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Trump suggère d’abaisser à 80% la surtaxe américaine sur les produits chinois

Le président américain Donald Trump a semblé faire un pas vers Pékin vendredi en suggérant de baisser à 80% les droits de douane punitifs qu’il a lui même imposés sur les produits chinois, à la veille de négociations très attendues en Suisse.”80% de droits de douane sur la Chine semble le bon niveau! Cela dépend de Scott B.”, a écrit sur son réseau Truth Social le président américain, faisant référence à celui qui mènera les négociations pour Washington, le ministre américain des Finances Scott Bessent. Après des semaines d’escalade entre les deux pays, le secrétaire au Trésor (son titre officiel) et le représentant au Commerce Jamieson Greer doivent rencontrer le vice-Premier ministre chinois He Lifeng ce week-end à Genève.Le lieu précis reste inconnu.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, il a imposé en plusieurs vagues une surtaxe d’un montant total de 145% sur les marchandises en provenance de Chine, qui s’additionne aux droits de douane préexistants. Pékin a riposté en imposant 125% de droits de douane sur les produits américains.Résultat: les échanges bilatéraux sont pratiquement à l’arrêt.Les discussions prévues à Genève sont “un pas positif et constructif vers la désescalade”, a estimé vendredi la directrice générale de l’OMC Ngozi Okonjo-Iweala.- Toujours “trop haut” -Les analystes restent toutefois circonspects.”Ceux d’entre nous qui se souviennent de la première guerre commerciale Chine-Etats-Unis en 2018-19 [sous le premier mandat Trump] se rappellent de ses péripéties, il y avait des rencontres, des retours en arrière. Il a fallu beaucoup de temps pour parvenir à une première phase d’accord”, retrace auprès de l’AFP Josh Lipsky, directeur du département de géoéconomie du groupe de réflexion américain Atlantic Council.”Je pense que cela sert avant tout à montrer que les deux parties se parlent et c’est important en tant que tel”, a déclaré à des journalistes depuis Shanghai Xu Bin, professeur d’économie à l’école de commerce international Chine Europe (CEIBS).Selon lui, “Trump et la Chine savent très bien que si ces droits de douane hyper élevés (…) restent en place cela va détruire les deux économies. La question n’est pas de savoir qui souffre le plus”.”Aucune partie ne peut se permettre que cela se prolonge. Les deux ont toutefois montré que sans concession de l’autre côté, ils n’étaient pas prêts à faire le premier pas”, a ajouté l’économiste.Xu Bin ne s’attend pas à ce que les droits de douane reviennent à un “niveau raisonnable”: “Je pense que même si cela descend, ce sera probablement de moitié, et là encore ce sera trop haut pour avoir des échanges commerciaux normaux.”- Rafale de négociations -La Suisse a profité de son rôle d’hôte pour s’entretenir vendredi avec les responsables américains, alors que Washington a menacé d’imposer une surtaxe de 31% sur ses produits.A l’issue, la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter a rapporté que les deux parties étaient “d’accord” pour accélérer les discussions.Depuis son investiture en janvier, le président républicain, protectionniste convaincu, a lancé une guerre commerciale tous azimuts: nouveaux droits de douane sectoriels (+25% sur l’acier, l’aluminium, l’automobile), droits de douane universels (+10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, quelle que soit leur provenance), d’autres en gestation. Des taxes encore plus lourdes étaient prévues pour les partenaires avec lesquels les Etats-Unis ont un déficit commercial. Donald Trump les a toutefois suspendues jusque début juillet, sauf pour la Chine avec lequel il a entamé un bras de fer, en semblant s’attendre à ce que Pékin plie avant lui.Jeudi, Donald Trump a vanté son premier “deal” – avec Londres – présenté comme “historique” des deux côtés.Le document rendu public fait cinq pages. Il y est spécifié qu’il n’est “pas légalement contraignant”.Il doit permettre au Royaume-Uni d’échapper au gros des surtaxes américaines sur ses voitures et d’ouvrir davantage le marché britannique aux produits agricoles américains.De nouvelles négociations doivent désormais s’ouvrir entre les deux pays pour formaliser leurs engagements respectifs, mais les droits de douane américains sur les produits britanniques restent pour le moment en place, a précisé un porte-parole du gouvernement britannique.

Wall Street en hausse, veut croire aux accords commerciaux promis par Trump

La Bourse de New York évolue en hausse vendredi, portée par les espoirs des investisseurs quant à la signature d’accords commerciaux entre Washington et ses partenaires qui permettraient d’alléger la facture douanière de Trump.Vers 13H55 GMT, le Dow Jones prenait 0,17%, l’indice Nasdaq gagnait 0,54% et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,33%.”Nous avons le cadre d’un accord (avec le Royaume-Uni, ndlr) et nous commençons à négocier avec la Chine, qui est le plus grand des exportateurs soumis à des droits de douane, donc je pense que ces deux éléments insufflent des attitudes positives sur le marché”, estime auprès de l’AFP Art Hogan, de B. Riley Wealth Management.Un compromis qualifié d'”historique” par le président américain jeudi, prévoit que les droits de douane sur les automobiles britanniques, portés à 27,5% par les surtaxes douanières de Donald Trump, reviennent à 10%, tandis que ceux sur l’acier et l’aluminium tombent à zéro, selon un communiqué du gouvernement britannique.Donald Trump a assuré que grâce à ces négociations, le Royaume-Uni allait s’ouvrir davantage aux produits américains.Il s’agit du premier “deal” pour Donald Trump depuis qu’il a imposé au monde entier des nouveaux droits de douane, avant de faire en grande partie marche arrière.Désormais, tous les regards sont tournés vers la réunion entre hauts responsables américains et chinois, qui se tiendra à Genève au cours du week-end, une première depuis l’imposition par Washington de droits de douane massifs sur les produits chinois et la riposte de Pékin.Après des semaines d’escalade entre les deux pays, les acteurs du marché sont ballottés entre “espoir et angoisse” à l’approche de cette rencontre, estime Patrick O’Hare de Briefing.com.Donald Trump a suggéré vendredi de baisser à 80% les droits de douane punitifs qu’il a lui même imposés sur la Chine, appelant Pékin à “ouvrir son marché aux États-Unis”, car “ce serait tellement bien pour eux!!! Les marchés fermés ne fonctionnent plus.” Wall Street “attend de meilleurs nouvelles” depuis début avril, et l’annonce par Washington de l’imposition de droits de douane prohibitifs sur la majorité des produits importés, “en voici les deux premiers éléments concrets”, souligne Art Hogan.”Beaucoup d’accords commerciaux sont dans les tuyaux, tous bons (EXCELLENTS)!” a assuré Donald Trump vendredi, sur son réseau Truth Social.Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt des emprunts d’Etat américains à dix ans se détendait légèrement à 4,36%, contre 4,38% à la clôture jeudi.Au tableau des valeurs, la plateforme de réservation de voyages Expedia (-6,44%) était sanctionnée pour son chiffre d’affaires inférieur aux attentes au premier trimestre ainsi que des prévisions mal accueillies par les investisseurs. Le bénéfice net de l’entreprise a toutefois dépassé les anticipations des analystes sur les trois premiers mois de l’année.La plateforme de réservation de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) Lyft s’envolait (+18,27%) après avoir annoncé l’augmentation de son programme de rachats d’action, qui atteindra désormais 750 millions de dollars.Le réseau social Pinterest décollait (+10,54%) après avoir annoncé des prévisions pour le deuxième trimestre dépassant les attentes des analystes. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires de l’entreprise a atteint 855 millions de dollars et le bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, était de 23 cents, en deçà de ce qui était attendu.

Népal: coup d’envoi de la saison des ascensions de l’Everest

Huit alpinistes népalais ont gravi vendredi le mont Everest, le sommet le plus haut du monde, donnant ainsi le coup d’envoi de la saison pour des centaines de grimpeurs du monde entier.Chaque année, la première ascension du pic himalayen est réservée à une cordée de grimpeurs appartenant à une des compagnies organisatrices des expéditions, chargée d’équiper les voies en cordes et en matériel.”La voie est ouverte. L’équipe a atteint le sommet ce soir”, a annoncé à l’AFP le responsable de l’équipe, Pemba Sherpa, de 8K Expedition.Le Népal a accordé 456 permis d’ascension pour cette saison de printemps (avril-juin).”La nouvelle a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme”, s’est réjoui auprès de l’AFP depuis le camp de base de l’Everest l’alpiniste Purnima Shrestha.”La route a été ouverte un peu plus tôt que prévu, nous espérons que cela permettra de mieux réguler le calendrier (des tentatives) et d’alléger un peu le trafic”, a-t-il poursuivi.La plupart des grimpeurs qui se lancent sur les pentes de l’Everest sont accompagnés de guides népalais, ce qui porte à environ 900 le nombre d’alpinistes qui se pressent en quelques semaines sur la voie principale vers son sommet.Parmi eux, le Népalais Kami Rita Sherpa espère atteindre cette saison le sommet pour la 31e fois.L’an dernier, plus de 800 alpinistes ont réussi l’ascension, dont 74 par le versant tibétain, un nombre croissant qui suscite les critiques des puristes contre la surpopulation et la marchandisation du sommet.  

Les ministres français et allemand des Finances décidés à redonner “de l’énergie” aux relations bilatérales

Le ministre français de l’Economie et des Finances Eric Lombard a reçu vendredi à Bercy son nouvel homologue allemand, le vice-chancelier et ministre des Finances Lars Klingbeil, premier pas du retour d’une “énergie plus forte” dans les rapports entre les deux pays.Alors que le nouveau chancelier Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron se sont rencontrés mercredi à Paris, Eric Lombard et Lars Klingbeil ont échangé pendant une heure à Bercy avec leurs équipes.”Nous avons commencé à parler de la façon dont nous allons travailler ensemble, d’abord pour renouer avec une énergie plus forte dans la relation entre nos deux pays, et dans leur contribution à la construction d’une nouvelle phase de l’Union européenne”, a commenté M. Lombard après la rencontre.”Nous sommes conscients de la responsabilité commune que nous avons d’amener l’Europe au niveau supérieur maintenant”, a déclaré de son côté M. Klingbeil, en remerciant son homologue français “du très bon esprit dans lequel ces discussions ont commencé”. Préalablement, les deux ministres s’étaient chaleureusement salué devant la presse, M. Klingbeil sortant même son téléphone pour des selfies.Interrogé sur une possible relégation au second plan des préoccupations de finances publiques, au profit de la croissance et de l’effort de guerre, après la décision de l’Allemagne de desserrer ses règles budgétaires pour financer un vaste plan de réarmement, M. Klingbeil a confirmé que son pays “va investir beaucoup d’argent dans la défense”. Mais, a-t-il ajouté, “il s’agit également de discuter au niveau européen de comment nous pouvons organiser les processus de manière plus efficace, organiser des achats communs, regrouper la force des 27 États qui investissent tous davantage dans la défense, et de comment changer également les structures”.M. Lombard a, lui, réaffirmé le sérieux du gouvernement français en matière de retour à un déficit public acceptable, alors que celui-ci a atteint 5,8% du PIB l’an dernier.”Nous partons de  bases de finances publiques totalement différentes, mais en ayant cette convergence: l’Allemagne a décidé d’augmenter sa dette, nous, nous avons l’impératif de délivrer nos programmes en maitrisant notre déficit et donc notre dette”, a-t-il assuré.Les ministres se retrouveront à l’Eurogroupe de lundi et à l’Ecofin de mardi, avec une nouvelle réunion bilatérale lundi “parce que les partenariats se construisent aussi par les relations personnelles”, a souligné M. Lombard, M. Klingbeil se félicitant de cette rencontre “permettant d’échanger aussi au niveau personnel” avec son homologue.

Panasonic supprime 10.000 emplois pour se renforcer face à une conjoncture incertaine

Le géant japonais de l’électronique Panasonic a annoncé vendredi engager des restructurations entraînant des liquidations d’activités et visant 10.000 suppressions d’emplois dans le monde, soit 4% de ses effectifs totaux, afin de “renforcer sa productivité” face à l’assombrissement de la conjoncture économique.L’entreprise va “optimiser ses effectifs à l’échelle mondiale”, une opération “ciblant 10.000 employés (5.000 au Japon, et 5.000 à l’étranger) dans les entreprises consolidées”, “principalement” sur l’exercice décalé 2025-26 entamé début avril, a-t-elle indiqué.Panasonic comptait fin mars quelque 228.400 employés. Ces suppressions d’emplois seront mises en oeuvre “conformément aux lois, règles et réglementations du travail de chaque pays et région”, précise-t-il dans un communiqué.Dans le cadre de sa restructuration, le groupe “examinera en profondeur l’efficacité opérationnelle” de chaque branche et filiale, “réévaluera le nombre d’organisations et d’effectifs nécessaires”, et “encouragera la cessation d’activités déficitaires sans perspective d’amélioration des bénéfices, ainsi que l’intégration et la fermeture de sites”.Pionnier dans le domaine des appareils électroniques, des cuiseurs à riz aux magnétoscopes, le groupe nippon est devenu un géant mondial des appareils ménagers dans la seconde moitié du XXe siècle. Il étend aujourd’hui ses activités au secteur de l’énergie et aux batteries automobiles (c’est le fournisseur de l’américain Tesla), un créneau où il se renforce vigoureusement à coups d’importants investissements.Son horizon économique reste cependant complexe: sur l’exercice décalé 2024-2025 achevé fin mars, Panasonic reconnaît avoir dû affronter “un ralentissement progressif de l’économie mondiale”.Face à une reprise poussive en Europe et au Japon, la Chine, un marché essentiel, voyait son économie “souffrir d’une faiblesse persistante, principalement en raison de l’essoufflement du marché immobilier”.Panasonic a vu son chiffre d’affaires reculer en 2024-25 de 0,5% sur un an, à 8.458 milliards de yens (51,7 milliards d’euros), tandis que son bénéfice net fondait de 17,5% à 366 milliards de yens, le groupe expliquant ces contre-performances notamment par la liquidation de sa branche écrans à cristaux.Dans un entretien au journal Nikkei le mois dernier, le PDG de Panasonic, Yuki Kusumi, avait jugé des réductions d’effectifs nécessaires pour appliquer les réformes destinées à accroître l’efficacité et la rentabilité du groupe.”Pour rester compétitifs nous n’aurons d’autres choix que d’optimiser nos effectifs”, avait-il commenté, faisant état de “jugements sévères” de la part d’investisseurs institutionnels suite à l’échec de restructurations engagées dans le passé. Panasonic supprime des emplois quand il est déficitaire, mais les augmente progressivement quand la rentabilité revient, avait-il assuré.-“Essoufflement de la demande”-Grâce à ces nouveaux efforts de restructuration, Panasonic entend améliorer son bénéfice d’au moins 150 milliards de yens (918 millions d’euros), dont 70 milliards via “l’optimisation de ses effectifs”.Mais dans l’immédiat, la réforme s’annonce douloureuse: le bénéfice d’exploitation devrait se contracter de 13% en 2025-26 et le bénéfice net devrait plonger de 15%, notamment en raison du coût des restructurations, estimé à 130 milliards de yens (800 millions d’euros).Panasonic mise par ailleurs sur une nouvelle chute de 7,8% du chiffre d’affaires sur l’exercice 2025-2026.Son horizon ne s’éclaircit guère, à l’heure de l’offensive douanière lancée par le président américain Donald Trump qui bouleverse les chaînes de production du secteur électronique à travers l’Asie et cible fortement l’industrie automobile.”L’impact des droits de douane”, objet de négociations en cours, “n’est pas pris en compte dans ces prévisions, le groupe continuant de surveiller la situation et s’efforçant de minimiser ses conséquences”, précise le communiqué.Plus que jamais, Panasonic entend accélérer sur le secteur des batteries automobiles, qualifié de “domaine d’investissement prioritaire”, mais il reconnaît “surveiller de près la demande, dans un contexte de changements continus de l’environnement commercial” avec “l’essoufflement de la demande de véhicules électriques”.

Les Bourses européennes ouvrent en hausse, record du DAX à Francfort

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse jeudi, le Dax à Francfort atteignant un nouveau record en séance, poussées par l’optimisme après la conclusion d’un premier accord commercial entre Washington et Londres.Dans les premiers échanges, l’indice référence de la Bourse de Francfort, le DAX, prenait 0,65% peu après avoir touché son plus haut niveau en séance, à plus de 23.500 points. La Bourse de Paris gagnait 0,72%, Londres 0,38% et Milan 0,52%.

En Chine, l’industrie du textile anxieuse avant les négociations avec les Etats-Unis

Au milieu d’échantillons de soie et de tweed, dans l’un des plus grands marchés aux tissus de Chine à Shaoxing (est), une exportatrice de textiles nommée Cherry ne cache pas son impatience quant au résultat des négociations commerciales entre son pays et les Etats-Unis ce week-end.La clientèle de son entreprise est quasiment pour moitié composée d’Américains et certaines commandes ont déjà été annulées.Elle explique à l’AFP compter désespérément sur une réduction des droits de douane réciproques, qui rendent les échanges commerciaux presque impossibles, à l’issue des négociations qui s’ouvrent samedi à Genève en Suisse.Le président américain Donald Trump impose à la Chine un taux prohibitif de 145% – pouvant aller jusqu’à 245% pour l’automobile -, auquel Pékin a riposté avec une taxe de 125%.Les discussions des 10 et 11 mai constitueront le premier contact public officiel entre les deux plus grandes économies du monde en vue de résoudre leur guerre commerciale.Cherry redoute une situation qui sera “très mauvaise si cela continue”, et reste sceptique quant aux affirmations selon lesquelles son industrie serait en mesure de résister à des surtaxes prolongées.”Il y a quelques mois, j’ai entendu des gens dire que de nombreux conteneurs (de marchandises) avaient été bloqués (…) Certaines usines ont déjà dû arrêter leur production”, renchérit-elle.- “Bien sûr que j’ai peur” -Quelque 18% du total des exportations chinoises de textiles et de vêtements en 2024 étaient à destination des Etats-Unis, selon Moody’s.Une part importante de cette production provient de la province de Zhejiang, moteur de l’industrie manufacturière de l’est du pays.Dans la ville de Shaoxing se trouve le district de Keqiao, avec ses 26.000 magasins vendant de tout, du velours à la viscose en passant par la fausse fourrure.La zone est considérée comme l’un des centres les plus actifs au monde en ce qui concerne le textile.Mais les clients semblaient peu nombreux lorsque l’AFP s’est rendu sur place cette semaine.”Bien sûr que j’ai peur”, lâche une femme prénommée Li. “C’est mon travail, je compte sur lui pour subvenir aux besoins de ma famille (…) J’espère que les négociations aboutiront à un résultat positif”, poursuit-elle.- “Scénario perdant-perdant” -Une autre vendeuse de Keqiao, qui n’a pas souhaité donner son nom, a décrit la situation comme un “scénario perdant-perdant”.Certains de ses clients américains ont accepté de verser un acompte non remboursable de 30% pour lancer la production.Mais la commande peut être annulée, si le niveau des droits de douane après les négociations reste encore trop élevé. “Nous n’osons plus prendre de commandes américaines. Le prix de revient ne peut même pas être couvert, surtout si l’on ajoute des droits de douane aussi élevés”, confie de son côté un sexagénaire prénommé Zhou, devant des pans de kaki de différentes teintes.Pour les entreprises comme celle de sa fille, qui traitent principalement avec des clients américains, “l’impact est énorme”.”La meilleure solution serait que tout le monde s’assoie et discute. Ce serait bon pour tout le monde, n’est-ce pas ?”Xiao Huilan, 31 ans, qui exerce dans un atelier de fabrication de combinaisons de ski situé à quelques kilomètres de Keqiao, raconte que beaucoup d’entreprises locales ont renoncé à produire à la suite de commandes qui ont été réduites ou suspendues par la suite.”A court terme, nous pouvons nous débrouiller, mais à long terme, les entreprises ne peuvent pas le supporter”, explique-t-elle.”Dans une guerre commerciale, personne ne gagne vraiment. Ce que nous espérons, c’est une réconciliation, où tout le monde peut coexister et prospérer ensemble.”

SNCF: la grève des chefs de bord perturbe peu le trafic TGV

La SNCF a prévu de faire rouler plus de neuf TGV sur dix en France pour le premier jour de la grève des contrôleurs vendredi et a promis de permettre à tous ses clients dont le train a été annulé d’en réserver un autre le jour même, sans frais.Environ 60% des chefs de bord se sont déclarés grévistes sur le TGV vendredi. La SNCF a pourtant assuré “que tous les voyageurs pourront voyager le jour prévu vers leur destination”.Le syndicat SUD-Rail et un collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) ont appelé à la grève les 9, 10 et 11 mai pour réclamer une augmentation de leur prime de travail et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés à la dernière minute d’après eux.Selon la direction du groupe public, le taux de grévistes devrait dépasser les 60% le samedi, avant un retour au niveau de vendredi le dimanche. Sur l’ensemble du week-end, la direction prévoit un trafic normal à 96% sur les TGV.La plupart des trains pourront rouler grâce au déploiement de volontaires, cadres dans l’entreprise, qui ont reçu des formations spéciales d’une journée pour remplacer les contrôleurs grévistes dans les trains.SNCF Voyageurs a également promis d’offrir à toutes les personnes dont le train a été annulé un bon de réduction de 50% sur leur prochain voyage. Les trains régionaux, qui peuvent circuler sans chef de bord, rouleront eux normalement vendredi et samedi ainsi que les trains Intercités. Le réseau francilien de la SNCF (transilien), qui comprend plusieurs lignes ou portions de RER, doit aussi connaître un trafic normal, a indiqué la SNCF.La CGT-Cheminots, première organisation syndicale à la SNCF, a d’ores et déjà prévu une poursuite de la mobilisation en juin.L’organisation a lancé mercredi un appel à la grève le 4 juin pour les conducteurs, en marge d’une table ronde consacrée à la prime dont ils bénéficient, le 5 juin pour toutes les catégories de cheminots, avec des revendications portant sur les salaires ou l’amélioration des conditions de travail, et le 11 juin pour les contrôleurs.Au début de cette semaine, une grève des conducteurs à l’appel de la CGT-Cheminots a provoqué des perturbations sur les lignes régionales dans plusieurs régions comme les Hauts-de-France ou l’Ile-de-France.D’après SNCF Voyageurs, “environ neuf TER sur dix auront circulé en France (pendant cette grève), et environ huit Transilien (trains de banlieue parisienne) sur dix, avec des disparités selon les régions ou les lignes”. Mercredi, SUD-Rail revendiquait 40% de conducteurs grévistes dans tout le pays et jusqu’à un train régional sur deux annulé en Ile-de-France.

L’administration Trump promet un contrôle aérien “de pointe” d’ici fin 2028

L’administration Trump a présenté jeudi la cure de jouvence inédite que le système de contrôle aérien des Etats-Unis, dont certains équipements datent des années 1960, va suivre pendant les trois prochaines années pour assurer “la sécurité et l’efficacité” de l’espace aérien américain.”C’est une modernisation complète qui va bientôt se dérouler”, a annoncé le président Donald Trump, s’adressant par téléphone portable sur haut-parleur à l’auditoire assistant à la présentation à Washington de ce plan par le ministre des Transports Sean Duffy.Outre la “reconstruction de certaines tours de contrôle”, le projet – dont aucun détail financier n’a été précisé – prévoit que “tout ce qui contrôle l’espace aérien sera flambant neuf”, a assuré M. Duffy, promettant un système “de pointe” tout en raillant des équipements informatiques très anciens, dont certains ont été montrés lors de la conférence de presse.Il a notamment mentionné le déploiement de la fibre optique pour les télécommunications en remplacement de câbles en cuivre ainsi que des nouveaux radars et capteurs dans les tours et sur les tarmacs.Le projet comprend quatre pôles, avec un calendrier précis pour chacun: communications, surveillance, automatisation et infrastructures.”Nous allons faire tout cela en trois ou quatre ans (…) et, pour ce faire, nous allons avoir besoin du Congrès”, qui tient les cordons de la bourse, “car nous allons avoir besoin de l’argent immédiatement”, a poursuivi le ministre, accompagné sur scène par des dirigeants des régulateurs aériens et de compagnies aériennes, et des parlementaires.La Maison Blanche multiplie les coupes budgétaires drastiques pour réduire les dépenses fédérales.La documentation diffusée par le ministère précise que le budget annuel de la FAA en la matière est figé par le Congrès autour de trois milliards de dollars depuis plus de quinze ans. Il pourrait passer à quatre milliards.- Plus de 30 milliards -La commission des Transports de la Chambre des représentants a, par ailleurs, proposé fin avril d’allouer 12,5 milliards spécifiquement au lancement de la modernisation du système de contrôle aérien (ATC), mais cela doit encore suivre le parcours parlementaire.La Modern Skies Coalition, qui regroupe plus de 50 organisations et dont la création a été annoncée pendant la présentation, a estimé dans un communiqué que 18,5 milliards de dollars supplémentaires seraient nécessaires pour mener à bien cette métamorphose.Nick Calio, président de l’association Airlines for America – qui représente les plus grandes compagnies américaines (passagers et fret) – l’a qualifiée d'”opportunité historique”.S’exprimant comme lui lors de la conférence de presse, la directrice de l’agence de sécurité dans les transports (NTSB) Jennifer Homendy a estimé cette remise à niveau “absolument nécessaire pour assurer la sécurité” du ciel américain, et le patron de la compagnie American Airlines, Robert Isom, a salué une “journée véritablement historique”.Les problèmes du trafic aérien aux Etats-Unis ne sont pas nouveaux tant au niveau de l’infrastructure – qui fonctionne parfois encore avec des disquettes des années 1980 – que du manque de main-d’oeuvre, amplifié par la pandémie de Covid-19.Le régulateur de l’aviation FAA mène depuis plusieurs années des actions pour accélérer le recrutement de contrôleurs aériens.En septembre 2023, l’organisation du trafic aérien et le syndicat national des contrôleurs aériens (NATCA) évaluaient la pénurie à plus de 3.000 postes.”Cela fait au moins dix ans qu’il manque 3.000 contrôleurs aériens”, a relevé M. Duffy, attribuant notamment aux équipements obsolètes le manque de vocations chez les jeunes générations.Une collision le 29 janvier entre un avion de ligne en approche finale de l’aéroport Ronald-Reagan de Washington et un hélicoptère militaire Sikorsky Black Hawk, qui a fait 67 morts au total, a propulsé le sujet sur le devant de la scène.Les critiques républicaines envers l’administration de Joe Biden, accusée d’incompétence, ont été ravivées après un incident le 28 avril à l’aéroport de Newark Liberty International, l’un des plus fréquentés des Etats-Unis: le système de contrôle aérien a été coupé pendant 90 secondes.D’après des médias américains, les contrôleurs aériens — stationnés à l’aéroport de Philadelphie et gérant les vols en approche à Newark, situé à 160 km au nord-est — n’ont pu communiquer avec les avions du fait d’une interruption de la détection radar et des communications radio.Aucun détail n’a été fourni par les autorités, la FAA faisant simplement référence mercredi à des “problèmes d’effectifs et technologiques” au centre de contrôle TRACON de Philadelphie.”La FAA prend des mesures immédiates pour améliorer la fiabilité des opérations” à Newark, notamment “l’accélération des améliorations technologiques et logistiques et l’accroissement du personnel de contrôle aérien”, a-t-elle indiqué.

Trump conclut avec Londres la première trêve de sa guerre commerciale mondiale

Donald Trump a annoncé jeudi une première trêve dans son offensive commerciale mondiale sous la forme d’un compromis “historique” avec Londres, avant de tenter d’obtenir ce week-end des avancées avec un partenaire moins conciliant: Pékin.Le président américain s’est dit “ravi” d’annoncer un accord “historique” le jour anniversaire de la victoire des Alliés en 1945.Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, s’est joint par téléphone à une conférence de presse dans le Bureau ovale, et a lui aussi salué un “jour historique”.Donald Trump a assuré que le Royaume-Uni allait s’ouvrir davantage aux produits américains, “en particulier pour le boeuf américain, l’éthanol et quasiment tous les produits que produisent nos chers agriculteurs”.Depuis Londres, Keir Starmer a parlé d’un accord “extrêmement important” pour l’industrie automobile et la sidérurgie britanniques. En particulier, la surtaxe de 25% imposée par les Etats-Unis sur les voitures importées sera réduite à 10% pour les véhicules britanniques.La nouvelle n’a pas enchanté les constructeurs américains, qui estiment que leur secteur pâtit des nouvelles mesures douanières des Etats-Unis à l’encontre des voisins canadiens et mexicains, et que la priorité aurait dû être donnée “à nos partenaires d’Amérique du Nord”.L’empressement des Etats-Unis à annoncer un compromis encore vague, et dont les détails restent à discuter, “révèle une volonté de plus en plus désespérée [du gouvernement Trump] de revenir sur les droits de douane avant qu’ils n’affectent la croissance et l’inflation”, a estimé Paul Ashworth, économiste chez Capital Economics. – 10%, au moins -Le président américain a assuré qu’il n’exagérait pas la signification de l’accord, décrivant un compromis à la portée “maximale”. Les produits britanniques restent davantage taxés à leur entrée aux Etats-Unis qu’avant le retour du milliardaire à la Maison Blanche. Ils sont frappés, comme le reste du monde, par la taxe plancher de 10% annoncée le 2 avril sur la plupart des marchandises importées aux Etats-Unis.Le ministre américain du Commerce, Howard Lutnick, a d’ailleurs précisé dans la soirée que cette surtaxe de 10%, qui se cumule avec les droits de douane précédemment en vigueur, était le meilleur scénario possible pour les partenaires commerciaux des Etats-Unis. “Le plancher de 10%, c’est pour tous ceux qui ont des échanges équilibrés avec nous”, comme le Royaume-Uni, a-t-il dit sur la chaîne de télévision CNBC, ajoutant que les droits de douane seront “probablement plus élevés” pour les pays qui exportent plus vers les Etats-Unis que l’inverse, comme l’Union européenne.”S’ils ouvrent vraiment leur marché [aux produits américains], viennent nous voir en disant qu’ils veulent des échanges équitables et équilibrés avec l’Amérique, le mieux qu’ils puissent obtenir, c’est 10%, ce sera probablement plus élevé, mais au mieux c’est 10%”, a-t-il insisté.Le ministre Lutnick a aussi affirmé qu’il restait “beaucoup de travail” dans les négociations avec le Japon, l’Inde, la Corée du Sud et l’UE, mais qu’il pensait parvenir à un accord avec tous d’ici début juillet.Depuis son investiture en janvier, le président républicain, protectionniste convaincu, a lancé une guerre commerciale tous azimuts: nouveaux droits de douane sectoriels (+25% sur l’acier, l’aluminium, l’automobile), droits de douane universels (les +10%), d’autres en gestation. Des taxes encore plus lourdes étaient prévues pour les partenaires avec lesquels les Etats-Unis ont un déficit commercial. Donald Trump les a toutefois suspendues jusque début juillet, sauf pour la Chine, dont les produits sont frappés par un taux de 145%.Donald Trump a assuré que la Chine – avec laquelle des discussions commerciales sont prévues en Suisse ce week-end – était pressée de passer un accord pour que les échanges commerciaux puissent reprendre entre les deux pays.Plus tard dans la journée de jeudi, il s’est entretenu par téléphone avec le nouveau chancelier allemand, Friedrich Merz. Les deux hommes sont convenus, selon le gouvernement allemand, de mettre fin “rapidement aux différends commerciaux” entre les Etats-Unis et l’UE. L’UE a menacé le même jour de taxer pour 95 milliards d’euros d’importations américaines, dont les voitures et avions, en cas d’échec des négociations.