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Au Japon, le prix du chou s’envole avec le thermomètre

Dans le restaurant du chef Katsumi Shinagawa à Tokyo, les escalopes de porc pané, les “tonkatsu”, ne sauraient être parfaites sans le chou en accompagnement mais le restaurateur s’inquiète aujourd’hui d’une flambée des prix de ce légume après des records de chaleur cet été.”Le tonkatsu et le chou sont des amis inséparables”, soutient M. Shinagawa auprès de l’AFP.Dans son restaurant le “Katsukichi”, le chef propose aux clients de se resservir à volonté en chou râpé pour se rafraîchir le palais après une juteuse bouchée de porc croustillant.Mais la hausse des prix est “un choc” pour M. Shinagawa, qui a dû réduire le volume des portions de ce légume autrefois bon marché.L’année dernière, les records de chaleur de l’été suivis par de fortes pluies ont ruiné les récoltes de chou au Japon. Mais aussi en Corée du Sud, pays friand d’une autre variété de chou pour son célèbre “kimchi”, un incontournable de la cuisine coréenne.Les récoltes décevantes ont fait plus que tripler le prix du légume dans l’archipel par rapport à ses niveaux habituels, selon le ministère japonais de l’Agriculture.Un nouveau coup dur pour les consommateurs et les restaurateurs, déjà impactés par une inflation persistante. Selon M. Shinagawa, l’augmentation du prix du chou remonte à la fin de la pandémie. Mais “une hausse spectaculaire” s’est produite cet automne sur les légumes frais –dont les prix se sont encore envolés de 27,3% sur un an en décembre.”Les choux vendus en supermarchés sont aujourd’hui incroyablement chers”, déplore-t-il. “Les choux de taille moyenne coûtaient 100 yens/pièce (environ 0,60 euros) il y a quelques temps et ils valent aujourd’hui 400 yens!”La taille du légume a également “pitoyablement diminué” et “ceux qui avaient l’habitude de se resservir une seule portion de chou gratuite en demande maintenant deux”, explique le cuisinier.”Le choc du chou”, comme l’appellent les médias japonais, a provoqué la consternation des consommateurs notamment sur les réseaux sociaux, après qu’un de ces légumes a été vendu 1.000 yens (environ 6 euros) dans un supermarché nippon.”Jamais je n’aurais imaginé que le chou deviendrait un jour si cher qu’il en deviendrait un mets délicat”, s’est lamenté un utilisateur du réseau social X.- Chaleur extrême -Cet été, “il faisait si chaud que certains choux ont été brûlés. La chaleur les a complètement déshydratés et fait se dessécher”, explique Morihisa Suzuki, responsable d’une fédération de coopératives agricoles à Aichi, l’une des plus grandes régions productrices de choux au centre du Japon.A l’automne, des pluies intenses puis une période de sécheresse prolongée n’ont fait qu’empirer les choses. Conséquence, les rendements sont inférieurs de 30% à la normale, selon la fédération.Même constat en Corée du Sud, où le chou fermenté fait partie intégrante de l’alimentation du pays: selon des données du gouvernement coréen, les prix du légume ont augmenté de 75% par rapport à la même période l’année dernière.”Les gens n’ont donc pas vraiment envie d’acheter des choux, même à l’approche des vacances du Nouvel an lunaire”, regrette une commerçante de Séoul.- Inflation -Au Japon la chaleur estivale a également impacté les prix en caisse de la salade, de l’oignon vert et du radis “daikon”.Les prix du riz ont explosé (+64,5% sur un an en décembre). Les céréales, dans leur ensemble, se sont renchéries d’environ 15% par rapport à fin 2023.Par ailleurs, les épidémies de grippe aviaire ont entraîné une pénurie d’Å“ufs, augmentant leur prix, tandis que la faiblesse du yen et l’augmentation des coûts de la main-d’Å“uvre et du transport compliquent encore la tâche des restaurateurs.L’année dernière, le Japon a connu un nombre record de 894 faillites de restaurants en raison de la baisse du yen, de l’inflation et de l’arrêt des subventions gouvernementales consécutives à la pandémie, selon le cabinet d’études Teikoku Bank.L’indice de base des prix à la consommation au Japon, qui exclut les prix des aliments frais, a atteint 3% en décembre.Teikoku Databank prévoit encore des hausses de prix cette année pour environ 6.000 produits alimentaires, du pain à la bière, en passant par les nouilles. D’ores et déjà, la chaîne de supérettes 7-Eleven a annoncé augmenter le tarif de ses sushis, “onigiri” et autres produits à base de riz dans l’ensemble du pays.Le chef Katsumi Shinagawa refuse quant à lui de répercuter la hausse des prix sur ses clients. Pour l’instant, “nous tenons bon”, affirme-t-il. 

L’Arabie saoudite doit “boxer dans (sa) catégorie” sur la scène mondiale, affirme son ministre des Finances

L’Arabie saoudite doit “boxer dans (sa) catégorie” sur la scène internationale, vu sa place croissante dans les institutions et à l’heure du retour à la Maison-Blanche de Donald Trump, estime son ministre des Finances dans un entretien avec l’AFP à Davos.”Nous sommes un acteur clé de l’économie mondiale. Et nous devons boxer dans notre catégorie”, dit Mohammed al-Jadaan, interrogé en marge de la réunion annuelle du Forum économique mondial en Suisse.Pays le plus riche du monde arabe, l’Arabie saoudite pèse de façon croissante dans les institutions internationales, notamment depuis sa présidence du G20 des plus grandes économies mondiales en 2020. Le pays du Golfe, par l’intermédiaire de Mohammed al-Jadaan, préside aussi depuis 2024 le comité IMFC, chargé de conseiller le Fonds monétaire international (FMI) sur les questions monétaires et financières.Ryad est également un acteur géopolitique essentiel dans un Moyen-Orient fragile et un “Sud global” qui veut davantage avoir sa voix au chapitre.”Nous devons veiller à ce que les économies émergentes et les pays à faibles revenus fassent entendre leur voix. C’est pourquoi nous protégeons de toutes les manières possibles leurs intérêts dans ces institutions multilatérales”, a souligné le ministre, soulignant que le “Sud global” devient “plus gros que les économies avancées” concernant la taille de l’économie et la population.- Brics -Invité à rejoindre l’organisation des Brics, rassemblant les économies émergentes les plus puissantes dont la Chine, l’Inde ou la Russie, Mohammed al-Jadaan affirme que le royaume n’a “pas encore pris de décision”, tout en disant “évaluer (…) notre intérêt à rejoindre les Brics”.Selon une note du centre de réflexion Carnegie Endowment for International Peace, “l’Arabie saoudite ne peut pas risquer de s’aliéner la Chine ou la Russie”.”Mais elle ne peut pas non plus se permettre de faire porter un fardeau à ses relations avec l’Occident en approuvant de quelque manière que ce soit les tentatives de la Chine et de la Russie de construire un bloc anti-occidental”, ajoute le centre de réflexion.Cela explique en partie les hésitations saoudiennes, surtout vis-à-vis des Etats-Unis dont le nouveau président Donald Trump a été un proche du prince héritier du royaume Mohammed ben Salmane pendant son premier mandat. “Nous entretenons des relations économiques stratégiques très importantes avec les États-Unis, quel que soit le résident de la Maison Blanche”, a tempéré Mohammed al-Jadaan au lendemain de l’annonce par Ryad d’un élargissement de “ses investissements et échanges commerciaux avec les Etats-Unis à hauteur de 600 milliards de dollars sur quatre ans, voire davantage”.Le ministre a été interrogé par l’AFP avant le discours jeudi soir de Donald Trump, qui a invité Ryad et l’Opep à “baisser le coût du pétrole”.L’Arabie saoudite s’est lancée dans un vaste plan de modernisation, baptisé Vision 2030, piloté par le prince héritier, prévoyant d’attirer des investissements étrangers et de dynamiser son tourisme. Le royaume investit aussi massivement dans son “soft power”, à l’instar du tennis, du golf, la course automobile, ainsi que le football avec le rachat du club britannique de Newcastle, à la faveur de son richissime fonds souverain PIF.Le pays va également accueillir la coupe du monde de football 2034, au grand dam de certaines ONG qui critiquent les nombreux décès de travailleurs migrants sur les chantiers du projet Vision 2030.”Ce n’est absolument pas vrai”, a réagi le ministre, interrogé sur ces mises en cause. Il affirme faire jeu “égal” avec “les meilleures normes de protection des travailleurs au monde aujourd’hui”. “La coupe du monde est une partie, je ne dirais pas petite, mais elle fait partie d’un grand plan”, a poursuivi Mohammed al-Jadaan: “Pour nous, investir dans le sport, le divertissement et la culture pour attirer des investisseurs est en fait un excellent pari.”

Wall Street termine en hausse, record du S&P 500

La Bourse de New York a terminé dans le vert jeudi, satisfaite de la première vague de résultats trimestriels, l’indice élargi S&P 500 atteignant un nouveau record en clôture.Le Dow Jones a gagné 0,92% et l’indice Nasdaq, à coloration technologique, a grappillé 0,22%.L’indice élargi S&P 500 a lui progressé de 0,53% pour culminer à 6.118,71, son record en clôture. Au cours de la journée, il avait aussi établi un nouveau plus haut en séance.”Moins d’un quart des entreprises de l’indice ont publié leurs résultats mais il est encourageant de constater que jusqu’à présent le message a été celui d’une consommation toujours forte et d’une amélioration des marges”, notamment dans le secteur financier, note auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Parmi les valeurs en hausse, le groupe GE Aerospace, né de la scission début avril du conglomérat General Electric, a bondi (+6,71%), profitant de la publication jeudi de résultats au-dessus des attentes pour le quatrième trimestre 2024, grâce à la maintenance et aux pièces détachées, et de commandes en forte hausse.D’octobre à décembre, le chiffre d’affaires du groupe a progressé de 14% à 10,81 milliards de dollars. Le bénéfice net a lui bondi de 37% à 2,29 milliards de dollars, là encore dépassant les attentes des analystes.Les investisseurs restent aussi en positions d’attente “avant deux catalyseurs susceptibles de déterminer la direction du marché la semaine prochaine”, estime Angelo Kourkafas.Quatre des “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, publieront notamment leurs résultats, mercredi pour Meta, Tesla et Microsoft, et jeudi pour Apple.De plus, les 28 et 29 janvier prochains, se tiendra une nouvelle réunion de la Banque centrale américaine (Fed).La grande majorité des acteurs du marché prévoient un maintien des taux à leur niveau actuel, compris entre 4,25% et 4,50%, selon les données rassemblées par l’outil de veille du groupe CME, FedWatch.Jeudi, Donald Trump a réitéré ses menaces envers les grands partenaires commerciaux de hausses des droits de douane et d’un protectionnisme accru. Il a également appelé l’Arabie Saoudite et l’Opep à réduire les prix du pétrole.”Les marchés (d’actions) n’ont pas vraiment évolué à la suite de toutes ces déclarations”, souligne Angleo Kourkafas. Selon l’analyste, “il y a aussi un certain soulagement que nous n’ayons pas vu d’annonces sur les droits de douane dès le premier jour”, qui représentent pour le moment “plus une menace qu’un acte”.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,64% contre 4,61% la veille en clôture. Ailleurs à la cote, la compagnie aérienne American Airlines a chuté (-8,01%) après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes pour le quatrième trimestre 2024, mais les investisseurs ont retenu ses prévisions, jugées décevantes.Entre octobre et décembre, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 13,66 milliards de dollars (+4,6% sur un an) et un bénéfice net de 590 millions, contre 19 millions un an plus tôt.L’éditeur de jeux vidéos Electronic Arts suivait la même tendance (-16,70%), plombé par la réduction de ses perspectives et des ventes en berne pour son titre phare EA SPORTS FC 2025.Moderna (+10,10%) profite encore de l’engouement suscité par l’attribution de 590 millions de dollars de financements par le ministère de la santé américain (HHS) pour développer des vaccins à ARN messager (ARNm) contre les pandémies de grippe, alors que les craintes autour de la grippe aviaire s’accentuent.

Venez en Amérique ou payez des taxes, lance Trump aux patrons réunis à Davos

Venez produire en Amérique ou préparez vous à payer des droits de douane: c’est l’avertissement lancé jeudi par Donald Trump aux grands patrons réunis pour l’écouter à Davos.”Mon message pour toutes les entreprises dans le monde est simple: venez fabriquer vos produits en Amérique et vous bénéficierez des impôts parmi les plus bas au monde”, a déclaré le fraîchement investi 47e président des Etats-Unis.”Mais si vous ne les produisez pas aux Etats-Unis, ce qui est votre droit, alors, très simplement, vous devrez payer des droits de douane”, a ajouté M. Trump, qui intervenait en visioconférence depuis la Maison Blanche à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station huppée des Alpes suisses. Son apparition sur un écran géant dans la salle principale du centre de congrès de Davos a été accueillie par de forts applaudissements.L’événement était très attendu après les nombreux décrets pris et menaces proférées depuis son retour au pouvoir lundi. Une centaine de personnes faisaient déjà la queue pour rentrer trois quarts d’heure avant le début de la session, a constaté un journaliste de l’AFP.- Pétrole et guerre en Ukraine -Le président américain a vanté ses plans pour baisser les impôts, déréguler et s’attaquer à l’immigration illégale.Il a aussi invité l’Arabie saoudite et l’Opep à “baisser le coût du pétrole”, affirmant que “si le prix était plus bas, la guerre en Ukraine serait aussitôt terminée”.A Kiev, la présidence ukrainienne a dit soutenir “pleinement” les efforts du président américain pour réduire la pression exercée sur la Russie, en baissant les prix du pétrole, afin que Moscou mette fin à la guerre.”Monsieur le Président, je suis sûr que le prince héritier d’Arabie saoudite sera très content de votre discours aujourd’hui”, a plaisanté pour sa part Stephen Schwarzman du fonds d’investissement Blackstone, premier des grands patrons invités à poser des questions au président américain depuis la scène de Davos.Le PDG du géant pétrolier TotalEnergies, le Français Patrick Pouyanné, lui a notamment demandé des garanties sur la sécurité des approvisionnements de l’Europe en gaz naturel liquéfié américain. “Vous l’aurez”, a assuré le président. Donald Trump est déjà venu deux fois en personne à Davos pendant son premier mandat, attirant les foules à chaque fois.Parmi les personnalités remarquées par l’AFP dans l’assistance figuraient notamment la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, la patronne du Fonds monétaire international (FMI) Kristaline Georgieva et celle de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala, l’ex-envoyé spécial américain pour le climat John Kerry, ou encore le président polonais Andrzej Duda.- “Gardez votre calme” -Au mépris de leur indépendance, Donald Trump a également exprimé ses exigences envers les banques centrales, à commencer par la Réserve fédérale (Fed) américaine qui se réunit la semaine prochaine. “J’exige que les taux d’intérêt baissent immédiatement et, de la même manière, ils devraient baisser partout dans le monde”, a-t-il asséné.Il a aussi profité de l’occasion pour rappeler que désormais, “il n’existe que deux genres, homme et femme”, aux Etats-Unis, assurant qu’une telle décision allait réduire le nombre d’opérations chirurgicales de transition de genre.Plus tôt dans la journée, un de ses proches alliés revendiqué, le président argentin ultralibéral Javier Milei, s’était déjà lancé dans une attaque en règle contre le “virus mental de l’idéologie woke”, comparé à un “cancer qui doit être extirpé”.Il avait également pris la défense de son “cher ami” Elon Musk, devenu incontournable ces derniers mois aux côtés de Donald Trump mais accusé d’avoir fait un salut nazi lors d’un récent meeting à Washington. L’homme le plus riche du monde, qui a nié que telle était son intention, a “été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent”, a assuré Javier Milei. En se faisant le chantre de “l’Amérique d’abord”, Donald Trump affiche des valeurs à l’opposé du multilatéralisme et du libre-échange dont le Forum économique mondial se fait depuis des années le héraut.Menaces de surtaxes contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture du Forum de Davos.”Même si des taxes douanières sont annoncées, s’il vous plaît, gardez votre calme”, a toutefois plaidé jeudi à Davos la directrice générale de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala.Un calme que ne partage pas tout le monde. “Dieu nous garde”, a ainsi soufflé en sortant de la salle un spectateurs ayant assisté à la prestation de Donald Trump.

Opiacés: Purdue et la famille Sackler acceptent de payer 7,4 milliards de dollars

Le laboratoire américain Purdue Pharma et la famille Sackler, qui en est propriétaire, ont conclu un accord avec quinze Etats américains en vertu duquel ils devront payer au total 7,4 milliards de dollars pour leur rôle dans la crise des opiacés aux Etats-Unis.Selon un communiqué jeudi de Letitia James, procureure générale de l’Etat de New York, l’accord – qui doit encore être validé par un tribunal – prévoit que la famille débourse jusqu’à 6,5 milliards de dollars sur quinze ans et le laboratoire pharmaceutique 900 millions.”La famille Sackler a cherché sans relâche à engranger des bénéfices au détriment de patients vulnérables et a joué un rôle central dans le commencement et la propagation de l’épidémie liée aux opiacés”, a commenté Letitia James, citée dans le communiqué.”Je continuerai la traque aux entreprises ayant causé la crise des opiacés”, a-t-elle prévenu, précisant avoir récupéré à ce stade plus de 3 milliards de dollars pour l’Etat de New York dans le cadre d’accords avec d’autres protagonistes.Purdue Pharma fabriquait l’anti-douleur OxyContin, dont la surprescription est généralement considérée comme le déclencheur de la crise des opiacés aux Etats-Unis. Le laboratoire a abandonné les opiacés en 2018.Les Sackler sont accusés d’avoir promu de façon musclée ce médicament, tout en ayant connaissance de son caractère très addictif, ce qui leur a rapporté des dizaines de milliards de dollars.- 2.300 fois plus -Selon les données des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), près de 727.000 personnes ont succombé dans le pays entre 1999 et 2022 à une overdose liée à la prise d’opiacés, obtenus sur ordonnance ou de manière illégale.Pour la première fois depuis 2018, le nombre de morts liées aux opiacés (principalement le fentanyl) a légèrement diminué en 2023.Selon le Centre national contre les addictions (NIDA), plus de 115 millions de cachets contenant du fentanyl illégal ont été saisis par les forces de l’ordre en 2023 aux Etats-Unis. C’est 2.300 fois plus qu’en 2017.L’indemnisation annoncée jeudi doit servir à financer des programmes de lutte contre les addictions et des cures de désintoxication.Outre cette sanction financière, il doit “mettre un terme au contrôle de Purdue par les Sackler et les empêcher de vendre des opiacés aux Etats-Unis”, a relevé le communiqué, précisant que l’avenir de l’entreprise serait décidé ultérieurement.La Cour suprême des Etats-Unis avait bloqué en juin 2024 un accord conclu en 2022 notamment avec les cinquante Etats américains, portant sur le paiement de quelque six milliards de dollars, car il exonérait les Sackler de toutes poursuites futures émanant de victimes.Le nouvel accord “n’offre pas aux Sackler cette protection automatique mais prévoit des exemptions consensuelles en échange des paiements que les Sackler vont faire” pendant quinze ans, a précisé le communiqué.Visé par une avalanche de poursuites, Purdue s’est déclaré en faillite en 2019 mais il s’est heurté à plusieurs rejets par les tribunaux de son plan de faillite. Ce qui l’avait conduit à saisir la Cour suprême à Washington.De grands distributeurs de médicaments comme les chaînes CVS, Walgreens et Walmart, une filiale du géant français de la publicité Publicis ou encore le cabinet de conseils McKinsey ont également été poursuivis pour leur rôle dans cette crise.

La Bourse de Paris dans le vert, attentive aux propos de Trump

La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,70% jeudi, à l’issue d’une séance surtout marquée par l’attente de la prise de parole de Donald Trump en visioconférence lors du forum économique mondial de Davos.L’indice vedette CAC 40 a gagné 55,21 points et s’est établi à 7.892,61 points à la clôture, au plus haut depuis le 11 juin. La veille, il avait gagné 0,86%. Depuis le 1er janvier, le CAC 40 affiche une forte progression de 6,94%.La séance a surtout été marquée par l’attente du discours en visioconférence de Donald Trump au forum économique mondial qui se tient à Davos, en Suisse. Sa prise de parole a débuté à 17H00, peu avant la clôture des Bourses européennes, à 17H30.Le chantre de “l’Amérique d’abord” a réitéré ses menaces envers les grands partenaires commerciaux de hausses des droits de douane et d’un protectionnisme accru.”Mon message pour toutes les entreprises dans le monde est simple: venez fabriquer vos produits en Amérique et vous bénéficierez des impôts parmi les plus bas au monde. Mais si vous ne les produisez pas aux Etats-Unis, ce qui est votre droit, alors, très simplement, vous devrez payer des droits de douane”, a déclaré M. Trump lors de son discours en ligne.Il a aussi déclaré son intention de “demander à l’Arabie saoudite et l’Opep de baisser les prix du pétrole”.Et “avec les prix du pétrole qui vont baisser, j’exige que les taux d’intérêt baissent immédiatement et, de la même manière, ils devraient baisser partout dans le monde”, a-t-il insisté.Carrefour et Lagardère dans les gares SNCFLe géant Carrefour (+0,61% à 13,23 euros) et la branche distribution dans les lieux de transports (Travel Retail) du groupe Lagardère (-1,48% à 20,00 euros) ont annoncé un accord avec la SNCF pour déployer 150 points de vente d’ici 2030 dans des gares.Interparfums publie sa copieLe groupe Interparfums a annoncé des ventes en 2024 en hausse de 10,3% à 880,5 millions d’euros et indiqué que sa marge opérationnelle pourrait “atteindre 20%” sur l’exercice, selon un communiqué. Le titre a terminé la séance au même prix qu’à l’ouverture du marché, à 42,35 euros.Seb investitLe groupe d’électroménager Seb a annoncé avoir acheté la société La Brigade de Buyer, spécialisée dans les ustensiles de cuisine haut de gamme et destinés aux professionnels, pour un montant non-divulgué. L’action a gagné 0,61%, à 90,95 euros.Maisons du Monde supprime 91 emploisLe distributeur de meubles et d’objets de décoration Maisons du Monde (+2,69% à 4,20 euros) a annoncé la suppression de 91 emplois dans ses sièges parisiens et nantais, “en priorité” via des “départs volontaires”, mais sans exclure de licenciements.L’enseigne, qui compte plus de 4.000 salariés en France, est en difficulté et ses ventes n’ont cessé de reculer entre 2022 et le troisième trimestre 2024, dans un contexte de difficultés généralisées pour le secteur après un fort rebond post-Covid en 2021.

Le budget de Bayrou franchit l’étape du Sénat, le gouvernement toujours sous pression

Plus de trois mois après son dépôt au Parlement, le projet de budget de l’Etat pour 2025 a enfin franchi l’étape du Sénat jeudi, un premier pas pour le gouvernement Bayrou, qui cherche encore à négocier sa survie avec les socialistes, toujours très remontés.Initié par Michel Barnier au mois d’octobre, rejeté par l’Assemblée nationale en première lecture, suspendu après la censure de l’ex-Premier ministre et finalement repris par François Bayrou, ce projet de loi de finances (PLF) a été adopté à 217 voix contre 105. L’alliance majoritaire droite-centristes, soutien du gouvernement, a voté pour, contrairement à la totalité de la gauche, y compris le groupe socialiste pour qui “le compte n’y est pas”.”Nous avons passé une étape, il en reste beaucoup d’autres”, a tout de même apprécié la ministre du Budget Amélie de Montchalin. “Ce qui est important dans ce budget, c’est qu’il marque le début de la réduction d’une phase de déficit excessif”, a renchéri le ministre de l’Economie Eric Lombard, saluant un “tournant”.Pour le gouvernement, le plus dur commence, avec la convocation le 30 janvier d’une commission mixte paritaire (CMP), réunion de sept sénateurs et sept députés chargés d’aboutir à un texte de compromis. Sans doute l’une des dernières occasions d’intégrer des concessions susceptibles de résister à la censure.Crucial pour l’Etat qui tourne actuellement au ralenti sous le régime exceptionnel d’une loi spéciale votée en fin d’année, le budget représente une équation quasi-insoluble pour l’exécutif, privé de majorité absolue à l’Assemblée nationale mais sommé par Bruxelles de redresser les finances publiques.Si le gouvernement espère pouvoir promulguer le budget avant fin février, l’opposition de la gauche reste très vive: si le Parti socialiste n’a pas voté la première motion de censure visant le Premier ministre François Bayrou, il accentue la pression sur les textes budgétaires. – “Rien d’acquis” -“Le gouvernement doit se rendre compte qu’il n’y a rien d’acquis. La négociation n’est pas rompue mais nous avons besoin de signaux positifs. Or pour le moment, les signaux nous inquiètent”, a expliqué le chef de file des sénateurs socialistes sur le budget, Thierry Cozic, raillant un “budget d’austérité”.Les concessions déjà accordées par M. Bayrou, comme la renégociation de la réforme des retraites, le renoncement aux suppressions de 4.000 postes d’enseignants ou le recul sur l’extension des jours de carence des fonctionnaires, ne semblent pas suffire au parti à la rose, dont une délégation a été reçue à Bercy mercredi soir.Les tractations sont périlleuses, car l’exécutif vise un effort massif de 32 milliards d’économies et 21 milliards de recettes pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre un niveau attendu entre 6 et 6,1% pour 2024.De plus, la droite, majoritaire au Sénat et pivot à l’Assemblée nationale, n’entend pas se laisser voler la vedette, craignant de nouvelles hausses d’impôt cédées aux socialistes.”Ce n’est ni le budget de Gabriel Attal, ni celui de Michel Barnier, ni celui de François Bayrou, c’est le budget du Sénat, un budget responsable”, qui marque “le début d’un long chemin vers le redressement de nos finances publiques”, a affirmé la cheffe de file du groupe LR sur le projet de loi de finances, Christine Lavarde.- Nouvelles concessions ? -Mais cette copie sénatoriale passera-t-elle le filtre de l’Assemblée nationale ? Si la CMP est conclusive, les députés seront saisis du texte commun dans la semaine du 3 février pour un ultime vote… Avec, potentiellement, l’utilisation du 49.3, sans doute suivie d’une nouvelle motion de censure.”La CMP sera le juge de paix. D’ici au 30 janvier, il y a la possibilité de faire bouger les lignes”, assume auprès de l’AFP le président des sénateurs PS Patrick Kanner.Mais le PS est aussi mis sous pression par ses partenaires: les Insoumis estiment que le parti à la rose “romprait définitivement” avec le Nouveau Front populaire s’il ne votait pas la censure sur le budget.Particulièrement ciblées par la gauche: les multiples coupes budgétaires supplémentaires ajoutées ces derniers jours par le gouvernement Bayrou. Des centaines de millions d’euros en moins pour l’écologie, le logement, l’aide au développement ou le sport…”On va voter la censure et on va le faire savoir très fortement”, a menacé la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, “en colère” face au “sacrifice de l’écologie”.

Wall Street ouvre mitigée, en manque de catalyseurs

La Bourse de New York a ouvert sans direction claire jeudi, plombée par le recul des valeurs technologiques et par des prises de bénéfices, les investisseurs adoptant aussi une posture attentiste avant la prise de parole de Donald Trump au Forum économique mondial de Davos.Vers 15H15 GMT, le Dow Jones grappillait 0,25%, l’indice Nasdaq lâchait 0,39% et l’indice élargi S&P 500 était proche de l’équilibre (-0,05%).L’ouverture mitigée de la place américaine est principalement dû “au manque de nouvelles et à des prises de bénéfices” après le mouvement haussier de la veille, a commenté auprès de l’AFP Christopher Low, de FHN Financial.Mercredi, le S&P 500 a atteint un nouveau record en séance, à 6.100,81 points.  Les investisseurs vont suivre jeudi avec attention la prise de parole de Donald Trump au Forum économique mondial de Davos (Suisse), à 16H00 GMT, guettant de nouvelles déclarations sur la future politique commerciale des Etats-Unis.

Livraisons de repas: deux ex-dirigeants de Frichti seront jugés à Paris pour travail dissimulé et emploi illégal d’étrangers

Après Deliveroo et Take Eat Easy, un nouvel acteur de la livraison rapide au tribunal: la société Frichti, en liquidation judiciaire, et ses deux anciens dirigeants seront jugés en novembre à Paris pour travail dissimulé et emploi illégal d’étrangers, au préjudice de très nombreux ex-livreurs.Selon des sources proches du dossier jeudi à l’AFP, Julia Bijaoui, 36 ans, et Quentin Vacher, 38 ans, respectivement ex-présidente et ex-directeur général de Frichti, qu’ils ont revendu en mars 2022, ont été formellement cités à comparaître le 15 janvier pour une audience correctionnelle prévue du 13 au 21 novembre.”Nos clients contestent toute infraction et sont dans l’incompréhension”, d’autant qu'”aucun texte, ni aucune décision de justice n’interdisait le recours à des travailleurs indépendants”, ont assuré jeudi à l’AFP leurs avocats, Mes Mathias Chichportich et Jérémy Gutkès.D’après leurs conseils, “ils sont déterminés à faire valoir leur bonne foi et leur innocence”.D’après la source proche du dossier, il est reproché aux deux prévenus d’avoir “recouru” entre 2015 et mi-2021 “à des sociétés sous-traitantes ou à des travailleurs sous statut d’indépendants”, au moins une cinquantaine, “placés dans un lien de subornation juridique”.Les deux ex-dirigeants seront aussi jugés pour emploi illégal d’étrangers s’agissant d’au moins une trentaine de livreurs, en large part sénégalais ou ivoiriens.Selon des éléments de l’enquête auxquels l’AFP a eu accès, confiée par le parquet de Paris à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) et à l’Inspection du travail, les investigations ont montré que “le livreur ne choisissait pas ses clients, le tarif de facturation lui était imposé et il ne pouvait pas organiser son parcours comme il le souhaitait”.L’enquête a aussi mis au jour un possible “système de sanction” pour les livreurs jugés non-fiables.Lors d’une audition en mai 2022, Julia Bijaoui avait assuré n’avoir “jamais eu l’intention d’enfreindre la loi”, affirmant n’avoir “pas conscience” au début de l’aventure Frichti “de ces éléments”.”Frichti n’est pas une plateforme de livraison” ou une “application de mise en relation” mais “une société dans laquelle des centaines de salariés ont développé des recettes, ont cuisiné et préparé des commandes”, ont argué Mes Chichportich et Gutkès.”La livraison ne représentait que 5% du chiffre d’affaires de l’entreprise”, ont-ils ajouté.- Livreurs “sans-papiers” -En 2022, l’Urssaf avait évalué dans un rapport son préjudice à près de 3 millions d’euros de charges et cotisations sociales éludées pour les années 2019 et 2020. “Les faits reprochés sont parmi les pires dans ce type de dossiers”, a asséné de son côté Me Kevin Mention, avocat des livreurs interrogé par l’AFP, qui rappelle la centaine de procédures engagées aux prud’hommes.”La grande majorité de ces coursiers étaient des sans-papiers, qui ont pour la plupart été remerciés lorsque ça a commencé à fuiter dans les médias”, a-t-il dénoncé, assurant que les faits se sont perpétués après 2021, fin de la période visée par l’enquête.Jérôme Pimot, du collectif des livreurs autonomes des plateformes (Clap), espère que cette audience fasse office de “gros signal à toutes les plateformes qui emploient des sans-papiers sur le compte de l’auto-entrepreneuriat, afin qu’elles puissent les régulariser, et non les licencier.”Après une arrivée en fanfare sur fond de confinements liés à la pandémie de Covid-19, les acteurs du “quick commerce” s’étaient entredéchirés dans une bataille concurrentielle féroce.En mars 2023, une réglementation très contraignante a porté un coup d’arrêt aux acteurs survivants du secteur. Suite à cette décision, Frichti, revendue en mars 2022 par le duo Bijaoui-Vacher à l’Allemand Gorillas, avait été placée en redressement judiciaire.Le groupe La Belle Vie a repris l’activité de Frichti en septembre 2023, mais en créant une nouvelle entité, ce qui leur a permis de ne pas hériter du lourd passif de la société historique, en liquidation judiciaire.Très contesté, le statut d’indépendant des coursiers est en outre remis en cause dans de nombreux pays par la justice.Un accord politique a été trouvé en mars par les pays de l’UE, sans la France et l’Allemagne, pour renforcer les droits des travailleurs des plateformes numériques.

Trump attendu face aux grands patrons à Davos

Donald Trump doit répondre jeudi à des questions posées depuis Davos par quelques grands patrons de la finance et de l’énergie, un événement très attendu après les nombreux décrets et menaces annoncés depuis son retour à la Maison Blanche.Le fraîchement investi 47e président des Etats-Unis participera à 16H00 GMT, en visioconférence depuis Washington, à la réunion annuelle du Forum économique mondial dans la station huppée des Alpes suisses.En attendant, un de ses proches alliés revendiqué, le président argentin ultralibéral Javier Milei, s’est félicité lors d’un discours à Davos que l’Argentine “embrasse à nouveau l’idée de liberté”. “C’est cela, je crois, que le président Trump va faire dans cette nouvelle Amérique”, a-t-il ajouté.Il a fait l’éloge de dirigeants pensant comme lui, tels Donald Trump mais aussi la Première ministre italienne Georgia Meloni, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et le président du Salvador Nayib Bukele: “Lentement s’est formée une alliance internationale de toutes ces nations qui veulent être libres et qui croient aux idées de liberté.”Javier Milei a également pris la défense de son “cher ami” Elon Musk, devenu incontournable ces derniers mois aux côtés de Donald Trump et accusé d’avoir fait un salut nazi lors d’un récent meeting à Washington. L’homme le plus riche du monde a nié que telle était son intention.Il “été injustement vilipendé par le wokisme dans les dernières heures pour un geste innocent, qui signifie uniquement (…) sa gratitude envers les gens”, a assuré Javier Milei.Loin des valeurs d’ouverture défendues depuis des décennies par le WEF, il a dénoncé le “virus mental de l’idéologie woke”. “C’est la grande épidémie de notre époque, qui doit être soignée. C’est le cancer qui doit être extirpé”, a-t-il insisté.- Davos “gelé dans l’incertitude” -Javier Milei avait déjà salué mercredi à Davos “l’âge d’or” que promet Donald Trump pour les Etats-Unis, “une lumière pour le monde entier”.Les élites réunies cette semaine à Davos attendent avec un mélange d’enthousiasme et d’inquiétude l’intervention du nouveau dirigeant de la première puissance mondiale, Le chantre de “l’Amérique d’abord” menace ses grands partenaires commerciaux de hausses des droits de douane et d’un protectionnisme accru – On est là encore loin du multilatéralisme et du libre-échange dont le Forum économique mondial se fait le héraut.Menaces de surtaxes contre le Mexique, le Canada, l’Union européenne ou la Chine, retrait de l’Organisation mondiale de la Santé ou de l’accord de Paris sur le climat, volonté affichée de “reprendre” le canal de Panama… Donald Trump a donné un avant-goût de ses intentions depuis son investiture lundi, qui coïncidait avec l’ouverture du Forum de Davos.”Même si des taxes douanières sont annoncées, s’il vous plait, gardez votre calme”, a toutefois plaidé jeudi à Davos la directrice générale de l’Organisation mondiale du Commerce, Ngozi Okonjo-Iweala. Et de prévenir que “rendre coup sur coup” serait “catastrophique” pour la croissance mondiale: “Tout le monde va payer. Tout le monde. et les pays pauvres paieront le plus.”- “Gelé dans l’incertitude” -Karen Harris, économiste au cabinet Bain, décrit à l’AFP une ambiance un peu particulière cette année dans la station suisse, où tout le monde semble “gelé dans l’incertitude”.   “Trump adore provoquer, et beaucoup de gens à Davos s’ennuient dans leur vie. Il n’est pas ennuyeux. Donc vous savez, c’est plutôt excitant”, a dit de son côté à l’AFP Graham Allison, professeur à l’université américaine Harvard et habitué de la réunion de Davos.L’intervention du président américain doit durer 45 minutes, et inclut une session de questions-réponses avec des grands patrons, d’après le programme établi par le Forum économique mondial, organisateur de la réunion dans la station des Alpes suisses.Le Français Patrick Pouyanné, PDG du géant pétrolier TotalEnergies, sera l’un d’entre eux, aux côtés d’Ana Botín, présidente du groupe bancaire espagnol Banco Santander, de Stephen Schwarzman, PDG du fonds d’investissement américain Blackstone, et de Brian Moynihan, PDG de Bank of America.Donald Trump, lui-même un homme d’affaires milliardaire, dirige l’Amérique comme si c’était une entreprise et veut “le meilleur avantage pour les Etats-Unis, quelle que soit la façon dont il peut y arriver”, explique Julie Teigland, partenaire du cabinet EY. “Il sait qu’il a besoin de partenaires commerciaux pour faire cela. Donc je m’attends à ce qu’il fasse passer des messages allant dans ce sens.”