent sur la chaîne NBC.Donald Trump, dont les annonces ont fait plonger les marchés et déclenché un branle-bas de combat dans le reste de la planète, reproche aux partenaires économiques des Etats-Unis de les “piller”.En conséquence, il a décidé d’imposer un taux universel de 10% de taxe douanière sur tous les produits importés aux Etats-Unis, entré en vigueur samedi.Il va être relevé, dès mercredi, pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’Union européenne (20%) et la Chine (34%).”Nous allons voir si ce qu’ils ont à proposer est crédible”, a expliqué Scott Bessent, “parce qu’après, 20, 30, 40, 50 ans de mauvais comportements, on ne peut pas repartir de zéro”.Alors que la Chine a immédiatement répliqué aux nouvelles taxes américaines en annonçant ses propres droits de douane, les dirigeants européens ont multiplié les contacts au cours du week-end avant une réunion lundi à Luxembourg des ministres du Commerce extérieur de l’UE pour préparer “la réponse européenne aux Etats-Unis”. “Le monde tel qu’on le connaissait a disparu” a résumé le Premier ministre britannique Keir Starmer au sujet de cette remise en cause de l’ordre mondial du commerce.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit rencontrer lundi Donald Trump à Washington pour évoquer entre autres la nouvelle taxe douanière de 17% que les Etats-Unis prévoient d’infliger à Israël.De son côté, le plus haut dirigeant vietnamien, le secrétaire général du parti communiste To Lam, a demandé un délai d'”au moins 45 jours” avant l’entrée en vigueur de droits de douane de 46% sur la production vietnamienne exportée aux Etats-Unis.Ce report laisserait le temps, selon lui, aux deux pays de “parvenir à un accord le plus rapidement possible”.- “Pas de report” -Mais le ministre américain du Commerce Howard Lutnick a prévenu dimanche que “les droits de douane (arrivaient)” et ne feraient pas l’objet, dans l’immédiat, d’exemptions négociées.”Il n’y aura pas de report”, a martelé l’ancien patron de la société de courtage Cantor Fitzgerald.”Ce n’est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines”, a prévenu pour sa part Scott Bessent, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.L’administration Trump balaye également le vent de panique qui souffle sur les places financières, Wall Street ayant vu s’envoler en deux jours plus de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon l’indice Dow Jones US Total Stock Market.Les places mondiales ne sont pas épargnées: la Bourse saoudienne a ouvert la semaine dimanche avec une perte de 6,78%, sa plus lourde perte quotidienne en cinq ans.”On ne peut perdre de l’argent que si on vend. Et actuellement, la stratégie intelligente c’est de ne pas paniquer”, a lancé sur Fox News Peter Navarro, conseiller au commerce du milliardaire républicain.Les pays qui ont proposé d’ouvrir des discussions “le font parce qu’ils comprennent qu’ils vont subir une bonne partie de ces droits de douane”, a jugé le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett.Il s’opposait ainsi à la thèse selon laquelle ces nouvelles taxes allaient surtout pénaliser l’économie américaine, même s’il a concédé qu’il pourrait “y avoir des hausses de prix”. “Je ne pense pas qu’on va voir un effet majeur sur les consommateurs aux Etats-Unis”, a-t-il insisté.La plupart des économistes s’attendent pourtant à ce que les nouveaux droits sur les produits importés aux Etats-Unis provoquent une accélération de l’inflation et freinent la consommation.Comme on lui demandait pourquoi la Russie ne figurait pas sur la liste des pays taxés, le conseiller économique a mis en avant les négociations en cours avec Moscou et Kiev sur la guerre en Ukraine. “Je pense que le président a pris la décision de ne pas mélanger les deux questions”, a-t-il déclaré. La Maison Blanche avait expliqué mercredi que des pays comme la Corée du Nord ou la Russie n’étaient pas concernés car ils font l’objet de sanctions américaines, ce qui bloque déjà tout commerce significatif.

Branle-bas face aux droits de douanes et à la “disparition” de l’ancien ordre commercial mondial

“Le monde tel qu’on le connaissait a disparu” avec la flambée des droits de douanes imposée par Washington, a affirmé dimanche le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a multiplié les contacts avec ses partenaires européens ce week-end.La décision du président américain Donald Trump d’imposer des droits de douanes additionnels d’au moins 10% sur une grande partie des produits importés par les Etats-Unis fait craindre des répercussions massives sur l’économie mondiale et le commerce international.”Les anciens postulats ne peuvent plus être considérés comme acquis”, a estimé Keir Starmer dans une tribune au journal conservateur The Sunday Telegraph. “Le nouveau monde est moins régi par des règles établies, et davantage par des accords et des alliances”, a-t-il insisté.Durant le week-end, le dirigeant britannique s’est notamment entretenu avec plusieurs dirigeants européens pour discuter de l’impact de ces droits de douanes et évoquer les réponses envisagées.La décision américaine a déjà suscité un vent de panique sur les marchés financiers ces derniers jours, et l’inquiétude reste de mise avant la réouverture des Bourses mondiales lundi.Dimanche, Keir Starmer a échangé avec le chancelier allemand Olaf Scholz, son futur successeur Friedrich Merz, et avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Les dirigeants ont affirmé que l’Europe devait “se montrer à la hauteur de la situation et veiller à ce que l’impact sur les travailleurs soit minimisé”, selon un compte-rendu publié par Downing Street.La situation rend “important pour le Royaume-Uni de renforcer simultanément ses relations commerciales avec d’autres pays”, a aussi fait valoir Keir Starmer, qui tente d’assouplir les barrières commerciales avec l’UE quatre ans après l’entrée en vigueur du Brexit.La veille, le dirigeant britannique s’était aussi entretenu avec le président français Emmanuel Macron. Ils avaient convenu qu’une guerre commerciale n’était “dans l’intérêt de personne”.Les consultations vont se poursuivre cette semaine au sein de l’UE. Les ministres du Commerce extérieur des 27 doivent se réunir lundi à Luxembourg pour préparer “la réponse européenne aux Etats-Unis”.L’UE s’est vu imposer des droits supplémentaires de 20% sur ses exportations vers les Etats-Unis. Ils doivent entrer en vigueur le 9 avril. Bruxelles a promis d’ouvrir des “négociations sérieuses” avec Washington contre ces taxes jugées “injustifiées”.Lors de son échange avec Keir Starmer dimanche, Ursula von der Leyen a réaffirmé “l’engagement de l’UE à entamer des négociations avec les Etats-Unis, tout en précisant que l’UE était prête à défendre ses intérêts par des contre-mesures proportionnées si nécessaire”, selon un compte-rendu publié par la Commission.Elle a également “insisté sur sa détermination à travailler avec les partenaires (de l’UE) pour répondre à cette nouvelle réalité pour l’économie mondiale”, tout en reconnaissant que chacun “agira en fonction de ses propres priorités”. La Chine n’a, elle, pas tardé à riposter en dégainant des droits de douanes de 34% sur ses importations en provenance des Etats-Unis, le même niveau que celui annoncé par Donald Trump à l’égard des exportations chinoises vers les Etats-Unis, augurant d’une guerre commerciale entre les deux premières puissances économiques mondiales.- “toutes les options” envisagées -“Plus de 50 pays” ont entamé des négociations avec Washington, a indiqué dimanche le conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett.A Londres, relativement moins mal loti que d’autres grandes économies avec un taux minimal de 10%, le gouvernement travailliste a lancé une consultation auprès du monde économique sur une éventuelle riposte.”La priorité immédiate est de rester calme et de se battre pour le meilleur accord possible”, a toutefois affirmé Keir Starmer dimanche. “Cependant, toutes les options restent sur la table”, a-t-il insisté.Le Premier ministre s’est dit “prêt à utiliser la politique industrielle pour protéger les entreprises britanniques de la tempête”. Samedi, le constructeur automobile Jaguar Land Rover a annoncé suspendre en avril ses expéditions vers les Etats-Unis, le temps d’analyser l’impact des droits de douanes.Le gouvernement britannique espère aboutir à un accord de partenariat économique plus large qu’il négocie depuis des semaines avec Washington, et qui pourrait supprimer tout ou partie de ces droits.”Je ne conclurai un accord que s’il est bénéfique pour les entreprises britanniques et la sécurité des travailleurs”, a toutefois prévenu Keir Starmer.

Leica rayonne après un siècle d’excellence photographique

Pour être “très rapide et discrète”, la photographe Franziska Stünkel, spécialisée dans les clichés urbains, pris sur le vif, ne jure que par son boitier Leica, appareil emblématique de la marque allemande qui fête son centenaire.L’artiste berlinoise, qui capture dans les reflets des vitres le court instant où objets et humains “coexistent” dans un même motif, explique qu’elle aime “réduire la photographie à l’essentiel”.Une pratique pour laquelle le petit boîtier noir de son modèle “M11” numérique fait merveille, dit à l’AFP la photographe de 51 ans .Bien avant elle, des figures du photojournalisme tels que Robert Capa et Henri Cartier-Bresson ont contribué à la renommée de Leica. Née à Wetzlar, dans le centre de l’Allemagne, la marque à la pastille rouge résiste grâce à un positionnement de niche sur un marché de la photo archi-dominé par les géants japonais tels que Sony, Canon et Nikon. Si l’entreprise Leica de fabrication d’optiques et de microscopes a été fondée en 1869 par l’entrepreneur Ernst Leitz, c’est en 1925 qu’elle a présenté son premier modèle d’appareil 35 mm qui a jeté les bases de la photographie moderne, auparavant pratiquée en chambre grand format.- 600 pièces par appareil -Aujourd’hui, les boîtiers “made in Wetzlar” sont toujours assemblés à la main dans une usine de la ville située au nord de Francfort. Dans un environnement sans poussière, 70 ouvriers, équipés de tournevis de précision et autres pincettes, assemblent plus de 600 pièces par appareil. Un travail minutieux “qui demande beaucoup d’expérience”, explique Peter Schreiner, responsable du montage des appareils photo. Dans une halle voisine, le polissage des lentilles se fait jusqu’à “une précision de 0,1 millionième de mètre”, avant les phases également délicates de collage et de laquage, souligne Roland Elbert, chef de la fabrication optique.Après une décennie difficile dans les années 2000, l’entreprise Leica affiche une santé insolente et a totalement embrassé la technologie numérique qui représente aujourd’hui l’essentiel des ventes.Un “appareil qui fait de vous un meilleur photographe”, affirme à l’AFP l’artiste Alan Schaller, qui utilise un modèle “M11 Monochrom”, dédié à la photographie en noir et blanc.Ce Britannique règle l’ouverture, la vitesse d’obturation et la sensibilité ISO de l’objectif, assurant être “plus rapide qu’avec n’importe quel appareil automatique”.Un modèle, le “M6”, reste fabriqué pour les nostalgiques de l’argentique.- Smartphones -Les ventes annuelles de l’exercice 2024/2025 devraient “atteindre la marque record des 600 millions d’euros pour une croissance annuelle proche de 10%”, se félicite Matthias Harsch, aux commandes de l’entreprise depuis huit ans.C’est plus rapide que les ventes mondiales d’appareils numériques qui ont crû de 4% en 2024 à 6,84 milliards d’euros, selon l’institut de consommation GfK.L’innovation reste au cÅ“ur de la marque avec un budget de recherche de “plus de 10 % des ventes”, affirme M. Harsch.Au-delà des appareils photo, Leica se diversifie avec des montres, un projecteur laser pour une expérience de cinéma à la maison, et surtout une incursion toujours plus prononcée dans la photographie mobile. Son optique équipe désormais les smartphones du chinois Xiaomi, numéro trois du secteur, et le “Leitz Phone”, conçu avec Sharp pour le marché japonais. Pour autant la marque chérie des artistes n’a pas l’impression de perdre son âme : “avec un téléphone, on fait des clichés, le reste c’est de la photographie”, sourit le patron, évoquant une “cohabitation pacifique” entre les deux segments.La différence est aussi dans le prix : compter près de 9.000 euros pour le boitier nu du “M 11” et quelques milliers d’euros de plus pour l’objectif. Leica ne communique pas le nombre d’unités vendues.Les droits de douane tous azimuts lancés mercredi par les Etats-Unis seront “examinés” par Leica, commente sobrement son patron. Lors du premier mandat de Donald Trump, l’entreprise avait déjà dû affronter des surtaxes frappant ses objectifs. L’Amérique du Nord a représenté en 2024 20% des ventes de Leica, contre un tiers pour l’Asie et autant pour l’Europe, hors Allemagne (10%).