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Les Bourses européennes terminent en hausse

Les Bourses européennes ont terminé globalement en hausse mercredi, portées par l’annonce par Donald Trump d’un projet d’intelligence artificielle (IA) comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.L’indice vedette de la Bourse de Francfort, le DAX, a poursuivi sa course aux records et atteint un nouveau pic en séance, à 21.330,87 points, avant de terminer en nette hausse de 1,01%, marquant au passage un nouveau plus haut en clôture, à 21.254,27 points. La Bourse de Paris a pris 0,86%, mais Londres est restée stable (-0,04%).

Conversion de la centrale thermique de Saint-Avold: le temps presse pour les salariés

De longs mois après les premières mobilisations des employés, l’avenir de la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle) est toujours suspendu à des décisions politiques, alors que les contrats de travail des salariés prennent fin en avril, ont-il rappelé dans une pétition mercredi.Dans cette pétition consultée par l’AFP, qui a déjà obtenu plus d’un millier de signatures, le syndicat CFDT de la centrale appelle à “une réponse rapide et favorable de l’Etat pour convertir la centrale”, sans quoi elle devra fermer ses portes “en avril prochain”, date de fin du contrat de travail pour les salariés.Grosse émettrice de CO2, elle devait déjà fermer ses portes en mars 2022, mais entre guerre en Ukraine et déboires du parc nucléaire, elle a repris du service et assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver.Néanmoins les quelque 150 employés de la centrale regrettent que “l’Etat ne daigne se pencher sur son avenir”.Son propriétaire, GazelEnergie, est pourtant “prêt à investir 100 millions d’euros pour pérenniser le site, à travers la conversion de l’unité 6 au biogaz”, rappelle le texte, qui fait aussi état du soutien de “tous (les) représentants politiques régionaux” en faveur d’une conversion.Celle-ci permettrait “de prolonger la durée de vie de la Centrale Emile-Huchet, en décarbonant sa production d’électricité”.En septembre 2023, le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé la conversion des deux dernières centrales à charbon du pays, à Saint-Avold et Cordemais (Loire-Atlantique), d’ici à 2027.Le projet de conversion au biogaz, lui, “avance techniquement”, déclare à l’AFP Thomas About, délégué CFDT à la centrale. “On va toujours plus loin dans les propositions techniques” et des chaudiéristes ou équipementiers sont sollicités pour étudier cette faisabilité.Une telle conversion serait “une première en Europe, mais pas dans le monde”, les Etats-Unis l’ayant déjà fait, selon Thomas About.A Cordemais, EDF, dont l’Etat français est l’unique actionnaire, avait annoncé fin septembre l’abandon du projet Ecocombust visant à convertir à la biomasse la centrale, qui cessera donc de produire de l’électricité à l’horizon 2027.En interne à Emile-Huchet, le syndicat a également engagé des négociations pour prolonger la durée des contrats de travail des employés.”Le devenir de la centrale au charbon de Saint-Avold est suivi depuis plusieurs années par les services de l’Etat, plusieurs projets de reconversion ont été proposés afin de prendre la suite de la centrale actuelle”, a indiqué en réaction le cabinet du ministre en charge de l’Industrie et de l’Energie, Marc Ferracci.”Le projet proposé par Gazel a été actualisé ce jour afin d’en améliorer le modèle économique, il est en cours d’analyse afin de pouvoir répondre au plus vite aux inquiétudes des salariés et des élus locaux”, poursuit le ministère.

Levée de boucliers contre l’idée d’une taxation de certains retraités

Le Rassemblement national et La France insoumise ont tous deux fait part mercredi de leur franche opposition à la proposition de la ministre du Travail de mettre à contribution certains retraités pour financer la Sécurité sociale, une idée également critiquée par des soutiens du gouvernement.”Taxer des retraités qui ont 2.000 euros de retraite” est “totalement scandaleux”, a estimé le vice-président du RN Sébastien Chenu. “S’il y a ça dans le budget (…) je suis favorable à ce qu’on ne laisse pas passer”, a-t-il prévenu sur TF1, en suggérant que ce serait un motif de censure du gouvernement.La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a proposé mardi de faire contribuer certains retraités au financement de la protection sociale. Cette contribution pourrait porter “sur les personnes retraitées qui peuvent se le permettre”, a avancé la ministre, en précisant que “ça peut être 40%” des retraités “en fonction du niveau de pension”. A Matignon, on souligne que la proposition de Mme Panosyan-Bouvet est “une position personnelle”.Pour M. Chenu, ce sujet est “en train de s’ériger en ligne rouge”, considérant qu’une taxation serait équivalente à une “spoliation” du “fruit du travail” des retraités.La volonté dl’ex Premier ministre Michel Barnier de mettre en cause l’indexation générale des retraites sur l’inflation au 1er janvier avait été avancée par le RN pour justifier la censure qui a fait tomber le gouvernement.Même position à l’autre bout de l’échiquier politique. “Je trouve ça scandaleux d’un point de vue démocratique”, a réagi le coordinateur de LFI Manuel Bompard sur BFMTV.- “Très malhonnête” -Si LFI est favorable à “une réforme fiscale pour que les hautes fortunes contribuent davantage”, “essayer de faire croire que c’est une mesure de justice fiscale d’aller s’en prendre aux retraités qui gagnent 2.000 euros par mois, ça me paraît vraiment très malhonnête”, a-t-il jugé.Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a ironisé de son côté sur un “concours Lépine” qui ne lui paraît “pas la meilleure façon de procéder” alors que les débats budgétaires reprennent au Parlement.Le “principe de solidarité” suppose certes de tenir compte des “facultés contributives” de chacun, mais “ce qui m’ennuie un peu (…) c’est qu’il paraît plus aisé d’aller chercher” des contributions “chez les retraités que chez les très hauts patrimoines”, a-t-il déploré devant l’Association des journalistes parlementaires (AJP).La proposition de Mme Panosyan-Bouvet a suscité par ailleurs des réactions contrastées chez les soutiens du gouvernement.Le vice-président d’Horizons Christian Estrosi l’a jugé “inadmissible” sur RTL. “Pour tous les retraités, c’est la même règle. Parce que si on commence à toucher à un niveau de retraite, la porte est ouverte et petit à petit on va en abuser et aller vers les pensionnés les plus faibles”, a jugé le maire de Nice, ville prisée de nombreux retraités.A l’inverse, la députée (MoDem) Perrine Goulet avait estimé mardi, lors d’un point presse à l’Assemblée nationale, “pas inopportun” de réfléchir à une participation des retraités à l’effort de financement des besoins du grand âge. “Il ne faut rien se fermer”, et éviter que les efforts ne “reposent que sur les actifs”, avait-elle souligné.L’idée a également été défendue par le patron du Medef Patrick Martin. Selon lui “tout le monde doit participer à l’effort de guerre” pour réduire les déficits.

Wall Street ouvre en hausse, tirée par les résultats d’entreprises et des annonces de Trump

La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, portée par des résultats d’entreprises globalement au-dessus des attentes et soulagée par des annonces du président américain Donald Trump sur les droits de douane et l’intelligence artificielle.Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,26%, l’indice Nasdaq grimpait de 0,96% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,53%.

Masayoshi Son, l’ami japonais de Trump “touché par Midas”

Masayoshi Son, le magnat japonais à la tête de la nouvelle initiative du président américain Donald Trump en matière d’intelligence artificielle (IA) et PDG de SoftBank, a des antécédents en matière d’investissement à la fois spectaculaires et peu reluisants.Mais avant de brasser des milliards et de côtoyer les puissants, M. Son a aussi connu la misère. Né en 1957 sur l’île de Kyushu (sud-ouest du Japon), sa famille, d’origine coréenne, subsistait difficilement en élevant de la volaille et des porcs.”On ramassait les ordures des voisins pour nourrir nos bêtes. C’était tellement visqueux que j’en avais la nausée (…). On travaillait dur. Et j’ai travaillé dur”, a-t-il raconté un jour en recevant un prix.A 16 ans, débordant déjà d’ambition, il part étudier aux Etats-Unis, contre l’avis de ses parents. Il y restera jusqu’en 1980.Ce long séjour influencera profondément son mode de pensée et d’action de décideur, tranchant avec la recherche permanente de consensus prévalant généralement dans les entreprises japonaises.C’est aux Etats-Unis, où il est  étudiant à Berkeley, qu’il connaît d’ailleurs son premier succès dans les affaires, en vendant pour un million de dollars au groupe électronique Sharp le logiciel de traduction anglais-japonais qu’il a développé.Dans sa vingtaine, Son a fondé le groupe d’investissement SoftBank et a fait des paris colossaux sur Yahoo ! et le géant chinois du commerce électronique Alibaba dans les années 1990.Le premier aurait fait de lui, pendant quelques jours, la personne la plus riche du monde, tandis que le second aurait conforté sa réputation d’entrepreneur “touché par Midas”.Il a créé fin 2016 un colossal fonds de capital-risque, SoftBank Vision Fund, avec le soutien notamment du premier fonds souverain d’Arabie saoudite, pour investir près de 100 milliards de dollars dans des start-up technologiques.- Un premier échec -De nombreux investissements réalisés dans la Silicon Valley ont échoué, parfois de manière spectaculaire.C’est le cas notamment de la société de partage de bureaux WeWork, qui a fait faillite, et d’Oyo Rooms, un groupe hôtelier indien.Au cours de l’exercice 2022/2023, les deux fonds Vision de SoftBank ont enregistré des pertes considérables de 4.300 milliards de yens (32 milliards de dollars à l’époque).Masayoshi Son a donc décidé de s’orienter vers l’intelligence artificielle. La clé de la révolution à venir, espère l’homme de 67 ans, sera la société Arm, détenue majoritairement par SoftBank, le concepteur britannique de puces dont la technologie est présente dans 99% des smartphones.Masayoshi Son souhaite qu’Arm rivalise avec Nvidia, avec qui l’entreprise est actuellement partenaire, et fabrique des puces pour les processus d’IA.Dès le premier mandat de Trump, il avait promis que SoftBank investirait 50 milliards de dollars aux États-Unis et créerait 50.000 emplois.Lors d’une apparition aux côtés du président élu en décembre, et face à une demande insistante de ce dernier sur le ton de l’humour, Masayoshi Son a déclaré qu’il allait maintenant “doubler la mise” en investissant 100 milliards de dollars et en créant des emplois pour 100.000 Américains désormais.Mardi, M. Son est apparu à la Maison Blanche aux côtés de Donald Trump, de Sam Altman (PDG de la start-up d’IA générative OpenAI), et de Larry Ellison, fondateur d’Oracle, pour annoncer le projet Stargate.- “Age d’or” -Le patron de SoftBank a précisé que la coentreprise allait “commencer à déployer immédiatement 100 milliards de dollars”, avec l’objectif d’atteindre un total de 500 sur quatre ans.Il en sera le président, avec SoftBank responsable du financement et OpenAI des opérations. Arm, Microsoft, Nvidia, Oracle et OpenAI fourniront la technologie.”C’est le début d’un âge d’or pour l’Amérique”, pour Masayoshi Son.”Après cela, une superintelligence artificielle viendra résoudre les problèmes que l’humanité n’aurait jamais pensé pouvoir résoudre”, a-t-il dit.Mercredi à Tokyo, l’action de SoftBank Group, le géant nippon des investissements dans la tech, a clôturé sur une envolée de 10,61%.”Masa a retrouvé son mojo”, selon Kirk Boodry, analyste chez Astris Advisory, qui suit SoftBank.”Inévitablement, il y aura des questions sur la manière dont SoftBank finance cela, mais nous pensons qu’ils seront capables d’attirer des partenaires limités (probablement de l’argent du Moyen-Orient comme ils l’ont fait avec Vision Fund) tandis que les ventes d’actifs sont très probablement à l’ordre du jour”, a-t-il ajouté dans une note.Amir Anvarzadeh, d’Asymmetric Advisors, était moins sûr, affirmant que M. Son et M. Trump “aiment tous deux les chiffres”.”A moins que SoftBank ne vende sa participation dans Arm, qui est de toute façon massivement surévaluée, d’où viendra tout l’argent ?”, s’interroge-t-il.

Après plusieurs grèves, Ubisoft tient une “concertation sociale”

Après une année 2024 marquée par des difficultés financières et plusieurs journées de grève, le géant du jeu vidéo Ubisoft veut “apaiser” les tensions mercredi avec une journée de “concertation sociale” réunissant syndicats et représentants du personnel. L’éditeur français souhaite “établir (son) plan de travail 2025 sur les questions sociales” et “permettre à l’entreprise de retrouver sa sérénité”, a-t-il indiqué au moment de l’annonce de cette rencontre en décembre.Des réunions avec des représentants du personnel auront lieu dans ses différents studios français, notamment à Paris, Montpellier et Annecy, tandis que les délégués syndicaux seront reçus au siège d’Ubisoft, en banlieue parisienne.”Cette invitation reste très vague”, a regretté auprès de l’AFP Chakib Mataoui, délégué Solidaires informatique chez Ubisoft, qui espère toutefois des concessions de la direction sur le télétravail et les salaires.Vincent Cambedouzou, délégué du Syndicat des travailleurs du jeu vidéo (STJV), “ne s’attend à rien” mais “reste toujours prêt à répondre à une réelle volonté de dialogue social si elle nous est proposée”.En 2024, Ubisoft a fait face à plusieurs mouvements de grève, notamment en février et en octobre, portant sur les conditions de rémunération et de télétravail.Selon les syndicats, ils ont mobilisé jusqu’à un quart des salariés, sur les 4.000 que compte l’entreprise en France.Jeudi, le STJV a également appelé à une grève nationale dans l’ensemble du secteur le 13 février – “une première”, selon l’organisation – pour demander de meilleures conditions de travail et l’arrêt des suppressions de postes dans l’industrie, qui traverse une vague de licenciements et de fermetures de studios.Dans la tourmente sur les marchés financiers après plusieurs jeux aux ventes décevantes, Ubisoft a indiqué début janvier réfléchir à plusieurs options “stratégiques et capitalistiques” pour son avenir, alors que des rumeurs de rachat et de sortie de Bourse se font de plus en plus insistantes.Début décembre, il avait annoncé l’arrêt de son jeu de tir en ligne “XDefiant”, conduisant à la suppression de 277 postes et la fermeture des trois studios de production, notamment à San Francisco et à Osaka.Le groupe, qui comptait fin septembre 18.666 salariés dans le monde, a lancé il y a près de deux ans un plan d’économies au niveau mondial menant au départ de près de 2.000 salariés, via des départs non remplacés et des licenciements.

“Trop dur”: au Vietnam, des travailleurs migrants retournent à la campagne

Après le Nouvel an lunaire, Nguyen Thi Hiep ne retournera pas travailler à Ho Chi Minh-Ville: de plus en plus d’ouvriers vietnamiens préfèrent retourner vivre à la campagne, que trimer dans des usines en ville, où les prix explosent.”Je travaille toute la journée. Je commence au lever du soleil, et je termine quand il fait sombre. Mais j’ai toujours du mal à payer mon loyer”.”Je suis restée assez longtemps”, confie à l’AFP Nguyen Thi Hiep, âgée de 42 ans, dont seize passés à confectionner des chaussures pour des marques occidentales comme Nike et Adidas, pour le sous-traitant taïwanais Pou Chen.”La vie est trop dure” dans la capitale économique du Vietnam, tranche-t-elle.Depuis l’ouverture du pays à l’économie de marché à la fin des années 1980, des millions de jeunes Vietnamiens originaires des régions rurales ont migré vers les zones urbaines industrialisées pour un meilleur salaire et un emploi stable.Les exportations de produits bon marché ont contribué à sortir le Vietnam de la misère, mais, revers de la médaille, la croissance effrénée a provoqué une hausse du coût de la vie et rendu les villes tentaculaires et polluées.Hébergée dans des logements précaires, et sans grande protection sociale, la main-d’oeuvre à l’origine du miracle économique s’interroge aujourd’hui sur sa place — et certains décident de retourner vivre à la campagne.- Dix mètres carrés -Malgré un salaire mensuel de dix millions de dongs (390 euros), supérieur au salaire moyen national, autour de 7.7 millions (300 euros), Nguyen Thi Hiep loge dans un appartement de dix mètres carrés avec son mari, chauffeur de moto-taxi, et leur fille âgée de huit ans.A Ho Chi Minh-Ville (sud), comme dans le reste du pays, le coût du logement, des services publics, des soins de santé et de l’éducation augmentent, et sa famille ne parvient pas à mettre de l’argent de côté.Elle a pris la décision de partir pour de bon, à l’occasion du Nouvel an lunaire, appelé Têt au Vietnam, fin janvier, pour retourner dans sa province isolée et montagneuse de Quang Binh (nord), à une journée de bus.L’ouvrière se voit déjà “jouer au volley, se réunir (avec des voisins) pour jouer et chanter”.Un sondage réalisé en 2022 par la Chambre vietnamienne de commerce et d’industrie, et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a révélé que plus de 60% de la population migrante de Ho Chi Minh-Ville avait décidé de partir ou envisageait un départ.Bien que la mégapole de dix millions d’habitants attire de nouveaux entrants, ils sont de moins en moins nombreux: de 180.000 à 2020, ils n’étaient plus que 65.000 en 2023, selon le service municipal de la Population et de la Planification.”Quand leurs revenus ne peuvent plus couvrir le coût de la vie”, les migrants partent, explique Pham Van Dai, professeur d’économie à l’université Fulbright, au Vietnam.- Difficultés de recrutement -“La ville n’a pas évolué assez rapidement pour créer de meilleurs emplois”, dans des secteurs “plus avancés”, estime-t-il.Dans le même temps, les zones rurales se sont développées et offrent de meilleures conditions de vie qu’auparavant.En plus des logements indignes, des revenus bas, des longues heures de travail… Les ouvriers, majoritairement des femmes dans le textile, sont soumis à un stress élevé qui contribue à détériorer leur santé, souligne Nguyen Thi Minh Ngoc, une responsable du cabinet de recrutement ViecLamTot.Les entreprises locales commencent à ressentir le phénomène: environ 30% des fabricants de la ville ont déjà été confrontés à une pénurie de main-d’oeuvre, tandis que 85% d’entre eux déclarent avoir des difficultés à recruter, d’après une étude de ViecLamTot daté d’août.Truong Thi Le, une autre ouvrière du sous-traitant Pou Chen, a pris la décision douloureuse d’envoyer sa fille de six ans vivre auprès de son oncle, à Quang Binh (centre).Après huit ans à Ho Chi Minh-Ville, elle et sa plus jeune fille, qui tombe régulièrement malade à cause de la pollution de l’air, vont la rejoindre très bientôt.Truong Thi Le et son mari gagnent ensemble environ 16 millions de dongs (620 euros) par mois.”Nous ne pouvons pas nous en sortir”, dit-elle, “et l’environnement à la campagne sera meilleur pour mes enfants”.

La Bourse de Paris en hausse, moins de craintes sur les droits de douane

La Bourse de Paris évolue dans le vert mercredi, sur un marché évaluant avec optimisme les dernières annonces de Trump en matière de droits de douanes et d’investissement dans l’intelligence artificielle.Le CAC 40 gagnait 0,53% à 7.811,42 points vers 8h50 GMT, soit une hausse de 40,47 points. La veille, l’indice vedette parisien avait pris 0,48%.”Les droits de douane ont de nouveau fait la Une cette nuit, après de nouveaux commentaires de Donald Trump avec des menaces à la Chine”, relèvent les économistes de Deutsche Bank.Interrogé par la presse à la Maison Blanche, M. Trump a assuré mardi que son gouvernement discutait “de 10% de droits de douane sur les produits chinois car ils envoient du fentanyl au Mexique et au Canada”, qui est au final consommé aux Etats-Unis.A l’origine analgésique approuvée par l’administration américaine, le fentanyl est une drogue de synthèse 100 fois plus puissante que la morphine et 50 fois plus puissant que la cocaïne, d’après l’agence américaine anti-drogue (DEA).”C’est sans doute pour le 1er février, c’est la date que nous regardons”, a-t-il ajouté, ce qui correspond à la date annoncée la veille pour l’application de 25% de droits de douane sur les produits mexicains et canadiens.Ces annonces ont suscité, pour l’instant, un peu de soulagement en Europe.Cela “laisserait entendre que la nouvelle administration va adopter une approche progressive plutôt qu’agressive, le chiffre de 60% était évoqué dans un premier temps”, a estimé John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Autre annonce scrutée par les marchés mercredi: Donald Trump a déclaré vouloir mettre en Å“uvre un nouveau projet d’intelligence artificielle (IA), baptisé “Stargate”, comprenant des investissements d'”au moins 500 milliards de dollars” dans des infrastructures IA aux Etats-Unis.Côté obligataire, les taux d’intérêt de l’emprunt à dix ans français atteignaient 3,23%, contre 3,27% la veille en clôture. Pour son équivalent allemand, référence en Europe, ils reculaient à 2,48%, contre 2,50% mardis soir.Alstom déçoitLe titre Alstom vers 08H50 GMT perdait 3,19% à 20,05 euros sur le SBF 120.Le constructeur ferroviaire a enregistré un chiffre d’affaires de 4,7 milliards d’euros au troisième trimestre de son exercice décalé 2024/2025, en hausse de 7,9% par rapport à l’an dernier, a annoncé le groupe mardi. Mais les commandes reçues sont en revanche en repli de 22,2% par rapport au troisième trimestre 2023/2024.

En Haute-Garonne, une liste portée par une figure de la colère paysanne convoite la chambre d’agriculture

En Haute-Garonne, où le revenu agricole est parmi les plus bas de France, une liste indépendante s’est lancée à l’assaut de la chambre d’agriculture pour faire “bouger les lignes”. Jérôme Bayle, figure de la colère paysanne, en est le porte-drapeau.Dans la salle des fêtes de Garac, village à 25 km de Toulouse sur une colline face aux Pyrénées, les Ultras de l’A-64, du nom de l’autoroute Toulouse-Bayonne bloquée plusieurs semaines en janvier/février 2024, tiennent une réunion publique, face à une dizaine de céréaliers.”C’était pas prévu, on se présente à la chambre car on nous l’a demandé, on a envie d’agir et de faire bouger les lignes”, lance à l’auditoire, Jérôme Bayle, 43 ans, casquette à l’envers, barbe bien taillée, précédé d’une réputation de “grande gueule” et de porte-voix de la détresse des agriculteurs.Un an après le barrage sur l’autoroute, devenu quelques semaines durant un forum de discussion entre agriculteurs de toutes tendances, Jérôme Bayle lance la deuxième phase de son action.L’éleveur occitan ne figure pas sur la liste “Unis pour notre avenir”, conduite par Christian Déqué, mais il est à la baguette.- Retenues collinaires -Le programme de la liste qui se proclame “apolitique” et “asyndicale” ? “Rapprocher la chambre du terrain. Et lancer des initiatives, par exemple une filière viande dans le département pour alimenter les cantines. Anticiper les évolutions du changement climatique, créer des retenues collinaires, ça peut sauver des exploitations, il faut en parler avec les écologistes”, énumère l’éleveur bovin de Montesquieu-Volvestre.Dans ce département, qui s’étend des Pyrénées au vignoble de Fronton, au nord de Toulouse, les éleveurs ont été touchés par la maladie hémorragique épizootique (MHE), les céréaliers de la plaine de la Garonne craignent pour l’accès à l’eau, l’étalement urbain de Toulouse ronge les terres agricoles et les 4.800 agriculteurs se plaignent de l’agri-bashing. La nouvelle liste promeut la création d’un Fonds agricole d’investissement départemental “pour canaliser l’épargne, proposer un placement qui a du sens” par le biais d’obligations que pourrait racheter le porteur du projet, détaille Christian Déqué, éleveur et tête de liste. “Lui, c’est le capitaine de l’équipe”, dit Jérôme Bayle, amateur de rugby et ancien 3e ligne centre de plusieurs clubs amateurs de la région.- “Idées d’en-bas” -“Des idées qui viennent d’en-bas, des projets de bon sens, plutôt que de se faire imposer des règles qui tombent d’en haut”, poursuit Christian Déqué.Un des agriculteurs présents, Pascal Begué, 49 ans, anciennement syndiqué à la FNSEA, premier syndicat national, sort de la salle des fêtes avec l’intention de participer au scrutin, qui se déroule jusqu’au 31 janvier dans tous les départements de France. “Je ne pensais pas voter, mais je vais voter”.”La CR (Coordination rurale), ils sont trop virulents. Ce que je ressens, c’est qu’il (Bayle) a contribué à installer une perception positive des agriculteurs en France”, estime le paysan déçu des syndicats “traditionnels”. Jérôme Bayle “est très fédérateur. Et puis, il a un accès direct jusqu’en haut. On l’entend plus que (Arnaud) Rousseau”, président de la FNSEA, embraye un autre participant, en référence aux cabinets ministériels.A l’élection à la chambre d’agriculture de Haute-Garonne, la seule actuellement dirigée par les Jeunes agriculteurs (JA), la liste indépendante fait face à celles des syndicats CR, Confédération Paysanne et FDSEA-JA.La présidente de la FDSEA Laure Serres ironise sur “la liste de Jérôme Bayle” lui prêtant une proximité avec l’ancien Premier ministre Gabriel Attal. “Qu’il ne vienne pas nous dire qu’il est apolitique. Il renie le syndicalisme, mais il était encore adhérent chez nous il y a un an. Nous, on veut faire avancer les dossiers, on n’est pas dans un positionnement médiatique”.Laure Serres, présente sur la liste FDSEA/JA, revendique plutôt le “professionnalisme”, “l’expérience” et le réseau du premier syndicat de France. Les résultats du scrutin sont attendus début février.

La Chine contrôle-t-elle vraiment le canal de Panama comme l’affirme Trump ?

Donald Trump motive sa promesse de reprendre le contrôle du canal de Panama en affirmant que la Chine “exploite” la voie maritime qui relie l’Océan Pacifique à l’Atlantique. La réalité est plus nuancée.Lors de son investiture, le nouveau président des États-Unis n’a pas exclu l’option militaire pour “récupérer” ce couloir de 80 km de long construit par les États-Unis, inauguré en 1914 et sous souveraineté panaméenne depuis 25 ans.”Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama”, lui a rétorqué le président panaméen José Raul Mulino. La voie interocéanique, dont les Etats-Unis et la Chine sont les principaux utilisateurs, est administrée par l’Autorité du Canal de Panama, une entité autonome panaméenne. – “Goulot d’étranglement” -Mais une entreprise chinoise, Hutchison Ports, exploite sous concession les ports de Balboa et Cristobal, à chaque entrée du canal, côté Atlantique et Pacifique.En “temps de conflit”, ces ports pourraient être utilisés par Pékin “comme un goulot d’étranglement qui empêche le commerce” international par le canal, a lancé le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio.Le gouvernement panaméen a annoncé mardi un “audit exhaustif” de Panama Ports Company, filiale de Hutchinson Ports, afin de “déterminer si les accords de concession conclus (…) sont respectés, en vérifiant que l’entreprise déclare correctement ses revenus, paiements et contributions à l’Etat”.Dans un communiqué, la société a indiqué “coopérer pleinement” avec cette procédure, assurant que les précédents contrôles avaient démontré le respect de ses “obligations contractuelles”.”Il y a des préoccupations raisonnables liées à la présence d’une entreprise chinoise”, analyse Benjamin Gedan, directeur du programme pour l’Amérique latine du Wilson Center, basé à Washington. “Le canal a une valeur énorme pour les Etats-Unis, tant commerciale que stratégique, et il ne serait pas difficile pour Pékin d’interrompre ses opérations”.Pour autant, selon Rebecca Bill Chavez, présidente du think tank Interamerican Dialogue, “la Chine n’exploite ni ne contrôle le canal de Panama”: le pays d’Amérique centrale a “respecté” la neutralité du canal en maintenant “l’efficacité des opérations”.Donald Trump, qui a déclaré que les Etats-Unis ont “bêtement” cédé le canal interocéanique, estime que le Panama est “un pays qui nous arnaque” et que les bateaux américains devraient payer moins cher le passage.- Investissements chinois  -“C’est un argument fallacieux qui cache la volonté que le Panama réduise à sa plus simple expression ses relations avec la Chine”, affirme à l’AFP Euclides Tapia, professeur panaméen en relations internationales. Depuis que le Panama a rétabli des relations diplomatiques avec Pékin en 2017, les échanges commerciaux avec la Chine ont considérablement augmenté, bien que son principal partenaire politique et commercial reste les Etats-Unis. Des entreprises chinoises ont participé à la construction d’un port pour bateaux de croisières à l’entrée du canal côté Pacifique et sont impliquées dans un projet de pont enjambant la voie maritime d’un montant de 1,4 milliard de dollars. Lors d’une visite du président Xi Jinping en 2018, Pékin a proposé d’autres projets représentant des plusieurs centaines de millions de dollars, tentant même d’installer une ambassade à l’entrée du canal, mais cela ne s’est pas concrétisé en raison de présumées pressions américaines. – Usage de la force -Dans le cadre des traités de 1977, qui ont conduit les Etats-Unis à transférer le canal au Panama en 1999, les Panaméens se sont engagés à garantir que la voie reste ouverte en permanence à tous les pays du monde. “Aucun de leurs principes ne mentionne, et encore moins n’autorise, les Etats-Unis à récupérer ou à réclamer le canal de Panama”, a déclaré à l’AFP Julio Yao, qui faisait partie de l’équipe panaméenne qui a négocié les traités. Mais y figurent des amendements introduits par les Etats-Unis sur la possibilité que Washington utilise la force armée de manière unilatérale “pour défendre le canal contre toute menace” de fermeture. Seul ce motif “pourrait justifier l’usage de la force militaire au Panama, et uniquement pour maintenir le canal ouvert, pas pour s’en emparer et l’exploiter économiquement”, relève M. Tapia.Que Donald Trump ait répété ses menaces lundi “rend plus probable qu’il s’agisse d’une déclaration sérieuse”, relève Benjamin Gedan. L’expert juge”une intervention militaire peu probable”, mais souligne que le gouvernement américain pourrait user des taxes douanières pour faire pression sur le Panama.