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La Bourse de Paris rebondit avec les perspectives de négociations commerciales

La Bourse de Paris a terminé en forte hausse mardi après trois séances de débâcle, soutenue par les espoirs de négociations commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a gagné 173,30 points à 7.100,42 points. Depuis le 1er avril, il abandonne toutefois toujours près de 9%.”Avec des pistes de négociations dans l’air, un soulagement a envahi les marchés financiers”, commente Susannah Streeter, responsable des marchés chez Hargreaves Lansdown.”Les investisseurs ont saisi l’occasion d’acheter des actions malmenées, en visant une reprise à long terme”, explique-t-elle.Mais “rapporté à l’ampleur des baisses que l’on a connues depuis la semaine dernière, on ne peut pas considérer que le marché a définitivement tourné la page” des droits de douane, tempère Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France interrogé par l’AFP.Le retour de l’optimisme sur les marchés d’actions a été insufflé par “l’annonce de l’ouverture de négociations commerciales dans quelques jours” entre le Japon et les États-Unis, note Matt Britzman, analyste chez Hargreaves Lansdown. La Bourse de Tokyo a ainsi grimpé de plus de 6% mardi, après avoir dévissé de presque 8% la veille.Dans le détail, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé s’être entendu par téléphone avec le président américain pour poursuivre les discussions sur les droits de douane américains, qu’il espère faire modifier.Donald Trump a par ailleurs annoncé mardi s’être entretenu avec le président par intérim de Corée du Sud. L’un de ses conseillers a affirmé que les alliés tels que Séoul et Tokyo auraient la priorité pour mener des négociations commerciales.Pour Alexandre Baradez, les marchés perçoivent “dans les propos des responsables américains une distinction faite entre d’un côté la Chine, et de l’autre, le reste du monde qui cherche à négocier”, à la veille de l’entrée en vigueur des surtaxes américaines sur les importations chinoises et européennes.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. L’UE prépare aussi sa propre réponse aux droits de douane de Donald Trump, qui devrait être présentée “en début de semaine prochaine” d’après un porte-parole de la Commission européenne.Le ton n’est pas le même à Pékin, qui a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout”. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, les surtaxes sur les produits chinois doivent atteindre 54% à partir de mercredi.”Le sentiment reste nerveux (…) étant donné la grande incertitude quant aux perspectives commerciales de l’économie mondiale”, poursuit Mme Streeter.L’industrie brilleAprès la débâcle des dernières séances, les valeurs industrielles ont repris des couleurs, portées par les lueurs d’espoir sur les négociations douanières. L’UE a proposé lundi une exemption des droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels.Thales s’est adjugé 5,44% à 240,20 euros, Safran 5,02% à 211,40 euros et ArcelorMittal 2,40% à 22,62 euros.

Musk s’en prend publiquement au conseiller au Commerce de Trump

Le patron de Tesla Elon Musk s’en est pris mardi au conseiller au commerce Peter Navarro, exposant pour la première fois publiquement des dissensions dans l’équipe de Donald Trump.L’homme le plus riche du monde, qui mène pour le compte du président américain une mission de réduction radicale de la dépense publique, a écrit, dans deux messages publiés mardi sur X, que Peter Navarro était un “crétin” et qu’il était “bête comme ses pieds”.Elon Musk, grand allié du président républicain dont il a généreusement financé la campagne, a écrit ces commentaires sous une vidéo dans laquelle le conseiller au commerce estime que le patron de Tesla n’est “pas un fabricant de voitures” mais seulement un “assembleur” travaillant avec des pièces importées d’Asie.”Ce que nous voulons, et c’est là que nous avons des vues différentes d’Elon, c’est que les pneus soient fabriqués” aux Etats-Unis, tout comme les “transmissions” et les “moteurs”, explique Peter Navarro dans cette vidéo, extraite d’une interview avec la chaîne CNBC.”Navarro est vraiment un crétin. Ce qu’il dit ici est faux et c’est facile à prouver”, a rétorqué Elon Musk, en ajoutant ensuite: “Navarro est bête comme ses pieds.”Il est revenu à la charge dans un troisième message furieux, ajoutant que de tous les constructeurs, Tesla était celui avec “le plus de contenu américain”, et en concluant: “Navarro devrait demander à ce faux expert qu’il a inventé, Ron Vara”.La presse américaine avait, pendant le premier mandat de Donald Trump (2017-2021), révélé que Peter Navarro avait dans des livres cité un expert apparemment inventé de toutes pièces, Ron Vara, dont le nom est un anagramme du sien.Elon Musk avait déjà signalé, mais plus discrètement, son opposition à la politique radicalement protectionniste dont Peter Navarro est l’un des grands architectes, et qui s’est traduite la semaine dernière par l’annonce de droits de douanes pour certains astronomiques contre les partenaires commerciaux des Etats-Unis.Les médias avaient déjà fait état de tensions entre le multimilliardaire et d’autres membres de l’administration Trump à propos de la manière dont Elon Musk démantèle des pans entiers de la bureaucratie fédérale.Donald Trump lui maintient jusqu’ici son soutien, mais a ces derniers temps plusieurs fois signalé que la mission de l’hyperactif homme d’affaires au sein de son “Département de l’efficacité gouvernementale” n’allait pas durer éternellement, et qu’il lui faudrait un jour reprendre les manettes de Tesla, dont les ventes et le cours de Bourse sont en baisse.D’autres grands noms des affaires, beaucoup moins proches du président américain, ont aussi fait part, avec  prudence toutefois, de leurs doutes sur la politique commerciale de la Maison Blanche

Taxe de séjour: Airbnb condamnée en appel à payer 8,6 millions d’euros à l’île d’Oléron

La plateforme internet de location de logements Airbnb a été condamnée mardi à payer plus de 8,6 millions d’euros à la communauté de communes de l’île d’Oléron (Charente-Maritime) pour des manquements relatifs à la taxe de séjour.Les deux arrêts rendus au civil par la cour d’appel de Poitiers concernent les années 2021 et 2022 et alourdissent considérablement les sanctions prononcées en première instance, dont la société irlandaise avait interjeté appel. Celle-ci a pris acte de cette décision et “étudie les recours possibles”, a-t-elle indiqué mardi dans une déclaration transmise à l’AFP.La cour d’appel a sanctionné Airbnb pour des manquements répétés à ses obligations de déclaration, collecte et reversement de milliers de taxes de séjour durant les deux années concernées.Jugeant ces faits “d’autant plus graves que le recouvrement de la taxe de séjour représente une part non négligeable du budget de la collectivité pour financer les dépenses liées à l’afflux de touristes sur la période estivale”, les magistrats ont revu à la hausse les amendes prononcées en première instance en 2023 et 2024 par le tribunal judiciaire de La Rochelle, qui étaient inférieures au plancher légal.Le président de la collectivité d’Oléron, Michel Parent, s’est dit “satisfait de cette seconde victoire historique”, qui “couronne plus de cinq ans de démarches, d’abord amiables, puis judiciaires, auprès de la société Airbnb qui ne daignait même pas nous répondre lors de nos premières tentatives”.”Airbnb prend ses obligations fiscales très au sérieux et a agi de bonne foi dans cette affaire. Nous avons résolu le problème identifié à Oléron lorsque nous en avons été informés et tous les montants non-versés ont déjà été payés à la communauté de communes sur les propres fonds d’Airbnb, avec intérêts de retard, et ce avant que la ville n’intente cette action en justice”, a rétorqué la plate-forme en ligne.

Droits de douane: les Bourses mondiales reprennent leur souffle, espèrent des négociations

Malgré le risque d’escalade entre les Etats-Unis et la Chine, les marchés mondiaux reprennent leur souffle mardi après avoir lourdement chuté en raison des droits de douane imposés au reste du monde par Donald Trump, espérant des négociations entre Washington et ses partenaires commerciaux.A la veille de l’entrée en vigueur de nouvelles taxes américaines sur les importations chinoises et européennes, le Dow Jones grimpait de 3,6% et l’indice élargi S&P 500 gagnait 3,8% aux alentours de 14H05 GMT.Les marchés européens sont également dans le vert, avec des hausses de plus de 3% pour les indices vedette à Paris, Londres et Francfort au même moment.C’est une séance de répit pour les investisseurs, alors que des milliers de milliards de dollars sont partis en fumée — 5.000 milliards pour le seul indice de référence américain S&P 500 — depuis mercredi dernier, jour de l’annonce par le président américain de droits de douane punitifs pour les importations de la plupart des pays dans le monde.Estimant que les Etats-Unis sont “pillés” par leurs partenaires commerciaux, Donald Trump impose depuis samedi un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’UE (à 20%) et le Vietnam (à 46%).- Négociations -L’administration américaine assure néanmoins rester ouverte à la négociation, ce qui alimente ce répit boursier.Donald Trump a affirmé mardi avoir eu une “très bonne conversation” avec le Premier ministre et président sud-coréen par intérim Han Duck-soo, portant notamment sur le déficit commercial des Etats-Unis avec son pays, selon un message publié sur la plateforme Truth Social.”Les instructions du président pour nous tous ont été très claires: nous devons donner la priorité à nos alliés et à nos partenaires commerciaux dès maintenant”, a commenté le principal conseiller économique de la Maison Blanche, Kevin Hassett, sur Fox News, mardi.Le président décidera “quand et si nous devons parler avec la Chine, mais pour l’instant, nous avons reçu l’instruction de donner la priorité à nos alliés et à nos partenaires commerciaux comme le Japon, la Corée et d’autres”, a-t-il poursuivi.Le ministre américain des Finances Scott Bessent avait, lui, indiqué sur Fox News que “peut-être près de 70 pays” auraient déjà contacté l’administration américaine pour discuter.- Risques d’escalade -Les risques d’escalade dans la guerre commerciale entre les deux premières puissances commerciales mondiales ne sont pas écartés pour autant. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe de 20%. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, elle doit atteindre 54% à partir de ce mercredi.Le président républicain a en outre brandi la menace d’imposer dès ce mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises, si Pékin ne renonce pas à appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains, décidés comme mesure de rétorsion, à compter de jeudi 10 avril.”La Chine n’acceptera jamais cela”, a répondu mardi un porte-parole du ministère chinois du Commerce. “Si les Etats-Unis persistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout”, a-t-il dit.L’UE prépare sa propre réponse, qui devrait être présentée “en début de semaine prochaine”, d’après un porte-parole de la Commission européenne. Mais selon une liste consultée par l’AFP mardi, le bourbon ne sera pas concerné par les droits de douane de 25% que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains.La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Elle a aussi plaidé pour “une résolution négociée de la situation actuelle”, a dit l’UE dans un communiqué.Lors de cet entretien, Li Qiang a affirmé que son pays disposait de suffisamment “d’outils” pour “compenser” les turbulences économiques, selon l’agence officielle Chine nouvelle. D’après les analystes, cette guerre commerciale risque de saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance.Le dirigeant de Hong Kong, John Lee, a d’ailleurs fustigé des droits de douane “irresponsables”.Lawrence Wong, le Premier ministre de Singapour, une place forte financière mondiale, s’est dit mardi “très déçu” par les Etats-Unis.Le Vietnam cherche, lui, à obtenir un report de l’application des nouveaux tarifs douaniers imposés par Washington et a assuré vouloir acheter davantage de produits américains.bur-fz-mjw-lem/ev

Une “ligne d’urgence” contre le pillage des forêts privées en France

Coupes illégales, escroqueries: Fransylva, la fédération des forestiers privés de France, a lancé mardi une “ligne d’urgence” pour mieux lutter contre les arnaques et vols de bois en forêt, et documenter l’ampleur du phénomène.Au gouvernement, la fédération demande de créer “une cellule dédiée sur tout le territoire mobilisant le renseignement, les forces de l’ordre et les douanes” pour mieux lutter contre ces pillages, et plaide pour un “alourdissement des sanctions pénales, notamment des amendes”.Car ces vols de bois sur pied sont une “menace sérieuse” pour le renouvellement forestier, pour la biodiversité, pour la capacité de la forêt à stocker du carbone, affirme Antoine d’Amécourt, forestier dans la Sarthe et président de Fransylva, qui fédère quelque 70 syndicats départementaux.Et c’est “un traumatisme pour les propriétaires”, qui se sont vu confier une parcelle depuis des générations, ont souvent “honte de s’être fait avoir” et “n’osent pas porter plainte”, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse à Paris.Didier Daclin, président de Fransylva en Moselle, est venu expliquer la complexité de son combat.Depuis des années, il constate, enquête, assiste des propriétaires démunis. Sur un écran géant défilent des images d’un “massacre”: des chênes de plus de 100 ans tronçonnés n’importe comment, quels que soient leur diamètre, un sol piétiné, un enchevêtrement de broussailles et de plaies infligées aux arbres survivants… Cette coupe sauvage compromet aussi le renouvellement naturel de la forêt, les arbres ayant été abattus avant qu’ils n’aient été stimulés pour fructifier et assurer un nombre suffisant de repousses.- “Cellule dédiée” -“J’ai pris ces images à Charly-Oradour (au nord-est de Metz) en 2018. Quinze hectares de petites parcelles de forêt saccagés. Les chênes ont été mis sur des camions, envoyés sur le port d’Anvers en Belgique puis expédiés en Chine”, raconte-t-il. Il a retrouvé la trace du “pilleur”, qui viendrait “d’Europe de l’Est”. Une enquête est toujours en cours. Dans un autre dossier, détaille-t-il, le préjudice subi pour le pillage d’une quinzaine d’hectares de chêne près de Thionville a été évalué par la justice à plus de 500.000 euros. L’ex-forestier accusé d’avoir coupé et vendu le bois a été condamné à deux ans de prison en première instance et le procès en appel est prévu en juin.Didier Daclin distingue “trois types de vols”: “le vol par escroquerie”, où un acheteur va trouver des propriétaires fragiles, âgés, les harcèle pour qu’ils vendent à un prix dérisoire; “le vol par dépassement de limites”, où un escroc achète une petite parcelle mais pille celles alentours; et le vol “en bande organisée”, avec un repérage minutieux des parcelles cadastrales, privilégiant celles dont les propriétaires sont absents.Fransylva accompagne les propriétaires lésés dans leurs démarches, mais nombre d’entre eux sont “découragés par l’absence de réponse pénale adaptée”, les plaintes donnant très rarement lieu à une réparation pour les propriétaires floués, relève Antoine d’Amécourt.C’est pour aider ces propriétaires à signaler vols et escroqueries que Fransylva lance une “ligne d’urgence”, avec un numéro (le 01.47.20.90.58) et un courriel de signalement à remplir sur le site de la fédération.Cela permettra aussi d’évaluer l’ampleur des préjudices et de voir si les vols sont en hausse ou pas, alors que le prix du chêne, principal arbre pillé, a beaucoup augmenté ces dernières années, passant en moyenne de 64 euros le m3 en 2020 à 94 euros en 2022, avant de redescendre autour de 84 euros en 2023.En France, 75% des 17 millions d’hectares de la forêt française métropolitaine sont détenus par quelque 3,5 millions de propriétaires privés.Plus de deux millions de propriétaires possèdent moins d’un hectare: cette dispersion “est une des vulnérabilités de la forêt”, explique Anne Dunoyer, vice-présidente de Fransylva, qui plaide pour un “regroupement” de petits propriétaires permettant d’adopter un plan de gestion simple pour mieux valoriser et surveiller les bois.La France, parmi les Etats européens les plus boisés, compte le 3e stock de bois européen derrière l’Allemagne et la Suède, avec un volume de bois sur pied d’environ 2,8 milliards de m3, selon l’Office national des forêts.

La compagnie italienne Trenitalia veut concurrencer Eurostar sur le Paris-Londres

Plus de trente ans après l’ouverture du tunnel sous la Manche, un concurrent d’Eurostar va-t-il enfin pouvoir lancer ses trains entre Londres et Paris ? Ferrovie dello Stato et sa compagnie Trenitalia en ont l’intention, mais d’autres avant eux ont esquissé ce projet sans succès.Le groupe ferroviaire italien a annoncé mardi son intention d’investir un milliard d’euros pour une ouverture de ligne d’ici 2029. “Cet investissement représente un pas en avant décisif dans la vision du Groupe FS de construire un réseau ferroviaire européen plus intégré, compétitif et durable”, a souligné le directeur général de FS Stefano Antonio Donnarumma.”Le développement du rail transmanche est une course dans laquelle Eurostar est fermement engagé, et nous nous réjouissons de la concurrence”, a réagi Eurostar dans un message envoyé à l’AFP.Si le projet aboutit, les liaisons seront effectuées avec “des rames inspirées du Frecciarossa”, le train à grande vitesse qui circule sur le réseau à grande vitesse italien et en France entre Paris, Lyon et Milan, a indiqué FS.Cette annonce intervient un peu plus d’une semaine après celle de l’Office of Rail and Road (ORR), le régulateur ferroviaire britannique, sur la possibilité d’ouvrir le centre de maintenance des trains Eurostar en Angleterre à des opérateurs concurrents.Le dépôt de Temple Mills “serait en mesure d’accueillir des trains supplémentaires si nécessaire”, a écrit l’ORR le 31 mars.- Infrastructure sous-exploitée -Cette décision a ouvert la voie au développement de la concurrence. L’accès à un centre de maintenance pour l’entretien des trains est un facteur décisif pour l’exploitation d’une ligne commerciale régulière.Plusieurs compagnies ont déjà partagé leur envie d’ouvrir une liaison entre Paris et Londres pour concurrencer Eurostar, dont les prix sont souvent jugés prohibitifs. La néerlandaise Heuro s’est dite intéressée, tout comme l’opérateur espagnol Evolyn. FS a d’ailleurs précisé dans son communiqué avoir signé un protocole d’accord avec Evolyn, sans en dévoiler les contours. Début mars, le groupe britannique Virgin, qui a exploité des trains en Grande-Bretagne entre 1997 et 2019, avait annoncé son intention de lever 700 millions de livres pour ouvrir, là aussi en 2029, une ligne de transport de passagers concurrente d’Eurostar. La société Eurotunnel essaie depuis longtemps d’attirer de nouveaux opérateurs dans le tunnel sous la Manche.D’après le directeur général de Getlink – propriétaire d’Eurotunnel – Yann Leriche, l’infrastructure pourrait accueillir environ 1.000 trains par jour, contre 400 aujourd’hui.Grâce à la standardisation des normes du tunnel, un opérateur peut espérer se lancer cinq ans après la décision d’ouvrir une liaison, contre dix ans auparavant, selon M. Leriche.- L’essai Deutsche Bahn -Côté britannique, l’entreprise London St. Pancras Highspeed, gestionnaire de la ligne à grande vitesse entre Londres et le continent européen, a annoncé vendredi dernier mettre en place des incitations financières pour attirer de nouvelles compagnies et doper le trafic face au monopole d’Eurostar.”Une concurrence accrue permettra davantage de choix pour les voyageurs, des tarifs plus bas et de nouvelles destinations possibles”, s’est réjoui auprès de l’AFP son directeur général Robert Sinclair. Selon lui, sa ligne à grande vitesse n’est exploitée qu’à 50% de ses capacités.En 2024, 19,5 millions de clients ont voyagé avec Eurostar, un record pour la compagnie détenue par la SNCF, qui espère transporter 30 millions de passagers et acquérir 50 nouveaux trains d’ici 2030.L’arrivée d’opérateurs concurrents est très attendue des usagers pour faire baisser les prix. Eurostar pratique des tarifs deux fois plus élevés que la moyenne européenne, selon une estimation de l’ONG Transport and Environment (T&E).Les projets de nouvelles liaisons entre Londres et le continent n’ont rien de nouveau. En 2013 déjà, la Deutsche Bahn avait fait rouler un de ses ICE dans le tunnel sous la Manche. A l’époque, l’opérateur historique des chemins de fer allemand envisageait de proposer ses premiers voyages en 2016. Le projet n’a jamais abouti.

Banques: UFC-Que choisir dénonce les minima forfaitaires appliqués sur des découverts

L’UFC-Que Choisir a dénoncé mardi dans une étude l’utilisation par les banques de minima forfaitaires, des frais fixes appliqués sur les petits découverts bancaires même lorsqu’ils sont autorisés, tout en appelant à un renforcement du cadre réglementaire.”Lorsqu’un découvert est trop faible pour générer plusieurs euros d’agios, certaines banques remplacent ces derniers par un forfait minimum, sans aucune justification économique”, indique l’association de consommateurs, dénonçant dans un communiqué une pratique aussi “discrète qu’injustifiable”.”Ces frais, appliqués sans justification économique, remplacent les agios habituels et s’ajoutent au coût du découvert, pénalisant encore davantage les ménages précaires”, est-il ajouté. L’association appelle donc à un renforcement du cadre réglementaire.L’UFC-Que Choisir décrit des frais fixes imposés sur les petits découverts. “Jusqu’à 12,50 euros de frais peuvent ainsi être facturés, même pour quelques euros empruntés, comme c’est le cas à la Banque Populaire du Sud”, indique l’association.L’UFC donne également l’exemple d’un client du CCF payant un minimum forfaitaire de 10 euros par trimestre pour un découvert d’à peine quelques euros, soit plusieurs fois le taux d’usure en extrapolant sur une année, indique-t-elle.Une critique contestée par la banque CCF qui dans une déclaration à l’AFP conteste “la méthode de calcul et l’analyse”, car “aucun client ne paie en annualisé plus du taux d’usure au sein du CCF”, assure-t-elle.Les banques prélèvent ces frais “sans prévenir leurs clients et sans leur offrir de moyens de les éviter. Elles déterminent elles-mêmes la période de calcul des minima forfaitaires (souvent trimestrielle), dans une totale opacité”, souligne aussi l’UFC. Les brochures tarifaires sont “complexes et illisibles”, pouvant atteindre 64 pages pour la Société Générale, et “il est donc difficile, voire impossible, pour les consommateurs de comparer les offres bancaires”, ajoute l’UFC.L’association demande “l’intégration de l’ensemble des frais liés aux découverts bancaires dans le calcul du TAEG”, le taux annuel effectif global qui est le taux tout frais compris d’un crédit.Selon le comparateur Panorabanques, les frais d’incidents bancaires représentent en moyenne un tiers des frais bancaires totaux.”Les coûts pour un client de son découvert ont été largement diminués au fil des ans. Les frais sont transparents, suivis par un observatoire dont l’UFC fait partie. Par ailleurs, les frais sont conformes à la législation et sont limités”, a pour sa part répondu la Fédération bancaire française dans une communication à l’AFP.Selon la FBF, “l’information préalable du consommateur dans les plaquettes tarifaires est organisée par un sommaire type et harmonisé entre toutes les banques pour permettre les comparaisons. Les exemples donnés par l’association sont caricaturaux et sont loin de refléter le quotidien des clients des banques”.

Wall Street en nette hausse, rebondit sur fond de possibles négociations commerciales

La Bourse de New York a ouvert en nette hausse mardi, reprenant son souffle après trois séances mouvementées, portée par une lueur d’espoir sur de possibles négociations entre le Japon et les Etats-Unis sur les droits de douane.Vers 14H05 GMT, le Dow Jones bondissait de 3,66%, l’indice Nasdaq de 4,27% et l’indice élargi S&P 500 de 3,82%.”Les investisseurs anticipent (…) des négociations entre les États-Unis et les partenaires commerciaux étrangers, ce qui pourrait indiquer que le pire est peut-être derrière nous” concernant les droits de douane, observe auprès de l’AFP Sam Stovall, de CFRA.Plus précisément, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a annoncé lundi avoir convenu par téléphone avec Donald Trump de poursuivre les discussions sur les droits de douane imposés par le président américain et qu’il espère modifier.”Sur la base de l’échange d’aujourd’hui (…) les deux parties ont décidé de désigner des membres du cabinet pour prendre en charge la poursuite des discussions,” a déclaré M. Ishiba aux journalistes. “C’est en quelque sorte une première brèche”, avance M. Stovall, les investisseurs espérant que ces négociations s’élargissent à d’autres pays, voire même à la Chine, selon l’analyste.Mais Pékin a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout” et les risques d’une escalade de la guerre commerciale entre les deux premières puissances commerciales mondiales sont réels.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe de 20%. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, elle doit atteindre 54% à partir de mercredi.Le président républicain a en outre brandi la menace d’imposer des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises, si Pékin ne renonce pas à appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains à compter de jeudi 10 avril.Toutefois, la pression “des surtaxes douanières a peut-être déjà atteint son maximum” sur le marché, et “nous entrons probablement dans une phase de répit”, estime dans une note Lei “Rocky” Wang, de Thornburg Investment Management.D’un point de vue plus technique, la dynamique haussière s’effectue “dans le cadre d’achats à bon compte après que les actions ont beaucoup baissé en très peu de temps”, détaillent dans une note les analystes de Briefing.com.Côté indicateurs, le marché attend la publication jeudi de l’indice des prix à la consommation (CPI) de mars aux Etats-Unis puis les prix à la production (PPI), vendredi. “Si nous constatons des baisses d’une année à l’autre du CPI, puis du PPI, cela contribuera grandement à rassurer les investisseurs quant à la capacité de la banque centrale américaine (Fed) à lutter contre l’inflation”, note M. Stovall. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait à 4,24%, contre 4,18% à la clôture lundi. Ailleurs, à la cote, les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, étaient tous en forte hausse, rattrapant une partie des pertes des dernières séances: Tesla (+4,65%), Alphabet (+2,81%), Amazon (+3,77%), Meta (+4,95%), Apple (+3,55%), Microsoft (+3,77%) et Nvidia (+7,46%). Les valeurs financières, qui avaient aussi pâti de ces derniers jours mouvementés, évoluaient dans le vert, à l’instar de JPMorgan & Chase (+5,85%) ou de Bank of America (+4,48%).Le fabricant de jeans Levi Strauss profitait de résultats trimestriels globalement au-dessus des attentes (+1,85%), tout en subissant quelques prises de bénéfices.

Droits de douane: la Chine ira “jusqu’au bout”, l’UE veut “éviter l’escalade”

La Chine a promis mardi de combattre les droits de douane américains “jusqu’au bout”, poussant l’Union européenne à tenter de calmer les tensions, tandis que les bourses mondiales, en chute ces derniers jours, regagnaient des couleurs. L’UE prépare sa propre réponse, qui devrait être présentée “en début de semaine prochaine”, d’après un porte-parole de la Commission européenne. Mais selon une liste consultée par l’AFP mardi, le bourbon ne sera pas concerné par les droits de douane de 25% que Bruxelles propose d’imposer sur des produits américains.A la veille de l’entrée en vigueur des surtaxes américaines sur les importations chinoises et européennes, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a appelé à “éviter l’escalade”, lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Elle a aussi plaidé pour “une résolution négociée de la situation actuelle”, a indiqué l’UE dans un communiqué.Les risques d’escalade dans la guerre commerciale entre les deux premières puissances commerciales mondiales sont réels. Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump a déjà frappé les produits chinois d’une surtaxe de 20%. Avec les 34% annoncés la semaine dernière, elle doit atteindre 54% à partir de ce mercredi.Le président républicain a en outre brandi la menace d’imposer dès ce mercredi des taxes additionnelles à hauteur de 50% sur les importations chinoises, si Pékin ne renonce pas à appliquer des droits de douane supplémentaires de 34% sur les produits américains, décidés comme mesure de rétorsion, à compter de jeudi 10 avril.”La Chine n’acceptera jamais cela”, a répondu mardi un porte-parole du ministère chinois du Commerce. “Si les États-Unis persistent dans cette voie, la Chine les combattra jusqu’au bout”, a-t-il dit.”Si les États-Unis veulent vraiment dialoguer, alors ils devraient faire preuve d’une attitude basée sur l’égalité, le respect et la réciprocité”, a souligné devant la presse Lin Jian, un représentant du ministère des Affaires étrangères.- Ouverte à la négociation -Donald Trump affirme que les États-Unis sont “pillés” par le reste du monde, raison pour laquelle il a décidé d’imposer un taux additionnel de 10% sur tous les produits importés aux États-Unis, — entré en vigueur samedi —, avec quelques exceptions comme l’or et l’énergie.Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l’UE (à 20%) et le Vietnam (à 46%).L’administration américaine assure néanmoins rester ouverte à la négociation, ce qui alimente mardi un rebond sur la plupart des marchés boursiers après plusieurs séances de plongeon.Tokyo a ainsi clôturé en hausse de quelque 6% mardi, soutenue par des déclarations du ministre américain des Finances Scott Bessent, qui a indiqué que “le Japon aurait la priorité” dans des pourparlers à venir.Le secrétaire au Trésor a aussi assuré sur Fox News qu’une fois que des assurances seraient reçues des autres pays quant à une plus grande ouverture de leurs marchés aux produits américains, “le président Trump serait prêt à négocier”. Selon lui, “peut-être près de 70 pays” auraient déjà contacté l’administration américaine pour discuter.Dans ce contexte, les indices américains se dirigeaient vers une ouverture en nette hausse mardi, tandis que les bourses européennes évoluaient aussi dans le vert avec des hausses de plus de 2% à la mi-journée des indices vedette à Paris, Londres et Francfort.Un répit pour les investisseurs, alors que des milliers de milliards de dollars sont partis en fumée — 5.000 milliards pour le seul indice de référence américain S&P 500 — depuis mercredi dernier, quand le président américain a annoncé des droits de douane exorbitants pour les importations de la plupart des pays dans le monde.- “Irresponsables” -Selon les analystes, cette guerre commerciale risque de saper l’économie mondiale, avec des risques d’inflation, de chômage et de baisse de croissance.Le dirigeant de Hong Kong, John Lee, a d’ailleurs fustigé des droits de douane “irresponsables”.Lawrence Wong, le Premier ministre de Singapour, une place forte financière mondiale, s’est dit mardi “très déçu” par les États-Unis.Le Vietnam cherche, lui, à obtenir un report de l’application des nouveaux tarifs douaniers imposés par Washington et a assuré vouloir acheter davantage de produits américains, notamment du matériel de sécurité et de défense.bur-fz-mjw-lem/LyS

Mondial-2023 de rugby: la Cour des comptes pointe des “défaillances majeures” de l’Etat

Ne pas faire aveuglément confiance aux organisateurs d’un grand évènement sportif: la Cour des comptes a demandé mardi plus de vigilance à l’Etat dans la préparation des compétitions sportives après avoir constaté des “défaillances majeures” dans le contrôle du Mondial-2023 de rugby. Si le rapport de la Cour des comptes pointe la responsabilité du premier directeur général du comité d’organisation, Claude Atcher, celle de la fédération française de rugby (FFR) et de l’État est aussi engagée “en raison des défaillances majeures constatées dans le contrôle qu’ils auraient dû exercer sur le comité d’organisation”, a affirmé la Cour des comptes dans un rapport publié mardi. Loin des promesses initiales, l’organisation du Mondial-2023 a engendré de lourdes pertes financières, notamment pour la FFR. “Tout le monde a gagné, sauf les organisateurs” français a résumé Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, lors d’une conférence de presse.Derrière l'”incontestable succès populaire, médiatique et sportif” que reconnaît le rapport, le Mondial-2023 a un trou financier béant qui met en danger la fédération française de rugby.- “Privatisation des profits” -“Les objectifs financiers n’ont pas été atteints et les ressources laissées pour l’héritage du rugby sont quasi nulles”, selon Pierre Moscovici, qui a souligné des “engagements excessifs de la FFR” pour obtenir “à tout prix” et à la surprise générale en novembre 2017 l’organisation du Mondial auprès de la fédération internationale, World Rugby.La candidature de la France est marquée par l’augmentation substantielle de la redevance d’organisation versée par la FFR à World Rugby pour l’évènement (196 millions d’euros), les coûts des droits commerciaux et de partenaires domestiques ainsi que la prestation d’hospitalité et de voyage.   Au final, World Rugby “a réalisé le meilleur résultat financier de son histoire” grâce à l’évènement alors que la FFR a enregistré “une perte sèche a minima de 19,2 millions d’euros et pouvant atteindre jusqu’à 28,9 millions d’euros” en fonction de l’issue des contentieux en cours, selon le rapport. “Une logique de privatisation des profits et socialisation des pertes”, a résumé Pierre Moscovici. Cela a été rendu possible car “le soutien de l’État a été apporté sans expertise préalable sérieuse sur la soutenabilité et la cohérence du budget de candidature, qui finalement était très éloigné du budget de réalité. L’État a aussi accepté de porter son soutien en méconnaissance d’éléments essentiels à la candidature”, selon Pierre Moscovici.- “Elaborer une doctrine” -Malgré des signaux avant-coureurs, l’Etat ne s’est réellement intéressé à l’organisation qu’après une crise de gouvernance à l’été 2022, en raison d’accusations de harcèlement contre M. Atcher, ayant mené à des enquêtes plus globales sur le comité d’organisation et à son départ en octobre 2022.S’y ajoutent aussi des initiatives très coûteuses autour de la compétition comme Campus 2023, le programme de formation des apprentis lancé par le comité d’organisation avec un coût de 80 millions d’euros, soit près de 63.000 par apprenti formé. Les dépenses effectives ont été 31% supérieures à celles prévues, a estimé le rapport. La Cour recommande donc “d’élaborer une doctrine claire et étayée de l’État et d’outils fiables relatifs aux candidatures”, mais aussi de “prévoir des procédures de nomination des candidats à la présidence et la direction générale des comités d’organisation des grands événements sportifs internationaux (…) fondées sur l’avis de comités des nominations indépendants”. “Ces recommandations sont directement mobilisables dans la préparation des Jeux d’hiver Alpes 2030” a insisté Pierre Moscovici.Le Mondial de rugby s’est tenu quelques mois avant les Jeux de Paris, un événement sur lequel la Cour des comptes a exercé un contrôle beaucoup plus étroit. Concernant ces JO, elle doit remettre un nouveau rapport en juin puis en octobre. Dans son droit de réponse au rapport, Claude Atcher a affirmé que “la gestion catastrophique de l’événement après (s)on départ a privé le rugby français d’environ 50 millions d’euros de résultat”, en raison du “manque de compétence et d’expérience” de la direction qui lui a succédé.La FFR, également épinglée par le rapport, a changé de direction à l’été 2023 avec l’arrivée de Florian Grill à sa tête, jusqu’ici dans l’opposition à Bernard Laporte qui soutenait Claude Atcher. “Nous sommes satisfaits que toute la lumière soit faite sur les réelles responsabilités et le manque de contrôle qui ont amené aux difficultés financières auxquelles nous faisons face aujourd’hui”, a écrit Florian Grill dans sa réponse à la Cour.