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De la décharge au podium: au Kenya, les vêtements de seconde main ont leur défilé de mode

Dans une allée poussiéreuse du plus grand marché en plein air du Kenya, des mannequins défilent dans des tenues audacieuses fabriquées à partir de textiles collectés dans des décharges et de vêtements de seconde main n’ayant pas trouvé preneur.Chaque année, des milliers de tonnes d’habits d’occasion en provenance d’Europe, des États-Unis et d’ailleurs arrivent dans le pays d’Afrique de l’Est, qui en 2023 a dépassé le Nigeria pour devenir le plus grand importateur africain de ce genre de marchandises, selon une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology).Des milliers de ballots atterrissent donc dans l’immense marché Gikomba de Nairobi, aux toits couverts de tôle. Un après-midi ensoleillé d’octobre, une importante foule s’y rassemble pour voir des mannequins défiler. Sur leurs corps, des pièces issues de ballots jusqu’ici jugés invendables ou immettables.”Quoi ? Ils ont amélioré nos vêtements !”, s’exclame un commerçant alors que les modèles glissent sur un podium en bois.Le défilé de mode, Gikomba Runway Edition (“La piste de Gikomba”), le premier du genre, fait la part belle aux jeunes stylistes kényans, dont Morgan Azedy, un spécialiste du recyclage.Le talent du designer s’exprime dans sa maison d’une seule pièce, où un ventilateur vrombit tandis qu’il fait tourner sa machine à coudre. “Je vois toujours la saleté de l’environnement autour de moi”, explique le jeune homme de 25 ans, rencontré par l’AFP avant le défilé.Sur le podium, sa collection “Kenyan Raw” (“Brut kényan”) met en avant deux thèmes marquants : le streetwear en jean et un look gothique entièrement confectionné à partir de cuir recyclé provenant de décharges et de rejets de la fripe.- “Pollution” -En utilisant ces vêtements usagés, Morgan Azedy affirme vouloir “réduire la pollution”.L’industrie mondiale de la mode est particulièrement nocive pour la planète, représentant jusqu’à 10% des émissions de gaz à effet de serre, selon la Banque mondiale.Alors que le Kenya a importé environ 197.000 tonnes de vêtements d’occasion en 2023, d’une valeur de 298 millions de dollars (256 millions d’euros), selon l’étude du MIT, l’Environment for development (EfD), un centre de recherche, estime que plus de 30% de ces textiles sont inutilisables et finissent directement dans les décharges, aggravant le problème de pollution du pays.La plupart des vêtements modernes sont fabriqués à partir de matériaux synthétiques comme le nylon et le polyester, qui sont essentiellement du plastique. Ils ne sont donc pas biodégradables. Et leur volume augmente toujours plus, parmi les autres déchets au Kenya.Olwande Akoth, une styliste exposant ses pièces recyclées de kimonos, vendait autrefois ces vêtements d’occasion. Mais elle s’est découragée. “C’est juste des ordures”, soupire-t-elle.L’Afrique de l’Est importe environ un huitième des habits de seconde main du monde, fournissant des emplois à environ 355.000 personnes, selon une étude réalisée en 2017 par l’agence d’aide du gouvernement américain, USAID, démantelée cette année par l’administration Trump.Une bénédiction pour les ménages les plus pauvres, qui trouvent ainsi des vêtements très peu chers. Mais en contrepartie, l’industrie textile locale se retrouve face à une concurrence aux prix inégalables.- “Originalité” -Des pays comme le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda ont donc cherché à restreindre ces importations. Mais ils se sont heurtés à l’AGOA, un accord commercial entre Washington et le continent africain permettant en retour d’exporter certains produits “made in Africa” aux États-Unis sans droits de douane. En 2016, la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), dont ces pays font partie, a pensé interdire les vêtements de seconde main, mais a reculé face aux craintes de perdre l’accès privilégié au marché américain.L’AGOA a expiré fin septembre. Son renouvellement par l’administration du président américain Donald Trump reste très incertain.Pour l’œil créatif de Morgan Azedy, les inconvénients des accords commerciaux, ces montagnes de vêtements s’accumulant dans des décharges, constituent toutefois un trésor. D’autant qu’acheter du tissu neuf est simplement “trop cher”, dit-il.Entre ses mains, un pantalon en jean surdimensionné a été transformé en une veste à étages et à volants associée à un pantalon évasé et des chaussures à plateforme.Un souci d'”originalité” qui lui a permis de présenter sa collection à la Fashion Week de Berlin l’année dernière.Après avoir habillé plusieurs musiciens régionaux, Morgan Azedy rêve désormais encore plus grand : il veut emmener ce que d’autres considèrent comme des déchets textiles aux grands messes de la mode de Paris et New York.

Les Bourses européennes ouvrent dans le vert

Les Bourses européennes ont ouvert dans le vert lundi, tentant un rebond après leurs pertes de vendredi et poussées par les espoirs de désescalade des tensions commerciales entre Washington et Pékin après des propos plus conciliants de Donald Trump.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris gagnait 0,53%, Francfort 0,55%, Londres 0,16% et Milan 0,49%.

Le gouvernement Lecornu 2 entre en fonction, pour combien de temps ?

Le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu, mêlant ministres politiques et techniciens, entre en fonction lundi, avec l’objectif de déposer un projet de budget dans les temps et de trouver le “chemin” qui lui évite la censure promise par les oppositions.Après des passations de pouvoir que Matignon a souhaité “sobres”, sans presse, sans invités et en intérieur, le chef de gouvernement réunira ses nouveaux ministres à Matignon à 14H30. Leur priorité sera de “donner un budget à la France d’ici la fin de l’année”, et d’essayer de sortir la France d’une crise politique inédite.Démissionnaire en début de semaine dernière, reconduit vendredi au terme d’une mission éclair auprès des forces politiques, Sébastien Lecornu est sur une corde raide. L’ensemble des oppositions menacent de le faire tomber et il ne doit ses espoirs de survie qu’au Parti socialiste, avec lequel il tente de s’accorder, notamment sur les retraites.Un premier conseil des ministres doit se tenir mardi à 10H00, au retour du président Emmanuel Macron d’un déplacement en Egypte pour soutenir l’accord entre Israël et le Hamas. Le gouvernement espère y présenter un projet de budget afin qu’il puisse être transmis dans la journée au Parlement, puis être débattu dans les temps impartis. La Constitution prévoit que le Parlement dispose de 70 jours pour l’examiner et l’adopter avant le 31 décembre. Le Premier ministre devrait dans les jours suivants prononcer sa traditionnelle, et très attendue, déclaration de politique générale (DPG), où il donnera sa feuille de route alors qu’il reste comme ses prédécesseurs privé de majorité.- Equipe renouvelée -Il a présenté dimanche soir tard une équipe composée de nouveaux visages, dont huit de la société civile, et 26 issus de forces politiques, dont 11 du parti présidentiel Renaissance. Mais les six ministres de droite ont été aussitôt exclus du parti Les Républicains (LR) de Bruno Retailleau qui avait donné pour consigne – contestée par les députés – de ne pas entrer dans l’équipe Lecornu 2.Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, succède à Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, le PDG sortant de la SNCF Jean-Pierre Farandou est nommé au Travail, et l’ex-directeur général de l’Enseignement scolaire Edouard Geffray à l’Education, succédant à Elisabeth Borne qui quitte le gouvernement.Autres nominations de personnalités moins connues, politiques cette fois: le chef des députés indépendants Liot Laurent Panifous se voit confier les Relations avec le Parlement, alors que son groupe sera clé aussi dans le vote pour ou contre la censure. La députée macroniste Maud Bregeon devient porte-parole du gouvernement, comme elle l’était déjà dans l’équipe de Michel Barnier. Plusieurs ministres, déjà présents dans les gouvernement Bayrou ou Barnier, demeurent en place.Moins attendu alors que Sébastien Lecornu ne souhaitait pas s’entourer de personnalités ayant des ambitions présidentielles, Gérald Darmanin a été renommé garde des Sceaux. Il a annoncé se mettre “en congé de (ses) activités partisanes”.- “Pas de très bons signes” -Après les prises de distance successives de LR et de la plupart de ses alliés centristes durant le week-end, Sébastien Lecornu a remercié ceux qui “s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté, au-delà des intérêts personnels et partisans”. Ce nouvel exécutif de 34 ministres, beaucoup moins resserré qu’annoncé, a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée. “Ne déballez pas trop vite vos cartons, la censure arrive”, a écrit sur X la cheffe du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot. Marine Le Pen (RN) a annoncé le dépôt d’une motion de censure dès lundi.Si Sébastien Lecornu devait démissionner à nouveau, la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée notamment par l’extrême droite, pourrait se rapprocher davantage.Le groupe socialiste (69 députés), seul capable de sauver le nouveau gouvernement, a placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu.”Il n’y a pas de très bons signes qui sont donnés”, a regretté dimanche sur BFMTV le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet. Mais il a précisé, comme le chef du parti Olivier Faure, que les socialistes attendraient la déclaration de politique générale pour se prononcer.

Chine: le commerce extérieur en forme avant de nouvelles taxes de Trump

La Chine a vu son commerce extérieur reprendre des couleurs en septembre, selon des données des Douanes publiées lundi, au moment où le président américain Donald Trump menace de reprendre la guerre commerciale bilatérale.Le géant asiatique fait face depuis la pandémie de Covid-19 à plusieurs difficultés économiques, dont une consommation intérieure atone et un marché de l’emploi morose, notamment en raison d’une crise prolongée du secteur immobilier.Dans ce contexte, Donald Trump a annoncé la semaine dernière que les Etats-Unis frapperaient les marchandises chinoises de droits de douane supplémentaires de 100%, s’ajoutant à ceux déjà en vigueur, à partir du 1er novembre “ou avant”.Cette déclaration, qui menace de relancer une guerre commerciale qui s’était apaisée ces derniers mois entre Pékin et Washington, met en péril le commerce extérieur chinois, même si ce dernier a affiché une bonne santé le mois dernier.Les exportations de la Chine ont ainsi grimpé de 8,3% sur un an en septembre, plus d’attendu. Ce chiffre est supérieur à la prévision d’économistes interrogés par l’agence Bloomberg – qui tablaient sur une hausse de 6,6%.De leur côté, les importations du géant asiatique ont augmenté de 7,4% le mois dernier sur un an. Là encore, il s’agit d’un résultat significativement plus élevé que ce qu’attendaient les analystes de Bloomberg (+1,9%).Des signes encourageants pour l’économie chinoise.- “Résilience” -La Chine reste très dépendante des exportations, qui font depuis de nombreuses années office de moteur économique.Mais ce modèle est remis en cause par la guerre commerciale lancée par Donald Trump en début d’année, à laquelle Pékin a riposté avec fermeté.Malgré la nouvelle dégradation des relations commerciales bilatérales à la suite des récents propos du président américain, les exportations chinoises vers les Etats-Unis ont augmenté de 8,6% en septembre par rapport à août, selon les chiffres publiés lundi par les Douanes chinoises.La Chine y a exporté pour 34,3 milliards de dollars de marchandises le mois dernier, d’après la même source, contre 31,6 milliards de dollars en août.”Si cette résilience (du commerce extérieur) souligne la capacité des exportateurs chinois à faire face aux (actuels) droits de douane américains, la dernière escalade des tensions avec les États-Unis risque d’entraîner une baisse”, prévient toutefois dans une note Zichun Huang, économiste du cabinet Capital Economics.L’annonce par Donald Trump vendredi de nouveaux droits de douane a secoué les marchés mondiaux et remis en question une rencontre potentielle avec le président Xi Jinping dans quelques semaines en Corée du Sud.- “Ne vous inquiétez pas” -Le locataire de la Maison Blanche avait dit réagir à une “posture commerciale extraordinairement agressive” adoptée par la Chine qui a décidé d’encadrer davantage les exportations de technologies liées aux terres rares. En réponse aux annonces de Donald Trump, la Chine a accusé dimanche les États-Unis de “deux poids, deux mesures”.Mais le président américain a adopté dimanche un ton plus conciliant.”Ne vous inquiétez pas pour la Chine, tout va bien se passer! Le très respecté président Xi a juste eu un mauvais moment. Il ne veut pas de dépression pour son pays, et moi non plus”, a-t-il déclaré sur sa plateforme Truth Social.Les relations commerciales sino-américaines ont connu des hauts et des bas en 2025.Sous l’effet de l’offensive protectionniste déclenchée par Donald Trump depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, les droits de douane entre les deux pays ont atteint des niveaux trois fois supérieurs à la normale des deux côtés, perturbant les chaînes d’approvisionnement.Depuis, Washington et Pékin ont conclu un accord visant à désamorcer les tensions, abaissant temporairement les droits de douane à 30% pour les produits chinois importés aux États-Unis et à 10% pour les biens américains importés en Chine.

Nobel d’économie: intelligence artificielle ou écart de richesse pour clore la saison 2025

Créé à la mémoire d’Alfred Nobel, le prix d’économie boucle lundi la saison 2025 des fameuses récompenses et pourrait primer l’économie comportementale, à moins que des recherches sur l’intelligence artificielle ou les inégalités n’emportent la faveur du jury, selon les experts consultés par l’AFP.Le nom du ou des heureux élus – le prix d’économie est souvent attribué collégialement – sera rendu public à partir de 11H45 (09H45 GMT) à l’Académie des sciences à Stockholm.Il succédera à un trio de chercheurs basé aux Etats-Unis et récompensé l’an dernier pour des recherches sur les disparités de richesses entre pays, l’Américano-turc Daron Acemoglu et les Britanno-américains Simon Johnson et James A. Robinson.Prédire le futur lauréat n’a rien d’une science exacte mais nombreux sont ceux qui établissent une feuille de route pour tenter de l’identifier, le processus de nomination et de sélection étant secret.Pour Micael Dahlén, professeur à l’Ecole de commerce de Stockholm, il faut regarder du côté des disciplines économiques primées par le passé.”L’économie de l’information est bien placée, le dernier prix la récompensant date de 2016″, avec la théorie du contrat, qui étudie les relations d’échange entre des agents économiques, en tenant compte des contraintes d’information, estime-t-il.”Ces dernières années, notamment avec l’IA, le domaine est devenu très pertinent. Un candidat fort est Erik Brynjolfsson (Etats-Unis). Un autre candidat intéressant est Monika Schnitzer (Allemagne) dans le domaine de l’économie internationale”, a-t-il dit à l’AFP.En la matière, le comité Nobel pourrait aussi distinguer l’Américaine Susan Athey qui explore comment les nouvelles technologies transforment les marchés et les politiques publiques, explique Mikael Carlsson, de l’université d’Uppsala.- Trois lauréates seulement -Les femmes sont notablement peu nombreuses – trois seulement sur 96 lauréats – dans le palmarès du prix. La parité, si elle n’intervient pas directement dans le processus de sélection, reste une préoccupation sous-jacente.”Personne n’est insensible à la manière dont les décisions sont comprises”, dit Magnus Henrekson, de l’Institut de recherche en économie industrielle de Stockholm. L’édition 2025 des prix Nobel a couronné deux femmes, l’Américaine Mary Brunkow, colauréate du prix de médecine, et la cheffe de l’opposition vénézuélienne Maria Corina Machado pour la paix.Seul à ne pas avoir été prévu dans le testament d’Alfred Nobel, le prix d’économie a été créé par la Banque centrale suédoise “à la mémoire” de l’inventeur. Il s’est ajouté en 1969 aux cinq traditionnelles récompenses (médecine, physique, chimie, littérature et paix), lui valant chez ses détracteurs le sobriquet de “faux Nobel”.  “S’il avait rédigé son testament aujourd’hui, je pense que les sciences économiques seraient incluses tant elles sont importantes pour notre compréhension des événements mondiaux et pour la façon dont nous pouvons améliorer nos sociétés”, a assuré M. Dahlén.Le millésime 2025 pourrait primer des économistes qui travaillent sur les inégalités de richesse, Emmanuel Saez (France/Etats-Unis) et Thomas Piketty (France), estime l’Université de Göteborg.”Leurs comparaisons internationales et bases de données ouvertes ont rendu le débat plus factuel et renforcé la compréhension de la manière dont différents systèmes fiscaux peuvent réduire les inégalités sans freiner le développement économique”, a indiqué Olof Johansson Stenman dans une analyse. Gabriel Zucman (France) pourrait aussi leur être associé si sa récente notoriété ne rebute pas la discrète Académie des sciences qui attribue le prix. “Ca peut (la) dissuader”, croit savoir Magnus Henrekson.Gabriel Zucman a reçu en 2023 la médaille John Bates Clark, récompense considérée par des commentateurs avisés comme annonciatrice du Nobel, 17% des lauréats l’ayant reçue.Parmi les autres candidats possibles, les experts mettent en avant les noms de la Belge Marianne Bertrand, spécialiste des discriminations évoquée par l’Institut Clarivate, du Suisse Ernst Fehr, spécialisé dans l’économie comportementale et la neuroéconomie, qui pourrait le partager avec les Américains George Loewenstein et Colin Camerer, ainsi que ceux du Japonais Nobuhiro Kiyotaki et du Britannique John H. Moore, pour leurs travaux sur les impacts des frictions financières sur les cycles économiques, et de l’Américain Robert Barro pour ses recherches sur la croissance.Les lauréats reçoivent un chèque de 11 millions de couronnes (un million d’euros), à partager en cas de multiples gagnants.

Le rideau tombe sur l’Expo universelle d’Osaka, 27 millions de visiteurs au compteur

L’Exposition universelle d’Osaka s’achève lundi après avoir accueilli pendant six mois plus de 27 millions de visiteurs –un succès inattendu– venus admirer les pavillons de 160 pays et régions, dans un parc architectural désormais voué à être démantelé.Trois ans après Dubaï, l'”Expo-2025″ se tenait sur l’île artificielle de Yumeshima à Osaka (ouest du Japon), avec pour emblème un imposant “Grand Anneau” de bois de 2 km de circonférence et 20 m de haut entourant les pavillons nationaux.Cette immense construction sera démantelée, mais une section de 200 mètres sera préservée sur place, selon les organisateurs. Signe de sa popularité, une lycéenne a lancé une pétition –signée par 7.000 personnes– pour sauvegarder la structure entière. Les pavillons des pays participants, eux, seront démontés d’ici février 2028.L’événement a bénéficié d’un succès populaire inattendu avec plus de 27 millions de visiteurs, dont 22 millions de billets vendus, selon les chiffres officiels.Et malgré les difficultés financières liées aux coûts de construction, un monde économique peu motivé, le désintérêt initial du grand public, et un appétit médiatique très relatif. Cela reste en-deçà du record de 64 millions de visiteurs de l’Expo de Shanghai-2010.- Météorite martienne et cœur artificiel -Organisées depuis 1851 (celle de 1889 laissa pour héritage la Tour Eiffel à Paris), les Expositions universelles offrent l’occasion aux pays participants de rivaliser via l’architecture des pavillons et la présentation de leurs cultures et technologies.A Osaka, une météorite martienne et un cœur artificiel battant cultivé via des cellules souches figuraient parmi les attractions-vedettes.Si maints pays vantaient des innovations technologiques, le pavillon français abritait des statues de Rodin, une tapisserie d’Aubusson dans le style du studio d’animation Ghibli, une gargouille de Notre-Dame… Drapé de blanc, il a attiré 4,6 millions de visiteurs.Son commissaire général, Jacques Maire, fait part à l’AFP d'”une vraie satisfaction”, tout en rappelant les “difficultés à vendre” l’événement.Le pavillon a été largement cofinancé par plusieurs partenaires, comme le géant du luxe LVMH, les Vins d’Alsace, ou encore l’assureur Axa.”Nous, on ne peut pas montrer une valise ou une robe pour présenter nos produits. On a choisi une proposition artistique” avec un film diffusé aux visiteurs, “ce qui permet d’ajouter à la reconnaissance de la marque, à notre image, ça ajoute à l’ensemble de nos forces” au Japon, a indiqué à l’AFP Thomas Buberl, directeur-général d’AXA.L’occasion de renforcer sa visibilité sur un marché nippon où il reste minoritaire face aux assureurs japonais, tout en étant l’une des plus grosses firmes françaises implantées dans l’archipel. Il s’y affiche en nette progression sur l’assurance-vie, sur fond de fort vieillissement démographique et de besoins accrus dans la santé, explique M. Buberl.La prochaine Expo universelle est prévue en 2030 à Ryad (Arabie saoudite).

Lecornu 2: un gouvernement mêlant techniciens, société civile et politiques

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé dimanche soir le “gouvernement de mission”, mêlant “société civile”, “profils expérimentés et de jeunes parlementaires”, avec lequel il entend déposer un projet de budget à temps et contrer ensuite la censure promise par les oppositions. Annoncé tard dimanche, deux jours exactement après la renomination de Sébastien Lecornu à Matignon, le gouvernement compte 34 ministres dont 19 de plein exercice. Il est notamment composé de nouvelles têtes, pour certaines venues de la société civile, comme l’étaient les gouvernements d’Édouard Philippe lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, succède au président de LR Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, l’ancien PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou est nommé au Travail, Monique Barbut, l’ex-présidente de WWF France, à la Transition écologique ou encore l’ex-directeur général de l’Enseignement scolaire, Édouard Geffray à la tête du ministère de l’Éducation, ce qui entraîne la sortie du gouvernement d’Élisabeth Borne.Autres nominations de personnalités moins connues, politiques cette fois: le chef des députés indépendants Liot Laurent Panifous se voit confier les Relations avec le Parlement, la députée macroniste Maud Bregeon est porte-parole du gouvernement.Plusieurs ministres, déjà présents dans les gouvernement Bayrou ou Barnier, demeurent en place. Catherine Vautrin quitte le Travail et la Santé pour les Armées, Jean-Noël Barrot reste aux Affaires étrangères et Rachida Dati à la Culture. – exclusions de LR -Moins attendu alors que Sébastien Lecornu s’était donné comme consigne de ne s’entourer que de personnalités n’ayant aucune ambition pour 2027, Gérald Darmanin a été reconduit Garde des Sceaux. Il a annoncé sur X se mettre “en congé de (ses) activités partisanes”. Six ministres viennent par ailleurs du parti Les Républicains (LR), dont la consigne donnée samedi était pourtant de ne pas participer au gouvernement. Parmi eux, Annie Genevard, reconduite à l’Agriculture ou Vincent Jeanbrun, porte-parole du parti qui s’installe au Logement. LR a annoncé leur exclusion. Les trois ministres venant d’Horizons, le parti d’Edouard Philippe qui s’était montré réservé sur une participation au gouvernement, dont Naïma Moutchou à l’Outre-mer, ne seront en revanche pas exclus, a précisé une source au groupe dimanche soir.- Menaces de censure -Un premier conseil des ministres doit se tenir mardi à 10H00, au retour du président Macron d’un déplacement en Egypte et après des passations de pouvoir dans les ministères que le chef du gouvernement a souhaité “sobre”, sans presse et sans invités. Sébastien Lecornu, qui s’est entretenu plus de trois heures dimanche soir avec Emmanuel Macron, leur a confié la “mission” sur X de “donner un budget à la France avant la fin de l’année”. Le temps presse car la Constitution prévoit que le Parlement dispose de 70 jours pour examiner le budget avant le 31 décembre. Il faudrait donc que le projet de budget lui soit transmis mardi. Après les défections successives de LR et de la plupart de ses alliés centristes ce week-end, le Premier ministre a remercié ceux qui “s’engagent dans ce gouvernement en toute liberté, au-delà des intérêts personnels et partisans”.  Au total, 26 ministres ont une étiquette partisane et huit viennent de la société civile.   Son entourage a fait savoir qu’il allait donner “des instructions sur la sobriété du gouvernement” avec notamment un “nombre de membres de cabinet très limité”. Ce nouvel exécutif, beaucoup moins resserré qu’annoncé, a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée, car l’ensemble des oppositions – hors PS –  menacent Sébastien Lecornu de censure. “Ne déballez pas trop vite vos cartons, la censure arrive”, a de fait tweeté la cheffe du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot. Et Marine Le Pen (RN) a annoncé le dépôt d’une motion de censure dès lundi. Si Sébastien Lecornu devait démissionner à nouveau, la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée notamment par l’extrême droite, se rapprocherait davantage.Le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le nouveau gouvernement et a placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.”Il n’y a pas de très bons signes qui sont donnés”, a regretté dimanche sur BFMTV le secrétaire général du PS, Pierre Jouvet, tout en maintenant la position du parti d’attendre la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu pour décider ou non d’une censure.  

L’ex-patron de Système U, Serge Papin, nommé ministre des PME

L’ancien patron de Système U, Serge Papin, a été nommé dimanche ministre des PME par Sébastien Lecornu, désireux de faire entrer des figures de la société civile dans son second gouvernement.”Je voudrais incarner le quotidien des Français”, a réagi auprès de l’AFP le Vendéen de 70 ans, qui avait dirigé de 2005 à 2018 le groupe de supermarchés connu pour ses enseignes Super U ou Hyper U, devenu depuis Coopérative U.”J’apprécie beaucoup que la société civile puisse rejoindre le gouvernement pour essayer de favoriser la réconciliation plutôt que les clivages”, a-t-il ajouté.Outre les petites et moyennes entreprises, il aura la charge du commerce, de l’artisanat, du tourisme et du pouvoir d’achat.Actif dans le conseil aux entreprises, Serge Papin avait rendu en 2020 un rapport sur les relations toujours tendues entre la grande distribution et ses fournisseurs agro-industriels.Ses travaux ont inspiré la loi dite Egalim 2, adoptée lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, qui visait à protéger la rémunération des agriculteurs dans ces discussions.Plus récemment, il avait été nommé au conseil d’administration d’Auchan Retail International, qui chapeaute l’activité distribution du groupe dans le monde, fin 2022, poste qu’il a quitté en janvier. Il avait un temps été pressenti pour prendre la présidence du conseil d’administration d’Auchan France, qui lui échappera finalement.Il est également membre du conseil de surveillance de la chaîne de supermarchés anti-gaspillage Nous anti-gaspi. Titulaire d’un BEP Commerce, il rejoint la grande distribution comme manutentionnaire au début des années 1970.A la tête de Système U (Super U), il est régulièrement invité sur les plateaux de télévision pour évoquer les sujets de grande distribution, comme l’a été ensuite son successeur Dominique Schelcher.Il succède à Véronique Louwagie, issu des rangs LR, dont le bureau politique a décidé de ne pas participer à l’exécutif.

Jean-Pierre Farandou, un cheminot au Travail

Jean-Pierre Farandou, reconnu pour son ouverture au dialogue pendant les six ans qu’il a passés à la tête de la SNCF, notamment sur le sujet de la  retraite des cheminots, devient ministre du Travail et des Solidarités.Nommé dimanche, celui qui est toujours officiellement président de la SNCF prend place dans le second gouvernement de Sébastien Lecornu, finalement reconduit à Matignon après plusieurs jours de tractation avec les oppositions politiques. En jeu notamment, la suspension de la réforme des retraites de 2023 demandée par la gauche.- “Infatigable du dialogue social” -Cette hypothèse a provoqué l’ire d’une partie de la droite, mais pourrait devenir une des concessions du gouvernement Lecornu 2 au Parlement pour éviter la censure.Des compromis sur les retraites, Jean-Pierre Farandou en a déjà fait l’expérience.Pour éviter, avec succès, qu’un mouvement social parmi les cheminots perturbent la bonne tenue des Jeux de Paris, Jean-Pierre Farandou signe en 2024 un accord sur la fin de carrière, provoquant alors une polémique à droite et au sein d’une partie du gouvernement Attal.Certains dénonçaient “un contournement de la réforme des retraites”, ce que contestait fermement Jean-Pierre Farandou.Tout juste un mois après sa nomination en novembre 2019 comme président de la SNCF, il connaissait déjà un premier mouvement social parmi les plus longs de l’histoire du groupe ferroviaire public contre le premier projet de réforme des retraites d’Emmanuel Macron, finalement abandonné pendant la crise du Covid-19.En 2023, les cheminots se mettent de nouveau massivement en grève contre une réforme qui recule l’âge de départ à 64 ans et qui sera, elle, finalement adoptée par le Parlement la même année.”Je suis un infatigable du dialogue social”, a souvent répété cet ingénieur des Mines, fils d’une institutrice et plutôt identifié à gauche. “Farandou c’est un cheminot, donc on a un langage commun”, lui reconnaissait fin 2024 le délégué Sud-Rail Fabien Villedieu, qui s’est pourtant souvent opposé à son patron, qui a rejoint la SNCF au début des années 1980.”On peut lui reconnaître une capacité à écouter”, confirmait Thierry Nier, de la CGT-Cheminots. “Mais ça ne fait pas l’alpha et l’oméga. Il nous a écouté sur le fret et on a quand même eu la liquidation de Fret SNCF” (en raison d’une procédure pour aides illégales intentée par la Commission européenne), relevait-il.- Plan d’économies -A son arrivée à la présidence de la SNCF Jean-Pierre Farandou se voit confier une mission: mettre en oeuvre la réforme ferroviaire de 2018 et transformer l’établissement public SNCF en société anonyme à capitaux publics, pour la préparer à entrer dans le monde de la concurrence.Le défi est de taille face à un corps cheminot récalcitrant, privé de son statut et des avantages qui vont avec à partir de janvier 2020, pour les nouveaux entrants. Il doit mener un plan d’économies pour améliorer la compétitivité de la SNCF, si possible sans s’endetter.Affable, il se distingue de son prédécesseur Guillaume Pepy, plus ostentatoire, par une forme de frugalité affichée.A peine quelques mois après son arrivée, le groupe ferroviaire est confronté à l’une des pires crises de son histoire.La pandémie de Covid-19 paralyse la quasi totalité des trains et seuls quelques TGV roulent encore, outre des trains sanitaires affrétés pour transporter les malades en dehors des régions submergées par l’épidémie.La SNCF navigue au gré des vagues d’épidémie successives, des confinements et des couvre-feu, mais parvient a sortir la tête de l’eau à partir de 2021. En 2022, elle affiche même un bénéfice record: 2,4 milliards d’euros.Le mandat de Jean-Pierre Farandou devait officiellement s’achever mi-2024. Il a d’abord été reconduit jusqu’aux termes des Jeux de Paris, puis jusqu’à la nomination de son successeur, maintes fois reportée depuis la dissolution de l’Assemblée nationale.Sa nomination comme ministre du Travail dimanche pourrait enfin mettre fin à son intérim et laisser le champ libre à l’ex-Premier ministre et actuel PDG de la RATP Jean Castex, désigné par l’Elysée pour lui succéder.

Gouvernement: un mélange de politiques et techniciens pressentis

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a proposé, selon Matignon, un “mélange de société civile avec des profils expérimentés et de jeunes parlementaires” pour son deuxième gouvernement, qui doit être dévoilé dimanche soir et a été composé dans l’urgence pour déposer un projet de budget à temps. Selon des sources proches de l’exécutif, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, succèdera à Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur, l’ancien PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou serait nommé au Travail, Catherine Vautrin aux Armées et Monique Barbut, l’ex-présidente de WWF France, à la Transition écologique. Enfin, l’ex-directeur général de l’Enseignement scolaire, Edouard Geffray, encore un profil technique, prendra la tête du ministère de l’Éducation, ce qui devrait se traduire par la sortie du gouvernement d’Elisabeth Borne.Autre nomination, le chef des députés Liot Laurent Panifous doit se voir confier les Relations avec le Parlement.   Sébastien Lecornu a l’intention de “faire émerger de nouveaux visages”, a dit Matignon.A l’Elysée depuis 19H00 environ, Le Premier ministre, tout juste renommé il y a 48 heures, s’entretenait toujours avec Emmanuel Macron à 21H00. – Nervosité -Le temps presse pour composer une équipe gouvernementale et tenir un conseil des ministres, alors que le chef de l’Etat s’envole dans la nuit pour l’Egypte et que la Constitution prévoit que le Parlement dispose de 70 jours pour examiner le budget avant le 31 décembre.Il faudrait donc que le projet de budget lui soit transmis mardi. Ce nouvel exécutif, apparemment resserré, a toutefois une durée de vie qui pourrait être limitée, dans la mesure où l’ensemble des oppositions – hors PS qui attend la garantie d’une suspension de la réforme des retraites – menacent Sébastien Lecornu de censure. Ce dernier a dû oeuvrer tout le week-end pour composer son équipe sans l’aide de ses alliés centristes ni des Républicains (LR) qui ont décidé samedi de ne plus participer au gouvernement tout en le soutenant “texte par texte” au Parlement. Mais le parti s’attend à ce que des LR participent au gouvernement.Les signes de nervosité se sont multipliés dimanche au sein du parti issu du gaullisme. Au moins une ministre sortante, Annie Genevard (Agriculture), serait tentée de rempiler. “Annie, vous ne pouvez pas faire ça”, lui a intimé sur X le président des jeunes LR Théo Am’Saadi. “La décision du BP (Bureau politique) doit être respectée.”Le ministre LR sortant de la Santé Yannick Neuder a fait savoir de son côté qu’il avait décliné une proposition du Premier ministre de rester au gouvernement.Le bureau politique d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, a également souhaité garder ses distances avec le gouvernement, en attendant d’en savoir plus sur ses intentions. Quant au Modem de François Bayrou, fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron, il s’est montré très réticent à toute participation. – Gage de bonne foi -Sébastien Lecornu, qui a démissionné lundi dernier parce que “les conditions n’étaient plus remplies”, a fait monter la pression dimanche en promettant dans la presse dominicale qu’il ferait de même si ces conditions “n’étaient plus remplies à nouveau”. “Je ne ferai pas n’importe quoi”, a-t-il assuré à La Tribune dimanche. De fait, s’il devait démissionner à nouveau, la perspective d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, réclamée notamment par l’extrême droite, se rapprocherait davantage. Le président Emmanuel Macron, qui sera absent toute la journée de lundi, pour un voyage en Egypte de soutien au plan Trump sur Gaza, a d’ailleurs brandi cette menace aux différents partis qu’il a reçus vendredi, s’ils ne parvenaient pas à s’entendre. Et si la question du casting et des délais était résolue, il faudrait alors pour le gouvernement Lecornu 2 se maintenir au pouvoir. A l’exception du PS, l’ensemble de la gauche a appelé à la censure immédiate, de même que le Rassemblement national et l’UDR d’Eric Ciotti. Ce qui place le parti à la rose comme un “partenaire obligé” de la macronie finissante, a persiflé dimanche le patron des sénateurs centristes Hervé Marseille (Union des démocrates et indépendants, UDI), en prévenant qu’une censure est possible dès “cette semaine”.Car le groupe socialiste (69 députés) est le seul capable de sauver le futur gouvernement et a du coup placé la barre assez haut. Sans confirmation “de l’abandon du 49-3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons”, a-t-il prévenu dès vendredi.Une telle suspension “n’épuiserait pas le débat sur le budget et l’avenir de la France, mais ce serait un gage de sa bonne foi et de sa volonté d’ouvrir une nouvelle période”, a précisé Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, dans La Tribune Dimanche.