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La directrice générale du réseau social X, Linda Yaccarino, annonce son départ

La directrice générale du réseau social X, Linda Yaccarino, a annoncé mercredi qu’elle allait quitter ses fonctions, tout juste deux ans après avoir pris la tête de l’entreprise, propriété du milliardaire Elon Musk, sans préciser les raisons de son départ.Dans un message posté sur X, la dirigeante s’est dite “immensément reconnaissante” envers M. Musk “pour sa confiance”, ajoutant être “incroyablement fière” du travail réalisé, notamment selon elle dans la “protection de la liberté d’expression”.Le patron de Tesla et SpaceX avait embauché cette figure américaine des médias six mois après avoir racheté Twitter pour 44 milliards de dollars. La valeur de la plateforme avait chuté à 20 milliards sur la même période, sous l’effet des mesures du nouveau propriétaire – licenciement de deux tiers des employés, retour de personnalités controversées, bouleversement du système d’authentification des comptes, etc – qui avaient fait plonger la confiance des utilisateurs et des annonceurs.”Je lui suis profondément reconnaissante de m’avoir confié la responsabilité de défendre la liberté d’expression, de redresser l’entreprise et de transformer X en une application universelle”, a déclaré Linda Yaccarino.Elon Musk n’a cependant jamais vraiment cédé le contrôle du réseau social, dont il s’est largement servi pour faire campagne pour Donald Trump l’année dernière, puis pour dénigrer le président des Etats-Unis et des élus républicains, jusqu’à annoncer le lancement de son propre parti ce weekend, “parti de l’Amérique”.Il a surtout ajouté Grok, rival de ChatGPT et produit de sa start-up d’intelligence artificielle (IA) xAI au service. L’assistant IA suscite régulièrement de nouvelles polémiques avec des propos controversés, notamment racistes, car ses paramètres sont plus souples que ceux des autres principaux modèles d’IA générative.xAI a fusionné avec X en mars lors d’une opération valorisant xAI à 80 milliards de dollars et le réseau social à 33 milliards de dollars.Avant X, Linda Yaccarino a passé douze ans chez NBCUniversal,  filiale du câblo-opérateur Comcast, où elle a contribué à unifier l’ensemble des médias du groupe au sein d’une même plateforme publicitaire, pour simplifier l’offre aux annonceurs. Pendant son mandat, X a lancé plusieurs nouvelles fonctionnalités, notamment Community Notes, un système de vérification des faits participatif, et a annoncé le développement de “X Money”, un service financier s’inscrivant dans la vision d’Elon Musk de transformer la plateforme en une “application universelle”.”Je suis extrêmement fière de l’équipe de X – le redressement historique que nous avons accompli ensemble est tout simplement remarquable”, a-t-elle affirmé mercredi.Elle a promis de continuer à soutenir ses anciens collègues “dans la suite de cette aventure pour continuer à changer le monde”.

Wall Street avance malgré les menaces douanières de Trump

La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, peu ébranlée pour le moment par les dernières menaces de Donald Trump sur le plan commercial et dans l’attente du compte rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale (Fed).Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,41%, l’indice Nasdaq avançait de 0,51% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,40%.

Publicités “trompeuses”: Lidl ira en cassation après sa condamnation à verser 43 millions

La chaîne de supermarchés Lidl va se pourvoir en cassation, suite à sa condamnation par la cour d’appel de Paris au versement de 43 millions d’euros de réparations à Intermarché pour des publicités illicites diffusées pendant près de sept ans à la télévision, les produits vantés par Lidl n’étant pas suffisamment disponibles en magasins.”Lidl fera valoir ses arguments devant la haute juridiction afin de donner à ce contentieux la dimension qu’il mérite”, a indiqué mercredi le groupe à l’AFP. Le distributeur allemand est déclaré “responsable de pratiques commerciales trompeuses” en raison de la diffusion, pendant plusieurs années, de spots publicitaires à la télévision présentant des promotions pour des produits “sans assurer leur disponibilité pendant une durée de 15 semaines dans l’ensemble de ses magasins”, ce qu’exige la loi, indique la décision de la cour d’appel de Paris datée du 4 juillet, relevée mercredi matin par le média La Lettre.Cela revient à “des agissements de concurrence déloyale” envers son concurrent Intermarché “ouvrant droit à réparation”, indique la décision.Les spots publicitaires décriés – 374 entre 2017 et 2023 pour un montant de 584 millions d’euros, selon la décision – “font la promotion de produits présentés à un prix attractif, à travers une utilisation du produit en situation et d’un affichage en gros du prix”, décrit la cour. Mais face à la difficulté d’achalander la totalité de ses plus de 1.500 magasins français pendant au moins quinze semaines – ce que prévoit la loi – Lidl avait adopté une autre méthode, pour laquelle elle a été condamnée : afficher une mention “Supermarchés concernés sur LIDL.FR” à la fin de chaque spot télévisé, d’abord à l’écrit, puis dès 2021 en voix off.  Mais “la Cour constate que cette mention ne figure pas dans les publicités de façon très apparente, dans la mesure où elle n’apparaît sur l’écran que l’espace de quelques secondes, en petits caractères, et tout en bas, à droite”, étant ainsi “susceptible de passer inaperçue aux yeux du consommateur ou à tout le moins d’être mal comprise”, explique l’institution judiciaire. – Pas les mêmes armes -Ces 43 millions d’euros d’indemnisation viennent ainsi réparer le préjudice subi par la société Intermarché, la cour reconnaissant que “du fait du caractère illicite des publicités, elle ne pourra utiliser les mêmes armes que la société Lidl avec des moyens légaux, et que ces publicités télévisuelles conjuguées aux publicités institutionnelles classiques ont un effet fortement fidélisant, augmentant, de ce fait, le coût des campagnes de publicité de reconquête” des clients. Le tribunal interdit également à Lidl de diffuser de nouveau des publicités télévisées pour des produits en promotion qui ne seraient pas disponibles pour une durée de quinze jours dans l’ensemble des magasins, et prévoit une astreinte de 10.000 euros par infraction constatée si cela n’était pas respecté. La société ITM (chargée de la politique commerciale du Groupement des Mousquetaires qui comprend Intermarché et Netto) avait assigné Lidl en justice en 2019 et avait été déboutée en première instance le 30 mai 2022, avant de faire appel. Contacté par l’AFP, Intermarché n’a pas souhaité faire de commentaire.En 2020, dans une précédente procédure judicaire, la Cour de Cassation avait condamné Lidl à verser 4 millions d’euros à Carrefour et 3,7 millions à Intermarché, qui l’avaient conjointement poursuivi en justice, déjà pour non-respect de la loi en matière de publicités à la télévision.  Mais cette fois-ci, Lidl espère l’emporter devant la plus haute instance judiciaire, estimant que “l’arrêt de la cour d’appel de Paris s’inscrit à l’opposé de ce que la même cour avait jugé en septembre 2023 et les autres décisions obtenues devant les tribunaux de commerce (Evry, Paris) et cours d’appel (Lyon) dans ces contentieux, donnant raison à Lidl”, dans une réponse à l’AFP.Le versement des 43 millions d’euros est bienvenu pour Intermarché, en pleine digestion de ses rachats de Casino et plus récemment du belge Colruyt. Pour Lidl, l’opération risque d’être plus douloureuse. D’après le média spécialisé LSA, Lidl France a perdu de l’argent en France au cours de ses deux derniers exercices, 72 millions d’euros en 2023-2024 et 9 millions en 2024-2025.Les deux distributeurs se renvoient la balle sur le terrain judiciaire.Selon le média L’Informé, “Lidl bataille depuis deux ans, au Tribunal de commerce de Paris, pour contester le slogan” d’Intermarché “producteurs et commerçants” estimant qu’il “induit les consommateurs en erreur” en pouvant laisser croire “qu’Intermarché travaille sans intermédiaire”. 

ArcelorMittal “excessivement inquiet” du temps pris par Bruxelles pour “protéger” le marché européen de l’acier

ArcelorMittal France s’est dit mercredi “excessivement inquiet” du temps pris par la Commission européenne pour “protéger” le marché européen de l’acier via notamment une limitation des importations sur le Vieux continent et un soutien à la production européenne, “pas compétitive” en raison du coût du CO2.”Nous sommes excessivement inquiets, car ça prend du temps, ca ne vient pas”, a déclaré le président d’ArcelorMittal France, Alain Le Grix de la Salle, lors d’une audition devant les députés français, durant laquelle il a rappelé que son groupe attendait la concrétisation rapide du plan acier annoncé en mars par Bruxelles avant de pouvoir confirmer un investissement de décarbonation à Dunkerque en France annoncé par le groupe en mai.”Il faut que l’Europe se protège, et rapidement (…) c’est le sujet général de l’industrie en Europe et en France” a-t-il dit.M. Le Grix de la Salle a rappelé l’objectif d’ArcelorMittal de se doter d’un premier four électrique à Dunkerque pour décarboner sa production d’acier, qui pourrait éventuellement être suivi d’un deuxième, à condition que l’Europe mette en oeuvre rapidement son plan acier.”Notre intention est toujours de confirmer le premier four électrique” à Dunkerque “avant la fin de l’année” ou “après l’été”, “dès que la Commission européenne aura confirmé les mesures liées au plan d’acier”, a répété M. Le Grix de la Salle.Le four lui-même devrait être mis en place “d’ici fin 2028 ou début 2029” a-t-il précisé.Le coût de ce premier four à arc électrique (EAF), 1,2 milliard d’euros, est “très élevé” parce qu’il comprend “tout autour l’adaptation du site pour pouvoir recevoir le premier EAF, donc des coûts de structure et de logistique” a expliqué le responsable. Le coût du deuxième, s’il est confirmé à Dunkerque également, devrait être de “700 à 800 millions d’euros”.Quant au projet initial d’ArcelorMittal d’investir aussi dans une usine de réduction directe du minerai de fer par le gaz ou l’hydrogène en remplacement du charbon, connu sous l’acronyme DRP pour “Direct reduction plant”, il a clairement réexpliqué que “ce modèle ne tient pas en Europe” dans les conditions actuelles et “tant que nous n’avons pas une solution pour soutenir l’industrie lourde au niveau des coûts de l’énergie, je pense notamment au gaz” a-t-il dit.

Océans: l’association Bloom attaque l’Etat pour tenter d’interdire le chalutage de fond en France

L’ONG Bloom lance mercredi la première étape d’une procédure judiciaire pour tenter de contraindre l’État à interdire le chalutage de fond dans les eaux métropolitaines, a annoncé l’association, devenue la bête noire des organisations professionnelles de pêcheurs.Bloom va déposer un recours gracieux auprès du ministère de la Transition écologique, chargé de la mer, exigeant “que soient prises sans délai des mesures de nature à faire cesser le préjudice écologique” dans les eaux métropolitaines, “significativement imputable au chalutage de fond”.Ce recours est un préalable à la saisine du tribunal administratif, devant lequel Bloom entend démontrer que la “pratique actuelle” du chalutage de fond “n’est pas compatible avec le cadre juridique européen et national visant à garantir la protection des milieux marins”.L’ONG veut voir la justice “conduire l’État français à prendre des mesures concrètes pour réparer et mettre fin au préjudice écologique” causé par cette pratique qu’elle juge destructrice mais aujourd’hui légale, y compris dans la plupart des aires maritimes protégées (AMP).”Nous sommes conscients que les chalutiers de fond sont dépendants d’un système et ont peu de marge”, c’est pourquoi nous “défendons une transition vers une pêche durable”, a justifié auprès de l’AFP Aymeric Thillaye du Boullay, directeur juridique de l’association qui a elle-même été assignée en juin pour “dénigrement” par des organisations de pêcheurs français.Le lobby européen de la pêche, l’association Europêche, déplore que Bloom ne fasse “pas de distinction entre les zones concernées” et veuille “purement et simplement interdire le chalutage de fond dans toutes les eaux métropolitaines françaises”, dans un communiqué.Europêche, qui regroupe près de 45.000 navires représentant 80.000 pêcheurs, “réaffirme sa position d’une régulation au cas par cas, dans les AMP comme dans l’ensemble des eaux françaises”.L’association de pêcheurs “réitère son engagement à soutenir la restriction d’activités de pêche dans des zones protégées si des preuves scientifiques démontraient un impact négatif significatif du chalut de fond sur un habitat, une espèce ou un écosystème particulier dans ces zones”.De son côté, Bloom entend notamment démontrer que la France ne respecte pas ses engagements européens. Il s’agit de ceux fixés par la Politique commune de la pêche (PCP), qui prévoit “que les incidences négatives des activités de pêche sur l’écosystème marin soient réduites au minimum”.Et de ceux fixés par la Directive cadre stratégie pour le milieu marin, qui impose aux États membres de “maintenir ou restaurer un bon état écologique (BEE) des écosystèmes marins”, au plus tard en 2020.Bloom, s’appuyant sur des études scientifiques commandées par l’État pour évaluer ce BEE, estime que l’objectif n’est pas respecté.L’association attaque aussi l’État sur son application des directives européennes Habitats et Oiseaux, à l’origine des zones Natura 2000, qui font l’objet depuis 2016 de dérogations “tellement larges que le principe est contourné”, ajoute Aymeric Thillaye du Boullay.Sur 123 zones Natura 2000 en France, où une évaluation des risques posés par la pêche est obligatoire, près de la moitié n’ont pas été réalisées ou terminées, et seules 18 ont conduit à des mesures d’encadrement, dénonce ce responsable. Le 8 juin, à la veille du sommet des Nations unies sur les océans de Nice, le gouvernement a annoncé un renforcement des AMP, avec une limitation du chalutage de fond sur 4% des eaux hexagonales d’ici fin 2026.

DPE modifié en faveur des chauffages électriques, potentiellement 850.000 passoires énergétiques en moins

Le Premier ministre a annoncé mercredi une modification du calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements, principal outil de la rénovation énergétique des bâtiments, qui sera plus favorable aux chauffages électriques à partir de 2026. Selon Matignon, cette réforme devrait faire sortir de la catégorie de passoire énergétique 850.000 habitations, sur les 5,8 millions de logements classés F ou G au DPE. Dans le détail, c’est le coefficient de conversion de l’électricité, qui sert à calculer l’énergie réellement consommée à partir des relevés et factures d’énergie, qui va changer, pour passer de 2,3 actuellement à 1,9.Matignon affirme dans un communiqué que cette “évolution permettra de mieux refléter la réalité du mix énergétique français, largement décarboné grâce au nucléaire, et de corriger une inégalité de traitement pénalisant jusqu’ici les logements chauffés à l’électricité”. Le gaz naturel bénéficie d’un coefficient de 1, plus avantageux que l’électricité.Pour Nicolas Goldberg, expert en énergie pour Colombus consulting, la réforme vise à “corriger les DPE qui aujourd’hui défavorisent beaucoup l’électricité dans les petites surfaces, que ce soit en raison du chauffage ou du ballon d’eau chaude”.”Cette modification évite à certains logements de moins de 40 m² d’être classés comme des passoires thermiques parce qu’ils sont à l’électricité, alors qu’ils ne l’auraient pas été s’ils avaient été chauffés au gaz”, détaille-t-il.”Le pendant est que cela décourage la rénovation thermique dans ces petits logements chauffés à l’électricité où les factures peuvent être compliquées pour les locataires”, nuance Nicolas Goldberg. “Cette décision permettra par ailleurs de cibler plus efficacement les aides à la rénovation énergétique sur les logements chauffés aux énergies fossiles”, avance Matignon alors qu’un changement des règles d’attribution de ces aides est actuellement en réflexion. La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a salué cette annonce : “C’est une victoire pour notre mix électrique décarboné à 95%, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, et un signal fort en faveur de l’électrification des logements.”L’électricité “est un atout essentiel pour réussir la rénovation énergétique des logements, lutter contre le dérèglement climatique et renforcer notre souveraineté”, a-t-elle réagi.Pour David Rodrigues, responsable juridique de l’association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie), ce changement de calcul du DPE “n’est ni plus ni moins qu’un positionnement politique pour favoriser l’électricité et le nucléaire, et un cadeau fait aux bailleurs et aux professionnels qui demandaient depuis des années un allègement des contraintes”.Il interroge aussi “le signal envoyé” par cette nouvelle réforme du DPE, déjà modifié à plusieurs reprises, et craint qu’elle “renforce le scepticisme envers le DPE”.  La modification du DPE devrait être effective au 1er janvier 2026, après la publication d’un arrêté prévue pour septembre 2025 et une consultation publique qui sera lancée dans les prochains jours. 

Lidl condamné à verser 43 millions d’euros à Intermarché pour des publicités “trompeuses”

La cour d’appel de Paris a condamné la chaîne de supermarchés Lidl à verser 43 millions d’euros à Intermarché pour des publicités illicites diffusées pendant près de sept ans à la télévision les produits vantés n’étant pas suffisamment disponibles en magasins, d’après un arrêt consulté mercredi par l’AFP.Le distributeur allemand est déclaré “responsable de pratiques commerciales trompeuses” en raison de la diffusion, pendant plusieurs années, de spots publicitaires à la télévision présentant des promotions pour des produits “sans assurer leur disponibilité pendant une durée de 15 semaines dans l’ensemble de ses magasins”, ce qu’exige la loi, indique la décision datée du 4 juillet, relevée mercredi matin par le média La Lettre.Cela revient à “des agissements de concurrence déloyale” envers son concurrent Intermarché “ouvrant droit à réparation”, indique la décision.Les spots publicitaires décriés – 374 entre 2017 et 2023 pour un montant de 584 millions d’euros, selon la décision – “font la promotion de produits présentés à un prix attractif, à travers une utilisation du produit en situation et d’un affichage en gros du prix”, décrit la cour. Mais face à la difficulté d’achalander la totalité de ses plus de 1.500 magasins français pendant au moins quinze semaines – ce que prévoit la loi – Lidl avait adopté une autre méthode, pour laquelle elle a été condamnée : afficher une mention “Supermarchés concernés sur LIDL.FR” à la fin de chaque spot télévisé, d’abord à l’écrit, puis dès 2021 en voix off.  Mais “la Cour constate que cette mention ne figure pas dans les publicités de façon très apparente, dans la mesure où elle n’apparaît sur l’écran que l’espace de quelques secondes, en petits caractères, et tout en bas, à droite”, étant ainsi “susceptible de passer inaperçue aux yeux du consommateur ou à tout le moins d’être mal comprise”, explique l’institution judiciaire. De plus, “en diffusant ces publicités, la société Lidl avait également conscience qu’elle ne garantissait pas la disponibilité des produits, pour une durée suffisante, dans l’ensemble des magasins, ce qui suffit à caractériser l’élément intentionnel des infractions”.- Pas les mêmes armes -Ces 43 millions d’euros d’indemnisation viennent ainsi réparer le préjudice subi par la société Intermarché, la cour reconnaissant que “du fait du caractère illicite des publicités, elle ne pourra utiliser les mêmes armes que la société Lidl avec des moyens légaux, et que ces publicités télévisuelles conjuguées aux publicités institutionnelles classiques ont un effet fortement fidélisant, augmentant, de ce fait, le coût des campagnes de publicité de reconquête” des clients. Le tribunal interdit également à Lidl de diffuser de nouveau des publicités télévisées pour des produits en promotion qui ne seraient pas disponibles pour une durée de quinze jours dans l’ensemble des magasins, et prévoit une astreinte de 10.000 euros par infraction constatée si cela n’était pas respecté. La société ITM (chargée de la politique commerciale du Groupement des Mousquetaires qui comprend Intermarché et Netto) avait assigné Lidl en justice en 2019 et avait été déboutée en première instance le 30 mai 2022, avant de faire appel. Contacté par l’AFP, Intermarché n’a pas souhaité faire de commentaire. Lidl n’a pour l’heure pas répondu aux sollicitations. Le discounter va-t-il décider de se pourvoir en cassation ? En 2020, cette stratégie ne lui avait pas réussi: la Cour de Cassation l’avait condamné à verser 4 millions d’euros à Carrefour et 3,7 millions à Intermarché, qui l’avaient conjointement poursuivi en justice, déjà pour non-respect de la loi en matière de publicités à la télévision.  Le versement des 43 millions d’euros est bienvenu pour Intermarché, en pleine digestion de ses rachats de Casino et plus récemment du belge Colruyt. Pour Lidl, l’opération risque d’être plus douloureuse. D’après le média spécialisé LSA, Lidl France a perdu de l’argent en France au cours de ses deux derniers exercices, 72 millions d’euros en 2023-2024 et 9 millions en 2024-2025.Les deux distributeurs se renvoient la balle sur le terrain judiciaire.Selon le média L’Informé “Lidl bataille depuis deux ans, au Tribunal de commerce de Paris, pour contester le slogan” d’Intermarché “producteurs et commerçants” estimant qu’il “induit les consommateurs en erreur” en pouvant laisser croire “qu’Intermarché travaille sans intermédiaire”. 

Vins et spiritueux: plus d’un tiers de “manquements” lors de contrôles de la Répression des fraudes

La Répression des fraudes a constaté plus d’un tiers d'”anomalies” ou de “manquements” lors de prélèvements et de contrôles effectués auprès de professionnels du vin et des spiritueux en 2022 et 2023, selon une vaste enquête rendue publique mercredi.Les enquêteurs de la DGCCRF (Direction générale de la Consommation, de la Concurrence et de la Répression des fraudes) indiquent avoir contrôlé plus de 7.800 établissements en deux ans, dont quelque 1.600 à la production et 6.200 à la distribution.”La majorité des professionnels étaient en conformité” mais on note “dans le secteur de la production plus de 30% d’anomalies et dans la distribution plus de 40%”, résume Marie Suderie, porte-parole de la DGCCRF, qui rappelle que ces contrôles ont pour but de “protéger les consommateurs”, “préserver la confiance dans l’économie” et “défendre la compétitivité agricole française”.Au niveau de la production, dans les plus de 1.600 établissements contrôlés – caves coopératives, récoltants, négociants, fabricants ou encore tonneliers – un total de 470 prélèvements ont été effectués puis analysés par des laboratoires d’Etat. 38% des opérateurs présentaient “des manquements de différentes natures”. “Ce taux s’explique notamment par l’efficacité du ciblage pratiqué par les enquêteurs, et ne saurait refléter l’importance de la fraude sur le marché”, tient à préciser la Répression des Fraudes.La plupart des anomalies constatées ont conduit à des avertissements ou à des injonctions de mise en conformité, mais 15% d’entre elles ont fait l’objet d’amendes administratives ou de procédures pénales. Les fraudes incluent par exemple des mentions erronées du degré d’alcool sur les étiquettes, ou l’ajout d’ingrédients non autorisés, comme de l’eau ou des colorants.Les investigations “ont déjà donné lieu à des condamnations pénales”: ainsi, en janvier 2023, un réseau en Nouvelle-Aquitaine a été condamné pour la francisation de 34.000 hectolitres de vin espagnol, écopant de peines de prison et d’une amende d’un million d’euros.Dans la distribution, plus de 6.200 établissements – grandes surfaces, cavistes, vente à distance, cafés, restaurants – ont été contrôlés et 202 prélèvements effectués.”43% des opérateurs contrôlés ont présenté des anomalies”, allant d’une “omission de la provenance du vin” sur la carte à la “substitution à l’insu du consommateur” d’un vin par un autre “moins onéreux”, dans de rares cas.Pour les fraudes avérées, la DGCCRF fait état de “40 amendes administratives et 80 procès-verbaux pénaux, qui représentent 3% des suites”.La DGCCRF a “dans un premier temps une approche pédagogique”. L’idée est d’abord “de s’assurer que les professionnels connaissent la réglementation, parce qu’elle peut être changeante ou complexe, et ensuite de passer à des suites plus répressives”, résume sa porte-parole.

Commerce en ligne: l’UFC-Que Choisir alerte sur les “fausses promotions” et saisit la Commission européenne

L’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a annoncé mercredi saisir la Commission européenne “afin de l’alerter sur les dérives persistantes” de certains vendeurs en ligne comme Amazon, Shein ou Cdiscount, qui pratiquent selon elle de “fausses promotions”.L’UFC-Que Choisir “a analysé près de 1.000 annonces comportant un prix barré, issues de six sites majeurs d’e-commerce. Il en ressort que seuls 15% des prix barrés sont de réelles réductions”, déplore l’association dans son communiqué.Au total, l’UFC-Que Choisir s’est penchée sur six des plus gros vendeurs en ligne: Amazon, ASOS, Cdiscount, Shein, Temu, et Zalando, le tout sur une période étalée de février à avril 2025.Dans son analyse, l’association s’en prend à une notion fréquemment utilisée dans le commerce en ligne: le “prix de référence”. “A côté du prix effectif, le commerçant affiche un prix qui est plus élevé. Ce prix de référence est souvent barré et peut être accompagné par un pourcentage ou une somme en euros indiquant le rabais proposé”, explique l’association. Or selon l’UFC, ce prix de référence “est utilisé par le vendeur pour donner l’impression au consommateur que l’offre actuelle est particulièrement avantageuse”. “Certains vendeurs ne fournissent tout simplement aucune explication quant à la nature du prix barré affiché”, note l’association. Pourtant, depuis une directive européenne de 2019 entrée en vigueur en France en 2022, toute annonce d’une réduction de prix doit indiquer le prix précédent pratiqué par le vendeur et le “prix antérieur correspond au prix le plus bas pratiqué par le professionnel à l’égard de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours”, selon la loi. “Alors qu’une réduction de prix souligne que le prix réel a effectivement baissé, un prix +de comparaison+ peut être manipulé librement par le vendeur pour afficher une remise supposée aussi élevée que virtuelle”, souligne l’UFC-Que Choisir, qui ajoute que “plus le prix barré est opaque ou arbitraire, plus la prétendue réduction affichée est importante”.Récemment, le géant asiatique de la mode éphémère Shein s’est vu infliger une amende de 40 millions d’euros pour “pratiques commerciales trompeuses” après une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Concrètement, il est notamment reproché à Shein d’avoir majoré “certains prix avant de leur appliquer une réduction”, ou de ne pas avoir tenu compte “des promotions précédentes” lorsqu’il indiquait un prix de référence.

Merz “prudemment optimiste” sur la possibilité d’un accord commercial UE-USA

Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit “prudemment optimiste” sur le fait qu’un accord sur les droits de douane entre l’UE et les Etats-Unis puisse être conclu “dans les prochains jours, au plus tard d’ici la fin du mois”.”Notre objectif est d’atteindre aussi rapidement que possible un accord avec des droits de douane les plus bas possible (…) Cet objectif n’est pas facile à atteindre en raison des exigences actuelles du gouvernement américain”, a dit Friedrich Merz, dans un discours au Bundestag, chambre basse du Parlement allemand.M. Merz a précisé être en contact téléphonique “aussi bien avec le président américain Donald Trump que la Commission européenne”, qui mène les négociations au nom des 27 Etats membres de l’Union européenne.Lundi soir, Donald Trump avait décidé via un décret présidentiel le report de la date butoir, du 9 juillet au 1er août, pour l’entrée en vigueur de nouvelles surtaxes douanières.De son côté, l’Union européenne (UE) avait rapporté le même jour qu’un “bon échange” téléphonique s’était tenu la veille entre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et Donald Trump.Première économie de l’UE, l’Allemagne est particulièrement sous pression en raison de sa dépendance aux exportations, ce que M. Merz a de nouveau rappelé mercredi”C’est un enjeu important pour l’emploi, un enjeu pour la prospérité de notre pays”, a-t-il dit, citant les secteurs de l’industrie chimique, pharmaceutique, automobile, des machines outils et de la sidérurgie.Il a plaidé ces dernières semaines pour que l’UE conclue avec Washington un accord “simple”, en privilégiant ces secteurs-clés, quitte à consentir certaines surtaxes sur d’autres produits.