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Belgique: accord de gouvernement conclu après sept mois de négociations

Sept mois et demi après les élections législatives en Belgique, un accord de gouvernement a été conclu vendredi autour du chef des conservateurs flamands, Bart De Wever, à qui devrait rapidement revenir le poste de Premier ministre.L’accord a été arraché après une dernière session marathon de près de soixante heures de discussions quasi ininterrompues entre cinq présidents de parti, à l’Ecole royale militaire à Bruxelles.Bart De Wever, pilote de cette négociation ardue depuis l’été dernier, avait lui-même fixé l’échéance du 31 janvier pour aboutir à un accord, prévenant qu’il risquait de renoncer définitivement à sa mission en cas d’échec.In extremis, il a été reçu peu après 22H00 (21H00 GMT) par le roi Philippe, à qui il a fait part de l’accord intervenu entre les cinq partenaires, selon le Palais royal.Celui qui est maire d’Anvers depuis 2013 pourrait prêter serment comme Premier ministre devant le souverain dès lundi selon les médias belges, devenant le premier indépendantiste flamand à diriger un gouvernement en Belgique.Son parti, l’Alliance néoflamande (N-VA), a été une seule fois associé au gouvernement, entre 2014 et 2018.Cette fois, la N-VA va partager le pouvoir avec les partis francophones MR et Engagés (libéral et centriste), ainsi qu’avec les chrétiens-démocrates flamands (CD&V) et les socialistes flamands de Vooruit, seul partenaire de gauche.Ensemble, ces cinq formations représentent 81 des 150 députés de la nouvelle Chambre élue le 9 juin dernier.C’est “le jour de vérité”, titrait vendredi le quotidien francophone Le Soir, tandis que De Standaard, côté flamand, relevait en Une que le président de Vooruit, Conner Rousseau, était confronté à un moment critique et aux “décisions les plus difficiles” de sa carrière.Les socialistes flamands occupaient la position la plus inconfortable dans cette négociation, confrontés à un programme de réformes socio-économiques très critiquées par les syndicats et la gauche francophone rejetée dans l’opposition.Le syndicat chrétien ACV-CSC a comparé les réformes envisagées par Bart De Wever et ses partenaires de centre droit à un “catalogue des horreurs”, contenant, entre autres, “durcissement de l’accès à la pension, de la politique migratoire, dégradation des conditions de travail”.- “Récompenser le travail” -Dès l’annonce de l’accord de coalition, les écologistes ont dénoncé “un gouvernement Titanic ignorant les enjeux climatiques”.”Les négociateurs ont-ils écouté les changements de cap exigés massivement par les citoyens ces derniers jours?”, a réagi de son côté sur X le président du PS (francophone) Paul Magnette.Une référence à la forte mobilisation des syndicats dans la rue depuis la mi-janvier, notamment contre la réforme envisagée des régimes spéciaux de retraite.Une des réformes phares de la future coalition sera la limitation à deux ans des allocations chômage. La N-VA et son principal partenaire francophone le Mouvement réformateur (MR, libéral) n’ont cessé de répéter vouloir “récompenser le travail” pour financer l’économie.En revanche, Bart De Wever a réussi à amadouer les socialistes flamands en renonçant à réformer le système d’indexation des salaires sur l’inflation, selon les éléments de l’accord ayant fuité vendredi soir.De son côté le président du MR Georges-Louis Bouchez, qui s’était dit fermement opposé à toute augmentation de la pression fiscale, a dû lâcher du lest en acceptant l’instauration d’une taxe de 10% sur les plus-values boursières.L’accord de gouvernement doit encore être validé par les cinq partis, qui réuniront leurs états-majors ce week-end.Comme Premier ministre, M. De Wever, 54 ans, va remplacer Alexander De Croo arrivé à ce poste en octobre 2020.Ce libéral flamand, dont le parti a été l’un des perdants des élections de juin, est depuis près de huit mois à la tête d’un gouvernement démissionnaire. Une période dite d'”affaires courantes” qui n’a pas atteint le record de 2010-2011, quand la Belgique avait vécu 541 jours dans cette situation.

Le Canada et le Mexique, premières victimes des droits de douane de Trump

Le Canada et le Mexique, et dans une moindre mesure la Chine, vont devenir samedi les toutes premières victimes de l’arme des droits de douane brandie par Donald Trump, qui espère imposer ses volonté en forçant ainsi la main à ses partenaires commerciaux.Le président américain devrait signer dans la journée un décret ouvrant la voie à l’imposition de 25% de droits de douane sur les produits canadiens et mexicains, et 10% sur les produits en provenance de Chine, au-delà de ceux déjà existants, et qui pourraient commencer à s’appliquer dès le 18 février, a-t-il déclaré vendredi devant des journalistes.Et “rien” ne viendra empêcher leur application, a-t-il insisté.Restent quelques détails à préciser: concerneront-ils l’ensemble des produits en provenance de ces trois pays ou seront-ils ciblés sur certaines catégories particulières?Vendredi, M. Trump a cité plusieurs produits, des semi-conducteurs à l’acier en passant par le gaz et le pétrole, comme étant parmi ceux concernés par les futurs droits de douane, sans pour autant préciser si la liste était exhaustive.”Je vais sans doute baisser les droits de douane” sur le pétrole canadien, essentiel pour l’industrie pétrolière américaine, a toutefois ajouté le président: “Nous pensons les limiter à 10%”.Donald Trump a justifié ces mesures en accusant les trois pays de jouer un rôle dans la crise du fentanyl, un puissant opioïde qui fait des ravages aux Etats-Unis depuis plusieurs années.Selon lui, la Chine exporte vers le Mexique des principes actifs permettant ensuite la fabrication du fentanyl par les cartels mexicains, qui le font passer via la frontière.- “Recul du PIB américain” -Le Premier ministre canadien démissionnaire Justin Trudeau a répondu que son pays était “prêt à une réponse immédiate”. De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a assuré avoir “avancé sur différents sujets” avec l’administration Trump et que “des accords sont trouvés tous les jours”. Mais, faute d’accord sur les droits de douane, “nous avons un plan A, B et C”, a-t-elle assuré sans apporter de détails.Pour les deux pays voisins des Etats-Unis, des droits de douane touchant l’ensemble des leurs exportations pourraient avoir un effet particulièrement violent sur l’économie.Pour un pays comme le Mexique, pour qui les Etats-Unis représentent près de 85% de ses exportations, selon l’Institut national de la statistique (INEGI), le choc pourrait être particulièrement rude, avec un recul de 3,6% de son PIB, a estimé Wendong Zhang, professeur à l’Université Cornell.Mais l’économie américaine elle-même serait touchée, à un moment où, portée par la consommation, elle tourne à plein régime, avec une croissance de 2,8% de son PIB enregistrée en 2024.Selon Gregory Daco, chef économiste pour le cabinet EY, les droits de douane prévus pourraient “entraîner un recul de 1,5% du PIB américain en 2025 et 2,1% en 2026 par rapport à nos prévisions initiales, du fait d’un ralentissement de la consommation et des investissements”, sans même parler des effets de potentielles représailles.- Et l’UE? “Absolument” -Ils pourraient également entraîner une hausse de 0,7 point de pourcentage de l’inflation sur le premier trimestre de l’année, estime-t-il, à un moment où cette dernière est en phase de réaccélération, avant de voir les effets s’atténuer.D’autant que les Etats-Unis importent principalement des deux pays voisins une longue série de produits agricoles, des avocats aux tomates en passant par les oeufs ou la volaille, aux prix déjà en hausse.L’impact pourrait également être réel sur les automobiles, alors que le Canada et le Mexique représentent 22% des véhicules vendus dans le pays, selon S&P Global Mobility.Plus encore, des droits de douane sur le pétrole canadien et mexicain pourraient “avoir de gigantesques implications sur l’ensemble du Midwest”, dont les installations de raffinage ont été optimisées pour le pétrole de ces deux pays et non celui produit aux Etats-Unis, aux caractéristiques différentes, estime dans une note le centre de réflexion Atlantic Council.Une hausse des droits de douane sur le pétrole canadien “entraînerait une hausse des prix de l’énergie dans le Midwest”, soulignent-t-ils.Et cela ne pourrait être que le début, car Donald Trump prépare déjà la phase suivante de sa guerre commerciale: “Est-ce que je vais imposer des droits de douane à l’Union européenne? Vous voulez la vraie réponse ou la réponse diplomatique? Absolument. L’UE nous a très mal traités”.

Dans l’Ouest, l’eau commence à baisser, Redon toujours partiellement inondée

Le niveau de l’eau a commencé à baisser vendredi à Redon, inondée depuis trois jours et où le pic de la Vilaine, toujours placée en vigilance rouge pour crues sur sa partie aval, pourrait déjà avoir été atteint.”La stabilité du niveau de la Vilaine est confirmée ainsi que la décrue sur l’Ouest”, l’autre cours d’eau qui traverse la commune, a annoncé vendredi soir la ville de Redon dans un communiqué.La hausse de la Vilaine a été moindre que prévue jeudi, se limitant à 5,10 m. Le pic était évoqué par certains pour vendredi soir ou samedi matin, mais selon les mesures de l’organisme de prévision Vigicrues sur un quai de Redon, le fleuve était redescendu à 4,99 m vendredi à 19h00.”On observe une accalmie globale des précipitations qui sera favorable aux décrues”, résume Vigicrues dans son dernier bulletin.”Sur le bassin de la Vilaine et de ses affluents, la décrue est amorcée sur les secteurs les plus à l’amont”, comme à Rennes, où la mairie a programmé des “opérations de nettoyage” des secteurs inondés le week-end dernier.Mais “les ondes de crue sont en cours de propagation”, avertit Vigicrues, et “sur la Vilaine aval, maintenue en vigilance crue rouge” pour trois départements (Ille-et-Vilaine, Loire-Atlantique et Morbihan), “les niveaux vont rester exceptionnellement hauts, en particulier sur le secteur de Redon”, plus au sud.Emilie, 30 ans, y filme avec son téléphone les flots impétueux du fleuve boueux. “C’est assez impressionnant. Ça a un petit peu baissé depuis hier, de quoi être optimiste!”, se réjouit-elle.Si environ 150 habitants restaient évacués à Redon, des pompes supplémentaires ont été installées, notamment au niveau du canal, et d’autres le seront rapidement sur le quai du port pour permettre “une évacuation plus rapide des eaux”, indique la mairie, qui a déjà débuté le nettoyage de certaines rues.Le pont menant à Saint-Nicolas-de-Redon, située dans le département voisin de Loire-Atlantique, restait toutefois impraticable vendredi.Dans cette commune limitrophe de Redon, la zone commerciale est totalement sous l’eau, a constaté un journaliste de l’AFP.Les pompes à essence, le magasin Leclerc et d’autres enseignes sont entièrement inondés, et des gendarmes en bateau surveillent les environs pour éviter tout pillage.Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, et la ministre déléguée chargée de la Ruralité, Françoise Gatel, se rendront sur place samedi, a indiqué le ministère de la Transition écologique.- Cellule d’écoute et cagnotte solidaire -Quelque 1.108 personnes ont été évacuées en Ille-et-Vilaine, dont 150 à Redon et 310 à Saint-Nicolas-de-Redon, selon les autorités locales.La mairie de Redon a annoncé la mise en place d’une cellule d’écoute et de soutien psychologique.Une cagnotte solidaire a également été mise en place en partenariat avec la Croix-Rouge pour “soutenir toutes les personnes sinistrées de Redon Agglomération”.A Messac, commune de 7.000 habitants située à mi-chemin entre Redon et Rennes, le pont qui enjambe la Vilaine était toujours interdit à la circulation vendredi.Jean-Luc Prisé, 64 ans et propriétaire de trois commerces alimentaires inondés, soupire. “Ça va être dur économiquement, on va voir les dégâts. Chocolat, café, on va devoir tout balancer”, confie-t-il, bottes aux pieds.- Champs noyés -Depuis leur train traversant la Bretagne, des passagers observent médusés l’ampleur des inondations. “C’est très impressionnant, en arrivant au niveau de Rennes j’ai vu de nombreux champs inondés, des parcelles sous l’eau ou complètement boueuses”, raconte à l’AFP Laure Cometti, 35 ans, dans un train en direction de Brest.La SNCF a annoncé avoir “totalement interrompu entre Rennes et Quimper dans les deux sens” de circulation les trains TGV Inoui et Ouigo en raison des inondations.La Somme, l’Oise, le Val-d’Oise, l’Eure et la Sarthe sont en vigilance orange pour crues.Le département des Alpes-Maritimes a quant à lui été placé en vigilance orange pluie-inondation, en raison de pluies “parfois orageuses” prévues jusqu’en fin de nuit qui “peuvent provoquer des débordement des rivières côtières”, a indiqué Météo France dans son dernier bulletin.

Canada, Mexique, Chine et bientôt l’UE, Trump dégaine l’arme des droits de douane

Promettant de signer dès samedi un décret imposant des droits de douane sur les produits canadiens, chinois et mexicains, le président américain Donald Trump a laissé entendre que l’Union européenne devrait être bientôt concernée à son tour.”Est-ce que je vais imposer des droits de douane à l’Union européenne? Vous voulez la vraie réponse ou la réponse diplomatique? Absolument. L’UE nous a très mal traités”, a déclaré Donald Trump à des journalistes dans le Bureau ovale de la Maison Blanche.Quant à la Chine, le Canada et le Mexique, il a assuré qu’ils ne pouvaient “rien” faire pour empêcher que les droits de douane soient appliqués à leurs produits, citant notamment les semi-conducteurs, le gaz et le pétrole ainsi que l’acier. Certains pourraient entrer en vigueur dès le 18 février, a-t-il ajouté.Il a cependant précisé que le pétrole canadien, qui représente 60% des importations américaines en la matière, pourrait être un peu moins taxé: “Je vais sans doute baisser les droits de douane dessus. Nous pensons les limiter à 10%”.Plus tôt dans la journée, sa porte-parole Karoline Leavitt avait déjà affirmé qu’il n’y aurait pas de marche arrière de dernière minute, Donald Trump accusant les deux pays voisins ainsi que Pékin de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de fentanyl et l’immigration illégale vers les Etats-Unis.”Le président va imposer demain 25% de droits de douane sur le Mexique, 25% de droits de douane sur le Canada et 10% de droits de douane sur la Chine pour le fentanyl illégal qu’ils produisent et dont ils permettent la distribution dans notre pays”, avait déclaré Karoline Leavitt.Le Premier ministre canadien démissionnaire, Justin Trudeau, a répondu que son pays était “prêt à une réponse immédiate” si cette menace se matérialise. – “Plan A, B et C” du Mexique -De son côté, la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a souligné être en discussion avec le gouvernement Trump et avoir “avancé sur différents sujets”. “Des accords sont trouvés tous les jours”, selon elle.Mais “nous avons un plan A, B et C” en cas de droits de douane imposés par les Etats-Unis, a assuré Claudia Sheinbaum en conférence de presse, sans apporter de détails.Jusqu’au dernier moment, le Canada et le Mexique, théoriquement protégés par un accord de libre-échange avec les Etats-Unis, avaient espéré éviter une telle issue. Le ministre canadien de la Sécurité publique, David McGuinty, est même venu jeudi à Washington présenter les contours d’un plan visant à renforcer la frontière entre les deux pays.Insuffisant néanmoins dans l’esprit de Donald Trump, qui, sur un autre dossier, reproche aussi à Pékin d’aider les cartels mexicains à produire le fentanyl, l’opioïde qui fait des ravages aux Etats-Unis, en permettant aux principes actifs d’être exportés depuis la Chine. Durant son audition de confirmation devant le Sénat mardi, le candidat de Donald Trump au poste de secrétaire au Commerce, Howard Lutnick, avait justifié la politique du président en parlant d’un “acte de politique intérieure” qui vise “simplement à les pousser à fermer leurs frontières”.”Je sais qu’ils agissent rapidement. S’ils font ce qu’il faut, il n’y aura pas de droits de douane”, avait assuré Howard Lutnick.- Pékin pourrait en “bénéficier” -Plusieurs éléments restent cependant inconnus: quelle sera la portée des droits de douane – ciblés ou généralisés – et quel outil légal Donald Trump emploiera pour justifier la décision.La mesure pourrait ouvrir la porte à des recours, tant en justice, de la part des Etats concernés ou d’entreprises américaines affectées, que dans le cadre des procédures de règlement des conflits prévus dans le cadre de l’accord ACEUM liant Washington, Ottawa et Mexico.L’impact économique de ces mesures pourrait être important pour les quatre pays.Selon Oxford Economics, l’économie américaine risque de perdre 1,2 point de pourcentage de croissance tandis que le Mexique pourrait plonger dans la récession.Wendong Zhang, professeur à l’Université Cornell, envisage pour sa part un choc moindre pour les Etats-Unis et plus marqué pour le Canada et le Mexique.”Dans un tel scénario, le Canada et le Mexique peuvent s’attendre à voir leur PIB reculer respectivement de 3,6% et 2%, les Etats-Unis de 0,3%”, a-t-il ainsi estimé. Pékin aussi “souffrirait d’une escalade de la guerre commerciale existante, mais bénéficierait en même temps (des tensions entre les Etats-Unis), le Mexique et le Canada”.

Meta envisage de déplacer sa domiciliation juridique au Texas

Meta (Facebook, Instagram, Whatsapp) envisage de déplacer sa domiciliation juridique de l’Etat américain du Delaware au très républicain Texas, d’après un article du Wall Street Journal (WSJ) publié vendredi.La plupart des grandes entreprises américaines sont enregistrées dans le petit Etat du Delaware, où sont donc réglés les conflits judiciaires éventuels avec leurs actionnaires.D’après le WSJ, qui cite des sources anonymes, le groupe californien étudie la possibilité de changer son Etat d’incorporation – où est enregistrée la société – et s’est entretenu avec des responsables texans, notamment.Un porte-parole de Meta n’a pas confirmé cette information à l’AFP. Il a juste indiqué qu’il n’existait pas de projet de changer le siège de l’entreprise, qui se trouve à Menlo Park, dans la Silicon Valley, au sud de San Francisco.Le géant des réseaux sociaux vient de déplacer ses équipes de modération des contenus de la Californie au Texas, une des nombreuses mesures décidées pour aligner les plateformes avec la nouvelle administration du président Donald Trump.Mark Zuckerberg, le patron de la firme, a notamment mis fin au programme de vérification indépendant des faits aux Etats-Unis, conçu pour lutter contre la désinformation, et a assoupli la modération des contenus, autorisant davantage de discours à caractère haineux, en particulier.Ces règlements se rapprochent désormais de ceux de X (anciennement Twitter), propriété d’Elon Musk.L’homme le plus riche du monde et proche allié de Donald Trump a déclaré qu’il avait réincorporé plusieurs de ses sociétés hors du Delaware, notamment Tesla et SpaceX au Texas, et la startup Neuralink au Nevada. Un tribunal du petit Etat de la côte Est a rejeté en 2024 – pour la seconde fois – un énorme plan de rémunération de 55,8 milliards de dollars attribué par Tesla à son patron, bien que ce montant ait été approuvé par une majorité des actionnaires.Elon Musk nourrit aussi de la rancune contre la Californie, qu’il considère trop à gauche, en raison des mesures sanitaires prises pendant la pandémie ou des politiques de diversité dans les organisations, actuellement combattues par la Maison Blanche.

Wall Street termine en baisse, craintes sur les droits de douane

La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, après une ouverture dans le vert, l’optimisme initial des investisseurs ayant été terni par la confirmation de la Maison Blanche de droits de douane contre les produits provenant du Canada, du Mexique et de la Chine.Le Dow Jones a perdu 0,75%, l’indice Nasdaq a lâché 0,28% et l’indice élargi S&P 500 a reculé de 0,50%.”Les discussions sur les surtaxes dans l’après-midi ont créé une nouvelle vague d’incertitude” sur la place américaine, a résumé auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com. Les trois indices vedettes ont reculé après que la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a annoncé vendredi la mise en place de droits de douane dès ce week-end sur les produits originaires des trois principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, suscitant des inquiétudes pour le commerce international. Donald Trump, qui a fait son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, a brandi de nombreuses fois cette menace à l’encontre des trois pays qu’il accuse de ne pas lutter suffisamment contre le trafic de fentanyl et empêcher l’immigration illégale vers les Etats-Unis.Mme Leavitt, a confirmé vendredi qu’il n’y aurait pas de retour en arrière de dernière minute.”Le président va imposer demain 25% de droits de douane sur le Mexique, 25% de droits de douane sur le Canada et 10% de droits de douane sur la Chine pour le fentanyl illégal qu’ils produisent et dont ils permettent la distribution dans notre pays”, a déclaré Mme Leavitt.La confirmation des droits de douane fait craindre de possibles guerres commerciales entre les Etats-Unis et ses partenaires commerciaux.D’autant que le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait annoncé au lendemain de l’investiture de Donald Trump que le Canada “ripostera” fermement et rapidement si les Etats-Unis imposent des droits de douane de 25%.”Tout est sur la table et je soutiens le principe de droits de douane équivalents au dollar près”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, précisant que cela “aura un coût pour les Canadiens”.La confirmation des tarifs douaniers par la Maison Blanche vendredi “a été un élément déclencheur qui a incité les investisseurs à retirer de l’argent de la table avant la fin de la semaine”, a commenté M. O’Hare.”Certaines grandes capitalisations (ont) abandonné leurs gains antérieurs, ce qui pèse sur le marché”, a relevé dans une note Patrick O’Hare, de Briefing.com, à l’image des géants du secteur technologique américain Nvidia (-2,98%) et Apple (-1,51%).”Les rendements des bons du Trésor sont plus élevés en réaction à la déclaration sur les droits de douane”, a-t-il ajouté.Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’État américains à dix ans s’est tendu, s’établissant à 4,54%, contre 4,52% la veille en clôture. Wall Street avait ouvert la séance sur une note positive vendredi, poussée notamment par les résultats record d’Apple, ainsi que par des données sur l’inflation américain conformes aux attentes.Durant la majeure partie de la journée, “le marché se maintenait à un niveau raisonnable, soutenu par les gains d’Apple”, a souligné M. O’Hare.Avant de tomber en même temps que le reste du marché, la firme de Cupertino (Silicon Valley) était recherchée après avoir réalisé des revenus et profits record pendant la saison des fêtes malgré des ventes d’iPhone décevantes, rassurant les analystes.Côté indicateurs, le marché a été “soulagé” par des données d’inflation conformes aux attentes.Selon l’indice PCE, privilégié par la banque centrale américaine (Fed), le mois dernier, l’inflation a rebondi à 2,6% sur un an contre 2,4% un mois plus tôt. Sur un mois, l’inflation a aussi accéléré, à +0,3%, contre 0,1% en novembre, comme attendu par les économistes.Au tableau des valeurs, les constructeurs automobiles, qui possèdent tous au moins une usine au Mexique, ont globalement reculé à l’annonce de la mise en application de droits de douane.Le groupe Stellantis a chuté de 2,88%, Ford a perdu 0,79%, tandis que le géant américain General Motors a fait du sur-place (-0,08%).Le groupe spécialisé dans les produits d’hygiène Colgate-Palmolive a reculé (-4,61%), après des résultats trimestriels en deça des attentes. Le groupe souffrait aussi de son implantation au Mexique, où il fabrique plusieurs produits pour le marché américain, “pincipalement du dentifrice”, selon les propos de son directeur financier vendredi.

Lancement en Turquie d’un cargo à voile franco turc de 136 mètres

Avec 24 heures de retard, le Neoliner Origin, considéré comme le plus long cargo à voile du monde avec ses 136 mètres, a touché l’eau vendredi dans le port turc de Tuzla (ouest).Conçu par la société française Neoline, basée à Nantes (ouest) et construit par le chantier naval turc RMK Marine, à Tuzla sur la mer de Marmara, le navire sera capable d’emporter sur de longues distances 5.300 tonnes de marchandises à travers les mers, grâce à ses deux mâts et 3.000 mètres carrés de voilure.”Au total, c’est environ 80% d’économies d’émissions” de gaz à effet de serre qui seront réalisées”, explique à l’AFP Jean Zanuttini, président de Neoline.”Grâce au vent et en réduisant la vitesse de 15 nÅ“uds (30 km/h environ) à 11 nÅ“uds (20 km/h), on divise par cinq la consommation de carburant et donc les émissions par rapport à un navire classique”, souligne-t-il.Avec 90% du commerce mondial effectué par voie maritime, le secteur est responsable de près de 3% des émissions de Gaz à effet de serre, selon l’Organisation maritime mondiale (OMI).Le roulier à voile quittera la Turquie les cales pleines au cours de l’été 2025 pour rejoindre le port français de Saint-Nazaire (ouest), puis débutera sa première rotation vers Saint-Pierre-et-Miquelon, Baltimore et Halifax sur les côtes nord-américaines.Le projet, né en 2011, a bénéficié de nombreux partenariats dont le soutien de la banque publique d’investissement (BPI) de France.La CMA-CGM, forte d’une flotte de plus de 500 navires s’est également associée au projet: “On va être sur des voiles de 3000 m2 ce qui représente la moitié d’un terrain de foot, c’est gigantesque”, souligne Karine Desrues, vice-présidente chargée de la Recherche et du développement de la compagnie maritime.Neoline espère la mise en chantier prochaine d’un second spécimen pour “répondre à un maximum de besoins de transports” indique M. Zanuttini.Après le lancement de bouteille de champagne contre sa coque, le cargo s’est enfin jeté à l’eau pour encore six mois de mise au point et de réglages, emporté par la musique du blockbuster “Pirates des Caraïbes”. 

Dati annonce qu’un spectacle du Puy du Fou est “éligible” au Pass Culture

La ministre de la Culture Rachida Dati a indiqué vendredi que le spectacle nocturne proposé par le parc d’attractions vendéen le Puy du Fou était “éligible” au Pass culture attribué aux jeunes.Mme Dati a rappelé sur X que “les parcs d’attraction ne sont pas éligibles au @pass_Culture”. Toutefois, “le Puy-du-Fou a la particularité d’organiser un spectacle vivant disposant d’une billetterie autonome” du parc d’attraction, le spectacle du soir “La Cinéscénie”. “Ce spectacle, comme d’autres, est donc éligible au @pass_Culture, sauf à être victime d’une discrimination contraire à la liberté artistique !”, a-t-elle ajouté.Le reste des spectacles proposés par le Puy du fou est, à ce stade, couplé à l’entrée pour le parc d’attractions.Le Pass Culture est un dispositif qui accorde aux jeunes de 15 à 18 ans 300 euros à dépenser dans la culture. Depuis son arrivée à son poste il y a un an, la ministre a souhaité le réformer en faisant, entre autres, une part plus large au spectacle vivant.Le 18 janvier, Mme Dati avait indiqué, toujours sur X, avoir “demandé à (ses) services d’examiner la demande du @PuyduFou concernant l’éligibilité (…) (au) Pass Culture”.Dans une lettre ouverte publiée mercredi sur le site du quotidien Libération, le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière (LFI) s’en alarmait. Il dénonçait une “polémique montée de toutes pièces, par des courants de la droite réactionnaire et conservatrice ainsi que de l’extrême droite, sur les acteurs culturels pouvant (…) prétendre” à ce dispositif.”Ces réseaux (…) estiment qu’il s’agit d’une inégalité de traitement et qu’ils subissent une injustice dirigée, selon eux, de manière politicienne notamment par +la gauche wokiste+, les +gauchistes+ ou encore +l’extrême gauche+”, écrivait Alexis Corbière.”Pourquoi céder face à la controverse fabriquée par l’extrême droite ?”, interrogeait encore le député, affirmant que le “Puy est un endroit fortement marqué idéologiquement, avec un point de vue historique orienté de manière totalement subjective sur notre passé, se rapprochant plus d’une propagande réactionnaire, mêlant fiction, réécriture de l’histoire et Histoire”.En France, en Espagne et aux Pays-Bas, où le parc vendéen collabore depuis plusieurs années avec le parc d’attraction Efteling, le Puy du Fou a, en 2024, accueilli 2,8 millions de visiteurs et joué 11.828 représentations de ses spectacles.Créé par le souverainiste et soutien d’Éric Zemmour Philippe de Villiers il y a 47 ans, le parc a été accusé dans le livre “Le Puy du Faux”, paru en 2022 et écrit par quatre historiens, de se servir de “vieux clichés historiques” pour diffuser des “messages politiques très marqués à droite”. 

Surtaxe: accusé de “chantage”, Bernard Arnault met les points sur les i

Le PDG de LVMH Bernard Arnault a tenu à mettre les points sur les i vendredi concernant ses propos sur la surtaxe prévue dans le projet de budget pour 2025, après avoir été accusé de faire du “chantage” en déclarant qu’une telle taxe incitait à délocaliser.”Je n’ai bien entendu jamais dit que nous allions délocaliser le groupe LVMH. Cette affirmation est fausse”, a déclaré sur X le patron du numéro un mondial du luxe.”C’est précisément parce que j’aime la France et que je souhaite que notre pays continue à rester compétitif que j’ai tenu à alerter sur des mesures qui me paraissent en tous points contre-productives”, a-t-il dit, en allusion à la surtaxe d’impôt sur les grandes sociétés censée rapporter 8 milliards d’euros à l’Etat en 2025.Mardi, comparant les Etats-Unis et la France en marge de la présentation des résultats annuels de LVMH, il avait dénoncé cette surtaxe: “Quand on revient en France et qu’on voit qu’on s’apprête à augmenter de 40% les impôts des entreprises qui fabriquent en France, c’est quand même à peine croyable, on va taxer le made in France. (…) Pour pousser à la délocalisation, c’est idéal !”.Il avait souligné revenir des Etats-Unis, où il a assisté à l’investiture de Donald Trump avec deux de ses enfants, et où “les impôts vont descendre à 15%, les ateliers sont subventionnés dans une série d’Etats”.Sur X vendredi, il a martelé: “Ce que j’ai dit, c’est que les mesures fiscales envisagées sont une incitation à la délocalisation, puisqu’elles taxent le Made in France mais pas les entreprises françaises délocalisées”.Il a rappelé que LVMH emploie directement et indirectement près de 200.000 personnes en France, ce qui en fait “le premier recruteur privé” du pays.Quant aux Etats-Unis, ils représentent un marché colossal pour LVMH, comme pour tout le secteur du luxe. LVMH y a réalisé en 2024 avec ses marques de maroquinerie (Louis Vuitton, Dior, Celine…), vins et spiritueux (Moët & Chandon, Ruinart, Krug…), bijoux et parfums un quart de son chiffre d’affaires annuel de 84,7 milliards d’euros. Le groupe y emploie 43.000 collaborateurs et possède 1.182 boutiques, 7 ateliers (trois Louis Vuitton et 4 Tiffany), quatre vignobles et trois distilleries de Whiskey.- “La bureaucratie…”-Comparé aux Etats-Unis, “quand on revient en France, c’est un peu la douche froide”, avait dit le milliardaire mardi.La surtaxe représenterait entre “700 millions et 800 millions d’euros” pour LVMH, selon le groupe.Les propos de M. Arnault ont été largement commentés depuis mardi. Le président du Medef juge qu’il “a raison” et que “l’incompréhension tourne à la colère” parmi les adhérents de l’organisation patronale. A l’opposé, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet estime que “ce chantage à l’emploi, on n’en peut plus”. Vendredi, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a lui aussi évoqué “un chantage”: “ce n’est pas forcément positivement impactant d’avoir un des hommes les plus riches de France qui dit: +Si ça ne le fait pas, je quitte le pays+”, ajoutant qu’aucun patron des magasins E.Leclerc ne ferait “un chantage comme ça”.Cinglant, Bernard Arnault lui a répondu sur X: “Quant à Monsieur Leclerc, puisqu’il semble vouloir défendre les PME françaises, je lui conseille de vendre dans ses supermarchés davantage de produits français et d’arrêter de pressurer les fournisseurs français, au risque de les mettre en difficulté, en cherchant à obtenir d’eux des prix toujours plus bas.” Se disant “surpris” par la fronde de grands patrons dont Bernard Arnault contre cette surtaxe, le ministre de l’Economie Eric Lombard a lui souligné vendredi qu’il s’agissait d’une version allégée par rapport à ce que prévoyait le gouvernement Barnier, puisque cet “impôt exceptionnel sur les grandes entreprises” n’aura cours qu’un an, et non deux.Bernard Arnault semble peu convaincu. “On dit que ça va être annuel mais personne n’y croit, une fois qu’on a augmenté les impôts de 40%, qui va les baisser de 40%?”, avait-il lancé mardi.”On leur a proposé d’autres solutions mais évidemment la bureaucratie…”, avait-il glissé, sans détailler ces solutions, ajoutant: “Il faudrait faire comme aux Etats-Unis, nommer quelqu’un pour +slasher+ un peu la bureaucratie. Mais dès qu’on essaie de faire ça… on est poursuivi, c’est impossible”.

Un “contre-sommet de l’IA” à Paris pour témoigner des conséquences sur nos vies

“Des systèmes vont prendre en charge ce qui relève de nos facultés les plus fondamentales avec le risque d’aboutir à une humanité absente d’elle-même”: face à ce qu’il qualifie de “tournant civilisationnel”, le philosophe Eric Sadin lance un contre-sommet de l’intelligence artificielle (IA) à Paris.L’objectif: “Témoigner de l’envers du décor” du sommet mondial “pour l’action sur l’intelligence artificielle” qui se tiendra les 10 et 11 février dans la capitale française, précise M. Sadin à l’AFP.Ce contre-sommet, co-organisé par Eric Barbier, journaliste à l’Est Républicain (groupe Ebra) et référent IA générative au sein du Syndicat national des journalistes (SNJ), doit se tenir le 10 février après-midi au Théâtre de la Concorde.Une vingtaine d’intervenants, enseignants, journalistes, traducteurs, doubleurs, comédiens, créateurs de films d’animation et syndicats de différents secteurs, “témoigneront des implications de l’IA déjà à l’oeuvre dans leur quotidien”, annonce Eric Sadin. Parmi eux, et en la présence annoncée de la maire de Paris Anne Hidalgo, le comédien Vincent Elbaz.M. Sadin a publié une dizaine d’ouvrages sur les nouvelles technologies et l’IA depuis 15 ans. Ses tribunes sont régulièrement publiées dans la presse française et internationale.Education, culture, transports… L’IA “offre une telle facilitation de l’existence que tout le monde saute à pieds joints, dans le déni total des conséquences sociales et civilisationnelles: un utilitarisme forcené qui n’est autre que le renoncement à nous-mêmes”, regrette-t-il.Selon un baromètre Ifop pour le groupe de conseil Talan, le nombre d’utilisateurs de l’IA dans la population française a grimpé de 60% en 2024. Parmi ces utilisateurs, 48% “considèrent que leur entreprise les encourage dans cet usage”. Mais, dans le même temps, les craintes s’amplifient: 79% des 18 ans et plus se déclarent “inquiets vis-à-vis de l’émergence des IA génératives” (contre 68% en mai 2023).Voulu par le président de la République Emmanuel Macron, le sommet mondial sur l’IA se tiendra au Grand palais – à quelques centaines de mètres du “contre-sommet” -, en présence d’une centaine de pays et plus d’un millier d’acteurs du secteur privé et de la société civile, dont des Prix Nobel.La France “souhaite aboutir (…) à la création d’une nouvelle plateforme mondiale qui servira d’incubateur pour une intelligence artificielle au service de l’intérêt général”, selon l’Elysée.- “Remplacer le génie humain” -“Une grand-messe propagandiste organisée avec des millions d’euros d’argent public qui va surtout accroître les capitalisations boursières des grands groupes et sociétés présentes, faisant le récit merveilleux de lendemains qui chantent. Sans tenir compte de l’essentiel: l’automatisation croissante des affaires humaines qui fait déjà des ravages au quotidien”, rétorque M. Sadin.Textes, sons, images… A l’exemple de ChatGPT, lancé en novembre 2022, l’IA générative, qui produit des contenus, n’est plus seulement un outil au service de l’humain, “elle utilise des systèmes qui pillent et ingurgitent les fonds culturels pour remplacer le génie humain”, estime-t-il, mettant en garde contre ce “cheval de Troie du renoncement à l’usage de nos facultés les plus fondamentales”.M. Sadin anticipe le “dessaisissement du langage, premier vecteur de notre liberté”, qui va devenir “standardisé et nécrosé, dans un monde où ce qui relève de l’invention va disparaître”.Pour Eric Barbier, “il est urgent de rompre avec l’enthousiasme béat autour de l’IA générative devenue un agent de remplacement des employés”, citant en exemple L’Est Républicain. Le quotidien régional, qui fait partie du groupe de presse Ebra, teste depuis plus d’un an l’utilisation de ChatGPT pour corriger et mettre en forme des textes de ses correspondants locaux de presse. Face aux inquiétudes soulevées en interne, le groupe a mis en place une charte pour encadrer le recours à l’IA.”Les patrons de presse brandissent leur charte d’éthique, assurant qu’il y a des garde-fous mais, parallèlement, ils l’utilisent comme un outil de productivité, d’automatisation des tâches pour réduire les effectifs”, dénonce M. Barbier.”Mon rôle, en tant que journaliste, n’est pas de fiabiliser les modèles d’IA générative, qui en plus commettent des erreurs, mais de livrer à nos lecteurs des contenus éditoriaux vérifiés et sourcés”, plaide M. Barbier. Cette technologie “remet en cause le pluralisme de la presse et par analogie la diversité de la pensée humaine”, conclut-il.