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Face aux blocages, Bayrou évoque un référendum sur la réduction de la dette

Un référendum pour surmonter les blocages politiques, réformer l’Etat et ses finances. C’est l’option mise sur la table samedi par le Premier ministre François Bayrou qui a redit être confronté à un “Himalaya” de difficultés.Rejetant “la méthode de l’artichaut” faite de mesures séparées et disparates, le chef du gouvernement s’est engagé à présenter un “plan cohérent, avec des propositions claires, lisibles” afin de réduire les déficits et la dette, dans un entretien au Journal du Dimanche (JDD) mis en ligne samedi soir.”C’est un plan d’ensemble que je veux soumettre, il demandera des efforts à tout le monde, et par l’ampleur qui doit être la sienne, il ne peut réussir si le peuple français ne le soutient pas”, a-t-il déclaré.Le gouvernement de François Bayrou, qui est parvenu à faire adopter les budgets 2025 de l’Etat et de la sécurité sociale en début d’année, en échappant à une série de motions de censure, est désormais engagé dans la préparation du budget pour 2026. Il estime qu’il lui faut trouver 40 milliards d’euros d’économies pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public de 5,4% du Produit intérieur brut (PIB) cette année, à 4,6% l’an prochain.Dans cet entretien au JDD, le chef du gouvernement reprend les éléments de son diagnostic exposé lors d’une conférence sur les finances publiques le mois dernier. Il avait alors promis de faire connaître avant le 14 juillet ses choix budgétaires pour 2026.”Notre pays a devant lui deux défis massifs, les plus lourds de son histoire récente: une production trop faible et une dette écrasante”, a-t-il appuyé samedi.Privé de majorité à l’Assemblée nationale, se heurtant aux oppositions de secteurs économiques, François Bayrou voit dans le référendum une manière de contourner les blocages. Mais il s’agit d’une prérogative constitutionnelle du chef de l’Etat et un pari politique toujours extrêmement risqué.”Un référendum ne peut être décidé que par le président de la République. Le gouvernement propose, le président décide. Mais la question de l’adhésion des Français aux réformes est bien la question centrale”, a-t-il estimé.Jamais sous la Ve République une telle consultation des Français n’a été organisée pour faire adopter un texte budgétaire.- Une question “grave” et “lourde” -François Bayrou estime que son plan “doit proposer des solutions précises, avec un objectif clair: être moins dépendant de la dette dès cette année, et à l’horizon de quatre ans, revenir sous le seuil des 3% de déficit public”.”Cela passera par une baisse déterminée des dépenses. Par la simplification. Par une meilleure efficacité de l’État et de l’action publique en général”, a-t-il mis en garde, tout en réaffirmant que “la solution n’est pas dans de nouveaux impôts”.”Je pense que la question est assez grave, assez lourde de conséquences pour l’avenir de la nation, pour qu’elle s’adresse directement aux citoyens”, a-t-il ajouté.Dans cet entretien, le leader centriste dresse un constat d’échec des tentatives de mener des réformes de structure dans le domaine de l’Etat et des finances publiques.”Quand on réforme par les voies classiques, par le passage en force, que se passe-t-il? Le pays entre en grève, les manifestations s’enchaînent, et personne ne sait si ceux qui défilent connaissent vraiment le contenu de ce qu’ils contestent”.François Bayrou n’exclut pas une baisse des effectifs des fonctionnaires, qu’il juge “possible et salutaire” mais découlerait d’une réforme des missions de l’Etat et des collectivités territoriales.Premier ministre depuis le 13 décembre, lorsqu’il avait pris la succession de Michel Barnier, censuré sur le budget de la sécurité sociale, François Bayrou met régulièrement en avant l'”Himalaya” qui se dresse devant son action.”Et un Himalaya, ce n’est pas une montagne, c’est une chaîne. Avec plusieurs sommets, tous au-dessus de 8.000 mètres”, a-t-il dit au JDD.

Au Texas, Musk réussit à faire du site de SpaceX une véritable municipalité

Le multimilliardaire américain Elon Musk a réussi samedi son pari de créer une petite ville au Texas autour du complexe industriel de son entreprise spatiale SpaceX, quelque 300 de ses employés ayant voté oui à la quasi unanimité. La plupart des 283 personnes appelées aux urnes, des salariés ou des gens liés au site de Boca Chica Bay, à la frontière mexicaine, avaient jusqu’à 01H00 GMT dimanche pour approuver la transformation de Starbase, un terrain côtier de 4 km2, en municipalité à part entière.Près de 100% des votants — la majorité ayant voté en avance comme c’est en général le cas pour tous les scrutins aux Etats-Unis — ont dit oui et un cadre supérieur de SpaceX sera même le maire de cette commune rebaptisée “Starbase”. “Starbase, au Texas (…) est dorénavant une véritable municipalité!”, s’est exclamé l’homme le plus riche du monde et allié du président Donald Trump, sur son réseau social X.La création de cette ville est une réussite pour Elon Musk qui s’est investi dans la commission Doge chargée par la Maison Blanche de sabrer dans les dépenses publiques, mais qui n’a pas rempli, et de très loin, ses objectifs de coupes claires.Il est également confronté à de grosses difficultés avec son entreprise automobile Tesla et a dit qu’il retournerait progressivement à ses affaires.SpaceX a installé son complexe industriel dans cette zone humide côtière, bordée par le fleuve Rio Grande et des zones naturelles, pour mener des tests et des lancements de fusées. Le site est opérationnel depuis 2019.Le projet d’Elon Musk d’en faire une ville “ne fera que causer plus de destruction environnementale dans la région”, a dénoncé auprès de l’AFP Bekah Hinojosa, cofondatrice d’une organisation locale de défense de l’environnement.”Il y aura plus de décharges illégales, ils augmenteront leurs dangereuses opérations de fusées et provoqueront plus d’activité sismique qui secouera nos maisons, et détruira plus d’habitats naturels”, anticipe-t-elle.- Infrastructures -C’est Elon Musk lui-même, qui a la plus grosse fortune de la planète selon le classement du magazine Forbes, qui avait proposé le nom de Starbase après une visite du site il y a quatre ans.La demande officielle pour en faire une véritable municipalité a été déposée auprès des autorités locales du Texas, un Etat dirigé par les républicains, en décembre, après la victoire de Donald Trump.SpaceX a fait valoir qu’elle y assure déjà la gestion d’infrastructures, dont des routes, et de services de santé ou d’éducation.L’entreprise a par ailleurs promis que la création de la ville ne remettrait pas en cause ses efforts pour réduire son impact environnemental.Sollicitée par l’AFP, SpaceX n’a pas donné suite.En 2024, l’Agence fédérale américaine de protection de l’environnement avait infligé une amende à SpaceX pour des déversements illégaux dans des cours d’eau du Texas.La société a également été accusée d’avoir endommagé des nids d’oiseaux sauvages avec ses fusées.”Pour compenser ce crime odieux, je m’abstiendrai de manger de l’omelette pendant une semaine”, avait ironisé, en réponse, Elon Musk sur les réseaux sociaux.

Cryptomonnaies: un homme libéré deux jours après son enlèvement contre rançon, quatre interpellations

Trois mois et demi après le kidnapping contre rançon du cofondateur de Ledger, le père d’un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies a été libéré samedi soir lors d’un assaut deux jours après son enlèvement en plein Paris, et quatre personnes ont été interpellées.L’homme avait été enlevé jeudi vers 10H30 dans le 14e arrondissement, a précisé le parquet de Paris. Selon une source policière, l’action avait été menée devant témoins par quatre hommes cagoulés qui l’avaient emmené à bord d’un fourgon de livraison.”La victime s’avérait être le père d’un homme ayant fait fortune dans les cryptomonnaies, les faits étant accompagnés d’une demande de rançon”, a souligné le parquet, sans en préciser le montant.D’après le journal Le Parisien, “les malfaiteurs auraient réclamé entre 5 à 7 millions d’euros sous forme de virements en échange de sa libération”.Une source proche du dossier a précisé à l’AFP qu’une somme “très élevée” avait été réclamée par les ravisseurs mais n’avait pas été versée. Les “nombreuses investigations” menées ont permis la libération samedi vers 21H00 de “la victime retenue dans un logement situé dans l’Essonne”, a indiqué le parquet.Blessé, l’homme a été pris en charge par les secours, a-t-on ajouté de même source, sans préciser la nature de ses blessures.Selon la source proche du dossier, l’homme a eu un doigt sectionné.”Lors de cette intervention, quatre individus ont été interpellés” et “placés en garde à vue”, a précisé le parquet.L’otage a été libéré lors d’un assaut de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI) dans le pavillon où l’homme était séquestré, a relaté la source proche.Le lieu où il était retenu a été localisé grâce à une “enquête hors norme”, “d’anthologie”, a souligné cette source, ajoutant que “d’autres mutilations étaient à craindre” si les policiers n’étaient pas intervenus.”Un immense bravo aux enquêteurs qui ont fait un travail exceptionnel pour libérer cet homme et pour interpeller ses ravisseurs”, a réagi sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, saluant l'”engagement décisif” du préfet de police Laurent Nuñez et de ses effectifs.L’épouse de la victime, entendue par les policiers, avait précisé que son mari et son fils, qui détiennent une société de marketing gérant de la cryptomonnaie à Malte, avaient fait l’objet de menaces par le passé, selon la source policière.- Mode opératoire similaire -Une enquête a été ouverte pour arrestation, enlèvement, séquestration et détention arbitraire d’otage pour obtenir l’exécution d’un ordre ou d’une condition, extorsion avec arme, le tout en bande organisée, et participation à une association de malfaiteurs criminelle.  La brigade de répression du banditisme (BRB) et la police judiciaire sont chargées des investigations.Selon la source proche de l’enquête, la brigade de lutte contre la cybercriminalité (BL2C) et la BRI ont également été mobilisées dans cette enquête.Cet enlèvement suivi d’une séquestration avec demande de rançon en cryptomonnaie intervient un peu plus de trois mois après le rapt du cofondateur de Ledger, société spécialisée dans les cryptoactifs.Le 21 janvier, au petit matin, David Balland et sa compagne avaient été kidnappés à leur domicile à Méreau (Cher).L’alerte avait été donnée par Eric Larchevêque, cofondateur de Ledger, qui avait reçu une vidéo d’un doigt coupé de David Balland, accompagnée d’une importante demande de rançon en cryptomonnaie. Séquestré à Châteauroux, David Balland a été libéré le 22 janvier. Sa compagne a été retrouvée ligotée dans le coffre d’un véhicule dans l’Essonne le lendemain.Au moins neuf suspects ont été mis en examen dans cette affaire, dont le commanditaire présumé de cet enlèvement.Par ailleurs, début janvier, un homme de 56 ans avait été retrouvé dans le coffre d’une voiture près du Mans, à plusieurs centaines de kilomètres de son domicile situé dans l’Ain.Selon plusieurs médias, il s’agissait du père d’un influenceur en cryptomonnaies basé à Dubaï, qui publie régulièrement des vidéos sur ses gains, et une demande de rançon avait été faite.mlf-sm-sc-mk/bfa/tmt

Warren Buffett, investisseur de légende et milliardaire aux goûts simples

Gourou du capitalisme moderne au flair aussi légendaire que la sobriété de son train de vie, l’investisseur américain Warren Buffett s’est constitué au fil des décennies la cinquième fortune mondiale grâce à un empire hétéroclite dont il va céder les rênes en fin d’année.Son groupe, Berkshire Hathaway, est devenu la huitième capitalisation boursière au monde, dépassant les mille milliards de dollars à Wall Street, une première pour un groupe américain hors secteur de la tech. Ce conglomérat possède des dizaines d’entreprises (des piles Duracell à l’assureur américain Geico) et des actions dans des sociétés soigneusement sélectionnées, de Coca-Cola à Bank of America, en passant par Chevron ou American Express.Toute sa vie, Warren Buffett, toujours bon pied bon oeil à 94 ans, a préféré investir sur le long terme dans des entreprises stables dont il a épluché les comptes. Une stratégie qui a valu à sa société, depuis qu’il en a pris le contrôle en 1965, un rendement annuel presque deux fois plus important que celui de l’indice boursier S&P 500.Pas d’excentricité non plus dans le quotidien de “l’Oracle d’Omaha”, qui affiche selon Forbes une fortune de 168 milliards de dollars – l’une des seules qui a continué d’augmenter depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier.Client régulier de McDonald’s, la légende fait de lui un buveur de Coca-Cola invétéré, qui habite la même maison depuis 1958, achetée 31.500 dollars, dans sa ville natale d’Omaha (Nebraska), dans le centre du pays.Ses secondes noces sont scellées avec deux anneaux soldés dans une bijouterie de son groupe. Ses seuls loisirs connus: bridge, ukulélé et golf. Il reconnaît toutefois que posséder un jet privé lui facilite la vie.- Grand philanthrope -Pas provocateur comme Elon Musk, il n’ambitionne pas de conquérir l’espace comme Jeff Bezos ou de changer le monde comme Mark Zuckerberg.La discrétion de ce démocrate revendiqué, qui se plaint de ne pas payer assez d’impôts, ne l’empêche pas de distiller des avis tranchés sur l’économie et quelques piques sur le bitcoin, l’intelligence artificielle ou la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Chaque année, des milliers de petits investisseurs se pressent pour l’écouter à l’assemblée générale de Berkshire, désignée comme le “Woodstock” des capitalistes.Avec son grand ami, le fondateur de Microsoft Bill Gates, il lance en 2010 “The Giving Pledge”, un club de milliardaires prêts à donner au moins la moitié de leur fortune à des associations caritatives.Au cours de sa vie, il a fait don de quelque 60 milliards de dollars – un record – dont 43 milliards à la Fondation Bill et Melinda Gates. En 2024, il a annoncé que sa fortune serait léguée à la fondation Susan Thompson Buffett, du nom de sa défunte première femme, et aux trois fondations dirigées par ses enfants.Né le 30 août 1930 dans une famille de classe moyenne, Warren Buffett se lance sur les marchés à 11 ans. Il a 13 ans quand il doit remplir pour la première fois une feuille d’impôts après ses premiers gains en bourse.Il envisage d’abandonner ses études, mais face au veto de son père, un courtier devenu parlementaire, il entre à l’école de commerce de Wharton en Pennsylvanie puis rejoint l’université du Nebraska.Recalé par Harvard, il intègre l’université Columbia à New York.Il commence sa carrière à Wall Street mais fonde dès 1956 sa société d’investissement, Buffett Partnership, fusionnée en 1965 avec le groupe textile Berkshire Hathaway. Avec son acolyte Charlie Munger, décédé en 2023 à 99 ans, il transforme Berkshire en conglomérat gigantesque.- Vieille économie -Ce père remarié de trois enfants, avide lecteur de la presse financière et généraliste, s’est évertué à dénicher les entreprises et valeurs sous-évaluées à ses yeux et à attendre qu’elles se bonifient.Cela ne l’empêche pas de nouer des accords très rémunérateurs, comme quand il vient renflouer Goldman Sachs en 2008 ou Bank of America en 2011.Ses investissements sont plutôt dans la vieille économie américaine. Apple est l’une des rares valeurs technologiques à trouver grâce à ses yeux. Après avoir massivement investi depuis 2016, Berkshire avait liquidé à l’été 2024 la moitié de ses actions pour 50 milliards de dollars.Sous ses airs de gentilhomme se cache un homme d’affaires impitoyable. Cheveux blancs, grosses lunettes, souvent en costume classique tranché par une cravate de couleur, il peut encore disserter longuement sans montrer aucun signe de fatigue.A l’AG 2024 du groupe, il reconnaissait pour la première fois son caractère mortel, lançant aux actionnaires: “J’espère bien que vous serez là l’année prochaine… et moi aussi!”Son successeur désigné, Greb Abel, lui succédera à la tête du groupe en fin d’année.

L’investisseur Warren Buffett annonce quitter la tête de son groupe à la fin de l’année

Après plus d’un demi-siècle de règne, l’investisseur révéré des milieux financiers Warren Buffett, 94 ans, a annoncé samedi son intention de quitter à la fin de l’année la tête de son conglomérat Berkshire Hathaway, avec lequel il a amassé des milliards.”Le moment est venu pour Greg (Abel, successeur désigné du milliardaire, ndlr) de devenir directeur général de l’entreprise à la fin de l’année”, a assuré celui qui est surnommé “l’oracle d’Omaha” lors de l’assemblée générale de Berkshire Hathaway.Aujourd’hui vice-président du groupe, Greg Abel, 62 ans, a été désigné en 2021 pour prendre la succession de Warren Buffett.”Après une longue et fructueuse carrière dans le monde de la finance, le magicien de Wall Street prend sa retraite”, a commenté auprès de l’AFP l’analyste financier Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.Berkshire Hathaway, une ancienne PME textile, est devenu au fil des années un conglomérat gigantesque sous l’impulsion de M. Buffett et vaut aujourd’hui plus de 1.000 milliards de dollars à Wall Street, une première pour un groupe américain hors secteur de la tech.- “Fin d’une époque” -“C’est l’un des plus grands investisseurs de notre époque. Ses résultats parlent d’eux-mêmes: il a surpassé le S&P 500 (l’indice de référence à la Bourse de New York, ndlr) sur un an, cinq ans, dix ans et vingt ans” en termes de rendement, a relevé auprès de l’AFP l’analyste financier Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Toute sa vie, Warren Buffett a préféré investir sur le long terme dans des entreprises stables dont il a épluché les comptes, lui permettant de constituer au fil des décennies la cinquième fortune mondiale.Son conglomérat possède aujourd’hui des dizaines d’entreprises (des piles Duracell à l’assureur américain Geico) et des actions dans des sociétés soigneusement sélectionnées, de Coca-Cola à Bank of America, de Chevron à American Express.”C’est vraiment la fin d’une époque – le plus grand investisseur pur de ces dernières générations met enfin un terme à sa carrière, et il part en beauté”, a salué auprès de l’AFP l’analyste Steve Sosnick, d’Interactive Brokers.Dimanche, le conseil d’administration de Berkshire Hathaway “pourra me poser des questions” sur cette décision, a assuré samedi Warren Buffett. Ses membres “vont digérer” l’annonce et seront “unanimes en faveur de cette décision”, a-t-il anticipé.L’avis du conseil d’administration sera rendu formellement “dans quelques mois”, selon M. Buffett.- Critique des droits de douane -L’investisseur a indiqué que même s’il transmettait les rênes à Greg Abel, qui aurait “le dernier mot”, il “resterait dans les parages” et “pourrait être utile dans quelques cas”, sans préciser en quoi consisterait son rôle.Cette annonce, intervenue en fin d’assemblée générale de Berkshire Hathaway, a provoqué un torrent d’applaudissements des actionnaires présents sur place à Omaha, dans le Nebraska (centre).Comme un testament, Warren Buffett avait, en début de journée, estimé que “le commerce ne doit pas être une arme”, une critique directe de la guerre commerciale lancée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche.”Il n’y a pas de question” quant au fait que toucher au commerce, notamment via des droits de douane, “peut être un acte de guerre”, avait lancé l’investisseur.Selon lui, Washington devrait “chercher à faire du commerce avec le reste du monde”. “Nous voulons un monde prospère” et aller dans cette direction “ne se fera pas (aux) dépens” des Etats-Unis, avait assuré M. Buffett.

Nouvelle grève chez Décathlon pour réclamer des hausses de salaire

Quelques centaines de salariés de la chaîne de magasins d’articles de sport Decathlon ont observé des arrêts de travail vendredi et samedi dans toute la France à l’appel de la CFDT pour demander de meilleurs salaires et conditions de travail, a indiqué le syndicat à l’AFPSelon Sébastien Chauvin, délégué syndical CFDT, plus de 500 salariés avaient répondu à l’appel à la grève vendredi et samedi, pour des arrêts de travail de quelques heures ou d’une journée, dans une centaine de magasins en France. Le mouvement n’a toutefois pas entraîné de fermeture de magasin.La groupe compte environ 20.000 salariés en France dont 12.000 travaillent en magasin, selon M. Chauvin.”Nous revendiquons des salaires qui correspondent à nos responsabilités et à notre investissement, un meilleur système d’évaluation annuel et plus d’effectifs en CDI”, a-t-il détaillé, précisant que le mouvement était aussi soutenu par la CGT.De son côté, la direction a indiqué à l’AFP que “l’enseigne rest(ait) particulièrement attentive aux questionnements et revendications exprimés. Décathlon poursuit un dialogue direct et régulier avec ses équipes”.La direction n’était pas en mesure samedi d’évaluer le nombre de grévistes.A Paris, une dizaine d’employés de Décathlon syndiqués à la CFDT avaient prévu de se retrouver samedi après-midi devant le magasin de la place de la Madeleine mais une averse de grêle a perturbé le rassemblement, qui s’est finalement déroulé dans les allées du magasin.Ils dénonçaient les conditions de travail dans ce magasin, degradées selon eux par les lourds travaux effectués depuis plusieurs mois dans l’immeuble qui l’abrite.”Ce magasin est celui qui fait le plus gros chiffre d’affaires du groupe au niveau mondial, 60 millions d’euros. La direction n’a pas voulu le fermer pendant les travaux”, regrette Sébastien Chauvin.La CFDT, troisième organisation syndicale au sein du groupe mais première chez les employés, avait déjà lancé un appel à la grève en décembre pour réclamer des hausses de salaire.Les grèves restent toutefois assez rares dans cette chaîne qui appartient au groupe Mulliez (Auchan, Boulanger, Leroy Merlin).

Le projet d’Elon Musk de créer une ville en passe de devenir réalité au Texas

Des électeurs du Texas sont appelés à se prononcer samedi sur le projet du milliardaire Elon Musk de créer une ville autour du complexe industriel de son entreprise spatiale SpaceX dans le sud des Etats-Unis.Un peu moins de 300 personnes, en majorité des employés de SpaceX, pourront voter jusqu’à 19H00 locales (01H00 GMT dimanche) pour transformer le complexe de Starbase, un terrain côtier de 4 km2 situé à la frontière avec le Mexique, en une ville à part entière.La majorité d’entre eux ont déjà voté par anticipation.Elon Musk figure sur la liste des électeurs, a déclaré à l’AFP Remi Garza, le responsable des élections du comté de Cameron. Il a précisé que le milliardaire ne s’était pas encore prononcé au 29 avril, date de clôture du vote anticipé.La création de cette ville serait un succès pour Elon Musk, qui s’est investi dans la commission chargée par Donald Trump de sabrer dans les dépenses publiques, mais sans remplir ses objectifs, et fait face à des difficultés avec son entreprise automobile Tesla.SpaceX a installé son complexe industriel dans cette zone humide côtière, bordée par le fleuve Rio Grande et des zones naturelles, pour mener des tests et des lancements de fusées. Le site est opérationnel depuis 2019.Le projet d’Elon Musk d’en faire une ville “ne fera que causer plus de destruction environnementale dans la région”, dénonce auprès de l’AFP Bekah Hinojosa, cofondatrice d’une organisation locale de défense de l’environnement.”Il y aura plus de décharges illégales, ils augmenteront leurs dangereuses opérations de fusées et provoqueront plus d’activité sismique qui secouera nos maisons, et détruira plus d’habitats naturels”, anticipe-t-elle.- Infrastructures -C’est Elon Musk lui-même, homme le plus riche du monde selon le magazine de référence Forbes, qui avait proposé le nom de Starbase dans une publication sur les réseaux sociaux à l’issue d’une visite du site il y a quatre ans.La demande officielle visant à en faire une ville à part entière avait été déposée auprès des autorités locales en décembre 2024.SpaceX a fait valoir qu’elle y assure déjà la gestion d’infrastructures, dont des routes, et de services de santé ou d’éducation.L’entreprise a par ailleurs promis que la création de la ville ne remettrait pas en cause ses efforts pour réduire son impact environnemental.Sollicitée par l’AFP, SpaceX n’a pas donné suite.En 2024, l’Agence américaine de protection de l’environnement avait infligé une amende à SpaceX pour des déversements illégaux dans des cours d’eau du Texas.La société a également été accusée d’avoir endommagé des nids d’oiseaux sauvages avec ses fusées.”Pour compenser ce crime odieux, je m’abstiendrai de manger de l’omelette pendant une semaine”, avait ironisé, en réponse, Elon Musk sur les réseaux sociaux.

Apple s’ouvre aux paiements hors de sa boutique d’applications, un tournant

Apple autorise désormais les éditeurs d’applications aux Etats-Unis à passer, sans frais ou commission, par une autre plateforme de paiements que la boutique du groupe, l’App Store, pour se mettre en conformité avec une décision de justice, un tournant.Le groupe a acté ce changement majeur en mettant à jour son règlement sur les applications, publié sur son site.Mercredi, la juge fédérale d’Oakland (Californie) Yvonne Gonzalez Rogers avait accusé la firme à la pomme de ne pas se plier à sa décision rendue il y a plus de trois ans et qui l’oblige théoriquement à ouvrir les iPhone à des boutiques d’applications concurrentes à la sienne.En septembre 2021, la magistrate avait estimé qu’Apple ne pouvait plus imposer aux éditeurs d’applis de passer par l’App Store, sa boutique en ligne, ainsi que par son système de paiement, qui prélève en moyenne une commission de 30%.L’exclusivité de l’App Store était jusqu’ici une immense source de revenus pour Apple.L’activité de services, qui comprend la boutique d’applications, les plateformes de streaming musical (Apple Music) et vidéo (Apple TV), ainsi que le stockage de données à distance (iCloud) pèse désormais 28% des revenus de l’entreprise.En Europe, le Règlement sur les marchés numériques (“Digital Markets Act” ou DMA), entré en vigueur l’an dernier, oblige les six plus gros acteurs mondiaux de la tech, dont Apple, à ouvrir leurs plateformes à la concurrence.Sous pression des régulateurs et de la justice, Apple avait déjà permis à certains éditeurs d’en passer par un autre système de paiement, via une page internet, mais prélevait encore 27% de commission.La nouvelle mouture du règlement ne mentionne pas de commission, ce qui signifie que le recours à une plateforme tierce est désormais sans frais. Le changement ne s’applique, en l’état, qu’aux Etats-Unis.Dans sa décision rendue mercredi, Mme Gonzalez Rogers ordonne notamment à Apple de ne plus prélever aucune commission sur les transactions réalisées hors de sa boutique d’applications.Elle lui intime également de ne plus envoyer de message aux usagers qui souhaitent passer par une boutique ou une application tierce, sauf pour leur indiquer qu’ils ne passent pas par l’App Store.- “Un nouveau monde” -Apple a expliqué, dans un message posté sur son site, que la mise à jour de son règlement visait à se mettre “en conformité avec une décision de justice aux Etats-Unis”. Le groupe a indiqué qu’il prévoyait de faire appel.”La défaite d’Apple en justice ouvre un nouveau monde aux développeurs d’applications”, a estimé, sur X (ex-Twitter), David Heinemeier Hansson, responsable technique de la société de création d’applis 37signals. “Des modèles économiques entiers étaient impossibles sous le régime des 30%” de commissions.”Les cartes sont rebattues”, a abondé, sur X également, Hamza Alsamraee, fondateur de la start-up d’intelligence artificielle (IA) NewForm.Vendredi, la plateforme de streaming audio Spotify a annoncé qu’Apple l’avait autorisé à mettre à jour son application pour offrir désormais la possibilité de payer en dehors de l’App Store.”Si Apple perd des commissions sur l’App Store, ils pourraient essayer d’augmenter les revenus provenant d’autres sources, comme les frais imputés aux développeurs ou pour la publicité, ce qui pourrait créer de nouvelles difficultés” pour les clients de la société, prévient Jin-Hyuk Kim, professeur d’économie à l’université de Colorado.Avi Greengart, analyste du cabinet Techsponential, ne s’attend pas à ce que cette refonte “ait tant d’impact que cela sur le chiffre d’affaires d’Apple”.”Apple Services bat des records trimestre après trimestre”, dit-il, “parce qu’il y a de plus en plus d’appareils Apple en circulation et que les gens font de plus en plus de choses depuis leur téléphone”.Sur l’exercice 2024, clôturé fin septembre, le chiffre d’affaires des services a frôlé les 100 milliards de dollars (96).”Pour les petits développeurs, l’App Store reste la meilleure façon de trouver des consommateurs sans avoir à investir les sommes que vont dépenser Epic Games ou Spotify pour mettre en place des moyens de paiement alternatifs”, a jugé Carolina Milanesi, du cabinet Creative Strategies.”Et pour la plupart des consommateurs, les étapes supplémentaires (que nécessite le paiement hors du système Apple) ne valent pas le coup s’ils ne dépensent pas beaucoup”, a-t-elle poursuivi. “C’est plus simple de passer par l’App Store.”

Wall Street termine la semaine en hausse, optimiste après l’emploi américain

La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, portée par un vent d’optimisme après la publication de chiffres de l’emploi américain meilleurs qu’attendu et la possibilité de négociations commerciales entre Pékin et Washington.Le Dow Jones a gagné 1,39%, l’indice Nasdaq 1,51% et le S&P 500 1,47%, cet indice effaçant toutes ses pertes depuis le 2 avril, date à laquelle Donald Trump a annoncé une vague de droits de douane prohibitifs ciblant les partenaires commerciaux de Washington.La publication, avant l’ouverture, des données sur l’emploi américain pour le mois d’avril “a fait l’effet d’une bombe (…), Wall Street étant rassurée sur la solidité de l’économie”, note Jose Torres, d’Interactive Brokers.Ce nouvel indicateur montre que “les données économiques concrètes ne corroborent toujours pas les pires craintes du marché concernant les droits de douane”, relève auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.Le taux de chômage est resté stable le mois dernier dans la première économie mondiale, à 4,2%, selon le ministère du Travail. Les Etats-Unis ont créé 177.000 emplois sur la période, moins qu’un mois plus tôt (185.000, chiffre révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les marchés (autour de 133.000, selon le consensus publié par MarketWatch).Ce sont les premières données officielles sur l’emploi couvrant la période suivant la spectaculaire annonce du président Donald Trump d’une montagne de nouvelles taxes sur les produits importés aux Etats-Unis.Les derniers chiffres de l’emploi n’ont “toujours pas vraiment capturé l’entièreté de l’impact réel des droits de douane”, souligne Patrick O’Hare.Mais, souligne l’analyste, “le marché se permet d’adopter une approche optimiste, sachant qu’il y a beaucoup de négociations commerciales en cours”.La Chine a annoncé vendredi “évaluer” une proposition de négociations émanant de Washington. Le président américain Donald Trump a lui assuré qu’il y avait “de très fortes chances” que les deux pays parviennent à un accord.De son côté, le Japon a salué jeudi des “discussions franches et constructives” avec l’administration Trump, à l’heure où Tokyo prépare d’éventuelles concessions et évoque l’arme des bons du Trésor.Peuve que l’optimisme gagne la place américaine, “les opérateurs se tournent vers les actifs à risque en achetant des actions dans tous les secteurs (…) tout en réduisant leur exposition au billet vert, aux bons du Trésor”, assure Jose Torres.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se tendait nettement à 4,31%, contre 4,22% jeudi en clôture.Par ailleurs, la saison des résultats continue de battre son plein.Le géant Apple a accusé le coup (-3,84%) après avoir publié jeudi des résultats supérieurs aux attentes pour les trois premiers mois de l’année, mais prévenu qu’il s’attend à un bond de ses coûts au deuxième trimestre du fait des droits de douane américains.Amazon (-0,12%) n’a pas profité de résultats meilleurs qu’attendu au premier trimestre, soutenus par le dynamisme de l’informatique à distance (cloud) et de l’intelligence artificielle (IA). Le groupe a été quelque peu lesté par des prévisions inférieures aux projections du marché, affectées par un contexte incertain.L’application d’apprentissage des langues Duolingo a bondi de plus de 21% après avoir revu à la hausse ses prévisions à la fois pour le deuxième trimestre et l’année complète.L’éditeur américain de jeux vidéo Take-Two Interactive, la maison mère de Rockstar Games, a plongé de 6,66% après avoir annoncé vendredi le report du très attendu “Grand Theft Auto VI” (“GTA VI”), nouvel opus de la série de jeux vidéo d’action, au 26 mai 2026.

Le gouvernement américain demande à une juge de démanteler l’activité publicitaire de Google

Le gouvernement américain a réclamé vendredi le démantelement de l’activité de Google dans la publicité en ligne à la juge fédérale chargée de déterminer le sort du groupe, après l’avoir reconnu coupable de monopole.La représentante du ministère de la Justice Julia Tarver Wood a fait valoir, lors d’une audience à Alexandria (Virginie), que la filiale d’Alphabet avait déjà “trouvé des moyens de se soustraire à la loi”.Laisser intact “un monopoliste récidiviste” ne permettrait donc pas, selon le ministère public, de régler le problème posé par la position dominante de Google sur le marché de la publicité numérique.L’audience de vendredi était une étape avant un nouveau procès pour déterminer la peine infligée à Google, qui doit se tenir fin septembre.La juge Leonie Brinkema a estimé, dans sa décision rendue mi-avril, que le groupe de Mountain View (Californie) était bien en situation de monopole dans le domaine des logiciels de placement de publicités sur des sites en ligne ainsi que pour les plateformes mettant en relation annonceurs et éditeurs de site.Le gouvernement souhaite que Google se sépare de ces deux outils.Dans un autre dossier, le juge fédéral de Washington Amit Mehta a déterminé que Google était en situation d’abus de position dominante pour la recherche sur internet.Un procès se tient actuellement pour déterminer la peine imposée au groupe. Dans cette affaire, le gouvernement demande, entre autres, la cession par Google de son navigateur Chrome.”Des modifications de comportement ne seraient pas suffisantes”, a fait valoir Julia Tarver Wood, concernant la publicité, “car cela n’empêcherait pas Google de trouver d’autres moyens de s’assurer une position dominante”.Google a suggéré lui de prendre des engagements consistant à partager, avec annonceurs et éditeurs, des données relatives à ses plateformes.L’avocate du groupe, Karen Dunn, a pris acte des “questions de crédibilité” visant Google dans le dossier et indiqué que l’entreprise accepterait que la mise en oeuvre de ces engagements fasse l’objet d’une supervision.La juge Brinkema a recommandé aux parties de s’accorder avant le procès, pour éviter des coûts et des délais supplémentaires.