AFP Business

La Bourse de Paris prudente dans l’attente de développements commerciaux

La Bourse de Paris avance prudemment mercredi, dans un contexte d’attente en l’absence de nouveaux développements sur le front de la guerre commerciale et avant les résultats du géant américains Nvidia.Vers 09H45 heure de Paris, le CAC 40, l’indice vedette de la place parisienne, prenait 0,31%, soit un gain de 24,65 points, pour s’établir à 7.851,44 points. La veille, il avait terminé à l’équilibre (-0,02%), à 7.826,79 points.”L’effervescence qui a stimulé les marchés semble s’aplatir”, a commenté Susannah Streeter, responsable des marchés chez Hargreaves Lansdown.Elle laisse en effet place à l’attentisme, en l’absence de nouvelles concrètes sur le front des droits de douane.Le président américain Donald Trump avait menacé vendredi d’imposer des droits de douane de 50% aux importations de l’Union européenne à partir du 1er juin, estimant que les négociations avec Bruxelles n’allaient “nulle part”.Il a ensuite accepté, dimanche, de reporter la date de la mise en place de ces droits de douane jusqu’au 9 juillet, après un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”Si la menace ne semble pas crédible, l’issue reste incertaine”, ont souligné les analystes de LBP AM. “L’incertitude reste donc très élevée, ce qui devrait favoriser une volatilité toujours élevée sur les marchés”, ont-ils ajouté.Par ailleurs, les investisseurs attendent la publication mercredi des résultats trimestriels du géant américain des puces électroniques Nvidia, deuxième capitalisation mondiale, valorisée à plus de 3.000 milliards de dollars.”De bons résultats de Nvidia pourraient alimenter une nouvelle vague de hausse sur les marchés actions américains” et dans le reste du secteur, selon Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.Stellantis nomme un nouveau patronLe constructeur automobile Stellantis a annoncé mercredi la nomination de l’Italien Antonio Filosa au poste de directeur général, en remplacement de Carlos Tavares, évincé en décembre.Antonio Filosa, qui était jusqu’à présent directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud pour Stellantis, avait été nommé également début février à la tête d’une nouvelle direction mondiale de la qualité. Vers 09H45 à Paris, l’action Stellantis prenait 0,59% à 9,27 euros

La cour d’appel administrative de Toulouse autorise la reprise du chantier de l’A69

La justice administrative a tranché: le chantier de l’autoroute Toulouse-Castres, fortement contesté depuis deux ans par les écologistes, va pouvoir reprendre, après trois mois d’arrêt. “La cour administrative d’appel de Toulouse prononce le sursis à l’exécution des jugements rendus le 27 février annulant les autorisations environnementales délivrées par l’Etat”, a écrit la juridiction dans un communiqué diffusé mercredi.La cour se prononçait sur un recours en urgence déposé par l’Etat, visant à redémarrer ce chantier de 53 kilomètres. Elle doit encore trancher sur le fond de ce dossier dans plusieurs mois.Cette décision intervient cinq jours avant le vote à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi dite de “validation” adoptée au Sénat à une large majorité le 15 mai. Ce texte est contesté par les opposants qui le jugent contraire à la constitution. Cette voie parlementaire prévoit d’autoriser la poursuite de la construction de l’A69, sans attendre que la cour d’appel administrative se prononce sur le fond du dossier.Le 27 février, à la surprise générale, le tribunal administratif de Toulouse avait arrêté le chantier de cette autoroute entamé en 2023, faute de “raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM)” justifiant les atteintes à l’environnement causées par l’A69.Le 21 mai, lors de l’audience devant la cour administrative d’appel, le rapporteur public, magistrat dont les avis sont en général suivis, s’était dit favorable à une reprise du chantier, estimant que l’importance des villes de Castres, Mazamet et Toulouse, justifiait “par nature qu’elles soient reliées par des infrastructures routières rapides”.”Il n’y a pas de projet qui +par nature+ disposerait” d’une raison impérative d’intérêt public majeur (RIIPM), avait répliqué Alice Terrasse, avocate de la Voie est libre, collectif d’opposants. Depuis le début des travaux en mars 2023, ces militants écologistes ont occupé des arbres pour éviter leur abattage, tenté d’installer des ZAD (“zones à défendre”) sur le tracé ou organisé des rassemblements de milliers de personnes, parfois émaillés d’incidents violents avec les forces de l’ordre.Ces militants écologistes ont d’ailleurs appelé à une nouvelle mobilisation les 4, 5 et 6 juillet, ainsi qu’à des rassemblements devant les préfectures mercredi à 18h30 pour “laisser éclater leur colère”. Ces derniers mois, les partisans de l’A69 se sont aussi fait entendre, notamment en manifestant en masse le 8 mars à Castres avec comme slogan: “A69, on finit!”. A l’instar de l’association Via81, ils voient dans l’autoroute une solution de désenclavement du bassin de population de Castres-Mazamet, qui compte environ 100.000 habitants.Or, pour les opposants, ce bassin n’est pas enclavé et, même s’il l’était, une autoroute ne serait certainement pas une garantie de désenclavement, fustigent-ils.L’A69 devait initialement être mise en service fin 2025, selon la société Atosca, en charge des travaux. Une reprise qui sera de toute façon progressive, Atosca devant rapatrier dans le Tarn un millier de salariés et de nombreux engins de chantier.

L’Italien Antonio Filosa nommé directeur général de Stellantis

Le constructeur automobile Stellantis a annoncé mercredi la nomination de l’Italien Antonio Filosa au poste de directeur général, en remplacement de Carlos Tavares, évincé en décembre.Antonio Filosa, qui était jusqu’à présent directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud pour Stellantis, avait été nommé également début février à la tête d’une nouvelle direction mondiale de la qualité. Stellantis “annonce que son conseil d’administration a élu à l’unanimité Antonio Filosa en tant que CEO, à l’issue d’un processus de recherche approfondi de candidats internes et externes, mené par un comité spécial du conseil d’administration dirigé par son président exécutif, John Elkann”, indique le constructeur dans un communiqué publié mercredi matin.Le groupe “tiendra une assemblée générale extraordinaire, qui sera convoquée dans les prochains jours, afin d’élire Antonio Filosa au conseil d’administration en tant qu’administrateur exécutif de la société”, précise l’entreprise. “Entre-temps, afin de lui donner les pleins pouvoirs et d’assurer une transition efficace, le conseil d’administration lui a accordé les pouvoirs de CEO, à compter du 23 juin”.Antonio Filosa, qui a fait toute sa carrière dans le groupe Fiat-Chrysler (FCA), était l’un des profils internes favoris pour prendre le poste de directeur général, vacant depuis la mise à l’écart de Carlos Tavares début décembre 2024.M. Filosa avait déjà été promu fin 2024 directeur pour l’Amérique du Nord et du Sud, et directeur de toutes les marques américaines (Chrysler, Dodge, Ram).

Les Bourses européennes ouvrent à l’équilibre

Les Bourses européennes ont ouvert à un niveau proche de l’équilibre mercredi, sans impulsion dans un marché en manque de nouvelles tant sur le front de la guerre commerciale que sur le plan microéconomique, en attendant les résultats du géant Nvidia.Dans les premiers échanges, la Bourse de Paris prenait 0,16%, Francfort 0,09%, Londres 0,13% et Milan 0,41%.

“Syndrome aérotoxique”: une juge parisienne saisie d’une plainte contre Air France

L’air des avions peut-il affecter la santé ? Une juge d’instruction du pôle parisien environnement et santé publique a récemment entendu un steward qui a porté plainte contre Air France, notamment pour des blessures involontaires qui résulteraient du “syndrome aérotoxique”.Sollicité par l’AFP, Air France a répondu n’avoir “pas connaissance d’une telle procédure” qui constitue la deuxième information judiciaire à Paris concernant cet ensemble de symptômes dénoncé par des personnels navigants aériens. Ces symptômes proviendraient de la contamination par des substances toxiques de l’air pressurisé des avions venant des réacteurs, notamment lors de dégagements de fumée.Marc (prénom modifié), âgé d’une cinquantaine d’années, est steward pour le transporteur tricolore depuis une vingtaine d’années. Il a déposé en avril 2024 une plainte avec constitution de partie civile, suite à trois malaises qu’il impute à ce syndrome.Le parquet de Paris avait classé sa première plainte en septembre 2023, jugeant “impossible d’établir un lien de causalité entre un état de santé allégué et un syndrome aérotoxique (…) dont la démonstration scientifique n’est pas établie”.Mais Marc estime auprès de l’AFP qu’il “monte au créneau pour toute la profession” qui est dans “l’omerta”, voulant “simplement que l’entreprise protège ses salariés, qu’on change le filtrage de l’air”.Il a été entendu le 22 mai par la juge d’instruction.L’Association des victimes du syndrome aérotoxique (Avsa) dénonce en effet de longue date le fait que “sur la quasi-totalité des avions de ligne, l’air respiré à bord (…) est contaminé, entre autres, par l’huile utilisée pour la lubrification” des moteurs qui contient des “additifs toxiques”.Entre autres symptômes: maux de tête, vertiges, problèmes digestifs et respiratoires…- Solution technique “onéreuse” -Scientifiquement et judiciairement, le débat fait rage.En 2017, trois chercheurs prônaient dans une étude publiée par l’Organisation mondiale de la santé une “reconnaissance de cette maladie professionnelle” et ce “urgemment”.Trois ans plus tard, la Direction générale de l’aviation civile soulignait dans une note que “ces émanations, parfois incommodantes, peuvent dans des cas extrêmes être incapacitantes.”Mais saisie par l’Avsa et plusieurs syndicats de personnels, l’Agence de sécurité sanitaire a temporisé fin 2023, estimant que des recherches plus approfondies étaient nécessaires.De son côté, l’Association du transport aérien international (IATA) expliquait en 2018 que “la recherche à ce jour n’a établi aucun lien de causalité” avec les “symptômes” ressentis par des équipages. “Le risque à long terme pour la santé des équipages (…) est une question controversée et si la recherche sur le sujet doit continuer, il y a beaucoup de désinformation”, “pas scientifiquement fondée”, critiquait cette organisation des transporteurs.C’est sur ce débat en cours que la justice française doit aussi se positionner.- Autre plainte -Dans le cadre d’une autre information judiciaire à Paris, la même juge d’instruction est saisie d’une autre plainte déposée en 2016, cette fois par un pilote d’Easyjet, se disant lui aussi victime du syndrome.Une expertise judiciaire de juin 2022 conclut, d’après la source proche du dossier, que de “nombreuses preuves confirment que des expositions se produisent (mais avec une caractérisation insuffisante) et que les personnels de bord présentent certaines altérations de santé plus fréquemment que dans d’autres populations”.Par ailleurs, la cour d’appel de Toulouse a elle estimé dans deux arrêts différents rendus en avril qu’on pouvait exciper de la littérature scientifique un lien entre ces dégagements de fumée dans les cabines de pilotage et le syndrome aérotoxique évoqué.A ce jour, Easyjet n’est que témoin assisté depuis septembre 2023 dans la procédure parisienne et a été confronté en septembre au pilote plaignant.Sollicitée, la compagnie britannique a indiqué que ses avions “sont parfaitement conformes aux normes les plus récentes en matière de qualité de l’air et de climatisation”, et assuré que “les autorités de régulation de l’aviation et les constructeurs du monde entier (…) n’ont trouvé aucune preuve de problèmes de santé à long terme liés à la qualité de l’air dans les cabines”.Pour Me Béryl Brown, avocate de l’Avsa, “il y a des méthodes de prévention et des solutions techniques, même si elles sont onéreuses, qui ne sont pas mises en Å“uvre”.

Carrefour réunit ses actionnaires pour une assemblée générale qui s’annonce animée

Carrefour réunit ses actionnaires mercredi pour une assemblée générale qui s’annonce animée, entre conflit juridique à propos de ses franchisés, surveillance des marchés et pression concurrentielle, le tout à un an de la fin du mandat du PDG, Alexandre Bompard.Contrairement aux deux éditions précédentes, c’est au siège du groupe à Massy, en région parisienne, et non sur les docks d’Aubervilliers que se tiendra cette réunion annuelle des actionnaires.Pour l’occasion et la bonne organisation de l’événement, Carrefour ferme son siège à ses salariés et a offert à ces derniers d’une à deux journées de télétravail supplémentaires. “Je pense que ça va être complètement inédit sur la forme”, prédit un syndicaliste du groupe, qui s’attend à voir Alexandre Bompard répondre à de nombreuses questions sur le modèle de franchise, sa stratégie pour le groupe, ou encore la présence de Carrefour via un franchisé en Israël. Le géant de la distribution reste vivement critiqué, par la CFDT notamment, pour s’appuyer de plus en plus sur l’exploitation de magasins en franchise et en location-gérance, une variante dans laquelle le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.Le syndicat a assigné le groupe de distribution en justice, estimant qu’il s’agit d’un plan social déguisé concernant plus de 27.000 salariés depuis 2018.A la fronde de la CFDT s’ajoute celle d’une partie des franchisés, réunis sous l’égide de l’association des franchisés de Carrefour (AFC), qui revendique 260 magasins. Soutenue par le ministère de l’Economie, elle a également assigné Carrefour en justice.Dernier sujet qui pourrait faire irruption lors de l’assemblée de mercredi: la présence de Carrefour via un franchisé en Israël, dans le contexte de guerre avec le Hamas et la crise humanitaire que celle-ci a déclenchée dans la bande de Gaza.Le PDG de Carrefour avait assuré en 2024 que son groupe n’avait “pas de magasin en territoires occupés sous marque Carrefour”.Sujette à des polémiques ces dernières années, la rémunération du PDG, à nouveau au menu mercredi, sera en baisse par rapport à l’année dernière.Si les actionnaires de Carrefour lui donnent le feu vert, le dirigeant touchera 3,4 millions d’euros pour 2024, soit 1 million d’euros de moins que l’année précédente. A cela s’ajouteront plus tard, sous critères de performances, des actions valorisées au maximum 5,6 millions d’euros. 

Macron en Indonésie pour vanter sa troisième voie chez un non-aligné historique

La troisième voie française chez le chantre historique des non-alignés: Emmanuel Macron défend mercredi en Indonésie sa posture de “puissance d’équilibre” entre les Etats-Unis et la Chine lors de la deuxième étape de sa tournée en Asie du Sud-Est.Arrivé à Jakarta mardi soir depuis le Vietnam, le président français a été accueilli en grande pompe mercredi matin par son homologue Prabowo Subianto au palais présidentiel Merdeka. “Notre partenariat dans tous les domaines, défense et sécurité, économie, culture est déjà fort, mais nous le renforçons”, a déclaré M. Macron à l’adresse de M. Prabowo, qu’il a qualifié de “frère”, avant le début des entretiens.M. Macron espère traduire son positionnement en contrats pour les entreprises françaises, notamment en matière de défense, d’énergie et de minerais critiques, dans une région en quête à la fois de partenaires face aux droits de douane américains de Donald Trump, mais aussi d’une juste distance à l’égard de l’imposant voisin chinois.En toile de fond, un autre enjeu pour la France: tenter d’embarquer un tant soit peu le pays à majorité musulmane le plus peuplé au monde dans sa volonté de faire avancer la “solution à deux Etats” lors d’une conférence à l’ONU en juin sur le conflit israélo-palestinien.L’Indonésie est l’un des trois pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean) à ne pas avoir de relations avec Israël. Or Emmanuel Macron, dans sa “détermination” à reconnaître un Etat de Palestine, potentiellement dès juin, espère en contrepartie obtenir des gages des pays arabo-musulmans.”Tous les pas que l’on pourra faire en direction d’une reconnaissance mutuelle seront des pas de géant au vu de la situation actuelle à Gaza”, a dit mercredi à la presse un conseiller du chef de l’Etat.Une déclaration commune est en cours de négociation, a-t-il ajouté, indiquant que “ce sera la première fois que l”Indonésie s’exprime avec un pays occidental sur Gaza”.- “Puissance de paix” -Au Vietnam, à l’entame de cette tournée de six jours qu’il conclura vendredi à Singapour, Emmanuel Macron a présenté la France en “puissance de paix et d’équilibres”, soucieuse d’un ordre international “fondé sur le droit”.Un message qui s’adresse à la fois à Pékin, qui se fait de plus en plus offensif dans ses revendications territoriales en mer de Chine méridionale, et à Donald Trump et ses menaces de hausse drastique des droits de douane.La “méthode” du président américain, qui consiste à “créer de l’incertitude en permanence” avec “des tarifs qui changent selon les matins où l’on se réveille”, “freine les investissements et l’économie”, a prévenu M. Macron au moment même où, réunie mardi en sommet à Kuala Lumpur, l’Asean a affiché son intention d’accélérer ses efforts pour diversifier ses réseaux commerciaux face à cette guerre douanière.En Indonésie, l’Elysée entend renforcer sa coopération dans les armements avec Prabowo Subianto, ancien ministre de la Défense, alors que l’Indonésie s’est fournie par le passé notamment en Russie pour ses avions de chasse.Elle a depuis acquis des Rafale du français Dassault Aviation, dont le patron Eric Trappier fait partie de la délégation — peut-être pour rassurer ce client après que le Pakistan a affirmé que ses avions de combat construits par la Chine avaient abattu des Rafale de l’Inde lors de leur récent affrontement.Interrogé sur une éventuelle nouvelle commande, ce même conseiller de M. Macron a souligné que “les contrats et accords se négocient jusqu’à la dernière minute, ils sont cours de négociation”, rappelant que l’achat de 42 avions de chasse a déjà “été acté par le passé”.Egalement dans le viseur, des contrats en matière d’énergie et de minerais critiques.Le nouveau directeur général d’Eramet Paulo Castellari fait ainsi parie de la délégation française pour tenter d’obtenir de Jakarta un relèvement du permis de production dans la plus grosse mine du monde de nickel, sur l’île de Lelilef Sawai. L’énergie est aussi un enjeu, l’Indonésie souhaitant se convertir rapidement au nucléaire pour répondre à la demande croissante d’électricité.Jeudi, M. Macron se rendra à Yogyakarta où il visitera le temple bouddhiste de Borobudur.

Carrefour: pour Alexandre Bompard, bientôt l’heure de faire les comptes

Arrivé en 2017 à la tête de Carrefour, Alexandre Bompard a redressé ses comptes et imprimé sa marque mais le cours de Bourse n’a pas suivi, pour un groupe devancé par Leclerc et confronté à de nombreux défis à l’approche de sa fin de mandat, mi-2026.Le grand fan de sport, notamment du tennis de Roger Federer, disait à son arrivée en 2017 aimer les défis, et redresser Carrefour en était un de taille. Auréolé par une fusion opérée juste avant entre Fnac et Darty, après un passage en cabinet ministériel (celui de François Fillon aux affaires sociales et au travail) et des expériences dans l’audiovisuel (Canal Plus et Europe 1), le dirigeant semblait en mesure de relever le gant.A l’époque, le géant vacille dans son pays d’origine sous la pression d’enseignes au modèle moins coûteux, E.Leclerc en tête, pendant qu’il a l’esprit occupé par une croissance internationale tous azimuts.En huit ans, les deux mandats du dirigeant de 52 ans n’ont pas été un long fleuve tranquille.L’énarque (promotion Cyrano-de-Bergerac) et inspecteur des finances, qui expliquait en 2018 vouloir positionner Carrefour sur le segment du “mieux consommer”, a dû manoeuvrer son paquebot entre épidémie de Covid-19, puis poussée inédite de l’inflation.Résultat, les consommateurs ont donné la priorité au prix, ce qui a profité aux enseignes jugées mieux-disantes en la matière, E.Leclerc au premier chef. – Esprit olympique -“Cultivez vos forces plutôt que d’essayer de corriger vos faiblesses”, répondait Alexandre Bompard au magazine Le Point en 2024 à la question de savoir quel conseil il donnerait à un débutant.Huit ans après son arrivée, sa stratégie de tout axer sur un développement des magasins en franchise, mode d’exploitation plus rentable pour le distributeur, a permis de dégager des bénéfices confortables, et de rémunérer les actionnaires.Carrefour a aussi réussi plusieurs acquisitions qui lui ont permis de devenir leader au Brésil (rachat de Grupo Big) ou de rester numéro 2 en France (rachat de Cora, Match ou Bio C’Bon), et rationalisé ses implantations en sortant d’Asie notamment.Longtemps présenté comme le Emmanuel Macron de son secteur, le dirigeant est parvenu à faire de Carrefour un sponsor enthousiaste des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Mais côté face, le cours en Bourse du groupe reste sévèrement déprimé, autour de 14,50 euros, quand il évoluait à l’arrivée de M. Bompard autour des 20 euros.Et les tentatives de fusion, avec le concurrent Auchan ou le Canadien Couche-Tard, ont vite achoppé, privant le dirigeant d’un des dossiers de “fusacq” (fusion-acquisition, NDLR) dont il raffole.- Franchise contestée -Un syndicaliste de la CFDT, qui a assigné Carrefour en justice, le décrit comme un homme “sympathique et agréable”, mais un dirigeant “soupe au lait”, avec une tendance “à tout prendre un peu pour lui” et convaincu “d’avoir toujours raison”.Au point, selon le même syndicaliste, de cultiver une forme de “déni” sur la situation du groupe: “tous les problèmes que rencontrent Carrefour aujourd’hui ont été mis à un moment donné sur la table, il a refusé de les traiter”.Ces dernières années, les procédures judiciaires se sont accumulées contre son recours à la franchise, jugé abusif par les syndicats qui y voient des restructurations à bas bruit et bas coût.Certains de ses franchisés lui reprochent aussi devant la justice des relations trop déséquilibrées. Ils ont enregistré le soutien du ministère de l’Economie, qui a préconisé d’infliger à Carrefour une amende de 200 millions d’euros.Ce contexte incertain rend certains analystes financiers très critiques, d’autant que, dans le même temps, le leader français E.Leclerc caracole en tête du marché et que le numéro trois Intermarché, fort du rachat de nombreux points de vente anciennement Casino, ne cache pas ses ambitions.Père de trois filles et marié à l’ancienne ministre Charlotte Caubel, M. Bompard n’a pas encore fait connaître officiellement sa volonté de poursuivre l’aventure chez Carrefour.Son nom est régulièrement avancé pour diriger d’autres grandes entreprises françaises, même s’il est récemment devenu patron de la fédération patronale de la grande distribution, la FCD, où ses homologues sont plutôt laudateurs sur son action.

Taxis en grève: l’exécutif compte “taper fort” sur les VTC, nouvelle réunion le 11 juin sur le transport de patients

Une intensification des contrôles des VTC contre la maraude et le “racolage” illégaux et une série de réunions techniques et locales avant un nouveau point d’étape le 11 juin sur l’épineux dossier du transport sanitaire: le gouvernement continue de vouloir déminer face à la fronde des chauffeurs de taxi mobilisés depuis plus d’une semaine. Epilogue d’une journée où les fédérations de taxi ont navigué entre les ministères, leurs représentants et des membres du gouvernement se sont retrouvés mardi soir pour une réunion d’environ trois heures au ministère de la Santé sur la nouvelle tarification pour le transport des malades.Elle a débouché sur la promesse d’une série de réunions techniques et de réunions au niveau des départements entre préfectures, caisses d’assurance maladie et les fédérations avant un nouveau rendez-vous prévu le 11 juin. “Il est hors de question d’avoir une convention qui mettrait à mal notamment le milieu rural, puisqu’il n’y a pas d’alternative sur des transports en commun ou autres”, a notamment déclaré le ministre de la Santé Yannick Neuder.Ce texte qui a servi de déclencheur à la fronde des taxis prévoit une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique, avec un système conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. Objectif: limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire.Dans la soirée, à Paris, trois représentants de fédérations de taxis ont fait le compte rendu de la réunion devant une assemblée houleuse de quelque 200 chauffeurs de taxis rassemblés boulevard Raspail, point de fixation de la mobilisation. Au milieu de cris “c’est tout ou rien!”, Abdelatif Grine, vice-président de la Fédération nationale des taxis indépendants a appelé à poursuivre la grève, mais les deux autres représentants, Bernard Crebassa (Fnat) et Bilal Bouammar (FTI 69) n’ont pas donné de consignes claires.Le Premier ministre a assuré mardi matin que la réforme de la rémunération du transport de malades s’appliquerait bien début octobre.”Mais on va définir ces économies avec eux (les taxis)”, a déclaré François Bayrou sur BFMTV/RMC, alors que la réforme vise 300 millions d’euros d’économies en trois ans.”On ne cherche pas de coupable, on ne cible personne”, a assuré la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.- Opérations escargot -Mardi matin une réunion au ministère des Transports avait débouché sur la promesse du ministre Philippe Tabarot “de rappeler les règles et taper fort au niveau des contrôles” à l’encontre des VTC. Pour empêcher les VTC de faire de la maraude autour des gares et des aéroports, des amendes forfaitaires, “plus dissuasives et immédiates”, seront étendues dans les trois prochains mois à l’ensemble du territoire, a indiqué le ministère après cette réunion qui rassemblait aussi des représentants des ministères de l’Économie, du Travail et de l’Intérieur.”C’est la première fois qu’on a un ministre qui est prêt à s’engager pour véritablement distinguer les deux activités, taxi et VTC”, a réagi le président de l’Union nationale des taxis Rachid Boudjema. Depuis huit jours, les taxis enchaînent les nuits boulevard Raspail et les opérations escargot, ponctuées de mises à feu de pétards et de fumigènes.A Pau, devenu un des centres de la mobilisation parce qu’elle a pour maire François Bayrou, environ 200 taxis ont organisé une opération escargot mardi après-midi, selon la police. “C’est facile de mettre des milliers de policiers à contrôler les pauvres petits chauffeurs” de VTC, a lancé Marc, 52 ans, taxi de Seine-et-Marne. Le gouvernement compte également “travailler” sur une “durée minimale” de réservation préalable pour les VTC. La plateforme Uber l’a aussitôt accusé de “céder aux intérêts corporatistes des taxis”. Une telle mesure “nuirait gravement à la liberté de se déplacer de millions de passagers” et “impacterait significativement les revenus des chauffeurs”, a déploré une porte-parole de l’entreprise américaine Uber.Le gouvernement évalue aussi la possibilité d’un “agrément” pour autoriser les plateformes à exercer en France. Les représentants des VTC sont convoqués lundi 2 juin et les plateformes qui les font travailler (Uber, Bolt…) le 3 juin. “Il ne faudrait pas que les VTC soient les dommages collatéraux d’un conflit qui oppose gouvernement et taxis”, a prévenu Fabian Tosolini, délégué du syndicat de VTC Union-Indépendants. “On a déjà alerté le ministère pour dire qu’il y avait beaucoup trop de VTC. Ce déséquilibre, orchestré par les plateformes, a fait exploser les temps d’attente entre deux courses. Pour survivre, un certain nombre de VTC ont été tentés de se mettre sur des positions stratégiques, pas réglementaires”, comme près des aéroports, a expliqué Fabian Tosolini. bur-tsz-pbo-agu-lby-grd-nal/cbn

Wall Street soulagée par le répit sur le front de la guerre commerciale

La Bourse de New York a terminé en nette hausse mardi, enthousiaste face à la perspective de négociations commerciales entre les Etats-Unis et l’Union européenne, à la veille des résultats de Nvidia.Le Dow Jones a gagné 1,78%, l’indice Nasdaq a bondi de 2,47% et l’indice élargi S&P 500 a pris 2,05%.”Nous venons d’assister à une belle reprise, avec le retour de l’optimisme commercial”, résume auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Le président américain Donald Trump avait menacé vendredi d’imposer des droits de douane de 50% aux importations européennes à partir du 1er juin, estimant que les négociations n’allaient “nulle part”.Il a ensuite accepté, dimanche, de reporter la date de la mise en place de ces droits de douane jusqu’au 9 juillet après un appel téléphonique avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.”C’est une étape importante qui indique qu’il y a de la place pour les négociations”, assure M. Kourkafas.”Je viens d’apprendre que l’Union européenne nous a rapidement proposé des dates de réunion. C’est un événement positif”, a déclaré mardi le président américain sur son réseau social Truth.”Les investisseurs poussent un soupir de soulagement en constatant que la situation en Europe s’est désamorcée au lieu de s’aggraver davantage”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.Par ailleurs, “la première hausse mensuelle de la confiance des consommateurs depuis novembre renforce le sentiment positif” de Wall Street, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Selon l’association professionnelle Conference Board, la confiance est remontée à 98 points, soit 12,3 points de mieux que le mois précédent, après cinq mois de baisse d’affilée, aussi bien concernant la situation économique présente que celle à venir.Cette remontée est nettement supérieure aux attentes des analystes.Sur le marché obligataire, le taux de rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait à 4,45%, contre 4,51% vendredi en clôture.Désormais, “tous les regards sont rivés sur Nvidia”, selon Adam Sarhan. Le groupe publiera ses résultats mercredi, après la clôture.L’engouement pour le secteur des semiconducteurs, porté par les promesses de la demande liée au développement de l’intelligence artificielle (IA) et de ses besoins en puces électroniques, a été remis en question ces derniers mois à Wall Street.Les investisseurs ont particulièrement réagi à l’arrivée de DeepSeek, un modèle d’IA chinois revendiquant des performances similaires à ses concurrents américains mais qui serait nettement moins gourmand en ressources.En conséquence, des résultats de Nvidia meilleurs qu’attendu par les analystes ou moins bons pourraient faire tanguer la place américaine dans un sens ou dans l’autre, selon Adam Sarhan.Au tableau des valeurs, la chaîne de cinémas AMC a bondi de plus de 23% à 4,01 dollars après avoir réalisé un chiffre d’affaires record à l’occasion du long week-end du “Memorial Day”, férié aux Etats-Unis. “Au total, plus de 7 millions de cinéphiles ont visité un cinéma AMC aux États-Unis ou un cinéma Odeon à l’international de jeudi à lundi”, a assuré le groupe dans un communiqué.La société VF Corp, qui chapeaute plusieurs marques comme les magasins d’équipements de loisirs de plein air The North Face ou les chaussures Timberland, a été recherchée (+12,92% à 13,55 dollars) après que son patron a acheté plus de 80.000 actions de l’entreprise.Le groupe Trump Media, chargé de la gestion des intérêts économiques de Donald Trump, a chuté (-10,38% à 23,05 dollars), les investisseurs étant peu séduits par l’annonce d’une levée d’environ 2,5 milliards de dollars pour constituer une réserve de bitcoins, nouvelle preuve du rapprochement du président américain avec le secteur des crypto-actifs.La société Circle, créatrice de la cryptomonnaie USDC indexée sur le dollar américain, va émettre 24 millions d’actions à un prix unitaire compris entre 24 et 26 dollars lors de son introduction en Bourse, selon des documents officiels transmis au gendarme boursier américain (SEC).