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Crise automobile: l’UE promet des mesures d’urgence

L’Union européenne a lancé jeudi une vaste concertation avec les constructeurs automobiles européens, en difficulté, leur promettant des mesures d’urgence pour passer le cap de l’électrification des véhicules face à la concurrence chinoise.Un plan d’action sera dévoilé le 5 mars, a annoncé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen. “L’industrie automobile européenne se trouve à un moment charnière”, “nous agissons rapidement”, a-t-elle assuré.Bruxelles doit composer entre ses ambitions environnementales et les appels à l’aide des marques européennes. En plein tournant pro-business, la Commission avait promis dès mercredi à la filière des “solutions immédiates” et des “flexibilités”.La Commission semble prête à épargner les constructeurs européens qui risquaient des amendes en cas de non-respect des objectifs de réduction des émissions de CO2 en 2025.Ola Källenius, le patron de Mercedes et du lobby européen des constructeurs (ACEA), a réitéré son appel à renoncer à ces amendes.La “seule façon de réussir” la transition vers l’électrique est de prendre en compte le “marché et la demande”, a-t-il estimé, alors que les ventes de voitures électriques patinent en Europe.Au grand dam des ONG environnementales, plusieurs Etats se sont prononcés contre les amendes ces dernières semaines, dont l’Allemagne, la France et l’Italie. Pour lancer cette concertation, l’UE a réuni jeudi à Bruxelles les constructeurs Volkswagen, BMW, Mercedes, Volvo et Renault, avec des équipementiers, syndicats, ONG et représentants des consommateurs. Le président de Stellantis, John Elkann, était absent pour des raisons d’agenda selon son groupe, et a échangé par téléphone avec Ursula von der Leyen.L’automobile emploie quelque 13 millions de personnes au sein de l’UE et représente environ 7% de son PIB.Mais les annonces de suppression d’emplois se multiplient en Europe, frappée de plein fouet par la concurrence de la Chine. Et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump aux Etats-Unis laisse craindre une explosion des droits de douane sur les voitures du Vieux continent.”Nous sommes dans une situation d’urgence. Si l’on regarde en arrière, on constate que certaines industries lourdes ont complètement disparu d’Europe en raison d’un manque de compétitivité”, avertit Patrick Koller, directeur général de l’équipementier Forvia.Comme un symbole, l’usine Audi de Bruxelles (groupe Volkswagen) s’apprête à cesser sa production fin février. Elle fabriquait un modèle haut de gamme de voiture électrique, mais les ventes de ce SUV sont en baisse et la direction met en avant “des coûts de production élevés” dans la capitale belge.- “Grande attaque”Le précédent mandat d’Ursula von der Leyen a été marqué par les ambitieuses mesures du Pacte vert (Green Deal), et son emblème: l’interdiction à la vente des véhicules thermiques neufs en 2035.”Nous voulons maintenir cet objectif”, a assuré mercredi la présidente de la Commission tout en promettant d’accompagner les entreprises dans cette “transition très complexe”.  Jusqu’ici, le totem de 2035 n’a pas été frontalement remis en cause à Bruxelles. Mais la pression monte du côté des constructeurs et d’une partie de la classe politique. Au Parlement, la droite européenne demande des aménagements et l’extrême droite appelle à “suspendre le Green Deal”.Les organisations environnementales s’alarment. “L’industrie automobile a lancé une grande attaque contre les normes de CO2 pour les voitures, qui sont la pièce maîtresse du Green Deal européen”, prévient William Todts, de Transport et Environnement (T&E).En Europe, la part des voitures électriques dans les ventes a baissé pour la première fois depuis l’envol du marché en 2020: 13,6% en 2024 contre 14,6% en 2023.Pendant ce temps, la Chine, pionnière mondiale, a vendu 11 millions de véhicules électriques en 2024, un chiffre en hausse de 40% sur un an.L’UE a engagé un bras de fer commercial avec Pékin, à qui elle reproche d’avoir artificiellement dopé sa filière électrique à coups de subventions publiques. Malgré l’hostilité de l’Allemagne, Bruxelles a ainsi décidé fin octobre d’ajouter aux 10% de taxes déjà en place une surtaxe allant jusqu’à 35% sur les voitures à batterie de fabrication chinoise.Mais en Europe, “l’ampleur des investissements et le rythme de l’innovation sont restés à la traîne”, déplore un récent rapport de l’Institut Jacques Delors, particulièrement dans le domaine de la fabrication de batteries.”La Chine devrait contrôler les deux tiers de la production mondiale de batteries d’ici à 2030″, estime cet institut, qui appelle l’UE à “augmenter sa production assez rapidement”.

Après une croissance solide en 2024, 2025 teinté d’inconnues aux Etats-Unis

La richesse nationale a progressé de 2,8% l’an dernier aux Etats-Unis, selon des données officielles publiées jeudi montrant que le président Donald Trump hérite d’une économie plutôt florissante en dépit d’un ralentissement au dernier trimestre. La croissance a légèrement ralenti sur les trois derniers mois de l’année (+0,6%) en raison notamment d’un recul des investissements, selon les données du département du Commerce.En rythme annualisé, la croissance du PIB ressort à 2,3% au dernier trimestre, dans la lignée du consensus des analystes compilé par Briefing.com.Le rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, compare le PIB d’un trimestre à l’autre puis projette cette évolution sur l’année entière à ce rythme.En comparaison, le PIB des 20 pays de la zone euro a stagné au dernier trimestre, plombé par les économies allemandes et françaises, qui ont même décliné sur les trois derniers mois de l’année.Les Etats-Unis finissent ainsi l’année “en beauté”, selon Matthew Martin, économiste chez Oxford Economics, qui s’attend à ce que 2025 reste dans cette veine.”Le pays continue à créer des emplois, le taux de chômage a baissé, il y a peu de licenciements. Avec la progression des salaires, le revenu disponible va continuer à augmenter, ce qui va soutenir tout au long de l’année la consommation, qui est le moteur de l’économie”, décrit-il à l’AFP.Toutefois, “l’économie continue à paraître meilleure sur le papier qu’aux yeux des Américains”, tempère Diane Swonk, économiste chez KPMG, dans une note. Elle évoque un “malaise sous-jacent” des consommateurs devant la cherté de la nourriture et du logement. – Spectre des droits de douane -L’inflation a été un thème majeur de la campagne présidentielle. Et alors que Donald Trump promet un nouvel “âge d’or” pour le pays, de fortes incertitudes entourent les conséquences de la politique qu’il paraît déterminé à mettre en place: droits de douane supplémentaires, baisses d’impôts et des dépenses publiques, dérégulation, expulsions massives de sans-papiers.Autant de mesures pouvant avoir un impact sur le PIB, que M. Martin juge encore difficile d’évaluer.”Nous ne pensons pas que les droits de douane seront aussi élevés que les chiffres qu’il (Donald Trump) lance à la volée. On s’attend à ce qu’ils soient ciblés et étalés dans le temps, ce qui limitera l’impact immédiat sur l’économie”, illustre M. Martin.”Tout dépend jusqu’où cette histoire de droits de douane va”, estime pour sa part, auprès de l’AFP, Dan North, économiste pour Allianz Trade North America. “Si on rentre dans cette forme de guerre commerciale extrême dont a parlé Donald Trump, que les pays visés rétorquent, alors cela pénalisera fortement l’économie américaine, et celle des autres économies aussi, avec des pressions inflationnistes ici aux Etats-Unis. Globalement, dans les guerres commerciales, tout le monde y perd”, ajoute-t-il.Le président américain a annoncé sa volonté d’imposer 25% de droits de douane sur les produits provenant du Canada et du Mexique, pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange, et 10% sur les produits provenant de Chine à compter du 1er février.Sur un an, la croissance est en ligne avec les prévisions du FMI, qui avait anticipé 2,8% lors de la dernière actualisation de son rapport annuel, mi-janvier, avec une forte révision à la hausse par rapport à ce que l’institution avait prévu en octobre.La publication du PIB intervient par ailleurs au lendemain de la décision de la Réserve fédérale (Fed) de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.En dépit de déclarations véhémentes de Donald Trump, qui a “exigé” que les taux baissent “immédiatement”, l’institution a estimé que la bonne santé de l’économie américaine lui permettait de continuer à se concentrer sur l’inflation.L’indice PCE, qui est privilégié par la Fed pour ses décisions de politique monétaire, doit être connu vendredi pour le dernier mois de l’année et l’ensemble de 2024.

Zone euro: la croissance cale en fin d’année, plombée par l’Allemagne et la France

La croissance de la zone euro a calé en fin d’année dernière, à cause de mauvaises performances en Allemagne et en France, les deux premières économies du bloc restant handicapées par l’instabilité politique et des défis structurels.Le produit intérieur brut des 20 pays partageant la monnaie unique est resté inchangé au quatrième trimestre 2024, par rapport aux trois mois précédents, selon des chiffres publiés jeudi par Eurostat.Cette croissance nulle marque un net ralentissement par rapport à la hausse de 0,4% du troisième trimestre qui avait alors positivement surpris les analystes. Cette fois, les experts de Bloomberg et Factset ont été déçus. Ils attendaient une croissance de 0,1% pour la zone euro au dernier trimestre. La contreperformance devrait conforter la poursuite des réductions de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne (BCE) alors que l’inflation est en train de refluer sous l’objectif de 2%. L’institution de Francfort a annoncé jeudi sa cinquième baisse depuis juin, portant son principal taux directeur à 2,75% (-0,25 point). Ce taux sert de référence pour les conditions de crédit dans l’économie. Les emprunts moins chers devraient soutenir la croissance en stimulant l’immobilier, les crédits à la consommation et l’investissement.Sur l’année 2024, le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a augmenté de seulement 0,7% comparé à 2023, après +0,4% l’année précédente, confirmant l’enlisement dans la stagnation d’une Europe déclassée par rapport à la Chine et aux Etats-Unis.Pour l’ensemble de l’UE, la performance est à peine meilleure avec une croissance annuelle de 0,8%, soit 0,1 point de moins que ce que prévoyait la Commission européenne dans ses dernières prévisions publiées en novembre.Le contraste est cruel avec la Chine dont la croissance a atteint 5% l’an dernier, malgré un net ralentissement, tandis que celle des Etats-Unis a été estimée jeudi à 2,8%.”La stagnation au quatrième trimestre soutient notre avis que les perspectives économiques de la zone euro sont pires que ce que beaucoup pensent”, a commenté Jack Allen-Reynolds pour Capital Economics. Selon lui, cela devrait “inciter la BCE à réduire davantage ses taux d’intérêt cette année que ce qui est anticipé par le marché”.L’Europe, tout particulièrement l’Allemagne, subit de plein fouet la hausse du prix de l’énergie, en particulier du gaz, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. La chimie, la sidérurgie et l’automobile délocalisent et suppriment des emplois.Les industriels dénoncent un excès de réglementations environnementales qui freinent l’investissement. – Virage pro-business de l’UE -L’exécutif européen a promis mercredi un virage pro-business avec notamment un allègement du fardeau administratif pour les entreprises, dans une feuille de route sur cinq ans présentée par la présidente Ursula von der Leyen.Les mesures proposées sont largement inspirées des recommandations formulées par l’ancien Premier ministre italien Mario Draghi. “Mais la grande question reste de savoir dans quelle mesure Ursula von der Leyen réussira à les mettre en Å“uvre”, souligne l’économiste Bert Colijn, de la banque ING.Au sein de l’Europe, la divergence des performances nationales est très marquée. Un gouffre sépare l’Espagne, dont le PIB a progressé de 3,2% l’an dernier, et l’Allemagne (-0,2%) en récession pour la deuxième année consécutive.Entre les deux, la France, aidée par les Jeux olympiques durant l’été, a enregistré 1,1% de croissance en 2024, faisant un peu mieux que l’Italie (+0,5%).Au dernier trimestre, le PIB français a cependant reculé de 0,1% par rapport au trimestre précédent, rejoignant l’Allemagne en territoire négatif. Cette contreperformance s’ajoute à celle de l’Italie qui a aligné deux trimestres consécutifs de croissance nulle.La France, sans majorité au Parlement, peine à adopter un budget pour 2025 et reste sous la menace d’une nouvelle censure du gouvernement. L’Allemagne, en campagne pour des législatives anticipées le 23 février, subit une poussée de l’extrême droite et devra probablement attendre jusqu’à l’été pour l’arrivée d’un nouvel exécutif.”Pour l’instant, l’économie européenne semble être dans une phase de ralentissement et nous ne nous attendons pas à ce qu’elle en sorte cet hiver”, souligne Bert Colijn. “Les premières indications pour le premier trimestre montrent que l’économie devrait rester proche de la stagnation encore un moment”, ajoute l’analyste d’ING.

Wall Street en petite hausse, digère les résultats des géants de la “tech”

La Bourse de New York évoluait dans des marges resserrées jeudi, après une ouverture en hausse, digérant une première salve de résultats mitigés des grands noms de la “tech” américaine, ainsi que le statu quo de la banque centrale américaine (Fed).Vers 15H20 GMT, le Dow Jones prenait 0,17%, l’indice Nasdaq était proche de l’équilibre (+0,03%) et l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,25%.Jeudi matin, l’attention des investisseurs se portait sur les résultats trimestriels des trois premières entreprises des “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux géants américains du secteur technologique.Ces performances “sont mitigées”, a observé auprès de l’AFP Adam Sarhan, analyste de 50 Park Investments.Le spécialiste américain des véhicules électriques Tesla a publié des chiffres inférieurs aux attentes au quatrième trimestre, mais était tout de même recherché (+1,98%), les investisseurs ayant plutôt retenu les prévisions de croissance pour l’année en cours.L’entreprise dirigée par Elon Musk s’attend en effet à une année 2025 “majeure” grâce aux avancées dans la conduite autonome et à l’introduction de nouveaux produits, a-t-elle précisé dans un communiqué.De son côté, Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) progressait (+4,87%), après avoir conclu l’année 2024 avec des revenus et profits en forte hausse et supérieurs aux prévisions. Les prévisions du groupe pour le trimestre en cours sont toutefois jugées décevantes par les analystes.Le marché attend aussi de voir si les investissements de Meta dans l’intelligence artificielle (IA) vont porter leurs fruits.Le groupe a annoncé la semaine dernière que ses dépenses d’investissement dans l’IA seraient comprises entre 60 et 65 milliards de dollars cette année, soit 50% de plus qu’en 2024.Microsoft ne profitait pas de l’élan de Meta et Tesla, et perdait 4,64%. Le géant de l’informatique américain a dégagé 24 milliards de dollars de profits trimestriels, mais son “cloud” (informatique à distance) a déçu le marché.Les acteurs du marché attendent désormais les résultats d’Apple publiés jeudi après la clôture de Wall Street.”Nous sommes dans un marché à tendance haussière, mené par l’IA”, a rappelé Adam Sarhan. Mais les “incertitudes demeurent”, notamment face à la concurrence chinoise, moins chère.Côtés indicateurs, les inscriptions au chômage sont ressorties en baisse par rapport à la semaine dernière et en deçà des attentes des économistes (-16.000).Les investisseurs ont gardé un Å“il sur la publication du produit intérieur brut (PIB), qui a progressé de 2,8% l’an dernier aux Etats-Unis où la croissance a légèrement ralenti au dernier trimestre (+0,6%), selon le département du Commerce.En rythme annualisé, mesure privilégiée par les États-Unis, la croissance du PIB ressort à 2,3% au dernier trimestre, dans la lignée du consensus des analystes compilé par Briefing.com.La place new-yorkaise continuait aussi d’analyser la décision du comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) qui a décidé mercredi de laisser ses taux inchangés, dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%.”La Fed a fait ce qu’elle avait dit qu’elle ferait: c’est cohérent, et c’est bon pour le marché”, a souligné M. Sarhan.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans se détendait, à 4,50% contre 4,53% la veille en clôture.Ailleurs, au tableau des valeurs, le groupe américain de pétrochimie Dow chutait (-6,90%) après avoir annoncé jeudi un plan de réduction de coûts d’un milliard de dollars, incluant la suppression d’environ 1.500 postes au niveau mondial, tout en publiant des résultats inférieurs aux attentes au quatrième trimestre.Le groupe américain Caterpillar perdait du terrain (-4,50%) après un nouveau recul de ses ventes au quatrième trimestre. L’entreprise a aussi dit s’attendre à ce que la baisse se prolonge en 2025.D’octobre à décembre, son chiffre d’affaires s’est replié de 5% sur un an à 16,22 milliards de dollars principalement “à cause d’une baisse des volumes”, a décrit le groupe dans le communiqué.Le groupe de livraison de colis UPS plongeait (-16,69%), pâtissant de prévisions annuelles bien en deça des attentes. La compagnie aérienne American Airlines reculait (-2,34%) au lendemain de la collision entre un avion de sa flotte, avec 64 personnes à bord, et un hélicoptère, à Washington.

IA DeepSeek: le Français Mistral salue l’arrivée d’un “élément important et complémentaire”

La start-up française spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA) générative Mistral AI voit dans l’agent conversationnel chinois R1 de DeepSeek “un élément important et complémentaire de la technologie open-source”, a-t-elle indiqué jeudi en annonçant son propre nouveau modèle “Mistral Small 3”.Quelques jours après l’arrivée du modèle R1 de DeepSeek, qui a stupéfié le secteur par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût, selon l’entreprise, très inférieur, Mistral a annoncé sur son site “Mistral Small 3”, un modèle plus “compétitif par rapport à des modèles plus importants” qu’il présente comme “le plus efficace de sa catégorie à l’heure actuelle”.”Mistral Small 3 complète les grands modèles de raisonnement open-source comme les récentes versions de DeepSeek, et peut servir de modèle de base solide pour faire émerger des capacités de raisonnement”, ajoute la start-up française.Les modèles d’IA générative “open source” permettent aux développeurs de les télécharger et les utiliser gratuitement, tout en donnant un accès plus ou moins restreint au code source et à la recette de construction du modèle.Comme DeepSeek, Mistral a fait le pari de la source ouverte et s’est aussi fait connaître pour ses modèles de petite taille, moins gourmands en énergie et donc moins coûteux que ses rivaux.Fondée en avril 2023 par Arthur Mensch, Guillaume Lample et Timothée Lacroix, cette pépite française de l’IA a connu une ascension fulgurante, jusqu’à représenter le principal espoir européen face aux mastodontes américains. L’entreprise a bouclé cet été un tour de table de 600 millions d’euros, la plus grosse levée de fonds de la French Tech en 2024 selon le cabinet KPMG, portant sa valorisation à près de 6 milliards d’euros.Mistral et l’Agence France-Presse (AFP) ont signé mi-janvier un accord qui permet au robot conversationnel de la start-up d’utiliser les dépêches d’actualité de l’agence pour répondre aux requêtes de ses utilisateurs.Face aux performances du modèle IA de DeepSeek, des voix aux États-Unis ont affirmé ces derniers jours que l’entreprise s’était contentée de retravailler les modèles développées aux USA, tels que celui faisant fonctionner ChatGPT.

Budget de l’Etat: une commission de parlementaires en bonne voie d’aboutir à un compromis

Les sept sénateurs et sept députés réunis depuis jeudi matin en commission mixte paritaire pour tenter d’aboutir à une version commune du budget de l’Etat ont avancé sans anicroche, avec un camp gouvernemental soudé et imperturbable face aux menaces de censure des socialistes et du Rassemblement national.La commission (CMP), qui a commencé ses travaux à 09H30 et devrait les poursuivre vendredi matin, est dominée par les soutiens du Premier ministre François Bayrou, avec huit parlementaires issus des rangs du “socle commun”.”Quatre-vingt quinze articles sur 247 au total ont été votés sans modifications significatives”, ces huit voix étant au rendez-vous “à chaque fois”, s’est félicité à la mi-journée auprès de l’AFP le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, qui siège comme suppléant à la CMP. Le gouvernement espère pouvoir contenir le déficit à 5,4% du PIB en 2025, au prix d’un effort budgétaire de 50 milliards d’euros.La coalition gouvernementale a “un accord en béton” qui ne laisse place “à aucun compromis” avec la gauche, a confirmé le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), membre de cette instance, qui déplore “un budget plus austéritaire” que ne l’était celui de Michel Barnier, censuré début décembre. – Le RN menace -Les parlementaires ont notamment approuvé la limitation à un seul exercice (au lieu de deux) de la contribution exceptionnelle pour les grandes entreprises, objet des critiques du PDG de LVMH Bernard Arnault.Autre mesure adoptée, la contribution différentielle demandée aux plus hauts revenus en 2025, censée rapporter environ deux milliards. La gauche espérait la voir étendue, voire pérennisée, mais n’a pas été entendue.Les débats ont aussi été marqués par la prise de parole du député RN Jean-Philippe Tanguy, qui selon des participants a affirmé que le RN censurerait le gouvernement s’il ne supprimait pas l’article 4 du projet de loi, qui pose un nouveau cadre de régulation des revenus d’EDF issus du nucléaire.”Cet article 4 est insupportable pour l’avenir de la France. Après ce sera Marine Le Pen et Jodan Bardella qui décideront si le comportement du gouvernement et cette irresponsabilité méritent la censure”, a-t-il expliqué à la presse.Selon le RN, cette clause risque de provoquer une hausse du prix de l’électricité pour les ménages et les entreprises.”Ils veulent revenir dans le jeu ou cherchent un prétexte pour la censure”, a décrypté un député LFI. “Du chantage”, renchérit un responsable LR.En cas d’accord entre députés et sénateurs, les conclusions de la CMP seront examinées par les députés lundi. Le Premier ministre François Bayrou devrait à cette occasion faire usage pour la première fois de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, qui permet de faire adopter sans vote un texte. S’exposant ce faisant à une nouvelle motion de censure.M. Bayrou avait échappé à la première grâce à la bienveillance du RN et de la majorité du PS. Rien ne garantit qu’il en soit de même cette fois-ci.Le négociateur PS de la CMP Philippe Brun a d’emblée mis la pression jeudi, en prévenant que faute “d’ouverture à gauche” jeudi, “il y aura(it) censure” du gouvernement. Plus sibyllin, le patron des députés socialistes Boris Vallaud s’est contenté de dire: “Nous avons des propositions de réécriture et nous les défendrons”.Le PS continue de porter un certains nombre de revendications, telles que la hausse du Smic ou de la prime d’activité, ainsi que l’augmentation des budgets dédiés au sport, aux universités et à la transition écologique.Mais après plusieurs heures de discussions, tous les amendements socialistes sont “balayés”, fait remarquer le député LFI Aurélien Le Coq, membre de la CMP, jugeant les socialistes “plutôt abattus”.- L’AME, “ligne rouge absolue” pour le PS -Le PS réclame aussi que François Bayrou revienne sur ses propos de lundi, sur le “sentiment de submersion” migratoire selon lui ressenti par les Français. “Il faut que le Premier ministre se dédise, sinon il devra se démettre”, a lâché le porte-parole du groupe PS Arthur Delaporte dans la salle des Quatre Colonnes.Un sujet épineux devrait contribuer encore à envenimer les choses, celui de l’aide médicale d’Etat, réservée aux étrangers en situation irrégulière.Selon des sources parlementaires, la CMP devrait acter la diminution des crédits alloués à l’AME, de 200 millions d’euros sur 1,3 milliard, une “ligne rouge absolue” pour le PS selon M. Brun. Sur ce sujet comme sur l’article 4, des arbitrages sont toujours possibles jusqu’à lundi pour le gouvernement.Jeudi, le président du Sénat Gérard Larcher a appelé le groupe de Boris Vallaud à la “responsabilité”. “Est-ce qu’on peut continuer à être sans budget, avec les conséquences que ça a au quotidien ?”, a-t-il interrogé.

Le sable, une ressource essentielle qui nous file entre les doigts

L’extraction de sable est une activité méconnue mais essentielle pour l’activité humaine avec des enjeux économiques et environnementaux primordiaux. Cinq choses à savoir sur cette ressource abondante mais limitée au regard d’une utilisation en forte croissance:- Extraction triplée en 20 ans  -Le sable est, en volume, la ressource naturelle la plus exploitée au monde, après l’eau: chaque année environ 50 milliards de tonnes de sable, de gravier et de roche concassée sont extraites ou produites, selon le Programme des Nations-Unies pour l’Environnement (PNUE).”C’est l’équivalent de la construction, chaque année, d’un mur de 27 mètres de haut et de large tout au long de la ligne de l’équateur”, selon le responsable données du PNUE à Genève, Pascal Peduzzi.L’utilisation du sable a triplé en l’espace de 20 ans en raison de l’urbanisation, de la hausse de la population, de la croissance économique et du changement climatique, liste le PNUE dans son rapport “Sable et durabilité: 10 recommandations stratégiques pour éviter une crise”.- A quoi sert le sable ? -Sable et gravier sont la matière première de base pour fabriquer le béton: il y a plus d’une tonne de sable et de gravier dans un mètre cube de béton. Il faut compter 100 à 300 tonnes de sable et gravier pour fabriquer une maison et 30.000 tonnes pour réaliser un kilomètre d’autoroute car c’est aussi l’élément clé pour réaliser l’enrobé des routes.Il sert également à filtrer l’eau dans les stations d’épuration ou encore pour les opérations de poldérisation qui consistent à gagner des terres sur la mer.C’est enfin un matériau primordial pour l’industrie: le verre est constitué à 70% de sable. Il est également utilisé pour fabriquer des produits cosmétiques, des détergents et c’est l’élément de base du silicone.- Où extrait-on le sable ? -Plus de la moitié du sable utilisé dans le monde va au secteur de la construction. En raison de leurs propriétés physico-chimiques, les grains de sable des déserts, trop lisses et trop ronds, sont impropres pour le BTP. Ainsi l’Arabie saoudite et les Emirats Arabes Unis ont dû importer du sable d’Australie pour réaliser des grands projets d’infrastructure comme ceux de Dubaï.La majorité du sable utilisé provient de carrières terrestres, de lits de rivières ou fleuves, de l’exploitation côtière sur les plages ou encore de l’extraction en mer à l’aide de navires spécialisés dit “sabliers”.- Chine et Inde, les deux géants du sable -Chine et Inde sont les deux premiers producteurs mondiaux de sable: sur une production mondiale annuelle de sable (au sens strict, sans inclure graviers et pierres broyées) d’environ 12 milliards de tonnes, la Chine extrait environ 7 milliards de tonnes par an et l’Inde un peu moins d’un milliard de tonnes. Le numéro trois mondial, les Etats-Unis, affiche une production inférieure à 300 millions de tonnes (chiffres 2018 tirés du travail universitaire belge “Mapping Global Sand”).En Europe, les principaux pays producteurs de sable et gravier sont la Russie, la Hongrie, l’Allemagne, la Pologne et la France (114 millions de tonnes), d’après les chiffres 2022 de l’association européenne du secteur Aggregates Europe – UEPG.- Ressource abondante mais limitée -Le sable a beau sembler être une ressource abondante, ses quantités exploitables sont limitées face à une demande mondiale en forte croissance.Il faut plusieurs milliers voire millions d’années pour produire le sable des plages, or aujourd’hui le niveau d’extraction dépasse le taux de formation et de remplacement naturel du sable.En certains endroits de la planète, l’extraction effrénée de sable a déjà produit des désastres environnementaux comme dans le delta du Mékong où son exploitation sauvage a provoqué l’érosion accélérée des berges. C’est aussi le cas sur les côtes marocaines où les prélèvements illégaux de sable par des trafiquants ont transformé des plages en paysages rocheux.Le PNUE préconise des réglementations plus efficaces pour préserver cette “ressource cruciale” ainsi que la mise en place d’alternatives comme la transformation des résidus des mines en gravier et sable.

Nestlé Waters n’échappe pas à un procès pour ses décharges sauvages

Un dossier judiciaire de plus pour Nestlé Waters: après avoir évité un procès dans l’affaire des traitements illégaux de ses eaux minérales, la société est cette fois convoquée au tribunal pour des décharges sauvages de déchets polluants dans les Vosges.Nestlé Waters est poursuivi pour avoir stocké des déchets et maintenu quatre décharges sauvages à Contrexéville, They-sous-Montfort, Saint-Ouen-Les-Parey et Crainvilliers, représentant un volume cumulé de 473.700 mètres cubes, l’équivalent de 126 piscines olympiques.Le procès, décidé à l’issue d’une enquête du pôle régional environnement du parquet de Nancy, se tiendra du 26 au 28 mai.Sur ces décharges, les enquêteurs ont retrouvé des déchets sous forme de “bouteilles d’eau, de verre, de polymères”, mais aussi des “déchets de démolition” et des “carcasses de véhicule, encombrants”, ou encore des “capsules en plastiques”.Le maintien de ces décharges a provoqué une “atteinte grave à la santé des personnes” et une “dégradation substantielle de l’environnement”, note le tribunal dans son avis d’audience consulté par l’AFP.Nestlé est aussi poursuivi pour avoir, autour de ces décharges, “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune”.De son côté, l’entreprise assure que ces décharges “datent des années 60, avant que Nestlé Waters ne devienne propriétaire” des terrains.”Aujourd’hui, la majorité des sites ont déjà été nettoyés par Nestlé Waters et nous attendons le retour des autorités environnementales pour préciser la meilleure option de gestion pour des sites restants”, assure la société dans un message à l’AFP. “Aucun dépôt de déchets n’a été réalisé par Nestlé Waters entre 2021 et 2024.”- “Enfin un procès !” -“Enfin un procès ! On attendait un procès sur les traitements illicites, procès que nous n’avons jamais eu. C’est essentiel qu’il y ait un procès pour les décharges, c’est une affaire grave de pollution”, a réagi auprès de l’AFP Bernard Schmitt, porte-parole du collectif Eau 88 et président de Vosges Nature Environnement, qui avait déposé plainte.”Nous serons très exigeants. Nous demandons l’évacuation de ces décharges plastiques, même si c’est compliqué, et même si c’est très cher”, a-t-il ajouté, évoquant un procès “historique”.En septembre, la multinationale avait signé avec le parquet d’Epinal une convention judiciaire d’intérêt public (CJIP) et accepté de payer une amende de 2 millions d’euros dans deux affaires : l’une pour des forages illégaux, l’autre pour des systèmes de désinfection interdits de ses eaux minérales. Elle avait ainsi pu échapper à des procès.Contestant la conclusion de ces conventions, les associations Foodwatch et CLCV ont déposé de nouvelles plaintes, pour obtenir qu’un juge d’instruction se penche sur les pratiques de certains minéraliers, dont Nestlé, concernant le traitement de leurs eaux en bouteilles.En septembre 2022, Nestlé avait déjà signé une autre CJIP avec le procureur de Charleville-Mezières, après la pollution en 2020 de la rivière Aisne, causant la mort d’environ six tonnes de poissons. L’entreprise avait accepté une amende de 40.000 euros pour clore le dossier.L’association AC Anti-Corruption, qui avait porté plainte contre X après la révélation de l’existence de ces décharges par les journalistes Alexander Abdelilah et Robert Schmidt, du collectif We Report, s’est également réjoui de la tenue de ce procès.- “Montagne” de déchets -“Cela fait plus de trois ans que nous attendions ce résultat avec notre avocat Maître Vincent Poudampa”, a déclaré à l’AFP son président Marcel Claude.A They-sous-Monfort, où la décharge sauvage fait de plus 100.000 mètres cubes selon le parquet, “on a l’impression d’avoir une montagne au bord de la route, dans la forêt. Il y a plein de plastique qui en sort”, témoigne Bernard Schmitt.A Saint-Ouen-Lès-Parey au contraire, la décharge, de 27.000 mètres cubes, située sur un terrain privée, “est complètement enterrée et nivelée”, précise-t-il.Pour avoir creusé un trou, ensuite rebouché, afin de révéler l’existence de cette décharge, le responsable associatif a été visé par une enquête préliminaire. “Je ne sais pas si elle est classée. C’est clairement une démarche d’intimidation, avec prélèvement d’ADN, etc, pour culpabiliser les lanceurs d’alerte”, dénonce-t-il.

France: incertitude politique et fin des JO ont conduit la croissance dans le rouge fin 2024

L’économie française s’est contractée de 0,1% au quatrième trimestre, subissant le contrecoup des JO de Paris en pleine crise politique, mais elle a progressé comme prévu de 1,1% en 2024.Sur les trois derniers mois de l’année, l’évolution du PIB est ressortie en deçà de la prévision de l’Insee. Celui-ci s’attendait à une croissance nulle pour la deuxième économie de la zone euro, en cette période marquée par la chute du gouvernement Barnier qui a privé la France de budget pour 2025. “Au-delà de la fin mécanique de l’effet positif lié aux Jeux olympiques, le ralentissement en fin d’année souligne la nécessité d’adopter un budget pour mettre fin aux incertitudes et restaurer la confiance des ménages et des entreprises”, a commenté le ministre de l’Economie, Eric Lombard. Depuis jeudi, sept députés et sept sénateurs sont réunis en commission mixte paritaire (CMP) pour tenter de s’entendre sur une version commune du budget de l’Etat, étape cruciale avant un possible examen du texte à l’Assemblée nationale lundi, avec à la clé sans doute le premier 49.3 de François Bayrou et un risque de censure.Ces incertitudes ont aussi ébranlé la confiance des investisseurs, comme en témoigne le creusement de l’écart entre les taux d’emprunt français et allemand à 10 ans. Le taux français dépasse maintenant ceux de l’Espagne et du Portugal, naguère mauvais élèves de la zone euro. – Consommation modérée -Sur l’ensemble de 2024, avec une hausse de 1,1% conforme aux prévisions et similaire à 2023, la France a toutefois fait mieux que l’Italie (+0,5%) et l’Allemagne en récession pour la deuxième année d’affilée (-0,2% sur l’année comme au quatrième trimestre), mais bien moins que l’Espagne (+3,2%).Dans l’ensemble des 20 pays de la zone euro, la croissance a été nulle au quatrième trimestre par rapport au précédent, alors que les analystent tablaient sur une légère expansion de 0,1%. En 2024, le PIB a augmenté de 0,7%.Entre octobre et décembre en France, le PIB a été marqué par le ralentissement de la consommation des ménages (+0,4% après +0,6%) notamment en services, alors que celle-ci avait soutenu la hausse de 0,4% du PIB observée au troisième trimestre.  Cette consommation s’est toutefois doucement redressée depuis le début 2024, sur fond de repli marqué de l’inflation qui a redonné du pouvoir d’achat. Cependant, plutôt que des achats, celui-ci vient aussi renforcer leur épargne. Les investissements ont reculé de 0,1%, moins fortement que durant l’été (-0,3%): ceux des entreprises ont stagné tandis qu’ils ont reculé de -0,3% (après -0,7%) chez les ménages. La construction a continué de souffrir. “Malgré une certaine résilience, l’investissement des entreprises reste faible. Sans la crise politique, on aurait pu s’attendre à une reprise puisque les taux d’intérêt de la BCE ont beaucoup baissé”, souligne Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade, interrogé par l’AFP.  Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) a progressé de 0,3 point (après +0,4) au quatrième trimestre tandis que la contribution du commerce extérieur a été négative (-0,2 point après -0,1), les importations ayant rebondi face à des exportations en baisse. – Pessimisme -Début 2025, l’horizon risque de ne pas s’éclaircir.”Les incertitudes intérieures, autant que la morosité de nos principaux partenaires commerciaux, n’incitent pas à l’optimisme pour la conjoncture des prochains trimestres”, a commenté Sylvain Bersinger, économiste chez Asterès, dans une note. Il pointe aussi le risque de guerre commerciale avec les Etats-Unis. En France, le gouvernement de François Bayrou ambitionne plus de 50 milliards d’euros d’effort budgétaire cette année pour ramener le déficit public à 5,4% du PIB, contre environ 6% en 2024. Mais les négociations pour s’accorder avec les socialistes sur un budget de “compromis” sont houleuses, faisant toujours planer le risque d’une censure.  “L’incertitude entourant le budget 2025 et la chute possible du gouvernement Bayrou continuent de peser sur la demande intérieure et cela risque de perdurer dans les prochains mois”, a prévenu Charlotte de Montpellier, économiste chez ING.La croissance ayant été tirée par la consommation (+2,1%) et les investissements publics (+3,3%) l’an dernier, “c’est de mauvais augure pour 2025, les contraintes budgétaires allant nécessairement mener à des dépenses publiques moins dynamiques”, a-t-elle ajouté.En 2025, le gouvernement a anticipe une croissance de 0,9%, jugée “un peu optimiste” par le Haut conseil des finances publiques. L’Insee table lui sur une hausse de 0,2% du PIB aux premier et deuxième trimestres, horizon de ses prévisions. 

Décharges sauvages de déchets dans les Vosges: Nestlé Waters jugé en mai

La société Nestlé Waters, qui exploite plusieurs sources d’eau minérale dans les Vosges, sera jugée en mai devant le tribunal correctionnel de Nancy pour avoir “abandonné illégalement” des déchets et conservé des décharges sauvages, a-t-on appris jeudi auprès de l’association AC Anti-Corruption.Nestlé est poursuivi pour avoir “abandonné illégalement” entre 2021 et 2024 des déchets sous forme de “bouteilles d’eau, de verre, de polymères” pour un volume total de 346.000 mètres cubes à Contrexeville (soit le volume de 92 piscines olympiques) et de 27.000 mètres cubes à Saint-Ouen-Lès-Parey (soit sept piscines olympiques), constituant à chaque fois “une décharge sauvage sans autorisation légale provoquant une dégradation substantielle de l’environnement”, note le tribunal dans son avis d’audience consulté par l’AFP.Il est également reproché à l’entreprise d’avoir conservé des décharges à Contrexeville, They-sous-Monfort et Saint-Ouen-Lès-Parey (Vosges), d’un volume respectif de 250.000, 100.100 et 27.000 mètres cubes (soit un volume équivalent à 65, 25 et sept piscines olympiques).Le maintien de ces décharges “de plastiques, de verres et de déchets de démolition”, a provoqué une “atteinte grave à la santé des personnes” et une “dégradation substantielle de l’environnement”.Nestlé est aussi poursuivi pour avoir, autour de ces décharges, “laissé s’écouler dans les eaux superficielles et souterraines” des “particules de microplastiques” à des concentrations “rendant toute vie aquatique impossible et ayant des effets nuisibles sur la santé, la flore et la faune par leur toxicité”.Enfin, à Crainvilliers (Vosges), il est reproché à Nestlé d’avoir abandonné illégalement des déchets et conservé une décharge d’un volume total de 600 mètres cubes de “carcasses de véhicules, encombrants, bouteilles en plastique, en verre, capsules en plastiques”.L’association AC Anti-Corruption avait porté plainte contre X auprès du pôle régional environnement du parquet de Nancy après la révélation de l’existence de ces décharges par les journalistes Alexander Abdelilah et Robert Schmidt du collectif We Report.”AC Anti-Corruption est très satisfaite que sa plainte au parquet ait abouti, cela fait plus de trois ans que nous attendions ce résultat avec notre avocat Maître Vincent Poudampa”, s’est réjoui auprès de l’AFP le président de l’association, Marcel Claude, saluant le travail des “nombreux journalistes” qui se sont penchés sur ces décharges.Le procès se tiendra du 26 au 28 mai au tribunal correctionnel de Nancy.Nestlé Waters fait par ailleurs l’objet de plaintes des associations Foodwatch et CVLC dans l’affaire des eaux en bouteille contaminées purifiées par des techniques interdites.