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Le pétrole américain clôture sous 60 dollars le baril, une première depuis avril 2021

Le baril de West Texas Intermediate (WTI), principale variété américaine de brut, a clôturé mardi sous 60 dollars, une première depuis avril 2021, dans un marché inquiet pour la demande mondiale en raison de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en mai, a perdu 1,85% à 59,58 dollars. Son équivalent européen, le Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, a lâché 2,17% à 62,82 dollars.”Le principal facteur négatif (pour les cours, ndlr) est la crainte d’une récession mondiale déclenchée par la guerre commerciale, qui entraînerait un ralentissement significatif de la demande de pétrole”, écrit dans une note Carsten Fritsch, de Commerzbank.Les nouveaux droits de douane sur les importations chinoises aux Etats-Unis grimperont bien à 104% mercredi, a annoncé mardi la Maison Blanche, mettant à exécution une menace de Donald Trump.Le président américain avait indiqué la semaine dernière que ses nouvelles surtaxes, annoncées depuis janvier, s’afficheraient à 54% sur les produits chinois à compter de mercredi, et avait menacé de les taxer de 50 points supplémentaires si la Chine répliquait. Pékin a décidé d’appliquer une surtaxe supplémentaire de 34% sur les produits américains dès jeudi. La Chine a également promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout”.Ces deux puissances sont les principales consommatrices d’or noir, et la Chine en est la première importatrice. Par conséquent, les cours du pétrole sont donc très sensibles aux perspectives de ralentissement économique des deux pays.”En outre, l’annonce d’une discussion entre les États-Unis et l’Iran ce weekend” sur le dossier nucléaire “réduit un peu le risque géopolitique sur le marché”, assure auprès de l’AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.Le chef de la diplomatie iranienne a estimé mardi qu’un accord pouvait être trouvé avec les Etats-Unis sur le dossier nucléaire si Washington faisait preuve de bonne volonté, avant des pourparlers prévus samedi à Oman.Donald Trump, qui recevait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, avait créé la surprise lundi en annonçant que Washington menait des discussions “directes” avec l’Iran sur son programme nucléaire, alors que les deux pays n’ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.”Un nouvel apaisement des tensions entre les États-Unis et l’Iran serait baissier pour les marchés pétroliers”, prévient Andy Lipow.L’analyste relève également que les cours de l’or noir sont lestés par le plan de hausse de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+).

“Crétin”: Musk insulte publiquement un autre conseiller de Trump

Le patron de Tesla, Elon Musk, s’en est pris mardi au conseiller américain au commerce, Peter Navarro, exposant pour la première fois publiquement des dissensions au sein de l’équipe de Donald Trump.L’homme le plus riche du monde, qui mène pour le compte du président américain une mission de réduction radicale de la dépense publique, a écrit, dans deux messages publiés mardi sur X, que Peter Navarro était un “crétin” et qu’il était “bête comme ses pieds”.”Les garçons sont comme ça, on ne les changera pas, nous les laisserons poursuivre leur duel publiquement”, a commenté lors d’un point-presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, visiblement décidée à traiter l’affaire à la légère.Elle a évoqué deux hommes avec des opinions “très différentes sur le commerce et les droits de douanes” et vanté la transparence du gouvernement Trump.Elon Musk, grand allié du président républicain dont il a généreusement financé la campagne électorale, a commenté une vidéo dans laquelle le conseiller au commerce estimait que le patron de Tesla n’est “pas un fabricant de voitures” mais seulement un “assembleur” travaillant avec des pièces importées d’Asie.”Ce que nous voulons, et c’est là que nous avons des vues différentes d’Elon, c’est que les pneus soient fabriqués” aux Etats-Unis, tout comme les “transmissions” et les “moteurs”, explique Peter Navarro dans cette vidéo, extraite d’une interview avec la chaîne CNBC.”Navarro est vraiment un crétin. Ce qu’il dit ici est faux et c’est facile à prouver”, a rétorqué Elon Musk, en ajoutant ensuite: “Navarro est bête comme ses pieds.”Il est revenu à la charge dans un troisième message furieux, ajoutant que de tous les constructeurs, Tesla était celui avec “le plus de contenu américain”, et en concluant: “Navarro devrait demander à ce faux expert qu’il a inventé, Ron Vara”.La presse américaine avait, pendant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021), révélé que Peter Navarro citait dans des livres un expert apparemment inventé de toutes pièces, Ron Vara, dont le nom est un anagramme du sien.Elon Musk avait déjà signalé, mais plus discrètement, son opposition à la politique radicalement protectionniste dont Peter Navarro est l’un des grands architectes, et qui s’est traduite la semaine dernière par l’annonce de droits de douanes pour certains astronomiques contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Les médias avaient déjà fait état de tensions entre le multimilliardaire et d’autres membres de l’administration Trump à propos de la manière dont Elon Musk démantèle des pans entiers de la bureaucratie fédérale.Donald Trump lui maintient jusqu’ici son soutien, mais a ces derniers temps plusieurs fois signalé que la mission de l’hyperactif homme d’affaires au sein de sa “commission à l’efficacité gouvernementale (Doge)” n’allait pas durer éternellement, et qu’il lui faudrait un jour reprendre les manettes de Tesla, dont les ventes et le cours de Bourse sont en baisse.D’autres grands noms des affaires, beaucoup moins proches du président américain, ont aussi fait part, avec prudence toutefois, de leurs doutes sur la politique commerciale de la Maison Blanche

The Metals Company, l’entreprise qui courtise Donald Trump pour exploiter les fonds marins

L’entreprise canadienne The Metals Company (TMC), pionnière dans la prospection minière sous-marine, ne veut plus attendre pour lancer cette industrie décriée, tentant désormais sa chance auprès de Donald Trump qui convoite des minerais stratégiques à travers le monde.”Nous sommes prêts”, a proclamé fin mars son PDG, Gerard Barron.Espérant être la première à aller aspirer les “nodules polymétalliques”, sorte de galets riches en métaux sur les plaines abyssales du Pacifique, l’entreprise veut solliciter au deuxième trimestre le premier contrat d’extraction minière commerciale en haute mer, via l’administration américaine.Un changement de stratégie choc: initialement, la société voulait déposer sa demande en juin auprès de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui a juridiction sur les fonds marins des eaux internationales.Ce court-circuitage de l’AIFM provoque la colère de nombreux Etats et des ONG de défense des océans qui dénoncent le geste “désespéré” d’une industrie accusée de violer des écosystèmes sous-marins encore peu connus.Créée en 2011 sous le nom de DeepGreen Metals, elle a été rebaptisée en 2021 pour son introduction en Bourse à New York.Ses filiales explorent depuis plusieurs années des parcelles dans la zone de Clarion-Clipperton (CCZ) dans le Pacifique, via des contrats octroyés par l’AIFM et sponsorisés en particulier par le petit Etat insulaire Nauru.L’AIFM n’a pour l’instant accordé que des contrats d’exploration, qui permettent de tester les technologies. Mais après plus de dix ans de négociations, elle n’a toujours pas finalisé les règles pour l’extraction industrielle.Au grand dam de TMC qui a investi en dix ans “plus d’un demi-milliard de dollars”.”Nous avons montré que nous pouvons ramasser des nodules au fond de la mer, les remonter à la surface et les transformer sur terre en des produits raffinés, avec des impacts environnementaux minimaux et une dépense limitée en capital”, assure Gerard Barron.Lors de tests “historiques” en 2022, sa filiale NORI (Nauru Ocean Resources Inc.) a remonté plus de 3.000 tonnes de nodules, grâce à l’ancien navire de forage reconverti “Hidden Gem”, de son partenaire Allseas.- “Le plus destructeur” -La collecte se fait à plus de 4 kilomètres de profondeur avec un véhicule sous-marin monté sur chenilles qui envoie les nodules vers le navire par un tuyau géant.A l’autre bout de la chaîne, TMC et le fondeur japonais Pamco ont annoncé en février la transformation de nodules en un “alliage de haute qualité nickel-cuivre-cobalt”.Selon les estimations, la CCZ abrite 21 milliards de tonnes de nodules riches en cobalt, nickel, cuivre et manganèse: des métaux stratégiques pour l’électrification croissante du monde et notamment les batteries des voitures électriques.”Les nodules dans nos zones sous contrat représentent la plus grande ressource non exploitée au monde de ces minéraux critiques”, assure TMC.Une justification rejetée en bloc par les défenseurs de l’environnement qui plaident pour une baisse de la consommation et pour le recyclage.L’extraction sous-marine est “le pire moyen, le plus destructeur de l’environnement, et le plus cher (…), ce n’est pas l’avenir”, déclare à l’AFP Bobbi-Jo Dobush, de l’ONG The Ocean Foundation, qui doute de la viabilité du secteur et de TMC.L’entreprise a perdu l’an dernier 81,9 millions de dollars. Mais sans revenus, ce n’est pas inhabituel pour ce modèle d’entreprises, selon des experts du secteur.La situation actuelle laisse penser que “l’entreprise sera en mesure de respecter son engagement de commencer la production en 2026”, estime Dmitry Silversteyn, analyste chez Water Tower Research, pariant sur la volonté de l’administration Trump de libérer les Etats-Unis de la dépendance aux métaux chinois.TMC joue d’ailleurs sur cet argument pour séduire Washington, affirmant qu’à l’aune de la consommation américaine actuelle, un milliard de tonnes de nodules assureront “456 années de manganèse, 165 ans de cobalt, 81 ans de nickel et 4 ans de cuivre”.Les nodules “sont la pièce manquante critique de la réindustrialisation américaine”, plaide le directeur financier de TMC, Craig Shesky, soulignant que les Etats-Unis, qui ne sont pas membres de l’AIFM, ont la législation nécessaire pour autoriser l’extraction.”Il manquait un appétit politique aux Etats-Unis pour en tirer partie. Et c’est le changement principal de cette nouvelle administration”.

La Bourse de Paris rebondit avec les perspectives de négociations commerciales

La Bourse de Paris a terminé en forte hausse mardi après trois séances de débâcle, soutenue par les espoirs de négociations commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a gagné 173,30 points à 7.100,42 points. Depuis le 1er avril, il abandonne toutefois toujours près de 9%.”Avec des pistes de négociations dans l’air, un soulagement a envahi les marchés financiers”, commente Susannah Streeter, responsable des marchés chez Hargreaves Lansdown.”Les investisseurs ont saisi l’occasion d’acheter des actions malmenées, en visant une reprise à long terme”, explique-t-elle.Mais “rapporté à l’ampleur des baisses que l’on a connues depuis la semaine dernière, on ne peut pas considérer que le marché a définitivement tourné la page” des droits de douane, tempère Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France interrogé par l’AFP.Le retour de l’optimisme sur les marchés d’actions a été insufflé par “l’annonce de l’ouverture de négociations commerciales dans quelques jours” entre le Japon et les États-Unis, note Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown. La Bourse de Tokyo a ainsi grimpé de plus de 6% mardi, après avoir dévissé de presque 8% la veille.Dans le détail, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé s’être entendu par téléphone avec le président américain pour poursuivre les discussions sur les droits de douane américains, qu’il espère faire modifier.Donald Trump a par ailleurs annoncé mardi s’être entretenu avec le président par intérim de Corée du Sud. L’un de ses conseillers a affirmé que les alliés tels que Séoul et Tokyo auraient la priorité pour mener des négociations commerciales.Pour Alexandre Baradez, les marchés perçoivent “dans les propos des responsables américains une distinction faite entre d’un côté la Chine, et de l’autre, le reste du monde qui cherche à négocier”, à la veille de l’entrée en vigueur des surtaxes américaines sur les importations chinoises et européennes.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. L’UE prépare aussi sa propre réponse aux droits de douane de Donald Trump, qui devrait être présentée “en début de semaine prochaine” d’après un porte-parole de la Commission européenne.Le ton n’est pas le même à Pékin, qui a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout”. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, les surtaxes sur les produits chinois doivent atteindre 54% à partir de mercredi.”Le sentiment reste nerveux (…) étant donné la grande incertitude quant aux perspectives commerciales de l’économie mondiale”, poursuit Mme Streeter.L’industrie brilleAprès la débâcle des dernières séances, les valeurs industrielles ont repris des couleurs, portées par les lueurs d’espoir sur les négociations douanières. L’UE a proposé lundi une exemption des droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels.Thales s’est adjugé 5,44% à 240,20 euros, Safran 5,02% à 211,40 euros et ArcelorMittal 2,40% à 22,62 euros.

Musk s’en prend publiquement au conseiller au Commerce de Trump

Le patron de Tesla Elon Musk s’en est pris mardi au conseiller au commerce Peter Navarro, exposant pour la première fois publiquement des dissensions dans l’équipe de Donald Trump.L’homme le plus riche du monde, qui mène pour le compte du président américain une mission de réduction radicale de la dépense publique, a écrit, dans deux messages publiés mardi sur X, que Peter Navarro était un “crétin” et qu’il était “bête comme ses pieds”.Elon Musk, grand allié du président républicain dont il a généreusement financé la campagne, a écrit ces commentaires sous une vidéo dans laquelle le conseiller au commerce estime que le patron de Tesla n’est “pas un fabricant de voitures” mais seulement un “assembleur” travaillant avec des pièces importées d’Asie.”Ce que nous voulons, et c’est là que nous avons des vues différentes d’Elon, c’est que les pneus soient fabriqués” aux Etats-Unis, tout comme les “transmissions” et les “moteurs”, explique Peter Navarro dans cette vidéo, extraite d’une interview avec la chaîne CNBC.”Navarro est vraiment un crétin. Ce qu’il dit ici est faux et c’est facile à prouver”, a rétorqué Elon Musk, en ajoutant ensuite: “Navarro est bête comme ses pieds.”Il est revenu à la charge dans un troisième message furieux, ajoutant que de tous les constructeurs, Tesla était celui avec “le plus de contenu américain”, et en concluant: “Navarro devrait demander à ce faux expert qu’il a inventé, Ron Vara”.La presse américaine avait, pendant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021), révélé que Peter Navarro avait dans des livres cité un expert apparemment inventé de toutes pièces, Ron Vara, dont le nom est un anagramme du sien.Elon Musk avait déjà signalé, mais plus discrètement, son opposition à la politique radicalement protectionniste dont Peter Navarro est l’un des grands architectes, et qui s’est traduite la semaine dernière par l’annonce de droits de douanes pour certains astronomiques contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Les médias avaient déjà fait état de tensions entre le multimilliardaire et d’autres membres de l’administration Trump à propos de la manière dont Elon Musk démantèle des pans entiers de la bureaucratie fédérale.Donald Trump lui maintient jusqu’ici son soutien, mais a ces derniers temps plusieurs fois signalé que la mission de l’hyperactif homme d’affaires au sein de son “Département de l’efficacité gouvernementale” n’allait pas durer éternellement, et qu’il lui faudrait un jour reprendre les manettes de Tesla, dont les ventes et le cours de Bourse sont en baisse.D’autres grands noms des affaires, beaucoup moins proches du président américain, ont aussi fait part, avec  prudence toutefois, de leurs doutes sur la politique commerciale de la Maison Blanche

Taxe de séjour: Airbnb condamnée en appel à payer 8,6 millions d’euros à l’île d’Oléron

La plateforme internet de location de logements Airbnb a été condamnée mardi à payer plus de 8,6 millions d’euros à la communauté de communes de l’île d’Oléron (Charente-Maritime) pour des manquements relatifs à la taxe de séjour.Les deux arrêts rendus au civil par la cour d’appel de Poitiers concernent les années 2021 et 2022 et alourdissent considérablement les sanctions prononcées en première instance, dont la société irlandaise avait interjeté appel. Celle-ci a pris acte de cette décision et “étudie les recours possibles”, a-t-elle indiqué mardi dans une déclaration transmise à l’AFP.La cour d’appel a sanctionné Airbnb pour des manquements répétés à ses obligations de déclaration, collecte et reversement de milliers de taxes de séjour durant les deux années concernées.Jugeant ces faits “d’autant plus graves que le recouvrement de la taxe de séjour représente une part non négligeable du budget de la collectivité pour financer les dépenses liées à l’afflux de touristes sur la période estivale”, les magistrats ont revu à la hausse les amendes prononcées en première instance en 2023 et 2024 par le tribunal judiciaire de La Rochelle, qui étaient inférieures au plancher légal.Le président de la collectivité d’Oléron, Michel Parent, s’est dit “satisfait de cette seconde victoire historique”, qui “couronne plus de cinq ans de démarches, d’abord amiables, puis judiciaires, auprès de la société Airbnb qui ne daignait même pas nous répondre lors de nos premières tentatives”.”Airbnb prend ses obligations fiscales très au sérieux et a agi de bonne foi dans cette affaire. Nous avons résolu le problème identifié à Oléron lorsque nous en avons été informés et tous les montants non-versés ont déjà été payés à la communauté de communes sur les propres fonds d’Airbnb, avec intérêts de retard, et ce avant que la ville n’intente cette action en justice”, a rétorqué la plate-forme en ligne.

Droits de douane: les Bourses mondiales reprennent leur souffle, espèrent des négociations

Malgré le risque d’escalade entre les Etats-Unis et la Chine, les marchés mondiaux reprennent leur souffle mardi après avoir lourdement chuté en raison des droits de douane imposés au reste du monde par Donald Trump, espérant des négociations entre Washington et ses partenaires commerciaux.A la veille de l’entrée en vigueur de nouvelles taxes américaines sur les importations chinoises et européennes, le Dow Jones grimpait de 3,6% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 3,8% aux alentours de 14H05 GMT.Les marchés européens sont également dans le vert, avec des hausses de plus de 3% pour les indices vedette à Paris, Londres et Francfort au même moment.C’est une séance de répit pour les investisseurs, alors que des milliers de milliards de dollars sont partis en fumée — 5.000 milliards pour le seul indice de référence américain S&P 500 — depuis mercredi dernier, jour de l’annonce par le président américain de droits de douane punitifs pour les importations de la plupart des pays dans le monde.Estimant que les Etats-Unis sont “pillés” par leurs partenaires commerciaux, Donald Trump impose depuis samedi un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’UE (à 20%) et le Vietnam (à 46%).- Négociations -L’administration américaine assure néanmoins rester ouverte à la négociation, ce qui alimente ce répit boursier.Donald Trump a affirmé mardi avoir eu une “très bonne conversation” avec le Premier ministre et président sud-coréen par intérim Han Duck-soo, portant notamment sur le déficit commercial des Etats-Unis avec son pays, selon un message publié sur la plateforme Truth Social.”Les instructions du président pour nous tous ont été très claires: nous devons donner la priorité à nos alliés et à nos partenaires commerciaux dès maintenant”, a commenté le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, sur Fox News, mardi.Le président décidera “quand et si nous devons parler avec la Chine, mais pour l’instant, nous avons reçu l’instruction de donner la priorité à nos alliés et à nos partenaires commerciaux comme le Japon, la Corée et d’autres”, a-t-il poursuivi.Le ministre américain des Finances Scott Bessent avait, lui, indiqué sur Fox News que “peut-être près de 70 pays” auraient déjà contacté l’administration américaine pour discuter.- Risques d’escalade -Les risques d’escalade dans la guerre commerciale entre les deux premières puissances commerciales mondiales ne sont pas écartés pour autant. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe de 20%. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, elle doit atteindre 54% à partir de ce mercredi.Le président républicain a en outre brandi la menace d’imposer dès ce mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises, si Pékin ne renonce pas à appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains, décidés comme mesure de rétorsion, à compter de jeudi 10 avril.”La Chine n’acceptera jamais cela”, a répondu mardi un porte-parole du ministère chinois du Commerce. “Si les Etats-Unis persistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout”, a-t-il dit.L’UE prépare sa propre réponse, qui devrait être présentée “en début de semaine prochaine”, d’après un porte-parole de la Commission européenne. Mais selon une liste consultée par l’AFP mardi, le bourbon ne sera pas concerné par les droits de douane de 25% que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Elle a aussi plaidé pour “une résolution négociée de la situation actuelle”, a dit l’UE dans un communiqué.Lors de cet entretien, Li Qiang a affirmé que son pays disposait de suffisamment “d’outils” pour “compenser” les turbulences économiques, selon l’agence officielle Chine nouvelle. D’après les analystes, cette guerre commerciale risque de saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance.Le dirigeant de Hong Kong, John Lee, a d’ailleurs fustigé des droits de douane “irresponsables”.Lawrence Wong, le Premier ministre de Singapour, une place forte financière mondiale, s’est dit mardi “très déçu” par les Etats-Unis.Le Vietnam cherche, lui, à obtenir un report de l’application des nouveaux tarifs douaniers imposés par Washington et a assuré vouloir acheter davantage de produits américains.bur-fz-mjw-lem/ev

Une “ligne d’urgence” contre le pillage des forêts privées en France

Coupes illégales, escroqueries: Fransylva, la fédération des forestiers privés de France, a lancé mardi une “ligne d’urgence” pour mieux lutter contre les arnaques et vols de bois en forêt, et documenter l’ampleur du phénomène.Au gouvernement, la fédération demande de créer “une cellule dédiée sur tout le territoire mobilisant le renseignement, les forces de l’ordre et les douanes” pour mieux lutter contre ces pillages, et plaide pour un “alourdissement des sanctions pénales, notamment des amendes”.Car ces vols de bois sur pied sont une “menace sérieuse” pour le renouvellement forestier, pour la biodiversité, pour la capacité de la forêt à stocker du carbone, affirme Antoine d’Amécourt, forestier dans la Sarthe et président de Fransylva, qui fédère quelque 70 syndicats départementaux.Et c’est “un traumatisme pour les propriétaires”, qui se sont vu confier une parcelle depuis des générations, ont souvent “honte de s’être fait avoir” et “n’osent pas porter plainte”, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse à Paris.Didier Daclin, président de Fransylva en Moselle, est venu expliquer la complexité de son combat.Depuis des années, il constate, enquête, assiste des propriétaires démunis. Sur un écran géant défilent des images d’un “massacre”: des chênes de plus de 100 ans tronçonnés n’importe comment, quels que soient leur diamètre, un sol piétiné, un enchevêtrement de broussailles et de plaies infligées aux arbres survivants… Cette coupe sauvage compromet aussi le renouvellement naturel de la forêt, les arbres ayant été abattus avant qu’ils n’aient été stimulés pour fructifier et assurer un nombre suffisant de repousses.- “Cellule dédiée” -“J’ai pris ces images à Charly-Oradour (au nord-est de Metz) en 2018. Quinze hectares de petites parcelles de forêt saccagés. Les chênes ont été mis sur des camions, envoyés sur le port d’Anvers en Belgique puis expédiés en Chine”, raconte-t-il. Il a retrouvé la trace du “pilleur”, qui viendrait “d’Europe de l’Est”. Une enquête est toujours en cours. Dans un autre dossier, détaille-t-il, le préjudice subi pour le pillage d’une quinzaine d’hectares de chêne près de Thionville a été évalué par la justice à plus de 500.000 euros. L’ex-forestier accusé d’avoir coupé et vendu le bois a été condamné à deux ans de prison en première instance et le procès en appel est prévu en juin.Didier Daclin distingue “trois types de vols”: “le vol par escroquerie”, où un acheteur va trouver des propriétaires fragiles, âgés, les harcèle pour qu’ils vendent à un prix dérisoire; “le vol par dépassement de limites”, où un escroc achète une petite parcelle mais pille celles alentours; et le vol “en bande organisée”, avec un repérage minutieux des parcelles cadastrales, privilégiant celles dont les propriétaires sont absents.Fransylva accompagne les propriétaires lésés dans leurs démarches, mais nombre d’entre eux sont “découragés par l’absence de réponse pénale adaptée”, les plaintes donnant très rarement lieu à une réparation pour les propriétaires floués, relève Antoine d’Amécourt.C’est pour aider ces propriétaires à signaler vols et escroqueries que Fransylva lance une “ligne d’urgence”, avec un numéro (le 01.47.20.90.58) et un courriel de signalement à remplir sur le site de la fédération.Cela permettra aussi d’évaluer l’ampleur des préjudices et de voir si les vols sont en hausse ou pas, alors que le prix du chêne, principal arbre pillé, a beaucoup augmenté ces dernières années, passant en moyenne de 64 euros le m3 en 2020 à 94 euros en 2022, avant de redescendre autour de 84 euros en 2023.En France, 75% des 17 millions d’hectares de la forêt française métropolitaine sont détenus par quelque 3,5 millions de propriétaires privés.Plus de deux millions de propriétaires possèdent moins d’un hectare: cette dispersion “est une des vulnérabilités de la forêt”, explique Anne Dunoyer, vice-présidente de Fransylva, qui plaide pour un “regroupement” de petits propriétaires permettant d’adopter un plan de gestion simple pour mieux valoriser et surveiller les bois.La France, parmi les Etats européens les plus boisés, compte le 3e stock de bois européen derrière l’Allemagne et la Suède, avec un volume de bois sur pied d’environ 2,8 milliards de m3, selon l’Office national des forêts.

La compagnie italienne Trenitalia veut concurrencer Eurostar sur le Paris-Londres

Plus de trente ans après l’ouverture du tunnel sous la Manche, un concurrent d’Eurostar va-t-il enfin pouvoir lancer ses trains entre Londres et Paris ? Ferrovie dello Stato et sa compagnie Trenitalia en ont l’intention, mais d’autres avant eux ont esquissé ce projet sans succès.Le groupe ferroviaire italien a annoncé mardi son intention d’investir un milliard d’euros pour une ouverture de ligne d’ici 2029. “Cet investissement représente un pas en avant décisif dans la vision du Groupe FS de construire un réseau ferroviaire européen plus intégré, compétitif et durable”, a souligné le directeur général de FS Stefano Antonio Donnarumma.”Le développement du rail transmanche est une course dans laquelle Eurostar est fermement engagé, et nous nous réjouissons de la concurrence”, a réagi Eurostar dans un message envoyé à l’AFP.Si le projet aboutit, les liaisons seront effectuées avec “des rames inspirées du Frecciarossa”, le train à grande vitesse qui circule sur le réseau à grande vitesse italien et en France entre Paris, Lyon et Milan, a indiqué FS.Cette annonce intervient un peu plus d’une semaine après celle de l’Office of Rail and Road (ORR), le régulateur ferroviaire britannique, sur la possibilité d’ouvrir le centre de maintenance des trains Eurostar en Angleterre à des opérateurs concurrents.Le dépôt de Temple Mills “serait en mesure d’accueillir des trains supplémentaires si nécessaire”, a écrit l’ORR le 31 mars.- Infrastructure sous-exploitée -Cette décision a ouvert la voie au développement de la concurrence. L’accès à un centre de maintenance pour l’entretien des trains est un facteur décisif pour l’exploitation d’une ligne commerciale régulière.Plusieurs compagnies ont déjà partagé leur envie d’ouvrir une liaison entre Paris et Londres pour concurrencer Eurostar, dont les prix sont souvent jugés prohibitifs. La néerlandaise Heuro s’est dite intéressée, tout comme l’opérateur espagnol Evolyn. FS a d’ailleurs précisé dans son communiqué avoir signé un protocole d’accord avec Evolyn, sans en dévoiler les contours. Début mars, le groupe britannique Virgin, qui a exploité des trains en Grande-Bretagne entre 1997 et 2019, avait annoncé son intention de lever 700 millions de livres pour ouvrir, là aussi en 2029, une ligne de transport de passagers concurrente d’Eurostar. La société Eurotunnel essaie depuis longtemps d’attirer de nouveaux opérateurs dans le tunnel sous la Manche.D’après le directeur général de Getlink – propriétaire d’Eurotunnel – Yann Leriche, l’infrastructure pourrait accueillir environ 1.000 trains par jour, contre 400 aujourd’hui.Grâce à la standardisation des normes du tunnel, un opérateur peut espérer se lancer cinq ans après la décision d’ouvrir une liaison, contre dix ans auparavant, selon M. Leriche.- L’essai Deutsche Bahn -Côté britannique, l’entreprise London St. Pancras Highspeed, gestionnaire de la ligne à grande vitesse entre Londres et le continent européen, a annoncé vendredi dernier mettre en place des incitations financières pour attirer de nouvelles compagnies et doper le trafic face au monopole d’Eurostar.”Une concurrence accrue permettra davantage de choix pour les voyageurs, des tarifs plus bas et de nouvelles destinations possibles”, s’est réjoui auprès de l’AFP son directeur général Robert Sinclair. Selon lui, sa ligne à grande vitesse n’est exploitée qu’à 50% de ses capacités.En 2024, 19,5 millions de clients ont voyagé avec Eurostar, un record pour la compagnie détenue par la SNCF, qui espère transporter 30 millions de passagers et acquérir 50 nouveaux trains d’ici 2030.L’arrivée d’opérateurs concurrents est très attendue des usagers pour faire baisser les prix. Eurostar pratique des tarifs deux fois plus élevés que la moyenne européenne, selon une estimation de l’ONG Transport and Environment (T&E).Les projets de nouvelles liaisons entre Londres et le continent n’ont rien de nouveau. En 2013 déjà, la Deutsche Bahn avait fait rouler un de ses ICE dans le tunnel sous la Manche. A l’époque, l’opérateur historique des chemins de fer allemand envisageait de proposer ses premiers voyages en 2016. Le projet n’a jamais abouti.

Banques: UFC-Que choisir dénonce les minima forfaitaires appliqués sur des découverts

L’UFC-Que Choisir a dénoncé mardi dans une étude l’utilisation par les banques de minima forfaitaires, des frais fixes appliqués sur les petits découverts bancaires même lorsqu’ils sont autorisés, tout en appelant à un renforcement du cadre réglementaire.”Lorsqu’un découvert est trop faible pour générer plusieurs euros d’agios, certaines banques remplacent ces derniers par un forfait minimum, sans aucune justification économique”, indique l’association de consommateurs, dénonçant dans un communiqué une pratique aussi “discrète qu’injustifiable”.”Ces frais, appliqués sans justification économique, remplacent les agios habituels et s’ajoutent au coût du découvert, pénalisant encore davantage les ménages précaires”, est-il ajouté. L’association appelle donc à un renforcement du cadre réglementaire.L’UFC-Que Choisir décrit des frais fixes imposés sur les petits découverts. “Jusqu’à 12,50 euros de frais peuvent ainsi être facturés, même pour quelques euros empruntés, comme c’est le cas à la Banque Populaire du Sud”, indique l’association.L’UFC donne également l’exemple d’un client du CCF payant un minimum forfaitaire de 10 euros par trimestre pour un découvert d’à peine quelques euros, soit plusieurs fois le taux d’usure en extrapolant sur une année, indique-t-elle.Une critique contestée par la banque CCF qui dans une déclaration à l’AFP conteste “la méthode de calcul et l’analyse”, car “aucun client ne paie en annualisé plus du taux d’usure au sein du CCF”, assure-t-elle.Les banques prélèvent ces frais “sans prévenir leurs clients et sans leur offrir de moyens de les éviter. Elles déterminent elles-mêmes la période de calcul des minima forfaitaires (souvent trimestrielle), dans une totale opacité”, souligne aussi l’UFC. Les brochures tarifaires sont “complexes et illisibles”, pouvant atteindre 64 pages pour la Société Générale, et “il est donc difficile, voire impossible, pour les consommateurs de comparer les offres bancaires”, ajoute l’UFC.L’association demande “l’intégration de l’ensemble des frais liés aux découverts bancaires dans le calcul du TAEG”, le taux annuel effectif global qui est le taux tout frais compris d’un crédit.Selon le comparateur Panorabanques, les frais d’incidents bancaires représentent en moyenne un tiers des frais bancaires totaux.”Les coûts pour un client de son découvert ont été largement diminués au fil des ans. Les frais sont transparents, suivis par un observatoire dont l’UFC fait partie. Par ailleurs, les frais sont conformes à la législation et sont limités”, a pour sa part répondu la Fédération bancaire française dans une communication à l’AFP.Selon la FBF, “l’information préalable du consommateur dans les plaquettes tarifaires est organisée par un sommaire type et harmonisé entre toutes les banques pour permettre les comparaisons. Les exemples donnés par l’association sont caricaturaux et sont loin de refléter le quotidien des clients des banques”.