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Hausse de la pauvreté : l’exécutif répond soutien à l’emploi et aux entreprises

Le gouvernement a insisté mardi sur le “soutien au travail et aux entreprises” comme réponse au taux de pauvreté record enregistré en France métropolitaine en 2023, rejetant les options d’une hausse de la taxation des ultra-riches ou d’une réorientation des aides aux entreprises. Des députés de gauche ont exhorté l’exécutif à faire contribuer davantage les plus grandes fortunes au lendemain de la publication de l’indicateur annuel de l’Insee faisant état d’un taux de pauvreté de 15,4% – du jamais-vu depuis au moins 30 ans – avec près de 10 millions de personnes concernées. Ils ont notamment plaidé en faveur de la “taxe Zucman” qui instaure un impôt plancher sur le patrimoine des 0,01% des contribuables les plus riches en France, afin de s’assurer qu’ils payent au moins 2% de leur fortune en impôt, ou encore en faveur d’une réorientation des aides aux entreprises. “Nous croyons à deux choses (…) au travail” mais “aussi à l’entreprise”, a répondu la ministre chargée des Comptes publics Amélie de Montchalin lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. “Nous ne pensons pas que faire partir les 1.800 entrepreneurs qui ont réussi et créent des emplois dans ce pays résoudra quoi que ce soit”. “Le CAC 40 aujourd’hui c’est 1,2 million d’emplois en France, les 6.000 plus belles ETI (entreprises de taille intermédiaire, ndlr) de France, ce sont 4 millions d’emplois et ce sont ces emplois que nous devons développer”, a-t-elle ajouté. “Oui nous voulons un système social fort, pour cela nous voulons des entreprises fortes et un système fiscal efficace. Ma main ne tremble pas face à la fraude et notre main ne tremblera pas s’il faut prendre des dispositions législatives lutter plus efficacement contre la sur-optimisation fiscale”. “La première réponse au défi” de la pauvreté “c’est bien le travail, c’est bien soutenir nos entreprises”, a abondé le ministre de l’Économie et des Finances Eric Lombard quelques minutes plus tard, jugeant impossible de répondre à la pauvreté en “affaiblissant les entreprises et notre tissu économique”. La ministre du Travail et des Solidarités Catherine Vautrin a de son côté mis en avant les “10 millions supplémentaires d’aide d’alimentaire dans le budget 2025” et la revalorisation en avril 2024 de 4,6% des minima sociaux – revalorisation “non prise en compte” dans les chiffres de l’Insee portant sur l’année 2023.

Energie: “des filières entières vont licencier” en cas de moratoire sur les renouvelables, selon Ferracci

Des “filières entières vont licencier” si un moratoire sur le financement des énergies renouvelables devait être décidé, car il y a beaucoup d’emplois industriels associés à l’éolien et au photovoltaïque, a souligné mardi le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci sur CNews et Europe 1.”Un moratoire sur les énergies renouvelables, ce serait d’abord un moratoire sur l’emploi. Ça veut dire plein de projets d’investissement qui vont s’arrêter, ça veut dire des filières entières qui vont licencier”, a déclaré le ministre.Ses propos interviennent le jour où le Sénat doit examiner la proposition de loi du sénateur Les Républicains Daniel Gremillet (Vosges) qui divise le camp macroniste et la droite depuis que le patron des Républicains Bruno Retailleau, membre du gouvernement, a plaidé pour la fin des “subventions publiques” pour l’éolien et le photovoltaique.”Je note qu’il (Bruno Retailleau, NDLR) a défendu les éoliennes par le passé lorsqu’il était président du conseil général de Vendée”, a relevé M. Ferracci.Évoquant les usines de Cherbourg, Saint-Nazaire, ou du Havre où sont fabriquées ou assemblées des pâles et composants d’éoliennes, le ministre a fait valoir les “8.000 emplois” de la seule filière des éoliennes en mer.”Si on étend cela à toutes les énergies renouvelables, le photovoltaïque, ce sont des dizaines de milliers d’emplois, a-t-il ajouté.Sans jamais prononcer le mot de climat, le ministre a souhaité la fin de la “guerre de religion” entre nucléaire et renouvelables. Il a notamment souligné l’enjeu de “souveraineté énergétique” de l’éolien et du photovoltaïque.”Aujourd’hui, nous avons besoin d’électrifier nos usages pour moins dépendre du gaz et du pétrole: 60% de notre consommation énergétique, c’est du gaz et du pétrole importé, c’est 70 milliards d’euros de déficit sur notre balance commerciale et c’est une dépendance vis-à-vis de la Russie” notamment, a-t-il fait valoir.”Certaines énergies renouvelables, l’éolien terrestre en particulier, sont aussi compétitifs — autour de 70 euros du megawattheure pour le coût de production — que le nucléaire existant”, a-t-il ajouté. “Le sujet c’est électricité décarbonée contre énergie fossile. Moi, ce que je veux, c’est qu’on sorte de la dépendance au gaz et au pétrole que nous importons”, a-t-il dit.Devant les sénateurs l’après-midi, le ministre a par ailleurs rappelé l'”ambition claire du gouvernement” de publier le décret de la programmation pluriannuelle de l’énergie, très attendu des acteurs de l’énergie, “avant la fin de l’été”, sans attendre la 2e lecture de la proposition de loi Gremillet à l’Assemblée nationale.”C’est indispensable pour donner de la visibilité aux porteurs de projets, indispensable pour lancer les appels d’offres pour l’éolien en mer (…), indispensable pour que nos industriels investissent, que nos territoires planifient”, a justifié le ministre. La 2e lecture de la proposition de loi Gremillet à l’Assemblée nationale devrait avoir lieu les 22 et 23 septembre, ce qui permet d’envisager une adoption définitive de la proposition de loi autour de la mi-octobre, selon plusieurs parlementaires.Or le Sénat et son président Gérard Larcher ont plaidé ces derniers jours pour que le gouvernement attende la fin des débats parlementaires pour publier le décret. Le ministre a assuré que cette “programmation serait aménagée par rapport à celle qui a été mise en consultation en mars 2025 pour tenir compte des débats parlementaires et des votes”. 

Wall Street dans l’attente de nouvelles annonces douanières

La Bourse de New York évolue sans grand entrain mardi, s’attendant à accueillir de nouvelles mesures douanières américaines, au lendemain d’une première vague visant une dizaine de pays.Vers 13H55 GMT, le Dow Jones reculait de 0,09%, l’indice Nasdaq avançait de 0,18% et l’indice élargi S&P 500 était proche de l’équilibre (+0,09%).Lundi, “le marché a tenté d’intégrer de manière préemptive ce qui pourrait avoir changé dans le régime des droits de douane”, a estimé auprès de l’AFP Art Hogan, analyste de B. Riley Wealth Management.En l’absence de nouvelles sur le front commercial, la place américaine reste sans grand mouvement mardi.Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le chef de l’Etat avait distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à des pays essentiellement asiatiques. Alors que ces droits de douane devaient entrer en vigueur mercredi, M. Trump a repoussé leur échéance au 1er août, tout en estimant que cette nouvelle date butoir était “ferme, mais pas ferme à 100%”.Au global, “c’est beaucoup moins choquant que l’écart entre les attentes à l’approche du +jour de la libération+ (lorsque M. Trump a érigé son mur de surtaxes en avril, NDLR) et ce qui a été annoncé à ce moment-là”, a jugé M. Hogan.En conséquence, “la réaction du marché a été plus mathématique qu’émotionnelle”, a-t-il ajouté.”Oui, il y a de l’incertitude en ce moment (comme toujours), mais non, il n’y a pas de peur”, a écrit Patrick O’Hare, analyste de Briefing.com. Selon lui, la place américaine “craint toutefois que l’inflation ne se fige à des niveaux plus élevés, ce qui empêcherait la Réserve fédérale (Fed) d’abaisser ses taux”.Les acteurs de la finance s’attendent à ce que la banque centrale américaine laisse ses taux inchangés lors de sa prochaine réunion de juillet, selon l’outil de suivi de CME FedWatch. Une majorité anticipe toutefois que les taux devraient être abaissés lors de la réunion suivante, en septembre.Wall Street attend la publication mercredi du compte rendu (“minutes”) de la réunion de juin du comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale américaine.Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à dix ans se tendait à 4,42%, contre 4,38% la veille en clôture.Ailleurs à la cote, les valeurs du secteur de l’énergie solaire étaient sous pression après la signature, par le président Trump, d’un décret visant à supprimer les subventions accordées aux énergies renouvelables en raison de “distorsions de marché”. Sunrun plongeait de 8,82%, First Solar reculait de 3,51% et Enphase Energy perdait 4,06%.Le géant du commerce en ligne Amazon (-0,37% à 222,65 dollars) reculait au premier jour de son “Prime Day”, une opération promotionnelle annuelle s’étalant cette année sur quatre jours.Le spécialiste des véhicules électriques Tesla (+1,47% à 298,23 dollars) reprenait un peu d’air après sa chute de la veille, provoquée par le lancement d’un nouveau parti politique par Elon Musk, patron du groupe et ancien allié de M. Trump.

Wall Street ouvre en ordre dispersé

La Bourse de New York a ouvert en ordre dispersé mardi, s’attendant à accueillir de nouvelles mesures douanières américaines, au lendemain d’une première vague visant une dizaine de pays.Dans les premiers échanges, le Dow Jones reculait de 0,11%, l’indice Nasdaq avançait de 0,27% et l’indice élargi S&P 500 était proche de l’équilibre (+0,04%).

La Bulgarie, 21ème pays à adopter l’euro

Un 21ème pays va bientôt passer à l’euro: les ministres des Finances de l’Union européenne ont donné mardi leur feu vert final à l’adoption de cette monnaie par la Bulgarie.Dès le 1er janvier 2026, ce pays des Balkans, le plus pauvre du bloc, abandonnera sa monnaie nationale, le lev, au profit de l’euro.”Nous l’avons fait !”, a applaudi le Premier ministre bulgare Rossen Jeliazkov sur le réseau social X, qualifiant le moment d'”historique”.”Rejoindre la zone euro, c’est bien plus que remplacer le lev par l’euro”, a renchéri le commissaire européen Valdis Dombrovskis. “Cela vise à construire un avenir meilleur et plus prospère pour la Bulgarie et ses citoyens au coeur de l’Europe”, a-t-il déclaré à l’issue du vote.Le feu vert des ministres des 27 Etats membres n’était qu’une simple formalité: la Commission européenne a déjà estimé début juin que la Bulgarie respectait l’ensemble des conditions nécessaires pour adopter l’euro. Tout comme la Banque centrale européenne (BCE), qui a également émis un avis positif.- “Non à l’euro” -En Bulgarie, membre de l’UE depuis 2007, la perspective d’abandonner la monnaie nationale est pourtant loin de faire l’unanimité.Au cours des dernières semaines, plusieurs milliers de manifestants se sont réunis dans les rues de la capitale Sofia, brandissant des pancartes “Non à l’euro”. Certains d’entre eux ont installé leurs tentes devant les locaux de la banque nationale bulgare pour exprimer leur opposition au projet.La principale crainte est que le changement de monnaie alimente une flambée des prix, qui pourrait nourrir en retour la colère des europhobes.Selon des sondages récents, près de la moitié des personnes interrogées s’opposent à l’entrée du pays dans la zone euro l’an prochain.Les partisans de l’euro y voient au contraire une étape importante, qui renforcerait l’ancrage géopolitique occidental de la Bulgarie. Et la protégerait contre l’influence de Moscou.”Cela fait longtemps que nous sommes arrimés à l’euro, et les retombées politiques sont de plus en plus nombreuses”, juge Veselin Dimitrov, croisé par l’AFP mardi dans les rues de Sofia. Le musicien de 43 ans voit dans les manifestations anti-euro “la marque du Kremlin”.”Mais l’euro n’est pas une baguette magique qui résoudra nos problèmes systémiques”, alerte-t-il.- L’exception danoise -Mardi, le Premier ministre bulgare s’est engagé à ce que l’adoption de cette nouvelle monnaie se fasse de manière “harmonieuse” et “efficace”.La Bulgarie aurait souhaité passer à l’euro plus tôt, mais elle en avait été empêchée jusqu’ici en raison d’une inflation trop élevée sur fond de grave crise politique.La monnaie unique européenne a été lancée le 1er janvier 1999 pour les transactions électroniques. Mais elle a pris une forme concrète à partir du 1er janvier 2002, avec la mise en circulation des pièces et des billets en euro, en remplacement alors des devises nationales de 12 Etats membres de l’UE, dont l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne.Ils ont été rejoints plus tard par huit autres pays: la Slovénie, Chypre, Malte, la Slovaquie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et, dernière en date, la Croatie en 2023. Tous les pays de l’UE se sont engagés en théorie à y adhérer dès qu’ils remplissent les conditions, mais aucun calendrier n’est fixé. Seule exception: le Danemark qui a négocié une exemption après un référendum ayant rejeté l’euro en 2000.

Droits de douane: au Cambodge, les supplications des ouvrières du textile face aux menaces américaines

“Je suis inquiète”: au Cambodge, qui produit à bas-coût des vêtements pour des marques internationales, des ouvrières du textile craignent que la surtaxe douanière annoncée par les Etats-Unis provoque des pertes d’emploi et des baisses de salaire.”Je supplie les Etats-Unis de réduire les droits de douane au nom des travailleurs du Cambodge”, a lancé mardi auprès de l’AFP, Im Sothearin, 38 ans, durant sa pause.Cette mère de trois enfants gagne environ 300 dollars par mois dans une usine de confection de sous-vêtements de la capitale Phnom Penh.”S’ils appliquent des douanes élevées, seuls les travailleurs souffriront”, a-t-elle poursuivi.Parmi ses inquiétudes: la fermeture d’usines, la baisse des salaires, ou la hausse de la charge de travail, afin de compenser le surcoût engendré par la politique de Donald Trump.Le président américain a indiqué lundi qu’il voulait imposer à partir du 1er août une surtaxe de 36% sur les produits importés du Cambodge – un chiffre en baisse par rapport aux 49% annoncés plus tôt, mais qui reste parmi les plus élevés dans la région.Le Vietnam voisin, autre place forte de l’industrie du textile, a annoncé la semaine dernière un accord avec Washington pour un taux de 20%.La ristourne consentie par les Américains constituent une “grande victoire” pour le Cambodge, a salué mardi le vice-Premier ministre Sun Chanthol.”On a toujours l’opportunité d’aller plus loin dans les négociations pour réduire le taux encore plus”, a-t-il insisté.- “Rester calme” -“J’appelle les entreprises qui ont des usines au Cambodge à rester calme”, a lancé le dirigeant, confiant dans la capacité du gouvernement à pouvoir “protéger” les intérêts nationaux.Les Etats-Unis ont représenté l’an dernier le principal marché des biens “made in Cambodia”, à hauteur d’environ dix milliards de dollars, soit 40% du total des exportations, loin devant le Vietnam et la Chine, selon des données officielles khmères.”Je veux que les droits baissent encore plus”, a lancé Sreymom, une ouvrière enceinte de 28 ans, dont onze passées à l’usine.En cas d’échec des négociations, “je suis inquiète qu’on n’ait plus de travail”, a-t-elle développé.”Les entreprises n’auront plus l’argent pour payer”, a-t-elle affirmé.Le secteur de l’habillement, du textile et des chaussures a employé en 2024 environ un million de personnes, dont plus de 75% sont des femmes, a calculé le Programme des Nations unies pour le développement (UNDP).La grande majorité de la main-d’oeuvre est déclarée, dans un pays où l’économie informelle continue de mobiliser des millions de personnes, plus vulnérables à la pauvreté, ont relevé des organisations internationales.Yi Mom, 47 ans, travaille depuis vingt ans dans l’industrie du textile. Elle a dit craindre que le choc soit trop dur à encaisser pour le Cambodge, l’un des plus petits pays d’Asie du Sud-Est, au développement retardé par des décennies de conflit civil.Le régime douanier imaginé par Donald Trump “va conduire à la baisse du nombre d’emplois”, a-t-elle prédit. “Après, on aura des salaires plus bas, et on ne pourra plus soutenir nos familles.”

L’UE veut un rééquilibrage de ses échanges avec la Chine au sommet de Pékin

L’UE cherchera à rééquilibrer ses relations économiques avec la Chine, en exigeant qu’elle facilite l’accès au marché pour ses entreprises lors d’un sommet prévu fin juillet à Pékin, a déclaré mardi la présidente de la Commission européenne.L’accès des entreprises européennes aux terres rares chinoises et le soutien de la Chine à l’effort de guerre de la Russie en Ukraine seront également à l’ordre du jour des discussions, a ajouté Ursula von der Leyen, dans un discours devant le Parlement européen à Strasbourg.La Chine enregistre l’excédent commercial le plus important “de l’histoire de l’humanité”, notamment avec l’Union européenne, tout en rendant plus difficile pour les entreprises européennes de faire des affaires en Chine, a-t-elle expliqué.”Pour que notre partenariat aille de l’avant, nous avons besoin d’un véritable rééquilibrage, de moins de distorsions du marché, de moins de surcapacités exportées par la Chine et d’un accès équitable et réciproque pour les entreprises européennes”, a-t-elle déclaré .Pékin a cherché à améliorer ses relations avec l’Union européenne après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier, mais de profondes frictions subsistent dans les relations économiques entre les deux géants commerciaux. Le déficit commercial entre la Chine et l’UE s’élevait à 357 milliards de dollars en 2024. “La Chine ne peut pas compter sur les exportations pour résoudre ses problèmes économiques internes. Les surcapacités doivent être traitées à la source, elles ne peuvent pas être simplement déversées sur les marchés mondiaux”, a souligné Mme von der Leyen.La présidente de la Commission doit se rendre à Pékin avec Antonio Costa, le président du Conseil européen, institution qui regroupe les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, pour des entretiens avec les responsables chinois. Ce sommet, prévu les 24 et 25 juillet, doit marquer le 50ème anninversaire des relations diplomatiques entre Pékin et Bruxelles.Les deux dirigeants européens vont également s’efforcer d’obtenir un assouplissement des restrictions pesant sur les exportations de terres rares chinoises, indispensables dans la production de téléphones portables ou de voitures électriques.La Chine produit près des deux tiers des terres rares dans le monde et 92% des produits raffinés qui en sont issus, selon l’Agence internationale de l’énergie.L’UE entend également convaincre la Chine de renoncer à son soutien à la Russie en guerre, une situation “inacceptable”, selon Mme von der Leyen.

Programmation énergétique: débats scrutés au Sénat, sur fond de discorde gouvernementale

Les désaccords gouvernementaux autour des énergies renouvelables s’invitent mardi au Sénat avec l’examen très scruté d’une loi sur l’avenir énergétique de la France actant une relance massive du nucléaire, censée aider l’exécutif à finaliser sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).La proposition de loi du sénateur Les Républicains Daniel Gremillet (Vosges) connaît décidément un parcours chaotique au Parlement: adoptée au Sénat en première lecture en octobre, rejetée ensuite à l’Assemblée nationale fin juin, elle est désormais malmenée par les passes d’armes des derniers jours au sommet de l’Etat.La coalition gouvernementale est en effet fragilisée par l’opposition frontale entre camp macroniste et droite, depuis que le patron des Républicains – et ministre de l’Intérieur – Bruno Retailleau s’est fendu d’une tribune au Figaro dans laquelle il plaide pour la fin des “subventions publiques” pour l’éolien et le photovoltaïque.Cela a suffi pour attiser la réprobation de certains de ses collègues du gouvernement, dont le ministre de l’Industrie Marc Ferracci, qui a assuré mardi sur Europe 1 et CNews que “certaines énergies renouvelables, l’éolien terrestre en particulier, sont aussi compétitives (…) que le nucléaire existant”.- Inspiration sénatoriale -Le Premier ministre François Bayrou et le président de la République Emmanuel Macron étaient eux aussi montés au créneau pour appeler à la discipline ces derniers jours.Les débats au Palais du Luxembourg permettront aux uns et aux autres de rappeler leur position. Les Républicains y sont en force, et les observateurs les plus avisés du Parlement n’ont pas oublié que le nom de Bruno Retailleau figure parmi les principaux signataires du texte de loi, déposé lorsqu’il siégeait encore au Sénat.”Il n’y a absolument pas de contradiction entre la tribune de Bruno Retailleau et la proposition de loi, car le financement des énergies renouvelables relève du projet de loi de finances. C’est là que des choix seront à faire”, a insisté le sénateur LR Alain Cadec, corapporteur sur le texte débattu mardi. Pour ce vote attendu en fin de soirée mardi, le Sénat a les cartes en main, après le rejet de l’ensemble du texte par l’Assemblée nationale.Le texte y avait été dénaturé durant les débats à l’initiative notamment du Rassemblement national et des Républicains : un amendement de ces derniers instaurant un moratoire sur les énergies éolienne et solaire avait mis le feu aux poudres, convainquant les groupes de l’ancienne majorité macroniste de voter contre l’ensemble du texte.En seconde lecture, cette disposition ne peut plus être mise au débat en raison des règles de procédure parlementaire. – En attendant la PPE -Le Sénat n’y était de toute façon pas favorable, même s’il a voté en commission un amendement précisant, sur l’éolien terrestre, la nécessité de “privilégier le renouvellement des installations existantes” plutôt que l’implantation de nouveaux projets. Dans la lignée de la tribune de Bruno Retailleau, un autre amendement sera soumis mardi soir pour demander au gouvernement une évaluation du financement des diverses énergies, notamment renouvelables.Pour cette deuxième lecture, les sénateurs ont par ailleurs choisi de condenser la proposition de loi en supprimant une douzaine d’articles, soit environ un tiers du texte, privilégiant le volet programmatique par rapport aux mesures de simplification. L’objectif: accélérer la navette parlementaire.Un consensus semble émerger entre Sénat, Assemblée nationale et gouvernement sur les deux articles phares du texte.D’une part sur la relance massive du nucléaire, avec notamment la construction de 14 nouveaux réacteurs; d’autre part sur l’essor des énergies renouvelables, avec l’objectif de porter, d’ici 2030, à 58% au moins la part d’énergie décarbonée de la consommation d’énergie en France, contre environ 40% actuellement.Cette loi, fustigée par une grande partie de la gauche, doit inspirer le gouvernement dans la finalisation de sa programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la trajectoire énergétique qu’il entend publier prochainement par décret. Les sénateurs, leur président Gérard Larcher en tête, espèrent que le gouvernement attendra le retour du texte à l’Assemblée, fin septembre, avant de publier son décret, qui doit consacrer la rupture avec la précédente PPE adoptée en 2020, marquée à l’époque par la fermeture de 14 réacteurs. 

Trump annonce au moins 25% de surtaxe sur les produits de 14 pays, dont le Japon

Le président américain Donald Trump a promis lundi une surtaxe douanière d’au moins 25% à plusieurs pays, dont le Japon et la Corée du Sud, nouvelle étape dans son offensive bouleversant les échanges économiques internationaux.Le dirigeant a distillé pendant la journée, sur sa plateforme Truth Social, 14 lettres quasiment identiques envoyées à des pays essentiellement asiatiques. Trump avait précédemment programmé l’entrée en vigueur de ces droits de douane additionnels à mercredi, mais a repoussé l’échéance au 1er août via un décret présidentiel publié lundi soir. Nouvelle échéance sur laquelle il a aussitôt laissé planer un doute: “Je dirais qu’elle est ferme, mais pas ferme à 100%”, a-t-il répondu aux journalistes qui l’interrogeaient sur cette date lors du dîner avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.Le montant de la surtaxe qu’il menace d’appliquer sur les produits de ces 14 pays, à compter du 1er août, varie: de 25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à 40% (Laos et Birmanie) en passant par 36% (Cambodge et Thaïlande). Parmi les quatre pays non asiatiques destinataires d’un courrier, l’Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30%.  Les lettres soulignent que si des biens sont estampillés en provenance de ces pays, mais proviennent en réalité d’ailleurs, une surtaxe “plus élevée” s’appliquera. Il n’a donné aucun montant ni cité aucun pays directement, mais les produits chinois transitant par ces pays semblent être visés. Il a aussi assuré que toute riposte serait sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Pressé de dire si les lettres constituaient son offre finale, Trump s’est également montré évasif : “Je dirais finale, mais s’ils appellent avec une autre offre et qu’elle me plaît, alors nous le ferons”.Les droits de douane, payés par les importateurs, renchériront vraisemblablement les prix sur le sol américain.Donald Trump avait annoncé qu’il enverrait lundi une première série de 12 à 15 lettres, à autant de partenaires commerciaux, mentionnant la surtaxe qu’il compte mettre en place sur leurs produits.Une partie des annonces ont été faites alors que la Bourse de New York était ouverte. Wall Street a terminé en baisse sans pour autant s’effondrer.- Sus aux déficits -Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l’extérieur, moyen de défendre l’industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.Il déteste l’idée que les Etats-Unis aient des déficits commerciaux, c’est-à-dire qu’ils importent plus de marchandises en provenance d’un pays qu’ils n’exportent vers ce pays.Il menace ainsi, depuis avril, des dizaines de partenaires commerciaux de droits de douane punitifs pour rééquilibrer les échanges. Et il a déjà instauré une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, et des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l’acier et l’aluminium, 25% sur l’automobile).- Pas “d’empereur” -Le ministre américain des Finances Scott Bessent, en première ligne des négociations à Washington, a assuré sur la chaîne de télévision CNBC que “plusieurs accords” seraient annoncés “dans les prochaines 48 heures”.”Ma messagerie était pleine de nouvelles propositions” des partenaires commerciaux des Etats-Unis dimanche soir, a-t-il affirmé lundi.Lors d’une réunion à Washington lundi entre le secrétaire d’Etat Marco Rubio et le conseiller sud-coréen à la sécurité nationale Wi Sung-lac, les Etats-Unis ont dit espérer qu’un accord commercial soit conclu avec Séoul avant le 1er août grâce à une “communication étroite”, selon un communiqué de la présidence sud-coréenne.Le Premier ministre thaïlandais par intérim, Phumtham Wechayachai, a pour sa part indiqué mardi qu’il souhaitait un “meilleur accord” avec les Etats-Unis, qui menacent d’appliquer une surtaxe de 36% sur les produits thaïlandais.L’Union européenne (UE) a  rapporté lundi qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.L’Indonésie a annoncé de son côté qu’elle s’engageait à importer au moins un million de tonnes de blé américain par an pendant les cinq prochaines années, pour un montant de 1,25 milliard de dollars.Elle risque malgré tout de voir ses produits frappés d’une surtaxe de 32%, prévue par Washington depuis avril et confirmée lundi dans la lettre de Donald Trump.Celui-ci avait annoncé la semaine dernière un accord avec Hanoï, présenté comme favorable aux intérêts américains: surtaxe de 20% sur les produits vietnamiens (au lieu des 46% affichés en avril) entrant aux Etats-Unis, et en échange “zéro” droit de douane au Vietnam sur les biens en provenance des Etats-Unis.Le président américain a par ailleurs menacé les pays des Brics (dont Brésil, Chine, Inde, Russie et Afrique du Sud), réunis à Rio de Janeiro, d’une surtaxe supplémentaire de 10%, après qu’ils eurent critiqué son offensive douanière.Les Brics ne veulent pas d’un “empereur”, a réagi le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.Les pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), réunis dans la capitale malaisienne, Kuala Lumpur, devraient euxexprimer leur “préoccupation” vis-à-vis des droits de douane américains, selon un projet de déclaration consulté mardi par l’AFP.