AFP Business

Trump contre Toyota? Sur les routes japonaises, les voitures américaines brillent par leur absence

Formes élancées, calandres chromées: les voitures emblématiques importées des Etats-Unis vendues par le concessionnaire Yosuke Fukuda respirent le cool californien, mais sur les routes japonaises, les marques américaines, boudés par le public local, sont rarissimes –au grand dam de Donald Trump qui en fait un casus belli avec Tokyo.Le japonais Toyota est numéro deux des ventes automobiles aux Etats-Unis, où il a écoulé 2,3 millions de véhicules l’an dernier. Par contraste, le leader américain du secteur General Motors n’a vendu que 587 Chevrolet et 449 Cadillac au Japon, dont Ford s’est retiré il y a près de dix ans…Ce n’est pas une aversion généralisée des acheteurs nippons pour les marques étrangères: en 2024, les allemands Mercedes-Benz et BMW ont chacun écoulé quelque 52.000 véhicules dans le pays.”Ils ne prennent pas nos voitures, mais nous prenons des MILLIONS des leurs!”, s’est indigné le président Donald Trump en avril. Soucieux de relancer l’industrie américaine, Washington impose une surtaxe douanière de 25% sur les véhicules importés, un coup dur pour le Japon.Mais la perspective d’une relance des ventes américaines dans l’archipel reste incertaine: de nombreux Japonais admirent les voitures américaines anciennes, mais lorsqu’il s’agit d’acheter un véhicule neuf, ils font confiance aux marques nationales, explique à l’AFP Yosuke Fukuda.Dans son garage au milieu des rizières au nord de Tokyo, où il fait résonner du hip-hop californien, il propose une vingtaine de modèles américains anciens à différents stades de restauration: Chevrolet Nova de 1970, Buick Roadmaster de 1954…M. Fukuda conduit, lui, un SUV moderne, un GM Yukon large de deux mètres –compliqué à garer dans les rues étroites de Tokyo.”Pour être honnête, je pense que le problème réside dans la taille des routes” japonaises, soupire-t-il, évoquant aussi l’impression “probablement infondée” que les voitures américaines tombent plus souvent en panne.Bien que certains nouveaux modèles américains soient des berlines plus petites, ces marques restent un choix de niche, car “il n’y a pratiquement pas d’endroits où les vendre, les réparer”, insiste-t-il.- “Boule de bowling” -Cependant, au-delà des goûts locaux, Donald Trump estime que le Japon exclut les voitures américaines par des “tricheries” passant en particulier par ses normes techniques de sécurité.M. Trump a ainsi récemment fustigé sur son réseau Truth Social “le test de la boule de bowling” imputé aux Japonais.”Ils lèvent une boule de bowling à une hauteur de 6 mètres et la laissent tomber sur le capot de la voiture. Et si le capot est bosselé, la voiture est jugée non-conforme”, avait-il déclaré dès 2018.Un responsable du ministère japonais des Transports, chargé des normes de sécurité, a cependant affirmé à l’AFP qu’aucune boule de bowling n’était utilisée pour jauger des qualités d’un véhicule.Donald Trump “confond peut-être avec le principe d’un test où une maquette de tête humaine hémisphérique est frappée sur le capot”, qui doit se bosseler pour absorber l’impact, a-t-il ajouté.Pour autant, soucieux d’offrir des gages dans ses négociations commerciales avec Washington, Tokyo pourrait assouplir ses régulations encadrant les automobiles importées, notamment en élargissant l’accès à un processus de contrôle simplifié.- Gourmands en carburants -Reste à surmonter des préjugés ancrés: “Ma Toyota n’a rien de particulier, mais au moins elle ne tombe pas en panne”, sourit Hisashi Uchida, employé d’une entreprise de construction de 56 ans.”De nombreuses voitures américaines ne peuvent pas être garées dans les parkings à étages, et leur efficacité en termes de consommation de carburant est insuffisante”, ajoute-t-il.Se distinguant, la marque Jeep (groupe Stellantis) résiste mieux, avec environ 9.600 véhicules vendus l’an dernier au Japon.Mais dans l’ensemble, “je doute que les constructeurs américains accordent une réelle importance au marché japonais, nettement plus petit que leur marché national”, estime Masamitsu Misawa, rédacteur en chef du magazine japonais Car Top.A l’opposé, les marques allemandes ont su y prospérer avec une gamme élargie et des modèles “correspondant mieux aux goûts des Japonais”, indique-t-il à l’AFP.Jusqu’à des détails essentiels: alors qu’au Japon, on conduit à gauche (comme au Royaume-Uni), les voitures allemandes qui y sont vendues sont bien équipées d’un volant placé à droite.Une modification dont ne se soucient pas leurs rivaux américains. Mais cela pourrait changer: la nouvelle Chevrolet Corvette de GM proposée au Japon est dotée pour la première fois d’un volant à droite, signe d’un regain d’efforts pour percer sur ce marché.

La Bourse de Paris optimiste sur l’évolution des relations sino-américaines

La Bourse de Paris évolue en nette hausse vendredi après que Pékin a annoncé évaluer des propositions de négociations de Washington, dans la guerre commerciale qui oppose les deux premières puissances économiques du monde.L’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC 40, était en forte hausse de 1,21% vers 09H40, s’octroyant 91,58 points à 7.685,45 points, reprenant les échanges après le 1er mai férié. Mercredi, il avait avancé de 0,50% pour terminer à 7.593,87 points.”Les commentaires des autorités chinoises suggérant une volonté des deux parties d’entamer des négociations commerciales donne un coup de fouet aux marchés” a commenté Derren Nathan, analyste chez Hargreaves Lansdown.”Les Etats-Unis ont récemment pris l’initiative à de nombreuses reprises pour transmettre des informations à la Chine (…), affirmant qu’ils (espéraient) discuter avec la Chine”, a indiqué le ministère du Commerce à Pékin.”La Chine est en train d’évaluer cela”, ajoute le communiqué.Donald Trump a affirmé mercredi qu’il y a “de très fortes chances” que Pékin et Washington parviennent à un accord. La Chine se dit pour sa part régulièrement ouverte au dialogue mais sur la base du “respect mutuel”, et a déclaré être prête à se battre “jusqu’au bout” si nécessaire.Washington impose une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois depuis le mois d’avril. Pékin a réagi en dégainant des droits de douane de 125% sur les marchandises importées des Etats-Unis.C’est “une ouverture que nous n’avons pas vue depuis que Trump a porté les droits de douane à des niveaux inégalés depuis un siècle”, commente Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management.LVMH allège ses effectifsLe géant français du luxe LVMH (-0,24% à 486,75 euros) envisage de supprimer quelque 10% de la masse salariale de Moët Hennessy, qui rassemble les marques de champagne, de vins et de spiritueux du groupe, selon le média La Lettre, des informations confirmées jeudi partiellement à l’AFP par la division qui ne donne pas de chiffres.Airbus décolleFort de ses bonnes performances financières, l’avionneur européen Airbus (+3,90% à 152,88 euros) a maintenu ses prévisions pour 2025 en dépit de l’incertitude sur les droits de douane de Trump qu’il espère voir annulés ou compensés par les contre-mesures européennes.Teleperformance sanctionnéLe géant mondial des centres d’appels Teleperformance a confirmé ses objectifs de croissance pour 2025 et compte poursuivre ses investissements dans l’intelligence artificielle, s’estimant non affecté “directement” par la hausse des droits de douane américains. Son titre reculait toutefois de 2,51% à 94,04 euros.

Apple fait mieux que prévu au 1er trimestre, mais s’attend à une facture salée des droits de douane

Apple a publié jeudi des résultats supérieurs aux attentes pour les trois premiers mois de l’année, stimulés par le redressement des ventes de son produit phare, l’iPhone, mais s’attend à un bond de ses coûts au deuxième trimestre du fait des droits de douane imposés par Donald Trump.Lors de la conférence téléphonique de présentation des résultats, le directeur général, Tim Cook a estimé à 900 millions de dollars l’impact potentiel pour le groupe sur le trimestre en cours du fait des nouveaux tarifs douaniers.Le bénéfice net ressort à 24,8 milliards de dollars, en hausse de 4,8% sur un an, pour ce qui est le deuxième trimestre de l’exercice comptable décalé de l’entreprise.Rapporté par action, il atteint 1,65 dollar, soit un peu mieux que les 1,62 dollar anticipés par les analystes, selon un consensus établi par FactSet.Le groupe de Cupertino (Californie) a bénéficié d’une hausse de 1,9% des ventes d’iPhone, après avoir enregistré un léger recul au trimestre précédent (-0,8%), dépassant les projections du marché.C’est “un bon signe pour la demande”, a commenté Matt Britzman, analyste d’Hargreaves Lansdown.Les investisseurs scrutaient les performances commerciales de l’iPhone 16, dernier modèle de la gamme, critiqué pour l’absence de nombre des fonctionnalités d’intelligence artificielle (IA) générative annoncées par Apple en juin et septembre.Pour le trimestre en cours, Apple s’attend à ce que “la majorité des iPhone vendus aux Etats-Unis” proviennent d’Inde, a détaillé Tim Cook, ce qui permettra d’éviter les droits de douane de 145% appliqués par les Etats-Unis aux produits venus de Chine, traditionnellement coeur de la fabrication des célèbres smartphones.Les iPad, Mac, montres connectées ou AirPods (écouteurs) auront eux pour origine le Vietnam, a ajouté le dirigeant.Tim Cook a néanmoins précisé qu’en l’état, les produits d’Apple venus de Chine étaient exemptés de l’essentiel des nouveaux droits de douane (125% sur les 145%), dans l’attente d’un examen par le gouvernement américain.”Les droits de douane sont encore un peu une inconnue” pour la firme à la pomme, a prévenu Matt Britzman. “Pour l’instant, les produits Apple sont à l’abri des tarifs punitifs, mais même à 20%, l’impact n’est pas insignifiant.”- “Difficile de prédire” -Si l’iPhone s’en est bien tiré en début d’année, c’est l’activité de services qui reste la plus dynamique (+11,7%), comme lors des trimestres précédents.Elle comprend la boutique d’applications App Store, les plateformes de streaming musical (Apple Music) et vidéo (Apple TV), ainsi que le stockage de données à distance (iCloud).Les services pèsent désormais 28% des revenus de la société dont le coeur de métier a longtemps été quasi-exclusivement les appareils, de l’ordinateur au téléphone, en passant par la tablette.Sur le plan géographique, les Etats-Unis ont montré de la vigueur (+8%), alors que l’Europe s’essoufflait (+1%) et que la Chine se contractait (-2%).Au total, le chiffre d’affaires se monte à 95,4 milliards de dollars (+5,1%), au-dessus des projections des analystes.Au deuxième trimestre, qui sera le troisième pour Apple (exercice décalé), le groupe prévoit une marge brute comprise entre 45,5% et 46,5%, en tenant compte de l’effet droits de douane, soit une dégradation par rapport aux périodes précédentes (47% au dernier trimestre 2024).Les résultats ont été fraîchement accueillis à la Bourse de New York. Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture, le titre perdait environ 4%.Lors de la conférence téléphonique, Tim Cook a prévenu qu’il était “très difficile de prédire” comment seraient organisés les circuits d’approvisionnement au-delà du deuxième trimestre.”Nous avons compris, il y a longtemps déjà, que tout concentrer à un seul endroit présentait trop de risques”, a déclaré le patron. “Donc, pour certaines parties, nous avons cherché de nouvelles sources d’approvisionnement, et cela va se poursuivre.”Le déplacement d’une partie de la production en Inde “pose question quant au calendrier, aux limites de capacité et aux hausses de coûts inévitables qui vont réduire les marges, être répercutées sur les consommateurs, ou les deux”, a réagi Jacob Bourne, analyste d’Emarketer.Alors qu’Apple se prépare à un nouveau cycle de lancements de produits, a-t-il poursuivi, “la politique de prix va être très scrutée dans ce contexte d’incertitude sur l’économie et les approvisionnements”.

Ukraine: Zelensky salue un accord “équitable” avec Washington, nouvelle frappe russe

Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, a salué l’accord “véritablement équitable” avec les Etats-Unis sur l’exploitation des ressources naturelles de son pays, un partenariat “gagnant gagnant” selon Washington, tandis qu’une nouvelle frappe russe a fait près de 30 blessés dans la nuit de jeudi à vendredi.Le texte, signé entre Kiev et Washington après des semaines de pressions et tractations, prévoit de donner aux entreprises américaines un accès à l’extraction de minerais, de pétrole et de gaz en Ukraine et de créer un fonds d’investissement entre les deux pays. Ses conditions sont bien plus favorables pour Kiev que celles de précédentes moutures rejetées par le pays ravagé par plus de trois ans de guerre contre la Russie et sous pression des Etats-Unis depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.”L’accord a changé de manière significative au cours du processus de préparation. Il s’agit désormais d’un accord véritablement équitable qui crée des opportunités d’investissements significatifs en Ukraine”, s’est félicité M. Zelensky jeudi soir.De son côté, le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent, qui a paraphé le texte mercredi soir à Washington avec son homologue ukrainienne Ioulia Svyrydenko, a vanté jeudi un partenariat “gagnant gagnant”.Le président Zelensky s’est aussi félicité qu’il n’y ait aucune “dette” de son pays envers les Etats-Unis pour les dizaines de milliards de dollars d’aide déjà fournis depuis 2022, comme l’exigeait le président Trump.”Un fonds de reconstruction sera créé pour investir en Ukraine et y gagner de l’argent. Il s’agit d’un travail conjoint avec l’Amérique et dans des conditions équitables”, a souligné M. Zelensky.- Pas de garantie de sécurité -Cet accord ne prévoit en revanche pas de garantie de sécurité pour Kiev, ce sur quoi avait pourtant insisté le président ukrainien qui résiste depuis février 2022 à l’invasion et aux offensives militaires de la Russie. Les tensions entre l’Ukraine et les Etats-Unis ont culminé le 28 février lors d’une retentissante joute verbale entre MM. Trump et Zelensky dans le Bureau ovale, au moment où le président américain tente se  rapprocher de son homologue russe Vladimir Poutine.L’Ukraine concentre environ 5% des ressources minières mondiales, mais toutes ne sont pas exploitées ou facilement exploitables. D’autres sont dans des territoires occupés par Moscou ou menacés par l’avancée des forces russes.L’accord minier intervient en pleines tractations diplomatiques pour sortir du conflit armé en Ukraine déclenché par la Russie.”C’est à eux de trouver un accord et de mettre fin à ce conflit brutal”, a martelé le vice-président américain JD Vance sur la télévision Fox News. Le secrétaire d’Etat Marco Rubio a également menacé une nouvelle fois de jeter l’éponge dans la médiation américaine entre Kiev et Moscou.- “La Chine, plus importante” -“Nous avons tant de problèmes – et je dirais même des problèmes encore plus importants – qui se posent dans le monde entier”, a-t-il déclaré, lui aussi sur Fox News: “Ce qui se passe avec la Chine est plus important à long terme pour l’avenir du monde”.Sur le terrain, les bombardements se sont poursuivis des deux côtés du front.Près de 30 personnes, dont un adolescent de 13 ans, ont été blessées dans la nuit de jeudi à vendredi dans une frappe russe contre des infrastructures civiles — immeubles, université, atelier de réparation de locomotives — à Zaporijjia, dans l’est de l’Ukraine.Plus tôt, deux personnes ont succombé à une frappe au drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud, les services d’urgence ukrainiens dénonçant une “attaque russe massive”.M. Zelensky a de nouveau exhorté à faire “pression supplémentaire sur la Russie” pour la “contraindre (…) à négocier”.Et dans les territoires ukrainiens occupés par Moscou, sept personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres ont été blessées dans une frappe massive de drones ukrainiens qui a touché un marché d’Olechky, dans la région méridionale de Kherson, a indiqué Vladimir Saldo, le dirigeant local nommé par Moscou.Il a accusé l’armée ukrainienne d’avoir procédé à une “double frappe”, une tactique à laquelle Kiev a plusieurs fois accusé l’armée russe de recourir et qui consiste à lancer une seconde attaque au même endroit peu après le premier impact.Et de tuer ou blesser ainsi des gens venus aider des premières victimes.Alors que des négociations diplomatiques séparées lancées par les Américains, avec Russes et Ukrainiens, semblent dans l’impasse, le président Poutine a décrété un cessez-le-feu unilatéral du 8 au 10 mai.La Russie organise le 9 mai un grand défilé militaire à Moscou pour commémorer les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, en présence d’une vingtaine de dirigeants, dont le président chinois Xi Jinping.Un cessez-le-feu de 30 heures avait été décrété en avril par le président russe pour Pâques. Mais Moscou et Kiev se sont accusés de l’avoir violé, même si les combats avaient baissé en intensité.burs/nr/pz

Guerre commerciale: la Chine dit “évaluer” une proposition américaine

La Chine a annoncé vendredi qu’elle évaluait une proposition de négociations émanant des Etats-Unis au sujet des droits de douane exorbitants appliqués par les deux pays sur leurs marchandises respectives.”Les Etats-Unis ont récemment pris l’initiative à de nombreuses reprises pour transmettre des informations à la Chine (…), affirmant qu’ils (espéraient) discuter”, a indiqué le ministère du Commerce à Pékin. “La Chine est en train d’évaluer cela”, ajoute le communiqué.Washington impose une surtaxe de 145% sur de nombreux produits chinois depuis le mois d’avril. Pékin a réagi en dégainant des droits de douane de 125% sur les marchandises importées des Etats-Unis.Le président américain Donald Trump, revenu aux affaires en janvier et attaché à sa politique protectionniste, a plusieurs fois laissé entendre que la Chine avait contacté les Etats-Unis pour mener des discussions sur les droits de douane. Des affirmations fermement démenties par Pékin.Donald Trump a affirmé mercredi qu’il y a “de très fortes chances” que Pékin et Washington parviennent à un accord.La Chine se dit pour sa part ouverte au dialogue mais sur la base du “respect mutuel”.”Si les Etats-Unis veulent discuter, ils doivent montrer leur sincérité à le faire, être prêts à corriger leurs mauvaises pratiques et annuler les droits de douane unilatéraux, et agir”, a encore déclaré vendredi le ministère chinois du Commerce.- “Coercition” et “chantage” -Et d’ajouter: “si la partie américaine ne corrige pas ses droits de douane unilatéraux et mauvais, cela signifie que la partie américaine est complètement hypocrite et nuira davantage à la confiance mutuelle entre les deux parties”.”Dire une chose et en faire une autre, ou même tenter la coercition et le chantage sous couvert de négociations ne fonctionnera pas”, a-t-il averti.Pour Wu Xinbo, directeur du centre d’études américaines de l’Université Fudan de Shanghai, Pékin va continuer à jouer la carte de la fermeté.”Bien sûr, les Etats-Unis espèrent entamer des négociations dès que possible, mais notre attitude est la suivante: vous devez d’abord prendre des mesures pour montrer votre sincérité”, a déclaré M. Wu à l’AFP.Une fois que les Etats-Unis auront annulé les droits de douane imposés à la Chine, “nous pourrons discuter de nos préoccupations légitimes”, telles que les inquiétudes de Washington sur le déséquilibre du commerce bilatéral et les griefs de Pékin sur les efforts des Etats-Unis pour entraver son développement technologique, a-t-il ajouté.L’administration Trump a fixé un délai de 90 jours, qui expire en juillet, à un grand nombre de pays pour qu’ils scellent un accord avec Washington et évitent des droits de douane plus élevés.Pékin, en revanche, a promis de mener une guerre commerciale “jusqu’au bout” si nécessaire. Une vidéo publiée cette semaine sur les réseaux sociaux par son ministère des affaires étrangères promet de “ne jamais s’agenouiller”. “La position de la Chine a toujours été parfaitement cohérente”, a estimé le ministère du Commerce vendredi. “Si nous nous battons, nous le ferons jusqu’au bout. Si nous discutons, la porte est ouverte. La guerre douanière et la guerre commerciale ont été lancées unilatéralement par les États-Unis.”La Chine a reconnu que son économie, dépendante des exportations, est confrontée à des difficultés en raison d’un “changement brutal” du contexte mondial.Quant aux Etats-Unis, ils ont subi au premier trimestre un recul inattendu de leur produit intérieur brut, en raison d’un bond des importations avant l’entrée en vigueur des droits de douane.Malgré la nécessité économique croissante pour les deux pays de parvenir à un accord, “aucune des deux parties ne veut avoir l’air faible”, explique Ja-Ian Chong, de l’Université nationale de Singapour. Mais pour l’analyste Stephen Innes, de SPI Asset, les propos de Pékin vendredi représentaient le “premier rameau d’olivier” dans la guerre commerciale.”Sur le papier, les deux capitales agitent des drapeaux de détente”, écrit-il dans une note. “Mais en creusant un peu, on s’aperçoit que le chemin est encore parsemé de mines”. 

Minerais: Zelensky salue l’accord “véritablement équitable” avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué jeudi l’accord selon lui “véritablement équitable” signé avec les Etats-Unis et portant sur l’exploitation des ressources minières de l’Ukraine, un document qui faisait l’objet d’âpres négociations depuis des semaines.Ce texte prévoit de donner un accès aux entreprises américaines à l’extraction de minerais, de pétrole et de gaz en Ukraine et la création d’un fonds d’investissement commun entre les deux pays. Ses conditions sont plus favorables pour Kiev que celles d’une précédente mouture qui avait suscité des tensions avec Washington.”L’accord a changé de manière significative au cours du processus de préparation. Il s’agit désormais d’un accord véritablement équitable qui crée des opportunités d’investissements significatifs en Ukraine”, s’est félicité M. Zelensky dans son adresse quotidienne.Il a souligné que le document ne prévoyait pas de comptabiliser comme dette de l’Ukraine envers les Etats-Unis l’aide américaine déjà fournie, comme le voulait initialement le président américain Donald Trump.”Un fonds de reconstruction sera créé pour investir en Ukraine et y gagner de l’argent. Il s’agit d’un travail conjoint avec l’Amérique et dans des conditions équitables”, a poursuivi M. Zelensky.Cet accord, signé dans la nuit de mercredi à jeudi à Washington, ne prévoit en revanche pas de garantie de sécurité pour Kiev, un point sur lequel avait pourtant insisté le président ukrainien.Les négociations ont été pendant des semaines source de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial face à l’invasion russe lancée en février 2022.Ces tensions avaient culminé dans une joute verbale entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, fin février. Une première mouture du texte avait été rejetée par Kiev car jugée trop défavorable.Selon diverses estimations, l’Ukraine concentre environ 5% des ressources minières mondiales, mais toutes ne sont pas exploitées ou facilement exploitables. D’autres sont dans ces territoires occupés par Moscou ou menacés par l’avancée des forces russes.- Bombardements meurtriers -Cet accord intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit en Ukraine plus de trois ans après son déclenchement par la Russie, qui butent toutefois sur les positions irréconciliables des deux belligérants.”C’est à eux de trouver un accord et de mettre fin à ce conflit brutal”, a estimé jeudi le vice-président américain JD Vance sur Fox News.”Mais il n’est pas prêt de s’arrêter”, a-t-il également prévenu.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a pour sa part répété que les Etats-Unis pourraient jeter l’éponge face à Kiev et Moscou.”Nous avons tant de problèmes – et je dirais même des problèmes encore plus importants – qui se posent dans le monde entier”, a-t-il déclaré sur Fox News.”Je dirais que ce qui se passe avec la Chine est plus important à long terme pour l’avenir du monde”, a-t-il ajouté.Sur le terrain, les bombardements se sont poursuivis des deux côtés du front.Quatorze personnes ont été blessées jeudi soir dans une attaque russe contre Zaporijjia, dont neuf ont été hospitalisées, a annoncé Ivan Fedorov, gouverneur de cette région.Quelques heures auparavant, deux personnes avaient été tuées dans une attaque au drone sur une zone résidentielle à Odessa, dans le sud de l’Ukraine, selon le gouverneur de la région Oleg Kiper. Les services d’urgence ukrainiens ont dénoncé une “attaque russe massive”.En réaction, M. Zelensky a appelé à mettre “une pression supplémentaire sur la Russie” pour la “contraindre (…) à négocier”.Dans les territoires ukrainiens occupés par Moscou, sept personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres ont été blessées dans une frappe massive de drones ukrainiens qui a touché un marché d’Olechky, dans la région méridionale de Kherson, a indiqué Vladimir Saldo, le dirigeant local nommé par Moscou.Il a accusé l’armée ukrainienne d’avoir procédé à une “double frappe”, une tactique à laquelle Kiev a plusieurs fois accusé l’armée russe de recourir et qui consiste à lancer une deuxième attaque au même endroit peu après le premier impact afin de frapper les personnes venues aider les victimes.Alors que les négociations séparées initiées par les Américains avec Russes et Ukrainiens et destinées à mettre fin au conflit semblent dans l’impasse, Vladimir Poutine a décrété un cessez-le-feu unilatéral du 8 au 10 mai.La Russie organise le 9 mai un grand défilé militaire à Moscou pour commémorer les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, en présence d’une vingtaine de dirigeants, dont le Chinois Xi Jinping.Un premier cessez-le-feu de 30 heures avait été décrété en avril par M. Poutine pour Pâques. Les deux camps se sont accusés mutuellement de l’avoir violé, mais une baisse de l’intensité des combats et des bombardements avait été constatée.

Wall Street termine en hausse, tirée par la tech

La Bourse de New York a terminé en hausse jeudi, poussée par les résultats meilleurs qu’attendu de deux géants du secteur technologique américain, Meta et Microsoft, qui ont entraîné dans leur sillage d’autres grandes capitalisations.Le Dow Jones a gagné 0,21%, l’indice Nasdaq a progressé de 1,52% et l’indice élargi S&P 500 a pris 0,63%.Il y a un “élan sur le marché après (…) les creux du mois d’avril”, notamment grâce à “une réaction positive aux résultats de Microsoft et de Meta”, observent dans une note les analystes de Briefing.com.Ces publications “ont donné le ton aujourd’hui, et il était pratiquement impossible que la place ne se redresse pas”, abonde auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Microsoft s’est envolé jeudi (+7,63%) après avoir publié la veille des résultats sensiblement supérieurs aux attentes, une nouvelle fois emmenés par la croissance de l’informatique à distance (cloud) et de l’IA, dont la demande reste soutenue.Meta a également été recherché (+4,23%). Le groupe a annoncé mercredi avoir dégagé au premier trimestre des résultats nettement meilleurs que ne l’attendait le marché, porté par la croissance soutenue de ses recettes publicitaires, à 16,6 milliards de dollars (+35%).Le groupe de Menlo Park (Californie) a relevé son objectif d’investissement pour accélérer encore le développement de l’intelligence artificielle (IA).”Cela a réaffirmé l’idée que les investisseurs vont continuer à dépenser de l’argent dans l’IA”, avance M. Sosnick, alors que Wall Street s’inquiète de savoir si les mastodontes de l’intelligence artificielle vont être en mesure de garder le rythme effréné qu’ils affichent depuis fin 2022.Par ailleurs, “si des titres aussi importants bougent autant, il est inévitable que le S&P 500 ou l’indice Nasdaq (à forte coloration technologique, ndlr.) aient de bonnes journées”, commente M. Sosnick.Meta et Microsoft ont ainsi emporté avec eux une partie du marché, dont d’autres capitalisations géantes comme Nvidia (+2,47%) ou Amazon (+3,13% à la clôture).En revanche, Amazon plongeait dans les échanges électronique d’après Bourse (-4,39%). Le groupe a publié après la fermeture des résultats meilleurs qu’attendu, soutenus par le dynamisme de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA), mais a communiqué des prévisions inférieures aux projections du marché.Apple chutait également dans les échanges électroniques post-fermeture (-2,40%) malgré des résultats supérieurs aux attentes pour le premier trimestre, stimulés par le redressement des ventes de son produit phare, l’iPhone, qui pourrait être touché par les droits de douane élevés imposés par Donald Trump.Côté indicateurs, l’indice d’activité manufacturière de la fédération professionnelle ISM s’est affiché jeudi en repli en avril, à 48,7, contre 49 en mars, un recul néanmoins moins marqué que celui anticipé par les analystes.Les acteurs du marché attendent désormais les chiffres sur l’emploi américain en avril, qui seront publiés vendredi. Les données publiées cette semaine (dont le PIB mercredi) ont montré que l’économie américaine est vacillante, mais “les investisseurs se concentrent presque exclusivement sur les tendances”. Aussi, “les fondamentaux ont beaucoup moins d’importance que l’évolution des prix” a la cote, complète M. Sosnick.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans s’est tendu, à 4,21%, contre 4,16% mercredi en clôture.Au tableau des valeurs, le fabricant de puces Qualcomm a plongé (-8,92%). Malgré des résultats globalement meilleurs qu’attendu, les investisseurs n’ont pas apprécié les prévisions prudentes du groupe. La chaîne de restauration rapide McDonald’s a reculé (-1,88%) après avoir annoncé jeudi un nouveau recul de ses résultats pour le premier trimestre, face à un chiffre d’affaires à la peine sur le marché américain.

Cortèges du 1er-Mai: craintes pour l’emploi et la paix et un PS chahuté

Entre 157.000 et 300.000 personnes ont défilé jeudi, en France à l’occasion des cortèges du 1er-mai rattrapés par les menaces sur l’emploi chez ArcelorMittal, les inquiétudes pour la paix mais aussi les querelles politiques à gauche avec à Paris, des militants et élus socialistes pris à partie.La CGT a fait état d’environ “300.000” manifestants en France au sein de quelque 270 cortèges, dont quelque 100.000 à Paris. L’an dernier, le syndicat avait comptabilisé 210.000 manifestants (50.000 à Paris) et les autorités 121.000.Les autorités ont dénombré 157.000 manifestants dont 32.000 dans la capitale. La quasi-totalité des quelque 270 cortèges se sont déroulés dans le calme mais le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 72 personnes interpellées, dont 52 à Paris, avec 28 personnes placées en garde à vue, dont 19 dans la capitale.Selon un premier bilan du parquet de Paris, une cinquantaine de personnes ont été interpellées dans la capitale, “principalement pour des infractions de participation à un attroupement en vue de commettre des violences ou dégradations”. Parmi elles, “une personne a été placée en garde à vue après les faits commis aux abords du stand du Parti socialiste (tirs de mortier, dégradations et violences”, a précisé le parquet.Lors du défilé parisien, quatre élus et militants socialistes ont été légèrement blessés lors d’un épisode de vive tension où des manifestants ont d’abord pris à partie un stand du parti à la rose avant que d’autres habillés en noir comme des blacks blocs ne viennent bousculer et molester le groupe de socialistes, accusés d’être des “vendus”, des “pourris”.   Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a dénoncé “la violence de fanatiques” et a promis des plaintes en justice. Le député Jérôme Guedj déjà pris à partie dimanche dans un autre rassemblement, a dû être écarté du cortège alors que les versions divergent sur l’existence d’insultes aux relents antisémites le ciblant. Lui-même dit ne pas en avoir entendu. Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a dénoncé une attaque “absolument lamentable”. La N.1 de la CFDT, Marylise Léon, absente du cortège parisien, s’est dite “atterrée” sur LCI.Ces images contrastent avec celles affichées plus tôt à Dunkerque où plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la ville à l’appel de la CGT, en présence de plusieurs responsables politiques, dont Olivier Faure (PS), François Ruffin (ex-LFI), Marine Tondelier (Ecologistes) ou Aurélie Trouvé (LFI), sur fond d’inquiétudes concernant la situation d’ArcelorMittal qui prévoit un plan de suppression d’environ 600 postes. A Metz, des salariés d’ArcelorMittal Florange, où 113 emplois doivent être supprimés, étaient aussi présents. A Rennes où les organisateurs ont recensé 4.000 participants et la préfecture 3.000, Guillaume Naud, 53 ans, éducateur social et adhérent FO, s’est inquiété du retour de la guerre et de ses conséquences: “Les budgets militaires vont augmenter et le social et le scolaire vont trinquer.””On est dans un contexte d’inquiétude au niveau international et économique”, constatait encore Carole Nejjari, professeure d’histoire-géographique dans le cortège marseillais, où la préfecture a comptabilisé 3.600 personnes et la CGT 15.000. A Toulouse, ils étaient entre 6.500 (préfecture) et 10.000 (organisateurs), quelque 3.000 à Narbonne où devait se tenir un meeting du RN, 1.800 à Brest, selon la préfecture, 2.200 à Nancy et encore 2.900 à Strasbourg.Avant le départ du cortège parisien, la N.1 de la CGT, Sophie Binet a annoncé une nouvelle “journée de manifestation et de grèves” le 5 juin pour réclamer l’abrogation de la réforme des retraites.A ses côtés, Frédéric Souillot (FO) a souligné que son syndicat portait notamment “l’exigence d’une augmentation des salaires” et “l’abrogation de la réforme des retraites”. – “Crise du travail” -La journée internationale des travailleurs se tenait, comme l’an dernier, sans unité syndicale. La CGT a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse à défiler “contre l’extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale”.Les syndicats entendaient aussi en faire un temps fort “contre la trumpisation du monde”, Murielle Guilbert, codéléguée de Solidaires, relevant cent jours après l’arrivée au pouvoir du président américain qu’elle ne connaissait “pas un seul salarié aujourd’hui qui ne s’inquiète pas de ce que fait Trump et de la montée du racisme”.Lors d’une prise de parole devant ses militants en marge de la manifestation parisienne, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a promu un 1er-mai “politique” et “antiraciste”, se prononçant en outre pour une “nationalisation d’ArcelorMittal”.La numéro un de la CFDT et son homologue de l’Unsa Laurent Escure se sont pour leur part retrouvés dans le centre de Paris pour une table ronde sur le travail, Marylise Léon expliquant qu’il s’agissait d’avoir un espace pour évoquer “la crise du travail”, “le grand impensé du moment”.  burs-chl-bat-mk/mat/dch    

Minerais: Zelensky salue l’accord “véritablement équitable” signé avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué jeudi l’accord selon lui “véritablement équitable” signé avec les Etats-Unis et portant sur l’exploitation des ressources minières de l’Ukraine, un document qui faisait l’objet d’âpres négociations depuis des semaines.Ce texte prévoit de donner un accès aux entreprises américaines à l’extraction de minerais, de pétrole et de gaz en Ukraine et la création d’un fonds d’investissement commun entre les deux pays. Ses conditions sont plus favorables pour Kiev que celles d’une précédente mouture qui avait suscité des tensions avec Washington.”L’accord a changé de manière significative au cours du processus de préparation. Il s’agit désormais d’un accord véritablement équitable qui crée des opportunités d’investissements significatifs en Ukraine”, s’est félicité jeudi M. Zelensky dans son adresse quotidienne.Il a souligné que le document ne prévoyait pas de comptabiliser comme dette de l’Ukraine envers les Etats-Unis l’aide américaine déjà founie, comme le voulait initialement le président américain Donald Trump.”Un fonds de reconstruction sera créé pour investir en Ukraine et y gagner de l’argent. Il s’agit d’un travail conjoint avec l’Amérique et dans des conditions équitables”, a poursuivi M. Zelensky.Cet accord, signé dans la nuit de mercredi à jeudi à Washington par la ministre ukrainienne de l’Economie, Ioulia Svyrydenko, ne prévoit en revanche pas de garantie de sécurité pour Kiev, un point sur lequel avait pourtant insisté Volodymyr Zelensky.Les négociations en vue de cet accord ont été pendant des semaines source de tensions entre Kiev et Washington, dont le soutien est crucial face à l’invasion russe lancée en février 2022.Ces tensions avaient culminé dans une joute verbale entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky dans le Bureau ovale, fin février. Une première mouture du texte avait été rejetée par Kiev car jugée trop défavorable.Selon diverses estimations, l’Ukraine concentre environ 5% des ressources minières mondiales, mais toutes ne sont pas exploitées ou facilement exploitables. D’autres sont en territoires occupés par Moscou ou menacés par l’avancée des forces russes.- Bombardements meurtriers -Cet accord intervient en parallèle à de multiples tractations diplomatiques en cours pour trouver une issue au conflit en Ukraine plus de trois ans après son déclenchement par la Russie, qui buttent toutefois sur les positions irréconciliables des deux belligérants.Sur le terrain, les bombardements se sont poursuivis des deux côtés du front jeudi.Côté ukrainien, deux personnes ont été tuées et 15 ont été blessées dans une attaque russe d’envergure sur la ville portuaire d’Odessa, dans le Sud du pays, selon les autorités locales.En réaction, M. Zelensky a appelé à mettre “une pression supplémentaire sur la Russie” pour la “contraindre (…) à négocier”.Dans les territoires occupés par Moscou, sept personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres ont été blessées dans une frappe massive de drones ukrainiens qui a touché un marché d’Olechky, dans la région méridionale de Kherson, a indiqué Vladimir Saldo, le dirigeant local nommé par Moscou.Il a accusé l’armée ukrainienne d’avoir procédé à une “double frappe”, une tactique, à laquelle Kiev a accusé à plusieurs reprises l’armée russe de recourir, consistant à lancer une deuxième attaque au même endroit peu après le premier impact dans le but de frapper les personnes venues aider les premières victimes.”Il est clair que l’attaque a été délibérément menée un jour férié, alors que les habitants de la ville étaient en train de faire leurs courses, afin de maximiser le nombre de victimes civiles et de blessés”, a dénoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.Alors que les négociations séparées initiées par les Américains avec Russes et Ukrainiens et destinées à mettre fin au conflit semblent dans l’impasse, Vladimir Poutine a décrété un cessez-le-feu unilatéral du 8 au 10 mai.La Russie organise le 9 mai un grand défilé militaire à Moscou pour commémorer les 80 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie, en présence d’une vingtaine de dirigeants dont le Chinois Xi Jinping.Un premier cessez-le-feu de 30 heures avait été décrété en avril par M. Poutine pour Pâques. Les deux camps se sont accusés mutuellement de l’avoir violé, mais une baisse de l’intensité des combats et des bombardements avait été constatée.

General Motors abaisse ses prévisions 2025 à cause des droits de douane

Le constructeur automobile américain General Motors a abaissé jeudi ses prévisions pour 2025, une conséquence directe des droits de douane instaurés sur ce secteur par l’administration Trump.GM avait annoncé mardi des résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, tout en indiquant réexaminer ses prévisions pour l’année car celles communiquées auparavant n’incluaient pas les nouveaux droits de douane.Pour ces nouvelles prévisions, le groupe a estimé l’impact brut des surtaxes autour de 4 à 5 milliards de dollars pour cette année, a-t-il précisé dans un communiqué.Lors d’une audioconférence avec des analystes, le directeur financier Paul Jacobson a indiqué qu’environ deux milliards seraient issus de véhicules importés de Corée du Sud ainsi que du Canada et du Mexique, “en plus d’importations indirectes d’équipements”.Selon lui, le groupe compte compenser “au moins 30%” de l’impact total via des “initiatives propres”, notamment avec ses fournisseurs, qui s’ajouteront à “plusieurs stratégies” déjà en place pour atténuer le choc.”Des mesures supplémentaires sont à l’étude”, a-t-il assuré, sans autre détail.Les prix des véhicules devraient rester dans la lignée du trimestre précédent sur l’ensemble de l’année, sauf en Amérique du Nord où ils devraient augmenter de 0,5 à 1% sur un an au lieu de baisser de 1 à 1,5% selon les anciennes prévisions.Depuis le 3 avril, les véhicules importés sont taxés à 25% mais ceux venant du Canada et du Mexique – avec lesquels les Etats-Unis ont un accord de libre-échange (ACEUM) – peuvent avoir un taux inférieur à certaines conditions.Les importations de pièces détachées doivent être taxées à partir du 3 mai à 04H01 GMT.Mary Barra, patronne de GM, a précisé aux analystes que la totalité des véhicules fabriqués par son groupe en Amérique du Nord et plus de 80% des pièces détachées utilisées aux Etats-Unis entraient dans le cadre de l’ACEUM.- Réindustrialisation -L’administration Trump considère les droits de douane comme un moyen d’inciter les entreprises à produire aux Etats-Unis, pour réindustrialiser le pays. Mais, pour des secteurs comme l’automobile, cela ne peut se faire du jour au lendemain.Jim Farley, patron de Ford, n’a pas caché ses craintes concernant les conséquences de ces droits de douane sur l’industrie automobile américaine, parlant notamment de catastrophe.Il affirmait également qu’ils allaient provoquer un déséquilibre au profit des constructeurs asiatiques et européens qui importent également aux Etats-Unis.Après avoir notamment rencontré plusieurs patrons du secteur, le président américain Donald Trump a annoncé mardi soir un allègement temporaire.Pour tous les véhicules fabriqués et vendus aux Etats-Unis avec des pièces détachées importées, constructeurs américains et étrangers pourront ainsi déduire 15% du prix de vente recommandé la première année – et 10% la seconde – des frais de douane de 25% sur les importations suivantes.Selon un responsable du ministère du Commerce, cette période de deux ans a été jugée suffisante par les industriels pour installer une chaîne d’approvisionnement aux Etats-Unis.M. Trump a également signé un décret exemptant les constructeurs automobiles du paiement d’autres taxes douanières, comme celles sur l’acier ou l’aluminium, pour éviter un cumul.Ces annonces sont intervenues alors qu’il célébrait mardi soir ses 100 premiers jours au pouvoir lors d’un meeting à Warren, près de Detroit, le coeur de l’industrie automobile américaine. Il a remporté ce très disputé Etat du Michigan lors du scrutin de novembre.General Motors, numéro un des ventes aux Etats-Unis avec une part de marché croissante revendiquée de 17,2%, les a incorporées dans ses prévisions annoncées jeudi matin.Dans le détail, GM s’attend désormais en 2025 à un bénéfice net par action hors éléments exceptionnels compris entre 10 et 12,5 milliards de dollars (13,7 à 15,7 dollars auparavant) et à un flux de trésorerie positif proforma de 7,5 à 10 milliards de dollars (11 à 13 milliards auparavant).Le groupe a assuré que, même au niveau bas de la fourchette concernant cette dernière valeur, il aurait “la capacité de continuer à investir dans l’innovation et la production aux Etats-Unis”.Mais il a décidé de suspendre “temporairement” son programme de rachats d’actions “jusqu’à ce que nous ayons davantage de certitudes concernant notre environnement opérationnel”.Il dispose d’une enveloppe restante de 4,3 milliards pour ce programme, après avoir réduit de 15% le nombre d’actions sur un an.”L’environnement reste fluide et nous avons espoir que l’administration va continuer à travailler à des accords commerciaux à travers le monde”, a relevé M. Jacobson.Vers 15H05 GMT, l’action General Motors gagnait 1,03% à la Bourse de New York.