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Une page se tourne chez Dior avec le départ de Maria Grazia Chiuri

Le bruit courait depuis plusieurs mois: la créatrice Maria Grazia Chiuri quitte ses fonctions de directrice artistique des collections Femme de Dior, laissant ainsi la porte ouverte à Jonathan Anderson, dont le nom revient avec insistance pour lui succéder.Nommée en 2016, Maria Grazia a été la première femme à occuper le poste de directrice artistique dans la maison parisienne, propriété du groupe LVMH.Dans un communiqué, Dior a exprimé sa “plus vive gratitude” à Mme Chiuri après une “formidable collaboration”, précisant que c’est elle qui avait souhaité quitter son poste.”Je suis tout particulièrement reconnaissante du travail accompli par mes équipes et par les Ateliers. (…) Ensemble, nous avons construit un chapitre marquant dont je suis immensément fière”, a souligné Maria Grazia Chiuri, citée dans ce texte.Delphine Arnault, patronne de Christian Dior Couture, a pour sa part salué son “immense travail avec un point de vue féministe inspirant et une créativité exceptionnelle”.Après l’extravagant et provocateur John Galliano et l’acclamé mais éphémère Raf Simons, la styliste de 61 ans a en effet réussi en neuf ans à imposer sa vision de la femme Dior, à travers notamment un style plus “portable” et “confortable” et ses collaborations avec des artistes féministes.Fraîchement débarquée de Valentino, la créatrice avait notamment fait sensation en présentant pour son premier défilé en octobre 2016 un simple t-shirt blanc arborant le message “We should all be feminists” en lettres noires, une phrase empruntée à l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. “Elle a vraiment écrit un chapitre de l’histoire de la maison Dior”, a estimé auprès de l’AFP Serge Carreira, professeur affilié à Sciences Po, spécialiste de l’industrie du luxe.Si certains lui reprochent un manque de créativité, cet expert juge au contraire qu'”elle a réussi à impulser et créer une identité Dior Femme extrêmement cohérente, très authentique aussi par rapport à elle, qu’elle a constamment revigorée et alimentée avec des idées nouvelles”.- Standing ovation – La créatrice a présenté mardi à Rome, sa ville natale, sa dernière collection croisière lors d’un défilé dans les jardins de la Villa Albani, un palais néoclassique du XVIIIe siècle. Cet événement spectaculaire, inspiré par le “Bal Blanc” donné à Paris en 1930 par Mimi Pecci-Blunt, s’est conclu par une standing ovation des invités. Parmi eux figuraient Silvia Venturini Fendi, petite-fille des fondateurs de Fendi et directrice artistique des collections homme de la maison, et Valentino Garavani, fondateur de Valentino. Soit deux grands noms de la mode italienne avec lesquels a collaboré Maria Grazia Chiuri avant de rejoindre Dior. Formée à l’Instituto Europeo di Design de Rome, la styliste a en effet d’abord travaillé chez Fendi dans les années 1990, où, avec son compatriote Pierpaolo Piccioli, elle a imposé les sacs comme des pièces incontournables, à l’image du fameux “baguette”. Elle a ensuite rejoint Valentino, toujours avec son comparse, en 1999. Nommés en 2008 codirecteurs artistiques de la griffe, ils ont contribué pendant huit ans au renouveau de la maison italienne.- L’hypothèse Anderson – Le départ de Maria Grazia Chiuri de Dior est l’un des plus gros événements du vaste mercato qui agite le milieu de la mode ces derniers mois.  Le nom de son successeur n’a pas été officiellement annoncé, même si le nom de Jonathan Anderson circule depuis plusieurs mois. Nommé à la tête de Dior Homme en avril, en remplacement de Kim Jones, le créateur nord-irlandais deviendrait ainsi le premier styliste à diriger à la fois les collections Homme et Femme de la maison parisienne.”Ce serait d’une certaine façon une sorte de nouveau chapitre, avec peut-être l’idée de tisser des liens et d’avoir une plus grande cohérence entre un discours homme et un discours femme, et donc d’avoir quelque chose d’impactant pour les audiences et pour les consommateurs”, a relevé Serge Carreira, alors que LVMH, tout comme l’ensemble du secteur du luxe, traverse un ralentissement de sa croissance. Salué pour avoir propulsé sur le devant de la scène la marque espagnole Loewe, également propriété du groupe LVMH, Jonathan Anderson est considéré à 40 ans comme un des enfants prodiges de la mode.Nul doute que son premier défilé pour Dior en juin sera l’un des plus scrutés de la Fashion Week masculine de Paris, avant celui de Matthieu Blazy chez Chanel en octobre. 

Loi simplification: après le recul du ZAN, l’Assemblée approuve la suppression des “zones à faibles émissions”

Saisie du projet de loi de “simplification”, l’Assemblée nationale a approuvé mercredi coup sur coup un recul du principe de “zéro artificialisation nette”, et surtout la suppression des zones à faibles émissions, qui restreignent la circulation de certains véhicules.Introduite en commission à l’initiative de LR et du RN, la suppression des zones à faibles émissions (ZFE) a été adoptée par 98 voix contre 51, avec celles de l’alliance RN-UDR, de la droite, de LFI et quelques macronistes.Ecologistes et socialistes ont largement voté contre, comme certains députés MoDem et Horizons. Le gouvernement était opposé à la suppression, proposant, sans succès, un compromis.Initiées en 2019 pour limiter les émissions de particules fines, les ZFE sont une mesure emblématique de la loi Climat et résilience du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, excluant de leur périmètre certains véhicules très anciens et polluants, identifiés par les vignettes Crit’Air 3 ou plus selon les villes.Mais leur application est critiquée par de nombreux responsables politiques qui considèrent qu’elles excluent des catégories de la population ne pouvant acheter des véhicules moins polluants.”Je ne vais pas vous dire aujourd’hui que je pleure”, a réagi jeudi sur CNews Europe 1 le ministre (LR) des Transports, Philippe Tabarot.”Le texte tel qu’il a été défini aujourd’hui est dépassé”, a-t-il ajouté, appelant à améliorer le dispositif par “des mesures de bon sens (…) qui puissent nous permettre de garder des objectifs nationaux et européens au niveau de la pollution de l’air, mais certainement pas de cette manière et certainement pas en montant les Français contre les Français”.Leur suppression “n’est pas une défaite pour l’écologie, c’est une défaite pour l’écologie punitive et pour tous ceux qui veulent systématiquement taper sur les Français”, a abondé sur X la patronne des députés RN Marine Le Pen.Le groupe LFI a salué une “victoire” contre “un dispositif injuste”. “LFI a proposé dès 2022 un moratoire sur les ZFE (…) Il est urgent de planifier nos mobilités en mettant de réels moyens dans des alternatives en transports en commun”, a-t-il poursuivi dans un communiqué.”La pollution de l’air est à l’origine de près de 40.000 décès prématurés par an (…) Et les zones à faibles émissions ont contribué à baisser ces décès précoces”, avait défendu dans l’hémicycle la ministre macroniste de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.- “Démagogie” -Elle a tenté de faire adopter un compromis, pour sanctuariser le fait que les ZFE ne seraient obligatoires qu’autour de Paris et Lyon, et instaurer toute une batterie d’exceptions à la main des collectivités qui veulent les mettre en place.”Ce ne sera pas possible de le faire même pour ceux qui le souhaitent”, a déploré le ministère dans un communiqué, après le vote de l’Assemblée.L’ancien ministre macroniste des Transports Clément Beaune, désormais Haut-commissaire au Plan, a déploré sur X une “triste semaine de démagogie anti-écolo”, citant également une loi agricole visant entre autres à réintroduire certains néonicotinoïdes, et qui poursuit sa route au Parlement grâce à un coup tactique du bloc central lundi.Concernant la loi simplification, les députés ont aussi adopté mercredi un article pour faciliter l’implantation de vastes centres de données numériques. Mais après son passage en commission, il comporte surtout une révision significative du “zéro artificialisation nette” (ZAN), dispositif de lutte contre la bétonisation d’espaces naturels et agricoles.L’article permet de “dépasser jusqu’à 30%” la limite de surfaces naturelles aménageables, “sans justification”, et prévoit d’exclure du décompte du ZAN les constructions reconnues par décret comme “projet d’intérêt national majeur”.L’Assemblée a aussi adopté un amendement visant à sécuriser la conformité de projets comme celui de l’autoroute A69 – une limitation du “droit aux recours” selon la gauche -, ou un article ambitionnant de simplifier l’implantation d’antenne-relais.Des députés estiment toutefois que certaines dispositions, comme l’abrogation des ZFE, encourent un risque de censure au Conseil constitutionnel, comme cavaliers législatifs (trop éloignés du texte initial).Les votes sur les articles devront être confirmés par celui sur le projet de loi, alors que les débats sur ce texte, morcelés depuis début avril, doivent reprendre mi-juin, avec 623 amendements à étudier.

La Bourse de Paris en hausse après la décision d’un tribunal américain de bloquer les droits de douane de Trump

La Bourse de Paris évolue en forte hausse jeudi après la décision d’un tribunal américain de bloquer les droits de douane américains imposés par l’administration Trump depuis avril, profitant aussi des résultats du géant américain de la technologie Nvidia, meilleurs qu’attendu.L’indice vedette CAC 40 avançait nettement de 1,01% vers 09H50, s’octroyant 78,84 points pour s’établir à 7.866,94 points. Mercredi, le CAC 40 avait terminé en baisse de 0,49% (-38,69 points).Trois juges du tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) ont estimé que les surtaxes que l’administration Trump impose sur ses importations relevaient d’une prérogative du Congrès et que le président américain avait ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose.”Le monde entier suivra de près les efforts déployés par le système judiciaire des États-Unis pour que la plus haute fonction de l’État soit tenue de rendre des comptes”, écrit dans une note Derren Nathan, responsable de la recherche sur les actions de Hargreaves Lansdown.Les juges considèrent que le président ne peut pas invoquer la loi d’urgence économique de 1977, utilisée pour justifier l’usage de décrets présidentiels, afin d’instituer ces droits de douane massifs, pour “imposer une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays”, selon le jugement que l’AFP a pu consulter.Cela concerne tant les surtaxes douanières liées au fentanyl imposées par Donald Trump au Canada, au Mexique et à la Chine, que les droits de douane dits “réciproques” d’au moins 10% imposés le 2 avril sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 50% selon le pays d’origine.Ces droits de douane, d’une ampleur inédite, font craindre aux marchés qu’une guerre commerciale affecte la croissance mondiale.”Cette décision jette le trouble sur plusieurs accords commerciaux déjà conclus et sur ceux qui sont encore en phase de négociation”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche économique chez XTB.”Ironiquement, c’est un groupe conservateur représentant les petites entreprises qui a porté plainte contre les droits de douane, accusant le président d’imposer des taxes commerciales en invoquant une +situation d’urgence+ sans fondement”, a relevé l’économiste.Le gouvernement Trump a interjeté appel mercredi, selon un document judiciaire consulté par l’AFP.A la Bourse de Paris, les secteurs du luxe et de l’automobile, particulièrement exposés aux conséquences d’une guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, profitaient de la nouvelle pour reprendre de la hauteur.Kering gagnait 2,98% à 178,42 euros vers 09H50, LVMH 1,82% à 492,45 euros et Hermès 1,76% à 2.423 euros.Stellantis s’offrait 2,96% à 9,28 euros l’action. STMicroelectronics profite de l’effet NvidiaLes titres des firmes technologiques sont soutenus par les solides résultats publiés par le champion américain des semi-conducteurs Nvidia, baromètre du secteur.Le groupe est allé au-delà des attentes pour les résultats du premier trimestre de son exercice décalé, grâce notamment à un impact moindre que prévu des restrictions américaines à l’exportation de ses puces vers la Chine.A Paris, le groupe franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics bondissait de 3,80% à 23,20 euros. Soitec, spécialiste de la conception de matériaux semi-conducteurs, prenait 6,86% à 47,53 euros, au lendemain d’une violente chute de plus de 20% de son action après l’annonce du retrait de l’ensemble de ses prévisions de résultats pour l’année fiscale en cours.

Droits de douane: un tribunal américain inflige un camouflet à Trump, les marchés soulagés

Le président américain Donald Trump a subi un nouveau camouflet judiciaire avec la décision d’un tribunal américain de bloquer ses droits de douane dits “réciproques”, une décision contestée par la Maison Blanche mais qui faisait grimper les marchés financiers jeudi.Si les trois juges du tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) ne contestent pas dans leur décision la possibilité pour les Etats-Unis d’augmenter leurs surtaxes douanières, ils ont estimé que celles-ci relevaient d’une prérogative du Congrès et que M. Trump avait ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose.La décision bloque à la fois les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine, accusés de ne pas lutter assez contre le trafic de fentanyl, et les surtaxes “réciproques” imposées début avril –dont l’application au-delà d’un plancher de 10% a été repoussée début juillet.Le gouvernement Trump a interjeté appel mercredi, selon un document judiciaire consulté par l’AFP.Mais en dépit de l’incertitude des procédures, la décision de l’ITC a été saluée par les marchés financiers: les Bourses en Asie ont grimpé –Tokyo s’adjugeant près de 2%– et les places européennes devraient faire de même selon les indices à terme.Profitant d’un regain d’appétit pour le risque, le dollar bondissait de 0,8% face au yen et de 0,5% face à l’euro vers 06H00 GMT.Dans le détail, les juges considèrent que le président ne peut invoquer la loi d’urgence économique de 1977 (IEEPA) pour instituer par décret “une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays”, selon le jugement que l’AFP a pu consulter.Pour les magistrats, les décrets adoptés “outrepassent les pouvoirs accordés au président dans le cadre de la loi IEEPA pour réguler les importations”, ce texte lui permettant seulement “de prendre les sanctions économiques nécessaires en cas d’urgence pour combattre une menace +extraordinaire et inhabituelle+”.Toute interprétation qui lui délègue “une autorité illimitée sur les droits de douane est anticonstitutionnelle”, ont insisté les juges.Dans une opinion écrite accompagnant la décision, l’un des juges, qui n’est pas nommé, a estimé que cela “constituerait un renoncement du pouvoir législatif au bénéfice d’une autre branche du gouvernement”, ce qui est contraire à la Constitution américaine.-“Juges non élus”-Dans un communiqué, un porte-parole de la Maison Blanche a dénoncé une décision de “juges non élus” qui n’ont “pas le pouvoir de décider comment gérer convenablement une urgence nationale”.”Le président Trump a juré de placer les Etats-Unis en premier et le gouvernement est décidé à utiliser tous les leviers du pouvoir exécutif pour répondre à cette crise et restaurer la grandeur américaine”, a ajouté ce porte-parole, Kush Desai.De son côté, le chef de file de la minorité démocrate à la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Gregory Meeks, a estimé que la décision venait confirmer “un abus illégal du pouvoir exécutif”.Le tribunal se prononçait suite à deux plaintes, déposées l’une par une alliance de douze Etats américains dont l’Arizona, l’Oregon, New York et le Minnesota, l’autre par un groupe d’entreprises américaines, qui reprochaient à Donald Trump de s’arroger des pouvoirs appartenant au Congrès.Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain a utilisé les droits de douane comme principale arme de politique commerciale mais également d’incitation à la réindustrialisation du pays et de moyen de pression sur d’autres pays.Le 2 avril, il avait annoncé ses droits de douane dits “réciproques”, censés concerner l’ensemble des pays dans le monde, avant de reculer face à la chute des marchés financiers, accordant une pause de 90 jours –tout en maintenant une surtaxe-plancher de 10%–, afin d’ouvrir la porte à des négociations commerciales.Le négociateur du Japon Ryosei Akazawa a indiqué jeudi qu’il étudierait la décision judiciaire, peu avant son départ pour Washington pour une quatrième séance de pourparlers en vue d’échapper aux taxes prohibitives plombant les exportations d’automobiles et d’acier de l’archipel.Donald Trump a par ailleurs fait volte-face dimanche sur sa menace d’imposer dès le 1er juin 50% de droits sur les produits de l’UE en perspective de pourparlers.Et Pékin et Washington, après un bras de fer et une escalade des surtaxes colossales qu’ils s’imposaient mutuellement, se sont finalement entendus mi-mai sur un retour à 10% sur les produits américains et 30% sur les produits chinois.

Camouflet judiciaire pour Trump sur les droits de douane

Le président américain Donald Trump a subi mercredi un nouveau camouflet judiciaire, alors qu’un tribunal américain a bloqué les droits de douane dits “réciproques” imposés depuis début avril sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis.Si les trois juges du tribunal de commerce international des Etats-Unis (ITC) ne contestent pas dans leur décision la possibilité pour les Etats-Unis d’augmenter les surtaxes que le pays impose sur ses importations, ils ont estimé que ces dernières relevaient d’une prérogative du Congrès et que M. Trump avait ainsi outrepassé les pouvoirs dont il dispose.Ils considèrent que le président ne peut pas invoquer la loi d’urgence économique de 1977, utilisée pour justifier l’usage de décrets présidentiels afin d’instituer ces droits de douane, pour “imposer une surtaxe illimitée sur les produits provenant de quasiment tous les pays”, selon le jugement que l’AFP a pu consulter.Pour les juges, les décrets pris depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche “outrepassent les pouvoirs accordés au président dans le cadre de la loi IEEPA (permettant d’agir en cas d’urgence économique, NDLR) pour réguler les importations via l’usage de droits de douane”.Cela concerne à la fois les droits de douane imposés au Canada, au Mexique et à la Chine, accusés de ne pas lutter assez efficacement contre le trafic de fentanyl, et la surtaxe d’au moins 10% imposée le 2 avril sur l’ensemble des produits entrant aux Etats-Unis, et jusque 50% selon les pays d’origine.La loi IEEPA “permet au président de prendre les sanctions économiques nécessaires en cas d’urgence pour combattre une menace +extraordinaire et inhabituelle+”, a rappelé le tribunal.Mais toute interprétation qui lui délègue “une autorité illimitée sur les droits de douane est anticonstitutionnelle”, ont insisté les juges.Dans une opinion écrite accompagnant la décision, l’un des juges, qui n’est pas nommé, a estimé en effet que cela “constituerait un renoncement du pouvoir législatif au bénéfice d’une autre branche du gouvernement”, ce qui est contraire à la Constitution américaine.Dans un communiqué, un porte-parole de la Maison Blanche a dénoncé une décision de “juges non élus” qui n’ont “pas le pouvoir de décider comment gérer convenablement une urgence nationale”.”Le président Trump a juré de placer les Etats-Unis en premier et le gouvernement est décidé à utiliser tous les leviers du pouvoir exécutif pour répondre à cette crise et restaurer la grandeur américaine”, a ajouté ce porte-parole, Kush Desai.Le gouvernement Trump a interjeté appel mercredi, selon un document judiciaire consulté par l’AFP.- Principale arme commerciale -De son côté, le chef de file de la minorité démocrate à la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, Gregory Meeks, a estimé dans un communiqué que la décision venait confirmer que “ces droits de douane sont un abus illégal du pouvoir exécutif”.Le tribunal se prononçait à la suite de deux plaintes déposées ces dernières semaines, l’une par une alliance de douze Etats américains, notamment l’Arizona, l’Oregon, New York et le Minnesota, l’autre par un groupe d’entreprises américaines.Ils reprochaient précisément à Donald Trump d’utiliser une loi qui ne lui permettait pas d’utiliser des mesures d’urgence pour imposer des droits de douane, un pouvoir que la Constitution américaine attribue au Congrès, un argument repris donc par le tribunal.Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire républicain a utilisé les droits de douane comme principale arme de politique commerciale mais également d’incitation à la réindustrialisation du pays et de moyen de pression sur d’autres pays.Le 2 avril, il a notamment présenté ses droits de douane dits “réciproques”, censés concerner l’ensemble des pays dans le monde, avant de reculer face à la chute des marchés financiers, accordant une pause de 90 jours au-delà de 10% de droits de douane, afin d’ouvrir la porte à des négociations commerciales.Après une réplique de Pékin, qui a augmenté ses droits de douane en réponse à ceux imposés par Washington, les deux premières puissances économiques mondiales se sont répondues coup pour coup jusqu’à les porter à respectivement 125% et 145%, au-delà de la surtaxe existante avant le 2 avril.Les deux pays se sont finalement entendus mi-mai sur un retour à 10% sur les produits américains et 30% sur les produits chinois.Vendredi, Donald Trump s’en est par ailleurs pris à l’Union européenne, assurant qu’elle ne “cherchait pas d’accord” commercial avec les Etats-Unis, menaçant d’imposer 50% de droits de douane sur les produits en provenance des 27, avant de reculer en annonçant une pause sur cette surtaxe jusqu’au 9 juillet.

L’Afrique élit son super banquier à Abidjan

Qui va remplacer le Nigérian Akinwumi Adesina à la tête de la Banque africaine de développement (BAD)? Cinq candidats, dont une femme, sont en lice pour devenir le nouveau “super banquier” de l’Afrique, dans un scrutin qui s’annonce indécis jeudi à Abidjan.Fondée en 1964, la BAD qui compte 81 pays membres, dont 54 africains, est l’une des grandes banques multilatérales de développement.Ses ressources proviennent notamment des souscriptions des pays membres, des emprunts effectués sur les marchés internationaux ainsi que des remboursements et revenus des prêts.Mais le nouveau président de l’institution va être immédiatement confronté à un environnement économique international chamboulé, notamment par les annonces de l’administration Trump.Outre les droits de douane, certaines décisions affectent directement la BAD puisque les Etats-Unis veulent supprimer leur contribution d’un demi-milliard de dollars au fonds de la banque, destiné aux pays à faible revenu du continent.Cinq candidats sont en lice pour l’élection de jeudi, dans la capitale économique ivoirienne où se trouve le siège de l’institution.Deux viennent d’Afrique de l’Ouest, les anciens ministres de l’Economie du Sénégal Amadou Hott et de Mauritanie Sidi Ould Tah. Deux autres d’Afrique Australe, l’économiste zambien Samuel Munzele Maimbo et la Sud-Africaine Bajabulile Swazi Tshabalala qui a été vice-présidente de l’institution. Enfin, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, ancien gouverneur de la Banque des Etats d’Afrique Centrale, représentera cette région du continent qui n’a jamais obtenu le poste de président.  – Cinq priorités -Tous promettent de rendre la BAD encore plus efficace pour transformer l’Afrique dans la continuité des “High 5”, les cinq priorités établies par le président sortant: éclairer, nourrir, industrialiser, intégrer et améliorer la qualité de vie des populations. “Je suis fier de l’héritage que je laisse derrière moi. Nous avons construit une institution financière de classe mondiale qui va continuer à faire progresser la position de l’Afrique dans un environnement mondial qui évolue rapidement”, a déclaré M. Adesina, mardi, précisant que 565 millions de personnes en Afrique ont bénéficié de projets de la BAD ces dix dernières années.La banque a, par exemple, aidé à la construction de la plus grande station d’épuration d’Afrique, à Gabal el Asfar en Egypte, contribué à la réalisation d’un pont entre Sénégal et Gambie, à l’extension du port de Lomé au Togo, ou encore à des projets d’assainissement au Lesotho et d’accès à l’électricité au Kenya.Pendant les dix ans de gouvernance de l’homme au nÅ“ud papillon, le capital souscrit de l’institution a par ailleurs triplé, passant de 93 à 318 milliards de dollars.Pour remporter l’élection, les candidats doivent s’assurer d’obtenir une double majorité: celle des votes de tous les pays membres et aussi celle des pays africains.  Mais le poids de chaque Etat actionnaire est pondéré par la hauteur de sa participation au capital de la banque.Beaucoup de pays n’ont pas révélé publiquement leur soutien et les cinq plus gros contributeurs africains: le Nigeria, l’Egypte, l’Algérie, l’Afrique du Sud et le Maroc, seront particulièrement courtisés, tout comme les Etats-Unis et le Japon, plus gros contributeurs non-régionaux. En l’absence de vainqueur au premier tour, le candidat ayant rassemblé le moins de voix est éliminé, une situation qui se répète jusqu’à ce qu’un candidat ait la majorité requise. Les jeux d’alliance s’annoncent donc cruciaux jeudi, dans les couloirs de l’Hôtel Ivoire d’Abidjan, pour obtenir ce poste prestigieux à la tête d’une institution qui s’est imposée au niveau international. En 2015, il avait fallu six tours de scrutin pour élire M. Adesina. 

Nvidia s’en sort mieux que prévu mais s’attend à un fort impact chinois au prochain trimestre

Le géant américain des semi-conducteurs Nvidia a surpassé les attentes pour les résultats du premier trimestre de son exercice décalé, grâce notamment à un impact moindre que prévu des restrictions américaines à l’export de ses puces vers la Chine, mais voit ses ventes pâtir de ces mesures pour la période en cours.Ces restrictions ont contraint le champion des GPU, des microprocesseurs surpuissants adaptés au développement de l’intelligence artificielle (IA) générative, à passer une charge exceptionnelle de 4,5 milliards de dollars, soit en-deçà des 5,5 milliards qu’il anticipait, selon un communiqué publié mercredi.La nouvelle a été bien accueillie par le marché et, dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse de New York, le titre s’appréciait de plus de 4%.La directrice financière, Colette Kress, a expliqué lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats que la société avait réussi à limiter l’effet des restrictions en ayant trouvé d’autres débouchés pour certains microprocesseurs.Mais Nvidia n’est pas pour autant tiré d’affaire et la dirigeante a fait état d'”options limitées” pour pouvoir continuer à servir les clients chinois dans le respect de la nouvelle réglementation, qui a frappé la puce H20, pourtant conçue spécialement pour satisfaire aux exigences du gouvernement américain.”Perdre l’accès au marché chinois de l’IA, que nous voyons atteindre près de 50 milliards (de dollars), aurait un impact négatif important pour notre activité et bénéficierait à nos concurrents en Chine et ailleurs”, a prévenu Colette Kress.En l’état, “ce marché nous est fermé”, a confirmé le directeur général Jensen Huang durant la conférence téléphonique, tout en n’écartant pas la mise au point, à moyen terme, d’un microprocesseur qui passerait sous les fourches caudines du gouvernement américain.”Les Etats-Unis ont basé leur politique sur la thèse selon laquelle la Chine ne pouvait pas fabriquer elle-même des puces IA”, a commenté le patron. “Cette thèse a toujours été discutable et il est aujourd’hui clair qu’elle dispose de capacités industrielles énormes.”- Demande “incroyablement soutenue” -Le groupe s’attend à ce que son chiffre d’affaires soit amputé de huit milliards de dollars au deuxième trimestre de son exercice comptable décalé du fait des contraintes imposées par le gouvernement américain, a révélé Colette Kress.Nvidia table sur des revenus de 45 milliards de dollars sur le trimestre en cours, “plus ou moins 2%”, a déclaré la directrice financière, fourchette qui se situe en deçà des anticipations du marché.Kathleen Brooks, du courtier XTB, y a néanmoins vu, comme beaucoup d’analystes, le verre à moitié plein, soulignant que même privé du marché chinois, Nvidia pourrait approcher les prévisions de Wall Street.Habitué à voir l’entreprise afficher des taux de croissance insolents depuis plus de deux ans, les investisseurs s’inquiètent, trimestre après trimestre, de voir Nvidia décélérer.”La demande pour l’infrastructure IA de Nvidia est incroyablement soutenue”, a assuré Jensen Huang.Le patron emblématique de la firme technologique a nuancé l’effet de la fermeture à Nvidia du marché chinois en rappelant les nombreux contrats signés dans d’autres pays du monde, notamment à Taïwan et aux Emirats arabes unis pour de grands projets d’infrastructure IA.”Il y a une puce derrière la révolution IA et c’est une Nvidia”, ont estimé les analystes de Wedbush Securities.Jensen Huang a tenu un discours optimiste sur la stratégie de Donald Trump, malgré les restrictions pour le marché chinois.”Le président Trump (…) réalise que nous ne sommes pas le seul pays dans la course”, a dit le responsable. “Il veut voir les Etats-Unis l’emporter et il comprend que nous devons diffuser nos produits dans le monde.”Au premier trimestre (de fin janvier à fin avril), le chiffre d’affaires ressort à 44,1 milliards de dollars, en hausse de 69% sur un an et au-delà des projections des analystes.Le bénéfice net s’affiche à 18,8 milliards de dollars (+26%), et à 96 cents par action hors éléments exceptionnels, soit mieux que les 89 cents qu’indiquait le consensus établi par FactSet.”Nvidia a dépassé les attentes mais sur un marché où il devient plus difficile de maintenir sa domination”, a réagi Jacob Bourne, analyste du cabinet Emarketer.”Les tensions commerciales et l’impact potentiel des droits de douane pourraient ralentir la demande de puces IA sur les trimestres à venir”, a-t-il prévenu.

Stellantis: l’Italien Antonio Filosa succède à Carlos Tavares

Stellantis a annoncé mercredi le successeur de Carlos Tavares: l’Italien Antonio Filosa, bientôt 52 ans, jusqu’à présent directeur pour le continent américain, prendra fin juin la tête du géant automobile, dont les ventes ont chuté l’an dernier, notamment aux Etats-Unis.Le conseil d’administration du groupe “a élu à l’unanimité Antonio Filosa en tant que CEO (directeur général, NDLR), à l’issue d’un processus de recherche approfondi de candidats internes et externes”, indique le constructeur dans un communiqué.Une assemblée générale extraordinaire sera convoquée mais “entre-temps, afin de lui donner les pleins pouvoirs et d’assurer une transition efficace, le conseil d’administration lui a accordé les pouvoirs de CEO à compter du 23 juin”, ajoute le groupe, propriétaire des marques Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS Automobiles, Fiat, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot, Ram, Vauxhall etc.”J’ai cette entreprise dans le sang et je ne pourrais pas être plus fier de l’opportunité de travailler avec vous tous”, a réagi Antonio Filosa, dans une lettre envoyée aux salariés du groupe que l’AFP s’est procurée.Le nouveau dirigeant a réservé ses premières visites à des sites français selon le journal les Echos: le site de R&D de Carrières-sous-Poissy mercredi matin et Sochaux (Doubs), berceau historique de Peugeot, l’après-midi, où le groupe produit les SUV 3008 et 5008. Jusqu’à fin juin, il visitera différents sites du groupe autour du monde, précise le quotidien économique.Antonio Filosa, entré chez Fiat en 1999, était l’un des profils internes favoris pour prendre le poste de directeur général, vacant depuis la mise à l’écart de Carlos Tavares début décembre 2024.Dans sa lettre aux salariés, il dit avoir commencé sa carrière comme “superviseur de qualité dans le département peinture d’une usine en Espagne”, de nuit.- “Positivement impressionné” -Né à Naples (en juin 1973), il avait déjà été promu fin 2024 directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud, et directeur de toutes les marques américaines (Chrysler, Dodge, Ram). Il lui avait été également confié, en février, la responsabilité d’une nouvelle direction mondiale de la qualité.Chez Fiat, il est progressivement monté en grade en Amérique latine, occupant notamment un poste de directeur d’usine à Betim (Brésil), avant de devenir responsable de la zone en 2021 pour Stellantis, et de se voir confier la marque Jeep en 2023.Sous sa direction, “la marque Fiat est devenue leader du marché sud-américain, et les marques Peugeot, Citroën, Ram et Jeep s’y sont considérablement développées”, indique Stellantis. M. Filosa a été choisi “grâce à sa profonde connaissance de notre entreprise”, a précisé le président exécutif John Elkann dans une lettre aux salariés. Et depuis décembre 2024, “Antonio a positivement impressionné le conseil d’administration grâce au +leadership+ avec lequel il a dirigé notre région d’Amérique du Nord dans une période extraordinairement complexe et exigeante”.Dans un communiqué, le groupe familial Peugeot, deuxième actionnaire, qualifie d'”atouts” la “connaissance fine des réalités terrain et la compréhension intime de la culture industrielle de Stellantis” d’Antonio Filosa. – “Rompre avec la gestion autoritaire” -Du côté des syndicats, le CFE-CGC, un des principaux syndicats sur les sites en France, attend du nouveau directeur “qu’il rompe avec la gestion autoritaire et centrée sur la réduction des coûts de l’ère Tavarès”. Même son de cloche chez les Italiens du syndicat Fiom, qui appelle à “résoudre rapidement les problèmes”.En Italie, cette annonce faisait les gros titres de la presse. “Tout le secteur automobile français est désormais sous la direction d’Italiens”, remarque avec un brin de malice le quotidien Il Corriere della Sera, en référence à l’autre grand groupe automobile français, Renault, dirigé par l’Italien Luca De Meo depuis 2020. Le conseil d’administration de Stellantis avait écarté début décembre Carlos Tavares, tenant de la chasse aux coûts, en raison de désaccords. Après des premières années marquées par des profits record, la qualité décevante de certains modèles et des tarifs trop élevés par rapport à la concurrence ont participé à l’effondrement des ventes du groupe aux Etats-Unis en 2024, présenté comme une des raisons du départ de M. Tavares. Issu de la fusion des groupes généralistes Peugeot-Citroen (PSA) et Fiat-Chrysler (FCA), Stellantis fait face à une concurrence renforcée, notamment du côté des constructeurs chinois, et doit affronter impérativement ces problèmes de qualité, selon les analystes.

Wall Street termine en baisse, en pause avant Nvidia et l’inflation

La Bourse de New York a terminé en baisse mercredi, les investisseurs se montrant attentistes en amont des résultats du géant des semiconducteurs Nvdia, et avant la publication vendredi de l’indice d’inflation PCE, privilégié par la Réserve fédérale (Fed).Le Dow Jones a perdu 0,58%, l’indice Nasdaq a reculé de 0,51% et l’indice élargi S&P 500 a lâché 0,56%.”Aujourd’hui, nous observons un marché qui marque une pause”, résume auprès de l’AFP Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Les investisseurs ont adopté durant la séance une posture prudente avant la publication après la clôture des résultats de Nvidia, deuxième capitalisation mondiale, valorisée à plus de 3.000 milliards de dollars.”Ces résultats permettront non seulement de faire le point sur la santé du leader de l’industrie des semiconducteurs, mais aussi de prendre le pouls de l’ensemble du secteur”, soulignent les analystes de Briefing.com. Côté politique monétaire, les investisseurs ont aussi surveillé la publication du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed), qui s’est tenue les 6 et 7 mai derniers. “Les responsables de la Fed ont convenu que, compte tenu de la solidité de la croissance et du marché de l’emploi, il convient d’adopter une approche prudente (…) de la politique (monétaire) dans un contexte d’incertitude croissante quant aux perspectives économiques”, observent dans une note les analystes de Briefing.com.L’institution veut “attendre de voir tous les effets de l’inflation résultant de la guerre commerciale, si tel est le cas”, ajoute M. Cardillo.Jeudi, la place américaine prendra connaissance de la deuxième estimation du PIB pour le premier trimestre, puis d’un indicateur de confiance des consommateurs américains en mai vendredi.Les investisseurs surveilleront surtout la publication, également vendredi, de l’indice d’inflation PCE, privilégié par la Fed, selon M. Cardillo. Sur le marché obligataire, le taux de rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se tendait à 4,47%, contre 4,44% la veille en clôture.Au tableau des valeurs, les groupes Synopsys (-9,64% à 462,43 dollars) et Cadence (-10,47% à 288,61 dollars), spécialisés dans le développement de logiciels pour l’industrie des semi-conducteurs, ont été plombés par des informations du Financial Times selon lesquelles le gouvernement américain leur aurait demandé d’arrêter de vendre à des clients en Chine.Interrogée par l’AFP à ce sujet, la Maison Blanche n’a pas donné suite dans l’immédiat. L’enseigne de prêt-à-porter Abercrombie & Fitch s’est envolée de 14,67% à 88,87 dollars à l’annonce de ses résultats, qui se sont avérés nettement au-dessus des attentes, avec notamment un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, de 1,69 dollar. L’enthousiasme des investisseurs n’a pas été plombé par la révision à la baisse des prévisions de bénéfice pour l’exercice fiscal en cours.

Tentative d’escroquerie contre TotalEnergies: procès en vue pour sept prévenus

Plus de 15 ans après son ouverture, une affaire de tentative d’escroquerie contre TotalEnergies va se retrouver au tribunal: sept personnes mises en examen dans ce dossier tentaculaire ont récemment été renvoyées en procès correctionnel à Nanterre.Ces prévenus, au rang desquels figurent l’avocat Olivier Pardo et l’ex-président du tribunal de commerce de Paris Jean-Pierre Mattei, seront jugés notamment pour “corruption active et passive d’/par un arbitre international et d’/par une personne chargée d’une mission de service public” et pour “tentative d’escroquerie en bande organisée”, a précisé le ministère public.Le calendrier du procès devrait être déterminé lors d’une audience qui se tiendra le 20 juin, a précisé le parquet. Ce procès devrait avoir lieu au cours du second semestre 2025 et durer une dizaine de jours, selon la même source.La justice française s’est emparée de cette affaire après une plainte déposée en mai 2011 par TotalEnergies auprès du parquet de Nanterre.L’entreprise dénonçait alors la constitution deux ans plus tôt d’un tribunal arbitral, à l’initiative des régions russes de Saratov et de Volvograd et de la société de droit russe Interneft.Ces dernières réclamaient que TotalEnergies leur verse une somme d’environ 22 milliards de dollars, arguant que le groupe n’avait pas honoré un contrat d’exploration pétrolière en Russie signé en février 1992 avec une de ses filiales.Ce contrat, soumis à des conditions suspensives et dont la caducité a été confirmée par plusieurs décisions de justice, n’est jamais entré en vigueur.L’homme d’affaires André Guelfi, dit “Dédé la sardine”, est soupçonné d’avoir joué un rôle central dans la mise en place de cet arbitrage, dénoncé par TotalEnergies.M. Guelfi a joué au début des années 1990 un rôle sulfureux d’intermédiaire pour Elf (acquis plus tard par l’actuel TotalEnergies) en ex-URSS sous la présidence de Loïk Le Floch-Prigent et a été condamné à une peine de prison ferme pour son rôle dans le détournement de fonds du groupe pétrolier.Décédé en 2016, il n’a pas été entendu par les magistrats instructeurs dans le dossier de tentative d’escroquerie.”Les parties civiles ne manqueront pas de demander l’indemnisation de leurs préjudices dans cette affaire hors normes”, ont commenté auprès de l’AFP les avocats de TotalEnergies, Kiril Bougartchev et Emmanuel Moyne. – “Rétablir la vérité” -En février 2024, le parquet avait requis un procès à l’encontre des sept mis en examen.Dans l’ordonnance de renvoi, datée d’avril et consultée par l’AFP, il est reproché à M. Mattei, qui avait été désigné membre du tribunal arbitral, d’avoir reçu des fonds de M. Guelfi “en contrepartie de sa participation à un arbitrage frauduleux” visant à “obtenir la condamnation du groupe Total”.”Après 15 ans d’une mise en cause infondée de Total, qui a d’ailleurs été perquisitionné, Jean-Pierre Mattei est soulagé de pouvoir rétablir la vérité devant un tribunal”, ont réagi auprès de l’AFP ses avocats Sébastien Schapira et Cédric Labrousse.L’avocat Olivier Pardo et son confrère Xavier Cazottes seront eux jugés notamment pour avoir cherché à influer sur la désignation de M. Mattei comme arbitre.”J’attends avec sérénité cette audience qui me permettra d’enfin rétablir la vérité, de démontrer que j’ai exercé mon métier d’avocat en parfaite légalité, et d’ainsi clore cette affaire vieille de 16 ans”, a affirmé Me Pardo, contacté par l’AFP.Un avocat proche de M. Mattei, deux autres membres du tribunal arbitral ainsi que l’administrateur ad hoc de la filiale d’Elf, aujourd’hui liquidée, sont également renvoyés devant le tribunal.