AFP Business

General Motors abaisse ses prévisions 2025 à cause des droits de douane

Le constructeur automobile américain General Motors a annoncé jeudi dans un communiqué un abaissement de ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice 2025 à cause des droits de douane mis en place par l’administration Trump.Pour ces nouvelles prévisions, le groupe a estimé l’impact brut des surtaxes autour de 4 à 5 milliards de dollars pour l’année, montant qu’il devrait pouvoir compenser à 30%, a-t-il ajouté, prévenant que les prix en Amérique du Nord allaient augmenter de 0,5 à 1% sur un an.Il avait annoncé mardi des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, tout en indiquant réexaminer ses prévisions pour l’ensemble de l’année car celles communiquées auparavant n’incluaient pas les nouveaux droits de douane.Il avait aussi repoussé à jeudi matin l’annonce de ses nouvelles prévisions, ainsi que la traditionnelle audioconférence avec les analystes. Depuis le 3 avril, les véhicules importés sont taxés à 25% mais ceux venant du Canada et du Mexique – avec lesquels les Etats-Unis ont un accord de libre-échange – peuvent avoir un taux inférieur à certaines conditions. Les pièces détachées sont supposées être touchées au plus tard le 3 mai.Le président américain Donald Trump a annoncé mardi soir un allègement temporaire.Pour tous les véhicules fabriqués et vendus aux Etats-Unis avec des pièces détachées importées, constructeurs américains et étrangers pourront ainsi déduire 15% du prix de vente recommandé la première année -et 10% la seconde- des frais de douane de 25% sur les importations suivantes.Il a également signé un décret exemptant les constructeurs automobiles du paiement d’autres taxes douanières, comme celles sur l’acier ou l’aluminium, pour éviter un cumul.Ces annonces sont intervenues alors qu’il célébrait mardi soir ses 100 premiers jours au pouvoir lors d’un meeting à Warren, près de Detroit, le coeur de l’industrie automobile américaine.Dans le détail, General Motors s’attend désormais en 2025 à un bénéfice net par action hors éléments exceptionnels compris entre 10 et 12,5 milliards de dollars (13,7 à 15,7 dollars auparavant) et à un flux de trésorerie positif proforma de 7,5 à 10 milliards de dollars (11 à 13 milliards auparavant).GM a assuré que, même au niveau bas de la fourchette concernant cette dernière valeur, il aurait “la capacité de continuer à investir dans l’innovation et la production aux Etats-Unis”.Dans les échanges électroniques avant l’ouverture de la Bourse de New York, l’action General Motors gagnait 2,83%.

1er-Mai en France: 12 millions de personnes privées de baguette

Quelque 12 millions de Français et touristes seront privés de baguette fraîche et de croissants le 1er-Mai, les boulangeries n’ayant pas le droit d’ouvrir, a déploré jeudi Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie.”Evidemment que je ne trouve pas cela normal. Surtout que nous, on pensait qu’on était essentiels, comme la presse et d’autres métiers”, a déclaré Dominique Anract sur Europe 1.Les 12 millions de clients qui vont chaque jour à la boulangerie “ne vont pas mourir de faim, mais c’est quand même sympa, un jour férié, aller chercher une viennoiserie, une bonne baguette fraîche”, a-t-il poursuivi.”Imaginez des endroits comme les Sables d’Olonne ou le bassin d’Arcachon où il y a des milliers de personnes en week-end quand il fait beau. Ils ne sauront pas où prendre un sandwich. Tout le monde n’a pas les moyens d’aller au restaurant. Des Français touristes ou même des étrangers pourraient ne pas comprendre que dans le pays de la baguette Unesco, on ne puisse pas aller chercher un sandwich!”, s’est-il emporté.La baguette est inscrite depuis 2022 au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. A quelques jours de la fête du travail, les sénateurs centristes, appuyés par le gouvernement, ont déposé une proposition de loi pour permettre aux établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche de pouvoir le faire le 1er-Mai, visant notamment les boulangers et fleuristes.”Pas question”, répond la CGT dont la numéro 1, Sophie Binet a martelé qu’il y avait “364 autres jours pour ouvrir”.Un flou juridique concernant l’ouverture des boulangeries le 1er-Mai, alors que la plupart restaient ouvertes les années précédentes, a entraîné l’an dernier des contrôles inopinés de l’inspection du travail. “Depuis une centaine d’années on travaillait le 1er-Mai sans histoire”, a souligné Dominique Anract, qui assure que la fermeture touche 35.000 boulangeries et génère un manque à gagner de 70 à 80 millions d’euros de chiffre d’affaires. 

ArcelorMittal: rassemblement à Dunkerque après l’annonce de centaines de suppressions de postes

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées jeudi matin à Dunkerque à l’appel de la CGT, pour protester contre le plan de suppression d’environ 600 postes annoncé par ArcelorMittal dans ses sites du Nord et de l’Est de la France, dont une majorité dans cette ville portuaire.”Confisquons les dividendes”, “Nationalisation d’ArcelorMittal”, peut-on lire sur des pancartes, en référence au propriétaire indien du géant de la sidérurgie.Arnaud, 48 ans, responsable dans la maintenance électrique, se dit “très inquiet” pour l’avenir. “Ca fait maintenant quelques années où toutes les installations dégradent, on n’a quasiment plus de budget de maintenance (…) notre usine est en train de crouler, on voudrait fermer, mais on ne s’y prendrait pas mieux”.Plusieurs responsables politiques, dont le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure, le député divers gauche François Ruffin et la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier étaient présents aux côtés des manifestants.Ils ont dénoncé dans un communiqué ces suppressions d’emplois alors que le géant de la sidérurgie est bénéficiaire et a été soutenu par des aides publiques ces dernières années.”Si ArcelorMittal ne veut pas prendre ses responsabilités, que l’État prenne les siennes, et que nous puissions avoir, dans cette logique de souveraineté retrouvée, (…) la capacité pour l’État à nationaliser, de manière temporaire ou définitive, en sorte que les salariés ne soient pas abandonnés”, a déclaré Olivier Faure.Outre une intervention de l’État, les élus ont réclamé la relance du projet de décarbonation des sites, une protection douanière face à la concurrence de l’acier chinois et une entrée de l’État au capital. Ils réclament “zéro licenciement”. Fin 2024, ArcelorMittal avait suspendu son projet d’investissement massif -à hauteur de 1,8 milliard d’euros dont plus de 800 millions d’aide promise par l’Etat- dans la décarbonation de ses hauts fourneaux de Dunkerque, en arguant de la non compétitivité de l’acier produit en Europe.Le sidérurgiste a aussi annoncé ces dernières semaines un plan d’économies pour regagner sa compétitivité en Europe, portant sur 1.400 postes. Le plan présenté le 23 avril prévoit la suppression de quelque 600 postes dans le Nord de la France, touchant les fonctions support – délocalisées vers l’Inde – mais aussi la production.Ces suppressions concernent les usines de Dunkerque et Mardyck dans le Nord, mais aussi Florange (Moselle), Basse-Indre (Loire-Atlantique), Mouzon (Ardennes), Desvres (Pas-de-Calais) et Montataire (Oise), qui emploient au total quelque 7.100 salariés.Dunkerque est le site le plus touché, avec plus de 290 postes concernés, dont 177 dans l’opérationnel, selon la CGT.

Les immatriculations de Tesla continuent de s’effondrer en France en avril

Les immatriculation de Tesla ont continué de chuter en France en avril, avec une baisse de près de 60% par rapport au même mois il y a un an, dans un marché des voitures électriques qui stagne.En pleine modernisation de sa gamme mais potentiellement freiné aussi par l’image de son patron Elon Musk, le constructeur américain de voitures électriques a vu ses immatriculations en France baisser de 59% en avril, et de 44% depuis le début de 2025, avec 7.556 véhicules écoulés.L’ensemble du marché des voitures neuves a accusé un repli de 5,64%, moins important que le mois précédent (-14,5%), avec 139.000 voitures immatriculées, selon les chiffres publiés jeudi par la Plateforme automobile (PFA). “On est sur un niveau préoccupant de marché qui est très bas par rapport à la période pré-Covid”, a commenté à l’AFP Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de PFA.”Dans un contexte d’incertitude économique, les Français consomment moins, ils épargnent. Tout cela est amplifié par des incertitudes liées à la guerre commerciale que Trump a livrée à l’ensemble des pays de la planète, avec des droits de douane qui engendrent des impacts macro-économiques importants au plan financier mondial et touchent aussi la confiance des ménages”, ajoute-t-il.Le repli touche notamment Stellantis (-12% sur un an). Le groupe Renault reprend, lui, des couleurs (+2%) et dépasse Stellantis en termes de volume (39.000 voitures immatriculées en avril contre 33.786).Le numéro trois, Volkswagen, recule de 8,5%, freiné par la marque Seat.”Tout baisse, et dans cet ensemble qui baisse, on a une part de marché des véhicules électriques qui stagne à environ 18%”, a poursuivi Nicolas Le Bigot.100.000 voitures électriques ont été immatriculées en France sur les quatre premiers mois de l’année, soit 5.000 de moins que pour la même période l’an dernier. “Cela ne va pas dans le bon sens”, souligne Nicolas Le Bigot.Selon la plateforme AAA Data, “les particuliers continuent à bouder les électriques” dont les ventes s’effondrent de 44% sur le mois.  A l’inverse de Tesla, plusieurs marques affichent pourtant de fortes progressions sur cette motorisation dont Renault 5, largement en tête, note AAA. C’est aussi de nouveau le cas de celles du groupe Volkswagen (Volkswagen Skoda, Audi, Cupra et même Porsche), de Dacia, Citroën, Mercedes, Kia, Ford, Mini, BYD et DS. 

Vaste partenariat entre Washington et Kiev, attaque russe à Odessa

Les Etats-Unis et l’Ukraine ont signé à Washington un vaste partenariat mettant en place un fonds d’investissement pour la reconstruction de ce pays ravagé par la guerre et donnant aux Américains un accès à ses ressources naturelles, un accord qui a été suivi jeudi par une frappe russe meurtrière dans la ville méridionale d’Odessa.Cet accord américano-ukrainien intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie.La ministre ukrainienne de l’Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document, a estimé mercredi que le fonds créé avec les Etats-Unis “attirera des investissements mondiaux dans notre pays”.L’accord avec Washington financera des “projets d’extraction de minerais, de pétrole et de gaz”, a-t-elle précisé sur Facebook. Mais l’Ukraine “conserve l’entière propriété et le contrôle de ces ressources” y compris le sous-sol, et ce sera “l’Etat ukrainien qui détermine où et quoi extraire”, a assuré la ministre.Selon le Trésor américain, cet accord “reconnaît l’importante aide financière et matérielle que le peuple américain a fournie à la défense de l’Ukraine depuis l’invasion à grande échelle de la Russie” — une expression très rarement utilisée par Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.- “Très bonne chose” -Les Etats-Unis ont fourni, sous le précédent gouvernement de Joe Biden, des dizaines de milliards de dollars d’aide à l’Ukraine.Donald Trump “veut que les deux parties s’assoient à la table, maintenant, en montrant que les États-Unis ont un intérêt économique en Ukraine”, a souligné le secrétaire au Trésor américain Scott Bessent sur Fox News. “C’est un signal pour les dirigeants russes. C’est aussi un signal pour le peuple américain que nous avons une chance de participer, d’obtenir (…) une compensation” pour les financements et armes fournies à l’Ukraine, a-t-il poursuivi.Le projet d’accord a été depuis des semaines au coeur de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial pour l’Ukraine.Une précédente mouture de ce texte aurait dû être signée lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, mais son altercation inédite avec son homologue américain, sous les caméras, avait précipité son départ et annulé la signature de l’accord.Une nouvelle version, proposée par Washington en mars, avait été jugée très défavorable par des députés ukrainiens et des médias.Au fil des négociations, ce document a pu être transformé en une version plus acceptable pour Kiev, selon des responsables ukrainiens.Un démocrate américain du Congrès, Gregory Meeks, a cependant dénoncé mercredi soir une “extorsion” de Donald Trump.- “Bel accord” -“C’est vraiment un bel accord international équitable entre les gouvernements américain et ukrainien concernant des investissements communs dans le développement et la reconstruction de l’Ukraine”, s’était félicité à la télévision nationale le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal avant l’annonce de la signature du texte.”Aucune dette, aucune aide” accordée avant la signature “ne fait partie de cet accord”, avait assuré Denys Chmygal. Le document doit encore être ratifié par le Parlement ukrainien après sa signature.Il ne semble pas comporter de garanties de sécurité américaines face à la Russie, pourtant demandées par l’Ukraine, un point sur lequel insistait Volodymyr Zelensky.”Cet accord montre clairement à la Russie que l’administration Trump est engagée à un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme”, écrit le secrétaire au Trésor Scott Bessent dans le communiqué.Le texte met en place un “fonds d’investissement pour investir dans la reconstruction” de l’Ukraine, lequel fonds sera financé et géré à parts égales par Ukrainiens et Américains.La quantité de richesses minières que renferme le sol ukrainien reste peu claire, la plupart de ces ressources étant inexploitées, difficiles à extraire ou de facto sous contrôle russe, car se trouvant dans des territoires occupés par l’armée russe.- “désir de tuer” -Cette dernière a tiré un drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud de l’Ukraine, tuant deux personnes et blessant cinq autres, a annoncé tôt jeudi le gouverneur de la région sur Telegram. Les services d’urgence ukrainiens ont dénoncé une “attaque russe massive”. Simultanément, des explosions ont été entendues dans un quartier de la ville de Soumy et des alertes anti-aériennes déclenchées, entre autres, dans les régions de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv, Soumy, Donetsk, Dnipropetrovsk, Zaporijjia.A Odessa, une “attaque ennemie a endommagé, des immeubles résidentiels, des maisons, un supermarché, une école et des voitures”, a annoncé sur son compte Telegram le gouverneur local Oleg Kiper, mentionnant deux personnes tuées et cinq autres blessées par une frappe de drone russe.Le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriï Iermark, a appelé sur Telegram à pousser avec les Etats-Unis “pour un cessez-le-feu complet”.Le président russe Vladimir Poutine “aura constamment le désir de tuer, jusqu’à la fin de ses jours, mais la diplomatie couplée à des moyens économiques énergiques d’influence contraindront la Russie à arrêter la guerre”, a écrit M. Iermark.

Tensions commerciales: le Moyen-Orient n’est pas à l’abri, prévient le FMI

L’activité économique devrait s’accélérer cette année au Moyen-orient et en Afrique du Nord, mais la région n’est pas à l’abri du climat d’incertitude qui pèse sur l’économie mondial, a affirmé jeudi le Fonds monétaire internationale (FMI).”La croissance devrait toujours s’accélérer en 2025 et 2026, mais à un rythme nettement plus lent que prévu en octobre dernier”, a affirmé l’institution dans son rapport régional publié jeudi. Le FMI prévoit désormais que l’économie de la zone MENA progresse de 2,6% en 2025 et 3,4% en 2026, contre 1,8% en 2024.    Les droits de douanes décidées par le président américain Donald Trump n’auront pas un impact direct sur la zone MENA car “l’intégration économique entre les pays de la région et les États-Unis est limitée”, et le secteur de l’énergie a été épargné, a expliqué à l’AFP le directeur du Fond pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, Jihad Azour. Mais le climat d’incertitude au niveau mondial pèse sur les perspectives d’investissement, sur les marchés financiers, et sur les cours du pétrole, amplifiant leur tendance baissière, a-t-il ajouté.  Les prévisions de croissance en 2025 des pays exportateurs de brut de la région ont ainsi été revu à la baisse de 1,7 point de pourcentage par rapport à la précédente estimation. Ces chiffres cachent toutefois des disparités importantes entre les différents pays pétroliers, notamment entre ceux du Golfe, où la croissance est prévue à 3% cette année, et l’Iran ou encore l’Irak qui devrait connaître une récession de 1,5% en 2025.  Dans les pays touchés par les conflits, comme le Soudan, le Yémen, et les territoires palestiniens, les perspectives restent sombres, d’autant que les aides internationales se font plus rares.  “L’aide internationale a baissé d’environ 25% depuis 2021”, et la tendance devrait s’accélérer, menaçant les pays les plus fragiles, selon M. Azour. Le FMI n’a pas publié de projections pour le Liban, qui a connu une guerre entre Israël et le Hezbollah et une récession de 7,5% en 2024, ni pour la Syrie, qui sort de plus de 13 ans de guerre civiles. Ces pays pourraient connaître une reprise liée à la reconstruction, mais les besoins de financement sont très importants, a souligné M. Azour.  Selon lui, “il y a un intérêt de la part des pays du Golfe pour aider les pays en conflit à se reconstruire”. “Mais il important que ces pays mettent en place les réformes nécessaires pour rétablir un équilibre économique et social, et retrouver la confiance”, a-t-il ajouté. 

Guerre commerciale: la Banque du Japon abaisse de moitié sa prévision de croissance

La Banque du Japon (BoJ), laissant ses taux inchangés malgré une inflation persistante, a abaissé jeudi de moitié sa prévision de croissance pour la quatrième économie mondiale, assombrie par l’impact de la guerre commerciale.A la suite d’une réunion de deux jours, l’institution a maintenu à 0,5% son taux directeur: un statu quo largement attendu face à une conjoncture déjà précaire et fragilisée par l’offensive douanière engagée par le président américain Donald Trump.La Banque du Japon a pris acte de cet assombrissement de l’horizon économique: elle ne table plus que sur une croissance du PIB japonais de 0,5% sur l’année budgétaire 2025 entamée début avril, contre 1,1% prévu précédemment.Elle a également abaissé sa prévision pour la croissance économique de l’année suivante (année fiscale 2026), à 0,7% contre 1,1% attendu jusqu’alors.”L’introduction de taxes douanières de grande envergure devrait avoir un impact sur l’activité commerciale mondiale, et les incertitudes accrues entourant ces politiques sont susceptibles d’avoir un impact important sur le moral des entreprises et des ménages dans le monde entier, ainsi que sur les marchés financiers et marchés de capitaux”, s’alarme l’institution.”La croissance économique du Japon devrait ralentir, les politiques commerciales entraînant l’essoufflement économique des autres pays et pénalisant les bénéfices des entreprises nationales”, insiste-t-elle dans son rapport trimestriel.”L’incertitude demeure (…) Même si le cadre des droits de douane se finalise il s’agira toujours d’une mise en Å“uvre de mesures d’une ampleur sans précédent” aux conséquences difficiles à prévoir, a averti le gouverneur de la BoJ Kazuo Ueda.-Inflation tenace-Ces prévisions maussades sont publiées alors que le négociateur japonais est de nouveau à Washington ce jeudi pour reprendre les discussions sur les droits de douane massifs.Proche allié de Washington, le Japon est visé depuis début avril par des surtaxes douanières américaines de 25% sur l’automobile et l’acier. Or, l’automobile a représenté l’an dernier environ 28% des exportations japonaises à destination des Etats-Unis, et représente un emploi sur huit dans le pays.Le Japon est par ailleurs menacé d’une surtaxe “réciproque” de 24% sur toutes ses exportations, mise en pause jusqu’à début juillet.”Après plus d’un an des communications de la BoJ insistant sur la bonne santé et l’amélioration de l’économie nippone malgré des indicateurs concrets indiquant le contraire, ce changement de ton est notable et suggère que la banque centrale fera preuve de prudence dans les mois à venir”, observe Stefan Angrick, de Moody’s Analytics.Afin de contrer le retour de l’inflation au Japon depuis deux ans et demi, la BoJ a entamé en mars 2024 un resserrement de ses taux, après dix ans de politique monétaire ultra-accommodante où ils étaient restés quasiment nuls. Elle les a relevés par deux fois l’an dernier, puis en janvier.Mais la prudence de l’institution face aux incertitudes économiques a semblé éloigner la perspective de nouvelles hausses de taux: ce qui a fait décrocher le yen de 1% face au dollar jeudi.Pour autant, la BoJ pourrait reprendre ses relèvements de taux plus tard dans l’année face à une inflation toujours tenace: la hausse des prix à la consommation au Japon (hors produits frais) a encore accéléré à 3,2% sur un an en mars.Et l’inflation sous-jacente, corrigée des prix volatils de l’énergie et des aliments frais, s’est hissée à 2,9% -très au-delà de la cible d’environ 2% fixée par la BoJ. L’institution table pour 2025 sur une inflation sous-jacente moyenne de 2,2%.”L’inflation semble persistante”, notamment maintenue par les prix de l’énergie, après la réduction des aides publiques aux ménages pour les facteurs énergétiques, insiste M. Angrick, tout en reconnaissant que le calendrier des prochaines hausses de taux reste incertain.”Les marchés estiment toujours qu’une nouvelle hausse des taux d’ici fin 2025 est plus que probable”, rappelle Marcel Thieliant, expert de Capital Economics.”Nous pensons que l’impact économique des tensions commerciales ne sera pas aussi sévère que redouté: le corollaire est que la Banque est également trop pessimiste quant aux perspectives d’inflation”, poursuit-il.M. Angrick se veut plus prudent: “Un retour aux niveaux douaniers d’avant Trump n’est probablement pas à l’ordre du jour: l’économie nippone, déjà fragile avant le début de la guerre commerciale, va se détériorer considérablement au second semestre”, ce qui pourrait retarder de nouvelles hausses de taux à l’an prochain, juge-t-il.

Les immatriculations de Tesla continuent de s’effondrer en France en avril (-59%)

Les immatriculation de Tesla ont continué de chuter en France en avril, avec une baisse de près de 60% par rapport au même mois il y a un an, dans un marché des voitures électrique qui stagne.En pleine modernisation de sa gamme mais potentiellement freiné aussi par l’image de son patron Elon Musk, le constructeur américain de voitures électriques a vu ses immatriculations baisser de 44% en France depuis le début de 2025, avec 7.556 véhicules écoulés.Le marché des voitures neuves a accusé un repli de 5,64%, moins important que le mois précédent (-14,5%) avec 139.000 voitures immatriculées, selon les chiffres publiés mardi par la Plateforme automobile (PFA). “On est sur un niveau préoccupant de marché qui est très bas par rapport à la période pré-Covid”, a commenté à l’AFP Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de PFA.”Dans un contexte d’incertitude économique, les Français consomment moins, ils épargnent. Tout cela est amplifié par des incertitudes liées à la guerre commerciale que Trump a livrée à l’ensemble des pays de la planète, avec des droits de douane qui engendrent des impacts macro-économiques importants au plan financier mondial et touchent aussi la confiance des ménages”, ajoute-t-il.”Tout baisse, et dans cet ensemble qui baisse, on a une part de marché des véhicules électriques qui stagne à environ 18%”, a-t-il poursuivi.Le repli touche notamment Stellantis (-12% sur un an). Le groupe Renault reprend, lui, des couleurs (+2%) et dépasse Stellantis en termes de volume (39.000 voitures immatriculées en avril contre 33.786).Le numéro trois, Volkswagen, recule de 8,5%, freiné par ses marques Seat.

Après 100 jours, Trump reste obnubilé par Biden

Au pouvoir depuis cent jours, Donald Trump reste obnubilé par son prédécesseur Joe Biden et accable à la moindre occasion celui qui reste son meilleur ennemi politique.Si le Produit intérieur brut américain au premier trimestre a reculé, c’est à cause du “reliquat” laissé par son prédécesseur démocrate, a assuré mercredi le président américain, qui a prêté serment le 20 janvier, sur son réseau Truth Social.Il a nié tout lien entre le ralentissement économique ou la déprime boursière et sa politique protectionniste, bien que cette contraction de l’activité économique s’explique essentiellement par une flambée des importations en anticipation des droits de douane chers au républicain.”On pourrait même dire que le prochain trimestre sera en quelque sorte à cause de Biden”, a-t-il même ajouté pendant un conseil des ministres.Selon un décompte récent du New York Times, le milliardaire a évoqué son prédécesseur en moyenne six fois par jour depuis son investiture.Même l’influenceur conservateur Dave Portnoy, qui a été un puissant relais de cette rhétorique anti-Biden pendant la campagne, commence à s’en lasser.- “Pisser sur les pieds” -“Quel est déjà ce vieil adage? Ne viens pas me pisser sur les pieds et ensuite me dire qu’il pleut?” a-t-il protesté sur le réseau X, ajoutant “le marché boursier est un reflet direct des cent jours de Trump au gouvernement. Cela ne veut pas dire que cela ne va pas s’améliorer et qu’il ne faut pas être patient, mais c’est son marché pas celui de Biden.”Donald Trump, dont la cote de confiance a chuté ses dernières semaines, éreinte son prédécesseur à la moindre occasion.Il “sait qu’il a des problèmes en matière d’économie et de politique étrangère, et il cherche un moyen de se disculper. S’en prendre à Biden a fonctionné pour lui dans le passé. Mais cela ne marchera pas indéfiniment,”, prévoit Joseph Grieco, professeur de sciences politiques à l’université Duke, interrogé par l’AFP.Pendant un rassemblement dans le Michigan mardi, le républicain a demandé à ses partisans s’il préféraient “Joe l’endormi ou Joe l’escroc?” – ses deux surnoms de prédilection.Puis Donald Trump a fait une description particulièrement insultante de son prédécesseur, comme pendant ses meetings de campagne: “Il va à la plage, vous voyez? Et il pouvait s’endormir en quelques minutes … avec un filet de bave au coin de la bouche.”Le Washington Post a compté une trentaine de références à Joe Biden dans le long discours.- “L’autre gars” -L’actuel président a répété que le démocrate lui avait volé la victoire en 2020, ce que tous les faits démentent.En l’absence de réel répondant jusqu’ici de la part de l’opposition démocrate, entouré de conseillers et ministres qui rivalisent de flatteries, Donald Trump cherche visiblement où diriger son goût de la castagne politique. Et retombe toujours sur son punching-ball favori.Le président américain a attaqué Joe Biden sur les sujets les plus divers, qu’il s’agisse du prix élevé des oeufs, de frappes contre le Houthis du Yémen, d’immigration clandestine, des pailles en papier…Toute occasion est bonne pour lancer des piques relayées sur le réseau social X par les comptes affiliés à Donald Trump avec des émoticônes hilares.En mars, faisant la promotion depuis la Maison Blanche de Tesla, la marque de son allié Elon Musk, le républicain a lancé aux journalistes, en sortant d’un véhicule rouge: “Vous pensez que Biden pourrait rentrer dans cette voiture? Je ne crois pas.”Quand il était au pouvoir, Joe Biden avait adopté une stratégie tout autre. Il refusait souvent de seulement prononcer le nom de Donald Trump, qu’il appelait “l’autre gars”.

Washington et Kiev scellent un vaste partenariat pour l’accès aux ressources ukrainiennes

Les Etats-Unis de Donald Trump et l’Ukraine ont signé mercredi à Washington un vaste accord économique mettant en place un fonds d’investissement dans la reconstruction de ce pays ravagé par la guerre et donnant aux Américains un accès aux ressources naturelles ukrainiennes.Cet accord intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit, trois ans après son déclenchement par la Russie.”Je suis heureux d’annoncer la signature aujourd’hui de l’accord historique de partenariat économique” avec l’Ukraine, a déclaré le ministre américain des Finances, Scott Bessent, dans un message vidéo.”Avec les Etats-Unis, nous créons ce fonds qui attirera des investissements mondiaux dans notre pays”, s’est félicitée pour sa part la ministre ukrainienne de l’Economie, Ioulia Svyrydenko, qui a fait le déplacement à Washington pour signer le document.L’accord avec Washington financera des “projets d’extraction de minerais, de pétrole et de gaz”, a précisé la ministre ukrainienne sur Facebook.Mais l’Ukraine “conserve l’entière propriété et le contrôle de ces ressources” y compris le sous-sol, et ce sera “l’Etat ukrainien qui détermine où et quoi extraire”, a-t-elle dit.Selon le Trésor américain, cet accord “reconnaît l’importante aide financière et matérielle que le peuple américain a fournie à la défense de l’Ukraine depuis l’invasion à grande échelle de la Russie” — une expression très rarement utilisée par Washington depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.- “Très bonne chose” -Les Etats-Unis ont fourni, sous le précédent gouvernement de Joe Biden, des dizaines de milliards de dollars d’aide à l’Ukraine.Lors de l’entrevue avec Volodymyr Zelensky au Vatican en marge des funérailles du pape, “je lui disais que c’était une très bonne chose” si cet accord était signé, “parce que la Russie est bien plus grande, bien plus forte”, a raconté Donald Trump mercredi soir sur la chaîne NewsNation.Donald Trump “veut que les deux parties s’assoient à la table, maintenant, en montrant que les États-Unis ont un intérêt économique en Ukraine”, a souligné le sécrétaire au Trésor américain Scott Bessent sur Fox News. “C’est un signal pour les dirigeants russes. C’est aussi un signal pour le peuple américain que nous avons une chance de participer, d’obtenir (…) une compensation” pour les financements et armes fournies à l’Ukraine, a-t-il poursuivi.Le projet d’accord a été depuis des semaines au coeur de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial pour l’Ukraine.Une précédente mouture de ce texte aurait dû être signée lors de la visite du président ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison Blanche fin février, mais son altercation inédite avec son homologue américain, sous les caméras, avait précipité son départ et annulé la signature de l’accord.Une nouvelle version, proposée par Washington en mars, avait été jugée très défavorable par des députés ukrainiens et des médias.Au fil des négociations, ce document a pu être transformé en une version plus acceptable pour Kiev, selon des responsables ukrainiens.Un démocrate américain du Congrès, Gregory Meeks, a cependant dénoncé mercredi soir une “extorsion” de Donald Trump.- “Bel accord” -“C’est vraiment un bel accord international équitable entre les gouvernements américain et ukrainien concernant des investissements communs dans le développement et la reconstruction de l’Ukraine”, s’était félicité à la télévision nationale le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal avant l’annonce de la signature du texte.”Aucune dette, aucune aide” accordée avant la signature “ne fait partie de cet accord”, avait assuré Denys Chmygal. Le document doit encore être ratifié par le Parlement ukrainien après sa signature.Il ne semble pas comporter de garanties de sécurité américaines face à la Russie, pourtant demandées par l’Ukraine, un point sur lequel insistait Volodymyr Zelensky.”Cet accord montre clairement à la Russie que l’administration Trump est engagée à un processus de paix centré sur une Ukraine libre, souveraine et prospère sur le long terme”, écrit le secrétaire au Trésor Scott Bessent dans le communiqué.Le texte met en place un “fonds d’investissement pour investir dans la reconstruction” de l’Ukraine, lequel fonds sera financé et géré à parts égales par Ukrainiens et Américains.La quantité de richesses minières que renferme le sol ukrainien reste peu claire, la plupart de ces ressources étant inexploitées, difficiles à extraire ou de facto sous contrôle russe, car se trouvant dans des territoires occupés par l’armée russe.Cette dernière a tiré un drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud de l’Ukraine, tuant deux personnes et blessant cinq autres, a annoncé tôt jeudi le gouverneur de la région sur Telegram.Simultanément, des explosions ont été entendues dans un quartier de la ville de Soumy et des alertes anti-aériennes déclenchées, entre autres, dans les régions de Kiev, Kharkiv, Tcherniguiv, Soumy, Donetsk, Dnipropetrovsk, Zaporijjia.