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La justice administrative autorise la reprise du chantier de l’A69

La justice administrative a tranché: le chantier de l’autoroute Toulouse-Castres, fortement contesté depuis deux ans par les écologistes, va pouvoir reprendre à partir de mi-juin, après trois mois d’arrêt.La cour administrative d’appel de Toulouse a prononcé “un sursis à l’exécution des jugements rendus le 27 février annulant les autorisations environnementales délivrées par l’Etat”.La décision “constitue un véritable soulagement”, a réagi le ministre des Transports Philippe Tabarot. “Le juge a reconnu comme sérieux l’argument en faveur de l’existence d’une raison impérative d’intérêt public majeur du projet”.”Les travaux reprendront à partir de mi-juin de manière progressive.”, a-t-il ajouté tout en appelant à rester “vigilants”, “sur la prise en compte des enjeux de protection de l’environnement”.La cour se prononçait sur un recours en urgence déposé par l’Etat, visant à redémarrer ce chantier de 53 kilomètres. Elle doit encore trancher sur le fond dans plusieurs mois.- “Très attendue” -Cette décision intervient cinq jours avant le vote à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi dite de “validation” adoptée au Sénat à une large majorité le 15 mai. “Cette reprise était très attendue par nos concitoyens, considère le député du Tarn Philippe Bonnecarrère. L’Assemblée nationale pourra ainsi débattre sereinement lundi de l’étape suivante: la proposition de loi de validation. Aucune obstruction ne peut maintenant se justifier”.Ce texte, contesté par les opposants qui le jugent contraire à la constitution, prévoit d’autoriser la poursuite du chantier, sans attendre que la cour d’appel administrative se prononce sur le fond, dans plusieurs mois.Le maire DVD de Castres Pascal Bugis a salué la décision et regretté “un gâchis sur un plan financier”, car l’arrêt des travaux “aura augmenté le coût du chantier”.”Une infrastructure de cette nature, a-t-il insisté, c’est important pour le développement du territoire. Preuve en est, depuis fin février, les hésitations de la part d’investisseurs potentiels”. A l’avenir, “il faudra que les recours soient purgés quand on démarre (un chantier), afin qu’il n’y ait plus d’aléas par la suite. Il faudra tirer des leçons”, a ajouté le maire de Castres.- Mobilisation annoncée -Julie Rover, une des avocates des opposants à l’A69, s’est dite “stupéfaite” et “surprise” par “l’absence de motivations” dans la décision de la cour administrative.Le 27 février, à la surprise générale, le tribunal administratif de Toulouse avait arrêté le chantier de cette autoroute entamé en 2023, faute de “raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM)” justifiant les atteintes à l’environnement.Le 21 mai, lors de l’audience devant la cour administrative d’appel, le rapporteur public, magistrat dont les avis sont en général suivis, s’était dit favorable à une reprise du chantier, estimant que l’importance des villes de Castres, Mazamet et Toulouse, justifiait “par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides”.”Il n’y a pas de projet qui +par nature+ disposerait” d’une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), avait répliqué Alice Terrasse, avocate de la Voie est libre, collectif d’opposants. Depuis le début des travaux en mars 2023, ces militants écologistes ont occupé des arbres pour éviter leur abattage, tenté d’installer des ZAD (“zones à défendre”) sur le tracé ou organisé des rassemblements de milliers de personnes, parfois émaillés d’incidents violents avec les forces de l’ordre.Ils ont appelé à une nouvelle mobilisation les 4, 5 et 6 juillet, ainsi qu’à des rassemblements devant les préfectures mercredi à 18H30 pour “laisser éclater leur colère”. Thomas Brail, figure de la contestation, perché à plusieurs reprises dans des arbres pour éviter leur abattage, s’est dit “atterré” et a annoncé qu’il entamerait une grève de la soif, dès la reprise des travaux.Ces derniers mois, les partisans de l’A69 se sont aussi fait entendre, notamment en manifestant en masse le 8 mars à Castres avec comme slogan: “A69, on finit!”. A l’instar de l’association Via81, ils voient dans l’autoroute une solution de désenclavement du bassin de population de Castres-Mazamet, qui compte environ 100.000 habitants.Or, pour les opposants, ce bassin n’est pas enclavé et, même s’il l’était, une autoroute ne serait certainement pas une garantie de désenclavement, fustigent-ils.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux, une échéance qui ne pourra pas être respectée.Pour finaliser le chantier, Atosca doit maintenant rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins de chantier.

Taxis : nouvelle phase de mobilisation en vue, aux formes “plus sporadiques”

Au lendemain de réunions avec le gouvernement jugées “pas satisfaisantes” , la mobilisation des taxis semble entrer mercredi dans une nouvelle phase, aux formes différentes, notamment via des “actions sporadiques”, a indiqué mercredi Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi (FNDT). À Paris, le lieu de ralliement du boulevard Raspail, près des ministères, où les taxis enchaînent depuis neuf jours les nuits de mobilisation, ponctuées de mises à feu de pétards et de fumigènes, s’est en partie “vidé cette nuit”, selon Mme Cordier, mais des rassemblements pourraient reprendre dans la journée. “Des équipes devraient arriver dans la journée, mes adhérents ont majoritairement décidé de continuer le mouvement, ils sont très remontés.” Mais, ce qui ressort, ce sont des actions “plus sporadiques, moins issues des fédérations”, prévient-elle.Mardi, deux réunions se sont tenues au ministère des Transports puis au ministère de la Santé, sans déboucher sur des mesures jugées suffisantes. Des contrôles renforcés ont été annoncés pour limiter la maraude et le “racolage” des VTC et des réunions techniques sont prévues jusqu’au 11 juin, mais les représentants syndicaux déplorent une absence “d’avancées significatives”.À Pau, fief du Premier ministre François Bayrou, où environ 200 taxis ont organisé une opération escargot mardi après-midi, des taxis venus de plusieurs départements sont attendus, et la Coordination rurale souhaite rejoindre la contestation, selon Mme Cordier. “J’ai demandé d’arrêter à mes gars hier soir vers 23h, parce qu’on n’a rien obtenu”, a en revanche confié à l’AFP Pino, taxi parisien très suivi sur les réseaux sociaux et organisateur des mouvements de contestation. “Neuf jours, c’est pas possible. On doit se reposer, tous mes gars doivent se reposer.” Pour lui, aucune action ne devrait avoir lieu ce mercredi aux abords des aéroports de Roissy et d’Orly, dans les gares parisiennes ou autour du stade Roland-Garros où ont lieu en ce moment les Internationaux de France de tennis.Les chauffeurs de taxis sont mobilisés depuis une semaine contre une convention qui modifie leur rémunération pour le transport de patients, qui représente une part significative de leur chiffre d’affaires pour certains d’entre eux, notamment en zone rurale. La nouvelle tarification, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre, prévoit une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. L’objectif des pouvoirs publics est de limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire. 

Sur une île au nord de l’Ecosse, le tweed prend un coup de jeune

“Quand on voit le tweed dans les défilés de mode, on ne s’imagine pas qu’il vient d’ici!”, s’amuse Alexander MacLeod, un ancien banquier de 38 ans, en s’installant derrière son métier à tisser, dans une ancienne grange au bord d’un loch en Ecosse. Alexander est devenu tisserand il y a deux ans, contribuant avec d’autres habitants des îles Lewis et Harris, au nord-ouest de l’Ecosse, au rajeunissement du secteur du tweed, après une grande période de déclin.C’est “une bonne chose de perpétuer la tradition”. Le tweed, un symbole du patrimoine écossais, “a toujours fait partie de la culture ici”, sur les îles des Hébrides extérieures, souligne ce trentenaire, originaire de l’île de Scalpay, reliée à Harris par un pont. C’est désormais “un secteur attractif”, vante-t-il.Il est parti pendant sept ans pour travailler dans la banque, mais l’appel des racines a été trop fort et il est revenu sur son île. La journée, Alexander travaille pour une petite entreprise de cosmétiques locale. En soirée, il met un podcast, de préférence sur des affaires d’espionnage, et se met à tisser, patiemment. Seul le bruit régulier de sa machine vient perturber le calme total dans lequel est plongée l’ancienne grange en pierre.Le “Harris Tweed”, fabriqué de manière traditionnelle avec 100% de pure laine vierge de mouton, est le seul tissu protégé par une loi du Parlement britannique de 1993. Elle stipule qu’il doit être “tissé à la main par les insulaires dans leur maison dans les Hébrides extérieures, (…) à partir de pure laine vierge teinte et filée dans les Hébrides extérieures”. – “Résurgence” -Le tisserand parle de sa “satisfaction” une fois le tweed terminé. Le tissu, autrefois associé à l’aristocratie britannique, part ensuite à l’usine de filage, qui contrôle sa qualité, à la recherche du moindre défaut. Et enfin, il peut recevoir le précieux tampon “Harris Tweed”, un globe surmonté d’une croix certifiant la provenance et l’authenticité de ce tissu, délivré par la Harris Tweed Authority (HTA).Puis le tweed quitte l’île, régulièrement acheté par des marques de luxe, comme Christian Dior, Chanel, Gucci. Plusieurs marques de sneakers comme Nike, New Balance ou Converse l’ont adopté pour des éditions limitées. Il y a bien sûr les vestes, les casquettes, les sacs. Le tissu est également utilisé pour l’ameublement. Au total, il y a 140 tisserands, selon la HTA qui a, en 2023, lancé une opération de recrutement en réponse aux nombreux départs à la retraite et a proposé des ateliers pour apprendre le métier. Ce savoir-faire, souvent transmis de génération en génération, s’est alors ouvert à d’autres profils.  “C’est bien de voir des gens plus jeunes arriver”, se félicite Kelly MacDonald, la directrice des opérations à la HTA.”Quand j’ai rejoint le secteur, il y a une vingtaine d’années, je me suis vraiment demandée s’il allait survivre”, se souvient-elle. Le déclin a été “sévère”, puis peu à peu, il y a eu “une résurgence”. “Nous sommes maintenant sans cesse à la recherche de nouveaux marchés”, explique-t-elle. Le tweed s’exporte en Corée, au Japon, en Allemagne, en France, etc. Il n’est plus dépendant du marché américain, comme il a pu l’être auparavant, et devrait donc souffrir de manière limitée des droits de douane imposés par Donald Trump. En 2024, plus de 580.000 mètres de tweed ont été produits, indique la HTA, soulignant que le secteur connait “une croissance importante” depuis plusieurs années. – Slow Fashion -Le tweed s’est “modernisé”, se félicite Cameron MacArthur, qui travaille dans une des trois usines de filage, la Carloway Mill, dans l’ouest de l’île de Lewis. Il a 29 ans mais travaille là depuis douze ans. L’usine, avec ses grosses machines, semble ne pas avoir changé depuis des décennies mais lui a vu l’évolution: le rajeunissement dans les effectifs mais aussi au niveau du tissu. “Nous faisons de nouveaux motifs et nos propres couleurs”, explique-t-il. Il n’y a plus seulement le motif ultra-classique Prince de Galles ou du marron et des couleurs sombres. Cameron montre fièrement des rouleaux de bleu turquoise, de rose fuchsia. “Nous sommes très occupés. Nous recevons des commandes de partout”, raconte-t-il. Le jeune homme est “fier” de travailler avec ce produit local.Kelly MacDonald note aussi que le tweed répond aux attentes d’une mode plus écologique, aux antipodes de la “fast fashion”. “C’est sympa de regarder une carte et de se dire: +Ma veste vient de cette petite île là+. (…) Les gens s’intéressent désormais à ce genre de chose”, souligne-t-elle. Le processus de fabrication est “très long”: “Nous sommes l’exemple même de la +slow fashion+”, dit Kelly MacDonald en souriant.

La Bourse de Paris prudente dans l’attente de développements commerciaux

La Bourse de Paris avance prudemment mercredi, dans un contexte d’attente en l’absence de nouveaux développements sur le front de la guerre commerciale et avant les résultats du géant américains Nvidia.Vers 09H45 heure de Paris, le CAC 40, l’indice vedette de la place parisienne, prenait 0,31%, soit un gain de 24,65 points, pour s’établir à 7.851,44 points. La veille, il avait terminé à l’équilibre (-0,02%), à 7.826,79 points.”L’effervescence qui a stimulé les marchés semble s’aplatir”, a commenté Susannah Streeter, responsable des marchés chez Hargreaves Lansdown.Elle laisse en effet place à l’attentisme, en l’absence de nouvelles concrètes sur le front des droits de douane.Le président américain Donald Trump avait menacé vendredi d’imposer des droits de douane de 50% aux importations de l’Union européenne à partir du 1er juin, estimant que les négociations avec Bruxelles n’allaient “nulle part”.Il a ensuite accepté, dimanche, de reporter la date de la mise en place de ces droits de douane jusqu’au 9 juillet, après un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Si la menace ne semble pas crédible, l’issue reste incertaine”, ont souligné les analystes de LBP AM. “L’incertitude reste donc très élevée, ce qui devrait favoriser une volatilité toujours élevée sur les marchés”, ont-ils ajouté.Par ailleurs, les investisseurs attendent la publication mercredi des résultats trimestriels du géant américain des puces électroniques Nvidia, deuxième capitalisation mondiale, valorisée à plus de 3.000 milliards de dollars.”De bons résultats de Nvidia pourraient alimenter une nouvelle vague de hausse sur les marchés actions américains” et dans le reste du secteur, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Stellantis nomme un nouveau patronLe constructeur automobile Stellantis a annoncé mercredi la nomination de l’Italien Antonio Filosa au poste de directeur général, en remplacement de Carlos Tavares, évincé en décembre.Antonio Filosa, qui était jusqu’à présent directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud pour Stellantis, avait été nommé également début février à la tête d’une nouvelle direction mondiale de la qualité. Vers 09H45 à Paris, l’action Stellantis prenait 0,59% à 9,27 euros

La cour d’appel administrative de Toulouse autorise la reprise du chantier de l’A69

La justice administrative a tranché: le chantier de l’autoroute Toulouse-Castres, fortement contesté depuis deux ans par les écologistes, va pouvoir reprendre, après trois mois d’arrêt. “La cour administrative d’appel de Toulouse prononce le sursis à l’exécution des jugements rendus le 27 février annulant les autorisations environnementales délivrées par l’Etat”, a écrit la juridiction dans un communiqué diffusé mercredi.La cour se prononçait sur un recours en urgence déposé par l’Etat, visant à redémarrer ce chantier de 53 kilomètres. Elle doit encore trancher sur le fond de ce dossier dans plusieurs mois.Cette décision intervient cinq jours avant le vote à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi dite de “validation” adoptée au Sénat à une large majorité le 15 mai. Ce texte est contesté par les opposants qui le jugent contraire à la constitution. Cette voie parlementaire prévoit d’autoriser la poursuite de la construction de l’A69, sans attendre que la cour d’appel administrative se prononce sur le fond du dossier.Le 27 février, à la surprise générale, le tribunal administratif de Toulouse avait arrêté le chantier de cette autoroute entamé en 2023, faute de “raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM)” justifiant les atteintes à l’environnement causées par l’A69.Le 21 mai, lors de l’audience devant la cour administrative d’appel, le rapporteur public, magistrat dont les avis sont en général suivis, s’était dit favorable à une reprise du chantier, estimant que l’importance des villes de Castres, Mazamet et Toulouse, justifiait “par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides”.”Il n’y a pas de projet qui +par nature+ disposerait” d’une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), avait répliqué Alice Terrasse, avocate de la Voie est libre, collectif d’opposants. Depuis le début des travaux en mars 2023, ces militants écologistes ont occupé des arbres pour éviter leur abattage, tenté d’installer des ZAD (“zones à défendre”) sur le tracé ou organisé des rassemblements de milliers de personnes, parfois émaillés d’incidents violents avec les forces de l’ordre.Ces militants écologistes ont d’ailleurs appelé à une nouvelle mobilisation les 4, 5 et 6 juillet, ainsi qu’à des rassemblements devant les préfectures mercredi à 18h30 pour “laisser éclater leur colère”. Ces derniers mois, les partisans de l’A69 se sont aussi fait entendre, notamment en manifestant en masse le 8 mars à Castres avec comme slogan: “A69, on finit!”. A l’instar de l’association Via81, ils voient dans l’autoroute une solution de désenclavement du bassin de population de Castres-Mazamet, qui compte environ 100.000 habitants.Or, pour les opposants, ce bassin n’est pas enclavé et, même s’il l’était, une autoroute ne serait certainement pas une garantie de désenclavement, fustigent-ils.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux. Une reprise qui sera de toute façon progressive, Atosca devant rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins de chantier.

L’Italien Antonio Filosa nommé directeur général de Stellantis

Le constructeur automobile Stellantis a annoncé mercredi la nomination de l’Italien Antonio Filosa au poste de directeur général, en remplacement de Carlos Tavares, évincé en décembre.Antonio Filosa, qui était jusqu’à présent directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud pour Stellantis, avait été nommé également début février à la tête d’une nouvelle direction mondiale de la qualité. Stellantis “annonce que son conseil d’administration a élu à l’unanimité Antonio Filosa en tant que CEO, à l’issue d’un processus de recherche approfondi de candidats internes et externes, mené par un comité spécial du conseil d’administration dirigé par son président exécutif, John Elkann”, indique le constructeur dans un communiqué publié mercredi matin.Le groupe “tiendra une assemblée générale extraordinaire, qui sera convoquée dans les prochains jours, afin d’élire Antonio Filosa au conseil d’administration en tant qu’administrateur exécutif de la société”, précise l’entreprise. “Entre-temps, afin de lui donner les pleins pouvoirs et d’assurer une transition efficace, le conseil d’administration lui a accordé les pouvoirs de CEO, à compter du 23 juin”.Antonio Filosa, qui a fait toute sa carrière dans le groupe Fiat-Chrysler (FCA), était l’un des profils internes favoris pour prendre le poste de directeur général, vacant depuis la mise à l’écart de Carlos Tavares début décembre 2024.M. Filosa avait déjà été promu fin 2024 directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud, et directeur de toutes les marques américaines (Chrysler, Dodge, Ram).

Les Bourses européennes ouvrent à l’équilibre

Les Bourses européennes ont ouvert à un niveau proche de l’équilibre mercredi, sans impulsion dans un marché en manque de nouvelles tant sur le front de la guerre commerciale que sur le plan microéconomique, en attendant les résultats du géant Nvidia.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,16%, Francfort 0,09%, Londres 0,13% et Milan 0,41%.

“Syndrome aérotoxique”: une juge parisienne saisie d’une plainte contre Air France

L’air des avions peut-il affecter la santé ? Une juge d’instruction du pôle parisien environnement et santé publique a récemment entendu un steward qui a porté plainte contre Air France, notamment pour des blessures involontaires qui résulteraient du “syndrome aérotoxique”.Sollicité par l’AFP, Air France a répondu n’avoir “pas connaissance d’une telle procédure” qui constitue la deuxième information judiciaire à Paris concernant cet ensemble de symptômes dénoncé par des personnels navigants aériens. Ces symptômes proviendraient de la contamination par des substances toxiques de l’air pressurisé des avions venant des réacteurs, notamment lors de dégagements de fumée.Marc (prénom modifié), âgé d’une cinquantaine d’années, est steward pour le transporteur tricolore depuis une vingtaine d’années. Il a déposé en avril 2024 une plainte avec constitution de partie civile, suite à trois malaises qu’il impute à ce syndrome.Le parquet de Paris avait classé sa première plainte en septembre 2023, jugeant “impossible d’établir un lien de causalité entre un état de santé allégué et un syndrome aérotoxique (…) dont la démonstration scientifique n’est pas établie”.Mais Marc estime auprès de l’AFP qu’il “monte au créneau pour toute la profession” qui est dans “l’omerta”, voulant “simplement que l’entreprise protège ses salariés, qu’on change le filtrage de l’air”.Il a été entendu le 22 mai par la juge d’instruction.L’Association des victimes du syndrome aérotoxique (Avsa) dénonce en effet de longue date le fait que “sur la quasi-totalité des avions de ligne, l’air respiré à bord (…) est contaminé, entre autres, par l’huile utilisée pour la lubrification” des moteurs qui contient des “additifs toxiques”.Entre autres symptômes: maux de tête, vertiges, problèmes digestifs et respiratoires…- Solution technique “onéreuse” -Scientifiquement et judiciairement, le débat fait rage.En 2017, trois chercheurs prônaient dans une étude publiée par l’Organisation mondiale de la santé une “reconnaissance de cette maladie professionnelle” et ce “urgemment”.Trois ans plus tard, la Direction générale de l’aviation civile soulignait dans une note que “ces émanations, parfois incommodantes, peuvent dans des cas extrêmes être incapacitantes.”Mais saisie par l’Avsa et plusieurs syndicats de personnels, l’Agence de sécurité sanitaire a temporisé fin 2023, estimant que des recherches plus approfondies étaient nécessaires.De son côté, l’Association du transport aérien international (IATA) expliquait en 2018 que “la recherche à ce jour n’a établi aucun lien de causalité” avec les “symptômes” ressentis par des équipages. “Le risque à long terme pour la santé des équipages (…) est une question controversée et si la recherche sur le sujet doit continuer, il y a beaucoup de désinformation”, “pas scientifiquement fondée”, critiquait cette organisation des transporteurs.C’est sur ce débat en cours que la justice française doit aussi se positionner.- Autre plainte -Dans le cadre d’une autre information judiciaire à Paris, la même juge d’instruction est saisie d’une autre plainte déposée en 2016, cette fois par un pilote d’Easyjet, se disant lui aussi victime du syndrome.Une expertise judiciaire de juin 2022 conclut, d’après la source proche du dossier, que de “nombreuses preuves confirment que des expositions se produisent (mais avec une caractérisation insuffisante) et que les personnels de bord présentent certaines altérations de santé plus fréquemment que dans d’autres populations”.Par ailleurs, la cour d’appel de Toulouse a elle estimé dans deux arrêts différents rendus en avril qu’on pouvait exciper de la littérature scientifique un lien entre ces dégagements de fumée dans les cabines de pilotage et le syndrome aérotoxique évoqué.A ce jour, Easyjet n’est que témoin assisté depuis septembre 2023 dans la procédure parisienne et a été confronté en septembre au pilote plaignant.Sollicitée, la compagnie britannique a indiqué que ses avions “sont parfaitement conformes aux normes les plus récentes en matière de qualité de l’air et de climatisation”, et assuré que “les autorités de régulation de l’aviation et les constructeurs du monde entier (…) n’ont trouvé aucune preuve de problèmes de santé à long terme liés à la qualité de l’air dans les cabines”.Pour Me Béryl Brown, avocate de l’Avsa, “il y a des méthodes de prévention et des solutions techniques, même si elles sont onéreuses, qui ne sont pas mises en Å“uvre”.

Carrefour réunit ses actionnaires pour une assemblée générale qui s’annonce animée

Carrefour réunit ses actionnaires mercredi pour une assemblée générale qui s’annonce animée, entre conflit juridique à propos de ses franchisés, surveillance des marchés et pression concurrentielle, le tout à un an de la fin du mandat du PDG, Alexandre Bompard.Contrairement aux deux éditions précédentes, c’est au siège du groupe à Massy, en région parisienne, et non sur les docks d’Aubervilliers que se tiendra cette réunion annuelle des actionnaires.Pour l’occasion et la bonne organisation de l’événement, Carrefour ferme son siège à ses salariés et a offert à ces derniers d’une à deux journées de télétravail supplémentaires. “Je pense que ça va être complètement inédit sur la forme”, prédit un syndicaliste du groupe, qui s’attend à voir Alexandre Bompard répondre à de nombreuses questions sur le modèle de franchise, sa stratégie pour le groupe, ou encore la présence de Carrefour via un franchisé en Israël. Le géant de la distribution reste vivement critiqué, par la CFDT notamment, pour s’appuyer de plus en plus sur l’exploitation de magasins en franchise et en location-gérance, une variante dans laquelle le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.Le syndicat a assigné le groupe de distribution en justice, estimant qu’il s’agit d’un plan social déguisé concernant plus de 27.000 salariés depuis 2018.A la fronde de la CFDT s’ajoute celle d’une partie des franchisés, réunis sous l’égide de l’association des franchisés de Carrefour (AFC), qui revendique 260 magasins. Soutenue par le ministère de l’Economie, elle a également assigné Carrefour en justice.Dernier sujet qui pourrait faire irruption lors de l’assemblée de mercredi: la présence de Carrefour via un franchisé en Israël, dans le contexte de guerre avec le Hamas et la crise humanitaire que celle-ci a déclenchée dans la bande de Gaza.Le PDG de Carrefour avait assuré en 2024 que son groupe n’avait “pas de magasin en territoires occupés sous marque Carrefour”.Sujette à des polémiques ces dernières années, la rémunération du PDG, à nouveau au menu mercredi, sera en baisse par rapport à l’année dernière.Si les actionnaires de Carrefour lui donnent le feu vert, le dirigeant touchera 3,4 millions d’euros pour 2024, soit 1 million d’euros de moins que l’année précédente. A cela s’ajouteront plus tard, sous critères de performances, des actions valorisées au maximum 5,6 millions d’euros. 

Macron en Indonésie pour vanter sa troisième voie chez un non-aligné historique

La troisième voie française chez le chantre historique des non-alignés: Emmanuel Macron défend mercredi en Indonésie sa posture de “puissance d’équilibre” entre les Etats-Unis et la Chine lors de la deuxième étape de sa tournée en Asie du Sud-Est.Arrivé à Jakarta mardi soir depuis le Vietnam, le président français a été accueilli en grande pompe mercredi matin par son homologue Prabowo Subianto au palais présidentiel Merdeka. “Notre partenariat dans tous les domaines, défense et sécurité, économie, culture est déjà fort, mais nous le renforçons”, a déclaré M. Macron à l’adresse de M. Prabowo, qu’il a qualifié de “frère”, avant le début des entretiens.M. Macron espère traduire son positionnement en contrats pour les entreprises françaises, notamment en matière de défense, d’énergie et de minerais critiques, dans une région en quête à la fois de partenaires face aux droits de douane américains de Donald Trump, mais aussi d’une juste distance à l’égard de l’imposant voisin chinois.En toile de fond, un autre enjeu pour la France: tenter d’embarquer un tant soit peu le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde dans sa volonté de faire avancer la “solution à deux Etats” lors d’une conférence à l’ONU en juin sur le conflit israélo-palestinien.L’Indonésie est l’un des trois pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à ne pas avoir de relations avec Israël. Or Emmanuel Macron, dans sa “détermination” à reconnaître un Etat de Palestine, potentiellement dès juin, espère en contrepartie obtenir des gages des pays arabo-musulmans.”Tous les pas que l’on pourra faire en direction d’une reconnaissance mutuelle seront des pas de géant au vu de la situation actuelle à Gaza”, a dit mercredi à la presse un conseiller du chef de l’Etat.Une déclaration commune est en cours de négociation, a-t-il ajouté, indiquant que “ce sera la première fois que l”Indonésie s’exprime avec un pays occidental sur Gaza”.- “Puissance de paix” -Au Vietnam, à l’entame de cette tournée de six jours qu’il conclura vendredi à Singapour, Emmanuel Macron a présenté la France en “puissance de paix et d’équilibres”, soucieuse d’un ordre international “fondé sur le droit”.Un message qui s’adresse à la fois à Pékin, qui se fait de plus en plus offensif dans ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale, et à Donald Trump et ses menaces de hausse drastique des droits de douane.La “méthode” du président américain, qui consiste à “créer de l’incertitude en permanence” avec “des tarifs qui changent selon les matins où l’on se réveille”, “freine les investissements et l’économie”, a prévenu M. Macron au moment même où, réunie mardi en sommet à Kuala Lumpur, l’Asean a affiché son intention d’accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux face à cette guerre douanière.En Indonésie, l’Elysée entend renforcer sa coopération dans les armements avec Prabowo Subianto, ancien ministre de la Défense, alors que l’Indonésie s’est fournie par le passé notamment en Russie pour ses avions de chasse.Elle a depuis acquis des Rafale du français Dassault Aviation, dont le patron Eric Trappier fait partie de la délégation — peut-être pour rassurer ce client après que le Pakistan a affirmé que ses avions de combat construits par la Chine avaient abattu des Rafale de l’Inde lors de leur récent affrontement.Interrogé sur une éventuelle nouvelle commande, ce même conseiller de M. Macron a souligné que “les contrats et accords se négocient jusqu’à la dernière minute, ils sont cours de négociation”, rappelant que l’achat de 42 avions de chasse a déjà “été acté par le passé”.Egalement dans le viseur, des contrats en matière d’énergie et de minerais critiques.Le nouveau directeur général d’Eramet Paulo Castellari fait ainsi parie de la délégation française pour tenter d’obtenir de Jakarta un relèvement du permis de production dans la plus grosse mine du monde de nickel, sur l’île de Lelilef Sawai. L’énergie est aussi un enjeu, l’Indonésie souhaitant se convertir rapidement au nucléaire pour répondre à la demande croissante d’électricité.Jeudi, M. Macron se rendra à Yogyakarta où il visitera le temple bouddhiste de Borobudur.