AFP Business

Boycott des magasins en Croatie: 50% de chiffre d’affaires en moins

Le chiffre d’affaires des commerçants croates a chuté de 50% vendredi, selon l’administration fiscale, conséquence d’un appel au boycott lancé par des associations de consommateurs pour protester contre la hausse des prix.”Les commerçants n’imaginaient pas une telle révolte”, s’est félicité dans les médias Josip Kelemen, de l’association de consommateurs Halo inspektore, à l’initiative du boycott. L’opposition, les syndicats, quelques ministres et plusieurs personnalités avaient aussi appelé à soutenir le mouvement.Le Premier ministre de droite, Andrej Plenkovic, a estimé que ce boycott était un “message important et articulé des citoyens qui souhaitent surveiller et comparer les prix” avec ceux d’autres pays. Le mouvement sera pris en compte lors de la révision des produits de première nécessité dont les prix sont limités, a-t-il déclaré lors d’une réunion du gouvernement.A 16h00 (15h00 GMT), les commerçants du pays avaient encaissé 50% de chiffre d’affaires de moins qu’à la même heure vendredi dernier, a précisé l’administration fiscale dans un communiqué.A Zagreb, seule une poignée de clients faisaient leurs courses dans le principal supermarché de la capitale, d’habitude bondé à cette heure-ci, a constaté l’AFP.”Les commerçants ne vont pas souffrir financièrement, mais c’est un message important, symbolique. La hausse anormale des prix doit cesser”, estime Danko Horvat, barman à Zagreb qui a décidé de faire la grève des achats.Les organisateurs accusent les commerçants d’être les principaux responsables de l’inflation, qui a atteint 4,5% en décembre contre 2,4% en moyenne dans la zone euro.Mais plusieurs économistes préviennent que l’impact de cette initiative sera faible, et affirment que la hausse des prix n’est de toutes les façons pas le facteur principal d’inflation.La Croatie, qui a rejoint la zone euro en 2023, doit gérer un secteur public pléthorique, l’une des TVA les plus élevées de l’Union européenne (25%), un vieillissement et une baisse de sa population, passée de 4,5 à 3,8 millions en 25 ans, expliquent-ils.Le salaire moyen en novembre y était de 1.366 euros.

Italie: Monte dei Paschi lance une offre sur Mediobanca pour 13,3 milliards d’euros

La banque italienne Monte dei Paschi di Siena (MPS), la plus vieille banque du monde, a annoncé vendredi le lancement d’une offre d’achat sur Mediobanca, valorisant cette dernière à 13,3 milliards d’euros.Cette opération a pour but de “créer un nouveau champion national dans le secteur bancaire italien”, avec “deux acteurs importants: MPS pour la banque de détail et commerciale, et Mediobanca pour la gestion privée, la banque de financement et d’investissement”, explique MPS dans un communiqué.MPS, qui table sur une opération terminée d’ici le troisième trimestre 2025, propose d’échanger 2,3 de ses actions pour une action Mediobanca, valorisant chaque action de la banque d’investissement à 15,92 euros et le groupe dans son ensemble à 13,3 milliards d’euros.Selon une source proche de Mediobanca, cette offre est considérée comme “hostile” mais elle n’a pas surpris la direction de la banque.Le prix proposé est supérieur de 5,03% à celui de la clôture en Bourse de Milan la veille. A la clôture de la Bourse de Milan, le titre MPS perdait 6,91% à 6,49 euros, tandis que celui de Mediobanca gagnait 7,72% à 16,47 euros dans un marché en hausse de 0,24%;Pour les analystes d’Equita “l’opération soulève des doutes”. “La prime (sur le titre Mediobanca, ndlr) semble modeste (…) et il nous semble difficile d’identifier les synergies (économies)”, dans l’offre de MPS.- Deux familles à la manoeuvre -Cette offre publique d’échange (OPE) présente des avantages pour toutes les parties prenantes, assure MPS dans son communiqué.Pour les actionnaires, l’OPE entraînera “une importante création de valeur”, pour les clients un accès à “une offre plus large et intéressante de produits, solutions sur mesure et services”, pour les employés “une opportunité de croissance professionnelle” et pour l’Italie “un renforcement de sa compétitivité”. MPS a connu ces dernières années un spectaculaire redressement. Au bord d’une faillite retentissante, la banque de Sienne, fondée en 1472, avait dû être renflouée en 2017, à hauteur de 5,4 milliards d’euros, par l’Etat italien qui en est devenu le principal actionnaire.Après l’échec en octobre 2021 de ses négociations sur une fusion avec la deuxième banque italienne UniCredit, MPS a peiné à attirer des candidats au rachat.Longtemps considéré comme le maillon faible du secteur bancaire italien, enchaînant pertes sur pertes, Monte dei Paschi a depuis amorcé un net redressement de ses comptes.MPS a ainsi vu son bénéfice net grimper de 68,6% à 1,56 milliard d’euros sur les neuf premiers mois de 2024, grâce au rebond des commissions et aux revenus engendrés par les taux d’intérêt.En novembre, l’Etat italien a commencé à se désengager de MPS: il a réduit sa participation à quelque 11,7% du capital contre 26,7% auparavant.Désormais deux familles italiennes auront un rôle à jouer dans cette OPE, selon les médias italiens, car actionnaires importants dans les deux banques.Francesco Gaetano Caltagirone, un entrepreneur de BTP, dispose de plus de 5% du capital de MPS et de 7,8% de Mediobanca, tandis que la holding Delfin, de la famille Del Vecchio, fondateur de l’empire Luxottica, détient 9,9% du capital de MPS et 19,8% de Mediobanca, selon la même source.

Qu’est-ce que Ledger, la fintech co-fondée par David Balland ?

Ledger, la société co-fondée par David Balland, kidnappé contre une demande de rançon en cryptomonnaie, avant d’être libéré mercredi, est une start-up française spécialisée dans la sécurisation de ces actifs financiers numériques à la popularité grandissante.Créée en 2014, par huit personnes dont David Balland, Ledger fournit des appareils, des logiciels et des applications dans le secteur des crypto-actifs. M. Balland a quitté l’entreprise en 2021. Elle est aujourd’hui dirigée par Pascal Gauthier.Ledger est surtout reconnu pour ses “wallets crypto” physiques. Par opposition aux portefeuilles numériques, il s’agit d’appareils de stockage de clés de chiffrement privées hors ligne, à l’apparence d’une clé USB ou d’une petite tablette, selon les modèles, qui permettent à un investisseur d’accéder à ses fonds en cryptomonnaie et de les gérer.Les cryptomonnaies telles que le Bitcoin sont des actifs financiers numériques qui n’existent que sur la blockchain, une technologie de stockage et de transmission d’informations décentralisée.”La blockchain permet de transférer des actifs numériques entre des personnes qui ne se connaissent pas”, explique Yves-Michel Le Porcher, expert blockchain indépendant. Et c’est sur cette blockchain que les cryptoactifs sont stockés.Pour accéder à ses actifs détenus sur une adresse blockchain spécifique, un investisseur doit détenir une clé, appelée “clé privée”, qui signe chaque transaction et permet de certifier qu’il ne s’agit pas d’une transaction frauduleuse. C’est ainsi qu’un investisseur peut acheter un bien en cryptomonnaies ou les échanger, le “wallet” faisant le pont entre le propriétaire et ses actifs sur la blockchain.Pour éviter les piratages physiques de leurs portefeuilles, par exemple en cas de sabotage électromagnétique, Ledger utilise une puce de type “Secure Element”, le même genre de puce que l’on retrouve dans les passeports et les cartes de crédit par exemple.Produits phare de la start-up française, ses portefeuilles sont vendus entre 80 euros et 400 euros. En 2024, Ledger revendiquait en avoir vendu plus de sept millions dans le monde au cours de ses dix ans d’activité.”C’est une entreprise reconnue comme très sérieuse et solide dans le monde”, a abondé M. Le Porcher.L’entreprise affirme sécuriser “20% des actifs crypto du monde”.Basée à Paris et à Vierzon, l’entreprise compte aussi des bureaux à Londres, New York et Singapour et emploie 900 personnes dans le monde.Non cotée, l’entreprise n’a aucune obligation de publier ses données financières. A l’issue d’une levée de fonds en 2021, elle a acquis le statut de “licorne”, sa valorisation ayant dépassé le milliard d’euros.

Wall Street en ordre dispersé, digère la première semaine de Trump

La Bourse de New York a ouvert sans grande conviction vendredi, les investisseurs assimilant une première série d’annonces de Donald Trump, de retour à la Maison Blanche depuis lundi, dont son approche plus modérée qu’attendu sur les droits de douane.Vers 15H10 GMT, le Dow Jones lâchait 0,30%, tandis que l’indice Nasdaq (+0,07%) et l’indice élargi S&P 500 (-0,02%) étaient proche de l’équilibre.”Nous digérons actuellement les événements de la semaine”, a résumé auprès de l’AFP Steve Sosnick, d’Interactive Brokers, en référence au retour de Donald Trump à la Maison Blanche et à ses premières annonces.Vendredi, le marché connaissait “un peu de volatilité (…) en raison des derniers commentaires du président Trump sur les droits de douane vis-à-vis de la Chine”, a commenté M. Sosnick. Le président américain a déclaré jeudi soir qu’il préférerait ne pas imposer de droits de douane à Pékin, un revirement après ses promesses répétées de frapper le plus grand rival économique des États-Unis avec de lourdes taxes à l’importation.Avant son élection, Donald Trump s’était montré déterminé à imposer de nouveaux droits de douane sur tous les produits importés, pour préserver l’appareil productif américain. Il n’écartait pas l’éventualité qu’ils atteignent 60%, voire davantage, pour les produits chinois. Le républicain a aussi annoncé plus tôt dans la semaine qu’il comptait imposer des droits de douane de 25% aux produits issus du Canada et du Mexique à compter du 1er février dans la foulée de son investiture lundi. Toutefois, aucun décret en ce sens n’a été signé pour le moment.”Désormais, le marché considère davantage (les droits de douane) comme une tactique de négociation, plutôt qu’un ensemble de politiques qui vont être mises en Å“uvre”, a avancé M. Sosnick. Côté entreprises, les investisseurs américains ont toujours le regard tourné vers la saison des résultats.Les premières publications – notamment du secteur financier – ont bien été accueillie par Wall Street, mais “les investisseurs se concentrent davantage sur les prévisions que sur les résultats eux-mêmes”, selon M. Sosnick.Le marché attend désormais les résultats des grands noms de la tech la semaine prochaine (dont Meta et Microsoft mercredi, et Apple jeudi).”Ce sont (les entreprises) qui ont clairement la plus grande capacité à faire bouger le marché”, a soutenu Steve Sosnick. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans s’établissait à 4,65% contre 4,64% la veille en clôture. Ailleurs, à la cote, le constructeur aéronautique Boeing gardait la tête hors de l’eau (+0,75%) alors qu’il avait prévenu la veille d’une lourde perte au quatrième trimestre, notamment à cause de la grève de plus de cinquante jours menée par près de 33.000 ouvriers près de Seattle (nord-ouest).L’avionneur, qui doit présenter la totalité de ses résultats financiers le 28 janvier avant l’ouverture de la Bourse de New York, prévoit en effet un chiffre d’affaires trimestriel de 15,2 milliards de dollars et une perte nette par action de 5,46 dollars.Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk, connu pour ses best-sellers Ozempic et Wegovy, bondissait à Wall Street (+8,21%). Le groupe, connu pour ses traitements pour le diabète et la perte de poids, profitait de résultats encourageants sur une nouvelle molécule contre le surpoids, l’amycrétine.Le spécialiste des composants électroniques Texas Instruments se repliait (-6,22%), plombé par des prévisions jugées décevantes.Le poids lourd du secteur financier American Express (-3,36%) subissait pour sa part quelques prises de bénéfices après des résultats globalement au-dessus des attentes.Meta – la maison mère de Facebook et d’Instagram – prenait 1,07% après que le patron du groupe, Mark Zuckerberg, a annoncé qu’il prévoyait d’investir jusqu’à 65 milliards de dollars dans des projets liés à l’intelligence artificielle en 2025.

Des patrons allemands lancent un “SOS” et appellent à manifester

Une centaine de fédérations patronales allemandes appellent à descendre dans la rue mercredi prochain pour alerter les candidats aux élections législatives sur le “déclin” de l’économie allemande et appeler à des réformes urgentes.La première économie européenne est à “un point de bascule” et “(perd de sa) substance économique comme jamais auparavant”, estiment, à moins d’un mois des élections législatives, les fédérations issues de multiples secteurs qui appellent à des actions dans tout le pays, dont un rassemblement à Berlin, devant la Porte de Brandebourg.”L’économie allemande se contracte. Les entreprises nationales délocalisent. Les investisseurs internationaux restent à l’écart. Notre attractivité en tant que place économique décline rapidement”, pointent les lobbies patronaux qui attendent d’un futur gouvernement de “prendre la mesure de cette crise et agir avec détermination”.Les entreprises familiales, industries du textile et autres entreprises du commerce de gros qui se rangent derrière le mouvement, revendiquent pêle-mêle une réduction des charges administratives, des impôts plus bas, une diminution des coûts énergétiques, un droit du travail plus flexible, ainsi que des mesures pour freiner l’augmentation des cotisations sociales.Ces manifestations sont prévues le jour où le gouvernement du chancelier social-démocrate d’Olaf Scholz doit présenter un bilan économique annuel.Selon le quotidien économique Handelsblatt, Berlin va abaisser à cette occasion sa prévision de croissance pour 2025 à 0,3%, contre 1,1% avancé à l’automne. L’Allemagne vient d’enchaîner deux années de récession, du jamais-vu depuis vingt ans.Le Fonds monétaire international (FMI) n’attend lui aussi qu’une croissance de 0,3% pour l’économie allemande cette année, dont l’écart va se creuser avec les autres pays industrialisés.Un secteur est particulièrement à la peine: l’automobile, en particulier les équipementiers, avec les géants Bosch, Continental et ZF annonçant tour à tour des milliers de suppressions d’emplois, quand d’autres plus petits acteurs se retrouvent en redressement judiciaire. Le secteur subit le ralentissement économique, la faible demande et la transition vers une mobilité verte et numérique.

Trump dit qu’il préférerait ne pas imposer de droits de douane à la Chine

Le président américain Donald Trump a déclaré qu’il préférerait ne pas imposer de droits de douane à la Chine, rappelant qu’il souhaitait simplement de “l’équité” dans les échanges commerciaux entre les deux premières puissances économiques.Comme on lui demandait lors d’une interview diffusé jeudi soir sur Fox News s’il pouvait conclure un accord avec le dirigeant chinois Xi Jinping sur Taïwan et le commerce, Donald Trump a répondu: “Je peux le faire parce que nous avons quelque chose qu’ils veulent, nous avons un trésor”.”Nous avons un très grand pouvoir sur la Chine, ce sont les droits de douane, et ils n’en veulent pas, et je préférerais ne pas avoir à l’utiliser. Mais c’est un pouvoir énorme sur la Chine”, a déclaré le président américain, dans l’interview diffusée aux États-Unis.Un peu plus tôt dans la journée, Donald Trump avait rappelé, en vidéo devant un parterre de grands patrons réunis au forum économique de Davos, que “tout ce que nous souhaitons, c’est de l’équité. Nous voulons simplement des règles du jeu équitables” avec la Chine.Avant même son entrée en fonction, le nouveau président américain avait menacé le Canada et le Mexique d’imposer des droits de douane de 25%, et d’ajouter 10% à ceux d’ores et déjà existants sur les produits chinois.De retour lundi à la Maison Blanche, Donald Trump a assuré qu’il imposerait dès le 1er février les droits de douane annoncés sur les produits canadiens et chinois.En campagne, il avait promis d’aller plus loin et d’imposer entre 10 et 20% de droit de douane sur l’ensemble des produits entrants aux États-Unis, quelle que soit leur origine, et jusqu’à 60% sur les produits chinois.Interrogée vendredi sur ces déclarations, la Chine a affirmé que les différends commerciaux avec les États-Unis pouvaient être résolus par le “dialogue et la consultation”.”La coopération économique et commerciale entre la Chine et les États-Unis est mutuellement bénéfique”, a déclaré Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse régulière à Pékin.La Chine est le troisième importateur aux États-Unis en valeur, derrière l’Union européenne et le Mexique, mais représente le principal déficit commercial du pays dans des échanges bilatéraux, à 270 milliards de dollars (257 milliards d’euros) sur les 11 premiers mois de l’année 2024.Depuis son élection, Donald Trump a choisi de cibler en priorité dans sa rhétorique la Chine, le Canada, le Mexique et l’Union européenne, qui représentent plus de 60% des importations aux États-Unis et près de 65% de son déficit commercial.

Arrestations en France et Bulgarie après une vaste fraude au préjudice de Caritas Luxembourg

Huit personnes ont été arrêtées en France et en Bulgarie dans le cadre d’une enquête dirigée par un juge luxembourgeois, portant sur un vaste détournement d’argent au préjudice de l’association Caritas Luxembourg, a annoncé vendredi le parquet du Grand-duché.Selon la presse luxembourgeoise, quelque 61 millions d’euros ont été détournés en l’espace de cinq mois au premier semestre 2024, quand des escrocs se faisant passer pour le patron de l’ONG ont convaincu la directrice financière d’effectuer des virements à leur bénéfice.Le parquet n’a pas confirmé ce montant, qui dépasse le budget de fonctionnement annuel de l’association (autour de 50 millions d’euros).Les arrestations ont eu lieu jeudi, en vertu de mandats d’arrêt européens délivrés par la justice luxembourgeoise “en raison des indices de culpabilité (…) dans le cadre du blanchiment des sommes d’argent détournées”, a précisé le parquet dans un communiqué.Outre l’intervention de policiers français et bulgares, qui ont mené des perquisitions aux domiciles de suspects interpellés, des enquêteurs britanniques ont aussi collaboré à cette nouvelle phase de l’instruction ouverte l’été dernier.Au total, le Luxembourg a sollicité pour cette enquête la collaboration des autorités judiciaires de treize autres pays.”Vingt-sept ordonnances de perquisition et de saisie ont été émises et 54 ordonnances de saisie de fonds bloqués au Luxembourg et à l’étranger ont été rendues”, détaille encore le parquet.Des centaines de comptes bancaires à travers le monde auraient été destinataires des virements.”Pour l’instant, il n’est pas possible de déterminer l’importance des sommes qui pourront être récupérées en définitive”, a aussi fait valoir le parquet.Les finances de cette association d’aide aux plus démunis se sont retrouvées exsangues après cette fraude.Ni l’archevêché, qui contrôlait l’association, ni le gouvernement du Premier ministre chrétien-social, Luc Frieden, n’ont souhaité recapitaliser l’association, ce qui a conduit à l’abandon de ses activités à l’international, notamment au Soudan et au Laos.L’aide aux plus démunis au Luxembourg, avec appel aux dons, se poursuit sous la houlette d’une nouvelle structure baptisée HUT (Hëllef um Terrain, “Aide sur le terrain” en français) et qui a repris une grande partie des quelque 400 salariés de Caritas.L’enquête, qui se poursuit, porte sur les infractions de faux et usages de faux, escroqueries, abus de confiance, vols domestiques, fraudes informatiques et blanchiment.

Davos, étape incontournable de l’offensive de charme mondiale de l’Arabie saoudite

Deux imposants immeubles baptisés “Saudi House” et “Saudi at Davos” trônent parmi les meilleurs emplacements de la très chic et chère “Promenade” à Davos, l’avenue menant au centre des congrès de la ville, illustrant la présence grandissante du royaume dans les grands rendez-vous internationaux.Pour l’édition 2025 de la réunion annuelle en Suisse du Forum économique mondial (WEF), 57 Saoudiens ont fait le pèlerinage, dont neuf ministres, soit la délégation officielle la plus étoffée, selon le programme officiel.L’un des deux immeubles occupés par les Saoudiens, “Saudi at Davos”, dans lequel les ministres reçoivent leurs invités et les journalistes, surplombe l’entrée du centre des congrès, épicentre des événements de la semaine dans cette station de ski huppée des Alpes suisses.Il est mitoyen de l’immeuble occupé par le géant américain Microsoft, et rempli de cadeaux souvenirs pour les visiteurs, des dattes saoudiennes et des parapluies.- Davos du désert -Un responsable politique européen le reconnait: “qu’elles soient formelles ou dans les grands rendez-vous internationaux comme Davos, les délégations (saoudiennes) sont fortes, elles paraissent même volumineuses à nos standards”.L’inflation de participants remonte à l’émergence du plan Vision 2030 en 2016, confirme à l’AFP un responsable saoudien. Ce plan est la pierre angulaire du programme de modernisation du prince héritier Mohammed Ben Salmane.”Nous sommes un acteur clé de l’économie mondiale. Et nous devons boxer dans notre catégorie”, relève le ministre des Finances Mohammed al-Jadaan, interrogé par l’AFP à Davos.Dans les grands rendez-vous internationaux, à l’instar du G20 que Ryad a présidé en 2020 ou des réunions du Fonds monétaire international (FMI), de plus en plus d’hommes en foulard rouge et blanc, typique de l’habit saoudien, se mêlent aux traditionnels “costumes-cravates” de rigueur.Dernier symbole en date de l’offensive saoudienne: le royaume a annoncé vendredi un partenariat avec le WEF pour organiser “régulièrement” et à partir de 2026 un forum, qui viendra s’ajouter au “Davos du désert” que tient déjà l’Arabie saoudite et a attiré en octobre le patron de TikTok et les dirigeants de Citigroup et Goldman Sachs.- Soft power -L’offensive passe aussi par le “soft power”: Ryad a acheté le club de Premier League anglaise Newcastle, organise des événements internationaux de Formule 1, de golf, et de tennis, puisant dans les larges poches de son fonds souverain PIF, financé essentiellement par son pétrole. L’Arabie saoudite organise aussi le Mondial de football 2034.”Il s’agit de visibilité, de leadership”, relève auprès de l’AFP Karen Young, spécialiste en politique économique du Golfe au Middle East Institute (MEI) à Washington. Pour elle,  “tous ces efforts sont destinés à deux audiences”, la population saoudienne, en particulier la jeunesse dans un pays où près des deux tiers de la population a moins de 30 ans, et “la scène internationale” où le Royaume fait tout pour accroître sa visibilité.Les Saoudiens “ont une diplomatie qui est très ancrée comme une valeur dans leurs intérêts économiques”, affirme aussi le responsable politique cité plus haut.”Pour nous, investir dans le sport, le divertissement et la culture pour attirer des investisseurs est en fait un excellent pari”, assume le ministre saoudien des Finances.D’après les chiffres du fond souverain saoudien, la contribution du secteur sportif au PIB national a représenté 6,9 milliards de dollars en 2024, contre 2,4 milliards en 2016. Car le point cardinal de cette ouverture du pays réside dans le développement de l’économie non pétrolière, cheval de bataille du deuxième producteur mondial d’hydrocarbures, au travers notamment de l’émergence du tourisme et en attirant les investisseurs étrangers.Toutes ces ambitions et l’accueil positif de la communauté international mettent au second plan la question des droits de l’homme dans un pays critiqué en 2018 pour l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, et aujourd’hui pour les décès de travailleurs migrants sur ses chantiers de construction. “On ne peut pas nier que des choses ont changé dans les cinq, dix dernières années”, mais “c’est très insuffisant”, a cependant affirmé à Davos à l’AFP Luc Triangle, secrétaire général de la confédération internationale des syndicats. “La réalité quotidienne de millions de travailleurs migrants (…) n’est pas du tout acceptable.”

Réseaux sociaux : deux ans plus tard, l’opération prorusse “Doppelgänger” prospère toujours

L’opération de désinformation et d’influence prorussse Doppelgänger, dénoncée depuis 2022 par des chercheurs et des autorités de plusieurs pays occidentaux, continue de se déployer sur les réseaux sociaux y compris sous forme de publicités, qui ont rapporté plusieurs centaines de milliers de dollars à Meta, selon des chercheurs.Caricatures moquant des hommes politiques français, messages hostiles aux aides européennes à l’Ukraine: en 2024, des dizaines de milliers d’internautes en France, en Allemagne, en Pologne ou en Italie ont pu tomber sur des messages similaires sur Facebook.Particularité: ce sont des “contenus sponsorisés”, autrement dit, des annonceurs ont payé Meta pour faire apparaître ces publications auprès d’utilisateurs spécifiques. Ces publicités ciblées sont la base du modèle économique des réseaux sociaux.Selon un rapport publié mi-janvier, ces posts font partie de l’opération Doppelgänger (“sosie”, en allemand), une campagne de désinformation et d’influence prorusse, qui avait d’abord consisté à imiter des médias occidentaux pour relayer des messages et des infox anti-Ukraine et anti-Occident. Depuis plus de deux ans, l’opération continue de prospérer sur divers réseaux sociaux, et se décline donc aussi sous forme de publicités sur Facebook. Ce qui a notamment permis à Meta de récolter, entre 2023 et novembre 2024, plus de 338.000 dollars grâce à au moins 8.000 contenus sponsorisés, d’après un rapport des organisations spécialisées dans l’analyse des manipulations en ligne Check First, Reset Tech et AI Forensics.- Sanctions -Deux entreprises russes avaient été identifiées dès 2022 comme étant à l’origine de contenus liés à Doppelgänger. Malgré des sanctions prises par l’UE en juillet 2023 et par les Etats-Unis et le Royaume-Uni en octobre 2024, l’une d’entre elles, Social Design Agency (SDA), a continué de publier sur Facebook, montrent les données analysées.Le nombre de contenus concernés est très probablement bien plus élevé, les chercheurs s’étant concentrés sur un échantillon de publications obtenues via une fuite de données sur les activités de la SDA et révélées par des médias estonien et allemand.”Meta a approuvé et profité des campagnes de désinformation (de la SDA, NDLR), sapant les processus démocratiques et violant potentiellement les règles internationales”, dénonce Guillaume Kuster, à la tête de Check First, qui avait déjà détecté en 2024 des publicités prorusses sur Facebook.Sans la nommer directement, Meta avait reconnu dès septembre 2022 l’existence de “Doppelgänger”, évoquant une “campagne d’influence coordonnée” liée à la Russie sur Facebook. Contactée par l’AFP à propos des nouvelles données publiées par Check First mi-janvier, Meta s’est contenté de renvoyer vers ses précédents rapports mentionnant des menaces numériques liées à la Russie, dont un publié mi-2024 reconnaissant la présence de publicités liées à Doppelgänger. Meta a aussi rappelé avoir été “la première entreprise de tech à mettre au jour la campagne”, assurant “depuis enquêter (…) et bloquer des dizaines de milliers de contenus en lien avec ce réseau”.Doppelgänger avait aussi été dénoncée par les autorités françaises, allemandes et britanniques ces deux dernières années.- Arrivée sur Bluesky – Au-delà des publications sponsorisées sur Facebook, Doppelgänger s’est élargie, via des publications classiques, sur de nombreux réseaux “sur X, Facebook, YouTube, Telegram, Reddit, Pinterest et d’autres”, relève Joseph Bodnar, chercheur à l’ISD (Institut for Strategic Dialogue).Début 2025, des posts de la galaxie Doppelgänger ont aussi pour la première fois été observées sur Bluesky.Les messages sont généralement repris par une myriade de comptes automatiques (“bots”) qui présentent des caractéristiques similaires: photos de profils générées par intelligence artificielle, biographies identiques, dizaines de réponses à des messages produites en quelques jours…”Les démocrates américains ont allumé la mèche en Ukraine, et maintenant, ce sont les pays de l’UE qui doivent payer la facture!”, assure par exemple un certain “Jake Fitzgerald” sur Bluesky.La campagne “s’adapte à l’actualité” et “se concentre sur des problèmes réels et tente de les extrapoler pour les aggraver”, détaille M. Bodnar.Sur Bluesky, les profils répondent en général à des comptes influents pour gagner en visibilité, ajoute Valentin Chatelet, du laboratoire d’analyse numérique de l’Atlantic Council, qui note un “certain niveau de sophistication dans la conduite de l’opération”.Jusqu’ici, les contenus Doppelgänger, toutes plateformes confondues, n’ont pas bénéficié d’une forte audience. Une partie du “succès” de la campagne provient paradoxalement de “la couverture médiatique qui la dénonce, des rapports des plateformes et des chercheurs qui révèlent leur objectif flagrant de propagande prorusse”, note Guillaume Kuster.

Faux avis: Google s’engage à mettre en place des sanctions au Royaume-Uni

Le géant des technologies Google s’est engagé à sanctionner les entreprises britanniques qui publient de faux avis sur sa plateforme, sur lesquelles il pourra placer “des alertes”, a annoncé vendredi le régulateur britannique de la concurrence.La CMA avait lancé une enquête sur le groupe, soupçonné d'”enfreindre la législation sur la protection des consommateurs en n’agissant pas suffisamment pour les protéger des faux avis”, est-il souligné dans son communiqué.Etaient notamment pointés “une détection et une suppression insuffisantes des faux avis, une inaction face à des comportements suspects, et une absence de sanctions adéquates”.Google s’est engagé à renforcer ses mesures de détection des faux avis, afin de mieux les supprimer, mais aussi de suspendre les comptes qui les ont publiés.Les entreprises qui auraient artificiellement tenté d’améliorer leurs évaluations “verront apparaître des alertes visibles sur leurs profils Google pour informer les consommateurs” qu’une activité suspecte a été détectée.La publication de nouveaux avis pourra être suspendue et les entreprises récidivistes verront leurs avis supprimés pour 6 mois au minimum.”Les changements que nous avons obtenus de Google garantissent la mise en place de processus robustes, permettant aux consommateurs d’avoir confiance”, se félicite Sarah Cardell, directrice générale de la CMA.”Notre travail avec les régulateurs du monde entier, y compris la CMA, fait partie de nos efforts continus pour lutter contre les faux contenus”, a réagi dans un communiqué Google, qui dit “bloquer des millions de faux avis chaque année, souvent avant même qu’ils ne soient publiés”.Selon les estimations de la CMA, les avis en ligne influencent les dépenses des consommateurs britanniques à hauteur d’environ 23 milliards de livres (27 milliards d’euros) par an, en particulier dans le secteur du tourisme.Les recherches montrent que 89 % des consommateurs consultent des avis en ligne lorsqu’ils recherchent un produit ou un service.Une enquête équivalente de la CMA sur Amazon est toujours en cours.