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En Haute-Garonne, une liste portée par une figure de la colère paysanne convoite la chambre d’agriculture

En Haute-Garonne, où le revenu agricole est parmi les plus bas de France, une liste indépendante s’est lancée à l’assaut de la chambre d’agriculture pour faire “bouger les lignes”. Jérôme Bayle, figure de la colère paysanne, en est le porte-drapeau.Dans la salle des fêtes de Garac, village à 25 km de Toulouse sur une colline face aux Pyrénées, les Ultras de l’A-64, du nom de l’autoroute Toulouse-Bayonne bloquée plusieurs semaines en janvier/février 2024, tiennent une réunion publique, face à une dizaine de céréaliers.”C’était pas prévu, on se présente à la chambre car on nous l’a demandé, on a envie d’agir et de faire bouger les lignes”, lance à l’auditoire, Jérôme Bayle, 43 ans, casquette à l’envers, barbe bien taillée, précédé d’une réputation de “grande gueule” et de porte-voix de la détresse des agriculteurs.Un an après le barrage sur l’autoroute, devenu quelques semaines durant un forum de discussion entre agriculteurs de toutes tendances, Jérôme Bayle lance la deuxième phase de son action.L’éleveur occitan ne figure pas sur la liste “Unis pour notre avenir”, conduite par Christian Déqué, mais il est à la baguette.- Retenues collinaires -Le programme de la liste qui se proclame “apolitique” et “asyndicale” ? “Rapprocher la chambre du terrain. Et lancer des initiatives, par exemple une filière viande dans le département pour alimenter les cantines. Anticiper les évolutions du changement climatique, créer des retenues collinaires, ça peut sauver des exploitations, il faut en parler avec les écologistes”, énumère l’éleveur bovin de Montesquieu-Volvestre.Dans ce département, qui s’étend des Pyrénées au vignoble de Fronton, au nord de Toulouse, les éleveurs ont été touchés par la maladie hémorragique épizootique (MHE), les céréaliers de la plaine de la Garonne craignent pour l’accès à l’eau, l’étalement urbain de Toulouse ronge les terres agricoles et les 4.800 agriculteurs se plaignent de l’agri-bashing. La nouvelle liste promeut la création d’un Fonds agricole d’investissement départemental “pour canaliser l’épargne, proposer un placement qui a du sens” par le biais d’obligations que pourrait racheter le porteur du projet, détaille Christian Déqué, éleveur et tête de liste. “Lui, c’est le capitaine de l’équipe”, dit Jérôme Bayle, amateur de rugby et ancien 3e ligne centre de plusieurs clubs amateurs de la région.- “Idées d’en-bas” -“Des idées qui viennent d’en-bas, des projets de bon sens, plutôt que de se faire imposer des règles qui tombent d’en haut”, poursuit Christian Déqué.Un des agriculteurs présents, Pascal Begué, 49 ans, anciennement syndiqué à la FNSEA, premier syndicat national, sort de la salle des fêtes avec l’intention de participer au scrutin, qui se déroule jusqu’au 31 janvier dans tous les départements de France. “Je ne pensais pas voter, mais je vais voter”.”La CR (Coordination rurale), ils sont trop virulents. Ce que je ressens, c’est qu’il (Bayle) a contribué à installer une perception positive des agriculteurs en France”, estime le paysan déçu des syndicats “traditionnels”. Jérôme Bayle “est très fédérateur. Et puis, il a un accès direct jusqu’en haut. On l’entend plus que (Arnaud) Rousseau”, président de la FNSEA, embraye un autre participant, en référence aux cabinets ministériels.A l’élection à la chambre d’agriculture de Haute-Garonne, la seule actuellement dirigée par les Jeunes agriculteurs (JA), la liste indépendante fait face à celles des syndicats CR, Confédération Paysanne et FDSEA-JA.La présidente de la FDSEA Laure Serres ironise sur “la liste de Jérôme Bayle” lui prêtant une proximité avec l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. “Qu’il ne vienne pas nous dire qu’il est apolitique. Il renie le syndicalisme, mais il était encore adhérent chez nous il y a un an. Nous, on veut faire avancer les dossiers, on n’est pas dans un positionnement médiatique”.Laure Serres, présente sur la liste FDSEA/JA, revendique plutôt le “professionnalisme”, “l’expérience” et le réseau du premier syndicat de France. Les résultats du scrutin sont attendus début février.

La Chine contrôle-t-elle vraiment le canal de Panama comme l’affirme Trump ?

Donald Trump motive sa promesse de reprendre le contrôle du canal de Panama en affirmant que la Chine “exploite” la voie maritime qui relie l’Océan Pacifique à l’Atlantique. La réalité est plus nuancée.Lors de son investiture, le nouveau président des États-Unis n’a pas exclu l’option militaire pour “récupérer” ce couloir de 80 km de long construit par les États-Unis, inauguré en 1914 et sous souveraineté panaméenne depuis 25 ans.”Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama”, lui a rétorqué le président panaméen José Raul Mulino. La voie interocéanique, dont les Etats-Unis et la Chine sont les principaux utilisateurs, est administrée par l’Autorité du Canal de Panama, une entité autonome panaméenne. – “Goulot d’étranglement” -Mais une entreprise chinoise, Hutchison Ports, exploite sous concession les ports de Balboa et Cristobal, à chaque entrée du canal, côté Atlantique et Pacifique.En “temps de conflit”, ces ports pourraient être utilisés par Pékin “comme un goulot d’étranglement qui empêche le commerce” international par le canal, a lancé le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio.Le gouvernement panaméen a annoncé mardi un “audit exhaustif” de Panama Ports Company, filiale de Hutchinson Ports, afin de “déterminer si les accords de concession conclus (…) sont respectés, en vérifiant que l’entreprise déclare correctement ses revenus, paiements et contributions à l’Etat”.Dans un communiqué, la société a indiqué “coopérer pleinement” avec cette procédure, assurant que les précédents contrôles avaient démontré le respect de ses “obligations contractuelles”.”Il y a des préoccupations raisonnables liées à la présence d’une entreprise chinoise”, analyse Benjamin Gedan, directeur du programme pour l’Amérique latine du Wilson Center, basé à Washington. “Le canal a une valeur énorme pour les Etats-Unis, tant commerciale que stratégique, et il ne serait pas difficile pour Pékin d’interrompre ses opérations”.Pour autant, selon Rebecca Bill Chavez, présidente du think tank Interamerican Dialogue, “la Chine n’exploite ni ne contrôle le canal de Panama”: le pays d’Amérique centrale a “respecté” la neutralité du canal en maintenant “l’efficacité des opérations”.Donald Trump, qui a déclaré que les Etats-Unis ont “bêtement” cédé le canal interocéanique, estime que le Panama est “un pays qui nous arnaque” et que les bateaux américains devraient payer moins cher le passage.- Investissements chinois  -“C’est un argument fallacieux qui cache la volonté que le Panama réduise à sa plus simple expression ses relations avec la Chine”, affirme à l’AFP Euclides Tapia, professeur panaméen en relations internationales. Depuis que le Panama a rétabli des relations diplomatiques avec Pékin en 2017, les échanges commerciaux avec la Chine ont considérablement augmenté, bien que son principal partenaire politique et commercial reste les Etats-Unis. Des entreprises chinoises ont participé à la construction d’un port pour bateaux de croisières à l’entrée du canal côté Pacifique et sont impliquées dans un projet de pont enjambant la voie maritime d’un montant de 1,4 milliard de dollars. Lors d’une visite du président Xi Jinping en 2018, Pékin a proposé d’autres projets représentant des plusieurs centaines de millions de dollars, tentant même d’installer une ambassade à l’entrée du canal, mais cela ne s’est pas concrétisé en raison de présumées pressions américaines. – Usage de la force -Dans le cadre des traités de 1977, qui ont conduit les Etats-Unis à transférer le canal au Panama en 1999, les Panaméens se sont engagés à garantir que la voie reste ouverte en permanence à tous les pays du monde. “Aucun de leurs principes ne mentionne, et encore moins n’autorise, les Etats-Unis à récupérer ou à réclamer le canal de Panama”, a déclaré à l’AFP Julio Yao, qui faisait partie de l’équipe panaméenne qui a négocié les traités. Mais y figurent des amendements introduits par les Etats-Unis sur la possibilité que Washington utilise la force armée de manière unilatérale “pour défendre le canal contre toute menace” de fermeture. Seul ce motif “pourrait justifier l’usage de la force militaire au Panama, et uniquement pour maintenir le canal ouvert, pas pour s’en emparer et l’exploiter économiquement”, relève M. Tapia.Que Donald Trump ait répété ses menaces lundi “rend plus probable qu’il s’agisse d’une déclaration sérieuse”, relève Benjamin Gedan. L’expert juge”une intervention militaire peu probable”, mais souligne que le gouvernement américain pourrait user des taxes douanières pour faire pression sur le Panama.

Droits de douane: Trump met la pression sur la Chine et l’Union européenne

Les pays européens vont être soumis à des droits de douane,”seul moyen” pour les Etats-Unis “d’être traités correctement”, a estimé mardi le président américain Donald Trump, ajoutant que les produits chinois seront taxés à 10% à compter du 1er février.”L’UE est très mauvaise pour nous. Ils nous traitent très mal. Ils ne prennent pas nos voitures ou nos produits agricoles. En fait ils ne prennent pas grand-chose”, a déclaré le président américain, qui a ajouté “donc ils sont bons pour des droits de douane”.Interrogé par la presse à la Maison Blanche, M. Trump a également assuré que son gouvernement discutait “de 10% de droits de douane sur les produits chinois car ils envoient du fentanyl au Mexique et au Canada”, qui est au final consommé aux Etats-Unis.”C’est sans doute pour le 1er février, c’est la date que nous regardons”, a ajouté Donald Trump, ce qui correspond à la date annoncée la veille pour l’application de 25% de droits de douane sur les produits mexicains et canadiens.La Chine a réagi mercredi en affirmant être “fermement déterminée” à “défendre ses intérêts nationaux”.”Nous avons toujours estimé qu’il n’y a pas de gagnants dans une guerre commerciale ou une guerre des droits de douane”, a affirmé lors d’une conférence de presse régulière Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.La présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen, présente mardi au Forum économique de Davos (Suisse), a assuré que l’Europe était prête à discuter avec le gouvernement américain, tout en rappelant que Washington était un partenaire commercial majeur.”Notre première priorité est d’entamer rapidement des discussions, sur nos intérêts communs et d’être prêts à négocier”, a-t-elle assuré, “nous seront pragmatiques mais nous resterons fermes sur nos principes: la défense de nos intérêts et le respect de nos valeurs.Mais elle a également tendu la main vers la Chine, rappelant que “l’Europe continuera à prôner la coopération, pas seulement avec nos amis de longue date (…) mais aussi avec tous les pays avec qui nous avons des intérêts communs.””Le message que nous adressons au reste du monde est simple: nous sommes prêts à engager un dialogue avec vous si cela peut conduire à des avantages réciproques”, a-t-elle encore souligné, assurant vouloir “approfondir” la relation entre Bruxelles et Pékin.- Important déficit commercial -Durant sa campagne présidentielle, M. Trump avait déjà dénoncé le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de l’UE, comparant le bloc à “une petite Chine”, qui “profite” de la première puissance économique mondiale.”Nous avons un déficit commercial avec l’UE de 350 milliards de dollars”, a-t-il insisté mardi, “la Chine est agressive mais il n’y a pas que la Chine. D’autres pays sont aussi de grands agresseurs”.Le déficit commercial américain dans ses échanges avec l’UE s’élevait en 2023 à 131 milliards de dollars, selon les données du représentant de la Maison Blanche pour le Commerce (USTR) et se concentre principalement sur quatre pays, l’Allemagne, la France, l’Irlande et l’Italie.Mais les causes sont variables: le déficit commercial avec l’Allemagne est principalement de nature industrielle, alors que celui avec l’Irlande est en grande partie liée à l’installation des sièges européens des grands groupes américains sur l’île, qui y profitent de sa fiscalité très avantageuse pour réduire leurs impôts, tant dans le reste de l’Europe que vers les Etats-Unis.Avant d’être réélu, Donald Trump avait déjà menacé l’UE d’imposer des droits de douane sur les produits européens, à moins que le bloc n’augmente ses achats en pétrole et gaz américains.Le commissaire européen à l’Economie, Valdis Dombrovskis, avait assuré lundi, après l’investiture de M. Trump, que l’UE était “prête à défendre ses intérêts économiques, comme nous l’avons déjà fait lors du premier gouvernement Trump lorsqu’il a introduit des droits de douane sur l’acier et l’aluminium”.Le président américain avait en effet déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin de protéger l’industrie américaine qu’il estimait être confrontée à une concurrence déloyale venant des pays asiatiques et européens.Il avait également imposé une série de produits européens durant son premier mandat, en représailles au différend commercial opposant Washington et Bruxelles quant à leurs subventions respectives envers leur constructeur aérien local, Boeing et Airbus.

Epargne: un record d’intérêts versés en 2024 sur les livrets A et LDDS

Le record de l’année dernière est tombé: les intérêts versés sur le Livret A et le Livret de développement durable et solidaire (LDDS) pendant l’année 2024 ont atteint 16,80 milliards d’euros, a annoncé mercredi la Caisse des Dépôts (CDC).A ces intérêts records s’ajoutent les dépôts des épargnants français qui ont excédé les retraits de 21,42 milliards d’euros.Cela porte l’encours total des deux livrets défiscalisés lui aussi à son plus haut, à 603,1 milliards d’euros au 31 décembre 2024, en hausse de 38,2 milliards d’euros par rapport à fin 2023 (+6,8%).Le record des intérêts versés était prévisible, l’encours total plus haut que jamais se combinant à un taux d’intérêt élevé (3%). Ce sont les banques et la Caisse des dépôts elle-même qui rémunèrent les intérêts du Livret A et du LDDS.Le Livret A “reste un produit très attractif pour les Français” car “il est défiscalisé; le capital est garanti; la rémunération est très au-dessus de l’inflation, et il est totalement liquide, je peux déposer 100 euros ce matin et récupérer 100 euros le lendemain sans aucun problème”, a commenté Olivier Sichel, directeur général par intérim de la Caisse des dépôts (CDC) mercredi matin sur Radio Classique.Pour atteindre le même niveau de performance l’année prochaine, il faudra que l’augmentation de l’encours total compense la baisse à 2,4% du taux des deux livrets prévu le 1er février 2025.Après un automne maussade, décembre a été bien meilleur pour le Livret A comme pour le LDDS, avec 3,93 milliards d’euros récoltés, et permet à la collecte nette de ces deux livrets de franchir la barre des 20 milliards d’euros sur l’année.Pour le livret A, c’est même la collecte la plus importante pour un mois de décembre depuis 2009, année de la généralisation de sa distribution dans toutes les banques.- Rendement réel -L’épargne réglementée a toujours le vent en poupe depuis le confinement de 2020 – quand les Français ont été contraints de moins consommer – même si une forme de normalisation a été observée en 2024 par rapport à 2023, année où l’encours total avait progressé de plus de 10%.Combiné au recul de l’inflation tout au long de l’année 2024, le maintien du taux à 3% a permis au Livret A de retrouver un rendement réel positif: lorsque le taux de ce dernier est supérieur à l’inflation, les épargnants gagnent mécaniquement de l’argent. “On aurait pu penser que le reflux de l’inflation aurait pu influencer les ménages à dépenser davantage. Mais l’incertitude générale incite à l’épargne”, affirme Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management. Les valses de gouvernement, le flou qui entoure l’avenir économique, l’instabilité géopolitique sont autant de facteurs qui encouragent “l’épargne de précaution”, explique-t-il.- Concurrence -Cette baisse, inédite par son ampleur depuis 2009, pourrait lui faire subir la concurrence des contrats d’assurances vie, notamment les fonds en euros, au capital garanti. Mais même avec un taux à 2,4%, le Livret A “reste attractif” estime Olivier Sichel car “l’inflation est aux alentours de 1%, donc c’est plus de deux fois supérieur à l’inflation”.Le président du Cercle de l’épargne Philippe Crevel estime quant à lui dans une note que “la persistance d’un contexte politique et économique incertain pourrait amener les ménages à maintenir leurs versements à un niveau élevé sur le Livret A ou le LDDS”.De son côté, le Livret d’épargne populaire (LEP), réservé aux épargnants modestes, a quant à lui connu une année 2024 moins performante que l’année précédente: son encours atteint 82,2 milliards d’euros, en hausse de 14,3%, loin du bond de 50% qu’il avait connu en 2023. “La capacité d’épargne de cette catégorie là de la population n’est pas très élevée”, note Eric Dor.La collecte nette (dépôts moins retraits) sur ce produit d’épargne est légèrement repartie à la hausse en fin d’année, mais elle est restée sur l’ensemble de 2024 très inférieure à celle de 2023.Le LEP aussi verra son taux baisser au 1er février 2025: il passera de 4% à 3,5%. Un recul que le gouvernement a voulu moins drastique que ce que les calculs théoriques prévoyaient (2,9%).Le nombre de détenteurs de ce livret accessible sous conditions de revenus, a tendance à plafonner. Il s’élevait à 11,8 millions fin 2024, loin des 19 millions de ménages qui pourraient y prétendre. La Banque de France a pour objectif d’en ouvrir un million de plus cette année.  

Le roi du Lesotho vend son projet d’énergie verte aux élites de Davos

Le roi du Lesotho, Letsie III, s’est lancé dans une mission ambitieuse à Davos, où convergent les grands de ce monde, pour une proposition royale: investir dans la transition écologique de sa petite nation africaine.Le monarque a quitté son royaume montagneux enclavé en Afrique du Sud pour promouvoir son fonds pour l’énergie verte à l’occasion de réunions avec des chefs d’entreprise et des responsables politiques dans le village alpin suisse. “Davos semble être un pôle d’attraction pour les dirigeants politiques, économiques et du monde des affaires du monde entier”, a déclaré le roi Letsie au cours d’un entretien avec l’AFP au Forum économique mondial. “Nous avons pensé que, si possible, nous devrions venir et voir comment nous pouvons nous engager avec certains de ces chefs d’entreprise, certains de ces dirigeants politiques, afin de vendre (…) notre potentiel en matière d’énergie renouvelable”, a-t-il ajouté. Pays pauvre d’un peu plus de deux millions d’habitants frappé par la sécheresse, le Lesotho est économiquement dépendant de l’Afrique du Sud, où une grande partie de la population va travailler et renvoie de l’argent. Beaucoup travaillent dans les mines d’or et de diamants en Afrique du Sud, mais ils sont moins nombreux désormais car l’industrie “n’est plus ce qu’elle était”, selon le monarque. Le Lesotho est une monarchie constitutionnelle où le roi n’a aucun pouvoir officiel, mais Letsie III a parcouru le monde pour promouvoir le fonds géré par le secteur privé.L’objectif de ce fonds est de stimuler l’investissement privé dans des projets solaires, énergétiques et hydroélectriques au Lesotho, et d’exporter un jour de l’énergie renouvelable vers l’Afrique du Sud. “Je considère que notre potentiel de production d’énergie renouvelable peut être un facteur de transformation dans le développement de notre économie”, a également dit le roi. Selon lui, “nous devons créer un modèle économique différent”. – Faire bouger les choses” -La banque britannique Standard Chartered et le groupe sud-africain Standard Bank fournissent des conseils financiers au fonds, qui a été lancé en février 2024 et est connu sous le nom de His Majesty King Letsie III Just Energy Transition Fund. Le roi Letsie s’efforce d’attirer des investisseurs: “ce dont nous avons désespérément besoin aujourd’hui, c’est d’un financement qui fasse office de catalyseur pour faire avancer les choses”, a-t-il ambitionné. Le Lesotho bénéficie de beaucoup de soleil, de vent et d’eau, et s’est associé à des entreprises chinoises pour produire de l’énergie solaire. Il est aussi en première ligne du changement climatique, avec une sécheresse l’année dernière qui a fortement affecté les récoltes et le bétail, et forcé le gouvernement à déclarer l’état d’urgence nationale. “C’est l’un des impacts flagrants du changement climatique”, a estimé le monarque. À Davos, il a prévu de rencontrer le groupe minier Anglo American, une société danoise d’énergie éolienne et les présidents de l’Afrique du Sud et du Bostwana. “Nous sommes allés en Scandinavie, dans tous les pays nordiques. Nous sommes allés au Royaume-Uni et aux États-Unis pour tenter de convaincre différentes institutions et entreprises de venir s’impliquer et investir”, a poursuivi le roi. “Je suis optimiste”, a-t-il ajouté. “L’état d’esprit de la communauté internationale est à l’abandon des combustibles fossiles au profit des énergies renouvelables.”

Netflix dépasse les 300 millions d’abonnés et augmente ses prix

Netflix a impressionné le marché mardi avec près de 19 millions de nouveaux abonnements gagnés pendant le quatrième trimestre 2024, qui porte son total à 301,6 millions en tout, confortant sa position de pionnier et leader de l’industrie du streaming.Le groupe californien enregistre de fortes croissances des abonnés depuis 2023 grâce au durcissement de sa politique sur le partage de mots de passe entre utilisateurs et au renforcement de sa programmation en direct, notamment dans le sport. Pour les fêtes de fin d’année, la plateforme a diffusé en direct deux matchs de la ligue professionnelle de football américain NFL et un match de boxe entre le YouTubeur et apprenti boxeur Jake Paul et la légende des rings Mike Tyson.Elle a aussi sorti le 26 décembre la très attendue deuxième saison de Squid Games.Mais le nombre de nouveaux abonnements souscrits pour voir ces matchs ou la série phénomène sud-coréenne “ne représente qu’une petite minorité de l’acquisition totale de membres au cours du trimestre”, a précisé Greg Peters, co-directeur général de l’entreprise, lors d’une conférence pour les analystes.”C’est l’ensemble du service qui est à l’origine de l’augmentation que nous avons constatée ce trimestre”, a-t-il insisté. Netflix a réalisé 10,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires trimestriel, en hausse de 16%, dont elle a dégagé 1,9 milliard de dollars de bénéfice net, deux résultats légèrement supérieurs aux attentes du marché.Son titre prenait plus de 14% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.- Augmentation des prix -Malgré ses gains impressionnants de nouveaux abonnés, Netflix a indiqué au printemps qu’il ne divulguerait plus cet indicateur tous les trois mois, dès cette année, afin de se concentrer sur les mesures “d’engagement” de l’audience (temps passé à regarder des contenus).Pour les analystes, cela signifie que le groupe américain va mettre l’accent sur l’augmentation de ses revenus et de ses marges.Il a commencé par augmenter ses prix aux Etats-Unis. La formule “Standard” coûte désormais 18 dollars au lieu de 15,50 et la formule moins chère avec de la publicité, lancée fin 2022, passe à 8 dollars par mois au lieu de 7.”Ce prix de départ nous semble vraiment accessible, quand on pense à tout le divertissement que cela représente”, a déclaré Greg Peters.Netflix espère commencer à tirer des revenus significatifs de cet abonnement cette année. “Au quatrième trimestre, la formule avec des pubs a représenté plus de 55% des inscriptions dans les pays où cette formule existe”, s’est félicité le dirigeant. “Nous avons doublé nos recettes publicitaires d’une année sur l’autre en 2024, et nous prévoyons de les doubler à nouveau cette année.”Pour convaincre les annonceurs et le public, l’entreprise parie notamment sur les émissions en direct, surtout sportives.Elle a passé en janvier 2024 un accord sur dix ans avec la ligue professionnelle américaine de catch WWE, moyennant 5 milliards de dollars, et elle a annoncé le mois dernier un contrat exclusif avec la Coupe du monde féminine de la FIFA.- “Marche arrière” -“Malgré les problèmes techniques, le combat Jake Paul contre Mike Tyson a été l’événement sportif le plus regardé en streaming. Et les matchs de Noël de NFL diffusés par Netflix ont été regardés par plus de 24 millions de téléspectateurs”, a souligné Mike Proulx, directeur de recherche du cabinet Forrester, en amont des résultats.”Ce n’est un secret pour personne que la programmation en direct avec des audiences massives incite les grandes marques à dépenser. En 2025, il y aura plus de choix en termes de formats publicitaires, de partenariats et d’options techniques pour le ciblage des utilisateurs de Netflix”, a-t-il ajouté.La publicité et le direct, “qui étaient encore récemment réprouvés par l’entreprise, figurent désormais parmi ses priorités”, a commenté Ross Benes de Emarketer.L’analyste ne serait donc “pas surpris” si Netflix “faisait marche arrière dans un avenir proche et acquérait davantage de droits sportifs”, après avoir indiqué qu’elle ne chercherait pas à acheter les droits de saisons sportives traditionnelles.Hors direct, la plateforme va pouvoir compter cette année sur les ultimes saisons de Stranger Things et de Squid Game, ainsi que la deuxième saison de Wednesday.Par ailleurs, interrogé sur les incendies qui continuent de ravager certains quartiers de Los Angeles, Ted Sarandos, co-directeur général du groupe, a répondu que la catastrophe “ne devrait pas causer de retards significatifs ou d’impact financier”, mais qu’elle “bouleverse dramatiquement de nombreuses vies”.

Netflix dépasse les 300 millions d’abonnés grâce à 19 millions d’abonnements supplémentaires pendant les fêtes

Netflix a impressionné le marché mardi avec près de 19 millions de nouveaux abonnements gagnés pendant le quatrième trimestre 2024, qui porte son total à 301,6 millions en tout, confortant sa position de pionnier et leader de l’industrie du streaming.Le groupe californien enregistre de fortes croissances des abonnés depuis 2023 grâce au durcissement de sa politique sur le partage de mots de passe entre utilisateurs et au renforcement de sa programmation en direct, notamment dans le sport. Pour les fêtes de fin d’année, la plateforme a diffusé en direct deux matchs de la ligue professionnelle de football américain NFL et un match de boxe entre le YouTubeur et apprenti boxeur Jake Paul et la légende des rings Mike Tyson.Elle a aussi sorti le 26 décembre la très attendue deuxième saison de Squid Games.Mais le nombre de nouveaux abonnements souscrits pour voir ces matchs ou la série phénomène sud-coréenne “ne représente qu’une petite minorité de l’acquisition totale de membres au cours du trimestre”, a précisé Greg Peters, co-directeur général de l’entreprise, lors d’une conférence pour les analystes.”C’est l’ensemble du service qui est à l’origine de l’augmentation que nous avons constatée ce trimestre”, a-t-il insisté. Netflix a réalisé 10,2 milliards de dollars de chiffre d’affaires trimestriel, en hausse de 16%, dont elle a dégagé 1,9 milliard de dollars de bénéfice net, deux résultats légèrement supérieurs aux attentes du marché.Son titre prenait plus de 14% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.- Augmentation des prix -Malgré ses gains impressionnants de nouveaux abonnés, Netflix a indiqué au printemps qu’il ne divulguerait plus cet indicateur tous les trois mois, dès cette année, afin de se concentrer sur les mesures “d’engagement” de l’audience (temps passé à regarder des contenus).Pour les analystes, cela signifie que le groupe américain va mettre l’accent sur l’augmentation de ses revenus et de ses marges.Il a commencé par augmenter ses prix aux Etats-Unis. La formule “Standard” coûte désormais 18 dollars au lieu de 15,50 et la formule moins chère avec de la publicité, lancée fin 2022, passe à 8 dollars par mois au lieu de 7.Netflix espère commencer à tirer des revenus significatifs de cet abonnement cette année. “Au quatrième trimestre, la formule avec des pubs a représenté plus de 55% des inscriptions dans les pays où cette formule existe”, s’est félicité Greg Peters. “Nous avons doublé nos recettes publicitaires d’une année sur l’autre en 2024, et nous prévoyons de les doubler à nouveau cette année.”Pour convaincre les annonceurs et le public, l’entreprise parie notamment sur les émissions en direct, surtout sportives.Elle a passé en janvier 2024 un accord sur dix ans avec la ligue professionnelle américaine de catch WWE, moyennant 5 milliards de dollars, et elle a annoncé le mois dernier un contrat exclusif avec la Coupe du monde féminine de la FIFA.- “Marche arrière” -“Malgré les problèmes techniques, le combat Jake Paul contre Mike Tyson a été l’événement sportif le plus regardé en streaming. Et les matchs de Noël de NFL diffusés par Netflix ont été regardés par plus de 24 millions de téléspectateurs”, a souligné Mike Proulx, directeur de recherche du cabinet Forrester, en amont des résultats.”Ce n’est un secret pour personne que la programmation en direct avec des audiences massives incite les grandes marques à dépenser. En 2025, il y aura plus de choix en termes de formats publicitaires, de partenariats et d’options techniques pour le ciblage des utilisateurs de Netflix”, a-t-il ajouté.La publicité et le direct, “qui étaient encore récemment réprouvés par l’entreprise, figurent désormais parmi ses priorités”, a commenté Ross Benes de Emarketer.L’analyste ne serait donc “pas surpris” si Netflix “faisait marche arrière dans un avenir proche et acquiérait davantage de droits sportifs”, après avoir indiqué qu’elle ne chercherait pas à acheter les droits de saisons sportives traditionnelles.Hors direct, la plateforme va pouvoir compter cette année sur les ultimes saisons de Stranger Things et de Squid Game, ainsi que la deuxième saison de Wednesday.Par ailleurs, interrogé sur les incendies qui continuent de ravager certains quartiers de Los Angeles, Ted Sarandos, co-directeur général du groupe, a répondu que la catastrophe “ne devrait pas causer de retards significatifs ou d’impact financier”, mais qu’elle “bouleverse dramatiquement de nombreuses vies”.

Wall Street finit en hausse, soulagée par les premières mesures de Trump

La Bourse de New York a terminé en hausse mardi, accueillant positivement la première salve de décrets présidentiels de Donald Trump après son investiture la veille, dont sa posture moins agressive qu’attendu sur les droits de douane.Le Dow Jones a bondi de 1,24%, l’indice Nasdaq a gagné 0,64% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,88%.”C’est un peu la phase de lune de miel” et pour le moment, les marchés montrent “qu’ils sont en accord avec le lancement de la nouvelle administration”, a commenté auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Dès son premier jour au pouvoir, le nouveau président américain a signé une pluie de textes, dont le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’accord de Paris pour le climat, la mise en place d’un état d’urgence à la frontière avec le Mexique contre l’immigration, et la grâce de plus de 1.500 assaillants du Capitole.Avant son élection, Donald Trump s’était montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane plus largement, sur tous les produits importés, pour préserver l’appareil productif américain. Il n’écartait pas l’éventualité qu’ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois. Toutefois, selon M. Sosnick, “bien qu’il y ait eu des discussions sur les droits de douane”, “il y a un certain soulagement sur le marché” car “il n’y a encore rien de définitif.”Trump a en effet annoncé qu’il comptait imposer des droits de douane de 25% aux produits issus du Canada et du Mexique à compter du 1er février, mais aucun décret en ce sens n’a été signé pour le moment.Il n’a par ailleurs pas pris d’action décisive à l’encontre de la Chine.”Le marché voit dans (cela) une position de négociation plutôt que des déclarations politiques concrètes”, a avancé M. Sosnick, selon qui “il s’agit moins d’économie que de politique”.Entre autres nouvelles, les investisseurs sont également apaisés par “la détende des rendements des bons du Trésor”, a observé Patrick O’Hare dans une note. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,56% contre 4,61% vendredi en clôture. Ailleurs, à la cote, les valeurs liées à l’intelligence artificielle (IA) profitaient d’informations de presse selon lesquelles Donald Trump devrait annoncer mardi jusqu’à 500 milliards de dollars d’investissement du secteur privé pour financer des infrastructures dédiées à l’IA. Le géant des services informatiques Oracle a notamment bondi (+7,17%).Les semi-conducteurs ont ainsi terminé, pour la grande majorité, dans le vert, à l’image de Nvidia (+2,21%), Broadcom (+1,19%), Micron (+3,43%) ou Qualcomm (+1,65%). Apple a perdu du terrain (-3,19%), plombé par une information de l’agence Bloomberg selon laquelle les ventes d’iPhone ont chuté de 18% en Chine pendant la période des Fêtes, a observé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le conglomérat industriel 3M a été recherché (+4,16%) après avoir publié des résultats trimestriels un peu meilleurs qu’attendu et annoncé ses perspectives pour 2025, tablant notamment sur des ventes en hausse.

Panosyan suggère que certains retraités contribuent au financement de la protection sociale

La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet a suggéré mardi que certains retraités contribuent au financement de la protection sociale, une proposition accueillie avec intérêt par le patronat mais qui ne fait pas l’unanimité dans le bloc centriste.  La contribution au financement de la protection sociale “peut porter effectivement sur les personnes qui travaillent”, a-t-elle dit sur TF1 où elle était interrogée sur la proposition du Sénat de faire travailler tous les actifs 7 heures de plus par an sans rémunération pour renflouer la Sécurité sociale. “Mais ça peut porter aussi sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre”, a-t-elle ajouté, en précisant que “ça ne doit pas concerner tous les retraités (…), ça peut être 40% des retraités”. A Matignon, on souligne que la proposition de Mme Panosyan-Bouvet est à ce stade “une position personnelle”.”Il y a différentes taxes et cotisations qui pourraient être envisagées sur les retraités qui peuvent se le permettre (…) en fonction du niveau de pension”, a développé Mme Panosyan-Bouvet. “C’est à discuter, ça peut être 2.000 euros, ça peut être 2.500”.Pour la ministre du Travail et de l’Emploi, “le financement de la protection sociale aujourd’hui incombe trop aux entreprises et aux travailleurs.””Il y a un moment donné où il faut que cette charge soit mieux répartie sur l’ensemble de la population, surtout pour un risque qui est celui de la dépendance, qui concerne très principalement les personnes âgées, celles qui vont rentrer en situation de dépendance et en perte d’autonomie”, a-t-elle souligné.Interrogé sur la proposition de la ministre du Travail, le président du Medef Patrick Martin a répondu: “Pourquoi pas? Temporairement, de manière ciblée, en protégeant les petites retraites et en répartissant l’effort d’une manière équitable”.- “Idées anti-travail” -“Si tout le monde doit participer à l’effort de guerre, pourquoi pas”, a-t-il ajouté, rappelant que la retraite était “un système par répartition et donc ce sont les salariés et les entreprises qui paient pour les retraites”.”A minima, l’effort demandé aux entreprises au titre des budgets 2025, c’est 12 à 13 milliards d’euros. En regard, le taux abattu de CSG pour les retraités, c’est 11,5 milliards par an”, a relevé celui qui a demandé début janvier de supprimer l’abattement pour frais professionnels des retraités et aligner leur taux de CSG sur celui des actifs.Concernant la piste des 7 heures de travail supplémentaires par an sans rémunération, “il faut qu’on regarde avec les partenaires sociaux parce que ça peut être 10 minutes par semaine (…) il y a différentes applications en fonction des branches”, a affirmé Astrid Panosyan-Bouvet, écartant l’idée de la suppression “d’un jour périodique”.Le gouvernement cherche à éviter la dérive des comptes de la Sécurité sociale et la ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin avait réactivé la piste des 7 heures de travail supplémentaires par an sans rémunération dans un entretien au JDD ce week-end. Celle-ci avait été abandonnée sous le gouvernement Barnier.Cette “forme de contribution à l’effort national du financement pour la dépendance et la branche autonomie” devrait générer “deux milliards d’euros”, a-t-elle indiqué. “Si on rajoute effectivement une contribution des retraités qui peuvent se le permettre, on serait sur peut-être 500, 800 millions d’euros de plus en fonction justement du seuil qui est décidé”.Vice-président du groupe des députés macronistes à l’Assemblée nationale, le député Mathieu Lefèvre a fustigé sur X “deux idées anti-travail”.”Travailler sept heures de plus sans salaire supplémentaire, taxer les retraités qui ont travaillé toute leur vie, non et trois fois non ! Le travail doit payer”, a-t-il réagi.Interrogée sur Europe 1, la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé a estimé que son homologue du Travail avait “raison” d’engager la “réflexion” sur “un effort partagé dans la société dans un moment très contraint en termes de finances publiques”.  

Airbags Takata: Citroën étend son rappel massif de C3 à toute l’Europe

Citroën va étendre à toute l’Europe les rappels des très populaires Citroën C3 et DS3, rendues dangereuses par des airbags défaillants de marque Takata, a annoncé mardi la marque du groupe Stellantis.Une première vague de rappels est prévue dès la fin janvier, portant sur 98.000 de ces véhicules fabriqués entre 2009 et 2019, dont 73.000 en France.Les airbags du fabricant japonais Takata — qui a fait faillite entre-temps — secouent le secteur de l’automobile depuis 2014: ils ont causé plusieurs décès dans le monde en projetant des pièces dangereuses au visage du conducteur, à cause d’un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides.En France, 29 accidents liés à ces airbags ont été recensés, provoquant 11 décès en outremer et un en métropole, a précisé le ministère des Transports.Volkswagen, Nissan, BMW ou Toyota, entre autres, ont rappelé des millions de véhicules équipés de ces airbags dangereux, avec des campagnes encore en cours aujourd’hui.- Outremer -La particularité de la campagne lancée par Citroën et DS au printemps 2024 est qu’elle demandait aux conducteurs — dans le sud de l’Europe et outremer — d’immobiliser leurs véhicules jusqu’à ce qu’ils soient réparés. Le constructeur a donc mobilisé en urgence son réseau de concessionnaires, assailli de demandes d’automobilistes redoutant un accident, prêter des milliers de voitures en remplacement et doper la production de nouveaux airbags adaptés.La décision de commencer les rappels par le sud de la France et de l’Europe avait été prise “sur la base de critères de chaleur et d’humidité des climats sur le long terme”, soit les deux facteurs qui endommagent ces airbags, a rappelé Stellantis.Stellantis souligne avoir déjà fait réparer les voitures de “plus de 94% des clients enregistrés dans le sud de l’Europe”, soit 400.000 véhicules.Volkswagen a lancé une campagne similaire — appelée “stop drive” — mais seulement en Guadeloupe, Martinique et Guyane française pour des modèles Golf, Polo et Fox concernés. L’accent est en effet mis sur les Outremer, Polynésie et Réunion comprises, où les airbags se sont désagrégés plus vite et ont provoqué plus d’accidents. “Le rythme (des réparations) constaté en Outremer n’était pas suffisant”, a souligné le ministère des Transports à l’AFP.Les campagnes de rappel ont plus de mal à y convaincre les automobilistes de passer au garage, selon le ministère.  Le service de surveillance des véhicules et des moteurs (SSMVM), l’autorité nationale chargée de contrôler la conformité des véhicules, avait demandé en décembre 2024 à l’ensemble des constructeurs et importateurs dans les zones d’outre-mer de rappeler avant le 15 février l’ensemble des véhicules concernés et de mettre en place un “stop drive” pour certains véhicules.Les préfectures y ont aussi lancé en janvier des campagnes d’information, notamment dans les stations-service.- Rappels au nord -En métropole, le SSMVM a également demandé aux constructeurs de fournir une liste exhaustive des véhicules concernés, ainsi que de justifier des absences de rappel à ce jour.L’Etat n’exclut pas des “mesures additionnelles éventuelles” si les rappels ne sont pas assez efficaces.Parallèlement, plusieurs propriétaires de C3 ont déposé des plaintes contre Stellantis pour “mise en danger de la vie d’autrui” et “pratiques commerciales trompeuses”, demandant notamment des compensations financières. L’UFC-Que choisir a également annoncé dans un communiqué son intention de déposer plainte.Cette nouvelle campagne de rappels va s’étendre progressivement au nord de la France et à l’Allemagne, à l’Autriche, la Hongrie, la Moldavie, la Suisse, l’Ukraine et l’Irlande, puis dans les autres pays européens dans les semaines à venir, concernant au total plus de 869.000 véhicules dont 400.000 en France, a précisé le groupe dans un communiqué.S’il s’agit d’une campagne de rappel standard et non un “stop-drive”, c’est parce que “les données actuellement disponibles indiquent un niveau de risque considérablement plus faible que dans la région du Sud”, explique le constructeur.La première vague de cette nouvelle campagne, qui s’échelonnera jusqu’au mois de juin, a été lancée par des courriers envoyés depuis ce lundi 20 janvier qui s’adressent d’abord aux propriétaires des véhicules datant de 2009 et 2010. Ils sont priés de prendre un rendez-vous en concession pour faire changer leurs airbags.L’échelonnement des rappels permettra de “tenir compte de la disponibilité des pièces et de la capacité du réseau pour effectuer la réparation”, a assuré Stellantis.