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L’une des plus grandes banques privées d’Iran fait faillite

La banque Ayandeh, l’un des plus importants établissements bancaires privés d’Iran, a été déclarée en faillite par l’Etat et ses actifs absorbés, une mesure inhabituelle malgré les sanctions internationales qui frappent l’économie de ce pays, ont rapporté samedi les médias d’Etat.Fondée en 2012, Banque Ayandeh (“avenir” en persan) avait pignon sur rue grâce à son réseau de 270 agences à travers le pays, dont 150 à Téhéran, la capitale.L’établissement croulait sous les dettes avec des pertes accumulées chiffrées à 5.400 milliards de milliards de rials (environ 4,5 milliards d’euros) et 3.110 milliards de milliards de rials de découvert (environ 2,5 milliards d’euros), selon l’agence de presse Isna.A compter de samedi, la banque publique Melli (“nationale” en persan) absorbe les actifs de la défunte Ayandeh, sur décision de la Banque centrale. Celle-ci a assuré que les particuliers pourraient récupérer leur épargne transférée à Banque Melli.”Le transfert de Banque Ayandeh vers Banque Melli est désormais achevé”, s’est félicité samedi le directeur de cette dernière, Abolfazl Najarzadeh, à la télévision d’Etat. “Nous sommes fiers de vous accueillir dans la grande famille de Banque Melli”, a écrit l’établissement à ses nouveaux clients, dans un SMS consulté par l’AFP.Samedi, de nombreux épargnants faisaient la queue devant une ancienne agence de Banque Ayandeh, a constaté un journaliste de l’AFP à Téhéran, précisant que des policiers étaient présents.Les clients de Banque Ayandeh n’ont “aucune inquiétude à avoir”, a assuré jeudi le ministre iranien de l’Economie, Ali Madanizadeh.- Projets fastueux -Le journal Ham Mihan évoque une “faillite” de Banque Ayandeh, qui ne disposait pas de capitaux propres et avait eu recours à des emprunts pour sa trésorerie. Un responsable de la Banque centrale iranienne, Hamidreza Ghaniabadi, a parlé de “créances douteuses”.”Plus de 90% des fonds de Banque Ayandeh ont été alloués soit à des parties liées (à la banque) soit à des projets gérés par la banque elle-même” qui n’ont ensuite jamais été remboursés, a-t-il souligné, cité par l’agence de presse Irna. Banque Ayandeh est à l’origine de projets fastueux, à l’image de l’immense complexe commercial Iran Mall à Téhéran, qui se présente comme le plus grand au monde et dispose notamment d’une patinoire et de cinémas.Banque Melli est l’un des principaux établissements bancaires publics d’Iran avec Banque Sepah. Depuis les années 1990, le secteur bancaire en Iran est aussi ouvert à des acteurs privés.Outre Ayandeh, cinq autres banques (Sarmayeh, Day, Sepah, Iran Zamin et Melal) sont également en difficulté, selon l’agence Tasnim. 

Iran: l’une des plus grandes banques privées du pays fait faillite

La banque Ayandeh, l’un des plus importants établissements bancaires privés d’Iran, a été déclarée en faillite par l’Etat et ses actifs absorbés, une mesure inhabituelle dans ce pays dont l’économie pâtit des sanctions internationales, ont rapporté samedi les médias d’Etat.Fondée en 2012, Banque Ayandeh (“avenir” en persan) avait pignon sur rue en Iran grâce à son réseau de 270 agences à travers le pays, dont 150 rien qu’à Téhéran, la capitale.L’établissement croulait sous les dettes avec des pertes accumulées chiffrées à 5.400.000.000.000.000.000.000 rials (environ 4,5 milliards d’euros) et 3.110.000.000.000.000.000.000 de découvert (environ 2.5 milliards d’euros), selon l’agence de presse Isna.A compter de samedi, la banque publique Melli absorbe les actifs de la défunte Ayandeh, sur décision de la Banque centrale qui assure que les déposants pourront récupérer leur épargne. “Le transfert de Banque Ayandeh vers Banque Melli est désormais achevé”, s’est félicité samedi le directeur de cette dernière, Abolfazl Najarzadeh, à la télévision d’Etat. “Nous sommes fiers de vous accueillir dans la grande famille Banque Melli”, a écrit l’établissement à ses nouveaux clients dans un SMS consulté par l’AFP.Samedi, de nombreux épargnants faisaient la queue devant une ancienne agence Banque Ayandeh, a constaté un journaliste de l’AFP à Téhéran, précisant que des policiers étaient présents.Les clients de Banque Ayandeh n’ont “aucune inquiétude à avoir”, a assuré jeudi le ministre iranien de l’Economie, Ali Madanizadeh.Banque Melli est l’un des principaux établissements bancaires publics d’Iran avec Banque Sepah. Depuis les années 1990, le secteur bancaire en Iran est aussi ouvert à des acteurs privés.Banque Ayandeh était l’un d’eux. Il est à l’origine de projets fastueux à l’image de l’immense complexe commercial Iran Mall à Téhéran, qui se présente comme le plus grand au monde et dispose notamment d’une patinoire et de cinémas.

Trump fustige le “coup tordu” du Canada malgré le retrait de la campagne publicitaire

Donald Trump a continué de fustiger le Canada pour son “coup tordu”,  malgré le retrait dans une province du pays d’une campagne publicitaire télévisée contre la hausse des droits de douane qui avait conduit le président des Etats-Unis à rompre leurs négociations commerciales.La province de l’Ontorio a annoncé vendredi la suspension de cette campagne mettant en scène l’ex-président Ronald Reagan en train de critiquer les droits de douane, tout en précisant que la publicité serait diffusée aux Etats-Unis ce week-end, à l’occasion notamment des deux premiers matches des finales du championnat nord-américain de base-ball, qui engendrent traditionnellement une forte audience.”Le Canada s’est fait prendre en train de tricher dans une publicité, pouvez-vous le croire ? » a réagi vendredi M. Trump aux journalistes avant de s’envoler pour une tournée en Asie. “J’ai entendu dire qu’ils allaient retirer la publicité. Je ne savais pas qu’ils allaient la diffuser un peu plus. Ils auraient pu la retirer ce soir”, a-t-il ajouté à propos de cette campagne qui avait suscité sa colère et l’avait conduit la veille à rompre les négociations commerciales avec le Canada.Apprenant que le spot allait être déprogrammé dans l’Ontario, il a dénoncé un “coup tordu”. “Je peux la jouer plus tordue qu’eux”, a-t-il menacé, disant n’avoir aucune intention de discuter avec le Premier ministre Mark Carney ou de le rencontrer après cette séquence.Un haut responsable américain avait auparavant indiqué à l’AFP qu’une telle entrevue était possible mercredi en Corée du Sud, en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec).La rupture des négociations commerciales constitue un revirement soudain du président américain au moment où un accord commercial entre Ottawa et Washington portant sur l’acier, l’aluminium et l’énergie, semblait pouvoir être conclu, selon le quotidien canadien Globe and Mail.- Relation bousculée -Le Canada est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis et un fournisseur majeur d’acier et d’aluminium pour les entreprises américaines.Mais leur relation a été bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier.La grande majorité des échanges transfrontaliers restent exemptés de droits de douane, les Etats-Unis et le Canada continuant d’adhérer au traité de libre-échange nord-américain (Aceum). Mais les surtaxes sectorielles mondiales imposées par le républicain, en particulier sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, ont durement touché Ottawa, entraînant des pertes d’emploi et mettant les entreprises sous pression.S’exprimant avant de s’envoler pour l’Asie, M. Carney n’a, de son côté, pas directement mentionné le revirement de M. Trump, mais a déclaré que les discussions bilatérales avaient montré des “progrès (…) et nous sommes prêts à poursuivre sur cette lancée et à tirer parti de ces progrès lorsque les Américains seront prêts”.”Nous ne pouvons pas contrôler la politique commerciale des Etats-Unis”, a-t-il également déclaré, soulignant son désir d’approfondir les relations commerciales avec d’autres pays.- 75 millions -Selon Donald Trump, les autorités canadiennes cherchent à “influencer la décision de la Cour suprême des Etats-Unis et d’autres tribunaux”, devant lesquels est contestée la légalité des décrets du président américain ayant déclenché les hausses douanières.Produite par la province de l’Ontario, la campagne publicitaire a été diffusée sur plusieurs chaînes de télévision américaine pour un montant d’environ 75 millions de dollars.Elle utilise des citations d’un discours prononcé en 1987 par l’ancien président républicain Ronald Reagan (1981-1989), dans lequel il mettait en garde contre les conséquences de droits de douane élevés sur l’économie américaine.La Fondation Ronald Reagan a accusé sur X la campagne de “déformer” les propos de l’ex-président, utilisés “de manière sélective”. Elle a dit examiner des “options juridiques dans cette affaire”.Dans un discours mercredi sur ses priorités budgétaires, Mark Carney a déclaré que la politique commerciale “fondamentalement modifiée” de Washington nécessitait une refonte de la stratégie économique du Canada.M. Carney avait rencontré début octobre le président Trump à la Maison Blanche pour tenter d’avancer vers une résolution du conflit, mais n’avait obtenu aucune concession publique.

Le Canada fait un geste envers Trump après la rupture des relations commerciales

Une province canadienne a tendu vendredi la main à Donald Trump en retirant une campagne publicitaire contre la hausse des droits de douane américains, qui avait suscité sa colère et l’avait conduit la veille à rompre les négociations commerciales avec le Canada.”Après discussion avec le Premier ministre (canadien Mark) Carney, l’Ontario suspendra sa campagne publicitaire aux États-Unis à partir de lundi afin de permettre la reprise des négociations commerciales”, a déclaré Doug Ford sur X.Il a précisé que la publicité serait quand même diffusée aux Etats-Unis ce week-end, à l’occasion notamment des deux premiers matches des finales du championnat nord-américain de base-ball, qui engendrent traditionnellement une forte audience.Furieux contre cette campagne publicitaire télévisée, Donald Trump a abruptement rompu jeudi soir les négociations commerciales avec le Canada.Il s’agit d’un revirement soudain du président américain au moment où un accord commercial entre Ottawa et Washington portant sur l’acier, l’aluminium et l’énergie semblait pouvoir être conclu, selon le quotidien canadien Globe and Mail.Un haut responsable américain a indiqué à l’AFP que Mark Carney et Donald Trump pourraient se rencontrer mercredi en Corée du Sud en marge du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec), auquel ils doivent assister tous les deux. – Relation bousculée -Le Canada est le deuxième partenaire commercial des Etats-Unis et un fournisseur majeur d’acier et d’aluminium pour les entreprises américaines.Mais leur relation a été bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier.La grande majorité des échanges transfrontaliers restent exemptés de droits de douane, les Etats-Unis et le Canada continuant d’adhérer au traité de libre-échange nord-américain (Aceum). Mais les surtaxes sectorielles mondiales imposées par le républicain, en particulier sur l’acier, l’aluminium et les automobiles, ont durement touché Ottawa, entraînant des pertes d’emploi et mettant les entreprises sous pression.Vendredi matin, le président américain s’est de nouveau lâché contre son voisin dans une série de messages vindicatifs sur son réseau social, disant que “le Canada a triché et s’est fait prendre”.S’exprimant avant de s’envoler pour l’Asie, M. Carney n’a, de son côté, pas directement mentionné le revirement de M. Trump, mais a déclaré que les discussions bilatérales avaient montré des “progrès (…) et nous sommes prêts à poursuivre sur cette lancée et à tirer parti de ces progrès lorsque les Américains seront prêts”.”Nous ne pouvons pas contrôler la politique commerciale des Etats-Unis”, a-t-il également déclaré aux journalistes sur le tarmac avant d’embarquer dans son avion, soulignant son désir d’approfondir les relations commerciales avec d’autres pays.- 75 millions -Selon Donald Trump, les autorités canadiennes cherchent à “influencer la décision de la Cour suprême des Etats-Unis et d’autres tribunaux”, devant lesquels est contesté la légalité des décrets du président américain ayant déclenché les hausses douanières.Produite par la province canadienne de l’Ontario, la campagne publicitaire a été diffusée sur plusieurs chaînes de télévision américaine pour un montant d’environ 75 millions de dollars.Elle utilise des citations d’un discours prononcé en 1987 par l’ancien président républicain Ronald Reagan (1981-1989), dans lequel il mettait en garde contre les conséquences de droits de douane élevés sur l’économie américaine.La Fondation Ronald Reagan a accusé sur X la campagne de “déformer” les propos de l’ex-président, utilisés “de manière sélective”. Elle a dit examiner des “options juridiques dans cette affaire”.Dans un discours mercredi sur ses priorités budgétaires, Mark Carney a déclaré que la politique commerciale “fondamentalement modifiée” de Washington nécessitait une refonte de la stratégie économique du Canada.Ce processus “nécessitera des sacrifices et du temps”, a-t-il souligné. M. Carney avait rencontré début octobre le président Trump à la Maison Blanche pour tenter d’avancer vers une résolution du conflit, mais n’avait obtenu aucune concession publique.

Budget: l’examen débute sur les mesures de justice fiscale, le PS en première ligne

L’Assemblée nationale a débuté vendredi l’examen du budget par le maintien d’une contribution exceptionnelle sur les hauts revenus jusqu’à un retour du déficit sous les 3%. Ce vote ouvre une série de mesures de justice fiscale attendues ce week-end, dont la taxe Zucman.Le Premier ministre Sébastien Lecornu, de nouveau sous la menace de censure des socialistes, a ouvert la discussion budgétaire à 15H00 en appelant l’hémicycle au “compromis” et à un “changement de culture parlementaire”. Le parti à la rose réclame, avec le reste de la gauche, que les plus riches contribuent davantage à l’effort de réduction du déficit.Dans un hémicycle électrique, les députés ont ouvert le bal, en trouvant un premier terrain d’entente: ils ont voté très largement la prolongation de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR).Instaurée en 2025, cette mesure fixe un taux minimal d’imposition de 20% pour les ménages dont les revenus dépassent 250.000 euros par an. Elle devrait rapporter 1,5 milliard d’euros en 2026, selon les chiffres avancés par le gouvernement.Le projet du gouvernement prévoyait initialement de la maintenir pour la seule année 2026. La gauche souhaitait quant à elle la pérenniser et la renforcer.Mais l’Assemblée nationale a opté pour le compromis proposé par le député MoDem Jean-Paul Matteï, à savoir de conserver cette taxe jusqu’à ce que le déficit annuel soit ramené à moins de 3% du produit intérieur brut (PIB), ce que la France n’a atteint que deux fois ces quinze dernières années (2018 et 2019).”Sur le sujet des très hauts patrimoines et des hauts revenus, nous avons compris qu’il y avait une attente de nos concitoyens et la-dessus nous bougeons”, a déclaré le député Charles Sitzenstuhl (Renaissance), qui s’est “résolu” à voter la mesure malgré son opposition initiale. La gauche a prévenu que cette mesure ne “doit pas cacher la forêt de l’injustice fiscale”, selon les mots de François Ruffin. L’ex-LFI a appelé à ce que ce vote ne serve pas “d’alibi”, la question centrale résidant dans la taxation du patrimoine des plus riches et non pas sur leurs revenus.- “Un décor de cinéma” -Les mesures ciblant la fortune devraient être examinées à partir de samedi, avec au programme une myriade de propositions, dont la désormais célèbre taxe Zucman que la gauche entend défendre d’une seule voix.Mais l’unité a montré des signes de fébrilité vendredi soir: les députés socialistes et une partie des écologistes, en s’abstenant lors du vote d’un amendement LFI visant à instaurer un impôt universel pour lutter contre les paradis fiscaux, ont empêché son adoption… à une voix près.Le groupe socialiste n’avait déjà pas voté cette mesure l’an dernier, a justifié auprès de l’AFP le député Philippe Brun, estimant qu’elle serait en réalité “inopérante” car ne concernerait que les pays africains.”Tout ça n’est qu’un décor de cinéma, la question c’est ce qu’il se passe dans les salles obscures”, a lancé le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard à l’issue de la séance, accusant le PS de collusion avec le gouvernement.Alors que le patron des socialistes Olivier Faure a exigé des mesures de justice fiscale d’ici lundi, menaçant le gouvernement de censure, Sébastien Lecornu n’a pas donné de clé dans son discours.Mais les tractations continuent en coulisses. Une réunion a eu lieu dans la matinée entre des représentants de gauche et des macronistes.Dans l’hémicycle, Sébastien Lecornu s’est attaché à adresser des signaux à la droite, se montrant disposé à travailler avec Les Républicains (LR) pour “des mesures de valorisation du travail” et faire avancer “en parallèle” du budget “l’allocation sociale unique”, mantra du patron du groupe Laurent Wauquiez.- “Chantage du PS” -Ce dernier lui a lancé un vif avertissement sur la suspension de la réforme des retraites, autre clé de la non-censure des socialistes, et qui sera examinée dans le budget de la sécurité sociale à partir de lundi en commission.”Nous ne sommes pas là pour intégrer le chantage du PS”, a prévenu M. Wauquiez, qui a déposé un amendement pour supprimer cette mesure.Côté RN, Jean-Philippe Tanguy a fustigé un budget de “purge toxique”. “Il est hors de question de vous laisser prendre, cette année, un centime de plus. Ni aux salariés, ni aux entrepreneurs, ni aux retraités.” Bien d’autres points chauds attendent les députés dans cette première partie du budget, consacrée aux recettes. Les débats sont programmés jusqu’au 3 novembre, avant un vote solennel le 4 sur cette partie. L’ensemble de la discussion budgétaire mènera le Parlement jusqu’à la mi-décembre au moins.parl-cma/jmt/ega

Moody’s donne un sursis à la France en maintenant sa note, avec perspective négative

Moody’s a choisi vendredi de maintenir la note souveraine de la France, tout en abaissant la perspective à “négative”, un répit en pleine discussion du budget qui témoigne, selon le ministre de l’Economie, de la nécessité d’un “compromis” sur celui-ci.L’agence de notation a maintenu sa note à Aa3 (dette de bonne qualité) alors que ses concurrentes Fitch, le 12 septembre, puis S&P Global, la semaine dernière, avaient abaissé la leur un cran en dessous, à A+ (dette de qualité moyenne supérieure).Toutes soulignent l’instabilité politique depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024, qui pèse sur les finances publiques françaises et paralyse partiellement deux moteurs de croissance, la consommation des ménages et les investissements.La croissance est désormais attendue par le gouvernement français à 0,7% cette année et à 1% en 2026.Moody’s souligne que le changement de perspective de sa notation “reflète les risques croissants d’un affaiblissement des institutions et de la gouvernance en France”, ainsi qu’un “recul partiel des réformes structurelles”.Elle soulève le risque “d’une fragmentation durable du paysage politique du pays”, qui pourrait “nuire au fonctionnement des institutions”, avec des gouvernements “continuant à avoir du mal à obtenir une majorité parlementaire”.- “Absolue nécessité -Le ministre français de l’Economie et des Finances, Roland Lescure, a aussitôt “pris acte” de la décision, qui selon lui “témoigne de l’absolue nécessité de construire un chemin collectif vers un compromis budgétaire”.Le gouvernement, poursuit le communiqué de Bercy transmis à l’AFP, “demeure déterminé à tenir l’objectif de déficit de 5,4% du PIB annoncé en 2025 et à poursuivre une trajectoire ambitieuse de réduction du déficit public, pour revenir sous les 3% du PIB en 2029, tout en préservant la croissance”.La discussion du Projet de loi de finances (PLF) pour 2026 s’est ouverte vendredi après-midi dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, tandis que le Parti socialiste, qui a déjà obtenu la suspension de la réforme des retraites, menace de nouveau de censure s’il n’obtient pas des mesures qui le satisfont sur une taxation accrue des plus riches.En avril, Moody’s indiquait pourtant qu’un “retour en arrière sur les réformes telles que (…) la réforme des retraites” était un critère de baisse de la note.Et la France a actuellement le déficit public le plus élevé de la zone euro, la dette publique la plus importante en masse à près de 3.500 milliards d’euros, et la troisième de la zone en pourcentage du PIB (derrière la Grèce et l’Italie).- Soubresauts -Déjà, selon Paul Chollet, chef économiste de la salle des marchés du Crédit mutuel Arkéa, du point de vue des taux d’intérêt appliqués, “les marchés traitent actuellement la dette française au niveau d’une note A ou A-“, c’est-à dire deux ou trois crans en dessous du Aa3 de Moody’s.L’économiste s’attendait à un simple abaissement de perspective plutôt qu’à une dégradation de la note, Moody’s ayant sous les yeux, contrairement aux autres agences ces dernières semaines, “un gouvernement qui peut tenir quelque temps, (surtout) si un budget venait à être voté le 31 décembre”.Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier, veut voir la situation de manière optimiste. “L’économie française résiste pour l’heure à l’instabilité politique: l’activité des entreprises et le marché de l’emploi maintiennent leur dynamique. Nous ne voyons aucun signe de crise économique en France”, a-t-il estimé vendredi auprès de l’AFP.Pour lui, “la soutenabilité de la dette française ne semble pas en danger et la France ne risque pas de faire défaut: un pays ne fait pas défaut lorsque son compte courant est autour de zéro pourcent du PIB”. Dans la même veine, il considère que “pour les marchés internationaux, les soubresauts politiques et fiscaux” du pays “ne constituent pas un nouvel élément”, et que, dès lors, “l’instabilité politique ne devrait pas se transformer en crise financière en France.”

Des Canadiens déstabilisés par la volte-face commerciale de Trump

“Sérieusement qui fait ça?”: la décision abrupte de Donald Trump de rompre les négociations commerciales avec le Canada a déstabilisé des travailleurs canadiens vendredi, amplifiant leurs inquiétudes face à l’avenir. “On ne sait tout simplement plus ce qui va arriver d’un jour à l’autre, d’une semaine à l’autre. Il y a tellement d’incertitude”, se plaint John D’Agnolo, leader d’un syndicat de travailleurs automobiles à Windsor, en Ontario (centre).Le Canada a été particulièrement touché par les droits de douane de Donald Trump, en raison de la forte intégration de l’industrie automobile nord-américaine et de l’importance des exportations d’aluminium et d’acier canadiens vers les Etats-Unis.Depuis le début de la guerre commerciale, les travailleurs de l’Ontario, province centrale où se concentre la filière automobile du pays, suivent de près l’actualité, dans l’attente d’une percée dans les négociations.La décision soudaine de Donald Trump de rompre les discussions commerciales, malgré une réunion apparemment cordiale avec son homologue canadien Mark Carney ce mois-ci, est un nouveau coup dur.Le président américain a accusé jeudi les autorités canadiennes de déformer les propos de l’ancien président républicain Ronald Reagan pour faire campagne contre la hausse des droits de douane entre les deux pays. “Ça l’a énervé (Trump), donc il fait une crise de colère et dit: +On ne va pas parler maintenant.+ Sérieusement, qui fait ça?” ajoute John D’Agnolo.- “Epuisés” -Avant ce dernier soubresaut, M. Carney a à de maintes reprises averti qu’un accord supprimant tous les droits de douane sur l’automobile était peu probable, vu la volonté du président américain de rapatrier la fabrication de voitures.Mais les perspectives étaient plus prometteuses pour les métaux.À Hamilton, la “ville de l’acier”, les travailleurs ont dû faire face à des années de vache maigre, alors que le marché mondial des métaux était inondé de produits étrangers moins chers.Une relation stable avec les États-Unis pourrait être bénéfique à l’avenir, mais Ron Wells, un leader syndical à Hamilton, n’y croit plus.”On ne peut pas compter sur eux (les États-Unis) en tant que partenaire commercial, parce que leurs dirigeants ne prennent pas toujours des décisions rationnelles”, explique-t-il. Mark Carney, cherchant à désamorcer les tensions, s’est dit prêt vendredi à reprendre les négociations dès que “les Américains sont prêts”.Il a toutefois répété que la relation entre les deux pays avait été fondamentalement changée et qu’Ottawa devait s’ouvrir à de nouveaux partenaires, avant d’embarquer dans l’avion pour des sommets en Asie.M. Wells soutient les propos du Premier ministre. Selon lui, “le Canada doit être indépendant des États-Unis en ce qui concerne le commerce”.Laura Stephenson, politologue à l’Université Western, croit que l’accès de colère de Trump laissera les Canadiens encore plus “épuisés”, mais pourrait les convaincre de “se rallier davantage à ce que le Premier ministre essaie de faire”.Pour Steven Polevoy, résident de Toronto, ce dernier coup d’éclat reflète l’indifférence du président américain pour ses voisins du Nord.”Il n’a aucune relation avec nous, il ne veut pas de relation avec nous”, dit-il à l’AFP.

Triple record à Wall Street après l’inflation américaine

La Bourse de New York a terminé sur de nouveaux sommets vendredi, traversée par un vent d’optimisme après l’annonce d’une inflation moins forte que prévu en septembre qui vient confirmer les attentes de baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).Les trois indices vedettes de Wall Street ont atteint des nouveaux records: le Dow Jones a gagné 1,01% à 47.207,12 points, le Nasdaq a pris 1,15% à 23.204,87 points et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,79% à 6.791,69 points.Les chiffres de l’inflation publiés avant l’ouverture “ouvrent la voie à une réduction des taux de la Fed en octobre, qui devrait être suivie par d’autres baisses”, a commenté auprès de l’AFP Angelo Kourkafas, d’Edward Jones.Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, neuf jours après la date initialement prévue, la progression de l’indice CPI a continué à s’accélérer en septembre dans la première économie mondiale, à 3% sur un an, contre 2,9% un mois plus tôt.Les analystes tablaient sur une hausse un peu plus forte, à 3,1%.”Bien que les effets des droits de douane sur les prix continuent d’être évidents, ils sont moins graves que ce que l’on craignait auparavant”, note Bernd Weidensteiner, de Commerzbank.M. Kourkafas fait état de “plusieurs bonnes nouvelles” dans le rapport, notamment du côté des prix des biens de consommation et de l’immobilier.Ces données viennent conforter les attentes des investisseurs, qui s’attendent à une baisse d’un demi-point d’ici à la fin de l’année, selon l’outil de veille CME Fed Watch.Des taux moins élevés sont de nature à soutenir l’activité économique et augmentent les perspectives de bénéfices des entreprises, d’où l’optimisme de Wall Street.”L’inflation reste bien supérieure à l’objectif de 2% fixé par la Réserve fédérale”, rappelle toutefois Nancy Vanden Houten, d’Oxford Economics.Sur le plan commercial, “un sentiment de confiance soutient le goût du risque” sur le marché, explique Jose Torres, d’Interactive Brokers.La Maison Blanche a annoncé une rencontre la semaine prochaine entre le président Donald Trump et le dirigeant chinois Xi Jinping, qui ouvre la perspective d’une détente dans les tensions commerciales.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’État américain était stable par rapport à la veille, à 4,00%.Côté entreprises, la saison des résultats trimestriels bat son plein et les performances sont “encourageantes pour le moment”, selon M. Kourkafas.”Les deux prochaines semaines seront déterminantes”, avec les publications de géants de la tech, comme Meta (Facebook, Instagram), Microsoft ou Amazon, souligne M. Kourkafas.Le constructeur américain Ford s’est envolé (+12,07% à 13,83 dollars) après avoir publié jeudi des résultats bien supérieurs aux attentes au troisième trimestre.Le groupe a réalisé un chiffre d’affaires trimestriel record de 50,53 milliards de dollars (+9,4%) et dégagé un bénéfice net quasiment triplé sur un an à 2,45 milliards de dollars.Le fabricant de puces électroniques Intel (+0,31% à 38,28 dollars) a terminé dans le vert, après un chiffre d’affaires plus important qu’attendu au troisième trimestre, l’entreprise assurant que la demande pour ses produits est plus forte que son rythme de production.Ces derniers mois, la société a bénéficié de plusieurs investissements importants, notamment de l’Etat américain et du mastodonte Nvidia.Autre grand nom du secteur, AMD a brillé (+7,63% à 252, 92 dollars) après des informations de presse selon lesquelles le groupe informatique américain IBM pourrait utiliser ses puces dans le développement d’un de ses appareils quantiques.

Violences au Soudan: passe d’armes entre avocats de BNP Paribas et des plaignants

Le cabinet d’avocats de la banque française BNP Paribas, reconnue complice à New York de violences au Soudan sous le régime d’Omar el-Béchir, a estimé que le verdict et la procédure étaient “probablement (…) entachés de fraude”, dans une lettre adressée aux avocats des plaignants.Ce courrier, écrit par l’avocat principal Barry Berke et signé par l’équipe du cabinet Gibson Dunn chargée de la défense de la banque, est une réplique à une missive des avocats des plaignants, envoyée mercredi, dans laquelle ils contestaient des déclarations mardi de Lars Machenil, directeur financier de la banque, et identifiaient des “imprécisions” dans ses propos.”Votre lettre confirme que les avocats des plaignants sont prêts à tout pour pousser BNP à un accord hors tribunal (…) avant que ce verdict puisse être examiné par la cour d’appel”, relève l’équipe de Gibson Dunn, dans son courrier daté de vendredi obtenu par l’AFP.Le verdict rendu le 17 octobre par un jury populaire à l’issue d’un procès de cinq semaines, concerne trois plaignants, qui se sont vu attribuer des dommages et intérêts de 20,75 millions de dollars au total.Ces trois cas avaient été choisis par le juge dans un dossier regroupant plusieurs milliers de plaintes de réfugiés soudanais aux Etats-Unis. Mais, puisqu’il ne s’agit pas d’une action de groupe, chaque plainte devra faire l’objet d’un procès.La banque, qui compte faire appel, avait d’ailleurs affirmé dès lundi que “toute tentative d’extrapolation” du verdict, “tout comme toute spéculation concernant” un accord à l’amiable, étaient “erronés”. Selon le courrier de vendredi, M. Berke relève que “le cabinet Hecht (l’un de ceux défendant les plaignants, NDLR) a de manière inappropriée gonflé” le nombre de plaignants “en demandant à des personnes de s’inscrire et de réclamer des dommages et intérêts” sans preuve que ces personnes soient réellement concernées.D’où, conclut-il, la “sérieuse possibilité” que “le verdict du jury et la procédure devant le tribunal aient été entachés de fraude”.Dans leur propre lettre, les avocats des plaignants contestaient notamment le caractère “classique” des services bancaires fournis par BNP Paribas au régime d’Omar el-Béchir, alors que la banque affirmait lundi dans un communiqué qu’il s’agissait “d’opérations bancaires classiques”. La banque française, qui a eu des activités au Soudan de la fin des années 1990 à 2009, a notamment fourni des lettres de crédit dans le cadre de contrats commerciaux (import-export).

Record annuel d’enchères en France pour un exceptionnel Picasso, vendu 32 millions d’euros

Un portrait “exceptionnel” de Dora Maar portant un chapeau à fleurs coloré, peint par Pablo Picasso en 1943 en pleine Occupation, a été vendu 32 millions d’euros (avec frais) aux enchères vendredi à l’Hôtel Drouot à Paris, “record de l’année” en France, selon la maison de vente.”Nous avons battu le record de Christie’s pour un tableau de Picasso cette année à Hong Kong (23,6 millions d’euros pour “buste de femme” (1944), un portrait de Dora Maar vendu le 26 septembre, ndlr) C’est la plus haute enchère en France toutes maisons confondues cette année”, s’est félicité auprès de l’AFP le commissaire-priseur chargé de cette vente, Christophe Lucien.”Picasso et Dora Maar sont deux stars incontournables des enchères. C’est un grand moment, très émouvant, dont je me souviendrai longtemps. Le monde entier était présent, soit dans la salle, soit au téléphone, dans une atmosphère électrique”, a-t-il ajouté.- acquéreur étranger-Intitulé “Buste de femme au chapeau à fleurs”, le tableau d’une taille de 80×60 centimètres, peint à l’huile, vendu “à un acquéreur étranger”, selon M. Lucien qui n’a pas précisé sa nationalité, représente la photographe, égérie des surréalistes, qui fut la compagne de Picasso pendant une dizaine d’années.Estimé huit millions d’euros, une estimation basse, selon le commissaire-priseur, son prix s’est envolé lors d’une bataille en règle retransmise en direct sur le site de Drouot, à laquelle se sont livrés les enchérisseurs entretenant jusqu’au bout le suspense.Signé par Picasso et daté du 11 juillet 1943, le tableau, “exceptionnel”, selon M. Lucien, a été acquis en août 1944 par un grand collectionneur français, grand-père des actuels ayants droit qui souhaitaient le vendre dans le cadre d’une succession.”Inconnu du public et jamais exposé hormis dans l’atelier de Picasso pour quelques amis, il n’a jamais été vernis ni restauré, est juste encadré de minces baguettes et dans son jus”, avait précisé Agnès Sevestre-Barbé, spécialiste de Picasso, lors du dévoilement de l’oeuvre le 19 septembre.D’inspiration à la fois naturaliste et cubiste, la toile montre Dora Maar en proie à la tristesse mais au visage empreint de douceur, contrairement à d’autres portraits où le maître espagnol l’a représentée avec une expression où la violence et les émotions semblent exacerbées.Elle porte un chapeau à fleurs aux couleurs plutôt vives (rouge, jaune, vert, violet) avec un buste plus sombre, au moment où Picasso la délaisse pour une plus jeune femme, Françoise Gilot.Plusieurs portraits de Dora Maar ont surtout été vendus aux Etats-Unis par les grandes maisons de vente anglo-saxonnes. En 2006, “Dora Maar au chat” avait été vendu 95 millions de dollars à New York, après “Femme assise dans un jardin” (1938) acquise en 1999 également à New York pour 49 millions de dollars.Authentifié par l’administration Picasso, le portrait vendu n’était connu des spécialistes et passionnés de Picasso qu’en noir et blanc et à travers le catalogue raisonné de ses œuvres (inventaire officiel) le mentionnant, selon Drouot.Des photos de Brassaï, ami de Picasso, prises dans l’atelier du peintre (rue des Grands-Augustins) attestent également de la présence du tableau, installé au sol près de la célèbre “+femme au rocking-chair+ et d’un lapin (momifié), accroché au mur, récupéré par Picasso dans la cour carrée du Louvre”, selon M. Lucien.Dora Maar, de son vrai nom Henriette Théodora Markovic (1907-1997), est surtout réputée comme photographe et s’est fait connaître notamment à travers ses innombrables portraits de Picasso.Elle a aussi réalisé un reportage photographique sur le chef d’oeuvre du maître espagnol, “Guernica”, en cours de création en 1937 dans son atelier des Grands-Augustins, aujourd’hui au musée de la Reine Sofia à Madrid.