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La Bourse de Paris flanche, le taux d’emprunt français à 30 ans au plus haut depuis 2011

La Bourse de Paris évolue en baisse vendredi, les investisseurs craignant que l’Europe soit la prochaine cible des surtaxes douanières américaines, de quoi également faire grimper les taux d’emprunts des Etats.L’indice vedette CAC 40 de la Bourse de Paris perdait 0,83% vers 10H30 heure locale, soit une perte de 65,64 points, pour s’établir à 7.836,61 points. La veille, l’indice avait gagné 0,30%.”Le président Trump continue de semer le trouble avec l’utilisation des droits de douane comme une arme pour tenter de stimuler la production de biens aux Etats-Unis, mais aussi comme une arme politique contre les pays qui pourraient prendre des mesures vues (…) comme allant contre les intérêts des Etats-Unis”, commentent les analystes de LBP AM.Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l’un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, accusant Ottawa d’avoir riposté à ses droits de douane.Un peu plus tôt dans la soirée jeudi, M. Trump a annoncé lors d’un entretien téléphonique accordé à la chaîne américaine NBC qu’il comptait envoyer une missive du même ordre à l’Union européenne (UE) “aujourd’hui ou demain”.”Je discute avec l’UE qui correspond, comme vous le savez, à plusieurs pays, ainsi qu’avec le Canada. Nous devrions les envoyer (les courriers, NDLR) dans les prochaines heures”, a-t-il déclaré.”Bien que le Canada ait négocié avec les Etats-Unis, le pays doit maintenant accepter des droits de douane plus élevés. Ce sort pourrait aussi frapper l’Europe”, relève Jochen Stanzl, chez CMC Markets. “Cette incertitude limite la prise de risque, surtout en attendant une lettre que Bruxelles pourrait recevoir de Washington”, poursuit-il.L’emprunt à trente ans français au plus haut depuis 2011Vers 10H30 heure de Paris, l’emprunt à trente ans français atteignait 4,20%, contre 4,18% la veille en clôture.Il s’agit de “son niveau le plus élevé depuis la crise de la zone euro en 2011″, relève Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.”Il y a un sujet sur l’échéance à 30 ans car elle est moins demandée par les investisseurs étrangers qui ont des doutes sur la soutenabilité de la dette des Etats, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe”, explique à l’AFP Aurélien Buffault, gérant obligataire de Delubac AM, qui note d’ailleurs des tensions généralisées sur les taux à 30 ans.Les taux progressent, toujours “animés par l’actualité sur les droits de douane” et l’incertitude qui en résulte, poursuit-il. Mais les investisseurs se posent également “des questions sur la soutenabilité de la dette française à une échéance si lointaine”.

Enquête sur TikTok dans l’UE: la Chine dément tout stockage illégal de données personnelles

Le gouvernement chinois a démenti vendredi être impliqué dans un quelconque stockage illégal de données personnelles sur des serveurs sur son territoire, après l’ouverture par l’Union européenne d’une enquête sur TikTok.”Le gouvernement chinois attache une grande importance à la confidentialité et à la sécurité des données et les protège conformément à la loi”, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning.Selon elle, Pékin “n’a jamais exigé et n’exigera jamais des entreprises ou des particuliers qu’ils collectent ou stockent illégalement des données”.”Nous espérons que la partie européenne respectera l’économie de marché et la concurrence loyale, et qu’elle offrira un environnement commercial équitable, juste et non discriminatoire aux entreprises de tous les pays”, a ajouté Mme Mao lors d’une conférence de presse régulière.L’autorité irlandaise de protection des données (DPC), qui agit au nom de l’Union européenne, a ouvert jeudi une enquête contre TikTok sur le stockage de données personnelles d’utilisateurs européens sur des serveurs chinois, qui pourrait être contraire à la législation.La puissante plate-forme de partage de vidéos, qui compte 1,5 milliard de membres, est la propriété du groupe chinois ByteDance.TikTok est depuis des années dans le viseur des gouvernements occidentaux, qui redoutent son lien avec Pékin et un possible usage des données de ses utilisateurs à des fins d’espionnage ou de propagande.La DPC a déjà sanctionné TikTok d’une amende de 530 millions début mai pour avoir échoué à garantir une protection suffisante des données personnelles des Européens, accessibles à distance depuis la Chine mais stockées en dehors.Au cours de cette enquête, TikTok avait reconnu que certaines données européennes avaient été, non plus rendues accessibles, mais bien stockées en Chine (et supprimées depuis).L’entreprise avait évoqué un problème technique, et assuré n’avoir “jamais reçu de demande” des autorités chinoises et ne leur avoir “jamais fourni de données d’utilisateurs européens”.Mais selon la DPC, elle n’avait pas été en mesure de proposer des garanties contre le possible accès des autorités chinoises à ces données via ses lois d’antiterrorisme et de contre-espionnage.L’objectif de la nouvelle investigation “est de déterminer si le réseau social a respecté ses obligations pertinentes en vertu du RGPD (règlement européen de protection des données), dans le contexte des transferts désormais en question”, a expliqué jeudi la DPC.Cet organisme agit au nom de l’UE car le siège européen de TikTok, comme celui de la plupart des géants de la tech, se trouve en Irlande.

Marco Rubio a rencontré son homologue chinois Wang Yi en Malaisie

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio a rencontré vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, l’occasion d’aborder plusieurs désaccords bilatéraux, notamment la guerre commerciale, Taïwan, la mer de Chine méridionale ou les hautes technologies.Les deux hommes ont débuté leur entretien à Kuala Lumpur, a constaté un journaliste de l’AFP.Cette rencontre, la première entre MM. Rubio et Wang depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, se déroule en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).Connu pour ses déclarations fermes contre la Chine, Marco Rubio effectue sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier.Malgré ce délai, le chef de la diplomatie américaine a assuré jeudi que les Etats-Unis n’ont “aucunement l’intention d’abandonner” l’Asie-Pacifique.Les droits de douane américains inquiètent toutefois les nations de la région.Donald Trump a averti cette semaine qu’il imposera des surtaxes punitives à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s’ils ne concluaient pas d’accords avec Washington d’ici au 1er août.Marco Rubio a tenté de rassurer jeudi les nations d’Asie du Sud-Est en affirmant qu’ils pourraient bénéficier de “meilleurs” taux que le reste du monde.Parmi les pays visés figure le Japon, allié de longue date des Etats-Unis, qui pourrait se voir imposer une taxe uniforme de 25%, en plus de droits de douane déjà appliqués sur les automobiles, l’acier et l’aluminium. Séoul est confronté à un niveau de taxation similaire.Marco Rubio a rencontré vendredi ses homologues japonais et sud-coréen. Sa porte-parole, Tammy Bruce, a dans la foulée qualifié cette relation d'”indispensable”.- “Droit légitime” -Les Etats-Unis “sapent le système de libre-échange et perturbent la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale”, a dénoncé Wang Yi lors d’une rencontre avec son homologue thaïlandais Maris Sangiampongsa, selon un communiqué publié vendredi par Pékin.Lors d’un autre entretien avec son homologue cambodgien Prak Sokhonn, Wang Yi a accusé Washington de “priver” l’Asie du Sud-Est de son “droit légitime au développement”.Les tensions sino-américaines se sont accrues depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, M. Trump a engagé un bras de fer économique avec Pékin, à coup de droits de douane.En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d’un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu’ils s’imposaient mutuellement.Outre le commerce, la question des actions de Pékin en mer de Chine méridionale est probablement l’un des principaux sujets discutés entre MM. Wang et Rubio. Tout comme celle de Taïwan, sous pression militaire et économique de Pékin.La Chine dit vouloir “unifier” cette île d’environ 23 millions d’habitants avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire.Comme l’immense majorité des pays du monde, les Etats-Unis n’ont pas de relations diplomatiques avec le territoire insulaire. Mais ils en sont le principal fournisseur d’armes et affichent ces dernières années un soutien croissant à Taipei face aux autorités chinoises – ce qui indispose Pékin.- Rivalité en mer -Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer “à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l’équilibre des forces” en Asie-Pacifique. Il avait également assuré que Pékin “s’entraîne tous les jours” à envahir Taïwan.En réaction, la diplomatie chinoise avait reproché aux Etats-Unis d’utiliser la question taïwanaise pour “contenir la Chine” et appelé Washington à ne pas “jouer avec le feu” sur cette question.Les actions de Pékin, jugées “provocatrices” par Washington près d’îlots disputés avec des pays membres de l’Asean, constitueront aussi l’un des sujets des discussions de vendredi.La Chine revendique la quasi-totalité des îles et récifs de la mer de Chine méridionale, où d’autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei) ont également des prétentions de souveraineté.Les Etats-Unis décrivent régulièrement la Chine comme une menace. Dans l’autre sens, Pékin appelle Washington à avoir des relations apaisées, basées sur le partenariat.

Mozambique: le projet gazier géant de TotalEnergies à un tournant

Le projet gazier mené par TotalEnergies au Mozambique, un investissement de 20 milliards de dollars, pourrait prochainement reprendre après avoir été mis à l’arrêt dans la foulée d’une sanglante attaque jihadiste en 2021.La manne gazière tant attendue par le Mozambique, un des pays les plus pauvres au monde, ne se concrétisera pas immédiatement: le PDG du groupe français Patrick Pouyanné a dit le mois dernier au Nikkei espérer un début de production en 2029.Selon sa direction, TotalEnergies envisage de relancer le projet dans le courant de cet été, et M. Pouyanné serait attendu à Maputo courant juillet, selon une source proche de l’industriel à l’AFP.Pour que le projet reprenne, il reviendra aux actionnaires du projet Mozambique LNG (dont TotalEnergies a 26,5%) de lever la force majeure, qu’ils avaient eux-mêmes invoquée en 2021 après l’attaque.- Réserves colossales -Paradoxe, le pays d’Afrique le plus vulnérable au changement climatique – selon le World Risk Index de 2023 – dispose de gigantesques réserves de gaz naturel décelées au début des années 2010 au large de la province de Cabo Delgado (nord), dans le bassin de Rovuma.Le début d’une “ruée vers le gaz” mozambicain et de projets de production de gaz naturel liquéfié qualifiés de “bombes climatiques” par le collectif “Say No to Gas”, rassemblé autour de l’ONG locale Justica Ambiental.La Banque africaine de développement évoque des réserves de plus de 5.000 milliards de mètres cubes de gaz. “Suffisamment pour approvisionner la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et l’Italie pendant près de 20 ans”, écrivait-elle en 2018.- Multiples projets de multinationales –Le site offshore flottant du groupe italien ENI à Coral Sul, dont une réplique plus au nord devrait bientôt être officialisée, a bien commencé à produire fin 2022, représentant l’équivalent du quart de la capacité de production de celui de TotalEnergies.Enfin, un troisième projet, à la capacité encore supérieure et conduit par la jaor américaine ExxonMobil devrait recevoir l’an prochain sa décision d’investissement finale, dernière étape avant sa mise en oeuvre, d’après le président mozambicain.Ces projets “pourraient faire du Mozambique un des dix premiers producteurs mondiaux (de gaz, ndlr), contribuant à 20% de la production africaine d’ici 2040”, d’après un rapport du cabinet d’audit Deloitte de 2024.Le projet de TotalEnergies – comme celui d’ExxonMobil – comprend des installations de liquéfaction onshore pour transformer le gaz à l’état liquide et ainsi pouvoir le transporter par la mer.- Insurrection jihadiste et justice saisie -Une insurrection jihadiste déchire le nord du Mozambique depuis 2017. Dans son épisode le plus marquant en mars 2021, le groupe local affilié à l’organisation Etat islamique a pillé plusieurs jours durant Palma, la ville voisine du site, et fait de nombreuses victimes.L’ONG Acled, qui collecte des données sur les conflits, a dénombré 801 morts dans l’attaque, dont des dizaines de sous-traitants.Une information judiciaire a été ouverte en France pour homicide involontaire contre TotalEnergies, à la suite de plaintes de survivants et familles de victimes. Ils reprochent au groupe de ne pas avoir assuré leur sécurité.Des soldats mozambicains chargés de protéger le site gazier à cette période-là ont aussi été accusés d’exactions mortelles sur des villageois dans des témoignages recueillis par le média Politico. La justice mozambicaine et la commission des droits de l’homme du Mozambique ont ouvert une enquête. TotalEnergies a souligné avoir “sollicité” ces investigations.Depuis le début de l’insurrection en 2017, 6.000 morts ont été dénombrés par l’Acled.- Intervention rwandaise financée par l’UE -Face à l’incapacité du groupe paramilitaire russe Wagner à endiguer les insurgés, des soldats rwandais ont été déployés en 2021.L’Union européenne a renouvelé le financement de cette opération cette année malgré l’implication du Rwanda dans le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. Bruxelles cherche à diversifier ses approvisionnements pour limiter sa dépendance au gaz russe.Environ 48.000 personnes ont été déplacées par des attaques moins meurtrières mais encore fréquentes depuis le début de l’année, d’après l’ONU.Trois mois de vive contestation des résultats des élections générales d’octobre, entachées d’irrégularités, ont aussi retardé la reprise du projet. – Retombées miracle ou mirage? -La croissance du Mozambique “devrait s’accélérer fortement pour atteindre 10% en 2028 et 2029, lorsque le premier projet onshore commencera à produire”, estimait l’an passé le Fonds monétaire international (FMI). Un bond spectaculaire pour un pays à la croissance estimée à 2,5% en 2025 par le FMI.Le projet de TotalEnergies ne doit créer que 5.000 emplois locaux au pic de la construction, d’après le consortium Mozambique LNG.Les retombées de cet “Eldorelgado” dépendront du fonds souverain créé par les autorités du Mozambique. Un pays où une partie de la classe politique a déjà été prise dans un scandale de détournement de fonds illégalement empruntés par des entreprises publiques.

En Indonésie, capturer les gaz de climatisation pour limiter le réchauffement climatique

Au sous-sol d’un complexe résidentiel de Jakarta, entouré des tuyaux du système de climatisation, Ari Sobaruddin mène un travail peu glamour mais inspirant: capturer les gaz de refroidissement afin de lutter contre le changement climatique.Avec ses collègues, le technicien de 30 ans récupère le gaz réfrigérant des climatiseurs pour empêcher ce “superpolluant” climatique, des milliers de fois plus puissant que le dioxyde de carbone, de s’échapper dans l’atmosphère.”J’adore ça parce qu’il s’agit de préserver la nature, de la sauver”, confie à l’AFP cet employé de la société Recoolit, lancée en Indonésie en 2021 pour traiter les fluides réfrigérants, présents dans les climatiseurs, les réfrigérateurs ou les voitures.Des recherches menées dans les années 1970 ont montré que les réfrigérants alors courants, appelés chlorofluorocarbures (CFC), détruisent la couche d’ozone.Un accord international visant à les éliminer progressivement est entré en vigueur en 1989.Mais si leurs substituts, notamment les hydrofluorocarbures (HFC), sont moins nocifs pour la couche d’ozone, ils présentent d’importantes propriétés de réchauffement climatique.”Et ceux-ci se trouvent dans des unités de climatisation (…) partout dans les pays en développement”, explique Yosaka Eka Putranta, responsable des opérations de Recoolit.- “Problème croissant” -Des accords internationaux ont été signés, visant à réduire progressivement les HFC, mais ces produits seront utilisés pendant encore plusieurs décennies.Et la demande pour ces produits ne fait qu’augmenter en raison du changement climatique et parce que les classes moyennes en pleine expansion recherchent des solutions de climatisation.”C’est un problème croissant car nous avons besoin que nos environnements intérieurs soient plus résilients au changement climatique”, estime Robyn Schofield, professeure de chimie atmosphérique à l’Université de Melbourne.Selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), les HFC devraient représenter entre 7 et 19% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.Le risque de dispersion survient lors de l’entretien ou de l’élimination, lorsque des réfrigérants comme le HFC connu sous le nom de “R-134a” peuvent être libérés accidentellement ou volontairement.En Indonésie, comme dans la plupart des pays, cette dispersion est illégale, mais l’application de cette interdiction est limitée.”C’est inodore, impossible à repérer. La capture (du gaz) nécessite énormément de ressources: la machine, les hommes. Donc certains le laissent s’échapper”, déplore Erik Cahyanta, directeur du développement commercial de Recoolit.Un technicien reçoit 50.000 roupies (2,60 euros) par kilogramme de réfrigérant récupéré. Le réfrigérant récupéré est ensuite détruit à haute température dans un four ou un incinérateur.- Crédits carbone -Pour se financer, l’entreprise lève des fonds en vendant des crédits carbone pour les émissions évitées.Le prix d’une tonne d’équivalent dioxyde de carbone est fixé à 75 dollars (64 euros), un prix plus élevé que de nombreux crédits vidant à empêcher la déforestation, mais inférieur à celui de l’élimination du carbone par d’autres technologies de pointe.Alors que de nombreux crédits carbone sont vendus sur des bourses avec vérification par un tiers, Recoolit vend directement aux acheteurs, grâce à une méthodologie développée par le Carbon Containment Lab, une organisation à but non lucratif issue de l’Université américaine de Yale.Les crédits carbone ont été l’objet de critiques ces dernières années. Pour Benja Faecks, analyste pour l’ONG Carbon Market Watch, “la compensation” peut donner l’impression “que les émissions peuvent simplement être effacées par des transactions financières”.Cela permet aux “pollueurs de revendiquer la +neutralité carbone+ ou de +nier les émissions en cours+ sans réellement réduire leurs propres émissions”, a-t-elle déclaré à l’AFP.Recoolit répond que ses crédits carbone sont robustes car ils détruisent de manière mesurable un gaz à effet de serre. Les bidons sont échantillonnés et l’analyse est ensuite effectuée par le seul laboratoire qualifié de la région, en Malaisie, pour confirmer que le contenu est constitué de réfrigérants, explique M. Putranta.De plus, l’entreprise paie les fluides frigorigènes moins cher que le marché, évitant ainsi de créer un marché pour de nouveaux fluides frigorigènes.La destruction des réfrigérants reste une part relativement faible du marché du carbone, même si certains acteurs clés y participent, notamment la société américaine Tradewater.Recoolit a de son côté attiré l’attention de l’un des plus grands acteurs du marché, le géant américain du numérique Google, qui a annoncé récemment un partenariat avec Recoolit et avec une deuxième entreprise pour éviter des émissions équivalentes à un million de tonnes de dioxyde de carbone.Contactée par l’AFP, Google n’a pas répondu dans l’immédiat mais a indiqué vouloir aider Recoolit à multiplier ses opérations par 10 et à s’étendre en dehors de l’Indonésie.

A Los Angeles, des petits commerces “en crise” après les opérations antimigrants

A l’heure du déjeuner, Nayomie Mendoza avait l’habitude de voir ses clients faire la queue devant son restaurant de Los Angeles. Mais depuis les opérations anti-immigration de l’administration Trump, ses tables sont désespérément vides.”Nos ventes ont chuté de 80%”, affirme la restauratrice à la tête du Cuernavaca’s Grill, restaurant mexicain coloré dans le Fashion district, quartier dynamique et commerçant de Los Angeles.”Ce qui nous sauve, c’est que nous avons beaucoup de livraisons à domicile, soit les autres 20%. Et nous avons beaucoup de livraisons à domicile (…) car beaucoup de nos voisins ont peur de sortir”, ajoute-t-elle.Ce quartier d’ordinaire animé s’est transformé en ville fantôme après les descentes d’agents fédéraux de la police de l’immigration (ICE) dans des usines et commerces de la ville.Depuis son arrivée au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité absolue, évoquant une “invasion” des Etats-Unis par des “criminels venus de l’étranger” et communiquant abondamment sur les expulsions d’immigrés.Un tiers de la population de Los Angeles est d’origine étrangère et la ville compte des centaines de milliers de sans-papiers, selon des estimations. C’est peut-être une des raisons qui ont poussé les habitants à manifester le mois dernier contre les opérations anti-migrants menées par ICE.Le gouvernement fédéral a accusé les autorités de Los Angeles, une ville dite “sanctuaire” pour les migrants, d’avoir encouragé les heurts lors de ces manifestations d’opposition aux raids musclés menés par les agents de ICE contre des immigrés clandestins.- “Pire que la pandémie” – Engagé dans un bras de fer, le gouvernement Trump ne semble pas vouloir faire marche arrière.”Il vaut mieux s’habituer à nous maintenant, car cela va devenir la normalité très vite. Nous irons partout, quand nous le voulons à Los Angeles”, a déclaré lundi sur la chaîne Fox News Gregory Bovino, du service des douanes et de la protection des frontières (CBP).”Le gouvernement fédéral ne partira pas de Los Angeles”, a-t-il ajouté.Nayomie Mendoza maintient elle que ces descentes n’affectent pas seulement les étrangers ou les sans-papiers, mais également toute une industrie. L’année avait déjà mal commencé pour les commerces de la mégapole dévastée par des feux de forêt en janvier.Faute de clients, la restauratrice, va fermer boutique à 15H00. Une situation bien différente de l’année dernière quand elle pouvait parfois servir jusqu’à tard dans la journée.”C’est probablement pire que durant la pandémie (de Covid-19)”, confie-t-elle.Dans une rue voisine, Manuel Suarez, qui vend des jouets dans une petite échoppe, confirme. “En ce moment c’est pire car, pendant la pandémie, même si c’était une pandémie, on vendait”, ajoute celui qui travaille depuis 35 ans dans ce quartier. “Là, nous sommes totalement en crise”.Selon lui, beaucoup de commerçants ont fermé leurs boutiques préventivement à mesure que les descentes antimigrants s’intensifiaient. D’autres ont licencié des employés, après un fort recul de leurs ventes.- “Au chat et à la souris” -“Les gens ont peur de venir, et s’ils viennent, ils ciblent une boutique en particulier, pour faire ce qu’ils ont à faire et après rentrent chez eux”, explique Jose Yern, gérant d’Anita’s Bridal, spécialisé dans les robes de soirée.Dans le quartier, les commerçants assurent que la peur est partout. Ils communiquent entre eux à l’aide de talkie-walkie et préviennent du passage d’un hélicoptère ou de l’arrivée d’agents en uniforme.Certains surveillent aussi la rue juchés sur les toits, alertant leurs voisins de l’arrivée d’agents fédéraux en criant “la migra”, surnom donné aux membres de ICE.”C’est malheureux que le gouvernement ne comprenne pas que quand on nous attaque, on est tous perdants”, déclare un vendeur qui n’a pas voulu donné son nom.”Mais nous n’allons pas partir. Ce qui va se passer, c’est qu’on va jouer au chat et à la souris. On verra bien qui se fatiguera en premier”. 

Marco Rubio va rencontrer son homologue chinois Wang Yi en Malaisie

Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio va rencontrer vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, l’occasion d’aborder plusieurs désaccords bilatéraux, notamment la guerre commerciale, Taïwan, la mer de Chine méridionale ou les hautes technologies.Cette rencontre, la première entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, se déroulera à Kuala Lumpur en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).Connu pour ses déclarations fermes contre la Chine, Marco Rubio effectue sa première visite en Asie depuis sa prise de fonctions en janvier.Malgré ce délai, le chef de la diplomatie américaine a assuré jeudi que les Etats-Unis n’ont “aucunement l’intention d’abandonner” l’Asie-Pacifique.Les droits de douane américains inquiètent toutefois les nations de la région.Donald Trump a averti cette semaine qu’il imposera des surtaxes punitives à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s’ils ne concluaient pas d’accords avec Washington d’ici au 1er août.Marco Rubio a tenté de rassurer jeudi les nations d’Asie du Sud-Est en affirmant qu’ils pourraient bénéficier de “meilleurs” taux que le reste du monde.”Les Etats-Unis abusent des droits de douane, sapent le système de libre-échange et perturbent la stabilité de la chaîne d’approvisionnement mondiale”, a dénoncé Wang Yi lors d’une rencontre avec son homologue thaïlandais Maris Sangiampongsa.”Je suis convaincu” que l’Asie du Sud-Est “résistera à l’unilatéralisme et à l’intimidation”, a souligné M. Wang, d’après un communiqué publié vendredi par son ministère.Lors d’une rencontre jeudi avec son homologue cambodgien Prak Sokhonn, Wang Yi a par ailleurs accusé Washington de “priver” la région de son “droit légitime au développement”.- Taxes et Taïwan -Les tensions sino-américaines se sont accrues depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, M. Trump a engagé un bras de fer économique avec Pékin, à coup de droits de douane.En mai, Chinois et Américains sont toutefois convenus d’un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les prohibitives surtaxes douanières qu’ils s’imposaient mutuellement.Outre le commerce, la question de Taïwan, sous pression militaire et économique de Pékin, est l’un des principaux points de crispation.La Chine dit vouloir “unifier” l’île d’environ 23 millions d’habitants avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire.Comme l’immense majorité des pays du monde, les Etats-Unis n’ont pas de relations diplomatiques avec le territoire insulaire. Mais ils en sont le principal fournisseur d’armes et affichent ces dernières années un soutien croissant à Taipei face aux autorités chinoises – ce qui indispose Pékin.- Rivalité en mer -Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer “à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l’équilibre des forces” en Asie-Pacifique. Il avait également assuré que Pékin “s’entraîne tous les jours” à envahir Taïwan.En réaction, la diplomatie chinoise avait reproché aux Etats-Unis d’utiliser la question taïwanaise pour “contenir la Chine” et appelé Washington à ne pas “jouer avec le feu” sur cette question.Les actions de Pékin, jugées “provocatrices” par Washington près d’îlots disputés avec des pays membres de l’Asean, constitueront aussi l’un des sujets des discussions de vendredi.La Chine revendique la quasi-totalité des îles et récifs de la mer de Chine méridionale, où d’autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei) ont également des prétentions de souveraineté.Les Etats-Unis décrivent régulièrement la Chine comme une menace. Dans l’autre sens, Pékin appelle Washington à avoir des relations apaisées, basées sur le partenariat.

Le Canada de nouveau dans le viseur douanier de Donald Trump

Le président américain Donald Trump a de nouveau ciblé jeudi le Canada, en lui imposant 35% de surtaxe, l’un des taux les plus élevés annoncés depuis le début de la semaine, accusant Ottawa d’avoir riposté à ses droits de douane.”Au lieu de travailler avec les Etats-Unis, le Canada a riposté avec ses propres droits de douane. A partir du 1er août 2025, nous appliquerons au Canada des droits de douane de 35% sur les produits canadiens exportés aux Etats-Unis”, a écrit le président américain dans un courrier au Premier ministre canadien Mark Carney et partagé sur sa plateforme Truth Social.”Ces droits de douane peuvent être modifiés, à la hausse ou à la baisse, en fonction de notre relation avec votre pays”, l’a prévenu M. Trump.Mark Carney a affirmé jeudi soir sur X qu'”au cours des négociations commerciales actuelles avec les Etats-Unis, le gouvernement canadien (défendait) sans relâche nos travailleurs et nos entreprises”. “Nous continuerons à le faire alors que nous travaillons en vue de la date limite révisée du 1er août”, a-t-il ajouté.Comme pour chaque courrier envoyé à plus d’une vingtaine de pays depuis lundi, le président américain a précisé que ces droits de douane viendront s’ajouter à ceux imposés à des secteurs d’activité particuliers, tels que l’acier et l’aluminium ou l’automobile.Il s’agit de deux des principales exportations canadiennes vers les Etats-Unis, premier partenaire commercial d’Ottawa.Un peu plus tôt dans la soirée, M. Trump a annoncé lors d’un entretien téléphonique accordé à NBC qu’il comptait envoyer une missive du même ordre à l’Union européenne (UE) “aujourd’hui ou demain”.”Je discute avec l’UE qui correspond, comme vous le savez, à plusieurs pays, ainsi qu’avec le Canada. Nous devrions les envoyer (les courriers, ndlr), dans les prochaines heures”.Il a également assuré que les pays qui n’ont pas été notifiés de droits de douane spécifiques se verraient imposer une surtaxe plancher de 15 à 20%, sans préciser si cette surtaxe s’ajouterait aux droits de douane dits de base de 10% qui visent la plupart des produits entrant aux Etats-Unis depuis avril.- Négociations tendues -Le Canada a été, avec le Mexique, la première cible des droits de douane, M. Trump accusant les deux pays de ne pas lutter suffisamment contre le passage des migrants ou encore le trafic de fentanyl, un puissant opioïde responsable d’une grave crise sanitaire aux Etats-Unis. Il a imposé 25% sur les produits importés depuis ces deux voisins des Etats-Unis, avant d’en suspendre une bonne part.Depuis, Ottawa et Washington tentent de négocier un accord commercial mais les discussions sont tendues entre les deux voisins qui ne veulent pas donner le sentiment de céder dans des négociations considérées de part et d’autre comme des enjeux de souveraineté.Dernière étape en date, le Canada a annoncé fin juin renoncer à sa taxe sur les services numériques, décidée en 2024 et qui devait entrer en vigueur au 1er juillet, après que M. Trump a rompu les discussions, qualifiant cette taxe de “coup direct et évident” porté aux Etats-Unis.Mais ces tensions commerciales ont un impact sur les échanges entre les deux pays, la part des Etats-Unis dans les exportations canadiennes étant passée en mai à 68,3%, “l’une des proportions les plus faibles jamais enregistrées”, selon les autorités canadiennes.- Du Japon au Brésil -Une vingtaine de pays ont déjà reçu un courrier du même type depuis le début de la semaine, principalement des pays asiatiques, avec 25% appliqués aux produits provenant de partenaires tels que le Japon ou la Corée du Sud et jusqu’à 40% pour certains pays d’Asie du sud-est.Mais c’est le Brésil, jusqu’ici non visé par des surtaxes au-delà de 10%, qui a connu la plus forte hausse des droits de douane appliqués à ses produits, le président américain annonçant 50% en réponse aux poursuites engagées contre l’ex-président Jair Bolsonaro, accusé d’avoir de tentative de coup d’Etat.Initialement, ces surtaxes individualisées devaient commencer à être collectées le 9 juillet, après un précédent report, mais M. Trump a signé en début de semaine un décret pour les repousser au 1er août.Dans ses lettres, M. Trump assure que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.Après l’acier, l’aluminium et l’automobile, et alors que des annonces sont attendues pour le bois de construction, les semiconducteurs et les produits pharmaceutiques, le président américain a également annoncé mercredi que le cuivre importé se verra appliquer à compter du 1er août une surtaxe de 50%.Le secrétaire d’Etat américain Marco Rubio doit par ailleurs rencontrer vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, en marge d’une réunion de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est. Sans nommer Washington, M. Wang a appelé jeudi les pays de l’Asean à faire front commun avec Pékin pour promouvoir un ordre international “plus juste et plus rationnel”.

Le solaire première source d’électricité en juin en Europe (centre de réflexion)

L’énergie solaire a constitué en juin la première source d’électricité en Europe, pour la toute première fois sur un mois, assurant 22,1% de la production, devant le nucléaire (21,8%) et l’éolien (15,8%), selon le centre de réflexion britannique Ember.Arrivent ensuite le gaz (14,4% du total) puis l’hydroélectricité (12,8%), ajoute l’analyse.Selon ce bilan, au moins 13 pays ont battu leur propre record en terme de production photovoltaïque, du fait du déploiement continu des panneaux solaires ainsi que de l’ensoleillement constaté ce printemps sur le continent.L’énergie éolienne a aussi battu des records, avec 15,8% de la production électrique en juin et 16,6% en mai, après un début d’année difficile du fait de conditions de vent moins favorables.En conséquence, les centrales électriques au charbon n’ont jamais produit une part d’électricité aussi réduite en Europe, à 6,1%, assure Ember: les grands pays du charbon, l’Allemagne et la Pologne, sont respectivement tombées en juin à 12,4% et 42,9% d’électricité issue de cette énergie fossile.Pour autant, et alors que la demande électrique globale croît, les énergies fossiles – charbon et gaz surtout – ne reculent pas : elles ont généré in fine 23,6% du courant en Europe en juin 2025 – contre 22,9% en mai 2024.Le 1er semestre a vu un recours au gaz accru par rapport au 1er semestre 2024, du fait notamment d’une moindre disponibilité de l’hydroélectricité, explique encore Ember.