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Washington secoue le sommet sur l’énergie en fustigeant les politiques anti-fossiles

Les Etats-Unis ont fustigé jeudi les politiques hostiles aux énergies fossiles, les qualifiant de “néfastes et dangereuses”, au premier jour du sommet de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la sécurité énergétique, à Londres, s’opposant fermement aux pays qui veulent tourner la page.”Certains veulent réglementer toutes les formes d’énergie, sauf les soi-disant renouvelables, jusqu’à leur disparition complète, au nom de la neutralité carbone. Nous nous opposons à ces politiques néfastes et dangereuses”, a déclaré Tommy Joyce, secrétaire adjoint par intérim à l’Energie pour les affaires internationales.Une critique à peine voilée de l’administration Trump sur l’AIE, devenue boussole de la transition énergétique: en 2021, cette agence née en 1974 après le premier choc pétrolier avait ulcéré les pétroliers en affirmant qu’il fallait renoncer immédiatement à tout nouveau projet hydrocarbure face au réchauffement climatique.Les représentants d’une soixantaine de pays et d’une cinquantaine d’entreprises ont planché jeudi sur l’avenir de la sécurité énergétique, au moment où la planète est secouée par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, les droits de douane américains, ainsi que le climato-scepticisme du président Donald Trump.La Chine, l’Arabie saoudite ou la Russie ne sont pas représentées, tandis que les Etats-Unis n’ont envoyé que des secrétaires d’Etat adjoints par intérim à ce sommet de deux jours co-présidé par le Royaume-Uni.- “Nous faire chanter” -La matinée a été marquée par le discours plus modéré qu’à l’accoutumée du directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, chantre de la transition énergétique, qui a présenté le pétrole et le gaz comme “des éléments clés (du) mix énergétique”.”Ils le resteront dans les années à venir”, a-t-il ajouté, sans évoquer les prévisions de son agence, qui annonçait en 2023 un pic de la demande d’énergies fossiles avant 2030.Il a aussi souligné que l’essor des énergies bas carbone faisait naître “un nouveau défi”: l’approvisionnement en métaux critiques indispensable à la transition énergétique, mais qui se trouvent principalement en Chine.Plus de 40 ans après le premier choc pétrolier, “ces dernières années nous ont montré que la sécurité énergétique ne doit pas être considérée comme acquise”, a-t-il poursuivi. “L’Europe ne doit plus jamais être dans une position où la Russie pense pouvoir nous faire chanter avec de l’énergie”, a renchéri le Premier ministre britannique Keir Starmer.Les robinets de gaz russe se sont progressivement fermés après l’invasion de l’Ukraine en 2022. L’Europe a depuis diversifié ses approvisionnements mais est devenue très dépendante du gaz liquéfié acheminé par bateau de Russie, son deuxième fournisseur après les Etats-Unis.- “Fantasme” -Pour l’Europe, l’indépendance passe par les “énergies propres et produites localement”, a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula van der Leyen qui présentera le 6 mai “une feuille de route, assortie de mesures concrètes visant à mettre fin progressivement” aux importations de carburants fossiles russes.Face aux menaces persistantes, Fatih Birol a préconisé trois “règles d’or”: la “diversification” des sources d’énergie, la “prévisibilité” des politiques et la “coopération” entre Etats.Les investissements dans l’énergie sont le plus souvent gigantesques et pensés à long terme. Or, “si les politiques ne sont pas prévisibles”, elles créent “de l’incertitude” et donc “un problème majeur pour les investisseurs”, a-t-il souligné.Fatih Birol et le ministère britannique de l’Energie Ed Miliband ont aussi appelé à jouer la carte du “multilatéralisme”, au moment où Donald Trump entend se retirer des Etats-Unis de l’Accord de Paris et de plusieurs instances de l’ONU.De manière inattendue, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait salué mercredi la tenue du sommet, jugeant “positif de voir l’AIE se recentrer sur la sécurité énergétique”, son “objectif fondamental”.Car le cartel, qui avait qualifié la sortie des énergies fossiles de “fantasme”, reproche à cette agence de l’OCDE, qui réunit les pays développés, de promouvoir des scénarios de neutralité carbone “irréalistes”.

La Bourse de Paris clôt sur une hausse timide, après une salve de résultats

La Bourse de Paris a terminé en timide hausse jeudi, hésitant après une salve de résultats d’entreprises mais aussi au gré des nouvelles sur le front de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.L’indice vedette de la Bourse de Paris, le CAC 40, a terminé en timide hausse de 0,27%, avec un gain de 20,42 points à 7.502,78 points. La veille, il avait terminé en hausse de 2,13%, pour s’établir à 7.482,36 points.Le marché “est en mode +wait and see+ (attendre de voir)”, résume Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM. “Il reprend ses esprits après le coup de massue des déclarations douanières de Donald Trump.”La Chine a fermement réfuté jeudi l’existence de négociations avec Washington, après des propos du président américain Donald Trump ayant suggéré l’éventualité d’un accord entre les deux puissances engagées dans un bras de fer commercial.La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.Le marché “souhaite avoir de la visibilité”, poursuit M. Chetouane. “Des règles qui changent du jour au lendemain”, les volte-faces incessants de Donald Trump font que pour le moment, “l’incertitude n’est pas prête de disparaitre”.Interrogé mercredi sur la possibilité d’une réduction de ces surtaxes, le président américain avait en effet répondu qu’il y aurait “un accord équitable avec la Chine”.Salve de résultatsLe groupe Dassault Systèmes a terminé en baisse de 5,11% à 32,13 euros, après avoir annoncé une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales a reculé de 3,79% à 241,30 euros, après avoir perdu plus de 5% dans les premiers échanges, à la suite de la publication de résultats trimestriels, où il a fait état de prises de commandes décevantes, par rapport aux prévisions des analystes.Le groupe de luxe Kering a quant a lui perdu 0,97% à 173,24 euros. Il a annoncé mercredi soir des ventes en baisse de 14% à 3,88 milliards d’euros au premier trimestre et “redouble(r) de vigilance pour surmonter les turbulences macro-économiques”.Le spécialiste des paiements électroniques Worldline a vu son titre dévisser de 11,43% à 5,05 euros. Il a réalisé un chiffre d’affaires en baisse de 2,3% sur un an, lié principalement à la résiliation d’un important contrat.L’action du constructeur automobile Renault a quant à elle gagné 4,38% à 46,92 euros. Le groupe a fait état jeudi d’un chiffre d’affaires stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d’euros (-0,3%), avec une hausse des ventes de voitures électriques et hybrides.Le géant français des télécoms Orange a avancé de 0,36% à 12,71 euros, après avoir annoncé un chiffre d’affaires en très légère hausse au premier trimestre, soutenu par la croissance de ses activités en Afrique et au Moyen-Orient, lui permettant de confirmer ses objectifs annuels, a-t-il annoncé jeudi.

Les Bourses mondiales prudentes face aux tensions commerciales, en pleine saison de résultats

Les Bourses mondiales restent sur leurs gardes en pleine période de résultats trimestriels d’entreprises, les investisseurs étant suspendus aux derniers développements entre la Chine et les Etats-Unis dans un contexte de bras de fer commercial.La Bourse de Paris a terminé en timide hausse de 0,27%, Francfort 0,47%, et Milan 0,96%. Londres a fini à l’équilibre (+0,05%).A Wall Street, Vers 15H45 GMT, le Dow Jones prenait 0,61%, l’indice Nasdaq progressait de 1,82% et l’indice élargi S&P 500 de 1,30%.”Les marchés boursiers semblent un peu perdus”, commente Kathleen Brooks, directrice de la recherche chez XTB.Le marché “est en mode +wait and see+ (attendre de voir)”, résume Mabrouk Chetouane, responsable de la stratégie de marché de Natixis IM. “Il reprend ses esprits après le coup de massue des déclarations douanières de Donald Trump.”Les investisseurs avaient salué dans un premier temps mercredi le ton plus conciliant des Etats-Unis dans leur conflit commercial avec Pékin.Et des propos du secrétaire américain au Trésor Scott Bessent rapportés par la presse, selon lesquels un rééquilibrage sino-américain “pourrait prendre deux à trois ans”, contribuent “quelque peu à freiner l’optimisme des marchés”, avertit Lloyd Chan, de la banque MUFG.Jeudi, la Chine a fermement réfuté l’existence de négociations avec Washington, après des propos de Donald Trump la veille ayant suggéré l’éventualité “d’un accord équitable” entre les deux puissances.Le marché “souhaite avoir de la visibilité”, poursuit Mabrouk Chetouane. “Des règles qui changent du jour au lendemain”, les volte-face incessants de Donald Trump font que pour le moment, “l’incertitude n’est pas prête de disparaître”.Le dollar fléchitLes espoirs douchés d’une désescalade de la guerre commerciale –lorsque Pékin a démenti l’existence de négociations en cours avec Washington– ont emporté avec eux le billet vert, qui perdait du terrain face à l’euro.Vers 15H45 GMT, le dollar cédait 0,41% face à la monnaie unique, à 1,1363 dollar pour un euro.Depuis début avril, le dollar, fragilisé par la politique erratique du président américain et les craintes sur la croissance américaine, perd environ 5%.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans américain atteignait 4,33%, contre 4,38% la veille en clôture.Saison des résultatsLa saison des résultats trimestriels d’entreprises s’intensifie, la plupart sont mal reçus par les investisseurs.En France, le groupe Dassault Systèmes a perdu 5,11%, après avoir enregistré une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales a reculé de 3,79% après la publication de résultats trimestriels indiquant des prises de commandes décevantes par rapport aux prévisions des analystes.En Suisse, le géant pharmaceutique Roche (+1,94%) a dévoilé jeudi des ventes meilleures qu’attendu, son patron profitant de la publication de ces chiffres pour assurer que le groupe se prépare à tous les scénarios pour protéger ses activités aux Etats-Unis.Nestlé (+0,05%) a publié jeudi un chiffre d’affaires trimestriel meilleur qu’attendu et laissé ses prévisions pour 2025 inchangées, son patron prévenant toutefois que l’impact indirect des droits de douane sur les prix des matières premières et les consommateurs est “incertain à ce stade”.Aux Etats-Unis enfin, le groupe américain Procter and Gamble (-5,35% à New York vers 15H45 GMT) a enregistré sur les trois premiers mois de l’année un tassement de ses ventes et revu à la baisse ses objectifs annuels, évoquant un contexte “volatil”.Le fabricant américain de jouets Hasbro s’envole quant à lui à la Bourse de New York (+16,25% vers 15H45 GMT) après avoir publié jeudi des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre mais s’est abstenu, à ce stade, de réévaluer ses prévisions pour l’ensemble de l’année dans un contexte de guerre commerciale.Le pétrole atoneLes prix du pétrole restent stable jeudi, le marché se montrant plus pessimiste sur l’éventualité d’une trêve en Ukraine et l’avancée des négociations avec l’Iran, ce qui pèse sur les perspectives de l’offre.Vers 15H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait quelque 0,01% à 66,11 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, gagnait 0,08% à 62,32 dollars.

Fonction publique: Bayrou exhorte à maitriser les mesures catégorielles

La masse salariale des agents de la fonction publique a atteint 107 milliards d’euros en 2024, en hausse de 6,7% et la “maitrise” de ces dépenses, en particulier les mesures catégorielles, doit “impérativement être renforcée”, selon une circulaire du Premier ministre adressée au gouvernement et diffusée jeudi.Emplois, crédits, masse salariale: une circulaire de François Bayrou exhorte le gouvernement à la rigueur dans l’exécution du budget, et en particulier concernant les “dépenses catégorielles”, des mesures décidées par les ministères et ciblées en faveur de certaines catégories d’agents publics dans la police, la justice, l’éducation par exemple.”Au titre de la seule année 2024, les mesures catégorielles se sont traduites par une hausse de 3,7 milliards d’euros de la masse salariale de l’Etat”, peut-on lire dans ce document, et elles représentent une enveloppe de crédits “nettement supérieure à celle consacrée aux mesures générales”. Si ces politiques ciblées peuvent être “légitimes”, afin notamment de “mieux reconnaitre certaines missions essentielles ou de remédier à des difficultés d’attractivité de certains métiers”, elles peuvent également “être source d’inégalités si elles ne s’inscrivent pas dans une approche d’ensemble”, peut-on lire.  D’autre part, ces mesures sont pérennisées dans les dépenses de masse salariale dès l’année suivant leur mise en oeuvre et ont pour conséquence une augmentation des dépenses de personnel à long terme, relève le Premier ministre, qui exhorte à “respecter les enveloppes budgétées” et de “limiter les hausses sur les exercices suivants”. Il s’agit d’un rappel de “quelques règles de bon sens”, notamment que “les mesures catégorielles doivent faire l’objet d’un accord préalable, en particulier pour respecter une cohérence interministérielle”, a indiqué à l’AFP Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique.A l’avenir, les ministres sont invités à justifier d’éventuelles futures demandes de mesures catégorielles notamment par une “gestion prévisionnelle des emplois et des compétences”, la “situation démographique”, “l’attractivité des missions”.Les demandes devront également être assorties de propositions visant à “simplifier le cadre statutaire, indiciaire et indemnitaire”, sans surcoût. Et ces propositions pourront aboutir à “supprimer des régimes indemnitaires obsolètes”, ou à envisager des “fusions de corps”, peut-on également lire. 

Coup de frein pour les créations de librairies en 2024

Après trois années record liées à la bonne santé du marché du livre, le nombre de créations de librairies en France a connu un repli en 2024, a annoncé jeudi le Centre national du livre (CNL), tandis que le nombre de fermetures s’est accéléré.Le CNL a ainsi recensé 129 ouvertures effectives l’an passé, “tous types et tailles confondus”, contre 150 par an en moyenne sur la période 2021-2023. La tendance “devrait se confirmer en 2025”, précise-t-il dans un communiqué publié en amont de la 27e Fête de la librairie indépendante, qui a lieu samedi.Dans le même temps, l’institution relève une “hausse significative” du nombre de fermetures de libraires en 2024: elles ont été 72 à baisser le rideau, dont 40% avaient été ouvertes depuis 2017.Ces évolutions “interviennent dans un contexte de tensions économiques liées à l’augmentation des charges fixes des librairies”, ainsi qu’au “développement des ventes en ligne de livre neufs et d’occasion”, détaille le CNL. Il appelle ainsi “à une grande vigilance pour le maintien durable d’un tissu solide de librairies en France”.Au total, le solde net reste tout de même positif, avec 57 librairies supplémentaires en France l’an dernier. Entre 2021 et 2024, ce solde net atteint 382 libraires.

Wall Street dispersée, entre résultats d’entreprises mitigés et incertitudes commerciales

La Bourse de New York évoluait sans direction claire jeudi, après deux séances à la hausse, digérant une nouvelle salve de résultats d’entreprises et surveillant les derniers développements du bras de fer commercial entre Pékin et Washington.Vers 14H5 GMT, le Dow Jones était proche de l’équilibre (-0,04%), l’indice Nasdaq progressait de 1,24% et l’indice élargi S&P 500 prenait 0,66%.”Nous entrons dans ce que j’appelle la +vraie+ saison des résultats”, commente auprès de l’AFP Kim Forrest, de Bokeh Capital Partners. “Et ces résultats sont mitigés”, résume-t-elle.Le géant de l’informatique IBM (-8,23%) pâtissait par exemple de performances jugées décevantes, tandis que le spécialiste des semiconducteurs Texas Instruments (+5,27%) profitait de résultats meilleurs qu’attendu.”Ces deux derniers jours, le marché s’est envolé suite à l’annonce d’une éventuelle révision des droits de douane”, mais la place américaine se concentre pour le moment “sur les performances des entreprises”, explique Mme. Forrest. A la cote, le géant américain des snacks et des boissons PepsiCo reculait de 1,66% après avoir abaissé jeudi ses prévisions pour l’ensemble de l’année, du fait de la “volatilité et d’incertitudes” causées par la guerre commerciale et par une consommation “modérée” dans certains marchés.Le laboratoire américain Merck était boudé (-2,04%), à cause de la révision de ses prévisions de marge et de bénéfice, qui devraient être touchés par les nouveaux droits de douane.La compagnie aérienne American Airlines grappillait 0,38% malgré une perte nette plus creusée qu’attendu au premier trimestre et a annulé ses prévisions pour l’année face aux incertitudes économiques.Le groupe américain Procter and Gamble était en perte de vitesse (-4,74%). L’entreprise a enregistré sur les trois premiers mois de l’année un tassement de ses ventes et revu à la baisse ses objectifs annuels, évoquant un contexte “volatil”.Le fabricant américain de jouets Hasbro s’envolait (+14,09%) grâce à des résultats meilleurs que prévu au premier trimestre.Si les résultats d’entreprises accaparent l’attention des investisseurs jeudi matin, Kim Forrest précise que les acteurs du marché continuent de surveiller les évolutions dans la guerre commerciale lancée par Donald Trump.Dernier développement en date, la Chine a fermement réfuté jeudi l’existence de négociations avec Washington, après des propos du président américain Donald Trump ayant suggéré l’éventualité d’un accord entre les deux puissances engagées dans un bras de fer commercial.La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.”Il va y avoir de l’incertitude, ce qui pourrait peut-être inciter l’administration (…) à conclure certains de ces accords”, estime Kim Forrest.Côté indicateurs, les demandes hebdomadaires d’allocation chômage sont ressorties conformes aux attentes des économistes.Ces données sont “pour l’instant cohérentes avec un marché du travail suffisamment stable pour permettre à la Réserve fédérale (Fed) de maintenir sa politique tout en surveillant l’évolution de l’inflation”, détaille dans une note Nancy Vanden Houten, économiste chez Oxford Economics.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait à 4,33%, contre 4,39% mercredi en clôture.

Arcelor Mittal: “L’Etat français doit intervenir au capital”, estime François Ruffin

“L’État français doit intervenir au capital” d’Arcelor Mittal, a déclaré jeudi le député François Ruffin devant le site de Dunkerque, au lendemain de l’annonce par le groupe sidérurgique de la suppression envisagée de quelque 600 postes dans le nord de la France.”L’industrie est en train de crouler. Cela fait 40 ans qu’on la mine, elle est en train de crouler sous des effets d’importations massives et à bas coût”, a déploré le député de gauche de la Somme.Selon lui, une entrée au capital de l’État n’est qu’un volet: “Il doit y avoir derrière un volet protection”, avec “des protections européennes”, des “taxes aux frontières”, des “barrières douanières”, des “quotas d’importation”, sinon, “l’industrie sur notre continent, c’est fini”, a-t-il estimé. Le deuxième sidérurgiste mondial, aux prises avec une crise historique de l’acier en Europe, a suspendu des projets d’investissements massifs dans la décarbonation du site de Dunkerque, réclamant des mesures pour protéger l’acier décarboné européen de la concurrence.Le secrétaire général de la CGT ArcelorMittal Dunkerque, Gaëtan Lecocq, a également appelé l’Etat à intervenir “rapidement”, à défaut de quoi on parlera “de milliers, voire de dizaines de milliers d’emplois” menacés, a-t-il alerté. “C’est la première saignée. Il faut arrêter l’hémorragie tout de suite”, a ajouté le syndicaliste. Nous sommes “pour un acier vert, si Mittal ne veut pas le faire, qu’il dégage. On n’a pas besoin de Mittal pour faire du métal”.”La stratégie de Mittal, c’est de se désengager de l’Europe”, a-t-il déploré, accusant Mittal de vouloir “augmenter sa marge”. “Nous, on travaille dans l’industrie, lui c’est un financier, s’il veut laisser crever l’outil, qu’il s’en aille, et qu’on nationalise l’industrie”, a-t-il ajouté.ArcelorMittal a annoncé mercredi envisager quelque 600 suppressions de postes dans le nord de la France, touchant les fonctions support délocalisées de l’Europe vers l’Inde, mais aussi la production, à la grande surprise des syndicats.Le projet concerne les usines de Dunkerque, Florange, Basse-Indre, Mardyck, Mouzon, Desvres et Montataire, qui emploient au total quelque 7.100 salariés.Cette “mauvaise nouvelle” est due “à la non-compétitivité de la sidérurgie européenne dans son ensemble”, a estimé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas sur CNews/Europe1. Elle a rappelé “la surproduction chinoise, notamment en acier, qui vient complètement bousculer les marchés de l’acier”. 

Washington secoue le sommet sur l’énergie en fustigeant les politiques “dangereuses” contre les fossiles

Les Etats-Unis ont fustigé jeudi les politiques hostiles aux énergies fossiles, les qualifiant de “néfastes et dangereuses”, au premier jour du sommet de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la sécurité énergétique, à Londres, s’opposant fermement aux pays favorables aux renouvelables.”Certains veulent réglementer toutes les formes d’énergie, sauf les soi-disant renouvelables, jusqu’à leur disparition complète, au nom de la neutralité carbone. Nous nous opposons à ces politiques néfastes et dangereuses”, a déclaré Tommy Joyce, secrétaire adjoint par intérim à l’Energie pour les affaires internationales.Une critique à peine voilée de l’administration Trump sur la politique de l’AIE, devenue boussole de la transition énergétique: en 2021, cette agence née en 1974 en réponse au premier choc pétrolier avait surpris le monde et ulcéré les pétroliers en affirmant qu’il fallait renoncer immédiatement à tout nouveau projet hydrocarbure face au réchauffement climatique.Les représentants d’une soixantaine de pays et d’une cinquantaine d’entreprises planchent depuis jeudi sur l’avenir de la sécurité énergétique, au moment où le monde est secoué par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, les droits de douane américains, ainsi que le climato-scepticisme du président américain Donald Trump.La Chine, l’Arabie saoudite ou la Russie ne sont cependant pas représentées, tandis que les Etats-Unis n’ont envoyé que des secrétaires d’Etat adjoints par intérim à ce sommet, co-présidé par le Royaume-Uni.Le Premier ministre britannique Keir Starmer doit prononcer un discours dans l’après-midi, suivi de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.- “Une arme contre nous” -Sans surprise, de profondes divergences sont rapidement apparues sur le rôle des énergies renouvelables dans la sécurité énergétique.La matinée a été marquée par le discours plus modéré qu’à l’accoutumée du directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, qui a reconnu le pétrole et le gaz comme “des éléments clés (du) mix énergétique”.”Ils le resteront dans les années à venir”, a-t-il ajouté, allant à rebours des prévisions de son agence, qui annonçait en 2023 un pic de la consommation d’énergies fossiles avant 2030.Il a aussi souligné que l’essor exponentiel des énergies bas carbone faisait naître “un nouveau défi”: l’approvisionnement en métaux critiques indispensable à la transition énergétique, mais qui se trouvent principalement en Chine.Près de 40 ans après le premier choc pétrolier, “ces dernières années nous ont montré que la sécurité énergétique ne doit pas être considérée comme acquise”, a-t-il poursuivi dans son discours d’ouverture. “Tant que l’énergie peut être utilisée comme une arme contre nous, nos pays et nos citoyens sont vulnérables et exposés”, a appuyé le ministre britannique de l’Energie Ed Miliband.- “Trois règles d’or” -Face aux menaces, trois “règles d’or” doivent être garanties, selon Fatih Birol: la “diversification” des sources d’énergie, la “prévisibilité” des politiques et une “coopération” entre les Etats.Les investissements dans l’énergie sont le plus souvent gigantesques et pensés à long terme. Or, “si les politiques ne sont pas prévisibles, si elles changent d’un jour à l’autre, cela crée de l’incertitude” et donc “un problème majeur pour les investisseurs”, a-t-il déclaré, au moment où la politique de Donald Trump plonge marchés et pays dans la fébrilité.Dans un monde fragmenté, Fatih Birol et Ed Miliband ont aussi appelé à plus de “coopération” et au “multilatéralisme”.De manière inattendue, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait salué mercredi la tenue de ce sommet, jugeant “positif de voir l’AIE se recentrer sur la sécurité énergétique”, son “objectif fondamental”.Le cartel, qui avait qualifié la sortie des énergies fossiles de “fantasme”, reproche à cette agence de l’OCDE, qui réunit les pays développés, de promouvoir des scénarios de neutralité carbone “irréalistes, sans tenir compte de la sécurité énergétique, de l’accessibilité financière ou de la faisabilité” de ces objectifs.La raison d’être de l’AIE reste “de promouvoir la transition énergétique comme un outil de souveraineté”, répond le cabinet du ministère français de l’Energie, assurant qu’il n’y a “pas d’inquiétude européenne sur une déviation de l’agenda” de l’Agence. 

Les Bourses prudentes, entre guerre commerciale et résultats d’entreprises

Les marchés boursiers évoluent prudemment jeudi, les yeux rivés sur la guerre commerciale entre Washington et Pékin, tout en digérant une série de résultats trimestriels d’entreprises, notamment à Paris.Vers 11H10 GMT, Paris perdait 0,19% et Francfort 0,18%. Londres était à l’équilibre (-0,03%). Seule Milan grimpait franchement (+0,94%).A Wall Street, les contrats à terme portant sur les principaux indices laissaient présager d’une ouverture en hausse.Les marchés ont “de nombreuses interrogations concernant l’avenir des droits de douane” américains, commente John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Les investisseurs ont salué mercredi le ton plus conciliant des Etats-Unis dans leur conflit commercial avec Pékin, alors que le président américain Donald Trump avait évoqué la possibilité d’un accord commercial “équitable” avec la Chine.Mais “pour éviter l’assombrissement des perspectives de croissance mondiale, un accord doit être trouvé rapidement”, note Kathleen Brooks, du cabinet XTB. Or, des propos du secrétaire américain au Trésor Scott Bessent rapportés par la presse, selon lesquels un rééquilibrage sino-américain “pourrait prendre deux à trois ans”, contribuent “quelque peu à freiner l’optimisme des marchés”, avertit Lloyd Chan, de la banque MUFG.Et jeudi, la Chine a fermement réfuté l’existence de négociations avec Washington, après des propos de Donald Trump la veille ayant suggéré l’éventualité “d’un accord équitable” entre les deux puissances.”La volatilité va rester élevée, sous l’effet de l’incertitude tant qu’aucun accord définitif n’est conclu”, soulignent les analystes de Natixis.Le dollar poursuit son reculLa monnaie américaine avait repris des couleurs mercredi, rassurés par les propos conciliants de Donald Trump sur la Chine.Mais ce jeudi, le billet vert repart dans l’autre sens, chutant de 0,55%, par rapport à l’euro, à 1,1384 dollar pour un euro.Depuis début avril, le dollar, fragilisé par la politique erratique du président américain et les craintes sur la croissance américaine, perd 5,09%.Côté obligataire, le taux d’emprunt à dix ans américain atteignait 4,35%, contre 4,38% la veille en clôture.Pluie de résultats à ParisLa saison des résultats trimestriels d’entreprises s’intensifie, notamment à Paris. La plupart sont mal reçus par les investisseurs.Le groupe Dassault Systèmes plongeait de 6,11%, après avoir enregistré une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.Thales reculait lui de 3,55%, après avoir perdu plus de 5% dans les premiers échanges, à la suite de la publication de résultats trimestriels, où il a fait état de prises de commandes décevantes, par rapport aux prévisions des analystes.Le groupe de luxe Kering plongeait de 4,39%. Il a annoncé mercredi des ventes en baisse de 14% à 3,88 milliards d’euros sur le premier trimestre 2025 et “redouble(r) de vigilance pour surmonter les turbulences macro-économiques”.Bic (-6,49%) dévissait aussi, après avoir abaissé mercredi sa prévision de chiffre d’affaires pour 2025.Exceptions à la morosité ambiante: le constructeur automobile Renault (+2,63%), après avoir fait état d’un chiffre d’affaires stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d’euros (-0,3%), et STMicroelectronics (+4,23%), après des prévisions meilleures qu’attendues pour le deuxième trimestre.Adidas en formeL’équipementier sportif prenait 2,95% à la Bourse de Francfort. Il a annoncé mercredi une performance en forte hausse au premier trimestre 2025, dépassant les prévisions malgré les incertitudes croissantes sur les droits de douane.Nokia plongeLe groupe finlandais Nokia chutait de 7,24% à Stockholm. L’entreprise a connu au premier trimestre une perte nette de 60 millions d’euros, au-dessus de ce qu’avaient prédit les analystes interrogés par Bloomberg, contre un bénéfice net de 438 millions sur la même période un an plus tôt. Le pétrole en hausseLes cours du pétrole évoluent en hausse. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 0,86% à 66,69 euros. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate gagnait lui 1,02% à 62,91 dollars.

Préavis de grèves à la SNCF: le désaccord continue entre syndicats et direction

Syndicats de cheminots et direction de la SNCF n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord sur les salaires et les emplois du temps, ce qui laisse planer la possibilité d’une semaine émaillée de grèves dans les transports à partir du 5 mai. Les contrôleurs sont appelés à se mettre en grève les 9, 10 et 11 mai, par Sud-Rail, troisième syndicat à la SNCF mais deuxième chez les contrôleurs, ainsi que par un influent collectif de contrôleurs baptisé CNA (collectif national ASCT).La CGT-Cheminots, premier syndicat, a elle appelé à se mobiliser dès le 5 mai. Sud-Rail a également appelé les conducteurs à la grève le 7 mai, veille de jour férié.”On n’a pas forcément envie d’aller à la grève, par contre, on a des revendications légitimes sur la table”, a estimé auprès de l’AFP Fabien Villedieu, secrétaire fédéral de Sud-Rail.- Le “job” a été “fait” sur les salaires -Mercredi, la direction de la SNCF avait estimé que “sur les salaires”, une des revendications des syndicats, “nous avons fait le job lors des négociations annuelles, il ne peut y avoir de négociations semestrielles ou trimestrielles”, et rappelé que l’augmentation moyenne des salaires des agents s’est portée à 2,2% pour 2025.Un chiffre contesté par les syndicats. “Ce chiffre prend en compte les évolutions automatiques dans la grille de salaire, mais l’augmentation générale est de 1%, alors que l’entreprise a fait 1,6 milliard d’euros bénéfices”, a avancé Fabien Villedieu.”Cet argent est prévu pour être réinvesti dans le réseau qui appartient à l’Etat et non à la SNCF et qui en plus est circulé par tout le monde, à commencer par Trenitalia”, a-t-il déploré.Autre point de discorde: les emplois du temps, les contrôleurs reprochant des modifications de leur journée de travail et de repos trop tardives.La direction de la SNCF a notamment promis mercredi une visibilité à 6 mois sur les jours de repos.Pas assez pour les syndicats, qui aimeraient également plus de visibilité sur les horaires de travail lors des journées de service.”Vous connaissez beaucoup de métiers là où les gens n’ont aucune visibilité sur trois mois dans leur journée de service ?”, s’est interrogé Fabien Villedieu.- “Trouver un accord” -Pour le ministre des Transports Philippe Tabarot, “certains syndicats ne semblent pas vouloir avancer vers un apaisement”.”J’ai espoir encore sur les capacités de Jean-Pierre Farandou (patron de la SNCF, NDLR) et Christophe Fanichet (PDG de SNCF Voyageurs, la filiale qui gère les trains, NDLR) à pouvoir trouver un accord et que certains syndicats reviennent à la raison”, a souligné Philippe Tabarot jeudi sur RTL.Il a indiqué ne pas “(souhaiter) intervenir directement parce que je pense que ça affaiblirait l’Etat”.Et a mis en garde: “une journée de grève, c’est 10 millions (d’euros) qui ne sont pas investis dans le réseau. Donc ceux qui se prétendent (…) amoureux du ferroviaire et qui souhaitent que l’Etat à travers la SNCF puisse investir dans le ferroviaire doivent (…) ne pas utiliser en permanence l’arme de la grève”.Pour Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, “la SNCF, ce sont des profits records”, mais “ceux qui la font vivre, c’est-à-dire les cheminots, n’ont pas les salaires qui suivent”, a-t-elle déclaré jeudi sur TF1.”La direction ferait mieux d’écouter” les cheminots “plutôt que d’arriver à des grèves pendant des périodes où les gens souhaitent partir en vacances”, a abondé jeudi Fabien Roussel (PCF) sur Sud Radio.