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Des actions visent l’OFB dans le Loiret et dans l’Aude

L’Office français de la biodiversité (OFB) a une nouvelle fois été ciblé mercredi, son siège départemental de l’Aude ayant été dégradé à Trèbes, près de Carcassonne, et son centre de formation dans le Loiret bloqué.Dans l’Aude, l’entrée de la représentation de l’OFB a été taguée et son portail incendié, a constaté un photographe de l’AFP. “De la part des dealers” a été peint à la peinture verte sur un muret, à côté du portail calciné, en référence aux propos tenus par un agent de l’OFB sur France Inter. Celui-ci avait déclaré que si les agriculteurs ne veulent “plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités.”Les gendarmes ont ouvert une enquête.Pour dénoncer ces propos, une quarantaine d’agriculteurs de la Coordination rurale ont, par ailleurs, bloqué l’entrée du centre de formation du Bouchet, situé à Dry dans le Loiret, site spécialisé dans la formation à la sécurité en intervention de la police de l’environnement et de la chasse.”L’OFB ne peut pas être le bouc émissaire de la crise agricole”, a déclaré Jean-Noël Rieffel, directeur régional de l’OFB dans le Centre-Val de Loire, qui a reçu une délégation d’agriculteurs. “On est plutôt là pour les accompagner dans les changements” à opérer “pour faire en sorte que cette biodiversité soit préservée”.La Coordination rurale du Loir-et-Cher a jugé les échanges “cordiaux avec les responsables de l’OFB, notamment sur les cours d’eau et les fossés, mais on veut du concret”, a rappelé Édouard Legras, son président départemental.- “première ligne” -Ces derniers jours, des actions dirigées par des agriculteurs contre l’OFB ont été recensées, par exemple à Toulouse où des syndicats paysans ont déversé des déchets devant le siège régional de l’OFB et occasionné des dégradations.Interpellée au Sénat sur ces attaques, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé son “soutien le plus ferme aux agents de l’Office français de la biodiversité, eux qui sont en première ligne dans la protection de notre environnement, la protection de la qualité de notre eau et la préservation de notre biodiversité”.Les plus de 3.000 agents de l’OFB, dont 1.700 sur le terrain, sont chargés de faire respecter les règles en matière d’usage des pesticides, d’arrachage de haies ou de respect des arrêtés sécheresse, mais aussi de contrôler les chasseurs, de lutter contre le braconnage ou le trafic d’espèces protégées.Les relations se sont envenimées avec le monde rural depuis la crise qui a secoué la profession l’an dernier, certains agriculteurs se plaignant de contrôles jugés intimidants.Le Premier ministre François Bayrou a qualifié d'”humiliation” et de “faute” certaines inspections d’agents de l’OFB, “une arme à la ceinture dans une ferme déjà mise à cran par la crise”.Les syndicats de l’OFB ont appelé les agents à cesser leurs contrôles, notamment auprès des agriculteurs, et ont déposé un préavis de grève pour la journée du 31 janvier.Ils demandent, entre autres choses, que M. Bayrou “annule” ses propos tenus à l’égard de l’OFB.”Les équipes du Premier ministre recevront la direction de l’OFB et les organisations syndicales ce vendredi et vous pouvez compter sur nous pour continuer à porter haut et fort les missions de l’OFB en pleine intelligence avec les contrôlés”, a indiqué Mme Pannier-Runacher.cor-ap-tmn-jmi-max/agu/abl

La Bourse de Paris portée par les projets IA des Etats-Unis

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,86% mercredi, portée par l’annonce par Donald Trump d’un projet d’intelligence artificielle (IA) comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.L’indice vedette CAC 40 a gonflé de 66,45 points et s’est établi à 7.837,40 points a la clôture. La veille, l’indice vedette parisien avait pris 0,48%.”Le CAC 40 a gagné plus de 6% depuis le début de l’année”, souligne Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.”L’Europe est un marché peu cher et qui profite dans l’ensemble d’un environnement économique favorable: l’inflation américaine se situe entre 2% et 3%, la reprise économique est visible quasiment partout et les taux refluent”, résume l’économiste.Dans ce contexte, mercredi, le marché s’est laissé porter par “l’annonce d’un plan pour le développement de l’IA aux Etats-Unis et par les perspectives de profits pour les entreprises du secteur technologique”, a-t-il ajouté.Donald Trump a annoncé un nouveau projet d’IA baptisé “Stargate”, comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.Le projet réunit le spécialiste du “cloud” (informatique à distance) Oracle, le géant japonais des investissements SoftBank, et la start-up d’IA générative OpenAI.Le président et co-fondateur d’Oracle, Larry Ellison, a révélé que le projet portait principalement sur la construction de centres d’hébergement et de traitement de données, les fameux “data centers”.Schneider Electric et Legrand sur le devant de la scèneDans le sillage de ces annonces, Schneider Electric (+2,64% à 269,80 euros) et Legrand (+2,99% à 102,70 euros), les géants français des équipements électriques ont été plébiscités, le marché retenant, entre autres, les besoins en énergie du projet.Les partenaires veulent fédérer, autour de “Stargate”, des “entreprises du milieu des infrastructures de centres de données, de la fourniture d’énergie à l’immobilier en passant par la construction et l’équipement”, selon un communiqué.Forte baisse des commandes pour AlstomLe constructeur ferroviaire Alstom a enregistré un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros au troisième trimestre de son exercice décalé 2024/2025, en hausse de 7,9% par rapport à l’an dernier, a annoncé le groupe mardi dans un communiqué.Les commandes reçues sont en revanche en repli de 22,2% par rapport au troisième trimestre 2023/2024, à 4,3 milliards d’euros, ce qui a valu une sanction du marché sur le titre, qui a lâché 4,18% à 19,85 euros.

Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé globalement en hausse mercredi, portées par l’annonce par Donald Trump d’un projet d’intelligence artificielle (IA) comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.L’indice vedette de la Bourse de Francfort, le DAX, a poursuivi sa course aux records et atteint un nouveau pic en séance, à 21.330,87 points, avant de terminer en nette hausse de 1,01%, marquant au passage un nouveau plus haut en clôture, à 21.254,27 points. La Bourse de Paris a pris 0,86%, mais Londres est restée stable (-0,04%).

Conversion de la centrale thermique de Saint-Avold: le temps presse pour les salariés

De longs mois après les premières mobilisations des employés, l’avenir de la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle) est toujours suspendu à des décisions politiques, alors que les contrats de travail des salariés prennent fin en avril, ont-il rappelé dans une pétition mercredi.Dans cette pétition consultée par l’AFP, qui a déjà obtenu plus d’un millier de signatures, le syndicat CFDT de la centrale appelle à “une réponse rapide et favorable de l’Etat pour convertir la centrale”, sans quoi elle devra fermer ses portes “en avril prochain”, date de fin du contrat de travail pour les salariés.Grosse émettrice de CO2, elle devait déjà fermer ses portes en mars 2022, mais entre guerre en Ukraine et déboires du parc nucléaire, elle a repris du service et assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver.Néanmoins les quelque 150 employés de la centrale regrettent que “l’Etat ne daigne se pencher sur son avenir”.Son propriétaire, GazelEnergie, est pourtant “prêt à investir 100 millions d’euros pour pérenniser le site, à travers la conversion de l’unité 6 au biogaz”, rappelle le texte, qui fait aussi état du soutien de “tous (les) représentants politiques régionaux” en faveur d’une conversion.Celle-ci permettrait “de prolonger la durée de vie de la Centrale Emile-Huchet, en décarbonant sa production d’électricité”.En septembre 2023, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé la conversion des deux dernières centrales à charbon du pays, à Saint-Avold et Cordemais (Loire-Atlantique), d’ici à 2027.Le projet de conversion au biogaz, lui, “avance techniquement”, déclare à l’AFP Thomas About, délégué CFDT à la centrale. “On va toujours plus loin dans les propositions techniques” et des chaudiéristes ou équipementiers sont sollicités pour étudier cette faisabilité.Une telle conversion serait “une première en Europe, mais pas dans le monde”, les Etats-Unis l’ayant déjà fait, selon Thomas About.A Cordemais, EDF, dont l’Etat français est l’unique actionnaire, avait annoncé fin septembre l’abandon du projet Ecocombust visant à convertir à la biomasse la centrale, qui cessera donc de produire de l’électricité à l’horizon 2027.En interne à Emile-Huchet, le syndicat a également engagé des négociations pour prolonger la durée des contrats de travail des employés.”Le devenir de la centrale au charbon de Saint-Avold est suivi depuis plusieurs années par les services de l’Etat, plusieurs projets de reconversion ont été proposés afin de prendre la suite de la centrale actuelle”, a indiqué en réaction le cabinet du ministre en charge de l’Industrie et de l’Energie, Marc Ferracci.”Le projet proposé par Gazel a été actualisé ce jour afin d’en améliorer le modèle économique, il est en cours d’analyse afin de pouvoir répondre au plus vite aux inquiétudes des salariés et des élus locaux”, poursuit le ministère.

Levée de boucliers contre l’idée d’une taxation de certains retraités

Le Rassemblement national et La France insoumise ont tous deux fait part mercredi de leur franche opposition à la proposition de la ministre du Travail de mettre à contribution certains retraités pour financer la Sécurité sociale, une idée également critiquée par des soutiens du gouvernement.”Taxer des retraités qui ont 2.000 euros de retraite” est “totalement scandaleux”, a estimé le vice-président du RN Sébastien Chenu. “S’il y a ça dans le budget (…) je suis favorable à ce qu’on ne laisse pas passer”, a-t-il prévenu sur TF1, en suggérant que ce serait un motif de censure du gouvernement.La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a proposé mardi de faire contribuer certains retraités au financement de la protection sociale. Cette contribution pourrait porter “sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre”, a avancé la ministre, en précisant que “ça peut être 40%” des retraités “en fonction du niveau de pension”. A Matignon, on souligne que la proposition de Mme Panosyan-Bouvet est “une position personnelle”.Pour M. Chenu, ce sujet est “en train de s’ériger en ligne rouge”, considérant qu’une taxation serait équivalente à une “spoliation” du “fruit du travail” des retraités.La volonté dl’ex Premier ministre Michel Barnier de mettre en cause l’indexation générale des retraites sur l’inflation au 1er janvier avait été avancée par le RN pour justifier la censure qui a fait tomber le gouvernement.Même position à l’autre bout de l’échiquier politique. “Je trouve ça scandaleux d’un point de vue démocratique”, a réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur BFMTV.- “Très malhonnête” -Si LFI est favorable à “une réforme fiscale pour que les hautes fortunes contribuent davantage”, “essayer de faire croire que c’est une mesure de justice fiscale d’aller s’en prendre aux retraités qui gagnent 2.000 euros par mois, ça me paraît vraiment très malhonnête”, a-t-il jugé.Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a ironisé de son côté sur un “concours Lépine” qui ne lui paraît “pas la meilleure façon de procéder” alors que les débats budgétaires reprennent au Parlement.Le “principe de solidarité” suppose certes de tenir compte des “facultés contributives” de chacun, mais “ce qui m’ennuie un peu (…) c’est qu’il paraît plus aisé d’aller chercher” des contributions “chez les retraités que chez les très hauts patrimoines”, a-t-il déploré devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).La proposition de Mme Panosyan-Bouvet a suscité par ailleurs des réactions contrastées chez les soutiens du gouvernement.Le vice-président d’Horizons Christian Estrosi l’a jugé “inadmissible” sur RTL. “Pour tous les retraités, c’est la même règle. Parce que si on commence à toucher à un niveau de retraite, la porte est ouverte et petit à petit on va en abuser et aller vers les pensionnés les plus faibles”, a jugé le maire de Nice, ville prisée de nombreux retraités.A l’inverse, la députée (MoDem) Perrine Goulet avait estimé mardi, lors d’un point presse à l’Assemblée nationale, “pas inopportun” de réfléchir à une participation des retraités à l’effort de financement des besoins du grand âge. “Il ne faut rien se fermer”, et éviter que les efforts ne “reposent que sur les actifs”, avait-elle souligné.L’idée a également été défendue par le patron du Medef Patrick Martin. Selon lui “tout le monde doit participer à l’effort de guerre” pour réduire les déficits.

Wall Street ouvre en hausse, tirée par les résultats d’entreprises et des annonces de Trump

La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, portée par des résultats d’entreprises globalement au-dessus des attentes et soulagée par des annonces du président américain Donald Trump sur les droits de douane et l’intelligence artificielle.Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,26%, l’indice Nasdaq grimpait de 0,96% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,53%.

Masayoshi Son, l’ami japonais de Trump “touché par Midas”

Masayoshi Son, le magnat japonais à la tête de la nouvelle initiative du président américain Donald Trump en matière d’intelligence artificielle (IA) et PDG de SoftBank, a des antécédents en matière d’investissement à la fois spectaculaires et peu reluisants.Mais avant de brasser des milliards et de côtoyer les puissants, M. Son a aussi connu la misère. Né en 1957 sur l’île de Kyushu (sud-ouest du Japon), sa famille, d’origine coréenne, subsistait difficilement en élevant de la volaille et des porcs.”On ramassait les ordures des voisins pour nourrir nos bêtes. C’était tellement visqueux que j’en avais la nausée (…). On travaillait dur. Et j’ai travaillé dur”, a-t-il raconté un jour en recevant un prix.A 16 ans, débordant déjà d’ambition, il part étudier aux Etats-Unis, contre l’avis de ses parents. Il y restera jusqu’en 1980.Ce long séjour influencera profondément son mode de pensée et d’action de décideur, tranchant avec la recherche permanente de consensus prévalant généralement dans les entreprises japonaises.C’est aux Etats-Unis, où il est  étudiant à Berkeley, qu’il connaît d’ailleurs son premier succès dans les affaires, en vendant pour un million de dollars au groupe électronique Sharp le logiciel de traduction anglais-japonais qu’il a développé.Dans sa vingtaine, Son a fondé le groupe d’investissement SoftBank et a fait des paris colossaux sur Yahoo ! et le géant chinois du commerce électronique Alibaba dans les années 1990.Le premier aurait fait de lui, pendant quelques jours, la personne la plus riche du monde, tandis que le second aurait conforté sa réputation d’entrepreneur “touché par Midas”.Il a créé fin 2016 un colossal fonds de capital-risque, SoftBank Vision Fund, avec le soutien notamment du premier fonds souverain d’Arabie saoudite, pour investir près de 100 milliards de dollars dans des start-up technologiques.- Un premier échec -De nombreux investissements réalisés dans la Silicon Valley ont échoué, parfois de manière spectaculaire.C’est le cas notamment de la société de partage de bureaux WeWork, qui a fait faillite, et d’Oyo Rooms, un groupe hôtelier indien.Au cours de l’exercice 2022/2023, les deux fonds Vision de SoftBank ont enregistré des pertes considérables de 4.300 milliards de yens (32 milliards de dollars à l’époque).Masayoshi Son a donc décidé de s’orienter vers l’intelligence artificielle. La clé de la révolution à venir, espère l’homme de 67 ans, sera la société Arm, détenue majoritairement par SoftBank, le concepteur britannique de puces dont la technologie est présente dans 99% des smartphones.Masayoshi Son souhaite qu’Arm rivalise avec Nvidia, avec qui l’entreprise est actuellement partenaire, et fabrique des puces pour les processus d’IA.Dès le premier mandat de Trump, il avait promis que SoftBank investirait 50 milliards de dollars aux États-Unis et créerait 50.000 emplois.Lors d’une apparition aux côtés du président élu en décembre, et face à une demande insistante de ce dernier sur le ton de l’humour, Masayoshi Son a déclaré qu’il allait maintenant “doubler la mise” en investissant 100 milliards de dollars et en créant des emplois pour 100.000 Américains désormais.Mardi, M. Son est apparu à la Maison Blanche aux côtés de Donald Trump, de Sam Altman (PDG de la start-up d’IA générative OpenAI), et de Larry Ellison, fondateur d’Oracle, pour annoncer le projet Stargate.- “Age d’or” -Le patron de SoftBank a précisé que la coentreprise allait “commencer à déployer immédiatement 100 milliards de dollars”, avec l’objectif d’atteindre un total de 500 sur quatre ans.Il en sera le président, avec SoftBank responsable du financement et OpenAI des opérations. Arm, Microsoft, Nvidia, Oracle et OpenAI fourniront la technologie.”C’est le début d’un âge d’or pour l’Amérique”, pour Masayoshi Son.”Après cela, une superintelligence artificielle viendra résoudre les problèmes que l’humanité n’aurait jamais pensé pouvoir résoudre”, a-t-il dit.Mercredi à Tokyo, l’action de SoftBank Group, le géant nippon des investissements dans la tech, a clôturé sur une envolée de 10,61%.”Masa a retrouvé son mojo”, selon Kirk Boodry, analyste chez Astris Advisory, qui suit SoftBank.”Inévitablement, il y aura des questions sur la manière dont SoftBank finance cela, mais nous pensons qu’ils seront capables d’attirer des partenaires limités (probablement de l’argent du Moyen-Orient comme ils l’ont fait avec Vision Fund) tandis que les ventes d’actifs sont très probablement à l’ordre du jour”, a-t-il ajouté dans une note.Amir Anvarzadeh, d’Asymmetric Advisors, était moins sûr, affirmant que M. Son et M. Trump “aiment tous deux les chiffres”.”A moins que SoftBank ne vende sa participation dans Arm, qui est de toute façon massivement surévaluée, d’où viendra tout l’argent ?”, s’interroge-t-il.

Après plusieurs grèves, Ubisoft tient une “concertation sociale”

Après une année 2024 marquée par des difficultés financières et plusieurs journées de grève, le géant du jeu vidéo Ubisoft veut “apaiser” les tensions mercredi avec une journée de “concertation sociale” réunissant syndicats et représentants du personnel. L’éditeur français souhaite “établir (son) plan de travail 2025 sur les questions sociales” et “permettre à l’entreprise de retrouver sa sérénité”, a-t-il indiqué au moment de l’annonce de cette rencontre en décembre.Des réunions avec des représentants du personnel auront lieu dans ses différents studios français, notamment à Paris, Montpellier et Annecy, tandis que les délégués syndicaux seront reçus au siège d’Ubisoft, en banlieue parisienne.”Cette invitation reste très vague”, a regretté auprès de l’AFP Chakib Mataoui, délégué Solidaires informatique chez Ubisoft, qui espère toutefois des concessions de la direction sur le télétravail et les salaires.Vincent Cambedouzou, délégué du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV), “ne s’attend à rien” mais “reste toujours prêt à répondre à une réelle volonté de dialogue social si elle nous est proposée”.En 2024, Ubisoft a fait face à plusieurs mouvements de grève, notamment en février et en octobre, portant sur les conditions de rémunération et de télétravail.Selon les syndicats, ils ont mobilisé jusqu’à un quart des salariés, sur les 4.000 que compte l’entreprise en France.Jeudi, le STJV a également appelé à une grève nationale dans l’ensemble du secteur le 13 février – “une première”, selon l’organisation – pour demander de meilleures conditions de travail et l’arrêt des suppressions de postes dans l’industrie, qui traverse une vague de licenciements et de fermetures de studios.Dans la tourmente sur les marchés financiers après plusieurs jeux aux ventes décevantes, Ubisoft a indiqué début janvier réfléchir à plusieurs options “stratégiques et capitalistiques” pour son avenir, alors que des rumeurs de rachat et de sortie de Bourse se font de plus en plus insistantes.Début décembre, il avait annoncé l’arrêt de son jeu de tir en ligne “XDefiant”, conduisant à la suppression de 277 postes et la fermeture des trois studios de production, notamment à San Francisco et à Osaka.Le groupe, qui comptait fin septembre 18.666 salariés dans le monde, a lancé il y a près de deux ans un plan d’économies au niveau mondial menant au départ de près de 2.000 salariés, via des départs non remplacés et des licenciements.

“Trop dur”: au Vietnam, des travailleurs migrants retournent à la campagne

Après le Nouvel an lunaire, Nguyen Thi Hiep ne retournera pas travailler à Ho Chi Minh-Ville: de plus en plus d’ouvriers vietnamiens préfèrent retourner vivre à la campagne, que trimer dans des usines en ville, où les prix explosent.”Je travaille toute la journée. Je commence au lever du soleil, et je termine quand il fait sombre. Mais j’ai toujours du mal à payer mon loyer”.”Je suis restée assez longtemps”, confie à l’AFP Nguyen Thi Hiep, âgée de 42 ans, dont seize passés à confectionner des chaussures pour des marques occidentales comme Nike et Adidas, pour le sous-traitant taïwanais Pou Chen.”La vie est trop dure” dans la capitale économique du Vietnam, tranche-t-elle.Depuis l’ouverture du pays à l’économie de marché à la fin des années 1980, des millions de jeunes Vietnamiens originaires des régions rurales ont migré vers les zones urbaines industrialisées pour un meilleur salaire et un emploi stable.Les exportations de produits bon marché ont contribué à sortir le Vietnam de la misère, mais, revers de la médaille, la croissance effrénée a provoqué une hausse du coût de la vie et rendu les villes tentaculaires et polluées.Hébergée dans des logements précaires, et sans grande protection sociale, la main-d’oeuvre à l’origine du miracle économique s’interroge aujourd’hui sur sa place — et certains décident de retourner vivre à la campagne.- Dix mètres carrés -Malgré un salaire mensuel de dix millions de dongs (390 euros), supérieur au salaire moyen national, autour de 7.7 millions (300 euros), Nguyen Thi Hiep loge dans un appartement de dix mètres carrés avec son mari, chauffeur de moto-taxi, et leur fille âgée de huit ans.A Ho Chi Minh-Ville (sud), comme dans le reste du pays, le coût du logement, des services publics, des soins de santé et de l’éducation augmentent, et sa famille ne parvient pas à mettre de l’argent de côté.Elle a pris la décision de partir pour de bon, à l’occasion du Nouvel an lunaire, appelé Têt au Vietnam, fin janvier, pour retourner dans sa province isolée et montagneuse de Quang Binh (nord), à une journée de bus.L’ouvrière se voit déjà “jouer au volley, se réunir (avec des voisins) pour jouer et chanter”.Un sondage réalisé en 2022 par la Chambre vietnamienne de commerce et d’industrie, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a révélé que plus de 60% de la population migrante de Ho Chi Minh-Ville avait décidé de partir ou envisageait un départ.Bien que la mégapole de dix millions d’habitants attire de nouveaux entrants, ils sont de moins en moins nombreux: de 180.000 à 2020, ils n’étaient plus que 65.000 en 2023, selon le service municipal de la Population et de la Planification.”Quand leurs revenus ne peuvent plus couvrir le coût de la vie”, les migrants partent, explique Pham Van Dai, professeur d’économie à l’université Fulbright, au Vietnam.- Difficultés de recrutement -“La ville n’a pas évolué assez rapidement pour créer de meilleurs emplois”, dans des secteurs “plus avancés”, estime-t-il.Dans le même temps, les zones rurales se sont développées et offrent de meilleures conditions de vie qu’auparavant.En plus des logements indignes, des revenus bas, des longues heures de travail… Les ouvriers, majoritairement des femmes dans le textile, sont soumis à un stress élevé qui contribue à détériorer leur santé, souligne Nguyen Thi Minh Ngoc, une responsable du cabinet de recrutement ViecLamTot.Les entreprises locales commencent à ressentir le phénomène: environ 30% des fabricants de la ville ont déjà été confrontés à une pénurie de main-d’oeuvre, tandis que 85% d’entre eux déclarent avoir des difficultés à recruter, d’après une étude de ViecLamTot daté d’août.Truong Thi Le, une autre ouvrière du sous-traitant Pou Chen, a pris la décision douloureuse d’envoyer sa fille de six ans vivre auprès de son oncle, à Quang Binh (centre).Après huit ans à Ho Chi Minh-Ville, elle et sa plus jeune fille, qui tombe régulièrement malade à cause de la pollution de l’air, vont la rejoindre très bientôt.Truong Thi Le et son mari gagnent ensemble environ 16 millions de dongs (620 euros) par mois.”Nous ne pouvons pas nous en sortir”, dit-elle, “et l’environnement à la campagne sera meilleur pour mes enfants”.

La Bourse de Paris en hausse, moins de craintes sur les droits de douane

La Bourse de Paris évolue dans le vert mercredi, sur un marché évaluant avec optimisme les dernières annonces de Trump en matière de droits de douanes et d’investissement dans l’intelligence artificielle.Le CAC 40 gagnait 0,53% à 7.811,42 points vers 8h50 GMT, soit une hausse de 40,47 points. La veille, l’indice vedette parisien avait pris 0,48%.”Les droits de douane ont de nouveau fait la Une cette nuit, après de nouveaux commentaires de Donald Trump avec des menaces à la Chine”, relèvent les économistes de Deutsche Bank.Interrogé par la presse à la Maison Blanche, M. Trump a assuré mardi que son gouvernement discutait “de 10% de droits de douane sur les produits chinois car ils envoient du fentanyl au Mexique et au Canada”, qui est au final consommé aux Etats-Unis.A l’origine analgésique approuvée par l’administration américaine, le fentanyl est une drogue de synthèse 100 fois plus puissante que la morphine et 50 fois plus puissant que la cocaïne, d’après l’agence américaine anti-drogue (DEA).”C’est sans doute pour le 1er février, c’est la date que nous regardons”, a-t-il ajouté, ce qui correspond à la date annoncée la veille pour l’application de 25% de droits de douane sur les produits mexicains et canadiens.Ces annonces ont suscité, pour l’instant, un peu de soulagement en Europe.Cela “laisserait entendre que la nouvelle administration va adopter une approche progressive plutôt qu’agressive, le chiffre de 60% était évoqué dans un premier temps”, a estimé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Autre annonce scrutée par les marchés mercredi: Donald Trump a déclaré vouloir mettre en Å“uvre un nouveau projet d’intelligence artificielle (IA), baptisé “Stargate”, comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.Côté obligataire, les taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français atteignaient 3,23%, contre 3,27% la veille en clôture. Pour son équivalent allemand, référence en Europe, ils reculaient à 2,48%, contre 2,50% mardis soir.Alstom déçoitLe titre Alstom vers 08H50 GMT perdait 3,19% à 20,05 euros sur le SBF 120.Le constructeur ferroviaire a enregistré un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros au troisième trimestre de son exercice décalé 2024/2025, en hausse de 7,9% par rapport à l’an dernier, a annoncé le groupe mardi. Mais les commandes reçues sont en revanche en repli de 22,2% par rapport au troisième trimestre 2023/2024.