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Budget: journée d’action des retraités le 6 novembre, annonce Binet (CGT)

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a appelé jeudi à la “mobilisation” contre le projet de budget pour 2026, indiquant que celle-ci commencerait “dès le 6 novembre prochain” avec une journée d’action des retraités.”Ce budget est très dangereux. Il faut absolument le modifier en profondeur” et “il va falloir se mobiliser”, a estimé la leader de la CGT sur France 2.”La mobilisation va commencer dès le 6 novembre prochain, avec les retraités qui organisent une journée d’action” car “la pilule est particulièrement violente pour les retraités”, a-t-elle poursuivi.”Ça va être les premières victimes de cette explosion des frais de santé, parce que c’est eux qui ont besoin de se soigner le plus. En plus, ils ont une désindexation de leurs pensions pour 2026. Et en plus, cette désindexation, elle est gravée dans le marbre”, a-t-elle détaillé. “Et la dernière chose, c’est que les retraités aussi auraient une forte augmentation de leurs impôts, avec une remise en cause des abattements”.”Si on fait le cumul de ces trois mesures, on voit que les retraités sont dans le viseur. Tout ça parce qu’on refuse d’aller taxer les plus riches et d’affronter les multinationales et les rentiers”, a martelé la syndicaliste.Interrogée sur la possibilité d’une nouvelle journée nationale de grève interprofessionnelle, Mme Binet a répondu que “ce sont des choses qui se débattent et qui se travaillent dans la durée”, mais “ce qui est sûr, c’est que pour la CGT, l’heure est à la mobilisation” car “s’il n’y a pas de rapport de force, ce budget risque de passer tel quel”. “Ce gouvernement est fragile comme jamais, et donc il faut qu’on continue à garder la main”, a-t-elle estimé.A peine installé, le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu devra affronter jeudi matin deux motions de censure, lancées par l’extrême gauche et l’extrême droite. Elles devraient être rejetées, dans un scrutin serré, faute de soutien des socialistes.Le gouvernement a présenté mardi un projet de budget qui prévoit un effort d’une trentaine de milliards d’euros pour freiner la dérive des finances publiques. M. Lecornu a dans le même temps proposé de suspendre la très impopulaire réforme des retraites de 2023 jusqu’à l’élection présidentielle.

Les Bourses européennes ouvrent en petite baisse

Les Bourses européennes ont ouvert en petite baisse dans l’ensemble jeudi, observant résultats de sociétés, tensions commerciales et une croissance timide du PIB au Royaume-Uni en août.Dans les premiers échanges, le FTSE 100 de Londres reculait de 0,21% après l’annonce d’une croissance de 0,1% du produit intérieur brut britannique en août. Le CAC 40 à Paris cédait 0,12%. Francfort reculait de 0,11% tandis que Milan gagnait 0,16%.

Wall Street tirée par la Fed et les résultats d’entreprises

La Bourse de New York a terminé sur une note positive mercredi, poussée par la perspective de baisses des taux de la Fed après des propos de son patron et par des résultats trimestriels jugés encourageants.L’indice Nasdaq a gagné 0,66% et l’indice élargi S&P 500 a progressé de 0,40%. Le Dow Jones a clôturé proche de l’équilibre (-0,04%).”Il y a un optimisme continu quant à un assouplissement monétaire” de la Réserve Fédérale (Fed), résume auprès de l’AFP Patrick O’Hare, de Briefing.com.M. Powell a fait part mardi de sa préoccupation face à l’atonie du marché du travail aux Etats-Unis, à deux semaines de la prochaine réunion de l’institution monétaire à l’issue de laquelle une baisse des taux est attendue.”Il n’y avait rien dans le discours de Jerome Powell (le président de la Fed, ndlr) hier qui puisse dissuader le marché de penser que ces baisses de taux sont imminentes”, note M. O’Hare.En outre, la publication mercredi du “Livre beige” de la Fed, une enquête régulière basée sur les remontées d’acteurs économiques, a renforcé ces attentes.Le rapport “confirme l’évaluation des responsables de la Fed selon laquelle la balance des risques penche toujours davantage vers un affaiblissement des conditions du marché du travail”, selon Nancy Vanden Houten, d’Oxford Economics et “pointe vers une baisse des taux en octobre”, les ramenant dans une fourchette comprise entre 3,75% et 4,00%.Côté commercial, “les préoccupations entre la Chine et les Etats-Unis persistent”, notent les analystes de Briefing.com.Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé mercredi que, selon ses informations, le président Donald Trump comptait toujours rencontrer prochainement son homologue chinois.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain restait stable par rapport à la veille en clôture, à 4,03% vers 20H30 GMT.Au tableau des valeurs, la saison des résultats bat son plein, et “le secteur financier affiche d’excellentes publications”, souligne M. O’Hare.Bank of America (+4,41% à 52,30 dollars) a fait mieux qu’attendu au troisième trimestre avec un chiffre d’affaires en nette hausse, qui a atteint 28,1 milliards de dollars (+11% sur un an), grâce au dynamisme des marchés financiers et à l’arrivée de nouveaux clients.Morgan Stanley (+4,74% à 162,70 dollars) a aussi publié mercredi des résultats nettement supérieurs aux attentes du marché, sous l’effet d’une reprise de l’activité dans le secteur des fusions-acquisitions et levées de capitaux.La veille JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Citigroup et Wells Fargo avaient aussi fait mieux qu’escompté.Le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semiconducteurs ASML a été recherché (+2,71% à 1.009,81 dollars) après avoir publié mercredi un bénéfice net stable au troisième trimestre en glissement annuel et a annoncé s’attendre à une baisse significative de ses ventes en Chine l’année prochaine.L’action du groupe américain de semiconducteurs Advanced Micro Devices (+9,40% à 238,60 dollars) a continué de profiter de l’annonce lundi dernier d’une commande géante de puces électroniques par le pionnier de l’intelligence artificielle OpenAI.Le laboratoire pharmaceutique Abbott Laboratories a été boudé (-2,39% à 129,51 dollars) après être passé à côté de ses prévisions trimestrielles. 

Terres rares: Washington appelle “le monde” à s’allier contre Pékin

Le gouvernement américain a appelé mercredi à faire front commun contre les restrictions mises en place par Pékin sur les exportations de terres rares, essentielles à l’économie mondiale, assurant que “c’est la Chine contre le reste du monde”.”Nous n’allons pas laisser un groupe de bureaucrates à Pékin tenter de contrôler les chaînes de production mondiales”, a dit le ministre des Finances Scott Bessent, lors d’une rare conférence de presse organisée au sein du ministère par le Trésor, à quelques pas de la Maison Blanche.”Pour être clair, cela n’est pas un sujet seulement pour les Etats-Unis (…) c’est une manœuvre de coercition économique contre tous les pays du monde”, a affirmé lors du même évènement le représentant au Commerce Jamieson Greer.”Ils (les Chinois) veulent contrôler l’économie mondiale. On ne va pas les laisser faire et on est déjà en discussions” avec des partenaires “pour riposter”, a déclaré Scott Bessent un peu plus tard devant un comité restreint de journalistes, et avant un entretien bilatéral avec son homologue japonais.Les responsables américains ont pris la parole alors que leurs homologues du monde entier sont rassemblés cette semaine à Washington pour les réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale.- “Réponse coordonnée” -Premier producteur mondial de terres rares, la Chine a annoncé la semaine dernière de nouveaux contrôles sur les technologies liées à ces matériaux essentiels pour le numérique, l’automobile, l’énergie ou encore l’armement.Cela a provoqué la colère de Donald Trump qui a menacé d’imposer de nouveaux droits de douane sur les produits chinois et d’annuler une rencontre avec son homologue Xi Jinping.”Bien que nous puissions prendre des mesures importantes” en représailles, “nous préférons ne pas le faire”, a aussi assuré mercredi Scott Bessent.Avant d’adopter soudain un ton moins offensif: “La Chine est ouverte à la discussion. (…) Je suis optimiste quant à la possibilité d’apaiser la situation.”Le président Trump a aussi semblé souffler le chaud et le froid la veille, vantant une nouvelle fois sa relation personnelle avec Xi Jinping, et menaçant de stopper les achats par les Etats-Unis d’huile de cuisson en provenance de Chine.Selon Scott Bessent, le président Donald Trump compte toujours rencontrer prochainement son homologue chinois.”Autant que je sache, le président Trump est pour”, a-t-il dit.Donald Trump avait annoncé qu’une rencontre était programmée en marge du sommet de l’APEC (Coopération économique Asie-Pacifique), prévu le 31 octobre et le 1er novembre en Corée du Sud, avant de dire qu’il songeait à se raviser.Pékin a défendu mercredi ses contrôles sur les exportations de terres rares en assurant qu’ils étaient conformes aux pratiques internationales.Ces nouvelles règles sont “source d’inquiétude”, a jugé mercredi auprès de l’AFP le Commissaire européen à l’Economie Valdis Dombrovskis, assurant que l’UE était “prête à mener une réponse coordonnée, notamment dans le cadre du G7”.

Rachat de SFR: Bouygues Telecom, Free et Orange maintiennent leur offre malgré le rejet d’Altice France

Orange, Free et Bouygues Telecom ont remis mercredi soir sur la table leur offre de rachat conjointe de SFR, pourtant écartée dans la matinée par sa maison mère Altice France, ouvrant la voie aux négociations et un possible passage de quatre à trois opérateurs.Bouygues Telecom, Orange et Iliad (Free) s’étaient positionnés de manière inédite mardi avec une proposition commune de rachat de “la plupart des actifs de l’opérateur SFR” pour 17 milliards d’euros.Une offre “immédiatement rejetée” par Altice France.Les acheteurs potentiels “restent convaincus de la pertinence de leur proposition” et “maintiennent leur offre”, ont-ils indiqué mercredi dans un communiqué commun. Ils entendent “créer un dialogue constructif avec le Groupe Altice et ses actionnaires pour envisager ensemble la manière dont ce projet pourrait prospérer”.Pour Sylvain Chevallier, analyste télécoms et associé du cabinet de conseil Bearing Point, “ce qui est important, c’est qu’il y ait une offre sur la table, pour que le processus de négociation commence”. Avec cette offre menée par trois concurrents, le marché renoue avec l’hypothèse d’un rapprochement entre opérateurs, inédite depuis la tentative de rachat de Bouygues Telecom par Orange abandonnée en 2016.- Une question de prix ? -L’hypothétique rachat, qui prendrait des mois, voire des années, devrait d’abord passer par un consensus sur le montant.Avant le rejet de SFR mercredi matin, plusieurs analystes bancaires avaient qualifié l’offre de relativement basse.D’après une note de la banque UBS, le prix de rachat de 17 milliards d’euros, qui porterait selon ses concurrents la valeur totale d’Altice France à 21 milliards, est “juste en deçà” de la valorisation moyenne calculée sur le secteur. “Évidemment le prix est bas, puisque de toute façon, dans la négociation, il va monter”, relève Sylvain Chevallier, qui parle néanmoins d’une “offre tout à fait crédible.”L’offre de mardi soir est venue mettre fin à des mois de spéculations accompagnant la restructuration financière d’Altice France. Avec une dette tombée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros début octobre, la maison mère de SFR s’est éloignée de la menace d’un mur de la dette. Une opération qui l’a placée dans “une situation financière assainie, une situation opérationnelle et commerciale très largement améliorée” avec des “actifs uniques”, vantait fin septembre son PDG Arthur Dreyfuss.”Nous savons qu’il y a un certain nombre de marques d’intérêt pour certains actifs”, avait-il aussi indiqué. Les opérateurs concurrents s’étaient déjà déclarés favorables à une consolidation du marché, dans un secteur mature où les acteurs se livrent à une guerre des prix pour attirer des clients et rentabiliser de nombreux coûts fixes. “La consolidation sur le marché français pourrait aboutir à un environnement plus équilibré au regard de la concurrence et des prix”, a commenté la banque UBS.- “Vigilance” sur les tarifs -Les éventuelles discussions futures, comme leurs impacts économiques et sociaux, seront suivies de près.Si Bouygues Telecom, Free et Orange ont assuré vouloir “préserver un écosystème concurrentiel au bénéfice des consommateurs”, le ministre de l’Économie Roland Lescure a assuré mercredi qu’il resterait attentif.”Je vais être extrêmement vigilant sur cette opération, parce qu’aujourd’hui (…) en France, on a les prix des téléphones mobiles, des abonnements, parmi les moins chers d’Europe”, a-t-il déclaré sur RTL. Du côté des syndicats, qui expriment depuis plusieurs mois la crainte d’un “projet de démantèlement” de l’opérateur aux 8.000 salariés, le rejet de l’offre n’a pas éteint les inquiétudes. “J’ai passé ma matinée avec des salariés qui se demandent +Est-ce qu’on doit partir maintenant ? Qu’est-ce qu’on fait?+”, indique à l’AFP Olivier Lelong, délégué syndical central CFDT.Mercredi matin, le syndicat a dénoncé dans un communiqué une opération qui “pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects”.Avec le syndicat Unsa et le CSE du groupe, la CFDT a fait appel de la validation par la justice du plan de sauvegarde accélérée d’Altice France. Une audience doit se tenir le 4 novembre. 

ASML: bénéfice net stable, prévoit une baisse des ventes en Chine

Le géant technologique néerlandais ASML a publié mercredi un bénéfice net stable au troisième trimestre en glissement annuel et a annoncé s’attendre à une baisse significative de ses ventes en Chine l’année prochaine.Les investisseurs semblaient voir le verre à moitié plein : le titre d’ASML a fini en hausse de plus de 3% à la fermeture de la Bourse d’Amsterdam, porté par les solides ventes et commandes pour ses machines de production de puces de pointe.L’entreprise se trouve au coeur de tensions croissantes entre l’Occident et la Chine. Les Etats-Unis et les Pays-Bas ont imposé des restrictions à l’exportation de certaines machines, de crainte qu’elles ne soient utilisées à des fins militaires.”Nous prévoyons une baisse significative de la demande des clients chinois, et donc de notre chiffre d’affaires net total en Chine en 2026, par rapport à notre très forte activité dans ce pays en 2024 et 2025″, a déclaré le directeur général d’ASML, Christophe Fouquet, dans un communiqué.L’entreprise a enregistré un bénéfice net de 2,125 milliards d’euros au troisième trimestre, contre 2,077 milliards d’euros au troisième trimestre de l’année précédente.Le chiffre d’affaires net du troisième trimestre 2025 s’est établi à 7,5 milliards d’euros. ASML tablait sur un chiffre compris entre 7,4 et 7,9 milliards d’euros.”Notre chiffre d’affaires net total au troisième trimestre (…) est conforme aux prévisions, reflétant un bon trimestre pour ASML”, a indiqué M. Fouquet.En juillet, l’entreprise avait averti que les tensions géopolitiques et commerciales avaient assombri ses perspectives de croissance à court terme.ASML avait alors déclaré ne pas pouvoir garantir un résultat positif en 2026.Mais mercredi, M. Fouquet a affirmé que l’entreprise ne s’attend pas à ce que “le chiffre d’affaires net total de 2026 soit inférieur à celui de 2025″.ASML donnera plus de détails sur ses perspectives pour l’année prochaine en janvier, a-t-il ajouté.”Je pense que nous avons bénéficié d’un flot de nouvelles positives ces derniers mois, ce qui a contribué à atténuer certaines des incertitudes évoquées au trimestre dernier”, a observé M. Fouquet.Le directeur général a déclaré s’attendre à un chiffre d’affaires compris entre 9,2 et 9,8 milliards d’euros au quatrième trimestre.Pour l’ensemble de l’année 2025, l’entreprise prévoit une hausse de 15% de son chiffre d’affaires net total.Les commandes nettes, chiffre le plus surveillé par les marchés, se sont élevées à 5,4 milliards d’euros, contre 5,5 milliards au deuxième trimestre.- Champ de bataille géopolitique -Selon le site web d’ASML, les ventes en Chine ont représenté 42% de l’activité globale de l’entreprise au troisième trimestre, contre 27% au deuxième trimestre.”Nous avons connu un cycle très intense en Chine, en particulier au cours des deux dernières années”, a déclaré Roger Dassen, directeur financier, lors d’une conférence téléphonique avec des investisseurs. “Nos prévisions et la visibilité dont nous disposons actuellement indiquent que l’année prochaine, nous reviendrons à une activité plus raisonnable”, a ajouté M. Dassen.À plus long terme, ASML estime que l’expansion rapide du marché de l’IA portera son chiffre d’affaires annuel entre 44 et 60 milliards d’euros d’ici 2030.ASML est un rouage essentiel de l’économie mondiale, car les semi-conducteurs fabriqués avec ses outils alimentent tout, des smartphones aux missiles.La semaine dernière, un rapport d’une commission du Congrès américain a indiqué que cinq entreprises, dont ASML, avaient vendu pour 38 milliards de dollars de technologies essentielles à la Chine en 2024, notamment à des entreprises considérées comme des menaces pour la sécurité nationale des États-Unis.”La Chine s’efforce de toutes ses forces de bâtir une industrie nationale de fabrication de semi-conducteurs autosuffisante”, indique le rapport.Plus tôt cette semaine, les tensions liées aux puces électroniques se sont intensifiées entre la Chine et les Pays-Bas après que le gouvernement néerlandais a pris le contrôle d’un fabricant chinois.Les autorités néerlandaises ont invoqué une loi sur la disponibilité des biens pour prendre le contrôle de Nexperia, invoquant des préoccupations de sécurité nationale.Cela signifie que l’entreprise, basée à Nimègue (dans l’est des Pays-Bas), peut poursuivre sa production, mais le gouvernement néerlandais peut bloquer ou annuler ses décisions.

A l’Assemblée, la censure s’éloigne mais le chaudron budgétaire s’annonce

Si la perspective de la censure s’éloigne pour Sébastien Lecornu, les tensions politiques sont loin d’être retombées, le Parlement s’apprêtant à plonger dans des débats budgétaires qui promettent d’être épiques et inédits sans la menace du 49.3 pour en garantir l’issue.Mercredi, après son baptême du feu des questions au gouvernement à l’Assemblée, le Premier ministre a été accueilli froidement au Sénat pour sa déclaration de politique générale, où il a notamment proposé de confier la gestion du système de retraites aux partenaires sociaux.Face à un hémicycle dominé par une alliance entre la droite et les centristes, où les troupes macronistes sont très peu nombreuses, Sébastien Lecornu a été très peu soutenu, applaudi seulement par une vingtaine de parlementaires.Sa proposition mardi de suspendre la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle a notamment fait grincer les sénateurs Les Républicains, opposés, tout comme le patron du parti Bruno Retailleau, à tout retour en arrière.Le Premier ministre a fait valoir que “suspendre, ce n’est pas renoncer” à la réforme et mis en avant la “stabilité” générée par cette initiative après des journées de crise politique : les socialistes ne voteront pas les motions de censure de La France insoumise et du Rassemblement national débattues jeudi matin.RN, LFI, écologistes et communistes vont tenter de faire tomber le gouvernement, mais il devrait manquer une vingtaine de voix pour atteindre la majorité absolue des 289 voix nécessaires. Seuls trois députés socialistes sur 69, selon le patron du PS Olivier Faure, devraient voter la censure, malgré la consigne du parti, et suivre ainsi l’appel “à désobéir” lancé par le coordinateur de LFI Manuel Bompard.- Terrain inconnu -La présidente du groupe RN à l’Assemblée Marine Le Pen a fait contre mauvaise fortune bon cœur : si le gouvernement ne tombe pas jeudi, il “ne tiendra pas sur la durée”, a-t-elle assuré, prévoyant une dissolution “dans trois semaines ou dans trois mois”.Car le Parlement va entrer en terrain inconnu avec la promesse de Sébastien Lecornu de lui laisser le dernier mot. “Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez”, a-t-il répété aux parlementaires. Le Premier ministre s’est engagé à ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution qui a permis l’adoption de tous les budgets sans vote depuis 2022.Cette mise en retrait de l’exécutif – même s’il dispose d’autres moyens pour faire avancer les débats – risque de faire de l’Assemblée un champ de bataille permanent, où la volonté du gouvernement de négocier pourrait se heurter à la tentation de certaines oppositions d’enliser les débats.”Maintenant que la balle est dans le camp de l’Assemblée (…) Ce serait quand même assez +abracadabrantesque+ qu’on ne puisse pas aller au vote de notre fait”, a averti la présidente de la chambre basse Yaël Braun-Pivet.Les majorités risquent en outre d’être variables en fonction des sujets et de… l’assiduité des parlementaires. “Les semaines qui viennent vont être très dures, j’ai dit à mes députés qu’il faudra être là tout le temps”, anticipe le patron du groupe PS Boris Vallaud. Déjà la suspension de la réforme des retraites n’est à ce stade qu’une annonce. Sébastien Lecornu s’est borné à assurer que le gouvernement la soumettrait “dès le mois de novembre” aux députés par un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale (PLFSS).- “Trahison” -Face à l’opposition ou a minima l’abstention d’une large partie du socle commun – camp présidentiel et LR -, le RN et LFI n’ont pour l’instant pas confirmé qu’ils voteraient cette suspension alors qu’ils accusent les socialistes de “trahison” et qu’ils y voient un renoncement par rapport à l’abrogation qu’ils défendent.Pour Manuel Bompard, passer par un amendement veut dire que le PS devra voter le PLFSS “le plus brutal de ces 30 dernières années”.Le président LFI de la commission des Finances de l’Assemblée Éric Coquerel a lui demandé au gouvernement qu’il “s’engage sur une loi spécifique” si le PLFSS n’aboutissait pas. Mais pour les socialistes, “peu importe le véhicule”, “sans suspension il n’y a pas de gouvernement”, a prévenu Boris Vallaud.Jean-Philippe Tanguy (RN) a, lui, mis “au défi” le PS d’apporter “la preuve concrète et opposable” qu’il a les moyens d’obtenir la suspension de la réforme. Au-delà de leur “victoire” revendiquée sur les retraites, les socialistes entendent mener bataille, vote par vote, contre le gel du barème de l’impôt sur le revenu, des prestations sociales ou encore le doublement des franchises médicales.Ces mesures font partie de l’effort budgétaire prévu par le gouvernement d’une trentaine de milliards d’euros, dont 14 milliards de nouveaux prélèvements obligatoires. bur-far-ama-are/sde/sp

Rachat de SFR: Altice France rejette une première offre de ses trois concurrents

Aussitôt déposée, aussitôt rejetée: l’offre de rachat de SFR par ses concurrents Orange, Free et Bouygues Telecom, écartée dès mercredi matin par sa maison-mère Altice France, relance les conjectures sur l’ouverture de négociations et un possible passage de quatre à trois opérateurs.Bouygues Telecom, Orange et Iliad (Free) se sont positionnés de manière inédite mardi avec une proposition commune de rachat de “la plupart des actifs de l’opérateur SFR” pour 17 milliards d’euros.Une offre “immédiatement rejetée” par Altice France, maison mère de SFR.Du côté des acheteurs potentiels, Bouygues Telecom et Orange se sont fendus de deux réponses, tout aussi brèves: les groupes ont respectivement “pris connaissance” et “pris note” du rejet.Pour Sylvain Chevallier, analyste télécoms et associé du cabinet de conseil Bearing Point, “ce qui est important, c’est qu’il y ait une offre sur la table, pour que le processus de négociation commence”. Avec cette offre menée par trois concurrents, le marché renoue avec l’hypothèse d’un rapprochement entre opérateurs, inédite depuis la tentative de rachat de Bouygues Telecom par Orange abandonnée en 2016.- Une question de prix ? -L’hypothétique rachat, qui prendrait des mois voire des années, devrait d’abord passer par un consensus sur le montant.”Personne n’imaginait que la première offre soit la bonne”, souligne auprès de l’AFP Sylvain Chevallier. Avant le rejet de SFR mercredi matin, plusieurs analystes bancaires avaient qualifié l’offre de relativement basse.D’après une note de la banque UBS, le prix de rachat de 17 milliards d’euros, qui porterait selon ses concurrents la valeur totale d’Altice France à 21 milliards, est “juste en deçà” de la valorisation moyenne calculée sur le secteur. “Évidemment le prix est bas, puisque de toute façon, dans la négociation, il va monter”, pointe Sylvain Chevallier, qui parle néanmoins d’une “offre tout à fait crédible.”L’offre de mardi soir est venue mettre fin à des mois de spéculations accompagnant la restructuration financière d’Altice France. Avec une dette tombée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros début octobre, la maison mère de SFR s’est éloignée de la menace d’un mur de la dette. Une opération qui l’a placée dans “une situation financière assainie, une situation opérationnelle et commerciale très largement améliorée” avec des “actifs uniques”, vantait fin septembre son PDG Arthur Dreyfuss.”Nous savons qu’il y a un certain nombre de marques d’intérêt pour certains actifs”, avait-il aussi indiqué. Les opérateurs concurrents s’étaient déjà déclarés favorables à une consolidation du marché, dans un secteur mature où les acteurs se livrent à une guerre des prix pour attirer des clients et rentabiliser de nombreux coûts fixes. “La consolidation sur le marché français pourrait aboutir à un environnement plus équilibré au regard de la concurrence et des prix”, a commenté la banque UBS.- “Vigilance” sur les tarifs -Les éventuelles discussions futures, comme leurs impacts économiques et sociaux, seront suivies de près.Si Bouygues Telecom, Free et Orange ont assuré vouloir “préserver un écosystème concurrentiel au bénéfice des consommateurs”, le ministre de l’Economie Roland Lescure a assuré mercredi qu’il resterait attentif.”Je vais être extrêmement vigilant sur cette opération, parce qu’aujourd’hui (…) en France, on a les prix des téléphones mobiles, des abonnements, parmi les moins chers d’Europe”, a-t-il déclaré sur RTL. Du côté des syndicats, qui expriment depuis plusieurs mois la crainte d’un “projet de démantèlement” de l’opérateur aux 8.000 salariés, le rejet de l’offre n’a pas éteint les inquiétudes. “J’ai passé ma matinée avec des salariés qui se demandent +Est-ce qu’on doit partir maintenant ? Qu’est-ce qu’on fait?+”, indique à l’AFP Olivier Lelong, délégué syndical central CFDT.Mercredi matin, le syndicat a dénoncé dans un communiqué une opération qui “pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects”.Avec le syndicat Unsa et le CSE du groupe, la CFDT a fait appel de la validation par la justice du plan de sauvegarde accélérée d’Altice France. Une audience doit se tenir le 4 novembre. 

Wall Street ouvre en hausse, satisfaite des résultats d’entreprises

La Bourse de New York évoluait en hausse mercredi après une fournée de résultats trimestriels meilleurs qu’attendu, saluant aussi la perspective d’une poursuite de l’assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed).Vers 13H50 GMT, le Dow Jones gagnait 0,46%, l’indice Nasdaq prenait 0,65% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 0,63%.”Aujourd’hui, les investisseurs sont confiants”, et plusieurs titres “sont en hausse après la publication de leurs performances trimestrielles”, commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.”Le secteur financier s’est particulièrement distingué hier, plusieurs grandes banques ayant dépassé les prévisions”, note Patrick O’Hare, de Briefing.com, à l’image de JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Citigroup et Wells Fargo.Les investisseurs ont accueilli mercredi avec optimisme une nouvelle salve de résultats du secteur financier, jugés encourageants.Bank of America (+3,99% à 52,09 dollars) a fait mieux qu’attendu au troisième trimestre avec un chiffre d’affaires en nette hausse, qui a atteint 28,1 milliards de dollars (+11% sur un an), grâce au dynamisme des marchés financiers et à l’arrivée de nouveaux clients.Morgan Stanley (+6,66% à 165,68 dollars) a aussi publié des résultats nettement supérieurs aux attentes du marché, sous l’effet d’une reprise de l’activité dans le secteur des fusions-acquisitions et levées de capitaux.Côté tech, le fabricant néerlandais de machines de pointe pour le secteur des semiconducteurs ASML (+2,94% à 1.012,04 dollars) a publié mercredi un bénéfice net stable au troisième trimestre en glissement annuel et a annoncé s’attendre à une baisse significative de ses ventes en Chine l’année prochaine.”Au cours des derniers trimestres, ASML a donné le ton concernant le secteur des semiconducteurs”, souligne M. Sarhan.Sur le plan macro-économique, le président de la Fed Jerome Powell est apparu mardi préoccupé par l’atonie du marché du travail aux Etats-Unis, ce qui a renforcé les attentes du marché en termes d’assouplissement monétaire.”Il a clairement fait savoir aux investisseurs qu’il souhaitait poursuivre la baisse des taux. (…) Cela constituera un autre facteur favorable à la hausse” des cours, observe Adam Sarhan.La place américaine attend la publication du “Livre beige” de la banque centrale américaine (Fed) à 18H00 GMT, une enquête régulièrement menée en consultant des acteurs économiques et experts.Côté commercial, “les préoccupations entre la Chine et les Etats-Unis persistent”, notent toutefois les analystes de Briefing.com.Le secrétaire américain au Trésor s’est dit mercredi “optimiste” au sujet des discussions avec Pékin, après une nouvelle poussée de tension autour des échanges de terres rares.Il a aussi affirmé que, selon ses informations, le président Donald Trump comptait toujours rencontrer prochainement son homologue Xi Jinping.Sur le marché obligataire le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain évoluait à 4,01%, contre 4,03% la veille en clôture.Ailleurs, à la cote, les “Sept Magnifiques”, le surnom donné aux grands noms du secteur technologique, évoluaient tous dans le vert, à l’instar du géant des semiconducteurs Nvidia (+1,08%), de Microsoft (+0,27%) ou Meta (+1,28%), la maison mère de Facebook.Le groupe parapétrolier américain Halliburton était recherché (+1,58% à 22,79 dollars) après avoir annoncé dans un communiqué l’obtention de plusieurs contrats auprès de la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras.

La censure s’éloigne à l’Assemblée mais le chaudron budgétaire s’annonce

Si la perspective de la censure s’éloigne pour Sébastien Lecornu, les tensions politiques sont loin d’être retombées, l’Assemblée nationale s’apprêtant à plonger dans des débats budgétaires qui promettent d’être épiques et inédits sans la menace du 49.3 pour en garantir l’issue.Mercredi, après son baptême du feu des questions au gouvernement à l’Assemblée, le Premier ministre est arrivé au Sénat pour une déclinaison de sa déclaration de politique générale – où il devrait développer ses intentions en matière de décentralisation. Conséquence de sa décision de suspendre la réforme des retraites, totem de la présidence Macron, “jusqu’à l’élection présidentielle”, les socialistes ne voteront pas les motions de censure de La France insoumise et du Rassemblement national débattues jeudi matin. Il devrait dès lors manquer une vingtaine de voix à l’addition des votes RN, LFI, écologistes et communistes pour atteindre la majorité absolue des 289 voix. D’autant que seuls trois députés socialistes sur 69, selon le patron du PS Olivier Faure, devraient voter la censure, malgré la consigne du parti, et suivre ainsi l’appel “à désobéir” lancé par le coordinateur de LFI Manuel Bompard.La présidente du RN Marine Le Pen a fait contre mauvaise fortune bon cœur : si le gouvernement ne tombe pas jeudi, il “ne tiendra pas sur la durée”, a-t-elle assuré en prévoyant une dissolution “dans trois semaines ou dans trois mois”.Car le Parlement va entrer en terrain inconnu avec la promesse de Sébastien Lecornu de lui laisser le dernier mot : “Le gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez”, a-t-il répété aux députés. Et le Premier ministre s’est engagé à s’abstenir de recourir à l’article 49.3 de la Constitution qui a permis l’adoption de tous les budgets sans vote depuis 2022.Cette mise en retrait de l’exécutif – même s’il dispose d’autres moyens pour faire avancer les débats – risque de faire de l’Assemblée un champ de bataille permanent, où la volonté affichée par Sébastien Lecornu de négocier des compromis pourrait se heurter à la tentation de certaines oppositions de provoquer l’enlisement des débats.- “Semaines très dures” -“Maintenant que la balle est dans le camp de l’Assemblée, il faut qu’on soit responsables et qu’on arrive à cadrer correctement les débats pour aller au bout. Ce serait quand même assez +abracadabrantesque+ qu’on ne puisse pas aller au vote de notre fait”, a averti la présidente de la chambre basse Yaël Braun-Pivet.Les majorités risquent en outre d’être variables en fonction des sujets et de… l’assiduité des parlementaires. “Les semaines qui viennent vont être très dures, j’ai dit à mes députés qu’il faudra être là tout le temps”, anticipe le patron du groupe PS Boris Vallaud. Déjà la suspension de la réforme des retraites n’est à ce stade qu’une annonce. Sébastien Lecornu s’est borné à assurer que le gouvernement la soumettrait “dès le mois de novembre” aux députés via un amendement au projet de loi de finances pour la Sécurité sociale.Face à l’opposition ou a minima l’abstention d’une large partie du socle commun – camp présidentiel et LR – le RN et LFI n’ont pour l’instant pas confirmé qu’ils voteraient cette suspension alors qu’ils accusent les socialistes de “trahison” et qu’ils y voient un renoncement par rapport à l’abrogation qu’ils défendent.Au-delà de leur “victoire” sur les retraites, les socialistes qui font “le pari” du débat parlementaire entendent mener bataille, vote par vote, contre le gel du barème de l’impôt sur le revenu, des prestations sociales ou encore le doublement des franchises médicales. Ces mesures font partie de l’effort budgétaire prévu par le gouvernement d’une trentaine de milliards d’euros, dont 14 milliards de nouveaux prélèvements obligatoires, selon le ministre de l’Économie Roland Lescure. Cela promet des débats houleux avec le camp présidentiel et la droite – notamment sénatoriale – qui ont du mal à avaler la concession faite sur les retraites.Si Sébastien Lecornu a reconnu que le projet de budget était “une copie de départ” ouverte à “négociation”, l’exécutif s’étant laissé une marge sur son objectif initial de déficit à 4,7% du PIB l’an prochain, il s’est posé en “garant” du retour sous les 3% en 2029, un niveau permettant de stabiliser la dette.