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Droits de douane: La Poste annonce suspendre les envois de colis vers les Etats-Unis

La Poste va suspendre dès lundi les envois de colis vers les Etats-Unis, en dehors des envois de cadeaux entre particuliers de moins de 100 euros, en raison du récent durcissement des règles douanières américaines, a annoncé vendredi le groupe public francais à l’AFP. La Poste s’est dite “contrainte” dans un communiqué, “du fait de spécifications et modalités techniques toujours incomplètes et du délai extrêmement court pour se préparer”. Cette annonce intervient quelques heures après que la poste allemande a pris des mesures similaires, restreignant considérablement, “de manière provisoire”, l’envoi de colis et de marchandises vers les Etats-Unis. D’autres postes nationales européennes ont pris le même pli : “A titre d’exemples, BPost (la poste belge), Correos (la poste espagnole), PostNord (le réseau suédo-danois), Deutsche Post (la poste allemande), ou encore Austrian Post (la poste autrichienne) ont déjà annoncé l’interruption des envois de colis postaux à destination des Etats-Unis”, a rappelé La Poste dans son communiqué.PostEurop qui réunit les 51 acteurs postaux européens en charge du service universel postal, avait alerté le 19 août dans un communiqué sur ce risque de suspension au niveau européen. La Poste expédie vers les Etats-Unis 1,6 million de colis par an en moyenne, dont 80% proviennent des entreprises et 20% des particuliers.Chronopost “fonctionne normalement” et ne sera donc pas impacté par cette mesure, a précisé La Poste.Fin juillet, l’administration Trump a annoncé mettre fin à l’exemption de taxes sur les petits colis entrant aux Etats-Unis à compter du 29 août.Washington taxera ainsi les livraisons postales – d’une valeur inférieure à 800 dollars – au même niveau que les autres produits provenant de l’UE, soit à 15%, selon l’accord commercial conclu fin juillet.

Etats-Unis: le président de la Fed laisse la porte ouverte à des baisses de taux

Les Etats-Unis approchent du moment où la Fed devra baisser ses taux d’intérêt pour soutenir l’emploi, a estimé vendredi le président de la banque centrale Jerome Powell dans un discours très attendu. Une dégradation “rapide” du marché du travail américain n’est pas à exclure et pourrait “justifier” une détente de la politique monétaire, et donc des taux d’intérêt, a prévenu le patron de l’institution depuis les rencontres de Jackson Hole, dans le Wyoming (ouest).Il ajoute que la Fed se trouve dans une “situation délicate” car les nouveaux droits de douane mis en place par l’exécutif américain commencent dans le même temps à se répercuter sur les prix payés par les consommateurs au risque de raviver l’inflation.”L’impact des droits de douane sur les prix à la consommation est désormais clairement visible”, a-t-il souligné.En théorie, le risque d’une poussée d’inflation incite les banquiers centraux à laisser a minima leurs taux directeurs inchangés. Mais, s’ils estiment qu’il faut soutenir l’activité pour éviter des licenciements, ils tendent à l’inverse à baisser les taux, qui guident le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers.”Les risques pesant sur le marché de l’emploi augmentent. Et si ces risques viennent à se matérialiser, ils peuvent se traduire rapidement en hausse des licenciements et du chômage”, a observé M. Powell.Son discours a immédiatement été interprété par les investisseurs comme une façon de préparer le terrain à des baisses de taux à l’occasion de la prochaine réunion de la banque centrale des Etats-Unis, en septembre.Cela a fait brusquement chuter les taux d’emprunt de la dette américaine: le rendement à deux ans – le plus sensible aux évolutions monétaires – passant ainsi en quelques secondes de 3,78% à 3,71%. Le dollar tombait lui aussi, lâchant environ 0,54%, des taux plus bas étant de nature à plomber le cours d’une devise.En revanche, Wall Street a applaudi les propos du patron de la Fed, les principaux indices boursiers américains évoluant en nette hausse vers 14H10 GMT.

Wall Street ouvre en hausse, suspendue au discours du patron de la Fed

La Bourse de New York évolue en hausse vendredi, juste avant le très attendu discours du président de la Réserve Fédérale (Fed) Jerome Powell à Jackson Hole, qui pourrait donner des indications sur la trajectoire monétaire privilégiée par l’institution.Vers 13H40 GMT, le Dow Jones prenait 0,66%, l’indice Nasdaq progressait de 0,24% et l’indice élargi S&P 500 de 0,42%.”Le discours du président de la Fed, Jerome Powell sera probablement le baromètre ultime du marché aujourd’hui”, résument les analystes de Briefing.com.Le président de la banque centrale américaine doit prendre la parole à 14H00 GMT à l’occasion du colloque de Jackson Hole (Wyoming), qui réunit de nombreux banquiers centraux.Les investisseurs seront à l’affût d’indices pouvant les renseigner sur la trajectoire monétaire privilégiée par l’institution américaine, notamment lors de sa prochaine réunion en septembre.M. Powell va probablement “dire que la Fed est dépendante des données économiques”, prévient Adam Sarhan, de 50 Park Investiments, selon qui les “derniers indicateurs justifient désormais une baisse des taux”, avec notamment un affaiblissement du marché du travail aux Etats-Unis.Par ailleurs, la Fed fait face à la pression du président américain Donald Trump pour baisser ses taux afin de soutenir l’activité. “Il y a un espoir palpable sur le marché que M. Powell adopte un ton plus accommodant”, notent les analystes de Briefing.com. “Mais avec d’autres rapports sur l’inflation à venir d’ici la réunion” du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) en septembre, il est probable que le président de l’institution “évoque la nécessité d’attendre de nouvelles données”, ajoutent-ils.La part d’opérateurs privilégiant une baisse de taux – dans une fourchette de 4,00% à 4,25% – à l’issue de la prochaine réunion a baissé depuis la semaine dernière, d’après l’outil de veille de CME, FedWatch, mais reste toutefois majoritaire.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait à 4,30% contre 4,33% à la clôture jeudi.Au tableau des valeurs, la plateforme de vidéoconférences Zoom était recherchée (+7,25% à 78,48 dollars) après avoir publié des résultats et des prévisions supérieures aux attentes du marché, aidé notamment par ses investissements dans l’intelligence artificielle (IA).Le géant des semiconducteurs Nvidia perdait du terrain (-1,06% à 173,12 dollars) à la suite d’information de presse selon lesquelles l’entreprise aurait demandé à certains de ses fournisseurs d’arrêter la production de ses puces H20, conçues pour la Chine.Selon le média américain The Information, cette directive intervient après que le gouvernement chinois a demandé aux entreprises locales de ne plus acheter les puces H20, craignant pour la sécurité du pays.La chaîne de prêt-à-porter à bas coûts Ross Stores gagnait 3,15% à 150,20 dollars après une publication trimestrielle globalement meilleure qu’attendu pour le deuxième trimestre. Le groupe a toutefois mis en avant l’impact négatif des droits de douane sur son activité.La place américaine a digéré cette semaine les résultats de plusieurs grands distributeurs américains dont Target ou le géant Walmart. “La consommation reste forte mais moins qu’au trimestre dernier”, observe M. Sarhan, d’autant que ces entreprises doivent désormais “faire face aux droits de douane” imposés par Donald Trump.Le marché attend toujours d’en savoir plus concernant les négociations commerciales entre Washington et Pékin, la Chine étant l’un des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.

Zéro impôt et luxe à gogo: Dubaï aimante les millionnaires

Dubaï séduit un nombre croissant de millionnaires, attirés par l’environnement favorable aux affaires de l’émirat du Golfe, l’absence d’impôt sur le revenu, et la possibilité d’y mener un train de vie aussi fastueux que décomplexé. De longue date, les Emirats arabes unis, et plus encore leur vitrine étincelante qu’est Dubaï, captent les grandes fortunes régionales. Désormais, celles-ci sont rejointes par des Occidentaux de plus en plus nombreux, selon les agences de conseil spécialisées. La société de conseil Henley & Partners estime que les Emirats arabes unis attireront cette année un nombre sans précédent de 9.800 millionnaires, plus que n’importe quel autre pays au monde.Hub du commerce international et carrefour stratégique entre l’Europe et l’Asie, Dubaï dispose d’un aéroport parmi les plus fréquentés au monde et d’un port à l’activité intense. Dans cette mégapole de 3,5 millions d’habitants, dont 90% d’expatriés, cohabitent main-d’oeuvre à bas coût, influenceurs et millionnaires.Nombre de ces derniers “considèrent que le succès est devenu un handicap dans leur pays d’origine. Ils sont davantage taxés, davantage scrutés et on leur offre moins”, avance Mike Coady, qui dirige Skybound Wealth Management, un cabinet spécialisé dans la gestion de patrimoine. A Dubaï, poursuit-il, la richesse est “normalisée”, à rebours d’une “rhétorique croissante hostile aux riches” ailleurs.  A Londres, affirme-t-il, ses clients “chuchotent” quand ils chiffrent leurs revenus, “ici ils peuvent vivre librement”. – “Meilleur mode de vie” – Pour les mêmes revenus, Dubaï “offre un meilleur mode de vie” qu’ailleurs, met aussi en avant Max Maxwell, PDG de Paddco Real Estate, qui a quitté les Etats-Unis pour les Emirats, dans le podcast britannique “Building Wealth With No Borders”. Dubaï compte déjà 81.200 millionnaires et 20 milliardaires, ce qui en fait l’une des 20 villes les plus riches de la planète. A l’absence d’impôt sur le revenu, un environnement commercial flexible et un accès sans entraves au luxe s’ajoutent parmi ses atouts un taux de criminalité très bas, et la stabilité politique.  Philippe Amarante, de Henley & Partners, souligne que la place permet de faire des affaires avec “très peu de formalités administratives”.  Un programme de “golden visa” offre aussi aux étrangers fortunés ou hautement qualifiés un permis de résidence de dix ans.De quoi nourrir des critiques sur les inégalités abyssales entre ces émigrés et les armées de travailleurs migrants mal rémunérés, qui forment l’épine dorsale de l’économie. Eux sont exposés à des “abus généralisés”, alerte l’ONG Human Rights Watch.- “Acheter un immeuble entier” – La ville connaît depuis des années une frénésie immobilière: gratte-ciels scintillants, villas de luxe, îles artificielles et complexes résidentiels de prestige.  Dépassant New York et Londres réunies, 435 maisons d’une valeur de 10 millions de dollars ou plus y ont été vendues l’année dernière, ce qui en fait le marché le plus actif pour les propriétés haut de gamme, selon Faisal Durrani, du cabinet de conseil immobilier Knight Frank.Désormais, les riches du monde entier y installent leurs familles, leurs entreprises et leurs bureaux privés, “ce qui est nouveau”, relève-t-il. Il affirme être sollicité par des acheteurs, venus de bastions fortunés comme Monaco ou la Suisse, qui “cherchent un appartement à 100 millions de dollars”. “A Dubaï, pour ce prix, vous pouvez acheter un immeuble entier”.M. Coady explique que ses clients installés aux Emirats sont pour la plupart des professionnels trentenaires ou quadragénaires: fondateurs de start-up technologiques, héritiers d’entreprises familiales, consultants ou gestionnaires de fonds.L’un d’eux, un Britannique de 42 ans à la tête d’une société de logiciels, a décidé d’émigrer par crainte d’une taxation des plus-values lors de la vente de son entreprise. La Grande-Bretagne devrait perdre cette année un record de 16.500 millionnaires, estime Henley & Partners.A Dubaï, les autorités ont toutefois dû renforcer leur lutte contre le blanchiment d’argent après l’inscription en 2022 des Emirats sur une “liste grise” internationale, en raison de soupçons de transactions opaques et de l’afflux de capitaux russes dans le sillage de l’invasion de l’Ukraine. Depuis, les Emirats ont extradé plusieurs individus recherchés, dont des barons de la drogue, et obtenu leur retrait de cette liste.

La Bourse de Paris prudente en attendant Jerome Powell

La Bourse de Paris évolue à l’équilibre vendredi, dans l’attente de l’intervention au colloque des banquiers centraux de Jackson Hole du patron de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell, qui pourrait donner des indices sur sa future politique de taux d’intérêt.Vers 9H40 (heure de Paris), le CAC 40 restait stable (-0,01%) à 7.937,46 points, soit un recul de 0,83 point. La veille, il avait terminé en baisse de 0,44%, à 7.938,29 points.”La prudence persiste sur les marchés avant le discours très attendu du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell”, relève Patrick Munnelly, de Tickmill Group.Ils “espèrent que les propos du président de la Fed offriront enfin une lecture plus précise sur la prochaine orientation de la politique monétaire américaine”, détaille John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Jerome Powell doit s’exprimer à 16H00 (heure de Paris) pendant le colloque annuel de Jackson Hole, aux Etats-Unis, qui réunit des banquiers centraux de plusieurs grandes institutions monétaires.”Cet évènement a historiquement été le théâtre d’annonces majeures de politique monétaire. Les marchés sont donc attentifs à toute surprise”, explique Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.La Fed fait face à la pression du président américain Donald Trump pour baisser ses taux afin de soutenir l’activité. Mais elle temporise toujours, attendant d’en savoir davantage sur les conséquences des droits de douane imposés par Donald Trump sur l’inflation dans la première économie mondiale pour prendre une décision.Une hausse des prix trop importante aux Etats-Unis, causée par ces taxes sur les produits importés, empêcherait la banque centrale de mener une politique d’assouplissement monétaire ambitieuse pour soutenir l’activité, car potentiellement inflationniste.”Un ton prudent et restrictif de Powell pourrait accentuer le recul des marchés, trop accommodants ces derniers temps”, relève Ipek Ozkardeskaya.En France, le climat des affaires s’est légèrement détérioré en août, marqué par des opinions défavorables des chefs d’entreprises concernant leurs perspectives d’activité, a indiqué l’Institut national de la statistique (Insee) vendredi. L’indicateur synthétisant le climat des affaires a perdu un point à 95, sous sa moyenne de longue période (100), contre 96 en juillet.Côté obligataire, le taux d’intérêt à dix ans de l’emprunt français restait stable, à 3,46%, au même niveau que la veille en clôture.Air Liquide s’offre un groupe sud-coréenLe groupe français spécialiste des gaz industriels prenait 0,27% à 183,80 euros, après avoir annoncé vendredi un accord en vue d’acquérir DIG Airgas, “acteur majeur” du secteur des gaz industriels en Corée du Sud, pour 2,85 milliards d’euros. Cette opération “positionne Air Liquide sur un marché en forte croissance” et contribuera à la hausse du résultat net “dès l’année suivant l’intégration”, a déclaré le directeur général François Jackow cité dans un communiqué.

Gamescom: “Black Myth”, “Silksong” et des bérets rouges au menu

Un nouvel épisode pour le jeu vidéo à succès chinois “Black Myth: Wukong”, une pépite de la scène indépendante attendue depuis plus de six ans et des déguisements très français, voici ce qu’il faut retenir du salon Gamescom en Allemagne.. “Black Myth” détrône “Call of Duty”Un gigantesque tigre particulièrement réaliste monté par un guerrier sombre et barbu: en quelques images, “Black Myth: Zhong Kui” a réussi à voler la vedette à “Call of Duty”, l’une des séries du jeu vidéo les plus connues.Le deuxième titre du studio Game Science a reçu un accueil triomphal du public mardi, concluant la soirée d’ouverture du salon pourtant promise à “Call of Duty: Black Ops 7” et ses affrontements futuristes.Le titre bénéficie de l’aura de son prédécesseur, vendu à plus de 25 millions d’exemplaires et plus gros succès de l’année 2024.Sur son site, Game Science a indiqué qu’il s’agissait davantage d’un nouveau chapitre dans sa saga plutôt que d’une suite directe de sa première production, qui adaptait le roman chinois du XVIe siècle “La Pérégrination vers l’Ouest”.Aucune date de sortie n’a été communiquée.. “Hollow Knight: Silksong”Jouable pour la première fois à la Gamescom et annoncé pour le 4 septembre sur consoles et PC, le jeu de plateforme “Hollow Knight: Silksong” a mis fin a une longue attente pour les fans du petit héros aux grands yeux noirs.Annoncée en 2019, cette suite d’une des pépites du jeu vidéo indépendant, développé par un petit studio australien, a provoqué des files d’attente longues de plusieurs heures, forçant les organisateurs à réguler l’accès à son stand.”Je veux jouer au jeu mais il n’y a déjà plus de tickets”, a regretté auprès de l’AFP Jens Ragas, 45 ans, qui avait fait deux heures de route pour l’essayer.”Hollow Knight: Silksong” s’annonce déjà comme l’un des succès de l’année, puisque près de cinq millions de joueurs l’ont déjà inscrit sur leur “liste de souhaits” sur la plateforme de ventes sur PC Steam. Un niveau rarement observé, d’autant plus pour un petit jeu indépendant.Sorti en 2017, le premier “Hollow Knight” s’est écoulé à quinze millions d’exemplaires.. Bérets rouges et marinièresSi les habituels déguisements de guerriers, robots géants et héros de mangas sont de sortie à la Gamescom, bérets rouges et marinières ont également fait leur apparition cette année dans les allées du centre de convention de Cologne, en hommage aux protagonistes du jeu français “Clair Obscur: Expedition E33”, succès surprise sorti en avril et qui s’est écoulé à plus de quatre millions d’exemplaires.Concert sur scène lors de la soirée d’ouverture, karaoké… Difficile sur place d’échapper au titre du studio montpelliérain Sandfall Interactive.Pour de nombreux visiteurs, il pourrait bien remporter le 11 décembre à Los Angeles le prix très convoité du “Jeu de l’année” aux Game Awards, équivalent des Oscars pour les jeux vidéo.. Bunker allemandInstallé au milieu du grand hall consacré aux jeux indépendants, un stand aux allures de bunker d’Allemagne de l’est a attisé la curiosité de bon nombre de joueurs.Poignées à actionner pour charger les obus, manivelles à tourner pour viser des vaisseaux extraterrestres: l’équipe derrière le jeu allemand “PVKK” a recréé à taille réelle la station de commande opérée virtuellement par les joueurs, dans ce titre prévu pour 2026.”Une partie du jeu consiste à manipuler ce canon”, explique l’Allemand Rene Habermann, 37 ans, en charge du développement de cette production singulière qui raconte l’histoire d’une rébellion au sein d’un régime dictatorial.

JO-2030: Veynes, “étoile ferroviaire” en déclin, rêve de trains

Les Jeux olympiques 2030 vont-ils comme promis faire revivre les petites lignes ferroviaires en déclin des Hautes-Alpes? À “Veynes-la cheminote”, où le guichet SNCF a fermé il y a quelques mois, ces annonces sont accueillies avec prudence.Le 27 juin, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur annonçait au côté du gouvernement un plan d’investissement “historique” de 520 millions d’euros, dont 342 millions pour le ferroviaire dans la perspective des JO d’hiver dans les Alpes. Sont notamment prévus une réduction du temps de trajet Marseille-Briançon, la création d’un pôle d’échanges multimodal à Briançon et des aménagements dans certaines gares. Il s’agit d'”une chance unique de répondre aux attentes actuelles tout en laissant un héritage concret pour le développement des mobilités”, a fait valoir le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. De quoi “bouleverser la vie” des habitants des Hautes-Alpes, département enclavé et privé d’autoroute, a renchéri son président Jean-Marie Bernard (LR).Veynes, ville de 3.200 habitants blottie dans une vallée alpine, est directement concernée: son positionnement fait d’elle une “étoile ferroviaire”, c’est-à-dire un carrefour recevant plusieurs lignes TER (Marseille, Briançon, Grenoble et Valence) ainsi que le train de nuit Paris-Briançon. – Pains de glace -Hasard du calendrier, Veynes célèbre justement cette année les 150 ans de l’arrivée du chemin de fer sur ses terres, véritable révolution à l’époque.Rapidement promue au statut de centre d’entretien et de formation, “Veynes-la-cheminote” abritera jusqu’à 700 familles d’employés du rail dans les années 1930, ce qui la préservera de l’exode rural. Ses puissantes locomotives à vapeur tracteront un peu de tout: du bois, des militaires, des enfants en colonies, des moutons en transhumance et même des pains de glace extraits des glaciers alpins.Ces belles heures semblent pourtant loin: le Buffet de la gare qui jouxte la voie s’est mué depuis 2020 en épicerie-recyclerie associative. Le guichet SNCF est fermé depuis décembre 2024, remplacé une poignée d’heures par semaine par une équipe mobile chargée d'”accompagner les usagers vers les automates”, et qui se déplace -en voiture- de ville en ville. Au poste d’aiguillage, qui supervise le passage d’une trentaine de rames par jour, on vient d’apprendre que l’une des trois voies permettant le croisement des trains en gare, “non conforme”, va fermer pour un an. “Ça impacte tout le plan de transports”, soupirent les employés. – Pas de révolution -Pour ce qui est des JO, “on n’attend pas de révolution”, résume Alexandra Pourroy, membre du collectif Mobil’Hautes-Alpes, créé en 2020 à Gap pour promouvoir des alternatives à l’usage de la voiture individuelle.Selon une enquête de 2021, 82% des Hauts-Alpins “aimeraient” utiliser d’autres modes de transport mais ne le font pas faute de services adaptés, souligne le collectif qui plaide pour que les trains marquent, au minimum, l’arrêt dans les gares fermées.Un autre groupe local de défense du rail, le collectif de l’Étoile ferroviaire de Veynes, dit réclamer en vain depuis des années des aménagements “à coût zéro” sur des correspondances inadaptées ou des problèmes de doublons car/train, explique Nicole Tagand, l’une de ses membres.”On a vraiment de quoi remplir des trains du matin au soir” mais les nouveaux engagements des dirigeants de la région apparaissent “peu précis”, critique-t-elle. “En tant que collectif, on n’est pas pour ou contre les JO, ce n’est pas notre question. On est là pour que notre étoile ferroviaire vive, qu’elle rayonne, c’est-à-dire qu’elle rende service aux gens qui habitent les territoires”.Gérald Griffit, conducteur de train et élu municipal à Veynes, met en garde lui aussi contre le risque de mesures purement “one-shot” mais espère néanmoins du mieux: “Je ne dis pas qu’on aura le RER parisien: mais on aura déjà une réponse à la question du train du quotidien. On pourra avoir 2-3 trains pour pouvoir aller travailler à Gap avant 8H00. Ça sera déjà énorme”, souligne-t-il.Mais beaucoup s’inquiètent aussi des conséquences de la mise en concurrence d’une partie des lignes locales: attribuée en octobre 2025, elle devrait entrer en vigueur fin 2029, soit très peu de temps avant les JO. La SNCF et le groupe franco-allemand Transdev sont candidats.

Nouvelle action d’Extinction Rebellion contre des institutions financières à Oslo

Greta Thunberg et des militants pour le climat ont momentanément bloqué vendredi à Oslo l’accès à la banque centrale norvégienne et investi le siège de la banque DNB, exigeant de la première qu’elle se désengage des entreprises soutenant la politique israélienne et de la seconde qu’elle sorte des énergies fossiles.Cette action coup de poing s’inscrit dans une campagne de désobéissance civile du groupe Extinction Rebellion, censée durer une dizaine de jours et qui vise à peser sur la campagne électorale avant les législatives prévues en Norvège le 8 septembre.Premier producteur de pétrole et de gaz d’Europe occidentale, le pays scandinave est régulièrement mis en cause pour sa production d’hydrocarbures qui contribue au changement climatique mais à laquelle aucun grand parti n’envisage actuellement de mettre fin.En milieu de matinée, un responsable de la police d’Oslo a indiqué à l’AFP que la plupart des militants avaient été déplacés. Quelques heures plus tôt, des membres d’Extinction Rebellion et d’un groupe pro-palestinien avaient bloqué les accès au bâtiment de la Banque de Norvège, qui chapeaute le puissant fonds souverain du pays.Dans un communiqué, ils ont accusé la banque centrale d’être encore présente, via le fonds souverain, au capital d’entreprises “qui soutiennent l’occupation illégale et le génocide en Palestine”.D’autres militants ont envahi et occupé le hall d’entrée de la principale banque norvégienne, DNB, pour exiger qu’elle cesse de financer le développement d’énergies fossiles.”DNB est la banque nordique qui investit le plus d’argent dans le pétrole et le gaz, presque trois fois plus que la deuxième”, a affirmé une des militantes, Lea Wiggen, citée dans le communiqué. “Quand nous réclamons une sortie des énergies fossiles, cela concerne aussi les entreprises qui investissent dans l’effondrement de notre société”, a-t-elle ajouté.Dans le cadre de leur campagne, les militants d’Extinction Rebellion ont déjà bloqué la plus grande raffinerie norvégienne de pétrole, à Mongstad, située sur la côte ouest du pays, puis la principale artère d’Oslo et une agence de DNB.

Des vertiges à la mort, l’ONU appelle à protéger les travailleurs des chaleurs extrêmes

La hausse des températures mondiales a un impact de plus en plus néfaste sur la santé et la productivité des travailleurs, avertit  vendredi l’ONU, qui appelle à des actions rapides pour limiter les risques.”Des mesures immédiates sont nécessaires pour lutter contre l’aggravation de l’impact du stress thermique sur les travailleurs dans le monde entier”, affirment l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM), deux agences onusiennes qui publient vendredi un rapport commun sur cette question. Le stress thermique, provoqué notamment par une exposition prolongée à la chaleur, survient lorsque l’organisme ne parvient plus à refroidir le corps, entraînant des symptômes allant des vertiges et des maux de tête jusqu’à la défaillance d’un organe et la mort. Leurs recommandations s’appuient sur des données de l’Organisation internationale du travail (OIT), selon lesquelles plus de 2,4 milliards de travailleurs sont exposés à une chaleur extrême dans le monde, soit 71 % de la population active mondiale.En conséquence, plus de 22,85 millions d’accidents du travail et près de 19.000 décès sont recensés chaque annéeLa fréquence et l’intensité des épisodes de chaleur extrême a fortement augmenté, accroissant les risques pour les personnes en extérieur comme à l’intérieur, rapportent l’OMS et l’OMM. Coups de chaleur, déshydratation, dysfonctionnements rénaux ou troubles neurologiques… effets de la chaleur sur la santé sont variés et les ouvriers des secteurs agricoles, de la construction ou de la pêche sont particulièrement exposés, précisent-elles. – “Défi sociétal” -“Le stress thermique au travail est devenu un défi sociétal mondial qui ne se limite plus aux pays situés près de l’équateur”, indique Ko Barrett, secrétaire générale adjointe de l’OMM.Protéger ces travailleurs “n’est pas seulement un impératif sanitaire, mais aussi une nécessité économique”, ajoute-t-elle. D’après ces agences de l’ONU, la productivité des travailleurs diminue de 2 à 3% pour chaque degré supplémentaire au-dessus de 20°C.Elles appellent à la mise en place de plans d’actions adaptés à chaque secteur et région.”Sans une action audacieuse et coordonnée, le stress thermique deviendra l’un des risques professionnels les plus dévastateurs de notre époque, entraînant des pertes importantes en termes de vies humaines et de productivité”, pour Joaquim Pintado Nunes, chef du service de la sécurité et de la santé au travail de l’OIT.”Investir dans des stratégies efficaces de prévention et de protection permettrait à la planète d’économiser plusieurs milliards de dollars chaque année”, poursuit-il en conférence de presse.- S’adapter ou mourir -Le rapport préconise de cibler en priorité les travailleurs âgés, ainsi que ceux qui souffrent de maladies chroniques ou qui ont une condition physique moins bonne, les plus sensibles au stress thermique.Travailleurs, syndicats, experts de la santé et autorités locales doivent oeuvrer ensemble pour élaborer des mesures, est-il recommandé.Le dernier rapport technique et les dernières recommandations de l’OMS sur le stress thermique au travail remontait à 1969, “une époque où le monde était très différent en termes de changement climatique”, note Ruediger Krech, responsable de l’environnement et du changement climatique à l’OMS.”Ce qui a changé, c’est la gravité” des épisodes de chaleur, ajoute-t-il, les dix dernières années ayant été les dix plus chaudes jamais enregistrées.”Nous devons faire face à l’avenir à des chaleurs extrêmes. C’est une réalité pour beaucoup: il s’agit de s’adapter ou de mourir”, assure Johan Stander, directeur des services à l’OMS. 

Sans exception sur les droits de douane, les importateurs américains de vin dans l’expectative

Les détails de l’accord sur les droits de douane entre l’Union européenne et les Etats-Unis ont laissé le secteur viticole sur sa faim de part et d’autre de l’Atlantique, les importateurs américains se préparant aux conséquences d’une hausse des prix pour la majorité de leurs produits.Car malgré les espoirs, en particulier du côté français, d’une exemption pour les vins et spiritueux européens, le secteur sera taxé à 15%, comme beaucoup d’autres produits européens.Pour les commerces américains, comme dans cette boutique de Washington proche du Capitole, cela signifie une hausse des prix, non seulement sur les vins provenant de petits producteurs européens, mais également sur ceux venant d’Afrique du Sud ou d’Argentine, touchés par d’autres surtaxes, de 10% à 30%.”Tout le monde revoit les prix”, s’inquiète le propriétaire de la boutique, Michael Warner, qui dit avoir déjà observé des augmentations de 10% à 15% de la part de ses fournisseurs depuis le mois de juin. Dans son magasin, plus de 80% des vins sont importés, aux deux tiers d’Europe, et si de nombreux importateurs ont fait des stocks avant l’entrée en vigueur des droits de douane imposés par Donald Trump, l’inventaire se vide.Entre baisse du dollar et droits de douane, M. Warner estime que de nombreux importateurs “voient une hausse de 20% de leurs coûts. Et nous verrons les prix augmenter, très certainement dans les prochains mois et pour les fêtes de fin d’année”.- Pas de “traitement privilégié” -Jusqu’au bout, notamment poussés par Paris, les négociateurs européens ont espéré une exemption pour les vins et spiritueux européens, sans succès jusqu’ici.Jeudi, la fédération des exportateurs français de vin a exprimé “sa profonde déception”, même si le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, a tenté de se montrer rassurant, affirmant que “les portes ne sont pas définitivement fermées”.Interrogé par l’AFP, un responsable de la Maison Blanche a cependant assuré que le gouvernement n’avait “pas accordé de traitement privilégié à l’alcool provenant d’Europe” dans le cadre de l’accord sur la négociation entre les deux rives de l’Atlantique.Pour le président de l’Alliance américaine du commerce du vin, Ben Aneff, le pays profite “très largement de la vente de vins provenant d’Europe”.En cause, un système particulier qui impose aux producteurs étrangers de passer par un importateur américain, lequel se charge de vendre leurs produits aux grossistes, qui fournissent les détaillants, avant d’arriver au consommateur final, ce qui accorde une place essentielle aux entreprises américaines dans la chaîne d’approvisionnement.”Pour chaque dollar que nous dépensons pour du vin européen, nous en gagnons 4,52″, précise ainsi M. Aneff, ce qui représente, selon ses calculs “environ 24 milliards de dollars” gagnés par les importateurs sur les 5,3 milliards de dollars de vins achetés chaque année aux producteurs européens.Une activité qui soutient des centaines de milliers d’emplois dans l’importation et la distribution, sans compter les dizaines de milliers de petits commerçants spécialisés, qui à leur tour vendent aux consommateurs et restaurants.”Nous n’avons aucune garantie concernant une potentielle exemption mais nous savons que c’est quelque chose que le gouvernement prend sérieusement en considération”, assure Ben Aneff.- Producteurs américains touchés -En attendant, Harry Root, qui dirige avec sa femme une entreprise d’importation et distribution de vins, assure avoir payé “plus de 100.000 dollars en droits de douane cette année”.”Nous avons gagné moins de 400.000 dollars l’année dernière, cela équivaut donc déjà à une taxe de 25% sur notre activité”, s’inquiète-t-il.”Cela limite fortement notre capacité à soutenir les producteurs américains”, insiste M. Root, qui, s’il n’a pas pour l’instant eu à licencier, retarde le remplacement des salariés qui ont quitté l’entreprise, soit l’inverse de son ambition de développement affichée en début d’année.”Nous y avons renoncé lorsque les droits de douane sont devenus réalité”, dans l’espoir de réduire les coûts, “c’est une période particulièrement éprouvante”, reconnaît l’entrepreneur.